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Vitesse de traitement de l'information et évaluation précoce chez les personnes âgées souffrant de démence

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Academic year: 2021

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Texte intégral

(1)

SYLVIE FORTIER

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VITESSE DE TRAITEMENT DE L'INFORMATION ET EVALUATION PRÉCOCE CHEZ LES PERSONNES ÂGÉES SOUFFRANT DE DÉMENCE

Mémoire présenté

à la Faculté des études supérieures de l’Université Laval

pour l’obtention

du grade de maître en psychologie (M. Ps.)

École de psychologie

FACULTÉ DES SCIENCES SOCIALES UNIVERSITÉ LAVAL

QUÉBEC

DÉCEMBRE 2001

(2)

RÉSUMÉ

Cette recherche vise à éprouver Futilité de mesures de vitesse de traitement de F information auprès de 69 adultes âgés de 51 ans à 90 ans, souffrant ou pas de démence. Elle a pour objectif général d’établir les relations que ces mesures (temps de réaction avec prise de décision et temps de réaction simple) entretiennent entre elles, avec les performances à des épreuves d’aptitudes intellectuelles, avec F âge, ainsi qu’avec une mesure de détérioration cognitive. Le niveau de détérioration cognitive est évalué à partir des résultats à l’échelle du «Washington University Clinical Dementia Rating Scale» (CDR ; Hughes et al., 1982). Les résultats à cette épreuve ainsi que Fâge des participants sont mis en relation avec les résultats obtenus aux Tests de rendement cognitif (TRC ; Loranger & Pépin, 1993), au test Temps de réaction des Tests de rendement cognitif pour enfants (TRCE ; Loranger & Pépin, 1998) et au Test d’aptitudes informatisé (TAI ; Pépin & Loranger, 1994). Ces trois différents tests informatisés montrent des relations significatives entre eux allant de -0,30 à 0,73 (¡5 < 0,01). D’autre part, des relations non- significatives obtenues entre Fâge et la plupart des mesures de vitesse utilisées suggèrent l’absence d’un lien manifeste entre l’âge (50 à 90 ans) et la vitesse des opérations mentales. Par ailleurs, les variables de vitesse à l’étude démontrent une bonne capacité discriminante en fonction des différents niveaux de démence. En somme, cette étude montre que la vitesse mentale constitue une composante essentielle pour l’étude des processus de détérioration cognitive impliqués dans la démence.

(3)

AVANT-PROPOS

L’accomplissement de ce projet passionnant a été rendu possible grâce à la collaboration de plusieurs personnes. Je désire tout d’abord exprimer ma reconnaissance à Monsieur Michel Loranger Ph D., mon directeur de recherche, qui a si gentiment accepté de partager son savoir. Grâce à son implication, sa disponibilité et ses conseils judicieux, j’ai pu mener à bien cette étude.

Ma gratitude s’adresse également à Mesdames Geneviève Belleville et Marie-Eve Moufette du Service d’Aide à la Recherche ainsi qu’à Monsieur Marquis Falardeau pour l’aide précieuse apportée lors de la réalisation des statistiques. Leur serviabilité a facilité cette étape de mon travail.

Je veux aussi souligner le précieux apport de Madame Johanne Langlois de la Société Alzheimer de Québec et de Madame Marie-Claude Alain, des Services Gériatriques Spécialisés de la Résidence Christ-Roy du CLSC-CHSLD Haute-Ville-Des- Rivières pour le rôle inestimable qu’elles ont joué lors de l’étape particulièrement importante du recrutement des participants.

J’adresse aussi une pensée toute spéciale à ceux et celles qui sont au cœur de cette recherche, les participants. Je ne peux les remercier nommément mais je souhaite simplement leur dire que j’apprécie grandement leur générosité.

Finalement, je désire souligner l’importance de ma famille et les remercier pour leur soutien inconditionnel. À mes enfants Chantal et Sébastien pour leur complicité durant cette grande aventure. À leur père Raynald pour son implication parentale. À mon compagnon Roger pour sa compréhension et sa patience. Ainsi qu’à ma chère mère Jeannine, la source de ma motivation dans 1 ’ accomplissement de cette étude.

(4)

TABLE DES MATIÈRES

Page

RÉSUMÉ... ii

AVANT-PROPOS...iii

TABLE DES MATIÈRES... iv

LISTE DES TABLEAUX ... vi

INTRODUCTION GÉNÉRALE... 1

1. VITESSE DE TRAITEMENT DE L’INFORMATION ET ÉVALUATION PRÉCOCE CHEZ LES PERSONNES ÂGÉES SOUFFRANT DE DÉMENCE (ARTICLE) 1.1 Page titre... 3

1.2 Contexte de la recherche et problématique... 4

1.3 Vitesse d’exécution... 7

1.4 Vitesse de traitement de !’information et vieillissement... 8

1.5 Vitesse de traitement de l’information et évaluation clinique ... 10

1.6 Objectifs de recherche ... 10

1.7 Méthodologie ... 12

1.7.1 Participants... 12

1.7.2 Matériel ... 12

1.7.2.1 Tests de rendement cognitif (TRC)... 12

1.7.2.2 Test de Temps de réaction ... 15

1.7.2.3 Test d’aptitudes informatisé (TAI)... 16

1.7.2.4 «Washington University Clinical Dementia Rating Scale» (CDR)... 18

1.7.2.5 «Global Deterioration Scale» (GDS)... 18

1.7.2.6 Échelle de dépression gériatrique (EDG)...19

1.7.2.7 Questionnaire de renseignements généraux et médicaux ...20

1.7.3 Procédure ...20

1.7.3.1 Recrutement des participants ... 20

1.7.3.2 Passation des tests... 21

1.7.3.3 Cotation des questionnaires et construction du fichier de données.... 22

1.7.3.4 Données manquantes...22

1.7.3.5 Statistiques descriptives... 23

(5)

V

Page

1.8 Résultats... ...23

1.8.1 Données descriptives ... 23

1.8.1.1 Acquis scolaires ...23

1.8.1.2 Échelle de dépression gériatrique (EDG) ...24

1.8.1.3 Échelles de détérioration cognitive CDR et GDS...24

1.8.1.4 TRC, Temps de réaction des TRCE et TAI... 24

1.8.2 Relations entre les variables ...25

1.8.2.1 CDR-GDS ... 25

1.8.2.2 Scolarité, âge et CDR ... 25

1.8.2.3 TRC et Temps de réaction des TRCE...26

1.8.2.4 TRC, Temps de réaction des TRCE et TAI... .26

1.8.2.5 Âge et TAI ...26

1.8.2.6 Âge, TRC et Temps de réaction des TRCE... 27

1.8.2.7 TRC, Temps de réaction des TRCE et CDR (Corrélation)... 27

1.8.2.8 TAI et CDR ... ,...28

1.8.2.9 TRC, Temps de réaction des TRCE et CDR (ANOVAs)...28

1.9 Discussion ... 29

1.9.1 Analyse descriptive... 29

1.9.2 Analyse des comparaisons ...30

1.9.2.1 Entre TRC, le test Temps de réaction des TRCE et le TAI... 30

1.9.2.2 Entre TRC, le test Temps de réaction des TRCE, le TAI et l’âge... 31

1.9.2.3 Entre TRC, le test Temps de réaction des TRCE et le CDR... 33

1.9.3 Implications théoriques et cliniques ... 34

1.9.4 Limites de l’étude... 35

1.9.5 Propositions de recherches futures ...35

CONCLUSION GÉNÉRALE...37

RÉFÉRENCES (POUR L’ARTICLE)... 40

LISTE DES OUVRAGES CITÉS... 45

(6)

VI

LISTE DES TABLEAUX

Page

Répartition des participants selon le niveau de scolarité ... 50 Répartition des participants selon la classification du CDR ... 51 Répartition des participants selon la classification du GDS ... 51 Description des résultats obtenus aux trois dimensions des TRC, au

test Temps de réaction des TRCE et aux 11 sous-tests du TAI... 52 Corrélation Rfio de Spearman entre les scores de performance des TRC et le score de temps du test Temps de réaction des TRCE... 53

Corrélation Rho de Spearman entre les scores de performance des TRC, les scores de réussite des sous-tests du TAI, le score de temps du

test Temps de réaction des TRCE, le score de T échelle de

détérioration cognitive du CDR et l’âge des participants... 54

ANOVAs plan simple effectuées sur les scores de réussite des

sous-tests du TAI selon les niveaux de démence (CDR)... 55

Scores moyens obtenus pour les 11 sous-tests du TAI pour les

niveaux de démence CDR-0 ; CDR-1,0 et CDR-2,0... 56

ANOVAs plan simple effectuées sur les scores de performance des TRC et le score de temps du test Temps de réaction des TRCE

selon les niveaux de démence (CDR) ...57

Scores moyens obtenus pour les 3 dimensions des TRC et pour

le score de temps du test Temps de réaction des TRCE pour les niveaux de démence CDR-0 ; CDR-1,0 et CDR-2,0 ...58 Tableau 1. Tableau 2. Tableau 3. Tableau 4. Tableau 5. Tableau 6. Tableau 7. Tableau 8. Tableau 9. Tableau 10.

