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"Emilia Galotti" de Lessing : la femme et son image

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(2)
(3)

Université McGill

«

EMILIA GALOTTI

»

DE LESSING:

LA FEMME ET SON IMAGE

Mémoire présenté

à

la

Faculté

des Études

Supérieures

comme exigence partielle

de la Maitrise en Études allemandes

(German Studies)

par

Guylaine Gauthier

(4)

1+1

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(5)

RÉSUMÉ

La présente étude porte sur la femme et son image dans l'Emilia Galoni de

Lessing. Cet auteur a joué un rôle prépondérant sur la scène des théâtres allemands au XVIIIe siècle; depuis le temps, on ne compte plus les analyses dont ses tragédies, fables, essais théoriques et écrits divers ont fait l'objet. Par contre, dans cette polyphonie de

voix, peu se sont élevées pour commenterlafaible présence scéniqueetle sort souvent peu enviable de ses personnages féminins, les mères et les filles sunout. En fait, la question de la situation de la femme dans ses dJames et son esthétique tbéâtrale commence depuis quelques années seulement àêtre débattue par la critique littéraire. Animéed'un même intérêt, nous tenterons de mettre àjour la logique d'exclusion de ['Autre féminin dissimulée derrière les réactions des personnages masculins de notre pièce. Pour ce faire, nous travaillerons à partir des concepts féministes de la femme-image et des fantasmes masculinsdelafemme.

Laquestiondelarechercheestdouble: Quel sens donner àlamort d'Fmilia? De quoi est-eUe coupable? Dans un premier temps, nous nous interrogerons sur les «économiesde laséparation», soitl'univers des représentations mentalesde l'homme patriarcal des Lumières. Une analysedesconceptsdelamortetdu genre, d'abord au

XVllle siècle, puis dans le cœleX1e du théâtre etde la üttératm'e de l'époque, nous permettradeles défmiretd'en mieux évaluer les pouvoirs

Oa

mort) et les ümites (le genre).Dansun second temps, nousnouspencberons sur l'imagedelafemmeetdesa sexualité. Il s'agira alors d'observer les personnages en relation les uns avec (esautres.

Nous insisterons surlesphénomènesdeprojectionetd'identification, de mêmequesur les structuresdel'abjectiondans le drame.. Enfm, ootteétudemettra en lumière le fictif

de ['identité masculine et la façon dont les femmes sont imaginées canme

(6)

ABSTRACT

This studybœrsuponwomanand ber image inEmilia Ga/ouiby Lessing, who exertedstrong influenceon the Gennantheatreof the eighteenth century. His tragedies, fables, essays and other writings have since given tise to countless analyses. Rarely, however, basthatpolyphony of commentaryaddressed the faint presence ofthefemale characters in bis plays or tbeir often unenviable fate. Indeed, onlyreœntly has literary criticism initiated debate on the feminine oondition in Lessing's dramaturgy and tbeatricalaestbetics. Pursing thatsame line of inquiry, we will attempt 10 uncover the logic of exclusion of the feminine Other tbat lies bebind the teaCtioDS of the male characters in the play under consideration. We will premise our exploration on the

feministconceptsofwomanasimageand on male fantasies of women.

Our inquiry is two-pronged: How should Fmilia's death be interpreted? Where does ber guilt lie? Rrst, we will explore the "economics of separation,n i.e., the

universe of mental representatiœs harbouredbypaUiarchal man ofthe Enligbtenmenl Through analyzing the concepts ofdeath and gender, first from the vanrage of the cigbteenthcentury andthenwitbintheconlext ofthe tbeatreand literalUœ of1batperi~

we will define those concepts and betterassess their plwers (dealh) and limilations (gender).Second,wewillprobetheimageof woman and ber sexualitybyobservingthe cbaracters as they interrelate. We will lDlderline the pbenomena of projectiœ and identificatioo as weil as the structures of abjection in the play. Lastly, our study will bring to üght thefiction of themasculineidentity and the mannerinwbichWOOlenare

(7)

REMERCIEMENTS

Je tiens à remercier M. Josef Schmid~ directeur des études supérieures à l'Université McGill~

pour

son indéfectible et vigoureux soutien. Tout

au

long de

mes

études, et plus particulièrement pendant chacune des étapes qui ont ponctué larédaction de mon travail de maîtrise.,il asu non seulement me prodiguer de judicieux conseils., mais aussi m'exhorterà poursuivre pour lenninerdans les delais que je m'étais fixés. Jamaisilne fut indifférent aux embOcbesqueje rencontrai sur ma route: c'est toujours

d'une oreille attentive qu'il m'écouta lui résumer certaines pages de ma vie avec lesquelles il m'était parfois difficile de composer. Je remercie également Karin Bauer.,

professeure au département des études allemandes à l'Université McGill, pour ces quelques mots d'encouragement qu'elle glissa un jourdansmon pigeonnier.

Ma recherche doit également beaucoup

au.,

discussions enrichissantes sur la littérature et sa critique quejemenai avec mes amiesetcollèguesde l'Université McGillt Michèle Trépmier et Sophie Boyer. Enfm, je remercie mamèreMargueritet qui malgré un horaire plus que chargé, remplit consciencieusement ses fonctions de correctrice chaque fois que je le lui demandai. Mat amie Christine et Mark le programmeur me furent d'une aide précieuse: sans eux,laprésenlationdece ttavail en aumitcertainement souffert

Je dois beaucoup à ma famille et au cercle élroit de mes amitiés qui m'ont supportéedans mesétudesuniversitaires. À ma soeur Geneviève qui mtafait marraine delapetite Ariane,jedis aussi merci :cetêtrenédesa lente réconciliation d'avec lavie

m'adonné beaucoupde courage pour continuer. Fmalement,je remercieMark d'avoir

(8)

TABLE DES MATIÈRES

RÉSUMÉ Ü

ABSTRACT iii

REMERCIEMENTS iv

AVANT-PROPOS viii-xiv

Virginia Woolf: études féministes ix

Modèle socialdominant x

Les personnagesfémininsauXVIIrsiècle xi

Idéologies et ünératures xii

Portraits de famille xii

1NTRODUcnON /-/0

Critique littéraire 1

Éclectisme bibliographique

2

Revue delittéraluTe 3

Problématiqueet,hèresdetraVail 9

CHAPITREI 11-28

ÉCONOMIES DE LA SÉPARAnON

1.1 Sur les personnages-titres m

littéral1Jœ

12

1.2

La

mort

J.!

1.2.1 Mondu héros 14

1.2.2 Attitudes devantlamort 15

1.2.3 Mort authéâtre 16

1.2.4 Lamort d1:milia 19

(9)

1.3 Legenre

21

1.3.1 Legenre du héros 21 1.3.2 L'héroïne

22

1.3.3 Mort et genre

23

1.4 « Emilia»

25

1.5 Synthèse 27 CHAPITRE II

29·65

«DONNEUSE D'ILLUSIONS» 2.1 Idéal féminin

32

2.1.1 Survol d'un stéréotype

32

2.1.2 Image versusréalité 35

2.2 Identifications 38 2.2.1 Imago paternnlis 38 2.2.2 Modèlede la vertu 43 2.2.3 Imago maternalis

49

2.3 La

sexualité féminine

j l 2.3.1 Lecorps 52 2.3.2 L'icone delaperversité

53

2.3.3 Levoeu de chasteté

55

2.4 Mons

56

2.5 Stéréotypes

ï2

2.6 Définitions §l 2.7 Synthèse ~ CHAPITREllI 66-80 PÉDAGOGIE DE L'IMAGINATION 3.1 Présentations 67

3.l.1 Desimaginaires 68 vi

(10)

3.1.2 Del'image 69

3.2 Conti 70

3.2.1 Fonctions de Conti 70

3.2.2 PortrailSdefemmes 71

3.3 Séparations 75

3.3.1 Séparations littémles et figurées 75

3.3.2 Idéaux 76

3.3.3 Une idole figée 77

3.4 Tous pour une. une pour tous 78

3.5 Synthèse 79

CONCLUSION 81-82

BlBUOGRAPHlE 83-91

(11)

Larichesse d'idées des Lumières, puisde

la Révolution française, à propos de il

nationetdes étrangers, du genre humainet

du peuple, se complexifie davanlage du fait que nous vivons toujours avec cet héritllge - sa dignité, ses contradictions, ses ouvertures et ses embûches - poury

projeter nos sensibilitès actuelles.

