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Meilleure approximation polynômiale sur un compact pluri-régulier de Cn et croissance générale des fonctions entières

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Academic year: 2021

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Texte intégral

(1)

UNIVERSIT´E MOHAMMED V- AGDAL FACULTE DES SCIENCES DE RABAT

TH`

ESE

DE DOCTEUR D’ETAT ES SCIENCES

Discipline : Math´ematiques pures Sp´ecialit´e : Analyse complexe

pr´esent´ee par

Mohammed HARFAOUI

sous la direction du Pr. Mohamed EL KADIRI

Titre :

Meilleure approximation polynomiale sur un compact

plurir´

egulier de C

n

et croissance g´

en´

erale des fonctions

enti`

ere

soutenue publiquement devant le jury

Pr´esident :

A. ZOGLALT Professeur `a la Facult´e des Sciences de Rabat Examinateurs :

M. El KADIRI Professeur `a la Facult´e des Sciences de Rabat

Z. E. ABDELAL Professeur habilit´e `a la Facult´e des Sciences de Rabat M. CHADLI Professeur `a l’Ecole Normale Sup´erieure de F`es

A. NABAJI Professeur `a la Facult´e des Sciences et Techniques de Mohammedia M. CHIDAMI Professeur (invit´e)

============================================================================ Facult´e des Sciences, 4 Avenue Ibn Battouta B.P. 1014 RP, Rabat - Maroc Tel +212

(2)

Citations math´ematiques M.Harfaoui

Citations

math´ematiques

Dieu fit le nombre entier, le reste est l’oeuvre de l’Homme. Kronecker

(1823-1891)

Les hommes sont comme les chiffres, ils n’acqui`erent de valeur que

par leur position. Napol´eon Bonaparte

Faire des math´ematiques, c’est donner le mˆeme nom `a des choses diff´erentes

Comment se fait-il qu’il y ait des gens qui ne comprennent pas les math´ematiques.

Le seul objet naturel de la pens´ee math´ematique, c’est le nombre en-tier

Une th´eorie est bonn lorsqu’elle est belle

Les math´ematiciens n’´etudient pas des objets mais les relations entre

ces objets Henri Poincar´e (1854-1912)

La Math´ematique est la reine des sciences et l’Arithm´etique est la reine des math´ematiques. Carl Friedrich Gauss (1777-1855)

La vie n’est bonne qu’`a deux choses : d´ecouvrir les math´ematiques et enseigner les math´ematiques Simeon Denis Poisson (1781-1840)

La th´eorie, c’est quand on sait tout et que rien ne fonctionne. La pratique, c’est quand tout fonctionne et que personne ne sait pourquoi.

Rien n’est plus proche du vrai que le faux.

D´efinissez-moi d’abord ce que vous entendez par Dieu et je vous dirai si j’y crois.

C’est le rˆole essentiel du professeur d’´eveiller la joie de travailler et

(3)

M.Harfaoui Remerciements

REMERCIEMENTS

Cette th`ese a ´et´e effectu´ee au sein de D´epartement de Math´ematiques de la Fa-cult´e des Sciences de Rabat, sous la Direction du Professeur Mohamed EL KADIRI, Professeur `a la facult´e des Sciences de Rabat, Universit´e Mohammed V, Agdal.

Je tiens `a lui exprimer ma profonde reconnaissance, il a consacr´e `a l’encadrement de ma th`ese un temps et une disponibilit´e d’esprit consid´erables, auxquels j’ai ´et´e d’autant plus sensible que son emploi du temps est tr`es charg´e. J’ai ainsi largement pu profiter de sa grande acuit´e scientifique et de son enthousiasme ind´efectible et communicatif pour le travail de ses ´etudiants. Je lui suis donc redevable d’avoir pu faire une th`ese dans des conditions exceptionnelles.

Sa comp´etence, sa disponibilit´e et ses qualit´es humaines ont ´et´e d’une grande importance pour la d´efinition et l’orientation de cette th`ese.

J’adresse mes vifs remerciements au professeur Abdelhak ZOGLAT, Professeur `a la facult´e des Sciences de Rabat, Universit´e Mohammed V, Agdal de m’avoir fait l’honneur de pr´esider mon jury de th`ese.

Je tiens `a remercier Monsieur Zine El Abidine ABDELALI, professeur habilit´e `a l’Universit´e Mohammed V, Agdal de m’avoir honor´e par sa pr´esence parmi les membres de jury et d’avoir accept´e la tˆache ingrate de lire ma th`ese et d’´ecrire un rapport.

Tous mes remerciements vont aussi au professeur Mostapha CHADLI , Profes-seur `a l” ´Ecole Normale sup´erieure de F`es, d’avoir accept´e de faire partie du jury de cette th`ese, qu’il trouve ici l’expression de ma gratitude pour l’int´erˆet qu’il a port´e `a ma th`ese.

Mes vifs remerciements vont `a Monsieur abdellah NABAJI, professeur `a la Fa-cult´e des Sciences et Techniques de Mohammedia d’avoir accept´e de lire ma th`ese, d’en r´ediger un rapport et d’avoir accept´e d’ˆetre parmi les membres de jury. Il a ´et´e tr`es compr´ehensif.

J Je profite de cette occasion pour remercier Monsieur Mohamed CHIDAMI, mon ancien professeur `a l’Universit´e Mohammed V, Agdal. Il a ´et´e mon professeur d’Analyse en premi`ere ann´ee et de topologie en troisi`eme ann´ee. Je tiens `a le re-mercier d’avoir accept´e l’invitation pour ˆetre parmi les membres de jury, et de son accueil toujours chaleureux.

Je suis reconnaissant envers tous ceux qui ont manifest´e leur int´erˆet pour ce travail, qui ont pris de leur temps pour lire ces pages, le temps d’une remarque ou d’un commentaire, le temps de m’´ecouter.

Ma reconnaissance va aussi `a tous les enseignants qui m’ont fait partager leur passion pour les math´ematiques.

Enfin, je remercie l’ensemble des coll`egues du d´epartement de math´ematiques de la Facult´e des Sciences et Techniques de Mohammedia.

(4)

D´edicace M.Harfaoui

D´EDICACE

================================================================================

Je d´edie ce travail plus particuli`erement `a MA CH`ERE FEMME qui m’a soutenu et encourag´e `a poursuivre mon travail de recherche et pour son soutien inestimable durant toute ma vie de scolarit´e coll´egienne, secon-daire et universitaire, ainsi durant mes ann´ees de recherches.

Ce travail je le d´edie aussi au fruit de notre vie, nous enfants : Majdouline, Farid, Wafaa et Mehdi ainsi que mon beau fils Ahmed et mes petits enfants : Soundous et Mohammed Rayan.

(5)

M.Harfaoui R´esum´e la th`ese

ESUM´

E DE LA TH`

ESE

Meilleure approximation polynomiale sur un compact plurir´egulier de Cn et croissance g´en´erale des fonctions enti`eres

Cette th`ese est consacr´ee `a l’´etude de la croissance g´en´erale d’une classe plus vaste de fonctions enti`eres de plusieurs variables complexes, en termes d’ordre g´en´eral et type g´en´eral en fonction des coefficients suivant une base plus g´en´erale de polynˆomes extr´emaux associ´es `a un compact plurir´egulier de Cn.

Pour chaque r´esultat de ce travail on ´etablit tout d’abord des relations pr´ecises entre la croissance g´en´erale et les coefficients suivant cette base de polynˆomes extr´emaux.

On utilise ensuite ces r´esultats pour ´etablir des relations entre la croissance g´en´erale et le degr´e de convergence vers z´ero de l’erreur de la meilleure approximation polynomiale sur le compact plurir´egulier de Cn en terme d’approximation en norme

Lp.

.

Mots cl´es

Fonctions enti`eres, (p, q)-croissance, croissance g´en´erale, order, type, compact plurir´egulier, polynˆomes extr´emaux, meilleure approximation en norme Lp-norm.

Best Polynomial Approximation in Lp-Norm on a pluriregular

compact of Cn and generalized Growth of Entire Functions.

This thesis is devoted to the study the generalized growth of a whole broader class of functions of several variables complex, in terms of general and general type of an en-tire function with respect to the base more general polynomials extremal associated to a pluriregular compact Cn.

For each result of this work, it will be established, in the first time, a precise relationship between the generalized growth and the coefficients according to this basis of extremal polynomial.

(6)

Table de mati`eres M.Harfaoui These results are then used to establish relationships between generalized growth and the degree of convergence to zero of the error of the best polynomial approxi-mation on a compact pluriregular of Cn in terms of approximation Lp- norm.

.

Keywords

Growth, (p, q)-growth, pluriregular compact, extremal polynomial, best polyno-mial approximation in Lp− norm.