(7)

fra/fg/Mg/zf ¿ie Z '¿/2/0/7%#%)« ef <jg/Mg»ce^

INTRODUCTION GÉNÉRALE

En un siècle l’espérance de vie a augmenté de 25 ans. En 1996, elle était de 74 ans pour les hommes et de 82 ans pour les femmes (Statistiques Canada, 1999). Ce vieillissement de la population s’est accompagné d’une augmentation des maladies dégénératives parmi lesquelles figure la démence. L’étude sur la santé et le vieillissement au Canada (1994) estime que 8% des Canadiens de soixante-cinq ans et plus souffrent de démence. La prévalence de la démence augmente significativement avec l’âge et atteint un taux de 20% après quatre-vingts ans. De plus, celle-ci augmentera de manière significative jusqu’à l’an 2031. La démence touchera alors 21,8% des personnes de 65 ans et plus (Canadian Study of Health and Aging, 1994). Le fardeau actuel et croissant que représente la démence pour les personnes atteintes, leurs proches et le système de santé fait de celle-ci une véritable question de société ainsi qu’un important champ de recherche.

Dans ce contexte, le développement de moyen d’évaluation cognitive précoce et fiable à visée diagnostique et prédictive et convenant aux personnes qui souffrent d’un syndrome démentiel est d’un grand intérêt pour les individus concernés, leur famille et les milieux d’intervention. Il apparaît important de développer de tels moyens d’évaluation pouvant fournir des points de repère afin d’objectiver la progression de la détérioration cognitive ou l’éventuel effet d’un traitement. Ainsi, l’évaluation de dépistage au stade initial de la maladie permettrait d’intervenir dès le début d’un processus démentiel et de proposer des interventions et l’encadrement social essentiel à l’adaptation de l’individu à chacune des étapes de la maladie.

La présente étude adhère à cet effort de développement et d’analyse. Elle devrait souscrire à une meilleure adaptation et intégration de la population concernée. Les développements de l’approche cognitive en psychologie, combinés aux nouvelles voies offertes par la micro-informatique créent un contexte propice à la mise au point de nouvelles méthodes de mesure. La mesure d’habiletés cognitives élémentaires s’inscrit dans l’approche cognitive du traitement de !’information. Particulièrement, la psychologie du traitement de !’information propose l’étude des processus cognitifs en évolution par !’utilisation de variables novatrices telle que la vitesse de traitement de Pinformation. L’argument en faveur de la prise en compte des indices de vitesse est que les temps

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d’exécution diffèrent clairement entre les individus, qu’ils sont reliés au temps que ceux-ci prennent pour faire un choix et sont donc indicatifs de quelques dimensions de !’habileté intellectuelle (Rafaeli & Tractinsky, 1991). L’utilisation des indices de vitesse constitue un apport nouveau pour l’évaluation intellectuelle et s’avère très intéressante pour parvenir à un véritable diagnostic des difficultés cognitives en allant au-delà de la classification ou du pronostic. De ce fait, cette nouvelle approche de la mesure est destinée à un travail conjoint avec !’intervention. D’ailleurs, aujourd’hui reconnue comme la meilleure évaluation comportementale de !’intégrité du système nerveux central (Birren et al., 1980), la vitesse de réponse est de plus en plus utilisée pour le diagnostic et le suivi de nombreuses conditions pathologiques (Botez-Marquard, 1996).

Cette recherche vise à éprouver l’utilité de mesures de vitesse d’exécution à des tâches simples d’analogies et d’une mesure de temps de réaction simple, auprès d’une population de personnes âgées souffrant ou pas de démence. Elle a pour objectif général d’établir les relations que ces mesures (temps de réaction simple et temps de réaction avec prise de décision) entretiennent entre elles, avec les performances à des épreuves d’aptitudes intellectuelles, avec l’âge, ainsi qu’avec une mesure de détérioration cognitive. Le niveau de détérioration cognitive est évalué à partir des résultats à l’échelle du «Washington University Clinical Dementia Rating Scale» (CDR ; Hughes et al., 1982). Les résultats à cette épreuve ainsi que l’âge des participants sont mis en relation avec les résultats obtenus aux Tests de rendement cognitif (TRC ; Loranger & Pépin, 1993), un test informatisé permettant la mesure de vitesse d’exécution à des tâches élémentaires de comparaison et de catégorisation, avec les résultats au test Temps de réaction des Tests de rendement cognitif pour enfants (TRCE ; Loranger & Pépin, 1998), une mesure informatisée de temps de réaction simple, ainsi qu’avec les résultats au Test d’aptitudes informatisé (TAI ; Pépin & Loranger, 1994), une épreuve d’aptitudes intellectuelles.

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VITESSE DE TRAITEMENT DE L'INFORMATION ET EVALUATION PRÉCOCE CHEZ LES PERSONNES ÂGÉES SOUFFRANT DE DÉMENCE

(ARTICLE)

Sylvie Fortier & Michel Loranger École de psychologie, Université Laval

Québec, Canada

(10)

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1.2 Contexte de la recherche et problématique

La démence est un syndrome clinique se caractérisant par une détérioration globale des fonctions cognitives sans altération de l’état de conscience (American Psychiatrie Association, 1996). Elle se traduit par une altération de la mémoire et au moins un des déficits cognitifs suivants : aphasie (trouble du langage), apraxie (habileté altérée à effectuer des activités motrices malgré des fonctions intactes), agnosie (inhabilité à reconnaître ou identifier des objets malgré une fonction sensorielle intacte) et/ou un trouble dans le fonctionnement (planifier, organiser, abstraire, séquencer). Cette atteinte des fonctions cognitives doit être suffisante pour perturber le fonctionnement individuel et social de la personne. Dans la démence, Γ altération des facultés intellectuelles constitue le point central du tableau symptomatologique. Ces altérations se maintiennent souvent pendant des années, voire de façon définitive, ce qui permet de distinguer la démence des syndromes confusiomiels aigus (Boiler et al, 1996).

Au tournant du 201eme siècle, on a commencé à distinguer différents types de démence, à partir de la diversité des symptômes, de l’évolution et des manifestations de la maladie. Au cours des dernières années, l’étude des démences a pris beaucoup d’importance. Tout d’abord limité presque exclusivement à la maladie d’Alzheimer, l’intérêt des chercheurs et cliniciens s’est récemment porté sur l’étude d’autres types de démence (Boiler et al., 1996). Parmi celles-ci figurent : la démence artériopathique (vasculaire), les démences de type mixte, la maladie de Pick, la maladie de Jacob- Creutzfeldt, la maladie de Gerstmann-Straussier, la démence du SIDA, la maladie de Parkinson et la maladie de Huntington (Conseil consultatif national sur le troisième âge,

1996).

À ce jour, les études sur la démence se sont concentrées presque exclusivement sur les problèmes cognitifs (Zaudig, 1996) et ce n’est pas étonnant car la détérioration des fonctions intellectuelles est une condition indispensable au diagnostic. La prise en compte systématique des facteurs cognitifs est centrale dans l’évaluation de ces clientèles. Cependant, des études montrent que 21 à 72% des cas de démence sont incorrectement identifiés, particulièrement aux stades précoces (Pinholt et al., 1987 ; Roca et al., 1984).

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Vitesse de traitement de l'information et démences 5

Plusieurs facteurs contribuent à rendre difficile Γidentification précoce d’une démence. L’un d’eux est attribuable au fait que les premières manifestations de la démence ressemblent à celles du vieillissement cérébral «normal » (Thuillard & Assal, 1991). Conséquemment, les premiers symptômes de la maladie sont encore trop souvent considérés connue des signes du vieillissement normal.