KRISTEVA,

(12)

AV ANT·PROPOS

IDÉOLOGIES ET LITTÉRATURES

VirKinia Woolf:étudesféministes

« Etvoici que se présente, prêt pourladiscussion et pouvant donner lieu à un

üvre intéressant si quelque étudiante de Ginon ou de Newnham trouvait plaisir à

approfondirlaquestion~ ce thème passionnant: l'importance qu'attachent les hommesà lachasteté féminine et son influence sur l'éducation des femmes» (Woolf, 1992 : 96). Cette inviteàlaréflexio~ tiréedupamphletUne chombreàsoideWoolf, ne saurait être citée sans son contexte. Nous sommes en 19'-8, un public féminin s'est rassemblé dans

l'une des sallesde l'université de Cambridge en Angleterreetécoute, nous supposons

attentivemen~ la conférence que tient alors l'écrivaine sur« les femmes et le roman » (Woolf, 1992 : 8). Bien avant Beauvoir dans son essai qui femépoque: Ledeuxième

sexe 1 et Il (1949) et Bovenscben, dont le üvre paru en 1979, Die imaginiene

WeiblichJceil (La féminité imaginaire), demeure encore aujourd'hui un détour obligé pour la critique littéraire féministe, Woolf prendnotedu peu d'auteurs féminins àfaire partie du puthénon de la ficliœ romanesque, alors que les femmes imaginaires, ces «statuesnoiresetblanchesdelaféminité» (Beauvoir, 1976 : 404), y figurenten grand nombre. Gardons..nous cependant d'anticiper sur fafemme objetdediscoursde même que sur le thème littéraire conventiœnel de fa clrtutetê féminine - deux sujets intéressants sur lesquels nous reviendrons plus tard. Pour l'instant, cettephrase placée en tout début de parcours souligne en pointillé la diœctiœ empnmtée par notre recherche,soitcelledes étudesféministes. Rappelonsquece livredel'écrivaine Woolf

(13)

appartient au canon littétaire du féminisme1contemporain. Encore plus, il est ce que

nous pourrions appeler un«instaurateurdediscursivité » (Foucaul~ 1971), c'est-à-dire

quedelui s'inspireronter/oudécouleront les discours féministes ultérieurs.

Modèlesocialdominant

En empruntant la voie dite féministe, nous avons opté pour une vision sociohistorique du dualisme sexuel, puisqu'il fallait tenter de saisir dans toute sa complexité la sensibilité de l'homme patriarcal du siècle des Lumières. LeXVIIIe siècle ne fut pas le siècle des femmesy comme d'aucuns le croient aujourd'hui encore. « Das

Stichwon ist Pdtriarchat und patriarcbalische Strukturen )Il (le mot clé est patriarcatet

structures patriarcales) écritStephan, l'une des spécialistes actuelles « de la femme à travers la fiction» (Woolf, 1992 : 66). Selon la critique, il impone de reconnattre l'importance du rôle que joue le geme dans la production d'oeuvres littéraires, et puis il

faudra non seulement analyser les structures politiquesetéconomiques pour une époque et un espace géographique donnés, mais aussi les relations entre homme et femme qui les caractérisen~ ceci pour mieux comprendre le modèle de pouvoir dans lequel les oeuvres ont été produites et « in dem sie gewollt oder ungewollt eine Funktion

einnebmen» (et dans lequel les oeuvres littéraires occupent une fonction, qu'eUes le veuillent ou non) (Stephan, 1988 : 17). Sa plume n'est pasimpartiale, et eUe lesail

n

s'agit de thématiser la dominationdel'homme surlafemmeetdeprendre parti pourune meilleure harmonie entre les sexes. Fmalement. Stephan propose « eine kritische Neubearbeitung der gesamten Literaturgescbicbte )Il(une relecture critique de l'histoire

littéraireau grandcomplet) (1988 : 17). Depuis la panltiondeson article, la n:chercbe sur les femmes etlalittérature n'est toutefois plus ledesideratum qu'elleétait Gilmanet

1Silaféministe revêt de multiples visages. cestquele famnisme (le mot daIedu

xx-

siècle) ieprésenteune idéologiequise dévdoppeetvmcselon lespolitiques, Ics 6:0D0micsetles culnua.Le

rejetdela suprématiedel'homme sur lafCIDIDC~plfCOllln=sonDafde base. OO"en (1988)

pade

CIlfaveurd'uneda"'mitiOlldylaDiqaequiticodnitCOIIIpfeœl'~oIutiOll desbesoinset deleurdiversité.

LeféminismefiaDçaisprœatalctprû.mneœla premièremoitiédu

xx-

si«le ne tipoadpas IIIX

atteIIIeSdesfemmes d'aujOld1mi. BdoIcrremctauiCIlquatiœl'universalitédupIIIiarcal;ellepaId

note

"te

une mutalion vatigïneuse:. (1986 : 261) : l'Un est œvCIID l'Awre. Le modHe de la

ressemblanœ des sexcs. le c:ooœpt lD)demede l'amour. le procès des pàes et l'6DcrgcDœd'uoc « DOUVellepataDité .. (1986 : 272) meuraicnt fm pmgœssiVemeDl al dualisme semcl - et Ics œvcodicalioas féministes ne soutainsiplus Ics mimes.

(14)

plusieurs autres critiques littéraires ont proposé des analyses pénétrantes qui tiennent compte des notionsderace,degeme et de classe et donc du conceptdeladifférence.

Lespersonnages féminins au

xvnr:

siècle

Quand bien mêmel'absence des femmes ou leur insignifiance et lamort tragique des filles ont depuis longtempsétéportéesparla critique au nombre des conventions du drame allemand du XVIIIe siècle, il serait réducteur et erroné, dans le sens ici d'anachronique, de conclure à une simple nécessité dramatique ou d'invoquer un argument purement esthétique pour justifierdetels clichés littéraires. Han, pour qui les rôleseffacésdemère ou d'épouse demeurent« one ofthe most curious commonplaœs of eighteenth century Gennan domestic drama » (1990 : 113), considère que « these patterns MaY indeed serve a common purpose, roughly dermed for the moment as the

interests of(theatrical)patriarchy[soulignéparnous1 »(19ÇX): 114). À panirduXVIIIe siècle, de plus en plus d'oeuvres littéraires ont pour titre des noms de femmes. Toutefois, leur béroïne, la personnification vivante de l'amour obIa1iP et de la vertu, meurt généralement peu avantlatombée du rideau. « ( .•.) she [lajeune fille] may only re-enter ber father's dwelling on the arm of a socially approved husband, or on afuneral bier», note non sans ironie Wals0e-Engel en introductionàson étude sur les motifsde

laséduc~ondansles tragédiesdeGryphius, Lessing, Hebbel etKroetz (1993 :7). Pour Cixoux,«die Todesdrohung»(in Weigel, 1988 : 144),lamenacedem~ n'estniplus nimoins que le commandement de setairepourlafemme. Ilestclair,préciseHan, que l'exiguïté des lieux d'expression dœtdisposelafemme historique etsadécoDsidératiœ

socialen'ont pas aidé à sa valorisation sur les scènes des théâtres allemands (1990 : (14). Et puis. y sont-elles magnifiées, que l'étude des comportements privés et des mentalités le prouve,lapropagande idéologique ne correspond pas toujours auxattitudes

etaux idées coumntes vécuesdanslecreuset des relations quotidiennes•

:2L'amouroblalif estl'amour-dévolJ12nent: celuiquis'ofIi'eàsatisfairelesbesoinsd'aDInIial

(15)

Idéologies et Iittémtures

Wurst~ spécialistedela famiDe auXVIII~ siècle~ rappelleàses lecteurs« wie die Liœmtur, die ihrerseits ein wichtiger Fal~r in der Ideologiebildung is~ Ideologie abbildet, wertet oder veriindert»t (jusqu~à quel pointla littémture peut miner~ juger ou

modifier une idéologie) (Wurst~ 1988 : 34). L'historien VoveIle utilise les textes littéraires comme « uexpressionde l'idéologie [enplaœr~ » (in Pi~ 1995 :5)~ sans pour autant se méprendresurlanatureparticulièredeces«témoignages -. Fneffe~ trop de facteurs inteniennent pour établir systématiquement qu'un produit culturel est le calque dela « ~~pensée imagée" de l'humanité »t (Bakhtine, 1970 : 64) àun moment

précis de son histoire.. Il ne faut cependantpas verserdans l'autre extrême qui est de conclureàunecréationartistiqueex nihilo,carlalittémtureparlaitet parle toujours « un langage idéologique »t (Badinter~ 1986:36). Woolf compare d'ailleurs le romanàtme

toiledtaraignée, «attachée trèslégèrementpeut-être~ mais enfinattachéeà lavie parses quatre coins» (1992 :64). Dans son étude sur la vie sexueUe des gens mariés dans

Pancicnne société (1982), Aandrin constate un « décalage ., ici entre la doctrine ecclésiastique du mariage et la réalité des comportements. Il met en garde contre l'usage

de notions abstraites telles quelachristianisationetlalaïcisatiœ, notions quis'avèrent plusoumoinsopératoires pourquis'occupe d'histoire des mentalités. Puis ildonne en exemplel'idée de 1'égaliléentre ['hommeetlafemmequ'avaitdéveloppée l'église ily a des siècles et qui n'a jamais influencé la réalité des comportements jusqu'à tout récemment Dans les faits, le modèle de la ressemblance ne s'imposera qu'après la

pulvérisation de l'idéal guerrier dans des registres aussi variés que la politique et

l'amour~ ct alors qu'ont lieu la démythification de l'Autre et la mise au pilori des stéréotypes négatifs surles races~ mined'or des dictatures européennes du XXc

siècle..

« Les liens verticaux cèdent [alors] la placeàdes liens horizontaux, seuls compatibles

avecl'idéal égalitaire~ (Badinter~ 1986: 203).

