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Connaissance, utilisation et facteurs influençant la prescription en Dénomination Commune Internationale chez les internes de médecine générale de la faculté de Rennes

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HAL Id: dumas-01899636

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Submitted on 19 Oct 2018

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Connaissance, utilisation et facteurs influençant la

prescription en Dénomination Commune Internationale

chez les internes de médecine générale de la faculté de

Rennes

Anaëlle Garin

To cite this version:

Anaëlle Garin. Connaissance, utilisation et facteurs influençant la prescription en Dénomination

Commune Internationale chez les internes de médecine générale de la faculté de Rennes. Sciences du

Vivant [q-bio]. 2017. �dumas-01899636�

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1

THÈSE D'EXERCICE / UNIVERSITÉ DE RENNES 1

sous le sceau de l’Université Bretagne Loire

Thèse en vue du

DIPLÔME D'ÉTAT DE DOCTEUR EN MÉDECINE

présentée par

Anaëlle GARIN

Née le 10/07/1986, à QUIMPERLE

Connaissance,

utilisation et facteurs

influençant la

prescription en

Dénomination Commune

Internationale chez les

internes de médecine

générale de la faculté

de Rennes.

Thèse soutenue à la faculté de Rennes

Le 31/10/2017

devant le jury composé de :

Patrick JEGO

PU-PH, CHU / Président du Jury

Françoise TATTEVIN-FABLET

PU-PH, Département de médecine générale/ Juge

Florian LEMAITRE

MCU, CHU / Juge

Jean Louis SAMZUN

Médecin généraliste, Lorient, directeur de thèse

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REMERCIEMENTS

A Monsieur le Professeur JEGO,

Merci d’avoir accepté de présider cette soutenance de thèse. Veuillez recevoir ici l’expression de ma gratitude.

A Madame la Professeure TATTEVIN-FABLET

Merci d’avoir accepté de participer à cette soutenance de thèse. Veuillez recevoir ici l’expression de ma gratitude.

A Monsieur le Docteur LEMAITRE,

Merci d’avoir accepté de participer à cette soutenance de thèse. Veuillez recevoir ici l’expression de ma gratitude.

A Monsieur le Docteur SAMZUN,

Merci d’avoir accepté de diriger cette thèse. Merci pour vos conseils et vos encouragements. Veuillez recevoir ici l’expression de ma gratitude.

A mes relecteurs Basile et Delphine, merci pour vos précieux conseils et vos encouragements.

A mes parents, pour m’avoir permis de faire médecine, de m’avoir encouragé et aidé toutes ces années, un grand merci.

A Delphine, merci de m’avoir donné envie de faire médecine et de m’avoir montré la voie. Pour les longues conversations, les conseils, les rires et le soutien moral.

A Cyril, pour les bons moments passés ensemble. Tu sais, il n’est pas encore trop tard pour faire médecine…

A Jérémy, pour avoir supporté les longues conversations, pour les après-midis à jouer, les discussions.

A Naïm et Mahdy, pour les fou-rires, ne changez pas. A mes grand-mères, qui seraient fières de moi.

Et à tous les amis, pour les apéros, les repas sur le port, les bonnes blagues mais aussi les encouragements. C’est un plaisir de vous connaitre.

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SOMMAIRE

INTRODUCTION ... 12

MATERIEL ET METHODE ... 14

RESULTATS ... 15

DISCUSSION ... 19

CONCLUSION ... 25

BIBLIOGRAPHIE ... 27

ANNEXE 1 : QUESTIONNAIRE ... 29

ANNEXE 2 : CAMPAGNE DCI, LE VRAI NOM DU MEDICAMENT.

EXEMPLE ... 36

(13)

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INTRODUCTION

La création de la dénomination commune internationale (DCI) a été initiée en 1950 par l’Organisation Mondiale de la Santé. Elle est utilisable depuis 1953, avec la publication de la première liste. Elle ne comprend pas les produits dérivés de l’homéopathie ou de la phytothérapie.

L’intérêt était de permettre une identification claire, une délivrance sûre des médicaments et de favoriser le partage des connaissances médicales à travers le monde.

Un autre avantage était de montrer l’appartenance à une même classe thérapeutique par l’usage de segments-clés, qui permettent une reconnaissance plus facile de la substance pharmacologiquement active [1]. Ils peuvent être des suffixes, des préfixes ou des infixes. Il existe environ 300 segments-clés connus en 2012 [2].

La DCI reste un nom unique, distinct dans la prononciation et l’orthographe, placé dans le domaine public et ne devant pas prêter à confusion avec d’autre nom courant. En 2017, il existe environ 9300 DCI publiées dans le monde et la liste augmente chaque année d’environ 160 nouvelles dénominations [1]. La liste française en compte environ 1 700, correspondant plus de 8 000 noms commerciaux [3].

La première mention de la DCI dans la loi française remonte à 1996 mais concerne le répertoire des groupes génériques. Elle définit les modalités de leur appellation. Les médicaments génériques doivent, pour être publiés, être exprimés «soit par la dénomination commune assortie d’une marque ou du nom du fabriquant, soit par une dénomination de fantaisie suivie d’un suffixe spécifique indiquant la nature générique » [4].

A partir de 2002, le décret 2002-1216 (Art 5) autorise officiellement la prescription en DCI et en définit les modalités. Elle doit comporter «le principe actif du médicament désigné par sa dénomination commune, le dosage en principe actif, la voie d’administration et la forme pharmaceutique » [5]. En 2008, elle est imposée uniquement pour les spécialités figurant au répertoire des génériques afin d’en favoriser la délivrance par le pharmacien [6]. Cependant, tous les médicaments n’y sont pas inscrits.