Aussi, l’hétérogénéité que prennent les formes de déclin cognitif associé au vieillissement normal contribue largement à rendre difficile !’identification précoce d’une démence (Thuillard & Assal 1991; Val dois et al., 1990). Les changements dans le niveau de performance sont individuels, variables (plus accentués pour certaines fonctions cognitives) et influencés par des facteurs multiples (l’éducation, la scolarisation, le contexte culturel de l’époque, l’état de santé, etc.). De plus, la grande variabilité quant à l’âge où se manifestent ces changements contribue fortement à cette hétérogénéité (Boiler et al., 1996). Conséquemment, comme l’ont démontré Thuillard et Assal (1991), la variabilité des résultats augmente fortement dans l’exécution de presque toutes les tâches cognitives pour les individus les plus âgés. Par ailleurs, l’hétérogénéité clinique des modes d’installation et de progression de la démence et l’atteinte de certaines fonctions ou processus et préservation d’autres contribuent également à rendre difficile !’identification précoce d’une démence et ce particulièrement en début d’évolution du syndrome démentiel (Vanderlinden, 1994).

Soulignons enfin que les relations réciproques entre démence et dépression étant complexes, il s’avère souvent délicat de statuer devant un individu qui présente les deux types de symptomatologie (Boiler et al., 1996). De plus, les désordres dépressifs et paranoïdes qui s’objectivent précocement chez certains types de démences dégénératives primaires peuvent masquer les symptômes cognitifs et ainsi contribuer à rendre plus difficile le diagnostic précoce de la démence (Boiler et al., 1996).

Ces dernières années, beaucoup d’emphase a été mise sur les différences individuelles et les patterns cognitifs liés au vieillissement dans l’évaluation de la démence. Cependant, compte tenu de ].,hétérogénéité clinique des profils neuropsychologiques, il y a encore beaucoup à faire. Le diagnostic précoce des désordres démentiels demeure une démarche clinique complexe et souvent incertaine. C’est dans ce contexte que la reconnaissance de l’atteinte cognitive en psychogériatrie s’avère une

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activité fréquemment problématique chez les cliniciens (Rovner & Folstein, 1987). Somerfield et al. (1991) ont, à cet égard, souligné la tendance à sous-diagnostiquer les syndromes démentiels.

L’évaluation médicale et neuropsychologique des individus souffrant d’un déclin du fonctionnement cognitif nécessite, dans bien des cas, de recourir à une batterie de tests. L’évaluation d’une sémiologie démentielle exige !’intervention multidisciplinaire et doit faire appel à des protocoles discriminatifs d’investigation. Actuellement, le milieu clinique dispose d’un ensemble d’instruments dont la gamme s’étend du mini-test de l’état mental jusqu'à !’évaluation neuropsychologique exhaustive (Lezalc, 1996). Celle-ci. représente la mesure la plus sensible du déficit cognitif. Toutefois, sa longue durée d’administration en limite !’application chez certains sujets âgés.

L’usage de protocoles d’évaluation simples et rapides comporte des avantages non équivoques en gériatrie. Cependant, ce type d’évaluation de pondération aisée souffre parfois de lacunes psychométriques majeures. L’échelle Mini-Mental State Exam (MMSE) de Folstein et al. (1975) en est l’illustration la plus réputée. Dans le dépistage de la démence, la sensibilité moyenne du (MMSE) est de 83% et sa spécificité moyenne de 82% (Folstein et al., 1975 ; Strass et al., 1996). Si on administre ce test à tous les individus de 65 à 74 ans, le taux de résultats faussement positifs serait de 93% (Tombaugh & Mcintyre, 1992). La revue critique de Tombaugh et Mcintyre (1992) montre également que l’indice de validité discriminante de 100% obtenu par l’usage du MMSE lors de l’étude originale de validation a chuté à près de 20% lorsque la même procédure fut reprise chez un groupe de 162 sujets âgés atteints de la maladie d’Alzheimer et vivant dans la communauté (Pfeffer et al., 1987).

Dans ce contexte, l’élaboration de méthodes d’évaluation à visée diagnostique et prédictive convenant aux personnes qui souffrent d’un syndrome démentiel est d’un grand intérêt pour les individus concernés et les milieux d’intervention. Il apparaît nécessaire de développer des moyens d’évaluation pouvant guider, soutenir et justifier !’application des interventions et qui permettent une prise en charge adaptée à l’état du patient à chacune des étapes de la maladie. Une évaluation de dépistage au stade initial de la maladie permettrait d’intervenir dès le début d’un processus de détérioration cognitive et de proposer des interventions et l’encadrement social essentiel à l’adaptation de l’individu. D’autant plus

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qu’en raison des progrès pharmacologiques et de l’arrivée des traitements substitutifs, la démence peut être soulagée. Elle doit cependant être reconnue tôt, aux stades où ces traitements peuvent être actifs. Aussi, les moyens et les stratégies d’évaluation visant le dépistage et le suivi de cette clientèle se doivent de démontrer les qualités psychométriques nécessaires pour appuyer et orienter !’intervention. Toutefois, les mesures sensibles à visée diagnostique et prédictive adaptées à cette clientèle et permettant une prise en charge précoce se révèlent à l’heure actuelle assez restreintes. On est toujours à la recherche de marqueurs cognitifs prédictifs (Botez-Marquard, 1996).

La présente étude s’inscrit dans cet effort de développement et d’analyse. Elle devrait contribuer à une meilleure adaptation et intégration de la population concernée. Les développements de l’approche cognitive en psychologie, conjugués aux possibilités offertes par le développement de la micro-informatique, créent un contexte propice à la mise au point de nouvelles méthodes de mesure pouvant outiller les intervenants devant composer avec une clientèle présentant des pertes cognitives.

1.3 La vitesse d’exécution

Le choix de prise en compte systématique de la vitesse d’exécution dans Γévaluation intellectuelle trouve lui aussi son origine dans la psychologie du traitement de !’information. En effet, celle-ci a contribué à renouveler l’intérêt envers la latence de réponse, après une cinquantaine d’années de pénurie de recherches sur le sujet (Lavergne & Vigneau, 1997), en postulant la possibilité d’inférer à partir d’elle la présence et la modalité de fonctionnement de divers processus cognitifs (Lohman & Rocklin, 1995). La relation entre !’intelligence et les temps de réaction est aujourd’hui d’un grand intérêt en psychologie (Neubauer, 1990) et récemment, plusieurs travaux inspirés par ce rapprochement ont contribué à !’utilisation psychométrique de la variable vitesse d’exécution.

Les mesures de vitesse d’exécution peuvent se diviser en deux approches relativement distinctes. La première s’intéresse aux temps de réaction à des tâches simples, c’est-à-dire ne nécessitant qu’un léger traitement de !’information. La plupart du temps, ces tâches consistent en la détection de !’apparition d’un stimulus visuel ou auditif. Une seconde approche consiste à considérer le temps de réaction à des tâches qui impliquent un

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processus décisionnel. Il s’agit de temps de réaction à des tâches qui varient en complexité allant de la discrimination d’un choix de réponses à des tâches d’analogies ou de discrimination plus ou moins élaborées.

Les études utilisant les tâches impliquant les temps de réaction simple ont montré qu’il existe un lien significatif entre vitesse d’exécution et intelligence. À titre d’exemple, les études de Eysenck (1987), de Hendrickson (1982) et de Lunneborg (1977) ont montré que les mesures de temps de réaction simple mesuraient des niveaux de relation variant de -0,17 à - 0,42 avec les performances à différentes épreuves d’intelligence.

Par ailleurs, d’autres études utilisant les temps de réaction à des tâches qui impliquent un processus décisionnel se sont aussi révélées concluantes. Les corrélations entre ces mesures et !’intelligence psychométrique varient de -0,30 (Sternberg, 1985) à - 0,80 (Brand & Deary, 1982) selon !’échantillon à l’étude et la complexité de la tâche.

Dans une approche intégrative, des auteurs se sont aussi intéressés à la vitesse à laquelle des participants pouvaient résoudre des tâches plus complexes d’analogie, de syllogisme, de classification ou de catégorisation à partir de matériel figuratif et verbal. Ils ont obtenu des corrélations qui se situent aux environ de 0,60 (Sternberg & Gamer, 1983).

De tels résultats ajoutent à la validité des modèles d’intelligence qui prennent en comptent cette dimension de la vitesse d’exécution. C’est le cas en particulier du modèle reformulé de Cattell (1987a) exposé par Stankov, Boyle et Cattell (1995). Et bien que d’aucuns soutiennent que ces mesures dites «élémentaires» ne puissent rendre compte de l’ensemble du fonctionnement cognitif (Lautrey, 1996 ; Sternberg & Salter, 1982), ils reconnaissent leur contribution au plus large domaine de connaissance associé à l’évaluation de !’intelligence (Vigneau, 1997).