PortraitsdelàmilIe

Reprenons Woolf. Comme elle, nous constatons d'un cOté « [die] ."Scbattenexisœnz" realer Frauen im politiscben und kulb.JreIlen Leben ,. (1~existence

(16)

dans rombre que mènent les femmes réelles dans la vie politique etculturelle) et de l'autre. « [den)"Bilderreichtum" [des femmes) inderLiteralUr» (l'abondanced'images defemmesdansla littérature)(Stephan, 1988: 18). Tout porteàcroire,etc'est lathèse avancée par Bovenschen(1989),que plus les femmes perdent en avantageseten droits, pluselles gagnent en visibilité dans les arts.

u

féminisationdelaculture observéedans ladeuxième partie duXVIIr~siècle,quiestalors celledel'Empfindsamkeit (triomphede la sensibilité). n'a pas conduit àl'ouverture de œU~ pour les femmes. L'érudite, célébréedela fin duXVIIeau débutduXVIIIe siècle,estdevenue lettre morte pour les générationsde femmes suivantes, ce modèle féminin

sen

mêmede repoussoirà celles qui refusentdeporter le fatum de leur anatomie :êtremère. Les deuxtypes defemmes du siècle des Lumières, l'érudite (<<die Gelebrte») et la sensible (<< die Empfindsame »),sontdes objers passifsdereprésentation, avance Bovenschen (1989 : 160). L'idéal de la féminité sert, comme l'écrit Woolf, de miroir grossissant pour l'homme: il réfléchit « une image de l'homme deux fois plus grande que nature » (1992 : 54).

u.

réalité, enrupture avec l'imaginaire, amane quantàeUelafemme à la

maisonetaux tâches domestiques, àlamaternité,àla familleetàson mari. Malgré sa ferveur scientifique, l'anatomie du XVIIIe siècle n'est ni neutre ni simplement descriptive (Schiebinger, 1987). Les hommes des Lumières ontprofitéde l'impartialité dont jouissent les sciences pour fournir des preuves de l'infériorité intellectuelle des femmes. Dansleur discours argumentatif, les venusetles atttibuts se sexualisent et la différence entre les sexes devientde nature :c'est l'Un sans l'Autre, ou la dichotomie des mondes masculin et féminin.

Il faut aaendIe laRévolution française de 1789 avant que ne débute ce que

Badinternœune 1'«agonie du patriarcat» (1986 : 109). L'abolitionde laroyautéetla

sécularisationdela sociétéaurontébranléen profondeur les pouvoirsdeDieu lePèreet des Pères-Dieux. Les changements économiques OIIt eu aussi d'importantes répercussions sur l'organisationla famille..«C'est la

rm

du pauiardletout·puissantqui fait laloiàsa femmeetàses enfants ,.lit-œ toujours chezcetteauteuœ(1992 : 135). Selon Wurst, Imtériorisation de l'autorité patemelle fut le résultat premier de ces nouveauxdéveloppements.LadomiDatiOllmasculineaurait été masquée, maisen aucun cas diminuée, parles cœœpts nouveaux.de l'amour pdemel etde la réciprocité du sentiment.Lathèseestconvaincante,œqu'elleatrume sur l'auteur l'est moins :« ( ••. )

(17)

bei Lessing wird das gesamte Bündel derideologischen Praxen, \\oie es ibre zentrale Institution der privaten Spbare, die Famille,afflZiertund konstituiert. aufgenommen und mm einen affirmien aber auch laitisien [souligné par nous} » (Lessing affirme et critiquetoutà lafois l"ensemble des pratiques idéologiquesquiaffectentetconstituentla Famille) (1988 : IV). Que le dnunalurge allemand ait illustré la faillite de l'idéal bourgeoisdelavertu en adhérant aux clichés du geme dramatique introduits ci-dessus,

soitl'absence etl'insignifiance des femmes, est, selon nous, une conclusion par trop hâtive. Il va sans direque toutregard réttospectif sur un auteuretsonépoqueentraîne une déformationdel'homme concret etdesa réalité, car comment faire abstraction de sa propre sensibilité? Nous croyons toutefois que Lessing souscrit, comme l'ensemblede

sescontemporains,àune complémentarité négative entre les sexes. Ùlmort d'Emiliaet le rûle problématiquede lamère pointent moins vers une remise en question que vers une logique d'exclusion, et c'est justement celle sur laquelle portera notre attention.

(18)

INTRODUCTION

Critigue littéraire

Plusieurs critiques littéraires ont repris sous des fonnes plus ou moinsélaborées et/ou déguisées« the (agieof suspicionthefemale characterissubjectedtaalreadyinthe

playitself» (Prutti, 1994: 3).. « It MaY he, écritWal*-Engel, tbatfernale sexuality is

as suspect in criticism as it is intheseduction drama [un sous-genre du drame auquel

appartiendraitEmilia

GaJoml

»(1993 :7). Prutti pose d'ailleurs en première partie de

son article sur la mortd'Emili~ «How tasolve anenigma? » (1994), lanécessité de

revoir cette suspicion systématique contre le féminin chez les dramotispersonaeetleur auteur. Dans son article sur l'expérience esthétique etlarégulation dessentimen~ chez le spectateur masculin du

xvmc

siècle (1996), Roeazelsuit les tendances actuelles de la critique littéraire: onanalysel'oeuvredIamatiquedeLessing en parallèle avec sa théorie esthétique.. Autant que nous sachions, c'est Gustafsonqui a poussé le plus avant dans cene direction. Son analyseülléraire des oeuvres du grand dIamaturge (1995) a pour point de départ le Ùlolcoon oderÜberdie GnnzederMalerei lUId Poesie(Laokoon ou les limites cntre peinture etpoésie) etDie Hamburgische DramaIurgie(Dramaturgie de Hambourg) (Lessing publialepremieressaien 1766etlesecond, de 1767à 1769). De

notre côté, vu les limites malériellesdenotte travail, nous avons préférénous maintenir

àdistance respectable desécritsthéoriquesdeLessing, etpuis nous ne voulionsanalyser qu'un seul de ses textes, Emilia Galotri.. Dans quelques cas seulement, nous nous sommes renseignée sur les théories esthéliques deIkltreauteur pourétayernos propos..

Enfin, bien desébJdianleS~ etaussi des étudiants, se sont présentés depuis œt essaideWoolfetonttentéd'expliquercetteparticularitéde lapsychologie masculine que

soulignal'écrivaine en 1928 : « ledésir profondément emaàné en l'bomme~ non pas tantqu'ellesoitinférieure,maisp1urôtque lui soitsupérieur »(1992: 82).

n

estclair que l'ensemble de cette recherche ne

peut

être di~ dans notre travail•

(19)

Entendons-nous: l'objectif n'est pas de soumettre une série de concepts à l'épreuve, mais biendeproposer au lecteur un bref exposédece que nous avons discerné dans le

« tissu~ du texte. Ceci pour prévenir un mal par trop fréquent dans les études littéraires, àsavoir la primautédelathéorie surle texte écrit Ceci aussi pour excuser d'avance les lacunes dont souffre certainement notre bibliographie. Bien sOr, DOIre interprétation du drame EmiIiD.Golonide~ngdoit beaucoup auxtravau.~ récents et

moins récents de lacritique littélaire, de la psychologie, de l'anthropologie et de la philosophie. Ces textes théoriques OI1tété pour nous l'amorce d9

une réflexion sur la formation du suje~ sur les concepts du «Je» et de1'« Autre., sur le pouvoir en

général, sur les notions d'amour et de lafamille de mêmeque sur les rappons entre

hommeetfemme.

Éclectismebjblj0mPhigue

Si une bibliograpbîe constitue le répertoire des écrias relatifs à un sujet donné (dictionnaire Robert), ilse trouVera certainement des oontempleurs parmi nos lecteurs pour nous rep-ocher le crimede Ièse-majesté, c'est-à-dire celuidelatransgression des limitesdenone discipline:laLittérature.

n

estvraiqueles livres présentés couvrent des époquesetdes thèmes trèsvariés, voireparfoissans tien aucun, commesi nous nous étions épuiséeàcourirpartoutetnulle parttoutàlafois, dansune dialectiqueimpossible

de l~ci-ailleurs etde l'ailleurs-ici. Mais cette diversitédansnos propos s'explique. En

adhéIant au parti pris culturaliste, nous partions des principes de l'élasticité des frontières conœptueUes etde laplasticité de lanature humaine et des rôles sexuels. L'homme, écrit Beauvoir,«estun

eue

qui n'estpasdonné,quise faitêtrece qui est », etle corps, poursuit-elle, s'il «n'est pas une chose, üestune situation» (1976 : 73). Pour nous, il importait de «museler» ses valeurs et ses passioDS, c'est-à-dire de se renseigner sur un maximmn d'objets pour réduire au minimum les interférences possibles entre l'autrefois et le maintenant Aussi, nous avons exploré plusieurs chemins avantd'analyserl'EmiliaGoloni. Nouepointdedépart fut lamort,

garde-corps denoireculture,bastion de nos existenœs :le personnage du vampire,qui

(20)

avait participé au succès monstre de la paralittéJaturel du XIXe siècle, était le proflI personnelplTexcellencedelacamarde, croyions-nous alors. L'analogie mort-portrait ne

s'est imposée que suite àla lecture d'une des histoires extraordinaires de Poe : Le Portrait ovalel (1857). Nous (re)mtmesalors la main sur l'Emilia Galotli de Lessing, une oeuvre demeurée rivéetroplongtemps aux crochetsdenos interrogations. Nous ne pouvions comprendrele meurtre d'Emiliaet toute cette fanfare autour de la sensualité des corps. Quels liens le XVIIIe siècle entretient-il donc avec la mort et la sexualité? Nous avonsvoulu réuniricilasomme de nos lectures - entreprisecannibalistique, s'il enest - t qu'a dirigées en partie un séminaire surlajudéitéetlaféminité aux XIXeet XXesiècles. Au travail du critique littéraire

doitse oombiner celui del'historien: « et puis: les études littéraires sont-eUes vraiment aussi spécialisées que cela?» (Picard., 1995 :7) Notre lecteur comprendra alors nos ramifications, nos fréquents retours aux sources., enfin notre soucid'historicité.