(7)

Table des mati`

eres

1 Chapitre introductif 19

1.1 Introduction . . . 19

1.2 Croissance des fonctions enti`eres . . . 19

1.2.1 Fonction enti`ere. . . 19

1.2.2 La formule int´egrale de Cauchy et in´egalit´e de Cauchy. . . 20

1.2.3 Le th´eor`eme de Liouville. . . 20

1.2.4 Croissance des fonctions enti`eres . . . 21

1.2.5 Relation entre les coefficients et la croissance . . . 23

1.2.6 L’ordre de la d´eriv´ee d’une fonction enti`ere . . . 23

1.2.7 Les fonctions enti`eres `a croissance r´eguli`ere . . . 23

1.3 Fonctions plurisouharmoniques . . . 24

1.4 Fonction potentielle et Capacit´e . . . 25

1.5 In´egalit´e de Markov . . . 27

1.6 Fonction de Green avec pˆole logarithmique `a l’infini . . . 29

1.6.1 Classe de Lelong de fonctions plurisubharmoniques. . . 29

1.6.2 Ensembles pluripolaires de Cn . . . . 30

1.6.3 Ensembles plurir´eguliers de Cn. . . . 31

2 Best polynomial approximation in Lp-norm and (p, q)-growth of entire functions 34 2.1 Introduction. . . 34

2.2 Definitions and notations . . . 37

2.3 (p, q)-growth in terms of the coefficients of the development with res-pect to extremal polynomials . . . 40

2.4 Best polynomial approximation in terms of Lp-norm. . . . 48

3 Generalized growth by means best polynomial approximation in Lp-norm 53 3.1 Introduction. . . 53

3.2 Definitions and notations . . . 55

3.3 Generalized order and coefficients of the development with respect to extremal polynomial . . . 56

(8)

Table de mati`eres M.Harfaoui

3.5 Generalized growth and coefficients of the development with respect to extremal polynomial . . . 64

3.6 Best polynomial approximation in Lp−norm. . . . 67

4 Growth of entire solutions of singular initial-value problem in

several complex variables 71 4.1 Introduction . . . 71

4.2 Auxiliary Results . . . 74

(9)

M.Harfaoui Introduction

INTRODUCTION

Dans la th´eorie du potentiel d’une variable complexe, la fonction de Green GK

associ´ee `a un compact non polaire K ⊂ C (ou plus exactement la fonction GK

la fonction de Green de la composante non born´ee du compl´ementaire de K avec pˆole `a l’infini) joue un rˆole important, car elle est `a une constante pr`es ´egale au potentiel logarithmique d’une mesure positive port´ee par K qui n’est autre que la mesure d’´equilibre de K. De plus la capacit´e de K est li´ee au comportement de GK

`a l’infini.

D’autre part, la fonction de Green GK peut s’exprimer `a l’aide des polynˆomes

d’interpolation de Lagrange associ´es `a une suite de points extr´emaux du compact

K (voir Bernstein 1912).

De ce fait la fonction de Green joue un rˆole important dans la th´eorie de l’in-terpolation et l’approximation polynˆomiale des fonctions d’une variable complexe comme le montrent les travaux de Bernstein 1912 (voir Bernstein 1912).

Dans le cas de plusieurs variables complexes la notion de points ext´emaux d’un compact K de Cn et les polynˆomes d’interpolation de Lagrange associ´es a ´et´e

intro-duite par Siciak (voir Siciak 1962) dans son important travail en terme de notion de fonction extrmale associ´ee au compact K. Ainsi il a g´en´eralis´e la fonction de Green et il a montr´e qu’elle joue un rˆole analogue dans la th´eorie de l’interpolation et de l’approximation des fonctions de plusieurs variables complexes.

Deux faits sont `a souligner : d’une part, le taux asymptotique de la meilleure ap-proximation polynomiale sur K d’une fonction enti`ere d’ordre fini est d´etermin´e par l’ordre et le type, param`etres de croissance de f , et, d’autre part, des informations sur la croissance de f , qui sont souvent donn´ees `a partir de recherches th´eoriques, ne peuvent pas ˆetre utilis´ees pour am´eliorer la vitesse de convergence pour approxi-mation polynomiale de f . L’id´ee de base dans la suite est la suivante :

Utiliser les informations `a propos de la croissance f , de modifier la fonction f de telle sorte que le f modifi´ee est la meilleure ”approximable f sur K par des polynˆomes ef que lui-mˆeme, et ensuite r´ecup´erer `a partir d’un rapprochement de ef .

Nous allons tout d’abord rappeler quelques r´esultats, obtenus par certains au-teurs dans le cas d’une variable r´eelle et une variable complexe, dont on s’est inspir´e, pour faire une ´etude plus pouss´ee dans le cas de plusieurs variables complexes et ´etablir quelques nouveaux r´esultats de ce travail de th`ese de Doctorat d’´Etat Es-Science Math´ematiques.

(10)

Introduction M.Harfaoui

Soit f (z) =

+∞

X

k=0

ak.zλk une fonction enti`ere non constante dans le plan C et soit

M(f, r) = sup© | f (z) |, | z |= r, r > 0ª. (0.0.1) Il est bien connu que la fonction r → ln(M(f, r)) est convexe et la d´ecroissante de ln(r). Pour estimer la croissance de f , la notion d’ordre, d´efini par le nombre ρ (0 ≤ ρ ≤ +∞), telle que

ρ = lim sup

r→+∞

ln ln M(f, r)

ln(r) (0.0.2)

a ´et´e d´efinie (voir [4]).

Le concept de type a ´et´e mis en place pour ´etablir la la croissance relative de deux fonctions ayant le mˆeme ordre fini non nulle. Ainsi, une fonction enti`ere, dans le plan complexe C, d’ordre ρ (0 < ρ < +∞), est dite de type σ (0 ≤ σ ≤ +∞) si

σ = lim sup

r→+∞

ln M(f, r)

. (0.0.3)

Reddy a ´etablit des relations liant l’ordre et le type classique `a l’erreur de la meilleurs d’approximation polynomiale d’une fonction enti`ere qui est une extension d’une fonction continue d´efinie sur [−1, 1]. Cette erreur a ´et´e d´efinie par :

En(f ) = inf p∈Πn

°

°f − p°°, n = 0, 1, ..., (0.0.4) o`u °°.°° est le maximum sur [−1, 1] et Πn l’ensemble des polynˆomes `a coefficients

r´eels de degr´e ≤ n et f une fonction continue sur [−1, 1] `a valeurs r´eelles. Bernstein (voir [3]) a montr´e le r´esultat suivant :

Th´eor`eme 0.0.1

f est la restriction d’une fonction enti`ere si et seulement si

lim sup n→+∞ ¡ En(f ) ¢1/n = 0. (0.0.5)

Reddy (voir [28] and [29]) a ´etabli des relations entre l’erreur de la meilleure approximation polynomiale d’une fonction f d´efinie et continue sur [−1, 1] et l’ordre et le type classique de la fonction enti`ere ef prolongement de f sur C. Il a, en effet,

´etabli le r´esultat suivant : Th´eor`eme 0.0.2

f est la restriction `a [−1, 1] d’une fonction enti`ere d’ordre ρ et de type σ ( 0 < ρ < ∞) si et seulement si lim sup n→+∞ n. ¡ En(f ) ¢1/n = (e.ρ.σ).2−ρ. (0.0.6)

(11)

M.Harfaoui Introduction

Dans son travail Reddy a consid´er´e le d´eveloppement de Taylor de suivant la base ¡zn

¢

n.

En 1972 Winiarski a donn´e une extension des ces r´esultat, il a en effet ´etabli des relation liant la croissance classique et l’erreur de la meilleure approximation associ´e `a un compact de C de capacit´e positive.

Dans son travail il a utilis´e le d´eveloppement de la fonction enti`ere suivant une base de polynˆomes ext´emaux et la notion de fonction de Green, qu’on rappelle comme suit.

Soit K un ensemble ferm´e born´e de C et soit le syst`eme de n+1 point ζ(n)¡ζ

n0, ζn1, ..., ζnn ¢ . On pose, pour j=0,1,...n, V (ζ(n)) = Y 0≤j≤k≤n | ζnj− ζnk |, (0.0.7) ∆(j)(ζ(n)) = n Y k=0,k6=j | ζnj− ζnk | . (0.0.8) D´efinition 0.0.1 Un syst`eme de point de K, η(n)¡η n0, ηn1, ..., ηnn ¢

v´erifiant les relations

1. Vn= V (η(n)) = sup ζ(n)⊂K

pV (ζ(n))

2. ∆(0)(n)) ≤ ∆(j)(n)), j = 1, ..., n.

est appel´e le neme syst`eme extr´emal de K.

Les polynˆomes L¡z, η(n)¢ = n Y k=0,k6=j z − ηnk ηnj− ηnk j = 0, 1..., n, (0.0.9)

sont appel´es les neme polynˆomes ext´emaux de Lagrange extr´emal de K, et la limite

d = d(K) = lim n→+∞ ³ ∆(0)(η(n)) ´1/n (0.0.10)

est appel´e diam`etre transfini de K.