Finalement, la loi du 29 décembre 2011 relative au renforcement de la sécurité sanitaire du médicament la rend obligatoire à partir du 1er janvier 2015, accompagnée éventuellement du nom commercial. Il n’est prévu actuellement aucune sanction en cas de non-respect de cette mesure [7].

Selon la mutualité française, entre septembre 2013 et aout 2014, le taux de prescription en DCI était de 14,1% pour tous les médecins libéraux et de 15,1% pour les médecins généralistes [8]. Ce chiffre a évolué puisqu’en 2008, il était de 11,3% (dont 15.5% pour l’ouest de la France) [9].

En 2015, L’UFC Que Choisir a analysé 815 ordonnances médicales. Seulement 27% des lignes de prescriptions étaient rédigées en DCI dont 14% comportaient aussi le nom commercial. Les médecins généralistes semblaient légèrement meilleurs élèves que leurs collègues spécialistes [10].

Les internes de médecine générale (IMG) sont les prochains prescripteurs en médecine libérale. Ils ont majoritairement débuté leurs études après la loi de 2008 et devraient être habitués à la DCI. Leurs

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13

études comportent un socle commun à tous les étudiants en médecine (premier et deuxième cycle) où ils ont possibilité, dans la majorité des facultés, de réaliser un stage en médecine générale. Mais l’essentiel de la formation se passe entre les cours magistraux et les stages hospitaliers. C’est pendant cette période que les étudiants devraient apprendre la DCI. Pendant leur internat de médecine générale à Rennes, les internes ont l’obligation de réaliser un stage dit de niveau 1 chez des médecins généralistes libéraux. Ils ont également la possibilité de réaliser un stage en autonomie supervisée (SASPAS), de niveau 2, où ils ont le choix de leurs prescriptions.

Nous avons vu que l’utilisation de la DCI était largement minoritaire chez les médecins libéraux. Il nous a donc semblé important de comprendre, chez les prochains prescripteurs, l’état réel de leur connaissance, leur utilisation et les facteurs influençant la prescription en DCI.

(15)

14

MATERIEL ET METHODE

Nous avons choisi de réaliser une étude quantitative, descriptive et transversale, par questionnaire, chez les internes de médecine générale de la faculté de Rennes.

La population visée comprenait tous les IMG de la faculté de Rennes, y compris les remplaçants n’ayant pas soutenu leur thèse. Il n’y avait pas de critère d’exclusion. Nous avions un potentiel de 507 réponses, correspondant au nombre d’inscrit à la faculté.

Le questionnaire a été élaboré à l’aide de la plateforme Google Form. Nous espérions le diffuser par mail mais cela n’a pas été possible. Il a donc été publié sur le réseau social Facebook de l’association des internes de médecine générale de Rennes. La collecte des réponses s’est faite d’avril à juillet 2017 et comprenait deux relances.

Il comprenait 21 questions réparties en 6 sections : informations générales, connaissances de la DCI, mode de prescription, stages ambulatoires, facteurs extérieurs et attentes sur la DCI (annexe 1). L’analyse des réponses a été faite par Google Form puis transférée dans un logiciel Excel.

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15

RESULTATS

Nous avons recueilli 72 réponses sur un total de 507 internes de médecine générale inscrits à la faculté de Rennes, soit 14.2% de réponses réparties ainsi : 15.4% en 1ère année (16/104), 22.2% en 2ème année (26/117) et 10.5% en 3ème année et post-internat (30/286). L’âge moyen était de 27.24 ans (allant de 23 à 40 ans).

Les caractéristiques de la population sont résumées dans le tableau ci-joint.

Caractéristiques Nombres (Pourcentage)

Réponses 72 (14.2%) Sexe : Femme Homme 53 (73.6%) 19 (26.4%) Semestre : 1er semestre 2ème semestre 3ème semestre 4ème semestre 5ème semestre 6ème semestre Post internat 4 (5.5%) 12 (16.7%) 14 (19.4%) 12 (16.7%) 11 (15.3%) 10 (13.9%) 9 (12.5%) Stage praticien : Réalisé En cours Non réalisé 37 (51.4%) 17 (23.6%) 18 (25%) Stage SASPAS : Réalisé En cours Non réalisé 14 (19.5%) 8 (11.1%) 50 (69.4%) Cours sur la DCI pendant l’externat :

Oui Non

21 (29.2%) 51 (70.8%) Tableau 1 : Caractéristiques de la population

Les internes connaissent à 97.2% (70) le principe de prescription en DCI. L’existence de segment-clé est connue de 41.7% (30).

L’écriture en générique et en DCI est différente pour 72.2% (52), identique pour 15.3% (11) et 12.5% (9) ne se prononcent pas.

On retrouve 95.8% (69) des répondants favorables à la DCI, 2.8% (2) ne le sont pas et 1.4% (1) ne se prononce pas.

L’obligation de prescription depuis le 1er

janvier 2015 est connue chez 54.2% (39) des internes. 68.1% des IMG écrivent en DCI sur plus de 50 % de leurs lignes de prescriptions et 31.9% sur moins de la moitié.

Evaluation de l’utilisation de la DCI Nombres (Pourcentage)

< 25% 6 (8.3%)

25 - 50% 17 (23.6%)

50 - 75% 31 (43.1%)

75-99% 18 (25%)

Uniquement en DCI 0

(17)

16

Les internes ayant réalisé uniquement leur stage praticien utilisent plus souvent la DCI que les autres. Utilisation de la DCI Pas de stage praticien Stage praticien SASPAS

< 25% 3 (16.7%) 1 (3.1%) 2 (9.1%) 25 – 50 % 6 (33.3%) 6 (18.8%) 5 (22.7%) 50 – 75 % 6 (33.3%) 15 (46.9%) 10 (45.5%) 75 – 99 % 3 (16.7%) 10 (31.2%) 5 (22.7%) Uniquement DCI 0 0 0 Total 18 32 22

Tableau 3 : Evaluation de la DCI selon les stages de médecine libérale

La famille des antalgiques et antipyrétiques est la plus prescrite en DCI (90.3%), suivie par les anti-ulcéreux (65.3%) et les anti-infectieux (61.1%).