Revuede

littémture

1. Surlamort et l'Autre

Sur les attitudes de l'homme devant lam~ l'historien Ariès abonde dans le mente sens que ses collègues thanatologuesVovelleetMo~àsavoirquecelles-ci sont étroitement liées au développementdela consciencedesoietàl'évolution duoonœpt de

l'identité. Ces auteurs discernent cependant des invariants. Il faut dire aussi, oomme l'écrit Hasenfratz., que: « [e]inmal sind die Formen des Umpogs mit Toten au8erst

/conservativ;sie besteben r~ wenn sich ideologischelnhDl~ (VorsteUungen über Tod

l

n

existediffin:D1aexpressions.CDaIIcmalmrtoot.pourdaiperlesIOIIIIIISpopuIaiJacU

xc(c siècle. aussi DOIDIDés «oeuvre[s}-lIIIRbIDdisc[s)>> III 1DOIIleai eN. la pmducIiœ Iitlâairc s·iDdusIriaiisc(Angeaot.1975: 19).LelOIIIIIlnoir.râ{uivalmt ÛlDÇlÏs du «Gothie Novd -. est la

premièrelIBIifestatiœdetypepalill6liœ : Ü est

œ

CIlAJIIlcfarcsous la plume de WaIplle (The

CtUtl~ofOrnmto. 1764) (Angeaot. 1975: 32). LepcnœII8Fcilvampire8pI8Iitalors -Aqmot ajoute:COIIfIfœ MMforme~ d:~(1975: 40).LapniittirabRpcuplelasdœdelaficliœ d·1IIlmœde bantaneat axifiéœ..lequàc:t-.Jeadja::âCse meutCIlsupaIaIiCet c:t-.JedIOIesipifie :

elleiC(k&::ulc«unepcmœdaesscaœs~(Van:iIl~1994 : 89).

2DaIIs œttcnouvelle.œ artistedtgœdJaIOIIltüIIep_cl'ûIIncxtaIisesajeuœ

q,oase

alla portraitunmAufurClàmesureCfICpropaaeSOIl CIdI'CpIiae.la belle scvide...-nClllCllldelOIl

éDqievitale.Au dcmicrcoupde piDcaIJ.eIlcs'cffOlldœ.« [L]epciœedmc.liseSORmodHefâDiDia

(21)

und Jenseits) und religias-kulturelle Rabmenbedingen langst gewandelt haben » (D'abord, les fonnes de commerce avec les morts sont très conservatrices; eUes

perduren~ même lorsque les représentationsdela mort etde1'au-del~aonc les contenus idéologiquesetle cadre religieux et culturel, se sont modifiées ily a longtemps) (1998 : 20). Les idéologies funéraires ne cessent de renvoyer aux vivants : elles sont canme autant de « œromètre[s] à la fois très indirect[s] et très sensible[sI du malaise d'une société» et panant comme autant de« dérivée[s] del'espérance du bonheur» (Vovelle

inPicard, 1995:5). « [LIa mort a changé, change encore » (Picard, 1995 : 4) seraitla formule pour résumer le trio Ariès-Vovelle-Morin. Pour les auteures Bronfen et

Goodwin, touscesécrits sur les « attitudes collectives de l'homme devant la mort »

excluent lafemme du paysage hominien, aussi l'expression commande-t-eUe la lecture simultanéedecequ'elles nomment«thebistory of gender» (1993 :5). L'ouvrage éait sous leur directiontraite,comme l'annonce laconiquement son titre,des représentations de la mort (Death and Representation). Si leur hypothèse dedépartne diffère en rien de

celle desauteurs susmentionnés - la mortest etdemeureun consttuit culturel -, elles en tirent toutefois de « nouvelles » conclusions : Thanatos incarne l'Autre, une extériorité àlaquelle un corps, un sexe, un genre, voire une race sont accolés cœune autant d'appendices gênantla liberté de mouvement. Lecritique littéraire Picard affmne deson côté, et c'est sa thèse dedé~que«les figures auxqueUes réfere fa "monnse réduisentàun perit nombreetfinnlements'aniculentaupointde constituer un ensemble logique. en rapport beaucoup plus étroit qu'on ne ['imaginait. peut-être même

fondamental, avecfaliaéralure»(1995 : 38). F.ntroisième partiedeson ouvrage, ilest

démontré que la structure vicariante de la mort ramène aux relations Père-Sujet ou Mère-Sujet (1995: 137). Cette dernièresenùt donc moins énigmatique que ne l'affirme le philosophe Jankélévitch (1977).

CIldœœntvie auportraitlt.ainsirésumePicard la nouvelledePoe (1995: 134). 4

(22)

., Sur la formation des identités

Pour l'analyste-sémiologue Kristev~ la stratégie de l'identité du sujet repose sur une série de séparations, qui sontàla fois matérielles et allégoriques. Par exemple, le corps de la femme, comme « lieu improprede lafusion» (19t1>: 124),appartientà ('une des trois grandes catégories d'abomination du culte monothéiste. L'abject et l"abjection menacent l'identité du sujet et l'ordre du système; ils demeurent toutefois «(••.) mes

garde-fo~. Amorces de ma culture» (1980 : 10). L'impurestrepoussé, jamais banni; c'est qu'il participe à la formation du sujet et de l'identité cultuelle/culturelle. Si les mythes bibliques de la création du monde révèlent une vérité, remarque Kristeva dans Les Chinoises (1974), c'est bien cellede l'exclusionde la femme delaParole communautaire, celle..aétant basée sur un «échange purifiéde plaisir» (1974 : 35). À ('avènement du patriarcatet des complexes du péché etde laculpabilité,lasexualisation de la femme fait problème, note KIaft (1993 : 201). Et la mère poinle certainement vers une jouissance originelle puisqu'elleaenfanté. Badinterréfléchit,deson côté, « sur les présupposés dela biologie [et] de l'histoire»(19f1) : II) dans ses études sur l~dentilé masculine (1992) et l'amour maternel du XVIIe au XXcsiècle (1980). Ble réfute l'universalité des concepts d'instinct et de virilité. Les relations homme-femme sont au coeur deson oeuvre : dtelles aussi participent bien évidemment les identités. Parce qu'il est d'abord critique culturel, Gilman s'intéresse plus globalement au sujet comme fiction, ou plutôtàses images de la différence - qu'il nomme « stéréotypes» (1985; 1991). Il les rencontre dans chaque texte littéraire, puisque les mots servent de paravent oudeprésentoir,defaçon conscienteet non,authéâtreindividuel et fantaisiste deleurs auteurs.

3. Sur les structures de l'abjection

Dans son analyse de l'oeuvre littéraire de Lessing, Absent MOlhers and

OrphDned Falhers : Abjection and Narcissism in Lessing's Aeslhelic and Dramatic Production (1995), Gustafson s'est fortement inspirée des Pouvoirs de l'horreur de

Kristeva(1980), à telleenseigne qu'il semble difficile d'exploiter les thèses avancées dans son ouvrage sans devoir faire une largepart au discours kristevannien. Dans un article publié deux ans après la parution deson livre, «Abject Fathers and Suicidai

(23)

Sons: G..E. Lessing's Philalas and Kristeva's Black Sun» (1997), eUe remet en question le langage partrop freudien de Kristev~ lui reconnaissant par là les attributs

« d'un empiredans un empire», ici la psychanalyse.. « Kristeva's slip into Freudian terminology is also most likely one of the Most significant causes of the notorious ambiguity of her work (....) » (1997 : 27). Mais Gustafson identifie toujours chez Lessing une structure de l'abjectionà Pégard de la femme : l'illwio virile repose sur l'exclusion du féminin, « the site of non-phallie lack » (Roetze[, 1996 : 102). Pour

Prutti, laviolence masculineàPégard des femmesestreliéeàleur passion sexuelle réelle ou imaginée. Aussi place-t-elle les noms de femmes entre guillemets, ces signes représentant leproduitd'une imagination ludico-érotique et le doublefictif d'un individu (1991 : 489).Ledésir «ex-patrie lemoivers unautresujet»(Kristev~ 1980 : 21) :la

dyade père-fille est ainsi menacée parl'éveil de l'enfantàlasexualité depuis que « the

(m)other's body lis] on trial » (Prutti, 1994: 9).. RoelZel élabore, quant àelle, sur la

signification de l'expérience esthétique pour l'homme (1996). Selon la critique, les ponraitsd'Emilia et d'Orsina renvoient au public masculin des Lumières et au discours esthétique de ce siècle - discours au centre duquel repose l'imagination canme

« faculté productrice»(1996: 89). Emilia Ga/olti, parce que« reorganizedin terms of imaginary functions ~ (1996 : 94), seraditele père d'untypelittéraire dontlafemmeest

souvent la première exclue: lepsychodrame.