Il est connu que (Voir [23]) : Th´eor`eme 0.0.3

(12)

Introduction M.Harfaoui

Si d(K) > 0, alors il existe une limite finie L(z) = lim

n→+∞

°

°L¡z, η(n)¢°°1/n (0.0.11)

pour tout z dans la composante non born´ee K∞ de C\K et la convergence est

uni-forme sur tout ferm´e born´ee de K. De plus L est le module d’une fonction analytique ϕ d´efinie sur K∞ par

ϕ(z) = γ.z + γ1 z + ..., kγk = 1 d(K), (0.0.12) au voisinage de l’infini. D´efinition 0.0.2 La fonction GK(z) = exp ¡

L(z)¢ est la fonction de Green de K∞ avec pˆole `a

l’infini, elle v´erifie

GK(z) ∼|{z}

| z | c(K)

D´efinition 0.0.3

Soit K un compact de C. Une suite (an)n de points de K est dite suite de points

extr´emaux de K si : n Y i=0 (an+1− ai) = sup z∈K n Y i=0 (z − ai). (0.0.13)

De la mˆeme mani`ere T. Winiarski (voir [33]) a g´en´eralis´e ce r´esultat pour une compact K du plan complexe C, de capacit´e logarithmique positif not´e c = cap(K). Th´eor`eme 0.0.4

Si K est sous-ensemble compact du plan complexe C, de capacit´e logarithmique po-sitive, alors lim k→+∞k 1 ρ k p Ek(K, f ) = c(eρσ) 1 ρ (0.0.14)

si et seulement si f est la restriction `a K d’une fonction enti`ere g d’ordre ρ (0 < ρ < +∞) et de type σ pour K.

Rappelons que cap([−1, 1]) = 1

2et la capacit´e du disque de rayon r est cap(D(O, r)) =

r.

L’auteurs a consid´er´e le d´eveloppement de f suivant la suite (Wn)n d´efinie par :

Wn(z) = j=nY j=1

(13)

M.Harfaoui Introduction o`u (ηnj)n est le n − th syst`eme points ext´emaux de K.

Tout ce qu’on vient de voir concerne les fonction enti`eres d’ordre et type clas-siques d´efinis par Boas (voir [4]).

Si f est une fonction enti`ere d’ordre infini ou nul, la d´efinition de type n’est pas valide et la croissance de tels fonctions ne peut pas ˆetre mesur´ee avec pr´ecision par le concept ci-dessus. S.K. Bajpai, O.P. Juneja et G.P. Kapoor (voir [1]) ont introduit la notion d’indice paire d’une fonction enti`ere. Ainsi, pour p ≥ q ≥ 1, ils ont d´efini

ρ(p, q) = lim sup

r→+∞

log[p](M(f, r))

log[q](r) . (0.0.15)

Il est facile de montrer que b ≤ ρ(p, q) ≤ +∞ o`u b = 0 si p > q et b = 1 si p = q. La fonction f est dite d’indice paire (p, q) si ρ(p − 1, q − 1) est fini non nulle. Le nombre ρ(p, q) est appel´e (p, q)-ordre de f .

S.K. Bajpai, O.P. Juneja and G.P. Kapoor ont aussi d´efini le concept de (p, q)-type σ(p, q), pour b < ρ(p, q) < +∞, par

σ(p, q) = lim sup r→+∞ log[p−1](M(f, r)) ³ log[q−1](r)´ρ(p,q) . (0.0.16)

Dans leurs travaux, les auteurs ont ´etabli la relation de (p, q) de croissance de f en fonction des coefficients ak dans la s´erie de Maclaurin de f dans le plan complexe

C (pour (p, q) = (2, 1), on obtient le cas classique).

Nous avons ´egalement de nombreux r´esultats en termes d’approximation poly-nomiale dans le cas classique. Soit K un compact du complexe plan C, de capacit´e logarithmique positive et f une fonction complexe d´efinie et born´ee sur K. Pour

k ∈ N on pose Ek(K, f ) = ° °f − Tk ° ° K (0.0.17)

o`u la norme°°.°°K est le maximum sur K et Tk est le k − th polynˆome de Chebytchev

de la meilleure approximation polynomiale de f sur K. Il est connu (voir [32]) que

lim

k→+∞

k

p

Ek(K, f ) = 0 (0.0.18)

si et seulement si f est la restriction `a K d’une fonction enti`ere g dans C. Ce r´esultat a ´et´e g´en´eralis´e par A.R. Reddy (voir [28] et [29]) comme suit :

lim

k→+∞

k

p

Ek(K, f ) = (ρ.e.σ)2−ρ (0.0.19)

si et seulement si f est la restriction `a K d’une fonction enti`ere g d’order ρ et de type σ pour K = [−1, 1].

(14)

Introduction M.Harfaoui Dans tout ce qui pr´ec`ede nous remarquons que les r´esultats ci-dessus montrent la d´ependance de la vitesse `a laquelle la suite ¡pk E

k(K, F )

¢

k tend vers z´ero et la

croissance de la fonction enti`ere (ordre et le type).

Dix ans apr`es T. V. Nguyen (1982) a ´etudi´e le probl`eme d’approximation poly-nomiale en norme Lp , 1 ≤ p ≤ +∞, dans le cas d’un compact K produit cart´esien

de compacts Ki, i=1,...,N, de C de capacit´e positive en introduisant la notion de

q-ordre de f d´efini par :

ρ = lim sup r→+∞ log[q]¡M(f, r) ¢ .¡log(r)¢−1, (0.0.20) avec M(f, r) = sup z∈r.∆f (r) et ∆ = {z ∈ C N : | z

i |< νi} un domaine cercl´e born´e de

centre O.

L’ordre ρ ne d´epend pas de ∆, lorsque ρ ∈]0, +∞[. On d´efinit le (∆, q)-type de

f par τ = lim sup r→+∞ log[q−1]¡M(f, r) ¢ .(r)−ρ. (0.0.21) On d´esigne par L2 P ¡

K, µ¢le sous-ensemble ferm´e de Lp¡K, µ¢ engendr´e par

l’en-semble des polynˆomes de N variables complexes. Pour f ∈ L2

P

¡

K, µ¢∩ Lp¡K, µ¢ avec p ∈ [1, +∞], pour tout entier n on d´esigne

par Pn un polynˆome de degr´e ≤ n tel que

° °f − Pn ° ° p = infP ∈Pn ° °f − P°° Lp(K,µ) (0.0.22)

et Pn d´esigne l’ensemble des polynˆomes de degr´e ≤ n.

Son r´esultat principal est : Th´eor`eme 0.0.5

Dans les deux cas suivants :

1. 2 ≤ p ≤ +∞,

2. 1 ≤ p < 2, et les ei r´eguliers pour le probl`eme de Dirichlet,

avec ei est la composante connexe infinie de Ωi = C\Ki, on a :

f est µ-presque partout la restriction `a K d’une fonction enti`eres de q-ordre ρ (ρ ∈

]0, +∞[) et de (∆, q)-type τ (τ ∈]0, +∞[) si et seulement si lim sup n→+∞ n1/ρ³°°f − P n ° ° p ´1/n = (e.ρ.τ )1/ρ q=2, (0.0.23) lim sup n→+∞ ¡ log(n)¢n1/ρ³°°f − P n ° ° p ´1/n = τ1/ρ q > 2 (0.0.24)

(15)

M.Harfaoui Introduction Pour la d´emonstration Nguyen a utilis´e le fait que tout fonction enti`ere peut ˆetre d´eveloppable suivant la base de polynˆomes ext´emaux de leja

Lα(z) = Lα(z1, z2, ..., zN) = j=NY j=1 Lj αj(zj), α = (α1, z2, ..., αN), (0.0.25) avec K = K1 × K2... × K2, ¡ Lj αj ¢

j suite de polynˆomes extr´emaux de Leja associ´e

`a Kj, puisque

¡

¢

α∈NN est une base de H

¡

CN¢ l’espace des fonctions enti`eres sur

CN (voir [23]).

Dans ce travail de th`ese de doctorat d’´Etat Es-Science Math´ematiques qui pr´esente les recherches que j’ai men´ees `a la Facult´e des Sciences de Rabat et qui a fait l’ob-jet de quatres articles publi´es dans des journaux internationaux, on va donner des extensions et des g´en´eralisations de tous les r´esultats pr´ec´edents en terme d’une nou-velle croissance, dite croissance g´en´erale d’une fonction enti`ere de plusieurs variables complexes d´evelopp´ee suivant une base g´en´erale de polynˆomes exrt´emaux associ´ee `a un compact quelconque de Cn v´erifiant certaines conditions. Ces premiers r´esultats

seront utilis´es pour ´etudier la rapidit´e de convergence de l’erreur de la meilleure approximation associ´ee `a ce compact en fonction de la croissance g´en´erale.