Familles de traitements Nombres (Pourcentage)

• Antalgiques, antipyrétiques 65 (90.3%)

• Antihypertenseurs 42 (58.3%)

• Anti-aggrégants, anti coagulants 16 (22.2%)

• Antidiabétiques, insulines 13 (18.1%)

• Antibiotiques, antifungiques, antiviraux 44 (61.1%)

• Anti-ulcéreux 47 (65.3%)

• Régulateurs de transit 15 (20.8%)

• Traitements de l'asthme et de la BPCO 12 (16.7%)

• Anxiolytiques, hypnotiques 38 (52.8%)

• Antidépresseurs 31 (43.1%)

• Hypolipémiants 38 (52.8%)

• Pas de prescription 0

• Autres : Pilule oestroprogestative 1 (1.4%)

Tableau 4 : Familles le plus souvent prescrites en DCI

Il est plus aisé de prescrire en DCI lors d’un renouvellement de traitement pour 95.8% mais également lors de son instauration dans une pathologie chronique (68.1%) ou aigue (56.9%).

Utilisation de la DCI Nombres (Pourcentage)

Pathologie aigue 41 (56.9%)

Pathologie chronique, lors de l'instauration du traitement 49 (68.1%) Renouvellement de traitement déjà exprimé en DCI 69 (95.8%)

Substitution de traitement existant 19 (26.4%)

Lorsque le traitement est génériqué 21 (29.2%)

Autres : Lorsque la DCI est connue 1 (1.4%)

Tableau 5 : Situations de prescription en DCI

Les intérêts ressentis à l’utilisation de la DCI sont principalement une uniformisation et une universalité des prescriptions (97.2%), une indépendance vis-à-vis de l’industrie pharmaceutique (80.6%), une facilité de délivrance de générique (68.1%) et une meilleure connaissance des familles de traitement (66.7%).

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Avantages de la DCI Nombres (Pourcentage)

• Uniformisation des prescriptions et prescriptions universelles 70 (97.2%)

• Facilité de délivrance des génériques 49 (68.1%)

• Diminution des dépenses de santé 35 (48.6%)

• Meilleure connaissance des familles de traitement 48 (66.7%) • Meilleure connaissance des traitements par les patients 20 (27.8%)

• Facilité de prescription 16 (22.2%)

• Facilité d'apprentissage des molécules 38 (52.8%)

• Indépendance vis-à-vis de l'industrie pharmaceutique 58 (80.6%) • Diminution du risque de confusion de prescription ou de surdosage 41 (56.9%)

• Aucun intérêt 0

• Autre 0

Tableau 6 : Intérêts de la DCI

Les freins ressentis à la prescription en DCI viennent majoritairement du ressenti vis-à-vis du patient (76.4%), d’un manque d’habitude (69.4%) et de logiciels d’aide à la prescription mal adaptés (47.2%).

Désavantages de la DCI Nombres (Pourcentage)

Chronophage 26 (36.1%)

Manque d'habitude ou de connaissance 50 (69.4%)

Molécule pas toujours génériquée 21 (29.2%)

Risque de générer plus d'erreurs 8 (11.1%)

Difficultés vis-à-vis patients (complexité, réticence, confusion….) 55 (76.4%)

Absence de bio équivalence supposée 6 (8.3%)

Logiciels d’aide à la prescription médicale non adaptés 34 (47.2%) Conflits avec les spécialistes libéraux ou hospitaliers 16 (22.2%)

Influence de l'industrie pharmaceutique 10 (13.9%)

Perte de la liberté de prescription 3 (4.2%)

Autres :

Obstacle à la prescription de molécules associées

Perte de profit pour les laboratoires investit dans la recherche

2 (2.8%) 1 (1.4%) 1 (1.4%) Tableau 7 : Obstacles décrits à la DCI

Les internes utilisent à 93.1% (67) les logiciels d’aide à la prescription et 73.1% (49) y voient une aide. Les visiteurs médicaux sont reçus par 31.9% (23) des étudiants. Parmi eux, 60.9% (14) estiment que cela influence leur prescription vers l’utilisation du nom de marque.

Nous avons 16 (22.2%) personnes abonnées à la Revue du Praticien, 42 (58.3%) à Prescrire, 2 (2.8) à Exercer, 4 (5.6%) au Quotidien du Médecin, 1 (1.4%) à la lettre de l’ANSM, 9 (12.5%) aux courriers de l’HAS, 1 (1.4%) à la lettre Vidal, 0 à Medscape et 19 (26.4%) n’ont aucun abonnement. Ils sont 64.2% (34) à trouver que cela favorise leur prescription en DCI.

Concernant le stage chez le praticien, 59.3% se sont sentis encouragés à utiliser la DCI, essentiellement par leurs maîtres de stages et les logiciels d’aide à la prescription mais seulement 29.5% ont changé leurs prescriptions vers la DCI et 52% ont conservé leurs habitudes.

Pour le SASPAS, 40.9% des internes se sont sentis poussés à son utilisation, pour les mêmes raisons. Mais 72.7% déclarent ne pas avoir changé leur mode de prescription.

