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Si vis pacem, para bellum, La politique de paix de Justinien avec l’empire perse. L’exemple d’un cas historique et archéologique : Zénobia

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historique et archéologique : Zénobia

Sylvie Blétry

To cite this version:

Sylvie Blétry. Si vis pacem, para bellum, La politique de paix de Justinien avec l’empire perse. L’exemple d’un cas historique et archéologique : Zénobia. La fabrique de la paix, Oct 2015, Montpel-lier, France. �hal-03117998�

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Si vis pacem, para bellum : la politique de

paix de Justinien avec l’empire perse

L’exemple d’un cas historique

et archéologique : Zénobia

Sylvie Blétry

Université Paul-Valéry, CRISES (E.A. 4424)

En hommage à Pierre-Louis Malosse, notre ami et collègue, qui nous a quitté bien trop tôt.

L

a maxime « si vis pacem, para bellum » a été appliquée avec une grande constance par les empereurs protobyzantins du VIe siècle, que sont

Anastase, Justin, puis Justinien, sur leur frontière orientale qu’ils partagent avec les Perses. Depuis l’arrivée de ces Perses Sassanides, trois siècles plus tôt, cette frontière a été le théâtre d’un conflit quasi permanent, mais il se trouve que, au cours de la période qui nous intéresse, les belligérants de part et d’autre du limes (fig. 1) ont eu tout intérêt au maintien de la paix et du statu quo. Néanmoins, très paradoxalement, les deux empires se sont engagés dans plusieurs campagnes militaires, entrecoupées par de longues périodes de trêve ; le nom qui leur est donné (« paix de 100 ans », « paix de 50 ans », « paix perpétuelle ») est révélateur de la volonté, partagée par les souverains des deux empires, d’éviter le conflit. Elles ont été mises à profit pour mener une intense activité diplomatique et pour pratiquer une politique dissuasive face à l’ennemi. Cette situation paradoxale s’explique en partie par les caractéristiques un peu particulières du limes oriental, sur lesquelles nous reviendrons brièvement.

C’est surtout sur les travaux de défensifs et dissuasifs entrepris par les Byzantins sur la frontière que nous sommes renseignés, grâce à

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l’ouvrage de Procope de Césarée, De Ædificiis1, qui détaille entre autres

activités édilitaires, les consolidations et de rénovations entreprises sur les fortifications des forteresses frontalières par Justinien, sans objectivité toutefois, puisqu’il s’agit d’un ouvrage de commande. Depuis une quaran-taine d’années, ce texte a été soumis à une critique acérée, qui a parfois démontré son manque de fiabilité et ses incohérences chronologiques, grâce notamment à la confrontation avec les sources archéologiques. De fait, on a pu établir que Procope attribuait à l’empereur de nombreux ouvrages qui lui étaient bien antérieurs. Il semble néanmoins, que dans quelques cas, moins rares qu’on a souvent voulu le croire, comme celui de la forteresse de Zénobia, l’on puisse « rendre à Justinien ce qui lui appartient » et montrer qu’il a, comme ses prédécesseurs, effectivement engagé cette politique d’intimidation, qui visait à préparer la guerre pour ménager la paix.

Après un bref exposé des opérations militaires qui eurent lieu pendant ce VIe siècle, nous insisterons tout d’abord sur quelques-unes des

perma-nences dans la politique de « fabrique de la paix », menée tant par les rois perses que par les Byzantins, et sur les moyens mis en œuvre pour l’ap-pliquer.

LE FRONT PERSE : OPÉRATIONS MILITAIRES, PERMANENCES DES POLITIQUES ET CARACTÉRISTIQUES DU LIMES

Les faits

Le front oriental fut une préoccupation permanente des empires romain puis protobyzantin2, notamment depuis la conquête sassanide,

au milieu du IIIe siècle. Les Sassanides n’ont pas hésité à franchir la

frontière à maintes reprises et à pousser leur avantage vers l’ouest. Ils ont ainsi envahi la Syrie jusqu’à Antioche dès 252, ont pris Doura Europos, sur la rive droite de l’Euphrate, dès 256 et, après la capture de Valérien, en 260, ont fait régner une grande instabilité dans l’est de la Syrie

(insta-1. La traduction française la plus récente est celle de D. Roques, Constructions de

Justinien Ier.