4. Sur les structures sociales

Wurst stest penchéeSUTl'évolution du concept d'amour filial au XVlllc siècle,

analysant par le menu ses répercussions sur l'organisation de la famille. La perte d'autorité des pères sous le triomphe de la sensibilité est une illusion que ('auteure entend démolir.. Ce nouveau discours représente certes un changement majeur dans l'histoire des sensibilités:ilparticipeàlagenèsedelafamille moderne. Mais le pouvoir qu'exerce le père sur chacun n'a rien perdu de sa vigueur, au contraire : il a été

intérioriséparle surmoi3• «In diesem Sînne verdecken diese Refonnen die eigentlicben

3Le surmoifaitfigure

œ

LoiCCDSOrial~quipeut

eue

plus ou moins s1lÏde selon lesiDladilS

etles exigaKZS formulés parl'eDYÜOIIDeIDCIItet la pamialJilité dIl sujet dmml

œDX.a.

L'iDdividu

projdteles particularitésdesen surmoi sur toutes les fonnesdl:pouvoirqu'ilreDI:ODtR.reveœot ainsi 6

(24)

Machtstrukturen und wirken sa systemstabilisierend » (En un sens, ces réformes cachent les véritables structures du pouvoir et maintiennent lestatuquo) (Wurst, 1988: 32). Comme force moralisante progressive et souterraine, l'Empfindsamkeit s'infiltre,

tel un courant galvanique, danslacellule familiale. Les tâches et les devoirs auxquels la femme fait face, soit la transmission des valeurs patriarcales et le maintiendela famille, l'enfermen~selon Wurst, dans une nouvelle fonne d'asservissement (<< cine neue Art der Versklavung ,.) (1988 : 56). WalS0e-Engel décritdesoncôté les modalités de cette mort réservée aux victimesdelaséduction. Les tragédies de ce type, « the seduction

tragedy» (1993 : 11), reposent surla piétéfiliale, Pamourpossessif du père pour sa fille et l'adorationque cette dernière lui voue (1993: 147). « [D]eath by seduction. (1993 : 2) est le sort réservé au.'t jeunes femmes incapables de s'affirmer comme « sujet en face ». Cette fatalité serait aussi la réponse négative d'une société confrontée à la

matlDité sexuelledeses filles. Pour Hart, le modèle patriarcal des Lumières demeure un modèle exclusivementmasculin :lacomplémentarité des sexes produit un être bicéphale plutôt qu'un véritable partenariat entte hommes et femmes. Sous le règne de l'Empfindsamkeit, la conception traditionnelle de l'autorité paternelle est revue et corrigée, affirme-t-il. Mais « [i]t is importantta point outthat this change frœt strict, controlling patriarch10sentimentalfather took plaœ in the absenceofwomen »(1990 : 122). En erfe~ le « nouveau • père se libère de la femme pour mieux s'arroger le féminin,créantainsi «afamilywithoutwomen • (1990:116).

5. Surl'idéedeFéminité

Bovenschen (1989) s'est intéressée au hiatus creusé par la littérature entre femmes imaginéesetfemmesbistoriques~ découvrant ainsique laproduction incessante d'imagesdelafemmeestreüéeàlafabrique Idéologiedmtles gains croissent au rythme où se voilent les véritablesstructures du pouvoir. Carl'idée de Féminité carbure au.~ [anlaSmes masculins: moins lafemme

reeue

estreoonnue comme l'égalede l'homme~

écritPauteure, plus son imageestparlui sublimée~ pétriedesensetdotée demultiples facettes (1989: 178). Deuxtypes de femme voient le jour sous les Lumières :l'érudite d'abordy la sensibleensuite. Si lapremière est « cine Kopfgeburt ,. (une

creature

de

toujoursàla case dipat.lafigmepn:miàcdel'autorité: le~ 7

(25)

1~esprit) (1989 : 92) presque impœsible àréaliser dansles faits, la seconde n'est plus qu'un sujet à la sensibilité au mieux exaœrbée~ au pis «dysfonctionnelle. (1989 : 92-(10) - « es handelt sich auch hierbei zweifellœ um eine KonzeptuaIisierung des

Weibüchen • (il ne fait aucun doute qu'il s'agit ici aussi d'une conceptualisation du féminin) (1989 : 161). Aussi, avec l'imponance grandissante de la Famille pour le bourgeois~ lafemme du XVIIIesiècle, en tantque représentante et prisonnièrede cette institution, prend du galondans les imaginations. Enfin, laféminisation progressive de

lalittératuresignifie«eine Erweiterung des mannIichen Repertoires • (une extension du répertoire masculin) (1989 : 162) :delaréuniondela raisonetdesémotions se construit le concept« des genialen Mannes » (du génie masculin) (1989 : 160). Ici encore on s'usurpe le féminin. Les mécanismes psychiques àl'oeuvre dans la littérature attirent l'attention de Theweleit (1987) tout particulièrement Nous lui devons le concept de « Miinnerphantasien» (fantasmes masculinsde lafemme); son analysedesécrits etdes joumau.'"t intimes des champions nazis, Wle littérature de ftls (1987 : 107) dira-t-il, a démontré l'angoisse et les perversions sexuelles cachées derrière les représentationsde

la femme chez ces hommes. On yjouitde la guerreetnonde l'étteinte (1987 : 41) : la peur (inconsciente) dese dissoudre en pénétrant le corps féminin produitdes désirsde

fuite qui eux conduisentàdes représentationsde nature violente. Stephan s'inscrit dans

cettemême lignée; elle étudiera cependant les«Frauenbilder» (les femmes-images), qui

sont comme autantde sous-produitsde lldée de Féminité. Ble se méfie toutefoisde la

psychanalysequis'inspiretropsouvent du modèle d'oppositions binaires du patriarcat. Sa lectured'EmiliaGaJotti(1985) tient oomptedes thèses soutenues par les deux auteurs précédents (8ovenschen et Theweleit). Enfi~ SteinbrUgge (1995) situe 1~idée de

Féminité dans son contexte, ici ('âge des Lumières en France. L'accent mis sur les fonctions biologiques de la femme et sur ses émotions plutôt que sur sa raison aura confiné celle-ci au seul domaine de la morale. Par contre, le patriarcat ne suffit pas. selon elle,à expliquer le dualisme oppositionnel. Ble démontre qu'au capitalisme età ('individualisme naissan~ les hommes éclairés ODt tenté d'opposer le «sentiment naturel)1), et cequi n'avait d'abord aucun lien avec (es femmes a fmipar jouer un rôle majeur dans leur image.

(26)

Problématique et thèses detravail

La forclusion du fêminin~ dont on a pris acle~ dans la littérature allemande du XVIIIe siècle~ se retrouve aussi chez Lessing~ écrivain-homme qui~ malgré sa contemporanéité incontestable~ a reproduit le modèle patriarcal de ségrégation entre les sexes. Concrètemen~ cette logique d'exclusion se traduit par : une faible présence scénique des personnages de la mère etde lafille~ c'est-à-dire leur inscription en marge de l'histoire; la survivance du père, mais la mort (meurtre ou suicide) de la fille et

l~accusation implicite erlou explicite de la mère; l'occultationdelasexualité féminine; les impératifs absolus de chasteté pour la femme; la méfiance des hommes à l'égard du féminin; la dyade père-fille et sa dissolution temporaire; la désubstantialisation et ridéalisationdela femme sous le regard de l'homme; l'éloignementde lafemme fatale, synonyme de sensualité; etc. L'ensembledeces patterns devraêtreexpliqué. Ilestclair que ('occultation de la femme ainsiqueson abjection sexueUeetmoralefont problème.

Notre première thèse a pour nom «patriarcat», autrement di~ l'altérité et

l'essentialisme des sexes. Nos autres thèses sont:

1. L'identité masculine reposesur unelogique d'exclusionduféminin. Il en sera surtout questiondansles premieretdernier chapitresdenotre étude:

Économiesdelaséparation et Pédagogie de l'imagination.

") La femme rebute et attire l'homme toutàla fois, ce pourquoi ce dernier a développé une série de mécanismes d'autodéfense parmi lesquels ledéni

de la sexualité féminine demeure sans contredit le boucüer le plus sOr contre elle. Cet facette de l'identité masculine sem tlaitée dans les deuxièmeettroisièmechapitres: « DoMl!use d'illusions»etPédagogie

del'imagination.

3. La femme que 11lomme transforme en objetdediscours représente pour lui«unabsolude poche» (Beauvoir, 1976 : 405)àlasoldedesa propre idéedeFéminité,et auquel ila recours pour consolider son identité ou encore rassembler les morœauxépars deson individualitéàune époque où ses frontières font question. Nous analyserons cet aspect principalementdansle dernier chapitre:Pédagogiederimaginotion.