1.4 Vitesse de traitement de !’information et vieillissement

L’intelligence et la vitesse de traitement de Γinformation ont été étudiées en relation avec le vieillissement. Des changements notables reliés à l’âge ont souvent été observés au niveau de multiples habiletés intellectuelles (Cunningham, 1987 ; Hom & Donaldson, 1980 ; Salthouse, 1988 ; Schale & Hertzog, 1986). Des auteurs s’intéressant au

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Vitesse de traitement de l ,information et démences 9

développement ont démontré que des groupes d’individus d’âges différents présentaient des différences dans leur vitesse de réponse. Ces études ont permis de montrer que la vitesse suit une trajectoire particulière d’âge en âge. En effet, la vitesse obtenue augmente pendant l’enfance puis, après avoir atteint un sommet à l’âge adulte, elle diminue peu à peu (Salthouse & Kail, 1983). D’autres auteurs s’intéressant à la rapidité mentale pendant l’âge adulte ont montré une différence moyenne de 20% entre deux groupes d’individus âgés de 20 et 60 ans (Birren et al., 1980).

Soulignons cependant qu’il a été démontré qu’au cours de la vie adulte, le temps de réaction tend à ralentir de 11 à 102 % dépendamment du type de stimulus utilisé, de la modalité du stimulus et de la complexité de la tâche (Hicks & Birren, 1970). Un relevé de Salthouse (1985) révèle que la corrélation moyenne entre les temps de réaction et l’âge adulte (18 à 70 ans environ) est de 0,28 pour les tâches de temps de réaction simple et de 0,43 pour les tâches de temps de réaction avec prise de décision. Il semble donc que l’ampleur des effets de l’âge sur les temps de réaction varie en fonction du type de tâche employée et qu’aux tâches plus complexes, le ralentissement relié à l’âge soit plus important (Salthouse, 1976). Par ailleurs, bien qu’on reconnaisse l’importance des facteurs biologiques dans le ralentissement cognitif observé au cours du vieillissement, certaines variables environnementales et la maladie peuvent interagir avec ces facteurs pour modifier l’expression et le rythme des changements dans la rapidité mentale (Birren et al.,

1980) , et ce, d’autant plus que l’influence de P environnement et de la maladie tend à être de plus en plus importante au cours du vieillissement (Salthouse, 1985b). L’interaction entre la maladie et le vieillissement s’observe donc par la présence d’une augmentation plus importante du temps de réaction chez les individus malades comparativement à ceux en meilleure santé (Benton, 1977).

Il apparaît donc évident que la vitesse de réponse entretient des relations étroites avec !’intelligence et certaines habiletés spécifiques qui la sous-tendent (Van Zomeren, 1981) . De plus, elle est maintenant reconnue comme la meilleure évaluation comportementale de l'intégrité du système nerveux central (Birren et al., 1980). De ce fait, la vitesse de réponse se révèle un indice clinique important pour le diagnostic de nombreuses conditions médicales telles : la maladie de Parkinson, l’hydrocéphalie normotensive, les traumatismes crâniens, la dégénérescence cérébelleuse, la dépression, et les démences (Botez-Marquard, 1996).

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Vitesse de traitement de l'information et démences 10

1.5 Vitesse de traitement de !,information et évaluation clinique

Le manque de spécificité des tests classiques en neuropsychologie clinique (la majorité de ceux-ci mesurent toujours plusieurs fonctions en même temps), incite de plus en plus le neuropsychologue à utiliser l'analyse de la vitesse du traitement de Γinformation (Botez-Marquard, 1996). La mesure de temps de réaction est maintenant utilisée comme outil diagnostique pour une variété d’évaluations neuropsychologiques. Des études témoignent de Futilité et de !’applicabilité des temps de réaction dans les milieux cliniques. Par exemple, une diminution du fonctionnement cognitif, perceptuel et moteur est considéré comme une importante caractéristique de la dépression (Martin & Rees, 1966). De plus, on observe un ralentissement plus marqué de la vitesse de performance (tâches cognitives, perceptuelles et motrices) chez les individus dépressifs âgés comparativement aux plus jeunes (Birren et al., 1980). Ceci suggère que les effets combinés de l’âge et de la dépression sur la vitesse de performance à ces tâches sont additifs. Par ailleurs, on sait maintenant qu’indépendamment de Faire cérébrale impliquée, les tâches mentales impliquant des temps de réaction s’avèrent particulièrement sensibles aux dommages cérébraux diffus et focaux (Hicks & Birren 1970 ; Light, 1978). D’ailleurs, !’utilisation des temps de réaction dans l’évaluation des clientèles victimes d’accident vasculaire cérébral (AVC) démontre que les résultats aux temps de réponse permettent de discriminer efficacement entre différents niveaux de sévérité d’atteinte cérébrale (léger, modéré et sévère) (Loranger et al., 2000). Egalement, la diminution graduelle des TR dans le temps se révèle un indicateur important du taux de récupération atteint (Van Zomeren, 1981). Des chercheurs ont également observé que lors de la progression de la démence, le temps de réaction visuel est le premier à subir une détérioration avant le temps de réaction auditif (Botez-Marquard, 1996). Ces constatations confirment la sensibilité des temps de réaction au plan clinique. Elles fournissent également un appui important à !’utilisation de ces variables de vitesse dans le contexte de la détérioration cognitive liée au syndrome démentiel qui nous préoccupe. En effet, il pourrait s’avérer intéressant de recourir à ces mesures pour décrire les clientèles et documenter le cours d’évolution de celles-ci au plan cognitif pendant le processus de détérioration de la démence.

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Fff&we dg P-az fg/Mg/zf dg Z 'z/ÿô/77zario7z gf d^/zzg/zcg^ 11

Dans ce contexte, la présente étude s’inscrit dans ce large domaine de recherche qui vise à éprouver Futilité de mesures de vitesse d’exécution auprès d’une population de personnes âgées souffrant ou pas de démence. Elle poursuit trois objectifs particuliers.

Le premier de ces objectifs est d’établir les relations que des mesures à des tâches de temps de réaction simple et à des tâches de temps de réaction avec prise de décision entretiennent entre elles et avec les performances à des épreuves d’aptitudes intellectuelles auprès de personnes âgées avec ou sans démence. Notre première hypothèse de travail est que des relations significatives et négatives de moyennes à élevées sont prévues entre les mesures de temps de réaction avec prise de décision et la mesure de temps de réaction simple. Par ailleurs, étant donné la prémisse selon laquelle la vitesse des opérations mentales est une composante de !’intelligence, les mesures de temps de réaction devraient être reliées aux mesures de performance à des tâches plus complexes. C’est pourquoi notre deuxième hypothèse prévoit d’une part, des relations significatives positives et modérées entre les mesures aux tâches de temps de réaction avec prise de décision et les résultats à des tests d’aptitudes intellectuelles, et d’autre part des relations significatives négatives et modérées entre la mesure de temps de réaction simple et les résultats à ces mêmes tests d ’ aptitudes intellectuelles.

Le deuxième objectif consiste à vérifier les relations qu'entretiennent les mesures à des tests d'aptitudes intellectuelles et les mesures de temps de réaction avec l'âge des individus. À la lumière des travaux de (Cunningham, 1987 ; Horn & Donaldson, 1980 ; Salthouse, 1988 ; Schaie & Hertzog, 1986), qui rapportent des réductions substantielles de l’efficacité cognitive au cours du vieillissement, nous formulons notre troisième hypothèse à l’effet que des relations significatives négatives et modérées sont attendues entre l’âge des participants et les scores à des tests d’aptitudes intellectuelles. De plus, comme le suggère Salthouse et Kail (1983), il devrait être observé un déclin de la rapidité mentale au cours du vieillissement. Aussi, notre quatrième hypothèse stipule qu’on devrait obtenir d’une part, des relations significatives négatives et modérées entre l’âge et les mesures aux tâches de temps de réaction avec prise de décision, et d’autre part des relations significatives positives et modérées entre l’âge et la mesure de temps de réaction simple.

Finalement, le troisième objectif consiste à vérifier les relations entretenues entre les mesures à des tests d'aptitudes intellectuelles et les mesures de temps de réaction avec

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Fffg&fg ¿fe /ra Je Z V7ÿô77mzfK)M ef Je/Me»cef 12

une mesure de détérioration cognitive. Notre cinquième hypothèse s’attend d’une part, à des relations significatives négatives de moyennes à élevées entre les mesures de temps de réaction avec prise de décision et le niveau de sévérité de l’atteinte cognitive, et d’autre part à des relations significatives positives de moyennes à élevées entre la mesure de temps de réaction simple et le niveau de sévérité de ],atteinte cognitive. Par ailleurs, notre sixième hypothèse prévoit des différences significatives à la comparaison des moyennes des scores d’aptitudes intellectuelles de trois groupes de participants classés en fonction du degré de sévérité de leur atteinte cognitive. Et enfin, la dernière hypothèse est à l’effet qu’il devrait être observé des différences significatives à la comparaison des moyennes des scores de temps de réaction (TR simple et TR avec prise de décision) des trois groupes de niveaux différents de sévérité de l’atteinte cognitive.