2. Voir les synthèses événementielles proposées par G. Tate, Justinien [...], p. 30-34, 119-127 et 517-530 ; M.H. Dodgeon et S. Lieu, The Roman eastern frontier and

the Persian Wars ; G. Greatrex, Rome and Persia at War ; G. Greatrex et S. Lieu, The Roman Eastern Frontier [...] ; Z. Rubin, « Diplomacy and War [...] », et les cartes

de D. Roques, Constructions [...], (carte 7), et de B. Croke et J. Crow, Journal of

Roman Studies, fig. 1. Notre figure 1 place les lieux les plus importants et surtout

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bilité qui est à l’origine de la montée en puissance de l’époux de la future reine de Palmyre, Zénobie).

La situation fut stabilisée sous Dioclétien avec la paix de Nisibe en 297 mais les hostilités reprirent en 337 sous Constantin et perdurent jusqu’à la mort de Julien en 363. La paix conclue alors crée un précédent lourd de conséquences : elle prévoit le versement d’un tribut par les Romains, clause qui est renouvelée dans un nouveau traité sous Théodose II en 442 ; ce tribut représente officiellement la contribution romaine à la défense des deux empires sur la frontière du Caucase, menacée les Huns. La suspension unilatérale des versements sous Léon Ier (457-474)

puis sous Zénon (474-491), fournit au Sassanide Kavadh (488-531) le prétexte d’une nouvelle offensive sous Anastase (491-518) en 502. Il ne s’agit pas seulement d’une provocation de la part de Byzance : on conçoit qu’on ait pu ressentir comme particulièrement infamant le fait que la défense de l’empire ait dû dépendre d’une autre puissance, rivale et souvent hostile. Ce n’était donc sans doute pas seulement une affaire financière que de prestige et de principe.

Les empereurs byzantins du VIe siècle héritent de cette situation

complexe. Anastase mène une prudente politique de fortifications défen-sives et se dit prêt à reprendre le versement du tribut. Il le considère toutefois comme un simple un prêt, condition qui apparaît comme particulièrement inacceptable aux yeux du roi perse Kavadh, qui prend alors l’initiative d’une guerre de trois ans (502-505), faite de razzias des villes et des campagnes au-delà du limes. Seule une offensive des Huns contre l’empire perse contraint Kavadh à se retirer. La paix conclue en 506 prévoit que les Byzantins versent 550 livres d’or, mais elle est mise à profit pour re-fortifier Théodosiopolis (Resaina, Ras el Ain) et surtout pour fonder une véritable place forte à Dara (Oguz), rebaptisée du nom de l’empereur et où est désormais transféré le siège du Dux de Mésopotamie ; elle fait face à Nisibe (Nusaybin), conquise par les Perses depuis 363 et l’échec de Julien. Ce fait constitue une violation des traités antérieurs qui prévoyaient l’impossibilité de consolider de nouvelles forteresses à proximité du limes. Il fait figure de provocation et de cassus

belli.

De fait, c’est sur cette ville que Kavadh lance une nouvelle offensive (sans succès), sous Justinien (527-565) en 529 ; il assiège ensuite Callinicum (Raqqa) en 531, mais sa mort et les conditions périlleuses de l’accession au trône de son troisième fils, Khosrô, contraignent celui-ci à négocier une paix, qualifiée de « perpétuelle » ou « éternelle » (elle ne

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durera que 10 ans). Elle prévoit toutefois le versement d’un nouveau tribut annuel qu’accepte Justinien, plus préoccupé par ses opérations en Afrique vandale, et qui est même versé d’avance pour vingt ans (soit 11 000 livres d’or).

Les Perses passent à nouveau l’Euphrate en 540, alors que Justinien a ouvert un nouveau front occidental en Italie. Ils prennent la ville de Soura, à la plus grande stupeur des autorités et des populations byzantines, et surtout mettent à sac, au cours d’une violente offensive, Antioche et de nombreuses villes prestigieuses de Syrie. Une trêve de cinq ans conclue en 545 perdure en Syrie et en Mésopotamie jusqu’à la fin du règne de Justinien. Elle se solde par le versement en une fois de cinq annuités d’un tribut de 400 livres. Lorsqu’une paix « véritable » est signée « pour 50 ans » en 562, elle se fait au prix d’une nouvelle indemnité, mais préserve la frontière et la liberté de culte des chrétiens en Perse. Les deux belligérants s’accordent sur des postes de douanes communs. La paix ne sera inter-rompue que dix ans plus tard, sous Justin II, lorsque celui-ci refuse à nouveau de s’acquitter du tribut3.