(27)

Finalement, nous pensons que['Emilia GaJotti de Lessing:

a) est uneoeuvre en étroit rapport avec l·esthétique deson auteur, qui elle repose sur une pédagogie de l'imagination dont 1tun des piliers

fondamentaux est l'exclusion du féminin associé aux corps et à l'éphémérité de la matière (la mort);

b) repose sur la femme-imageetles fantasmes mascuüns delafemme; c) représente les deux types féminins du XVIIIe siècle devant lesquels

l'hommeab-réagi~ soitréroditeOrsina et la femme sensibleEmilia;

d) parle le langagedelarupture.

(28)

Il n) a qu'une façon d'aborder la mort, c'est de ftztuer.

CAVANNA

citépar Thomas,

Civilisations et divagations : Mort, fanlasmes, science-fiction

(29)

CHAPITRE 1

ÉCONOMIES DE LA SÉPARATION

Ce premier chapitre panera sur les représentations de la mort et de la femme. Nous examinerons d'abord les attitudes de l'homme éclairé et de l'homme moderne

devant la mort en général et la mort littéraire ou thaIraIe en particulier. Nous enchaînerons ensuite sur le statut des héros et des héroïnesdansles tragédies allemandes duXVIIIe siècle,cecipour mieux comprendre lesort réservé aupersonnage éponymede

notre pièce. Fmilia Galoni.Aprèsquoi, nous relierons les deux concepts susmentionnés entre eux. [1 auraété constaté un lienétroitentre les figures féminines et la chasteté, aussi entre les représentationsde lafemme etdela mort. Enfin, nous insisterons sur la dicho(omie des mondes masculin et féminin dans l'univers fictif des Lumières. L·idenùfication des concepts autour desquels gravite notre analyse littéraire, la

« femme-image. et les «fantasmes masculins de la femme », viendra clore ce

chapitre.

1.1 Sur lesoersonnases-titresen littérature

Derrière le titre, et cJest ce quJa démontré Uimmert dans son étude sur les strucwres nanatives, Bauformen des El7iihlens(Desformes structurantes) (1955)1, se profiledéjàune aventure, biensOrl'histoire pour laquelleil fait fonctionde frœtispice, mais aussi l'histoiredela lecture qui esten fait celle dJune sensibilite. Les rêves de

1Memesi sonouvragefait~il D'CIldemeurepa moinsune

r«6mL'e

eu. cequi a Iraità a:nainespaniaWaitésdelaDaT8Doo.

2LetitreestuneprodudiOllcultun:11e,faitn:aaqucrCouépal(1992).

n

nefaitdœcpIScpt désigncr;ümetaussiCIlvaleur,~ilne séduitpISeat60tnLL'image lallplitle mSme rôlequele

titre :biCllqu'üarrivequ'cm ne lesWiiijlldIiICqu'me fois la lecturea:bev6e,tous deuxfont fOlldiOllœ miroir des fantasmesdula:tcuretIaisscotdesbZCSdaœsapsyché(Coul!gDM.1992 : 48).

(30)

beautéetl'illusion romanesque ont valeurdevérité7rappelle l'historien Huizingacitépar

Arièsdanssa série d'essais sur l'histoiredelamort en Occident, cepourquoi ils doivent intéresser l'homme de science autant que les chiffres de la population et les impôts. De

fait, nous proposons dans les lignes qui vont suivre une réflexiœ sur les noms d'oeuvres littéraires. Comme ils nous introduisentàl'univers delafiction, de même ils nous introduiront au monde des représentations de l'homme du XVIIIe siècle, plus précisémentàsa perception générale des rapports entre homme et femme - perception que véhiculent lesclichés d'un genre Iittéraire7ici ledrdme bourgeois. Mais l'heure està

la synthèse : il ne s'agit en aucun cas de présenter une étude diachronique sur la

désignation d'un texteparson titre - ce serait délire taxinomiste.Lebutpoursuiviestle suivant: faireconnai'tre lestatutdes personnages féminins qui tiennent les r61es·titres des tragédiesallemandes duXVIIIe siècle. Les hommes et les femmes qui peuplent cette littératuren'ont pas les mêmes destinées: leur survie et leur mort dépendent de leur appartenance à l'un ou àl'autre sexe. Le monde de Ilmaginaire nous permettla de

mesurer le consensus idéologique surlaquestion des rôles sexuels et de l'altérité des sexes.

Pour ce qui estdes conceptsde lamortetdu genre3, l'équation « un homme

=

une époque» n'a plusàêttedémonttée: que l'on distingue des invariants, uneforme de modèledebaseauquelviendrait se greffer une sériedevariations, ou que l'on discerne dans l'enchevêtrement des faits de « longues périodes d'immobilité structurale»(Ariès.. 1975:222),iln'en restepasmoins que« mort,.et« genre,. sont des construits culturels différents selon les idéologies et qu'ils participent à la

stabilisatiœetàla défmition d'une culture. Les auteuteS BronfenetGoodwin (1993) les présentent dans leur introduction sur la mort et ses représentatioos comme des

3Nous R:SpectaoosdaœnotretravailladistindiOllélablie parRobertStoner(vœr Iœch«cIrD

SIITl'idmtitisalU!lle.. 1978)c:DUele sae.. legmreetlenoyau d'idmrilédegcuœ..D'abœl.lesuene

coaameqœlebiologique:l'état mile ou fcmdlc.. Leg6ftcaglobc plus d'un B6DcDt : l la cbIIC biologique s'ajoutent le psyddogiqucetlecullDld.nest laCDIStIUdiœsocialeetrdaliODllàle

œ

l'idclllité;ilWiiCSpwdclaix: àlaID&V"ljnjtéouà lafaDiDilé,. paçucsici aJIIIIIlCmodHcs à suivœ.

Avec l'itJmtjridegmrevicotlescutimcnt~à 1D1sexeplutôtqu'à11118UIœ - CIlestmâle

oufemcUc..Pourd&igaerle«senl:ÎlDClltpenoIIIlC1desonidentité»7StoUcr1diJiseletenDe«aoym

d'ideulitédegcIR ».La terminologiedeStollcr aétéRprisepar BaIinIctdaassonouvrage INridmtïti

nra.tt:rlliM(1992 : 56ct69).

(31)

signifiants sans signifiésJ, des mots donc que l'imaginaire collectif investit de ses fantasmes, de ses peurs et de ses utopies. Pour tracer les contours de ces faits de

mentalité, nous avons faitappel à différentes disciplines. Rappelons toutefois qu'il s'agit ici d'une introduction auprès des personnages-titres féminins du XVIIIe siècle; cenains thèmes seront analysés plus en profondeur dans les chapitres suivants.. Pour bien comprendreetle public et l'auteur, il faudta ratisser large.. Nous commencerons par la mort dans tous ses états : la mort du héros, [es attitudes devant la mo~ la mort au théâtre,et celle d'Emilia Galotti en particulier. Nous enchaîneronsensuitesur lestatutde la

manyre

puis sur celuidel'héroïne. Enfin, nous présenterons unponraitde['Emiliade

Lessing.

1.2 Lamort

1.2.1 Mon du héros

Fmilia Galotti, le personnage éponyme de la pièce, n'éveille pas les mêmes

interrogations et ne suscitepasles mêmesattenteschezle lecteur d'aujourd'hui que chez celui d'hier.. Les conventions titlénùres des tragédies allemandes du XVIIIe siècle ne s'appliquent plus au XXc siècle. La promotion de l'individu, la crise des grands

systèmesdevaleurs que sont l'Éta~ la Religion et le Couplella Famille de même que l'émancipation politique, morale, socialeetphysiquede lafemme ontchangéladonne

- etles proposdela littérature.D'abord, lahappy endrompt avec toute une tradition de

sacrifices rituels et d'actes expiatoires : après s'être identifié au héros, le public moderne, quelaculturedemasse dégérontœratise en lui fabriquant unesensibilité toute juvénile(mais sans laromposante tragique qui d'habitude la caractérise), ne pourrait supporter la fin brutale de son alter ego (Morin. 1962 : 206 et 216-219). Et puis, ['individualité moderne repose sur le mythe du bonheur, nous rappelle le sociologue Morin (1962 : 149). Bref,laüttératured'idéesmise àpart, ilestdifficile pour le lecteur actuel d'accepter la mort du personnage principal d'une oeuvredefiction: laIuIppy end

4ccLa lEdusignequipeuldevenir!CIISibie s·appeI1e. depuis Saussure. signifiant.. lalE

abscn~signifiL. etlaràatiOllqa·iJsmtrelÎCllDa1tsignifialtioft. (..•) Unsïgoffiaot S8IISsignifié est

simplement ml objet. il ~st. mais ne signifie pœ; 1111 signifié BIS sigDifiaat est l'indicible..

rimpcDsable.l·incmtaDtmême .. (DuaoletTodorov.1972:132).

(32)

nie l'absurde de saI1a mort.Parcontre, devant le lot quotidien devictimesque charrient les médias, il ne désire pluss'identifierà;ladéchargeaffectivey commande une autre lecture, du genre« lesautresmeuren~ pasmoi» (Morin, 1962: 158).