MÉTHODOLOGIE

1.7.1 Participants

Soixante-neuf adultes provenant de la région de Québec participent à l’étude soit 51 femmes (73,9%) et 18 hommes (26,1%). Ils sont âgés entre 51 ans 1 mois et 90 ans 6 mois avec un âge moyen 74 ans. De ce nombre, 34 participants (49,28%) sont recrutés dans deux immeubles résidentiels pour personnes retraitées, à partir de listes de noms fournies par les infirmières responsables du volet «nursing» de ces établissements; 27 participants (39,13%) sont recrutés à la Société Alzheimer de Québec et 8 participants (11,59%) sont recrutés aux Services Gériatriques Spécialisés de la Résidence Christ-Roi du CLSC- CHSLD Haute-Ville-Des-Rivières. Sont exclues de l’étude les personnes présentant un trouble visuel sévère entravant leur capacité de lecture, les personnes atteintes de la maladie de Parkinson qui entraîne une défectuosité des mouvements volontaires, les personnes souffrant de problèmes arthritique ou rhumatismale au niveau des membres supérieurs ainsi que les personnes présentant un score CDR-3 à l’échelle clinique de démence (CDR).

1.7.2 Matériel

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Fff&Mg ük truhe/Me/zt ¿Zg Z gr ¿Zd/Mg»ggf 13

Les TRC (Loranger & Pépin, 1993) sont des tests informatisés qui requièrent !’utilisation d’un micro-ordinateur compatible IBM équipé d’un processeur 80386 et suivants. Ils nécessitent une carte graphique VGA, un écran couleur, un lecteur de disquettes 3 1/2 po haute densité, un disque rigide, le logiciel Windows (version 3.1 ou plus

récent), une souris et une imprimante standard pour !’impression des profils ou résultats.

Les TRC (Loranger & Pépin, 1993) ont initialement été utilisés dans des travaux portant sur la déficience intellectuelle (Vigneau, 1997). Ils sont maintenant réutilisés dans d’autres études, notamment celle portant sur l’évaluation des victimes d’accident vasculaire cérébral (Loranger et al., 2000). Les TRC sont basés sur la composante d’automatisation issue de la théorie triarchique de Sternberg (1985). Selon la conception de Sternberg, la capacité pour un individu d’automatiser le traitement de !’information est d’une importance centrale. Telle que comprise par Sternberg, !’automatisation réfère au développement de séquences «suraprises», qui une fois activées par des stimuli de base, provoquent une réponse immédiate et automatique. Les recherches issues de cette approche évaluent à la fois la précision des réponses et la mesure des temps de réaction (Vigneau, 1997). L’automaticité est mesurée ici sur la base de tâches qui font appel à des habiletés de comparaison et de catégorisation élémentaires et ce, à propos de stimuli simples (formes géométriques, lettres de l’alphabet, chiffres et objets quotidiens).

L’épreuve comprend trois grandes divisions thématiques : figurative, verbale et quantitative et fournit des indices de vitesse et des scores de performance en plus d’un estimé de l’âge mental. Faisant appel au paradigme de Posner, les TRC sont intéressants par leur simplicité malgré le travail mental qu’ils requièrent ainsi que par les possibilités d’analyse qu’ils offrent par la méthode soustractive (Vigneau, 1997).

Chacune des dimensions proposées est mesurée par trois ou quatre tests précédés par un prétest de connaissances. À chacun des tests est présentée une série de paires de stimuli. La tâche du participant consiste à répondre le plus rapidement possible en appuyant sur la barre d’espacement du clavier de l’ordinateur lorsqu’il détecte, pour une paire donnée de stimuli qui lui est présentée à l’écran, la relation fixée au début du test.

Les TRC sont composés de neuf tests comprenant 16 items chacun. Les quatre premiers tests visent à évaluer la dimension figurative, les trois suivants touchent la

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Fifg&yg ¿¿g rrairgmg«/ ¿fg / Vfÿôr7m2f%)fz g^ ¿¿g/MgMCg^ 14

dimension verbale et les deux derniers concernent Γévaluation de la dimension quantitative. La tâche du participant consiste, pour le test 1, à répondre lorsque les deux figures présentées à l’écran ont la même forme, au test 2, à répondre lorsque les deux figures sont de même grosseur, au test 3, à donner une réponse lorsque les deux figures sont de la même couleur et au test 4, à donner une réponse lorsque les deux figures sont de même forme ou de même couleur. Au test 5, le sujet doit répondre lorsque deux lettres qui sont présentées à l’écran ont la même forme. Au test 6, il doit répondre lorsque les lettres présentées sont les mêmes, soit physiquement (AA), soit sémantiquement (A a). Au test 7, sa tâche consiste à répondre lorsque les deux objets présentés font partie de la même classe ou catégorie (par exemple, flûte et violon). Au test 8, le participant doit répondre lorsque les deux chiffres présentés sont les mêmes. Finalement, au test 9, il doit répondre lorsque les quantités représentées (à gauche par un chiffre, à droite par des points disposés comme sur un dé) sont les mêmes. Un prétest de modalité de réponse précède le tout afin d’assurer la compréhension et la maîtrise, par le participant, des habiletés nécessaires aux interactions avec Γ ordinateur (Loranger & Pépin, 1998).

Des analyses de fidélité et de validité ont permis de dégager les qualités psychométriques des Tests de rendement cognitif. Ceux-ci présentent une bonne stabilité dans le temps. Les indices de fidélité test/retest à un mois d’intervalle se situent entre 0,61 et 0,92 selon le test considéré (n = 32). On observe également des corrélations test/retest de 0,95 pour le score de performance moyen qui tient compte à la fois du nombre de réussites et de la vitesse de réponse (Loranger et al., 1994).

Les analyses témoignent également du niveau élevé d’homogénéité des TRC. Les coefficients de consistance interne alpha de Cronbach calculés pour chacun des tests varient de 0,96 à 0,99. Ceci indique une forte homogénéité des items constituant les tests. Par ailleurs, les scores de performance observés aux différents tests corrélent fortement avec le score de performance moyen obtenu sur l’ensemble de l’épreuve, avec des r de Pearson allant de 0,81 à 0,90. Ces résultats indiquent une bonne homogénéité des TRC dans leur ensemble (Loranger et al, 1994).

D’autre part, les corrélations entre les scores de performance aux TRC et les tâches tirées de différents tests d’intelligence traditionnels sont élevées dans l’ensemble. La validité concomitante des TRC est appuyée par des corrélations respectives de 0,79 ; 0,69

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Kif&Mg de fro;fe/Me/zf de Z 'wÿb/7?&2f%)M ci déme»cef 15

et 0,62 (n =52) obtenues entre les scores de performance aux TRC et le score global au Pictorial Test of Intelligence (PTI), le score global au Kaufman Assessment Battery for Children (K-ABC) et avec l’âge mental au Stanford-Binet (Vigneau, 1997). Finalement, on observe une corrélation de 0,75 entre les scores de performance aux TRC et l’échelle globale de l’Échelle de comportement d’adaptation Loranger-Pépin (ECA-LP ; Loranger & Pépin, 1993). Ainsi, les indices de ñdélité et de validité des TRC s’avèrent satisfaisants et bien documentés (Loranger et al., 1994).

1.7.2.2 Test de Temps de réaction

Une tâche de temps de réaction issue des Tests de rendement cognitif pour enfants (TRCE ; Loranger & Pépin, 1998) est retenue pour cette étude. La réalisation de cette tâche informatisée nécessite !’utilisation d’un micro-ordinateur compatible IBM équipé d’un processeur 80386 et suivants. Ils requièrent une carte graphique (une résolution de 640 x 480 est recommandée), un écran couleur standard de 14 po au minimum, un lecteur de disquettes 3 1A po haute densité, un disque rigide avec au moins 3 M octets d’espace libre, le logiciel Windows (version 3.1 ou plus récent), 640 Ko de mémoire RAM, une souris, une carte de son, deux haut-parleurs et une imprimante standard pour l’impression des résultats.

Les TRCE constituent un ensemble de tâches informatisées composés de cinq tests qui visent à évaluer les temps de réaction à des tâches cognitives simples. Pour les besoins de la présente étude, seul le test Temps de réaction est sélectionné car comme son nom l’indique, ce test implique uniquement une mesure de latence de réponse à chacun des items de la tâche.