Permanences et caractéristiques du limes

Cette longue succession d’offensives et d’armistices s’explique par plusieurs caractéristiques de ce front. En réalité, les souverains des deux empires, au cours de ce siècle, n’ont que peu d’objectifs territoriaux : tout au plus, l’enjeu est-il le contrôle de telle ou telle place forte et, de fait, le tracé de la frontière a, malgré toutes les guerres, assez peu varié entre 363 et le VIIe siècle4. Du côté byzantin, l’aventure de la conquête n’a tenté

ni Anastase, ni Justin ; et Justinien ne s’y est risqué qu’en Occident. Les souverains perses, pour leur part, ont souvent dû affronter des difficultés intérieures et une situation personnelle parfois périlleuse. Ainsi, Kavadh fut-il un moment déposé et emprisonné à la suite d’une contestation venue à la fois des classes populaires, de sa noblesse et de son armée mal payée. Il ne put retrouver son trône qu’avec l’appui des Huns. Son fils Khosrô Ier, le préféré de son père, n’était que le troisième dans l’ordre de

succession. Kavadh craignait de ne pouvoir l’imposer et a même proposé à Justinien de l’adopter pour consolider son accession au trône : le refus méprisant de ce dernier est l’une des causes de la guerre de 529-530. Aussi, parvenu au pouvoir, Khosrô chercha à asseoir sa légitimité grâce

3. Au-delà du VIe siècle, les opérations militaires se prolongèrent jusque sous Héraclius

(610-641) et Khosrô II (590-628) et prirent fin, de facto, lors des invasions arabes. 4. B. Isaac, The Limits of Empire [...], p. 260 ; G. Tate, Justinien [...], p. 119.

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à des coups d’éclats et des campagnes militaires éclairs, avantageuses sur le plan financier et propres à rehausser son prestige à moindre coût. Au cours de sa fulgurante campagne de 540, il préfère rançonner les villes et exiger d’elles le versement de sommes exorbitantes5, plutôt que se

maintenir sur des territoires conquis.

C’est aussi la raison pour laquelle les traités prévoient des clauses financières. Et si Justinien préfère les accepter, même si le sort des armes lui a parfois été favorable, c’est sans doute pour avoir les coudées franches en Occident. Officiellement, il s’agit toujours de la contribution byzan-tine à la protection de la route du Caucase contre les Huns, assurée par les Perses6. C’est sans doute pour éviter de donner l’impression humiliante

de se soumettre à des conditions financières drastiques que Justinien a parfois versé en une seule fois plusieurs annuités. Malgré les apparences, il y a certainement trouvé son compte, et les souverains perses sans doute aussi.

Par ailleurs, et c’est une autre originalité de cette frontière, le limes consiste en grande partie en une sorte de no man’s land, dont le contrôle est assuré principalement7 par des confédérations de tribus arabes, plus

à même de maîtriser cet environnement de steppes désertiques. Les Ghassanides et les Kindites, d’une part, convertis au monophysisme, ont été ralliés par Anastase au début du VIe siècle, et sont placés sous

l’auto-rité de leur phylarque8. Les Lakhmides, d’autre part hostiles aux

confé-dérations précédentes, notamment parce que celles-ci sont christianisées, sont alliés à la Perse (fig. 1). Les uns et les autres vont longtemps rester

5. À Soura, il réclame 200 livres d’or ; à Hiérapolis, 2 000 livres d’argent, 1 000 à Apamée ; 200 livres d’or à Chalcis et Édesse. Il se livre à un pillage systématique d’Antioche.

6. G. Tate, Justinien [...], p. 120.

7. Il existe également des troupes officielles en terre d’empire, les limitanei, qui défendent la frontière et auxquels une terre, parfois exemptée d’impôts, a été octroyée et qui perçoivent une solde. La question du déclin de leur efficacité (Procope, Anecdota, 24, 12-24) au cours des Ve et VIe siècles a souvent été abordée

et ne trouve pas de réponse définitive (P.J. Casey, « Justinian, the limitanei [...] » ; B. Isaac, The Limits of Empire, p. 242 ; B. Isaac, « The Meaning of the Terms Limes

and Limitanei » ; B. Isaac, « The Army in the Late Roman East [...] », p. 129-130 ; Y.