Soit K un compact polynomialement convexe de Cn. Oka-Weil (voir [16], Th.2.7.7,

p.55) a ´etabli le th´eor`eme d’approximation suivant : Th´eor`eme 0.0.6

If K is a polynomially convex compact set in Cn, then every function that is

ho-lomorphic on an open neighborhood of K can be approximated uniformly on K by (holomorphic) polynomials.

Le th´eor`eme de Bernstein-Walsh pr´ecise le degr´e d’approximation d’une fonction

f holomorphe au voisinage de K au sens de Tchebytcheff. C’est-`a-dire si on d´efinit

l’erreur d’approximation par :

En(f, K) = inf ©° °f − P°°; P ∈ Pn ¡ Cn¢ª K, n = 0, 1, ..., (0.0.26)

o`u °°.°° est le maximum sur K et Pn

¡

Cn¢ l’ensemble des polynˆomes `a coefficients

r´eels de degr´e au plus n, alors cette erreur d´ecroˆıt vers 0 au moins aussi vite qu’une suite g´eom´etrique de raison inf´erieure `a un.

De fa¸con plus pr´ecise, lorsque K est plurir´egulier (L-r´egulier) la suite g´eom´etrique optimale a pour raison 1

r (r > 1) o`u r est le niveau du plus grand domaine

r = {z ∈ Cn : exp

¡

VK(z)

¢

< r} (0.0.27)

sur lequel f est holomorphe.

VK est la fonction extr´emale associ´ee `a K, elle continue puisque K est

(16)

Introduction M.Harfaoui Il est bien connu que la borne inf´erieure, dans la relation 0.0.26, est atteinte dans l’erreur d’approximation pour au moins un polynˆome dit de Tchebytcheff de la meilleure approximation de f sur K d’ordre n. Il est en g´en´eral difficile de construire ces polynˆomes.

Cependant Zeriahi (voir [34]) a montr´e qu’il est possible de construire des op´erateurs lin´eaires pour la meilleure approximation sur K pour les fonctions holomorphes au voisinage de Ωr de telle sorte que l’erreur d’approximation soit contrˆol´ee par une

quantit´e de la forme

c(r, θ)kf k

rn

, (0.0.28)

o`u c(r, θ) ne d´epend que de r > 1 et θ > 1.

Cela veut dire que l’erreur d´ecroˆıt vers 0 comme 1

rn uniform´ement en f . La

nouveaut´e r´eside dans le fait que la m´ethode de Zeriahi permet de pr´eciser le com-portement asymptotique de la constante c(r, θ) lorsque r tend vers +∞. Il a montr´e que c(r, θ) est `a croissance polynomiale en r.

Cette majoration permet de donner des estimations pr´ecises sur sur les coeffi-cients d’une fonction enti`ere par rapport `a une base polynomiale orthogonale sur K pour une mesure convenable.

Dans ce travail on utilise ces estimations pour le calcul de la croissance g´en´erale d’une fonction enti`ere `a l’aide de ses coefficients selon la base consid´er´ee.

Ensuite on utilise ces formules pour donner une extension `a plusieurs variables d’un th´eor`eme de type Bernstein liant la croissance d’une fonction enti`ere `a sa meilleure approximation polynomiale sur K.

Ce genre de r´esultats a d´ej`a fait l’objet de quelques travaux , notamment ceux de Nguyen (voir [27]), Reddy (voir [29]) et Winiarski (voir [33]).

Ce travail de th`ese est constitu´e, en plus d’un chapitre introductif, de trois cha-pitres correspondants `a quatres articles publi´es dans des journaux internationaux, que j’ai choisis de pr´esenter dans l’ordre d’importance et pas dans l’ordre chronolo-gique de leur r´ealisation.

Dans chapitre introductif on rappelle quelques d´efinitions et quelques in´egalit´es qui seront fort utiles dans tout le travail.

Un deuxi`eme chapitre o`u on a donn´e les premiers r´esultats de cette Th`ese. C’est l’´etude de le meilleure approximation polynomiale en norme Lp et (p, q)-croissance

des fonctions enti`eres dans Cn.

Dans ce deuxi`eme chapitre on a g´en´eralis´e des travaux de Reddy (1970) dans le cas de plusieurs variables complexes et un compact de Cn au lieu de du

com-pact [−1, 1] de R, en utilisant les mˆemes d´efinitions de la croissances des fonctions enti`eres (le (p, q)-ordre et le (p, q)-type) associ´ees aux fonctions x 7→ log[p](x) =

log¡log[p−1]¢(x) et x 7→ log[q](x), pour (p, q) ∈ N2. Rappelons que ces d´efinitions

ont ´et´e introduites pour r´esoudre le probl`eme des fonctions enti`eres de croissance classique, l’ordre et le type qui sont nuls ou infinis. Dans ce travail on a g´en´eralis´e

(17)

M.Harfaoui Introduction aussi la notion de meilleure approximation polynomiale dans un cadre g´en´eral en consid´erant l’approximation norme Lp‘.

On a ´etabli, en effet, dans ce chapitre des relations pr´ecises liant la (p, q)-croissance d’une fonction enti`ere par rapport `a l’ensemble

r =

n

exp(VK) < r

o

(0.0.29) et les coefficients de fonction enti`ere f sur Cn dans le d´eveloppement par rapport `a

la suite de polynˆomes extr´emaux.

La (p, q)-croissance d’une fonction enti`ere est d´efinie par (K, p, q) -ordre et le (K, p, q) type f .

On a utilis´e ensuite ces r´esultats pour d´emontrer les r´esultats principaux de cette section concernant la relation liant la (p, q)-croissance et la meilleure approximation polynomiale en norme Lp.

On a g´en´eralis´e ainsi les ´etudes faites par A.R. Reddy (voir [28] et [29]) et T.Winiarski (voir [33]), en terme d’approximation polynomiale en norme Lppour un

compact de Cn satisfaisant certaines propri´et´es qui seront d´efinis ult´erieurement.

Nous allons donc ´etablir une relation entre la vitesse `a laquelle ¡Πpk(K, f )¢1/k, pour k ∈ N, tend vers z´ero en terme de meilleure approximation par rapport `a la norme Lp-norme, et la croissance g´en´eralis´ee des fonctions enti`eres de plusieurs

complexes variables pour un sous-ensemble compact K de Cn, o`u K est un compact

bien choisi et πpK(K, f ) = inf° °f − P ° ° ° Lp(K,µ); P ∈ Pk(C n)o, (0.0.30)

o`u Pk(Cn) est la famille de polynˆomes de degr´e ≤ k et µ une mesure bien choisie (la

mesure d’´equilibre µ = (ddcV

K)n associ´e `a un compact K L-r´eguliers ) (voir [34]) et

Lp(K, µ), p ≥ 1, est la classe de toutes les fonctions telles que :

° ° °f ° ° ° Lp(K,µ)= ³ Z K | f |p ´1/p < ∞. (0.0.31)

Dans ce travail nous allons donner la g´en´eralisation de ces r´esultats dans Cn, en

rempla¸cant le cercle {z ∈ C; |z| = R} par l’ensemble {z ∈ Cn, exp(V

K(z)) < r}, o`u

VK est la fonction extr´emale du Siciak de K un compact de Cn v´erifiant certaines

propri´et´es (voir [30] et [31]), et en utilisant le d´eveloppement de f par rapport `a la suite

³

Ak

´

k∈N construite par A. Zeriahi (voir [35]).

Rappelons que dans le travail de T. Winiarski (voir [33]) l’auteur a utilis´e l’in´egalit´e de Cauchy. Dans notre travail, nous rempla¸cons cette l’in´egalit´e par une in´egalit´e donn´ee par A. Zeriahi (voir [35]).

Dans le troisi`eme chapitre, on a g´en´eralis´e la d´efinition d’ordre et type, en intro-duisant des fonctions α et β.

On donne ainsi des d´efinitions plus g´en´erales de la croissance en repla¸cant les fonctions x → log[p](x) = log¡log[p−1]¢(x) et x →= log[q](x) par des fonctions α et α v´erifiant certaines conditions, et on a donn´e la croissance g´en´erale en fonction

(18)

Introduction M.Harfaoui des coefficients dans la base des polynˆomes ext´emaux introduite par Zeriahi (Voir Zeriahi 1987). Ces r´esultats ont ´et´e utilis´es pour ´etudier la meilleure approximation polynomiale en termes de norme Lp.

Dans ce chapitre on ´etablit des relations liant cette croissance g´en´erale aux coef-ficients suivant la base de polynˆomes extr´emaux qu’on a utilis´e ensuite pour ´etudier la meilleure approximation polynomiale en norme Lp.