L’élaboration des TRCE s’inscrit dans le cadre de l’approche du traitement de !’information et s’appuie sur la théorie triarchique de !’intelligence de Sternberg. Cependant, bien qu’adapté pour une utilisation auprès d’enfants en raison de leur simplicité, les TRCE demeurent des tests typiques des recherches cognitives de façon générale et ne sont pas en eux-mêmes, par leur contenu ou leur forme, limités à une clientèle déterminée (Loranger & Pépin, 1999).

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Vitesse de traitement de l'information et démences 16

Dans le test Temps de réaction, un carré vide est disposé sur un écran uni. Après une durée variable suivant le signal avertisseur, Γintérieur du carré se colore. Le participant doit appuyer sur la barre d’espacement de Γordinateur le plus rapidement possible au moment ou le carré s’emplit de la couleur rouge. La latence ainsi déterminée (de la fin de la colorisation du carré à l’appui de la barre d’espacement) est enregistrée. Les deux blocs de 12 items (séparés par une pause contrôlable) sont précédés de quatre items d’exemples se déroulant de façon identique au test.

Les données concernant la normalisation, la fidélité et la validité du test Temps de réaction sont présentées dans le guide d’utilisation qui l’accompagne (Loranger & Pépin, 1999). L’épreuve a été normalisée auprès d’enfants québécois âgés de 3 à 51/2 ans.

Des études de fidélité et de validité indiquent que le test Temps de réaction présente de bonnes qualités psychométriques. Un coefficient de consistance interne alpha de Cronbach de 0,880 (n = 120) est obtenu à partir des temps de réaction à chacun des 24 items du test de Temps de réaction. Ces résultats permettent de rendre compte de l’homogénéité des items et témoigner de la fidélité du test.

D’autre part, le test de Temps de réaction a été mis en relation avec les sous-tests de l’Échelle d’intelligence Stanford-Binet. Les résultats démontrent que ce score de vitesse corréle de façon significative avec les résultats aux sous-tests de cette épreuve (R variant de -0,51 à -0,76, g_< 0,01), la corrélation avec le score global de l’Échelle étant de l’ordre de 0,75 (N = 62, &_< 0,01).

1.7.2.3 Test d’aptitudes informatisé (TAI)

Le T Aï-adolescents et adultes (Pépin & Loranger, 1994) est un test informatisé qui requiert !’utilisation d’un micro-ordinateur compatible IBM équipé d’un processeur 80286, 80386 ou 80486, d’une carte graphique VGA ou super VGA, d’un écran couleur, d’un lecteur de disquettes (3 1/2 po ou 5 % po), d’un disque rigide, de 640 K de mémoire RAM,

d’une souris et d’une imprimante pour l’impression des profils ou résultats.

Il comprend les onze sous-tests suivants : (1) Vocabulaire, (2) Logique verbale, (3) Relations spatiales, (4) Opérations mathématiques, (5) Arithmétique, (6) Connaissances,

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Vitesse de traitement de l'information et démences 17

(7) Visualisation spatiale, (8) Compréhension, (9) Sériations, (10) Mémoire et (11) Perception. Les items sont placés par ordre de difficulté croissante dans chacun des sous- tests. Ils sont à choix multiples et le participant doit donner la réponse avec la souris de Γ ordinateur. Des réponses erronées à trois items consécutifs à P intérieur d’un sous-test mènent à ].’interruption du sous-test.

Le test fournit un score brut, un score Z et un rang centile pour chacun des sous- tests ainsi qu’un score brut et un score Z pour le temps d’exécution. Un score d’aptitudes générales, un score d’aptitudes verbales et un score d’aptitudes non verbales, exprimés en rang centile et en équivalent QI (moyenne de 100 et écart-type de 15), sont également fournis. Le score d’aptitudes générales est calculé à partir des scores obtenus aux onze sous-tests et au temps d’exécution. Le score d’aptitudes verbales est calculé à partir des scores obtenus aux sous-tests Vocabulaire, Connaissances, Logique verbale et Compréhension. Le score d’aptitudes non verbales est calculé à partir des scores obtenus aux sous-tests Relations spatiales, Visualisation spatiale, Sériations et Opérations mathématiques.

Les données concernant la normalisation, la fidélité et la validité du TAI sont présentées dans le guide d’utilisation qui l’accompagne (Pépin & Loranger, 1996). Le TAI a été normalisé auprès de 675 participants québécois de 12 ans et plus.

Les analyses de fidélité et de validité qui ont été menées indiquent des qualités psychométriques satisfaisantes. Les coefficients de consistance interne alpha de Cronbach calculés pour chacun des sous-tests varient de 0,79 à 0,95. Des corrélations positives modérées et significatives ont été observées entre tous les sous-tests, ce qui indique que les sous-tests font partie d’un même ensemble de mesures, tout en ayant leur spécificité.

La validité de construit du TAI est également appuyée par une analyse factorielle qui a fait ressortir deux facteurs principaux pouvant être interprétés comme se rapportant l’un aux aptitudes verbales et l’autre aux aptitudes non verbales. Finalement, la validité concomitante du TAI est appuyée par des corrélations respectives de 0,63 ; 0,51 et 0,75 qui ont été obtenues entre les scores d’aptitudes verbales, non verbales et générales du TAI et ceux de l’épreuve individuelle d’habileté mentale (EIHM) (Chevrier 1989, cité dans Pépin & Loranger, 1996).

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Ff fg&fg fralfg/Mg/zf ¿fg / Y/ÿô/7%aff<?/f gf ¿fg/Mg/fCgf 18

1.7.2.4 « Washington University Clinical Dementia Rating Scale » (CDR)

Le CDR (Hughes et al. 1982) est une échelle appréciant le niveau de fonctionnalité des comportements qui permet de classer les participants à l’étude, soit dans les groupes de patients ou dans le groupe contrôle. Fréquemment utilisée en recherche, cette échelle détermine le degré de sévérité de la démence selon 5 niveaux (CDR-0 = sujet normal, CDR-0,5 = démence questionnable, CDR-1 = démence légère, CDR-2 = démence modérée et CDR-3 = démence sévère) qui correspondent à la nature et à la sévérité des déficits cognitifs et comportementaux. Le degré d’atteinte est déterminé selon six variables (mémoire, orientation, jugement, occupations communautaires, activités à la maison et de loisirs, et soins personnels) (Morris, 1993).

Le CDR est basé sur l’expérience clinique et les six catégories utilisées pour déterminer la sévérité de la démence sont directement reliées aux critères diagnostiques utilisés pour la maladie d’Alzheimer (Morris, 1988). Toutefois, bien qu’ayant été développé initialement pour la démence de type Alzheimer, le CDR peut être utilisé avec d’autres types de démence (Morris, 1993).

Des études ont permis de dégager les qualités psychométriques du CDR. Les corrélations obtenues indiquent une fidélité inter-juges de 0,80 (n=25) avec des cliniciens (Burke et al., 1988) et de 0,75 (n=25) avec des non-cliniciens (McCulla et al., 1989). D’autre part, des corrélations respectives de 0,84 et 0,74 (n=138) sont obtenues avec les scores au « Short Portable Mental Status Questionnaire » (SPMSQ) de Pfeiffer (1975) et avec les scores au « Blessed Dementia Scale » (BDS) de Blessed et al. (1968) (Hughes, 1982). Ces résultats permettent de rendre compte de la validité concomitante du CDR et témoigne de sa fidélité.

1.7.2.5 « Global Deterioration Scale » (GPS)

Le GDS (Reisberg et al., 1982) vise à identifier le stade le plus approprié au niveau de la cognition et du fonctionnement de la personne âgée sans procéder à une évaluation approfondie. Fréquemment utilisée dans les milieux cliniques, cette échelle comporte 7 stades représentant le degré d’atteinte fonctionnelle reliée à la détérioration cognitive qui se résument à ceci : stade 1 (aucune détérioration fonctionnelle objective ou subjective),

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Vitesse de traitement de l’information et démences 19

stade 2 (détérioration fonctionnelle subjective mais aucune détérioration objective dans les occupations complexes et les activités sociales), stade 3 (détérioration objective suffisante pour interférer dans les occupations et les activités sociales), stade 4 (baisse de performances lors des activités complexes de la vie quotidienne), stade 5 (baisse des performances lors de plusieurs activités de la vie quotidienne, telles que choisir ses propres vêtements), stade 6 (les habiletés, telles que se vêtir, prendre son bain et s’occuper de ses soins personnels, déclinent) et stade 7 (perte du langage, de la mobilité et de la conscience) (Reisberg et ai., 1982). Bien que les frontières entre ces différentes étapes ne soient pas très précises, cette classification est utile pour décrire le tableau clinique de la maladie et situer, avec plus de précision, l’état d’un malade sur la courbe évolutive de la maladie.