Le Bohec et C. Wolff, L’armée romaine de Dioclétien à Valentinien Ier ; Y. Le Bohec,

Limitanei et comitatenses [...] ; I. Shahîd, Byzantium and the Arabs [...], p. 35-51 ;

G. Tate, Justinien [...], p. 498-501 ; M. Whitby, « Recruitment in Roman Armies [...] », p. 68-73).

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assez incontrôlables9 et les guerres entre les deux empires sont souvent

déclenchées, avec ou sans leur accord, par ces alliés remuants et parfois encombrants10. Ce n’est que lors de la « paix de 50 ans » signée en 562

qu’une clause leur interdit d’attaquer l’un ou l’autre des empires. Figure 1

La moyenne vallée de l’Euphrate à l’époque protobyzantine

(Sylvie Blétry©)

Cependant, la principale caractéristique de cette frontière est qu’elle ne constitue pas une ligne définie, ni matérialisée, ni statique. La locali-sation des offensives montre bien qu’il existe en réalité une seconde ligne de défense byzantine, qui s’appuie sur l’Euphrate et que le limes est en quelque sorte doublé de forteresses positionnées aux abords du fleuve. Quand, par exemple, les Perses reprennent les hostilités au cours des

9. En 498, ce sont les Ghassanides et les Kindites qui ravagent les provinces d’Arabie et de Palestine IIIe (G. Tate, Justinien [...], p.  32), tout comme en 528 (ibid.,

p. 520).

10. En 491 et 498, les hostilités sont déclenchées par les Lakhmides ; en 528, par le lakhmide Mundhir qui tue le phylarque ghassanide Harith ; en 540, par Alamoundaros le lakhmide, contre le ghassanide Aréthas.

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grandes offensives de 529-530 et 540, c’est par le franchissement de l’Euphrate qu’ils le manifestent. Aussi bien, le pays d’entre les deux fleuves ne possède pas de frontières naturelles internes, d’où la nécessité de le hérisser de forteresses qui sont autant de points de guet et de repère.

Plus encore, ce sont les villes situées à l’intérieur de ce limes double qui constituent la véritable frontière, en formant des points de fixation : elles représentent les principaux enjeux des guerres, car elles représentent autant de lieu d’approvisionnement en vivres et en armes et d’étapes pour l’armée ; elles sont aussi des postes de douane, des bases pour le maintien de la sécurité en temps de paix et des refuges pour la population rurale en temps de guerre11.

D’ailleurs, ainsi que nous le verrons plus loin, lorsque les monarques byzantins préparent la guerre, ils ne s’y trompent pas : leur principale action consiste en des campagnes de fortifications ou de restauration des enceintes de ces villes et de ces forts, et non de la frontière elle-même, que rien ne vient matérialiser.

COMMENT PRÉPARER LA GUÈRE POUR MÉNAGER LA PAIX

La diplomatie

L’activité diplomatique des empereurs byzantins vise à paralyser ou à neutraliser les alliés des Perses. Justinien a ainsi versé des subsides aux alliés arabes de Khosrô, les Lakhmides, et à leur chef, Mundhir, et ce malgré les protestations du ghassanide Harith. Un moment interrompu, le versement de ces subsides aux Lakhmides est même prévu dans les clauses du traité de 56212.

Poursuivant la politique d’Anastase et de Justin13, Justinien a

égale-ment su jouer du sentiégale-ment de solidarité entre les chrétiens contre les Perses14, notamment de part et d’autre de la mer Rouge en tentant de

négocier avec les Kindites (dont le royaume s’étend au sud de ceux des Ghassanides et des Lakhmides). Il avait aussi favorisé la conversion du pays d’Axoum (Éthiopie)15 et a ainsi pu par la suite intervenir pour qu’ils

déclarent la guerre à Kavadh. De fait, de telles conversions impliquent une allégeance à l’empereur byzantin et l’intégration dans son système

11. Ibid., p. 254.

12. G. Tate, Justinien [...], p. 763 et 770. 13. Ibid., p. 127-131.

14. Ibid., p. 527.

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d’alliances. C’est aussi pourquoi, lorsque le roi des Lazes se fait baptiser (et reconnaître comme souverain par Justin, devenant par là-même son vassal) et qu’il reçoit alors une noble épouse byzantine, cette conversion est perçue par les Perses comme un acte d’hostilité à leur égard16.