Ce chapitre est alors une extension du deuxi`eme chapitre en consid´erant la crois-sance g´en´erale associ´ee aux fonctions α et β (l’ordre g´en´eral et le type g´en´eral) et la meilleure approximation polynomiale.

Ces r´esultat g´en´eralisent ainsi les travaux de Winaiarski (1970) concernant la croissance classique et la meilleure approximation dans le cas d’un compact K de C, les r´esultats de A. R. Reddy pour le compact [−1, 1] de R en terme de meilleure approximation en norme Sup´erieure sur le compact. Aussi on g´en´eralise les r´esultats de T. V. Nguyen.

Dans le dernier chapitre , on caract´erise la croissance usuelle en terme d’ordre, et type puis l’ordre inf´erieur, et type inf´erieur d’une fonction enti`ere solution `a une classe de probl`emes initiale de valeurs singuli`eres, en termes de multinomiales pour

(19)

Chapitre 1

Chapitre introductif

1.1

Introduction

Dans ce premier chapitre on va rappeler quelques d´efinitions de base dont aura besoin dans tout notre travail `a savoir, la fonction enti`ere, la croissance en terme d’ordre et type classique introduit par Boas (1962), la capacit´e d’un ensemble, la fonction de Green, ensemble plurir´egulier...,

On rappelle aussi quelques in´egalit´es importantes, qu’on pr´ecisera ult´erieurement, dont on aura besoin pour toutes les d´emonstrations des r´esultats de notre travail, `a savoir, les in´egalit´es de Cauchy, les in´egalit´es de Bernstein-Walsh et l’in´egalit´e de Markov.

1.2

Croissance des fonctions enti`

eres

1.2.1

Fonction enti`

ere.

Soit f une fonction analytique complexe holomorphe en z. Elle est d´eveloppable en s´erie enti`ere autour du point z selon la formule de Taylor-MacLaurin

f (s) =

X

n=0

an(s − z)n. (1.2.1)

La th´eorie des s´eries enti`eres montre que la s´erie pr´ec´edente converge absolument et uniform´ement dans le disque ouvert de centre z et de rayon R donn´e par la formule de Cauchy-Hadamard

1

R = lim supn→∞

(20)

Croissance des fonctions enti`eres M.Harfaoui Le principal r´esultat de la th´eorie des fonctions analytiques complexes est que le rayon de convergence est d´etermin´e par la distance R entre le point z et la singularit´e la plus proche.

D´efinition 1.2.1

On dit qu’une fonction analytique complexe est enti`ere lorsqu’elle est d´efinie sur le plan complexe tout entier et holomorphe en chaque point. Elle ne pr´esente donc que le point `a l’infini pour seule singularit´e.

Rappelons qu’une fonction holomorphe en un point y est ind´efiniment d´erivable.

Soit f une fonction enti`ere. Comme toute fonction analytique holomorphe en un point, elle est d´eveloppable en s´erie enti`ere convergente de la forme :

f (z) =X

n≥0

anzn, (1.2.3)

et comme elle n’a d’autre singularit´e que le point `a l’infini, le rayon de conver-gence est infini. Autrement dit, la s´erie converge quelle que soit la valeur de z. On a donc

lim sup

n→+∞

| an |1/n= 0. (1.2.4)

Et il en est de mˆeme de chacune de ses d´eriv´ees qui sont enti`eres ´egalement.

1.2.2

La formule int´

egrale de Cauchy et in´

egalit´

e de Cauchy.

f (z) = 1 2iπ Z γ f (s) s − zds. (1.2.5) an = f(n)(z) n! = 1 2iπ Z γ f (s) (s − z)nds. (1.2.6)

Dans les deux cas γ est un chemin ferm´e (un lacet) sans boucle entourant z. Dans la formule int´egrale donnant les coefficients, en appelant Mf(R) le

maxi-mum du module de la fonction sur le disque de centre z et de rayon R, une majoration simple donne les inestimables in´egalit´es de Cauchy

| an|≤

Mf(R)

Rn . (1.2.7)

1.2.3

Le th´

eor`

eme de Liouville.

Un r´esultat important sur les fonctions enti`eres est le th´eor`eme de Liouville : Th´eor`eme 1.2.1 (Th´eor`eme de Liouville)

(21)

M.Harfaoui Croissance des fonctions enti`eres

1.2.4

Croissance des fonctions enti`

eres

Soit f une fonction analytique complexe holomorphe en z. On pose

Mf(r) = max

|z|=r |f (z)|.

La fonction r → Mf(r) = max|z|=r|f (z)| croˆıt monotonement, par suite du

principe du maximum. Et, en corollaire du th´eor`eme de Liouville, elle n’est pas born´ee pour les fonctions enti`eres non constantes. Elle est appel´ee module maximum de la fonction f .

La fonction r → ln Mf(r) est une fonction convexe de ln(r). Cette fonction est

continue et analytique par intervalles.

En cons´equence de la convexit´e, r → ln(Mf(r)) admet une d´eriv´ee `a droite et

`a gauche. Elles sont croissantes. Il existe une fonction v(t) croissante (mais pas n´ecessairement continue) telle que :

ln(Mf(r)) = ln(Mf(1)) +

Z r

1

v(u)du

u . (1.2.8)

Par suite du th´eor`eme fondamental de l’alg`ebre, un polynˆome de degr´e n admet

n racines dans C. Donc, plus un polynˆome admet de z´eros, plus il croˆıt rapidement.

Ceci est aussi le cas des fonctions enti`eres mais d’une mani`ere plus complexe. La re-lation entre la croissance des fonctions enti`eres et la r´epartition de ses z´eros constitue l’un des th`emes principaux de la th´eorie de ces fonctions.

Si pour une valeur quelconque λ,

lim

r→+∞

Mf(r)

, (1.2.9)

la fonction f est un polynˆome de degr´e au plus ´egal `a λ.

Lorsque l’´egalit´e pr´ec´edente n’a lieu pour aucune valeur de λ, on compare la croissance de Mf(r) `a exp(rk). Si l’on a, `a partir d’une valeur r0 de r, l’in´egalit´e

Mf(r) < exp(rk), (1.2.10)

on dit que la fonction est d’ordre fini. L’ordre (sup´erieur) de croissance de f est donn´e par la formule

ρ = ρf = lim sup r→+∞

ln ln(Mf(r))

ln(r) . (1.2.11)

Une fonction enti`ere f est dite de type exponentiel s’il existe une constante C telle que que, pour |z| tendant vers l’infini, on a

(22)

Croissance des fonctions enti`eres M.Harfaoui La borne inf´erieure des constantes C qui conviennent s’appelle le type de la fonc-tion. Par exemple, les fonctions x → exp(x) et x → sin(x) sont de type exponentiel ´egal `a 1.

ˆ

Etre de type exponentiel est la plus petite croissance possible pour |f (z)| lorsque

f est une fonction enti`ere non polynomiale. On peut d´emontrer de nombreux r´esultats

sur les fonctions enti`eres de type exponentiel, par exemple sur la croissance de leurs coefficients (`a partir des in´egalit´es de Cauchy) ou sur leurs z´eros.

On distingue, parmi les fonctions enti`eres de mˆeme ordre ρ, les fonctions de type

σf d´efini par la formule

σf = lim sup r→+∞

ln(Mf(r))

. (1.2.13)

Selon la valeur de σf, on distingue le type minimal (σf = 0), normal (0 < σf <

+∞) ou maximal (σf = +∞).

On montre les r´esultats suivants : 1. ρf +g ≤ max(ρf, ρg)

2. ρf.g ≤ max(ρf, ρg)

3. σf +g ≤ max(σf, σg)

4. σf.g ≤ σf + σg

Exemple 1.2.4.1

1. La fonction z → exp(z) est d’ordre 1 ainsi que les fonctions z → cos(z) et z → sin(z). 2. La fonction de Mittag-Leffler f (z) = +∞ X n=0 zn Γ¡1 + n/ρ¢ et la fonction f (z) = +∞ X n=0 ³ z n1/ρ ´n , sont d’ordre ρ.

3. Si P est un polynˆome de degr´e k de C, la fonction f (z) = exp¡P (z)¢ est enti`ere et son ordre est k.

(23)

M.Harfaoui Croissance des fonctions enti`eres

1.2.5

Relation entre les coefficients et la croissance

Si la fonction enti`ere est telle que

f (z) =X

n≥0

anzn et que Mf(r) ≤ eA.r

k

(1.2.14)

pour r suffisamment grand, alors on a : | an |≤

³eAk

n

´n/k

, pour n suffisamment grand. R´eciproquement, si l’on a | an |≤

³eAk

n

´n/k

pour n suffisamment grand, alors, pour tout ² > 0,

Mf(r) ≤ e(A+²).r

k

(1.2.15) pour r suffisamment grand. De ce r´esultat on d´eduit l’ordre de la fonction enti`ere est d´etermin´e par la formule

ρf = lim sup r→+∞

n ln(n) − ln(an)

. (1.2.16)

Le type de la fonction enti`ere est d´etermin´e par la formule

σf =

1

ρ.elim supr→+∞ n(| an |)

n/ρ. (1.2.17)

1.2.6

L’ordre de la d´

eriv´

ee d’une fonction enti`

ere

L’ordre de la d´eriv´ee d’une fonction enti`ere est ´egal `a l’ordre de cette fonction. Et, comme une fonction enti`ere est ind´efiniment d´erivable, il en est de mˆeme de toutes ses d´eriv´ees.