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Stage Praticien SASPAS

En cours ou réalisé 54 (75%) 22 (30.5%)

Encouragement à l’utilisation de la DCI Oui Non 32 (59.3%) 22 (40.7%) 9 (40.9%) 13 (59.1%) Raisons : Maître de stage Logiciel de prescription Visiteurs médicaux

Visiteur de la sécurité sociale Demande du patient Habitude Responsabilisation du stage Autre 28 (87.5%) 24 (75%) 0 3 (8.6%) 0 8 (25%) 9 (100%) 7 (77.8%) 0 0 0 1 (7.1%) 1 (7.1%) Modification des habitudes de prescription :

Vers la DCI

Vers les noms de marques Pas de changement 16 (29.5%) 10 (18.5%) 8 (52%) 4 (18.2%) 2 (9.1%) 16 (72.7%) Tableau 8 : Les stages ambulatoires en médecine générale

La formation à la prescription en DCI est insuffisante pour 88.9% (64) des internes.

Les principales propositions pour y remédier sont un apprentissage uniquement en DCI pour 81.3%, une incitation pendant les stages pour 68.8% et la présence de cours spécifiques pendant l’internat (64.1%) et l’externat (56.3%).

Propositions d’amélioration de la formation Nombres (Pourcentage) Cours spécifiques pendant l'externat 36 (56.3%)

Cours spécifiques pendant l'internat 41 (64.1%)

Abonnements à des revues médicales 24 (37.5%)

Travail personnel 21 (32.8%)

Incitation pendant les stages 44 (68.8%)

Apprentissage uniquement en DCI 52 (81.3%)

Formations médicales (DPC et autres) 12 (18.8%) Autres :

Formation et implication des séniors et MSU Interdiction des visiteurs médicaux à l’hôpital Favoriser la DCI à l’hôpital

1 (1.6%) 1 (1.6%) 2 (3.2%)

Tableau 9 : Propositions d’amélioration de la formation en DCI

Pour inciter à son utilisation, les internes proposent à 91.7% (66) une adaptation des logiciels d’aide à la prescription, 65.3% (47) une simplification de la DCI, 54.2% (39) une information des patients par les pouvoirs publics, 25% (18) une uniformisation du prix des médicaments, 12.5% (9) des sanctions ou incitations administratives, ainsi que 1.4% (1) une modification de l’étiquetage des boites de médicament, 1.4% (1) la suppression des visiteurs médicaux et 1.4% (1) la formation des médecins déjà installés.

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DISCUSSION

Les internes connaissent presque tous le principe de la DCI mais moins de la moitié savent qu’elle fonctionne avec des segments-clés. Ce dernier participe pourtant à la prescription universelle et uniforme [1], le principal intérêt décrit. Il permet aussi la reconnaissance des familles de traitement, ce que les 2/3 des internes voient comme un avantage.

Le segment-clé désigne la famille thérapeutique et participe à l’attribution de la DCI des molécules. Son utilisation permet d’éviter de cumuler des traitements de même classe thérapeutique voire identiques. Il existe un risque, pour une personne n’appartenant pas au milieu médical, d’associer des médicaments aux noms commerciaux différents alors que la DCI est la même. Nombres de médecins ont déjà été confrontés à cette situation, avec des conséquences de gravité variable. Le nombre de médicaments déremboursés, et donc souvent en accès libre, augmente ce risque car ils sont souvent exprimés en nom de marque. En 2013, sur 2.9 milliards de boites de médicaments vendues, 0.4 milliard (soit 13.8%) sont en accès libre [11]. La publicité faite par les industries pharmaceutiques sur leurs produits et l’affichage en priorité du nom de marque avec souvent la DCI en plus petit, voire à un endroit différent, augmente le risque de confusion en ne mettant pas en avant la famille thérapeutique. Avec la grande mobilité des populations, le caractère universel de la DCI devient également important, comme le soulignent presque tous les internes. Au niveau européen, il a été publié au journal officiel de l’Union Européenne des directives visant à faciliter la reconnaissance des prescriptions médicales établies dans un autre état membre [12]. L’une d’elle est la prescription en dénomination commune pour aider la reconnaissance de la molécule ou son appartenance à une classe thérapeutique. Les médicaments ne reçoivent pas toujours le même nom de leur firme pharmaceutique dans tous les pays. Toutes les molécules n’y sont pas non plus distribuées. La DCI, et notamment le segment-clé, permet d’identifier le traitement prescrit mais aussi de le substituer au sein d’une même classe si besoin. Il est ainsi possible d’éviter des confusions de médicaments pouvant avoir des conséquences graves. A titre d’exemple, le PREVISCAN est un anticoagulant en France mais un vaso-dilatateur en Argentine et en Espagne.

Les professionnels de santé ont l’obligation de prescrire en DCI depuis le 1er

janvier 2015. Seulement la moitié des internes connait cette mesure. Cela est surprenant car le cadre devient légal, même s’il n’existe aucune sanction prévue. Ce sont également des prescripteurs concernés par cette mesure, en contact permanent avec de nombreux autres professionnels de santé, pendant les stages mais aussi pendant les cours dispensés. Depuis cette mesure, la presse générale a aussi publié quelques articles à ce sujet, mais leur impact parait limité.

Pourtant, selon une étude VIDAL menée en 2015, 75% des médecins généralistes interrogés connaissent cette loi. L’information venait principalement de la presse, devant les organismes officiels et les éditeurs de logiciels médicaux [13]. On pourrait penser que les internes ne se sont pas senti informés ou concernés car la loi a été publiée en 2011, ne prenant effet que 4 ans plus tard, pour certain avant le début de leur internat.

La communication autour de cette loi n’a, à l’évidence, pas été faite de manière optimale auprès des professionnels médicaux par les autorités de santé. Il aurait probablement été plus utile, et mieux accepté, de communiquer sur l’intérêt et les avantages de la DCI aux prescripteurs plutôt que de l’imposer de cette façon. De plus, les internes étant encore en formation, ils ont peu de contact direct avec les pouvoirs publics. Cette ignorance de la loi pourrait aussi être due au faible taux de prescription en DCI. Cette obligation est connue des maîtres de stages mais est peu appliquée donc, on peut supposer, peu transmise. De plus, cette même étude VIDAL retrouvait 20% de médecins généralistes totalement opposés à ce mode de prescription, auquel s’ajoutent 16% qui l’appliqueront

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seulement si la contrainte est forte [13]. Ce chiffre a heureusement évolué puisqu’en 2017, c’est 8% de médecins généralistes totalement opposés et 9% qui changeront si on ne leur laisse pas le choix [14].