On peut aussi considérer que la fondation et la fortification du monastère de Sainte Catherine dans le Sinaï, en développant et protégeant le christianisme dans ces régions, participe de cette intention de créer un éventuel front sud contre les Perses. La rivalité entre les deux empires possède une réelle dimension religieuse et Khosrô est tout à fait conscient que les populations chrétiennes de son empire pourraient se retourner contre lui. Aussi prend-il soin de garantir la fin de la persécution des chrétiens en territoire perse lors de la paix de 562.

Les campagnes de fortifications

En réalité, c’est par des campagnes de fortifications des villes et des forts de la zone-tampon du limes que les empereurs byzantins du VIe

siècle ont préparé la guerre et tenté de préserver la paix. Il s’agit certes de rendre la défense de l’empire plus opérationnelle et plus efficace, mais aussi d’intimider l’ennemi et de le dissuader d’attaquer.

L’acte fondateur de cette politique est la fondation et la fortification de Dara par Anastase, qui, en 505, bravant les clauses d’un traité antérieur (441) et les protestations de l’adversaire, fait fortifier ce village modeste, mais bien pourvu en eau, à proximité immédiate de la frontière (à 5 km) et face à Nisibe, concédée aux Perses depuis 363. La part qu’aurait prise ensuite Justinien à l’amélioration du système défensif de la ville, ample-ment développée dans le De Ædificiis17 a été diversement appréciée par

les analyses historiques18.

Dans le livre II du De Ædificciis, Procope ne mentionne pas moins de 42 autres places fortes de Syrie, de la vallée de l’Euphrate et de Mésopotamie (dont 12 ne sont pas explicitement nommées) qui auraient été restaurées par Justinien. La question de la chronologie de ces restau-rations ne peut être tranchée avec certitude19. Si ces faits sont avérés, les

16. Ibid., p. 162.

17. De Ædificiis, II, 1, 4-2, 21.

18. Minimisée par B. Croke et J. Crow, « Procopius and Dara », et réhabilitée par M. Whitby, « Procopius’ Description of Dara », et par S. Gregory, Roman Military

Architecture, p. 83.

19. D. Roques (Constructions [...]) a fait une synthèse fort utile à ce sujet (p. 174, n. 1), d’où il ressort surtout... que nous manquons de documentation précise à ce sujet !

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travaux ont pu intervenir pendant les périodes de trêve (avant 530 ou après 545), mais plusieurs auteurs ont prêché pour une datation très précoce de certains de ces remaniements, à Palmyre, Circesium20, Dara,

Martyropolis, Béroé, Soura, Édesse, Amida et Constantina21, qui seraient

intervenus dès les débuts du règne.

Mais certains auteurs soutiennent que ces villes et forteresses du limes ont été défendues grâce à des mesures successives et répétées, depuis Anastase jusqu’aux conquêtes musulmanes en 634 et qu’on ne saurait attribuer à un seul empereur l’ensemble des travaux, quoi que Procope veuille nous le faire accroire22. Nombreux sont en effet les historiens qui

se sont livrés à une lecture attentive du De Ædificciis, et qui ont pu très souvent prendre Procope en « flagrant délit » de flagornerie (et pas unique-ment dans les provinces orientales), notamunique-ment grâce aux recherches archéologiques23.

Dans de quelques cas toutefois, comme à Resafa24, à Martyropolis25,

à Dibsi Faraj-Néocaesarea26, à Soura27, et même à Dara, certains des

ouvrages de fortifications semblent remonter effectivement à l’époque justinienne. Mickael Whitby, allant à l’encontre des critiques du De

Ædificciis, a dressé la liste des améliorations matérielles et administratives

qui ont été apportées sur les fortifications du limes à cette période28.