Des études de Reisberg et al. (1985) ont permis de dégager les qualités psychométriques du GDS. Les corrélations obtenues indiquent une fidélité inter-juges se situant entre 0,76 et 0,96. D’autre part, des corrélations de 0,87 sont obtenues avec le « Mini-Mental State Examination» (MMSE) de Polstern et al. (1975). Ces résultats permettent de rendre compte de la fidélité et de validité concomitante du GDS.

1.7.2.6 Échelle de dépression gériatrique ÍEDG )

Bien qu’une dépression légère n’affecte pas les capacités cognitives (Boiler et al, 1994), une diminution de la vitesse psychomotrice est observée dans une dépression plus importante (Knott & Lapierry, 1991). Il s’avère donc pertinent, dans la présente étude, de contrôler la variable dépression. Pour ce faire, chaque participant est évalué à l’aide de l’échelle de dépression gériatrique (EDG).

Le EDG (Bourque et al, 1990), la version française du Geriatric Depression Scale (GDS ; Yesavage et al, 1983), est un questionnaire papier-crayon qui vise à déceler la présence d’un état dépressif chez les personnes âgées. Il compte 30 items et pour chacun de ceux-ci, le participant doit choisir la meilleure réponse (oui-non) pour décrire comment il s’est senti au cours de la dernière semaine. Vingt items indiquent la présence de dépression lorsque la réponse du sujet est positive et 10 autres réponses (1, 5,7,9, 15, 19,21,27,29 et 30) lorsque sa réponse est négative. Un point est alloué à chacune de ces réponses. Un score situé entre 0 et 10 indique l'absence de dépression, entre 11 et 20,

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légère et entre 21 et 30, une dépression modéré ou sévère. Huit à 10 minutes sont nécessaires à F administration de l’épreuve.

L’étude de Bourque et al., (1990) a permis de dégager les qualités psychométriques du EDG. Les résultats obtenus auprès de deux échantillons francophones de personnes âgées indiquent que cette traduction est fidèle et valide. La consistance interne du EDG ]pour les échantillons du Nouveau-Brunswick et du Québec correspond respectivement à 0,84 et à 0,89 indiquant une bonne homogénéité. De plus, la méthode du test-retest administrée à un intervalle de quatre semaines indique un coefficient de stabilité de 0,83 et de 0,70 pour les deux échantillons respectifs.

En ce qui concerne la validité concurrente, elle fut établie en corrélant les scores du EDG et ceux du questionnaire de dépression de Beck (QDB). Le coefficient de corrélation obtenu est de l’ordre de 0,76.

!.7.2.7 Questionnaire de renseignements généraux et médicaux

Il s’agit d’un court questionnaire demandant le nom, l’adresse, le numéro de téléphone, le sexe et la date de naissance des participants ainsi que des informations concernant leur médication et leur état de santé général.

1.7.3 Procédure

1.7.3.1 Recrutement des participants

L’échantillonnage consiste à choisir des participants avec ou sans atteinte de leurs fonctions cognitives. Les sujets du groupe présentant une atteinte cognitive doivent rencontrer deux critères diagnostiques établis par !’American Psychiatrie Association (1996) soit un trouble de mémoire et un trouble dans le fonctionnement (planifier, organiser, abstraire, séquencer). De plus, ces atteintes doivent être suffisantes pour perturber leur fonctionnement individuel et social et nécessiter un hébergement particulier.

En ce qui concerne les participants du groupe ne présentant pas d’atteinte cognitive, ils doivent être autonomes et s’ils habitent en résidence pour personnes retraitées, doivent

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bénéficier du statut de résident autonome. De plus, leur condition, au niveau cognitif, ne doit nécessiter aucune supervision de la part de l'infirmière ou d'un tiers.

Une première étape de recrutement a lieu à la fin d’août 2000 dans deux immeubles résidentiels pour personnes retraitées. La sélection des participants se fait à partir de listes de noms fournies par deux infirmières oeuvrant dans ces établissements. Celles-ci sont informées, au préalable, des critères d'inclusion et d'exclusion des sujets de l'étude. Chacun des participants potentiels est contacté individuellement. Lors de cette rencontre, l'évaluateur prend les dispositions nécessaires afin d'informer la personne des objectifs de la recherche, de son déroulement ainsi que des conditions de participation à l'étude dans le but d'obtenir son consentement éclairé. Le formulaire de consentement est ensuite complété par le participant (voir en annexe).

Une deuxième étape de recrutement a lieu en novembre 2000 à partir de listes de noms fournies par les Services Gériatriques Spécialisés de la Résidence Christ-Roi du CLSC-CHSLD Haute-Ville-Des-Rivières ainsi que par la Société Alzheimer de Québec. Il est entendu que les conditions de participation s'appliquant aux sujets du groupe présentant une atteinte cognitive s'applique ici. Ainsi qu'à la première étape de recrutement, chacune des personnes est rencontrée individuellement afin que lui soient expliqués les objectifs de l'étude et les différents points du formulaire de consentement. Les personnes intéressées à participer à la recherche sont alors invitées à signer le formulaire de consentement (voir en annexe).

1.7.3.2 Passation des tests

Suite à l'accord des participants, les divers instruments d'évaluation sont administrés par l’auteur de cette recherche. Dans la majorité des cas, !'administration des épreuves a lieu au domicile des participants. Cependant, les personnes recrutées à la Société Alzheimer de Québec sont rencontrées individuellement dans un local de la Société Alzheimer, ce qui se voulait une exigence de l'organisme.

Pour la majorité des participants, une séance individuelle d’environ 2 heures 30 minutes entrecoupée de 2 pauses de 15 minutes chacune, permet !'administration de

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Fffg&pg dk ¿¿g Z gf ¿fd/M^/zcej22 ׳

l’ensemble des épreuves. Deux séances individuelles, d’environ 60 minutes chacune, sont nécessaires pour 5 des participants en raison de manifestations de lassitude ou de fatigue.

La première partie de cette rencontre consiste en !'administration des questionnaires papier-crayon : le questionnaire de renseignements généraux, le « Washington University Clinical Dementia Rating Scale » (CDR), le « Global Deterioration Scale » (GDS) et l'échelle gériatrique de dépression (EGD). Après une pause de 15 minutes, le test Temps de réaction des Tests de rendement cognitif pour enfants (TRCE) et les Tests de rendement cognitif (TRC) sont administrés. Finalement, après une autre pause de 15 minutes, le Test d’aptitudes informatisé (TAI) est administré.

Afin de compléter le questionnaire de renseignements généraux et médicaux, le CDR et le GDS, la participation des aidants naturels ou de T auxiliaire familiale s'est avérée nécessaire pour tous les participants du groupe présentant une atteinte des fonctions cognitives.

1.7.3.3 Cotation des questionnaires et construction du fichier de données

Les scores des tests informatisés, corrigés de façon automatique par l'ordinateur lors de la passation, ont été regroupés dans un fichier permettant leur traitement informatique. Les questionnaires papier-crayon ont été corrigés manuellement d'après les directives des guides qui les accompagnent. Les résultats ont été ajoutés au fichier contenant les données des tests informatisés.

1.7.3.4 Données manquantes

Les résultats de l'ensemble des évaluations ne sont pas disponibles pour tous les participants. Tout d’abord, des 69 participants à l'étude, on en retrouve deux pour lesquels des données sont manquantes. Ceux-ci n'ont pu compléter l'ensemble des sous-tests du TAI en raison de l'importance de leur degré d'atteinte cognitive. Les participants concernés n'ont cependant pas été éliminés de la recherche et l'ensemble des informations disponibles est toujours présenté dans les analyses. De plus, les participants de démence incertaine (CDR-0,5) ne sont pas inclus dans les analyses statistiques impliquant T échelle du CDR. Ainsi, cinq participants sont exclus des analyses chaque fois qu’elles sont effectuées avec

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Vitesse de traitement de l'information et démences 23

les scores de l’échelle du CDR. Certaines analyses sont donc basées sur un plus grand nombre de participants que d'autres. Le nombre de participants impliqués varie entre 62 et 69 et il est mentionné à chaque fois dans la section résultats.

1.7.3.5 Statistiques descriptives

Pour chacune des variables à l'étude, des statistiques descriptives sont données pour l'ensemble des participants. Des distributions de fréquence, des moyennes et des écarts- types sont présentées.

1.7.3.6 Analyses statistiques

Afin d'atteindre nos objectifs, des analyses corrélationnelles sont effectuées dans le but de vérifier le lien existant entre les scores des différents indices de vitesse de traitement de !,information (scores de performance, temps de réaction), un test d'habileté intellectuelle (scores de réussite), des mesures de détérioration cognitive et l'âge des participants. Ensuite, des analyses de variance et des comparaisons multiples permettent de vérifier la capacité de discrimination offerte par les différents indices à l'étude.