De même, dans une étude de 2014 chez des étudiants dans le domaine santé (médecine générale, pharmacie et infirmier), il ressort que cette loi ne devrait pas entrainer de changement majeur dans leur pratique professionnelle [15].

Pourtant, la DCI est intéressante pour 95.8% des internes mais elle reste sous utilisée avec seulement un quart des internes qui déclarent s’en servir sur plus de 75% de leurs prescriptions (et 31.9% sur moins de 50%). Ces résultats montrent néanmoins que les IMG semblent se servir plus souvent de la DCI que les médecins libéraux.

A l’opposé, une étude VIDAL menée en 2017 montre que seulement 32% des médecins généralistes interrogés sont favorable à la DCI mais 2/3 d’entre eux déclarent la prescrire [14].

Cela pourrait être expliqué par le manque de connaissance, cité en 2ème position des obstacles à la prescription en DCI. Les IMG sont près de 90% à trouver leur formation insuffisante et estiment qu’un apprentissage uniquement en DCI pourrait y remédier, en se familiarisant avec elle dès l’externat pour ensuite être poursuivie pendant l’internat. De plus, la moitié des internes pense qu’elle est plus facile à apprendre. On rappelle un nombre de DCI moins important (1 700 pour 8 000 noms commerciaux) donc plus facile à retenir.

En France, en 2006, le volume horaire d’enseignement de la pharmacologie était de 24 à 117 heures selon les facultés, pendant les six premières années de médecine [16]. Ce sont ces cours qui familiarisent les internes avec la DCI et ce faible taux horaire explique la connaissance superficielle de ce mode de prescription et sa sous-utilisation. D’ailleurs, une grande majorité des internes interrogés ici ne se souvient pas avoir bénéficié de cours à ce sujet. Depuis, des efforts ont été faits, notamment dans les épreuves de l’Examen National Classant, où les médicaments sont maintenant exprimés en DCI uniquement.

En comparaison, au Royaume Uni, les médecins apprennent pendant leurs études à utiliser la DCI, ce qui monte le taux de cette prescription à 82% en 2008 [17].

Les patients sont perçus comme le frein principal à l’utilisation de la DCI, finalement devant le manque de connaissance, pour des raisons qui restent à préciser.

On pourrait évoquer une question d’habitude. Le nom commercial est souvent plus facile à retenir (il est « fait pour »). Les patients le retrouvent sur l’ordonnance et le reconnaissent mais dans la plupart des cas, il est substitué à la pharmacie par un générique. La prescription pourrait donc se faire directement en DCI, associé dans un premier temps au nom commercial pour faciliter la transition (mais cela demanderait initialement plus de temps de consultation).

L’introduction d’un traitement soulève peu de question chez les patients qui ont majoritairement confiance dans les médicaments [18] et dans leur médecin [19]. Avec la DCI, ils se voient donc délivrer le plus souvent le même nom que sur l’ordonnance, souvent un générique, leur permettant ainsi de mieux connaitre les médicaments.

On pourrait relier cette idée au fait que la DCI est utilisée plus facilement dans les renouvellements déjà exprimés dans cette forme ou lors de l’instauration des traitements, en chronique comme en aigu. On retrouve cette même notion dans une étude qualitative de 2014 auprès d’IMG [15]. Les internes

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paraissent craindre la réaction des patients au changement de mode de prescription mais n’hésitent pas à utiliser la DCI lors de l’introduction d’un traitement.

De même, parmi les onze classes thérapeutiques représentant les deux tiers des prescriptions en médecine générale [20], les plus prescrites en DCI par les IMG sont les antalgiques et les antipyrétiques, les anti-infectieux et les anti-ulcéreux. Ils sont le plus souvent utilisés lors de pathologies aigues, une des principales situations d’utilisation de la DCI.

Il existe également un amalgame entre la prescription en DCI et les génériques, chez les patients mais aussi chez les professionnels de santé. Plus des 2/3 des internes de cette étude déclarent faire la différence entre les deux. Mais dans la littérature médicale, même chez les médecins, la différence n’est pas toujours évidente. Le système de dénomination des génériques en France participe à cette confusion [4].

De nombreuses campagnes de dénigrement des génériques ont porté atteinte au ressenti des patients (mais aussi des médecins) concernant ce mode de prescription, ce qui retentit indirectement sur l’utilisation de la DCI. Pourtant une étude IFOP de 2013 portant sur 1003 personnes montre que finalement 69% des répondants ont confiance dans l’efficacité des génériques par rapport au princeps mais on tombe à 60% concernant leur sécurité [19].

Cette enquête montre aussi que pour 81% des patients, les médicaments génériques sont plus économiques [19]. Les internes semblent, pour moitié, sensibles à la diminution du coût de la santé. Il est vrai que prescrire en DCI devrait favoriser la délivrance de génériques. Pour se faire une idée, selon les propositions de l’Assurance Maladie de 2015, passer de 40% à 60% de prescription dans le répertoire des génériques pourrait faire économiser jusqu'à 500 millions d’euros [20]. Les IMG sont 25% à penser qu’une uniformisation du prix des médicaments aiderait à promouvoir la DCI. On retrouve là encore probablement la confusion entre DCI et générique. Prescrire en DCI ne veut pas forcément dire délivrance de générique, même si cela la favoriserait. Cela laisse juste la possibilité au pharmacien de délivrer le médicament le moins cher (souvent) ou le plus adapté (notamment sur la galénique), mais qui peut parfois être sous un nom commercial ou n’ayant pas de générique.