LE CAS DE ZÉNOBIA

La ville-forteresse de Zénobia (fig. 2 et fig. 3) dans la moyenne vallée de l’Euphrate syrien, est décrite par Procope avec une confondante précision dans le De Ædificciis, où il lui consacre autant de lignes qu’à Antioche29. Il y affirme que Justinien aurait remodelé la modeste cité

fondée par Zénobie, en accordant « plus qu’à toute autre ville au monde,

20. Lauffray I, p. 34 et notes 27 et 28 ; p. 39. G. Tate, Justinien [...], p. 519. 21. Ibid., et p. 757, et M. Whitby, « Procopius’ Description of Dara », p. 726-727. 22. B. Isaac, The Limits of Empire [...], p. 260.

23. En particulier J.-M. Carrié, N. Duval et C. Roueché, Le texte de Procope [...]. Voir aussi Blétry, 2008.

24. T. Ulbert, « Procopius De Ædificiis [...] » ; M. Whitby, « Procopius’ Description of Dara », 1986, p. 725.

25. Ibid.

26. R.P. Harper et T.J. Wilkinson, « Excavations at Dibsi Faraj [...] ». 27. M. Konrad, « Roman Military Fortifications [...] », p. 435. 28. M. Whitby, « Procopius’ Description of Dara », p. 728-729.

29. De Ædificiis, II, VIII, 8 – 25 pour Zénobia (dans D. Roques, Constructions [...], p. 165-165) ; pour Antioche : ibid., II, 10, 2-25.

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une sollicitude naturellement des plus constantes », et qu’il « lui redonna une population abondante, y installa un commandant des troupes de l’armée de campagne et une garnison amplement suffisante, ce qui fit de la cité une défense avancée de l’empire romain et un bastion dirigé contre les Perses ». L’un des intérêts du site pour notre propos est, qu’après quatre campagnes de fouilles, en 1944-194530, et cinq campagnes plus récentes31,

il se présente comme l’un des lieux où l’on peut mener l’évaluation de la véracité du De Ædificciis, et singulièrement de ce que l’on peut effecti-vement dater de Justinien (en particulier pour ce qui est de ses fortifica-tions). L’ensemble des monuments et constructions cités par Procope (et attribués à Justinien) a été identifié dès les premières campagnes. Il semble par ailleurs que le site n’ait quasiment connu aucune occupation au-delà de l’époque omeyyade, ce qui permet une observation relativement satisfaisante des niveaux antiques.

Figure 2

Le site de Zénobia, vu de l’est

(cliché S. Blétry©)

30. Lauffray I et Lauffray II.

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Figure 3

Plan du site de Zénobia (mission franco-syrienne)

(Sylvie Blétry©)

Zénobia a, en outre, été mentionnée par Procope dans ses Guerres32,

où il indique que Khosrô, en 540, avant de prendre Soura, a évité Zénobia, où il craignait de perdre son temps « pour une affaire de peu de valeur ». Cette indication tendrait à prouver que la ville était fort négligeable à

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cette époque33, et que ce sont les consolidations de Justinien qui lui ont

redonné toute son importance. Dès lors, il faut les placer après cet épisode, et par conséquent au moment de la trêve de cinq ans conclue en 54534.

Sur les remparts de la ville, voici ce que Procope précise35 :

Arrivons-en, dans cette cité, à l’enceinte, je veux dire à la partie de celle-ci qui regarde vers le vent de Borée. Comme, en raison de son ancienneté, cette partie était entièrement délabrée. Justinien, qui s’en était aperçu, la rasa, avec ses défenses avancées, jusqu’au sol, puis il la reconstruisit. Mais, au lieu de le faire à son emplacement antérieur (dans ce secteur les bâtiments de la cité se trouvaient fort à l’étroit et cette situation désolait les habitants de la ville), il l’édifia au-delà de la zone qu’avaient précédemment occupée les fondations de l’enceinte et ses défenses avancées et, mieux encore, au-delà du fossé même : c’est là qu’il construisit son rempart, ouvrage remarquable et particulièrement beau, moyennant quoi il élargit considérablement la cité de Zénobia. Par ailleurs, il y avait une colline qui se dressait à proximité immédiate de la cité, à peu près dans la direction du Couchant, et depuis laquelle les assaillants barbares successifs pouvaient assez impunément frapper de dessus les défenseurs de la ville et, bien plus encore, les gens qui se trouvaient en poste au beau milieu de la cité. Aussi Justinien pourvut-il cette colline, de chaque côté, d’un rempart et l’inclut-il dans le périmètre de Zénobia, puis il l’entailla, et fort durablement – il voulait éviter qu’on n’y grimpât et qu’on n’y prît appui pour commettre des forfaits –. Après quoi il installa sur la colline un autre rempart : de la sorte, la cité devint, grâce à son action, absolument inaccessible à ses agresseurs potentiels [...]. Une première remarque s’impose : Procope ne mentionne, en ce qui concerne les travaux édilitaires de Justinien sur l’enceinte, que l’inclusion de la colline occidentale et le déplacement et la reconstruction du rempart nord. Malgré quelques contradicteurs36, Jean Lauffray, mesures à l’appui,