1.2.7

Les fonctions enti`

eres `

a croissance r´

eguli`

ere

Dans ses ´etudes sur les fonctions enti`eres, ´Emile Borel a d´efini les fonctions enti`eres `a croissance r´eguli`ere en supposant que l’ordre de la fonction enti`ere est

lim

r→∞

ln ln(M(r))

ln(r) . (1.2.18)

Une condition n´ecessaire et suffisante pour qu’une fonction enti`ere d’ordre ρ soit une fonction `a croissance r´eguli`ere est

|an|1/n < n−1/(ρ+²) (1.2.19)

pour tout entier n assez grand et tout ² > 0 et qu’il existe une suite d’entiers np

(24)

Fonctions plurisouharmoniques M.Harfaoui lim n→∞ np+1 np = 1. (1.2.20) et pour laquelle on a |anp| 1/np > n−1/(ρ+²p) p (1.2.21) avec lim n→∞²p = 0. (1.2.22)

La formule de Jensen et l’exposant de convergence des z´eros Cette formule est fondamentale dans la suite de la th´eorie, mˆeme si elle n’intervient pas explicitement. On la d´emontre par exemple par l’emploi de la formule de Green.

1.3

Fonctions plurisouharmoniques

En math´ematiques, une fonction sous-harmonique est une fonction d´efinie sur un domaine du plan complexe et `a valeurs r´eelles v´erifiant certaines conditions d’har-monicit´e plus faibles que celles v´erifi´ees par les fonctions harmoniques. C’est une notion introduite en analyse harmonique pour r´esoudre le probl`eme fondamental dit probl`eme de Dirichlet ; la r´esolution de ce probl`eme utilisant les fonctions sous-harmoniques est appel´ee m´ethode de Perron.

D´efinition 1.3.1 Soit Ω un ouvert de C . Une fonction u : Ω → [−∞, +∞[ est dite sous-harmonique dans Ω si elle v´erifie les deux propri´et´es suivantes :

u est continue.

u poss`ede la propri´et´e de sous-moyenne locale : pour tout point z0 ∈ Ω , on peut

trouver r0 > 0 tel que :

u(z0) ≤ Z 0 u(z0+ reit) dt 2π,

pour tout r < r0 . Parfois, on trouve une autre d´efinition imposant que la fonction

u soit semi-continue sup´erieurement.

On note P SH³Ω´ l’ensemble des fonctions pluri-souharmoniques sur U.

Les fonctions sous-harmoniques v´erifient les propri´et´es importantes suivantes : 1. Le principe du maximum : si U est un ouvert born´e, si f est sous-harmonique

dans U et continue sur sa fermeture, alors

∀ z ∈ U : f (z) ≤ sup

w∈∂U

(25)

M.Harfaoui Fonction potentielle et capacit´e 2. la propri´et´e du majorant harmonique : une fonction f d´efinie sur l’ouvert U

est sous-harmonique si et seulement si, pour tout compact K inclus dans U, pour toute fonction h : K− > R continue sur K, harmonique dans l’int´erieur de K, et telle que sur le bord de K, alors dans K tout entier. Ceci justifie la terminologie ”harmonique”, et prouve ´egalement qu’une fonction sous-harmonique f d´efinie sur U v´erifie la propri´et´e de la sous-moyenne globale : pour tout a de U et tout r > 0 tel que le disque D(a, r) est contenu dans U, alors f (a) ≤ 1 Z 0 f (a + reiθdθ.

De plus, signalons qu’une fonction f de classe C2 sur U est sous-harmonique

dans U si et seulement si ∆f ≥ 0 ≥.

Les fonctions sous-harmoniques sont parfois d´efinies comme ´etant semi-continues sup´erieurement, et non continues.

Th´eor`eme 1.3.1

Soit Ω un ouvrt de Cn. Une fonction u : Ω :→ [−∞; +∞[ d´efinie sur l’ouvert Ω

est plurisousharmonique si et seulement si : (i) u est semi-continue sup´erieurement ;

(ii) pour toute droite (affine) complexe L ⊂ Cn,u

L∩Ω est sous-harmonique sur

uL∩Ω.

Exemple 1.3.0.1

Si f est holomorphe, log¡| f | ¢ est pluri-sousharmonique,

si ϕ est convexe croissante et u pluri-sousharmonique, ϕou est pluri-sousharmonique, et, en particulier, si f est holomorphe dans Ω, pour tout p > 0, | f |p est

pluri-sousharmonique.

1.4

Fonction potentielle et Capacit´

e

La th´eorie du potentiel est une branche des math´ematiques qui s’est d´evelopp´ee `a partir de la notion physique de potentiel newtonien introduite par Poisson pour les besoins de la m´ecanique newtonienne.

Elle concerne l’´etude de l’op´erateur laplacien et notamment des fonctions har-moniques et sous harhar-moniques. Dans le plan complexe par exemple, cette th´eorie commence par l’´etude de la fonction potentiel et de son ´energie d´efinies de la mani`ere suivante :

Soit µ une mesure de Borel finie `a support compact dans C. Le potentiel associ´e est d´efini sur C par

(26)

Fonction potentielle et capacit´e M.Harfaoui

pµ(z) =

Z

log | z − w | dµ(w). (1.4.1)

L’´energie I(µ) de µ est d´efinie comme ´etant la somme des potentiels :

I(µ) =

Z Z

log | z − w | dµ(w)dµ(z). (1.4.2) Le potentiel est un exemple simple de fonction sous harmonique. Un th´eor`eme de repr´esentation de Riesz nous dit que sous certaines conditions tr`es simples, les fonctions sous harmoniques sont les fonctions potentielles, modulo l’ensemble des fonctions harmoniques. Cette remarque donne donc tout son int´erˆet `a l’´etude des fonctions potentielles.

La capacit´e est une fonction agissant sur les ensembles. Elle est `a la th´eorie du potentiel, ce que la mesure est `a la th´eorie de la mesure. Elle permet en quelque sorte de mesurer la taille d’un ensemble, au sens de la th´eorie du potentiel. Elle apparaˆıt naturellement dans plusieurs domaines des math´ematiques, notamment en th´eorie de l’approximation ou en analyse complexe.

D´efinition 1.4.1

Si K est un sous ensemble de C, sa capacit´e est d´efinie par c(K) = sup

µ e

I(µ), (1.4.3)

le sup ´etant pris sur toutes les mesures de probabilit´e de Borel.

On peut modifier l´eg`erement la d´efinition du potentiel, en rempla¸cant la distance euclidienne par la pseudo-distance hyperbolique, dans le cas o`u est un sous ensemble du disque unit´e, ou par la distance sph´erique, dans le cas o`u est un sous ensemble de la sph`ere de Riemann. Cela fournira alors de nouvelles capacit´es, respectivement la capacit´e hyperbolique et la capacit´e sph´erique ou elliptique de K.

Un ensemble est dit polaire s’il est de capacit´e nulle. On peut montrer qu’un sous ensemble du disque unit´e est polaire si et seulement s’il est polaire relativement aux capacit´es hyperbolique et elliptique.

Un ensemble polaire est n´ecessairement de mesure de Lebesgue nulle. Les en-sembles polaires et de mesure de Lebesgue nulle sont totalement discontinus. On peut voir que la r´eciproque `a ces deux assertions est fausse. L’ensemble triadique de Cantor est totalement discontinu et de mesure nulle, mais n’est pas de capacit´e nulle.

La capacit´e est relativement difficile `a manipuler et `a ´etudier, du fait qu’elle n’est ni additive, ni sous ou sur additive.

Il est connu que si u est une fonction pluri-souharmonique sur un ouvert Ω et localement born´ee, alors (ddcu)n est une mesure de Borel positive sur Ω.

(27)

M.Harfaoui In´egalit´e de Markov D´efinition 1.4.2

Si Ω est fortement pseudoconvexe, born´ee sur Cn, alors la capacit´e d’un compact

K de Ω donn´ee par : C(K, Ω) = sup{

Z

K

(ddcu)n : u pshsurΩ, 0 < u < 1}.

1.5

In´

egalit´

e de Markov

L’in´egalit´e de Markov joue un rˆole important en th´eorie constructive de fonctions. Dans les deux derni`eres d´ecennies, on a d´evelopp´e sa th´eorie multidimensionnelle.