Une meilleure information des patients par les pouvoirs publics est également attendue. Mais les campagnes d’informations portent jusqu’à présent plutôt sur les génériques et non la DCI elle-même, contribuant à renforcer la confusion. Pour en trouver, il faut se tourner vers des organismes privés, comme la « Campagne DCI, le vrai nom du médicament », venant de l’association de la revue Prescrire, la Mutualité française et l’UFC Que Choisir, qui date déjà de 2005 (Annexe 2). La presse générale a aussi écrit des articles à l’occasion de l’obligation de prescription depuis le 1er

janvier 2015, mettant en avant les avantages. Mais leur portée est limitée. La revue Prescrire a mis aussi au point des fiches info-patients mais il faut connaitre leur existence, y avoir accès et prendre le temps pour le praticien de les transmettre ou de les expliquer. Et nous savons bien que le temps, sur une journée en médecine générale, n’est pas toujours facile à prendre, surtout s’il faut le répéter avec chaque patient. Etonnamment, le temps ne semble pas être un obstacle à l’utilisation de la DCI (seulement 36.1%) chez les internes interrogés. Pourtant, beaucoup de professionnels de santé la considèrent comme compliquée et plus longue à prescrire [15, 21]. Quand on a l’habitude de prescrire une molécule en DCI, le temps de réflexion est court et son écriture devient rapide. C’est plutôt quand on raisonne en nom de marque et qu’il faut réfléchir à la conversion en DCI, que cela demande plus de temps. On en revient donc à l’idée que les apprentissages doivent se faire en DCI.

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La revue médicale Prescrire ressort en tête des abonnements des IMG. Probablement du fait qu’il s’agit d’une revue indépendante et aussi fortement impliquée dans la promotion et l’utilisation de la DCI. Prescrire a publié des fiches à destination des patients pour les sensibiliser mais aussi de nombreux articles pour les soignants afin d’expliquer et promouvoir ce mode de prescription.

La majorité des internes trouve un intérêt aux revues médicales pour la connaissance et l’utilisation de la DCI mais ils sont peu à les considérer comme utiles pour améliorer la formation en DCI. On pouvait s’y attendre car la majorité des revues sont à destination des médecins. Il existe peu d’abonnement pour les étudiants de premier et deuxième cycle, probablement du fait que les enseignements ne permettent pas encore une vision globale de la médecine, nécessaire à leur lecture. L’accès à des publications comme Prescrire se fait peut être trop tard, quand les apprentissages sont déjà fait et les habitudes prises. Cela devient alors plus difficile de changer son mode de raisonnement.

La grande majorité des internes utilise des logiciels d’aide à la prescription (LAP) et les trouve utiles pour la DCI, notamment pendant les stages de médecine générale. Mais ils les décrivent aussi comme inadaptés et nécessitant une amélioration. Ils sont pourtant certifiés par la Haute Autorité de Santé, mais dans la charte les concernant, il est uniquement indiqué qu’ils doivent « permettre l’utilisation de la DCI » sans autre précision sur la forme [22]. Chaque concepteur reste donc libre de la présentation de leur interface de prescription, qui peut être plus ou moins aisée à utiliser. Certains logiciels ont tendance à lister tous les noms génériques connus et il est parfois difficile d’y retrouver la DCI.

Plusieurs études montrent que les médecins libéraux trouvent également que les LAP sont peu adaptés et demandent souvent plus de temps et de manipulation. L’enquête de l’UFC Que Choisir, a contrario, décrit une plus grande part de DCI sur les ordonnances informatisées [10]. On pourrait l’expliquer par une habitude prise par les prescripteurs utilisant toujours le même logiciel donc s’y sentant plus à leur aise, ou par le fait que certains sont paramétrables donc permettent de créer des raccourcis de prescriptions.

Les internes côtoient en libéral plusieurs lieux de stages, qui comprennent plusieurs cabinets donc potentiellement autant de logiciels différents. Les stages hospitaliers ne sont pas en reste puisque chaque hôpital est libre de choisir le sien. Il peut donc être difficile de bien les maitriser, afin qu’ils deviennent une aide pour l’utilisation de la DCI.

Durant les stages praticiens, la majorité des internes estime avoir été encouragé à l’utilisation de la DCI mais moins d’un tiers déclare une augmentation de ce mode de prescription. C’est pourtant la catégorie qui déclare le plus de prescription en DCI.

Etonnamment, pendant le SASPAS, 59.1% des internes pensent ne pas avoir été encouragés à l’utilisation de la DCI, ce qui se traduit majoritairement par une absence de modification de prescription.

La plus grande autonomie de ce stage, associée au manque d’habitude et de connaissance de la DCI pourraient être en cause. Cela ne parait pas venir des maîtres de stage puisqu’ils sont la principale source d’encouragement à son utilisation. Ce qui peut surprendre quand on rappelle un taux de prescription en DCI estimé à 15.1% chez les médecins généralistes en 2014 [8]. Peut-être que les incitations ne se font pas de la bonne façon, car on retrouve peu de changement d’habitude chez les internes et ils sont 68.8% à estimer qu’une meilleure promotion de la DCI pendant les stages (hospitalier et ambulatoire) pourrait favoriser cette prescription.

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Dans la thèse de Nadia SAIDI de 2014, une autre conclusion ressort. Lors du stage praticien, on retrouve une prescription majoritairement occasionnelle de la DCI. Grâce à un encouragement venant principalement de l’encadrement, 85% des internes modifiaient leurs prescriptions vers l’utilisation de plus de DCI. Concernant le SASPAS, son utilisation était fréquente pour la majorité d’entre eux et 88% annonçaient une augmentation de leur prescription en DCI. Il ressortait un lien statistiquement significatif entre la réalisation d’un SASPAS et une utilisation plus importante de la DCI [23].