RÉSULTATS

1.8.1 Données descriptives

1.8.1.1 Acquis scolaires

Le tableau 1 pennet d’observer que 43,5% des participants ont des acquis scolaires de niveau primaire ou moins, que 42% des participants ont complété un niveau primaire et ont des acquis scolaires de niveau secondaire ou moins et que 14,5% des participants ont des acquis de niveau post secondaire.

(30)

Vitesse de traitement de l’information et démences 24

1.8.1.2 Échelle de dépression gériatrique (EDG)

Les scores de ΙΈΌΟ permettent de constater qu'au moment de l'administration des épreuves, 14 participants (20,3%) sont dans un état légèrement dépressif alors que 55 participants (79,7%) ne sont pas dépressifs. L'administration de cette épreuve s'est avérée nécessaire pour évaluer la présence possible d'une pseudo-démence ou d'un état dépressif important pouvant masquer les symptômes cognitifs chez les participants. Cependant, comme il est ici question de dépression légère pour ces 14 personnes (scores entre 11 et 13), il a été décidé que la variable dépression ne serait pas prise en compte dans les analyses statistiques subséquentes de la présente étude.

1.8.1.3 Échelles de détérioration cognitive CDR et GDS

Selon la classification du CDR, 26 participants (37,7%) sont dans le groupe CDR-0; 5 participants (7,2%) sont dans le groupe CDR-0,5 ; 25 participants (36,2%) sont dans le groupe CDR-1,0 ; et 13 participants (18,8%) sont dans le groupe CDR-2,0.

En ce qui concerne la classification du GDS, un participant (1,4%) se situe au stade 0 ; 10 participants (14,5%) se situent au premier stade ; 17 participants (24,6%) au deuxième stade ; 6 participants (8,7%) au troisième stade ; 14 participants (20,3%) au quatrième stade ; 17 participants (24,6%) au cinquième stade et 4 participants (5,8%) se . situent au sixième stade de F échelle. Le tableau 2 présente la répartition des participants obtenue avec l’échelle du CDR et le tableau 3, celle obtenue avec F échelle GDS.

Insérer ici les tableaux 2 et 3

1.8.1.4 TRC. Temps de réaction des TRCE et TAI

Le tableau 4 présente les données descriptives sur les moyennes et les écarts-types obtenus par les participants (n = 67 à 69) aux scores de performance des trois dimensions des TRC, aux scores de temps du test Temps de réaction des TRCE et aux scores de réussite des sous-tests du TAI.

(31)

Flfg&fg rig rrnrig/Mg/zT rig Z gf riémgMcgs25 ׳

Insérer ici le tableau 4

En ce qui concerne les analyses statistiques portant sur les TRC, les scores de performance (scores de réussite et scores de temps de réponse à l'intérieur d'un même

indice) à chacune des dimensions (figurative, verbale et quantitative) sont retenus. Pour les TRCE, le score de temps de réponse moyen au test Temps de réaction est retenu et pour le TAI, les scores de réussite (nombre de bonnes réponses auquel est appliqué un facteur de correction pour contrer l'effet possible du hasard dans l'obtention de bonnes réponses) à chacun des 11 sous-tests sont conservés.

1.8.2 Relations entre les variables

!.8.2.1 CDR et GDS

Dans un premier temps, une analyse corrélationnelle entre les scores des échelles de détérioration cognitive du CDR et les scores du GDS est effectuée. Une corrélation Rho de Spearman de ,914 (n = 69) permet de constater que ces deux échelles corrélent fortement. Alors, pour les besoins de la présente étude, il a été décidé qu'une seule de ces deux échelles serait conservée. L'échelle du CDR a été privilégiée parce qu'elle permet la répartition de !'échantillon en 3 groupes. En effet, après avoir éliminé les cinq participants dont la démence est incertaine selon la classification du CDR (CDR-0,5), il est possible de classifier les participants en 3 groupes de démence (absente, légère ou modérée). Les analyses ultérieures seront donc effectuées à partir de l'échelle CDR.

1.8.2.2 Scolarité, âge et CDR

Ensuite, afin de déterminer si l'âge et le niveau de scolarité se distribuent également entre les groupes CDR-0 ; CDR-1,0 et CDR-2,0, des analyses de variance univariée sont effectuées. Un niveau de signification de 0,829 (F =-188, ׳) nous permet de constater qu'il n'y a pas de différence significative entre les 3 groupes du CDR en ce qui a trait à l'âge des participants. D’autre part, un niveau de signification de 0,995 (F = ,046) nous permet

(32)

Fffg&fg de de Z ef dà/»e/%eef 26

également de constater qu'il n'y a pas de différence significative entre les 3 groupes du CDR en ce qui a trait au niveau de scolarité des participants.

1.8.2.3 TRC et Temps de réaction des TRCE

Par la suite, une analyse corrélationnelle est effectuée dans le but de vérifier le lien existant entre les scores de performance des dimensions figurative, verbale et quantitative des TRC et le score de temps au test Temps de réaction des TRCE. Le tableau 5 permet d’observer des corrélations Rho de Spearman de -,654, -,687 et -,672 (n = 69) entre les scores de la dimension figurative, verbale et quantitative des TRC et le score de temps du test Temps de réaction des TRCE. Ces corrélations entre la mesure de temps de réaction simple et les mesures de temps de réaction avec prise de décision sont significatives à

E<0,01.

Insérer ici le tableau 5

1.8.2.4 TRC, Temps de réaction des TRCE et TAI

Une analyse corrélationnelle est également réalisée afin d’établir d’une part le lien existant entre les scores de réussite du TAI et les scores de performance des TRC, et d’autre part entre les scores de réussite du TAI et le score de temps du test Temps de réaction des TRCE. On remarque au tableau 6 des corrélations Rho de Spearman se situant entre ,419 et ,731 (n = 67 à 69) entre les scores aux sous-tests du TAI et les scores aux dimensions figurative, verbale et quantitative des TRC. On remarque également des corrélations se situant entre -,296 et -,614 (n = 67 à 69) entre les scores aux sous-tests du TAI et les scores de temps du test Temps de réaction des TRCE. Soulignons que ces corrélations entre les différentes mesures de temps de réaction et les mesures au test d’aptitudes intellectuelles sont toutes significatives àp<0,01.

(33)

Vitesse de traitement de l’information et démences 27

Des analyses corrélationnelles sont effectuées pour situer les relations entre l’âge des participants et les scores de réussite des sous-tests du T Al. Le tableau 6 permet d’observer que les corrélations obtenues entre F âge des participants et les scores aux sous-tests du TAI se situent entre -,141 (Mathématiques) et -,514 (Visualisation spatiale) (n = 67). Notons que les corrélations entre l’âge et les sous-tests Mathématiques, Arithmétique et Mémoire n’atteignent pas le niveau de signification statistique (p<0,05).

!.8.2.6 Âge, TRC et Temps de réaction des TRCE

Aussi, afin de déterminer s'il existe une relation entre l'âge et des mesures de temps de réaction avec prise de décision et de temps de réaction simple, des corrélations sont également effectuées entre l'âge des participants et les scores obtenus aux trois dimensions des TRC, ainsi qu’entre l’âge et le score de temps du test Temps de réaction des TRCE. Le tableau 6 présente des corrélations respectives de -,188, -,300 et -,192 (n = 69) entre l’âge des participants et les scores de la dimension figurative, verbale et quantitative des TRC, et une corrélation de ,157 (n = 69) entre l’âge et le score de temps du test Temps de réaction des TRCE. Soulignons que seule la corrélation obtenue entre le score de la dimension verbale des TRC et l’âge des participants est significative (p<0,05).

L8.2.7 TRC. Temos de réaction des TRCE et CDR

Ensuite, afin de déterminer s'il y a des liens significatifs entre les mesures de temps de réaction et une mesure du niveau de sévérité de l’atteinte cognitive, des corrélations ont été effectuées d’une part entre les résultats obtenus aux scores des TRC et ceux de l’échelle de détérioration cognitive du CDR, et d’autre part entre les résultats au test Temps de réaction des TRCE et ceux du CDR. Le tableau 6 permet d'observer des corrélations respectives de -,792, -,688 et -,707 (n = 64) entre la dimension figurative, verbale et quantitative des TRC et les résultats au CDR. Il nous permet également d’observer une corrélation de ,593 (n = 64) entre les scores de temps du test Temps de réaction des TRCE et ceux du CDR. Notons que toutes ces corrélations sont significatives à p<0,01.

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