En 1889, Andrei Andreievitch Markov a r´epondu `a une question pos´ee deux ans plus tˆot par Mendeleev en montrant que, pour tout polynˆome p ∈ C[x] , on a

| P0(x) |≤ (degP )2 k P k

[−1,1], pour x ∈ [−1, 1], (1.5.1)

o`u k p kI= supI | p(x) |. Ce r´esultat est optimal puisque, pour les polynˆomes de

Tchebyschev

Tk(x) = cos

¡

k. arccos(x)¢, x ∈ [1, 1], k = 1, 2, ..., (1.5.2) on a k Tkk[−1,1]= 1 et | T n(±1) |= n2.

L’in´egalit´e de Markov a ´et´e le point de d´epart d’une ´enorme litt´erature. En effet, elle a de nombreuses applications en analyse et en physique.

Pour des d´etails on peut se reporter ‘a l’ouvrage de Rahman et Schmeisser (Q. I.

Rahman and G. Schmeisser, Analytic Theory of Polynomials, London-Mathematical Society Monographs. New Series, vol. 26, The Clarendon Press, Oxford University Press, Oxford, 2002.).

La th´eorie correspondante en plusieurs variables est relativement nouvelle : avant 1980, toutes les extensions connues de l’in´egalit´e de Markov, dans la pratique, concer-naient uniquement des ensembles compacts, convexes et d’int´erieur non vide de Rn (voir, e.g., Baouendi-Goulaouic). Le principal obstacle ‘a l’´etude des cas plus

g´en´eraux provenait de l’existence, dans Rn, d’ensembles `a points n’admettant

au-cune extension multidimensionnelle de l’in´egalit´e de Markov. Cette remarque est due `a Zerner (M. Zerner, D´eveloppement en s´eries de polynˆomes orthonor-maux des fonctions ind´efiniment diff´erentiables, Comptes Rendus de l’Acad´emie des Sciences. S´erie I. Math´ematique 268 (1969), 218-220.).

Exemple 1.1.

On pose E = {(x, y) ∈ R2 : 0 < y ≤ exp(−1/x), 0 < x ≤ 1} ∪ {(0, 0)} et

Pk(x, y) = y(1 − x)k pour k = 1, 2, ....

On a donc degPk = k + 1, et k

∂Pk

∂y kE= 1, tandis que k Pk kE< exp(−

(28)

Fonction de Green avec pˆole logarithmique `a l’infini M.Harfaoui Par cons´equent, il n’existe pas de constantes M > 0 et r > 0 telles qu’on ait, pour tout k,

k ∂Pk

∂y kE≤ M(k + 1)

r k P

k kE (1.5.3)

Il est alors naturel de chercher les parties de Rn pour lesquelles il est possible d’´etablir des majorations de l’exemple 1.1. On est ainsi ramen´e `a la d´efinition sui-vante.

D´efinition 1.5.1

On dira qu’une partie compacte de Rnadmet (ou pr´eserve) l’in´egalit´e de Markov,

ou bien qu’elle est markovienne, s’il existe des constantes M > 0 et r > 0 telles que, pour tout polynˆome P ∈ R[x1, ..., xn], on ait

k−→∇¡P¢kE≤ M(deg(P ))r k P kE (1.5.4) k−→∇¡P¢kE≤ M(deg(P ))r k P kE, (1.5.5) o`u −→∇¡P¢=³ ∂P ∂x1 , ∂P ∂x2 , ..., ∂P ∂xn ´ .

Une th´eorie satisfaisante de l’in´egalit´e de Markov en plusieurs variables, abordant en particulier le cas d’ensembles `a pointes, a ´et´e d´evelopp´ee dans les derni`eres deux d´ecennies par Pawucki, Plesniak, Goetgheluck, Baran, Bials-Cie¨yz, Jonsson, Bos, Levenberg, Milman, Taylor, Goncharov, Totik et autres. Donnons ici un exemple d’un compact markovien de Rn `a pointes, dˆu `a Goetgheluck (P. Goetgheluck,

In´egalit´e de Markov dans les ensembles effil´es, Journal of Approxima-tion Theory 30 (1980), no. 2, 149-154.).

Th´eor`eme 1.5.1

Soit, pour k ≥ 1,

Ek = {(x, y) ∈ R2 : 0 ≤ y ≤ xk, 0 ≤ x ≤ 1}. (1.5.6)

Alors l’ensemble Ek est markovien, pour l’exposant r = 2k. De plus, la valeur 2k est

optimale.

L’ensemble Ek, d´efini ci-dessus, est un sous-ensemble semi-analytique de R2.

On peut alors se demander si toute partie semi-analytique (plus g´en´eral, sous-analytique) de R2 admet une in´egalit´e de Markov. La r´eponse `a cette question est

fournie par la th´eorie de Pawucki-Pl´esniak pr´esent´ee ci-dessous, dont le point de d´epart ´etait l’exemple de Goetgheluck.

(29)

M.Harfaoui1.6. FONCTION DE GREEN AVEC P ˆOLE LOGARITHMIQUE `A L’INFINI

1.6

Fonction de Green avec pˆ

ole logarithmique `

a

l’infini

L’approximation d’une fonction donn´ee par une autre, plus simple, est un outil tr`es efficace et r´epandu dans les math´ematiques appliqu´ees.

La fonction de Siciak ´etablit un lien important entre l’approximation polynomiale `a plusieurs variables et de la th´eorie pluripotentielle. Elle donne de nombreuses applications dans l’analyse complexe et r´eelle.

1.6.1

Classe de Lelong de fonctions plurisubharmoniques.

Si on pose

L

³

Cn´= {u ∈ P SH³Cn´: u(z) ≤ ln(1+ | z |) + O(1); quand z → ∞, } (1.6.1)

Cette classe de fonctions est appel´ee : classe de Lelong de fonctions plurisoushar-moniques `a croissance logarithmique `a l’infini ou fonctions `a crissance minimale.

Il est bien connu que

VK(z) = sup

n

u(z) : u ∈ L³Cn´; u ≤ 0 sur K}. (1.6.2)

Si K est nonpluripolaire (i.e il n’existe pas de fonction plurisousharmonique u telle que K ⊂ {u(z) = −∞}, alors la fonction plurisousharmonique

V∗

K(z) = lim sup

w→z VK(w) (1.6.3)

est la seule fonction dans L ³

Cn´ qui s’annule sur K sauf peut-ˆetre pour un

sous-ensemble pluripolaire et satisfait `a l’´equation de Monge-Amp`ere complexe ¡

ddcVK¢n= 0, dans Cn\ K (1.6.4) (Bedford et Taylor 1982)(voir [2]).

Cette fonction est appel´ee : fonction extremale de Siciak. Elle est un ´equivalent multidimensionnel de la fonction de Green classique pour C\ bK, o`u bK d´esigne

l’en-veloppe polynomiale de K. Si V∗

K est r´egularis´ee alors :

1. ou bien V∗ K ≡ −∞, 2. ou bien V∗ K ∈ L ³ Cn´et v´erifie la ra relation L+ : (a) ln(1+ | z |) − C1 ≤ VK∗(z) ≤ ln(1+ | z |) − C2, (b) V∗ K = 0 sur K , ¡ddcV K ¢n = 0 sur Cn\ K

(30)

Ensembles pluripolaires M.Harfaoui (c) Z K ¡ ddcV K ¢n = 1

Si n = 1 l’´equation de Monge-Amp`ere complexe se r´eduit `a l’´equation de Laplace classique. Pour cette raison, la fonction V∗

K est consid´er´ee comme la fonction de

Green classique `a pˆole logarithmique `a l’infini et elle est appel´ee : fonction de Green pluricomplexe associ´ee `a K.

La fonction de Green pour la boule ferm´ee B de centre a de rayon r est donn´ee par la formule : VB(z) = ln+ ¡k z − a k r ¢ ∀ z ∈ Cn, o`u ln+(x) = max(x, 0).

Siciak a introduit deux notions de r´egularit´e dans Cn. Soit K un sous-ensemble

de Cn et a ∈ Cn.

Il est bien connu que les in´egalit´es polynomiales multivari´ees sont ´etroitement li´ees `a la fonction extr´emal de Scicik associ´e `a un sous-ensemble compact K de Cn.

En effet d’apr`es Siciak si K est compact de Cn, La fonction extremale de Siciak

peut ˆetre obtenu par la formule

VK = sup

n 1

dln |Pd|, Pd polynˆome de degr´e e ≤ d, kPdkK ≤ 1

o

(1.6.5) o`u P est un polynˆome non constant de Cn.

1.6.2

Ensembles pluripolaires de C

n D´efinition 1.6.1

Un ensemble E de Cn est localement pluripolaire si chaque point a de E a un

voisinage ouvert V et il existe une fonction v pliurisouharmonique sur V telle que E ∩ V ⊂ {z ∈ V : V (z) = −∞}.