Il n’y a pas d’explication évidente à ces résultats opposés. Cela pourrait venir de l’enseignement, du taux de prescription en DCI (mais la Bretagne ne parait pas plus mauvaise élève que les autres) ou d’autres facteurs qui restent à découvrir.

Le faible nombre de réponse pourrait biaiser ces résultats. Même si les semestres sont représentés de manière homogène, les effectifs des différents groupes d’internes (ceux ayant réalisé un stage chez le praticien, un SASPAS ou aucun des deux) restent bas et inégaux.

Il est probablement dû au mode de recrutement par réseau social, auquel tous ne sont pas abonnés. Il est facile de passer à coté d’une publication ou de ne pas être dans de bonne disposition pour répondre à un questionnaire et d’oublier de le faire par la suite. L’envoi par mail à toutes les promotions aurait sans doute été plus adapté mais n’a pas pu se faire. De plus, le questionnaire comprenait beaucoup d’item, ce qui a aussi pu décourager, mais il nous semblait important de comprendre les modes de prescription en DCI dans leur globalité. Il pourrait être intéressant ultérieurement de développer certains résultats par des travaux plus ciblés et en utilisant un questionnaire plus court.

Pour les internes, la DCI permettrait une indépendance vis-à-vis de l’industrie pharmaceutique. Une minorité reçoit leurs représentants mais la majorité d’entre eux admettent que cette visite influence leur prescription en nom commercial. Il n’est malheureusement plus besoin de démontrer l’efficacité des méthodes des visiteurs médicaux qui en offrant dans certains cas cadeaux de faible valeur, avantages, formations influencent inconsciemment les prescripteurs.

La thèse de Stéphanie BARON et Laurent BOURVON, de 2012, porte sur la relation entre les étudiants en médecine et l’industrie pharmaceutique. Ils démontrent que la rencontre avec les visiteurs médicaux est précoce puisque la quasi-totalité des étudiants de DCEM interrogés y ont été exposés. Chez les internes (médecine générale, spécialité et chirurgie) tous déclarent au moins un contact avec un représentant médical et près de 70% d’entre eux plus de 10 contacts. Les soirées de formation médicale, les fiches de résumé des caractéristiques du produit et les petits cadeaux sont les principaux modes de promotion. Ils sont quand même 70% à penser ne pas être influencé par ces méthodes, à l’opposé des résultats obtenus dans notre étude. En revanche, 81.7% reconnaissent que l’information fournie est souvent biaisée en faveur du produit de laboratoire [24].

Les étudiants en médecine ne sont pas formés, ni informés, de ces méthodes de ventes et de leurs conséquences. De nombreuses études se sont intéressées aux effets des visites de représentants de l’industrie pharmaceutique, mais leur portée reste limitée. Il est très difficile d’évaluer réellement leur impact sur les prescriptions médicales. Il faudrait donc agir sur le développement de l’esprit critique. Les cours de lecture critique d’articles (LCA) ont été mis en place depuis quelques années suite à son arrivée parmi les épreuves de l’Examen National Classant. Ils permettent une analyse plus rigoureuse des informations fournies et de repérer plus facilement les biais ou manque de rigueur scientifique que l’on peut observer lors d’une visite de représentant de l’industrie pharmaceutique. Mais encore faut-il prendre le temps de creuser les informations données voire de lire les études en entier.

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Il n’existe malheureusement aucun enseignement prévenant les effets inconscient d’un cadeau minime ou d’un objet sponsorisé que l’on a sous les yeux tous les jours (stylo, porte clé, post it, …). Pour améliorer la formation à la DCI, nous n’avions pas fait de proposition concernant l’industrie pharmaceutique dans le questionnaire. Mais la suppression de la visite médicale a été proposée spontanément une fois. Peut être qu’il y aurait eu plus de réponses dans ce sens si nous l’avions proposé. L’éternel débat est de savoir s’il faut tout simplement supprimer ces visites ou peut être mieux les cadrer (aucun cadeau, même de faible valeur, information contrôlée, remise systématique des études menées ou autre mesure).

Seulement 12.5% des IMG pensent que des sanctions ou incitations administratives seraient bénéfiques pour la prescription en DCI. Un intervenant extérieur venant critiquer ou imposer une façon de faire peut facilement être vécu comme intrusif.

Pourtant, en 2011, la mise en place de la Rémunération sur Objectif de Santé Publique (ROSP) a permis une évolution des pratiques médicales libérales. Jusqu’en 2015, il ressort une augmentation des prescriptions dans le répertoire générique (mais qui n’est évalué que sur 5 familles), un meilleur suivi des pathologies chronique et une amélioration de la prévention des risques iatrogéniques [25]. On ne peut que déplorer l’absence d’indicateur concernant la DCI au sein de la ROSP. Car si cela pouvait augmenter son taux d’utilisation chez les médecins libéraux, on pourrait s’attendre à une transmission plus importante aux internes par le biais des maîtres de stages mais aussi une meilleure information des patients.

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CONCLUSION

L’objectif de ce travail était d’étudier les connaissances, l’utilisation et les facteurs influençant la prescription en DCI chez les internes de médecine générale de la faculté de Rennes.

On peut dire que les internes connaissent mal ce mode de prescription. Le principe parait connu, mais ils ignorent majoritairement l’existence des segments-clés, qui pourtant la définissent. Cela doit être du au déficit d’enseignement ressenti. Les cours de pharmacologie sont dispensés de manière inégale selon les facultés et peu sont dédiés à la DCI. Pourtant, les internes reconnaissent qu’elle est plus simple à apprendre. Malgré tout, ils sont largement favorables à l’utilisation de la DCI. Ils en ressentent des avantages, comme une indépendance vis-à-vis de l’industrie pharmaceutique, une sécurisation des prescriptions par l’usage d’un langage universel et commun à tous les professionnels de santé (pour diminuer le risque de confusion), une meilleure connaissance des traitements ainsi qu’une aide à la délivrance des génériques (et donc une diminution du cout de la santé).