a démontré avec des arguments très convaincants que les branches nord et sud des remparts, sont le résultat de deux campagnes de travaux distinctes, qu’il date, au sud, d’Anastase, et au nord, de Justinien37. On

33. Impression renforcée par un passage du De Ædificciis, II, VIII, 9 : « [après Zénobie] il s’écoula un temps considérable qui fit de son enceinte une ruine, [...] et vida totalement la ville de ses habitants ». Les Perses pouvaient donc en toute liberté s’infiltrer, au gré de leurs désirs, au beau milieu des Romains avant même que ceux-ci fussent informés de l’attaque ennemie.

34. C’était le postulat de Lauffray. 35. De Ædificciis, II, VIII, 19-24.

36. W. Karnapp, Die Stadtmauer von Resafe [...], p. 27, 28 et 51, et F.W. Deichmann, « Westliche Bautechnik [...] », p. 500, n. 113.

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peut en outre se demander pourquoi Procope n’attribuerait à Justinien qu’une partie des fortifications, lui qui s’empresse tant de fois de mettre au crédit de l’empereur des constructions qu’il n’a ni financées, ni commandées, ni entreprises ?

C’est aussi l’opinion émise plus récemment par Jean-Claude Bessac38,

qui se fonde sur des observations techniques et sur des comparaisons avec des ouvrages contemporains de la région. Les branches sud et nord du rempart présentent des différences de conception architecturale notables. La première, plus ancienne, ne bénéficie pas des avancées techniques et des caractères innovants que l’on remarque dans la seconde et que l’on peut mettre sur le compte de maîtres d’œuvre venus vraisemblablement ce Constantinople (Procope cite Isidore de Milet le Jeune et Jean de Byzance). Le rempart nord revêt, en outre, un caractère plus esthétique que fonctionnel et semble davantage destinée à renforcer le prestige d’un commanditaire impérial. Voilà qui coïncide bien avec les indications de Procope.

Pourquoi dès lors ne pas se fier à lui, lorsqu’il prétend aussi que la colline ouest (la citadelle) (fig. 4) a été incluse dans l’enceinte au cours de ces mêmes campagnes de travaux39 ? Une simple observation rapide

suffit à constater que la partie sommitale du rempart sud qui rejoint la citadelle est construite dans un appareil bien différent de la partie infé-rieure ; leurs largeurs respectives sont en outre elles aussi différentes (fig. 5). Elles ne sont donc pas contemporaines et la partie supérieure correspond à un ajout.

Les recherches et les études entreprises récemment par la mission franco-syrienne ont confirmé les observations de Jean Lauffray et de Jean-Claude Bessac sur tous ces points40. À l’ouest de la ville, tout d’abord :

si colline de la citadelle est restée indépendante de l’enceinte, devait se trouver à mi-pente une branche occidentale des remparts ; celle-ci serait devenue inutile quand la colline a été intégrée dans la fortification. Plusieurs blocs de grand appareil résiduels semblent lui appartenir, (fig. 8), qui ont formé ensuite la limite méridionale du secteur K de Lauffray (fig. 3). Ce dernier n’avait pu en outre faire de façon satisfaisante les relevés de son point de raccordement présumé avec le rempart sud. Ils ont été faits en 2009 et corroborent les intuitions de Lauffray.

38. « Les remparts protobyzantins de Halabiya-Zénobia : matériaux et techniques de construction », dans S. Blétry (dir.), Zénobia-Halabiya [...], à paraître, chap. 11. 39. De Ædificciis, II, VIII, 21.