AuXVIIIesiècle,lamort fauche le personnage-titre,surtout lafemme, qui estsa proie de prédilection. Utfiction yest pourtanttoujours le lieu d'une identification :de

toUttemps, « [w]ir [lecteurs etspectateurs] identifizieren uns sowohI mit der HandIung

aisauch mitden Personen, die sie [la littérature] in unserer Pbantasie lebendig werden UiSt)Jo (nous nous identifions aussi bienà l'actionqu'aux personnages qu'elle fait vivre

dans notre imagination) écrit Wyatt en introduction à « Das Psychologische in der

LiterabJr)Jo (Lepsychologique dans la littérature) (1971 : 15). En plus, àcette même époque, les

ans

de la scène doivent non seulement protéger les identités, mais aussi connibueràleur formation en élargissant les registresdel'expérience:«Theaesthetic is used as aspaœ where strongegoboundaries are supponed or affmned At the same time, ilacts as the locus of experiences thattemporarily transeend identity » (RoelZel, 1996 :87). Une identité ne s'abreuve donc pasau « laitdu cartésianisme» (Badinter, 1986 : 286) de ce siècle, et eUeestféminine, car comment expliquer auttement sonretrait

brutal de la scène dont eUe assume pourtant les frais de représentation? De deux conclusions l'une: ou bienl'on ne s'adresse qu'au sujet masculin, ou bien femeUitéet féminitéSn'ontpaslacote.

1.2.2 Aniwdes devantlamort

Les anitudes del'homme devantlamort sontétroitementliées au développement du conceptdel'individualité6. Aussi,denosjours~ lamortde Pautreetcellede soi sont inlOlémbles - le philosophe français Jankélévitch parlerade mort-tabou. PasétonDaDt, le Moi aaujourd'hui valeur d'absolu :il est«objetdeculte etdeculture,parce quIon

mise tout sur lui»(Badinter~ 1986:323). Il faut « disparaitre"pianissino et, pourainsi

5Parccfemcllité •• nouseoteadoœUDeréaliréc::œporcIle«neutre», soitle-sexe biologique.

tmdisque«fémiDit~»fait.pournous.tdël'CDœaugaœ.soità1IIlC COIISttUdiOllculturd1e~

comme telle: « féminine •.

6Les flOlltièresdel'individuali~« the bouDdayIiacs.auudtheself»(Kilgour, 1990 : 76),

(33)

dire, sur la pointe des pieds" », ajoute Janke1évitch (in Ariès, 1975: 175) :lamort est

devenue sauvage, étrangère, JlUëlSÏtaire - c'est qu'elle « est le lieu de la prise de

consciencede l'individu» (Ariès, 1975 : 196). Il faut remonterau XVIIIe siècle pour suivre l'évolution de cette sensibilité moderne devant la mort, à savoir sa déquotidiennisation et sa tabouisation. Pour l'homme des Lumières, la mort demeure un spectacle familier7 - en voiedeprivatisation - , quand bienmême eUe a cesséde l'être dans les imaginaires (Ariès, 1975 : lŒ). Sur la scène, ce n'est d'ailleurs plus le naturalisme de la Renaissance, sauf quelques exceptions. La lettre datée du 15 juillet

1772qu'adresse EvaKonigàson futur épouxG.E. Lessingestintéressanteàplus d'un égard: onyvoitdeu.~ sensibilités s'affronter, l'ancienne etlanouvelle. Commentantla

représentationdela pièce EmiliaGaloni qu'elle vità Vienne, KonigSne manque pas

d'exprimer son dédain devant le jeu d'acteur de celui qu'elle nomme « Stephanieder Altere» :ce dernier ne cesse d'ouvrirgmnd la bouche - « bisan die Ohren » - , de

sortir sa langue - «langl11ÜChtig aus dem Halsc »> - , et lèche le sang sur l'épée avec

laquelle Fmilia a été tuée - « und leckt das Blut von dem Dolche, womit Fmilia erstoehenist»(in Müller, 1993 : 57).

1.2.3 Monauthéâtte

Toutaulong duXVIIIe siècle,« theplasticansbecame increasingly important in

preparing perfonners 10 strike the proper poses without overreacting and thus over-acting » (Aabeny, 1989 : Ill). C'est ainsi que les acteurs consulteront divers écritssur l'artdemourir, quand hommesdethéâtre etphilosophes s'interrogent sur ce qui auparavant n'avait jamaistantfaitquestion9,soitles effets des scènesdemort sur le public et les acteurs: « The tbealrical ponrayal of dying became such an important

éraient beaucoup moins dBinies cbl21'hommcduMoycaÂgequechezl'homme dI:s Lumières.

7Onnemeurtpasateoredanslescbambresdosesdesb6pitaIIX : « InBritain9only abolitIWO

fJUcmtofall [!01IÜgnéparnous]whocial inthelastqaRr'oCthe 18thœDhJrycicd in hospitals or

withSOlDeod1crkindofprofessioaalmedicalatteIl1Îon,.(flaberty.l989: lŒl.

S Lessing admirait racuité d'cstDt de sa fubue felDllle. fi

rua

coasuItie tiiquamnau d9

ailIeurs pourjugerde ses oeuvraetdeleurs misesCIlKèac.

9

n

faut pI6:iser : la n:priseD1ali0ll lridimalsionndle.. « [die] living pcmayal of dadh lt

(Flaherty, 1989: 1(4), n'ajamaiscessédefaiœ qucstÏon depuis l'Antiquité..

(34)

subject during thelare18th century that writers ofeverypersuasion continuedtoattend

performanœs~ read each other's works~ and express tbeir own thoughts on the

implications of the subject » (Aaherty, 1989 : 115). Certains comédiens étaient àce point pénétrésdeleur rôle qu'il leur en fut fatal. Karoline Ziegler Beek mourut jeune pour avoir joué Emilia Galotti : Odoardo son pèrela laissa tomberpar trop brutalement sur le plancher (Haberty, 1989 : 112). Pour Gottsehed (1700-1766), la mort au théâtre ne doitêtre ni tropexplicite ni trop réaliste afinde ne pas offenser le public. Schlegel (1719-1749) et Mendelssohn (1729-1786), entre autres érudits, préferent àlascience de

mourirlO, l'art demourir - c'est que la mort théâIrale ou fictive n'est pas lamort vécue ou réelle. Levoiledel'illusion doit êtremaintenu: « Naked it [laréalitéau théâtre] is a hideous phantom»peut-on liredans l'article« About d}ing on Stage • publié en 1719

dans une revue berlinoise consacrée aux

ans

dela scène (Aaberty, 1989 : 116). Mais sur ce chapitre, l'imaginationbumaineque leXVIIIe siècle promeut n'adecommun avec l'onirisme débridédes romantiques ou des post-modernes que le nom. Pour Lessing, l'acte d'imaginer préserve l~dentité du spectaleur en lui évitant tout risque de «con-fusion"~ c'est-à-dire d'identification, avec l'objet esthétique (pris ici dans son

sens large). Le spectateur contrôle ses émotions : 1~magination seule détientle pouvoir

dedéployer les chapitau.'t de la fiction. Il estdémontré que l'individu est une structure solide et stable qui contrôle ses échanges avec le monde extérieur - on se protège

contre la vulnérabilitédeses frontières. L'esthétique devientainsi une forme demesure disciplinaire destinée à régulariser les processus psychologiques impliqués dans la

10Nous pcDSOns ici aux tUtes moriDJdi des XV'etXVII siècles : surlacœrbedu deuilcpa

lJ'DeAriès.ceslraitésprariquessur

rart

de mouriramespoodentàlamortrituclle que prüIe lamort

violcoteetquesuiveatla mortdmmaIiqueetla mort intadi~ respectivementdesXlXcetXX' siècles.

Cesguidesdevaimtaida'le mourant à sedéfaire datmrportJÜtlquil'attadlCllt ici-bas : oncrutpeodant longtempsqu'uœboanemort(aca:pIa'lalIlOrt.l'inwtpon:r dansSODquoIidicu. rédigerun testamalt.

d'awres ajoutelOllt posséder un aâDe. eIC.) pouvait racIIefcr IOUle uœ vie - cc n'est 'PC progressivement.etqu'àJ&'ÏrduXVIIe siècle. qu'un rapport plus éIroitst~t CDIœlamort et sa propre biograpbic.CeslivrarqdsaltaltCIlfait une formede«p6dag0giedel'imaginatiœ» (Vovdl~ 1974 : 68) :se tep6altcrlamortc'estpourl'hommedetœte aIlégaD:ed'abœdCIl c:œa61cretCIl

d8iDirles pouvoirs. Lesana morimdiCXJIIIÏD1àaItd'êlœpopulaircsIDXVIII*siècle.OnaoyaitCDCa'C

que« [i]fapenonœuldlcam the ta:lllliques wbilestill in good1M:aItb,hewoul~ i l . . assUlDCd.

eatainlyheabletoapplythcmwhmOBbisOWDdaIh-baI»(flabaty.1989 : 1(9).Mais1IIICnouvelle

SCDSibilitése dessine : à~ de1750. il existeune IilléraluRfOÏSODllmœ sur les « dIIlgas cks

sépulmres~(Ariès.1975 : 123) - on dimoDise l'espace

cm

c:imclière :ilestla«daDeuœiDfede des morts au milieu da babitalioas da vivanlS ».cbilleJ*WftUlgia{raldePIns CIl 1763 (in Ariès.

1975: 149).

(35)

réception d'une oeuvre (Roetzet 1996 85) eUe serait une « pédagogie de l'imagination» (Vovelley 1974:68).