Un ensemble E de Cn est (globalement) pluripolaire si il existe une fonction

v ∈ P SH¡Cn¢ de telle sorte que

E ⊂ {z ∈ Cn : v(z) = −∞}.

D´efinition 1.6.2

Un ensemble E de Cn est L-pluripolaire si il existe une fonction v ∈ L de telle

sorte que

E ⊂ {z ∈ Cn : v(z) = −∞}.

Proposition 1.6.1

(31)

M.Harfaoui Ensembles pluripolaires 1. E est globalement pluripolaire

2. E est localement pluripolaire

3. E est L-pluripolaire

1.6.3

Ensembles plurir´

eguliers de C

n

.

D´efinition 1.6.3

On dit que K v´erifie la condition polynomiale de Leja en a ¡L0

¢

si ; Pour toute famille F de polynˆome de Cn tele que

sup©f (z) : P ∈ Fª< ∞, ∀ z ∈ K,

et tout ² > 0, il existe un voisinage U de a et une constante M tels que

¯

¯P (z)¯¯ ≤ Me².d0P

, ∀P ∈ F, ∀z ∈ U.

D´efinition 1.6.4

K est dit L-r´egulier au point a si V∗

K(a) = 0, avec

VK = Regsup h

sup©u ∈ L; u ≤ 0, surKªi,

o`u L est l’ensemble des fonctions plurisouharmoniques u sur Cn v´erifiant

u(z) ≤ Cu+ Log(1+ | z |), ∀z ∈ Cn.

La deuxi`eme d´efinition est l’extension naturelle de la notion de non effilement dans C.

Lorsque K est compact les deux d´efinitions sont ´equivalentes. Proposition 1.6.2 Si la fonction V∗

K est continue sur K alors elle est continue sur

Cn et V

K = VK. Dans ce cas on dit que K est pluri-r´egulier.

Proposition 1.6.3 lLe compact K est pluri-r´egulier si et seulement si K ⊂ {V∗ K <

²} pour tout ² > 0.

En cons´equence

Proposition 1.6.4 lLe compact K est pluri-r´egulier si et seulement si il v´erifie l’in´egualit´e de Bernstein- Markov :

¡

B.M¢ : ∀² > 0 ∃ un onvert Utel que k P kU≤ e².d

P

k P kK, pour tout polynˆome de Cn

On prend U = {V∗

(32)

Ensembles pluripolaires M.Harfaoui D´efinition 1.6.5

L’enveloppe convexe d’un compact est donn´e par :

b

K = {z ∈ Cn :k P (z) k≤k P kK, pour tout polynome P }.

Un compact K est dit polynomialement convexe si bK = K.

Exemple 1.6.3.1 Si K1 = {(z1, z2) :| z1 |≤ 1, | z2 |≤ r < 1} et K2 = {(z1, z2), |

z2 |≤ 1, | z1 |≤ r < 1}, on peut montrer que

K = {(z1, z2) :| z1 |≤ 1, | z2 |≤ 1, | z1.z2 |≤ r}.

On pend P (z1, z2) = z1.z2.

Proposition 1.6.5 Si bK est l’enveloppe convexe d’un compact K alors :

1. K = {z ∈ Cb n: V

K(z) = 0},

2. VK = VKb.

tout compact K on a :

Le compact K est pluri-r´egulier si et seulement si K ⊂ {V∗

K < ²} pour tout ² > 0.

Par la d´efinition de VK on obtient l’in´egalit´e de type Bernstein-Walsh :

¯ ¯P (z)¯¯ ≤°°P°° K ¡ exp(VK(z)) ¢degP (1.6.6) pour tout polynˆome P ∈ Cn[z].

Par cons´equent, le point crucial pour les applications est d’´etablir la continuit´e de VK dans Cn, ce qui est ´equivalent, par Zakharyuta 1976 et Siciak 1983, `a la

propri´et´e suivante :

Pour tout b > 1, il existe un voisinage U de K et une constante M > 0 tel que °

°P°°

U ≤ M.b

degP°°P°°

K (1.6.7)

pour tout polynˆome P ∈ Cn[z].

Dans un tel cas, l’ensemble K est dit pluriregulier ou bien L-r´egulier. D’apr`es la formule int´egrale de Cauchy , on a l’in´egalit´e de Markov : Pour tout polynˆome P ∈ Cn[z],

¯

¯Gradient¡P (z)¢≤ M.(degP )r°°P°°K (1.6.8) pour z ∈ K, M et r des constantes ind´ependantes de P .

L’in´egalit´e de Markov, et l’in´egalit´e de Bernstein-Walsh, est l’un des outils fon-damentaux de la th´eorie des fonctions constructives.

Dans le plan on le r´esultat suivant :

Th´eor`eme 1.6.1 Soit K ⊂ C un compact avec C \ K connexe. Alors pour toute fonction f holomorphe sur un voisinage de K, il existe une suite Pn de polynˆomes

holomorphes qui converge uniformements vers f sur K.

(33)

M.Harfaoui Ensembles pluripolaires Dans Cn ce r´esultat devient :

Th´eor`eme 1.6.2 Soit K ⊂ Cn un compact, avec bK = K. Alors toute fonction f

holomorphe sur un voisinage de K, il existe une suite Pn de polynˆomes holomorphes

(34)

Chapitre 2

Best polynomial approximation in

L

p

-norm and (p, q)-growth of

entire functions

2.1

Introduction.

Let f (z) = +∞ X k=0

akzλk be a nonconstant entire function and M(f, r) = max |z|=r

¯ ¯f(z)¯¯. It is well known that the function r 7→ log(M(f, r)) is indefinitely increasing convex function of log(r). To estimate the growth of f precisely, R. P. Boas, (see [4]), has introduced the concept of order, defined by the number ρ (0 ≤ ρ ≤ +∞) :

ρ = lim sup

r→+∞

log log(M(f, r))

log(r) . (2.1.1)

The concept of type has been introduced to determine the relative growth of two functions of same nonzero finite order. An entire function, of order ρ, 0 < ρ < +∞, is said to be of type σ, 0 ≤ σ ≤ +∞, if

σ = lim sup

r→+∞

log(M(f, r))

. (2.1.2)

If f is an entire function of infinite or zero order, the definition of type is not valid and the growth of such function cannot be precisely measured by the above concept. Bajpai et al. (see [1]) have introduced the concept of index-pair of an entire function. Thus, for p ≥ q ≥ 1, they have defined the number

ρ(p, q) = lim sup

r→+∞

log[p](M(f, r))

log[q](r) , (2.1.3)

b ≤ ρ(p, q) ≤ +∞, where b = 0 if p > q and b = 1 if p = q, where log[0](x) = x, and

(35)

M.Harfaoui Introduction The function f is said to be of index-pair (p, q) if ρ(p − 1, q − 1) is nonzero finite number. The number ρ(p, q) is called the (p, q)-order of f .

Bajpai et al. have also defined the concept of the (p, q)-type σ(p, q), for b <

ρ(p, q) < +∞, by σ(p, q) = lim sup r→+∞ log[p−1]((M(f, r))) ³ log[q−1](r) ´ρ(p,q) . (2.1.4)

In their works, the authors established the relationship of (p, q)-growth of f with respect to the coefficients ak in the Maclaurin series of f .

We have also many results in terms of polynomial approximation in classical case. Let K be a compact subset of the complex plane C of positive logarithmic capacity, and f a complex function defined and bounded on K. For k ∈ N, put

Ek(K, f ) = ° °f − Tk ° ° K (2.1.5)

where the norm °°.°°K is the maximum on K and Tk is the k-th Chebytchev

polynomial of the best approximation to f on K.

S. N. Bernstein showed (see [3], p.14), for K = [−1, 1], that there exists a constant

ρ > 0 such that

lim

k→+∞k

1/ρpk E

k(K, f ) (2.1.6)

is finite, if and only if, f is the restriction to K of an entire function of order ρ and some finite type.

This result has been generalized by A. R. Reddy (see [28] and [29]) as follows : lim

k→+∞

k

p

Ek(K, f ) = (ρeσ)2−ρ (2.1.7)

if and only if f is the restriction to K of an entire function g of order ρ and type

σ for K = [−1, 1].

In the same way T. Winiarski (see [33]) generalized this result to a compact K of the complex plane C of positive logarithmic capacity, denoted c = cap(K) as follows :

If K is a compact subset of the complex plane C, of positive logarithmic capacity then lim k→+∞k ³ Ek(K, f ) ´ρ/k = cρeρσ (2.1.8)

if and only if f is the restriction to K of an entire function of order ρ (0 < ρ < +∞) and type σ.

Recall that the capacity of [−1, 1] is cap([−1, 1]) = 1

2 and the capacity of a unit disc is cap(D(0, 1)) = 1.

Figure

Table de mati`eres M.Harfaoui

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