40. S. Blétry, « Contributions à l’étude des remparts de Zénobia : ancien rempart nord et traces de l’ancien rempart ouest », dans S. Blétry (dir.), à paraître, chap. 1.

(15)

Figure 4

La citadelle de Zénobia

(cliché S. Blétry©)

Figure 5

Le rempart sud de Zénobia vu depuis la citadelle

(16)

Figure 6

Le massif de fondation de l’ancien rempart. Fouilles du secteur 1 de la mission franco-syrienne

(17)

Sur la question du déplacement de la courtine nord, ensuite, plusieurs sondages (secteur 1 sur la fig. 3) ont permis de mettre en évidence un massif de fondation, (fig. 6) recouvert par des vestiges d’habitats ultérieurs. Selon toute vraisemblance, ce massif appartient à un rempart primitif. Les vestiges qui le recouvrent remontent (au plus tôt) à la seconde moitié du VIe siècle. Ils appartiennent à un quartier où se trouve également un

bâtiment public (secteur 7 sur la figure 3), lui-même quasiment appuyé au nouveau rempart nord. Voilà qui semble correspondre à l’affirmation de Procope41 selon laquelle la ville aurait été « considérablement élargie ».

L’aménagement d’un nouveau rempart est décelable, par ailleurs, au niveau du bastion 25 du rempart est (fig. 3 et fig. 7). Ce bastion formait sans aucun doute l’angle du nord-est de l’enceinte primitive. Une de ses fenêtres est occultée par l’extension vers le nord du rempart oriental. Cette nouvelle courtine est en outre d’une largeur différente du reste du rempart est42.

Figure 7

La tour bastion 25 sur le rempart est de Zénobia

(cliché S. Blétry©)

41. De Ædificciis, II, VIII, 20.

(18)

Figure 8

Blocs résiduels du rempart ouest ( ?)

(cliché S. Blétry©)

Il est donc possible désormais de proposer (de façon schématique, en l’absence de sondages que nous n’avons pu effectuer) un tracé approxi-matif des premières défenses de la ville (fig. 9). On peut donc affirmer qu’il y eut bien deux campagnes de fortification du site, et que la seconde eut lieu vers le milieu du VIe siècle, sous le règne de Justinien.

(19)

Figure 9

Restitution schématique du tracé des remparts primitifs

(Sylvie Blétry©)

Dans ce cas précis, la nécessité de renforcer les défenses de Zénobia à cette période se justifie de façon très logique (comme cela a été souligné43

(20)

et comme d’ailleurs le rappelle Procope) par « la situation de la cité très éloignée de tout voisinage, sa vocation à être, pour cette raison, perpé-tuellement en danger et l’impossibilité où elle serait d’obtenir une assis-tance faute de trouver des Romains à proximité44 ».

Lorsque Khosrô avait lancé son offensive de 540, la ville n’avait échappé que de justesse à un assaut, grâce à la cupidité du Perse qui n’y voyait aucun intérêt en termes de gain et ni de possibilité de pillage. Tel n’a pas été le sort de Soura, située à environ 70 kilomètres au nord, qui fut pillée et soumise à une rançon45.

Si l’étude du cas de Zénobia permet sans doute de confirmer les dires de Procope, elle illustre aussi, au-delà de cet exemple particulier, la poli-tique préventive et défensive qui a été pratiquée par les empereurs de Constantinople de la période protobyzantine sur le front perse. Les deux empires avaient l’un comme l’autre tout intérêt à préserver la paix, pour des raisons différentes, et ne se sont résolus à la guerre qu’en raison de circonstances particulières et ponctuelles, qui n’avaient pas de lien direct avec ce front lui-même. Aucun d’eux n’a véritablement cherché à accroître son territoire dans cette région précise. Leur rivalité était pourtant héritée d’une longue tradition. Mais force est de constater qu’en ce VIe siècle,

les périodes de conflit entre les deux empires ont été plus rares que les moments de paix (même fragile). Il s’agissait, la plupart du temps, de dissuader l’ennemi et de l’impressionner. Les fortifications de Zénobia, sentinelles de l’Euphrate, dont le gypse translucide devait se refléter magnifiquement dans le fleuve, ont eu aussi pour rôle d’illustrer la gloire et le prestige de Justinien, l’empereur évergète.

44. De Ædificciis, II, VIII, 15.

(21)

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