Dansson essai Wie die Alten den Tad gebiIdet(Les représentations de la mort chez les Anciens) (1768-1769)y « [Lessing's) candidate for death is a beautiful winged figurell »y noie Richter (1991 :85). Entre la mort de soi etla mort de l'autre, entre le mounmtetlesurvivan~ la mort se vitsur le modede la ruptureetse ditdifficilement: eUe est un«êtrede langage»12(Pi~ 1995 : 35). Orientées sur son esthétiqueetson idéal de la beautéy les pratiques discursives de Lessing lrahissen~ selon Richtery un

rerus de la mort et un déni de la décomposition des corps. L'esthéticien des Lumières, à l'instar d'un bon nombre de ses contemporainsy ne présente qu'un portrait euphémique de la camardel3 : « If the skeleton is death in ail its insistent corporeality, then the

winged figure isclearly itsdeDiai»(Richtery 1991 :85). Le système nomtatif qu'est son esthétique reposeycomme tout autre systèmeysur une économiedela séparation :« Law

requires a victim»(Richtery 1991 :81) - mais laquelle? Unsurvol dela littérature des

Lumières conduit Wallachàêtablir une nette distinction entre le destin des fils et celui des filles: «Frau zu sein batsich ais lebensgeràhrlich herausgesteUt» (être femme met sa vie en péril) (1993 : 67). WalS0C-Engel s'exprime en termes similaires: « Beautyis a dangerous gift for the daughters of German tragedy » (1993 : 1). Les femmes y survivent si rarement que Weigel conclu~ pour sa ~ à un « Massensterben von Frauen im Rahmen literarischer Fiktion » (un génocide de femmes dans la fiction littémire) (1988 : 141). Pour les auteures Bronfen et Goodwin (1993), l'histoire du discours sur les sexes (<<the history of gender ») suit de très près ceDe des

IlL'union d'ÉrOs et de Tbaoalos renvoie aupbéDomèDed'érolisalion de la mortqu'Ari~ situe entre leXVIeetle

xvnr

siècle.

12 Ce qu'elle a certes toujours éléy car commeol la nommer. la déaire.. qual seuls les

survivanlS peuventlarapporta'ou la00Iljurer?Comme cc . . . .tisscmentdéfmitifdelacoosàeoce

œ

soi» (Pi<:aR11995 :27)ylamonest iDéœrrable: « (•••)elle exprime la6Ditudeaialurelle en général»

(JaokSévitclL.1977: 75).

13Richter~mitainsi l'euphâDisme :« tbe very oIdrbdmical mmeuvcr ofsubstituting a

pleasan~harmless orbcauliful wontforthetarible ralitysigaifiedbranother. (1991 : 82). Mais

Euphémianerésoutrien, clic voile ou étouffedans['oeuf.Jankaivitchladéaitcomme unecœsigac

«dYoù la mauvaise foi n'est jamais absente. (1977 : 62), un subtafuae doDc, grice auquel

l'innommabl~ ou cequi ttouble les tranquillit&. demcuœcœfiDé daDs les limbes du silence ou

('innoœnœdubabillage del'homme verbeux. L'euphémismeappartient.selon le pbilosopbe. àune «tbaoalologie périphérique» : ondésippar« la voieobIi~les cades delapâi~lcsDfIJIIS

(36)

représentations de la mort De fai~ leur portrait de la mort dépeint aussi bien la Faucheuse quelaFemme - seraient-eUes interchangeables? : 1) « every representation ofdeathis a misrepresentation »;2) « DeaIh is theconstructed Other»; 3) « Death is gendered~;4)«Deathisphysical» (1993 : 20). - Le mot« mort», qui se retrouvait

dans plusieurs des titres de la littératurede la Renaissance, disparaît progressivement danslaseconde moitié duXVIIe siècle(Picard, 1995); c'est alors au tour des femmes de

déambuler sous les feu.~ des projecteurs. Bles se retrouvent dans prèsde lamoitié des titresdes oeuvres linéraires. Est-celàsimplehasard?

1.2.4 Lamort d'Emilia

L'envers et l'avers: la mort et la vie. « Indeed, it is as antagonisttbatwe Most clearly figure death : it stands as a challenge ta ail our systems of meaning, arder, govemance, and civilization. Any givenculnuai constnlct (...) May he coostrued as a response tathe disordering force ofdeath» (Bronfen etGoodwin, 1993 : 4). Avec la mort se pose inévitablement la question de la croyance; pour Picard, cette dernière

« contamine parfois même le contmtdelecture adopté » (1995 : 88). Bien qu'il faine user précautionneusement du terme«laïcisation», car les mentalilés changent seulement

dans le long terme et se transforment non par cœtrainte, mais bien par nécessité, la sensibilité modernel4de l'homme devantlamort estenétroitrapportavec les processus

de sécularisationdes sociétés occidentales. À partir du début des Lumières, les voix jadis autorisées delatradition, celle des pèresdel'Église ycompris, sont soumises à l'examen delaraison. La mort violente ou reçue des martyrs chrétiensntest plus la mort exemplaire. Surlalittéranlredelasainte mort Lessingécritd'ailleurs :

Die Helden desselben sind mebrentheils Martyrer. Nun leben wir zu einer

Zei~ inwelcber die Stïmme der gesunden Vemunft zu laut erscballet, als daB

jeder Rasender, der sich muthwiUig~ obne alle Noth, mit Verachnmg aller

delac:onversatiOll~(l977 : 62).

14Pour Ariès.cetteaffCdivilénouvelle est le résultatœs traasfœmab0D5 delafamille tP débuleIltdaaslasccœdemoitiéduxvmcsiècle.PourDOUepm. nousdirœsqu'dieestl'effetcœjugué

deces deuxpbénomèDcs soc:iobistoriqocs (le proœssas deslenI«isationet1-âDcIgax:ede lafamille

«moderne~). NousdiscuIaoœdel'évoluliœduseolimelllf.mJial811c:bapitœsuivant. lorsqu'il saa

questionde l'autoritépICI'DCIleet_laclpIepàe-filIe.

(37)

seiner bürgerlichen Obliegenheiten, in den Tod stürzet, den Titel eines Martyrers sich anmaBen dürfte. (in WaIS0e-Engel,1993 :58)15

Il enjoint ensuite l'écrivain, qui choisit malgré tout le personnage du martyr canme héros,delui trouver des raisons suffisantes de désirerlamort, s'il ne veutpas en faire un personnage odieux: « ( ...) daB er ihn ja den Tod nicht freventlich suchen, nicht hohnisch ertrolZen lasse! Sonst wird sein frommer Held zum Abscheu [souligné par

nous] (...)» (in WalS0e-Engel, 1993 : 59).

Différentes hypothèses16ont été émisessur la réaction d'Emilia devantetaprès le meurtredeson fiancé Appiani. L'auteur de chacune d'entre elles prend position sur la complicité de l'héroïne avec son séducteur le prince pour comprendre son désir

« inopportun», voire anachronique, de mourir. Il semblerait,à lalecture des réactions écrites descontemporains de Lessing, que l'attitude d'Emilia fit aussi problème pour

eu.~. « Mich dünkt, écrit le critique Claudius en 1712, ich halte an ihrer Stelle halb nacket durch cio Heer der woilUstigten Teifel gehen wollen, und keiner batte es wagen sollen, mich anzurühren» (avoirétéà sa place,ilauraitpu couriràmoitié nu àtravers une armée composée des diables les plus voluptueux sans qu'un seul ose le toucher) (in WalS0C-Engel, 1993 : 94-95). Depuis lapublicationd'Emilia GoIonien 1772, le public en généml s'est interrogé surlamortde ce personnage féminin(Prutti, 1994: 1). C'est que l'on se demande au nomdequoi eUe peut bien vouloirlamort. Plusieurs critiques se sont penchés sur la question, comme le démontre le titre de leur publication (in Prutti,

1994) : « Warum stirbt Emilia GalOUi? » (pourquoi Emilia Galotti meurt-elle?) (Weigand, 1929); « Das Haus der Freude oder Warum stirbt Emilia Galotti? » (La

maisondelajoie ou Pourquoi EmiliaGalotti meun-elle?) (Wierlacher, 1973); « Wbat is wrong withEmiliaGalotti?» (Wells, 1984); « Why does Emilia Galoai wanltadie? »

(Wbiton, 1985);« TheDealhof Emilia Galotti - A Reconsideration»(Lamport, 1990); «Coupde théâtre-Coupdefemme or : Wbat is Lessing's EmiliaOaIotti dying from? »

15Leurshérosson~ pour la plupart.desmartyrs.~faisnous vivons mainreaantàuneépocp

où la voixdela raisonrésonnepartropfort pourcp:cbaquefou furieux.quidelui-mem~ sansu:uoe

nécessité[extérieure}, sans aJDSidâ'erses devoirsdecitoyco.sedooœla mort.ctse permettederédmIcr

le biledemartyr.

16Walstte-Engdles a divisées enqualleaaDpS(1993: 96).Lesdeuxprcmias :aldipouiIIaDl

lamargueritede ses péralcs,ü est ditqu'Fmiliaaime le prinœ ou qu'clle nel'aime pas. Les demt

demias: Emilia a unesexualité«lllldiœdcd»ou«misdiœc:tal»[soulignép&r1lOUS].

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