Les internes se servent finalement peu de la DCI, même s’ils paraissent l’utiliser plus souvent que les médecins libéraux. L’obligation de prescription ne semble pas y jouer pour beaucoup puisqu’elle est peu connue. Les stages en médecine libérale semblent avoir un rôle mitigé. Le travail au contact direct des maîtres de stage semble augmenter l’utilisation de la DCI. Mais celui en autonomie ne parait rien changer. La DCI semble être utilisé plus facilement lors de l’introduction des traitements, pour des pathologies aiguës ou chroniques, et lors des renouvellements de médicaments déjà exprimés en DCI.

Il existe d’autres facteurs que les habitudes ou la connaissance pouvant influencer son usage par les internes.

Les patients semblent être le frein principal à l’utilisation de la DCI. Mais il s’agit là d’un ressenti des internes. Il pourrait être intéressant d’explorer les raisons afin de mieux les comprendre (habitude, rejet, complexité,…) et donc de pouvoir agir sur les causes retrouvées (par des campagnes publiques, par exemple).

Les LAP sont très utilisés et paraissent aider la prescription en DCI. Mais ils restent considérés comme inadaptés et nécessitant une amélioration.

Les visiteurs médicaux liés aux industries pharmaceutiques sont peu reçus mais les internes admettent qu’ils influencent la prescription en nom commerciaux.

Pour conclure, les IMG pourraient utiliser la DCI plus fréquemment s’ils en avaient pris l’habitude dès le début de leurs études. Ils estiment qu’un apprentissage uniquement en DCI, des cours dédiés pendant toute la durée des études et une meilleure incitation pendant les stages pourraient y contribuer. Il faudrait donc repenser les enseignements. Cela demandera également un effort de la part des maîtres de stage (libéraux mais aussi hospitalier) afin d’avoir une meilleure transmission. Une meilleure information des patients serait aussi à mettre en œuvre.

Mais pourquoi ne pas espérer, avec quelques changements et d’ici quelques années, une prescription uniquement en DCI ?

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BIBLIOGRAPHIE

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ANNEXE 1 : QUESTIONNAIRE

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ANNEXE 2 : CAMPAGNE DCI, LE VRAI NOM DU MEDICAMENT.

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U.F.R. DE MEDECINE DE RENNES

GARIN Anaëlle. Connaissance, utilisation et facteurs influençant la prescription en DCI des internes de médecine générale de la faculté de Rennes.

37 feuilles, 9 tableaux, 30 cm.- Thèse : Médecine Générale ; Rennes 1; 2017 ; N°

Résumé français

Objectif : Utilisation, connaissance et facteurs influençant la prescription en Dénomination Commune Internationale chez les internes de médecine générale (IMG) de la faculté de Rennes.

Méthode : Etude transversale descriptive par questionnaire.

Résultats : 72 internes ont répondu. L’obligation de prescription en DCI depuis le 01/01/2015 est connue de seulement 54.2%. Mais 95.8% sont favorables à la DCI, pour son uniformisation et l’universalité des prescriptions (97.2%), l’indépendance vis-à-vis de l’industrie pharmaceutique (80.6%) et une meilleure connaissance des traitements (66.7%). Les principaux obstacles ressentis sont les patients (76.4%) et le manque de connaissance (69.4%). Ils sont 97.2% à en connaitre le principe mais seulement 41.7% connaissent l’existence du segment-clé, qui pourtant la défini. La formation à la DCI est insuffisante pour 88.9% des internes. Pour l’améliorer, un enseignement en DCI est attendu (81.3%), une incitation pendant les stages (68.8%) et la présence de cours dédiés pendant l’internat (64.1%) et l’externat (56.3%). Le stage praticien permet une augmentation de la DCI pour 29.5% mais le SASPAS n’induit pas de

modification des habitudes chez 72.7%. Les IMG utilisent principalement la DCI lors de renouvellement de traitement déjà exprimé ainsi (95.8%) et lors de son introduction dans les pathologies chroniques (68.1%) et aigue (56.9%). Les logiciels d’aide à la prescription sont aidants pour 73.1% même si 47.2% les trouvent inadaptés. Les visiteurs médicaux influencent la prescription en nom de marque pour 60.9% des 31.9% qui les reçoivent. Les revues médicales influenceraient 64.2% des IMG pour l’utilisation de la DCI. Conclusion : Les internes interrogés utilisent peu la DCI, principalement à cause d’un manque de connaissance, lié à un déficit d’apprentissage, et une réticence ressentie de la part des patients. Les logiciels d’aide à la prescription, les visiteurs médicaux et les revues médicales paraissent jouer un rôle modeste.

Rubrique de classement : [Exemple :] ÉPIDÉMIOLOGIE

Mots-clés : DCI, Dénomination commune internationale, Dénomination commune, Interne de médecine générale, nom commercial. Mots-clés anglais MeSH : INN, Nonproprietary Names, trade mark

JURY :

Président :

Professeur JEGO Patrick

Assesseurs :

Professeure TATTEVIN-FABLET Françoise Docteur LEMAITRE Florian

Docteur SAMZUN Jean Louis

Figure

Tableau 2 : Pourcentage de prescription actuelle en DCI
Tableau 3 : Evaluation de la DCI selon les stages de médecine libérale
Tableau 6 : Intérêts de la DCI
Tableau 9 : Propositions d’amélioration de la formation en DCI

Références

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