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Transition vers des systèmes caprins herbagers : impacts sur les performances laitières

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Academic year: 2021

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HAL Id: hal-02800969

https://hal.inrae.fr/hal-02800969

Submitted on 5 Jun 2020

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Transition vers des systèmes caprins herbagers : impacts

sur les performances laitières

Julien Chardonnet

To cite this version:

Julien Chardonnet. Transition vers des systèmes caprins herbagers : impacts sur les performances laitières. [Stage] France. Lycée d’Enseignement Général et Technologique Agricole de Melle (LEGTA), FRA. 2016, 27 p. �hal-02800969�

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Source : Patuchev

Chardonnet BTS Productions Animales Julien

Transition vers des systèmes caprins herbagers :

Impacts sur les performances laitières

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Remerciements

Il convient de remercier pour l'élaboration de ce rapport, mon maître de stage monsieur Caillat Hugues, qui m'a accompagné tout au long de mon stage. Monsieur Ranger Benoît ainsi que toute l'équipe de la chèvrerie de Patuchev qui a rendu ce stage possible. Et enfin, la fondation Xavier Bernard, qui a financée mon stage.

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Résumé

Dans un contexte ou le prix du lait est de plus en plus incertain et où le prix des concentrés achetés augmente régulièrement, les élevages rencontrent de plus en plus de difficultés. Le monde caprin étant très dépendants des concentrés achetés et des prix du marché est l'un des premiers touché par cette crise. Pour faire face à cela et essayer de trouver des solutions pour gagner en autonomie, l'INRA de Lusignan à mis en place une expérimentation système étudiant trois troupeaux de 60 chèvres conduits indépendamment et différemment tant sur la conduite alimentaire que sur la conduite de la reproduction. L'un conduit au pâturage et en reproduction saisonnée, et deux autres en reproduction en contre saison, l'un pâturant et l'autre restant toute l'année en bâtiment et nourrit au foin séché en grange. Cette plate forme expérimentale mise en fonctionnement en 2013 se nomme Patuchev.

Les animaux constituants l'ensemble des 3 troupeaux proviennent de l'ancienne chèvrerie de l'INRA de Lusignan. Ces chèvres été conduitent en reproduction saisonnée en bâtiment toute l'année et nourri à base d'une ration unique ( paille + concentrés ). Ce système ayant atteint ses limites, la recherche se tourna alors vers des systèmes herbagers et plus autonomes en intrants. Le but étant d'étudier les performances zootechniques des animaux ainsi que les différentes marges alimentaires et marges brutes pouvant être dégagées par chacun des trois systèmes à l'étude. En plus de cela, Patuchev étudie également l’impact sanitaire que la transition vers un système plus autonome à pu avoir sur les animaux ainsi que le temps de travail demandé par ces nouvelles pratiques d'élevage.

Depuis 2013 que la sortie au pâturage des animaux et l'engrangement du foin se fait, aucunes études n'a réellement était réalisée sur l'impact que la transition a pu avoir sur les performances laitières des animaux. C'est pourquoi, en accord avec mon maître de stage, on a choisis de s'interroger : « Dans quelles mesures les performances laitières des chèvres sont-elles

impactées par une transition vers un système plus autonome en intrants ? ».

Mon étude se portera donc sur une comparaison des performances laitières de chaque troupeau ( production laitière, taux butyreux, taux protéique, cellules, matière utile ) depuis 2010 jusqu'à 2014. De cette manière une comparaison entre l'avant et l'après Patuchev sera possible.

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Table des matières

Introduction... P1 L'INRA et Patuchev... P2 I. L'INRA en France... P2 II. L'INRA en Poitou-Charentes... P2 III. L'unité expérimentale Fourrages, environnement, ruminants (FERLus)... P3 IV. Le dispositif expérimental Patuchev... P3 Quelques notions sur l'autonomie alimentaire et la reproduction en troupeau caprin... P5 I. L'autonomie alimentaire en troupeau caprin... P5 1) Qu'est-ce-que l'autonomie alimentaire ?... P5 2) Comment améliorer son autonomie alimentaire ?... P6 3) Éléments économiques... P7 II. La reproduction caprine...P8 III. Présentation du support d'étude... P9 Description de l'échantillon... P10

I. Classement des chèvres par rang de lactation... P10 II. Évolution des rations pour les chèvres laitières... P11 Analyse de mes résultats... P12 III. Bilan et évolution des niveaux de production laitière... P12 IV. Bilan et évolution de la qualité du lait... P14 1) Le taux butyreux et le taux protéique... P14 2) Comptage des cellules somatiques... P18 3) La matière sèche utile du lait... P20 V. Les 15 meilleures productrices... P21 VI. Estimation de la marge alimentaire des différents systèmes... P22 VII. Autonomie des différents systèmes... P25 Conclusion... P27 Bibliographie

Annexes SPSV

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Introduction

Depuis plusieurs années, le monde caprin subit de nombreuses fluctuations des coûts de productions et notamment une forte augmentation du prix des concentrés achetés (déshydratés, soja...) associé à une fluctuation du prix du lait. Dans un tel contexte, ce pose de nombreuses questions et notamment celles de trouver des systèmes plus autonomes capable de faire face aux fluctuations des prix du marché. L'INRA du Poitou-Charentes s'est alors penché sur la question et le dispositif Patuchev a vu le jour en 2012 à Lusignan.

Le dispositif Patuchev est une expérimentation système étudiant trois troupeaux de 60 chèvres conduits différemment tant sur le point alimentaire que par leurs périodes de reproduction. L'objectif principal du dispositif étant de viser l'autonomie alimentaire et de produire du lait en quantité et de qualité sans dépendre des cours du marché en augmentant la part d'herbe dans la ration.

J'ai donc effectué mon stage de BTS sur la plate forme Patuchev. En accord avec mon maître de stage et en vu du contexte actuel, j'ai choisi de porter mon dossier sur l'évolution de la production laitière des chèvres (les trois troupeaux) depuis 2010 jusqu'à aujourd'hui. C'est-à-dire l'évolution entre l'avant Patuchev, où les animaux été conduits toute l'année en bâtiment avec une ration unique paille + concentrés et l'après Patuchev où les animaux sont conduits au pâturage ou nourrit avec du foin séché en grange avec des périodes de reproduction différentes.

Ainsi, on peut s'interroger : « Dans quelles mesures les performances laitières des chèvres

sont-elles impactées par une transition vers un système plus autonome en intrants ? ».

Dans la première partie de mon dossier je commencerai alors par présenter L'INRA en France, L'INRA en Poitou-Charentes et puis plus précisément l'unité expérimentale FERLus (fourrage environnement et ruminants de Lusignan) et enfin le dispositif Patuchev appartenant à l'unité Ferlus.

Dans un second temps j'exposerai des éléments bibliographique sur l'autonomie alimentaire, qu'est ce que c'est ? , comment l'améliorer ? Et quelques éléments économiques sur les marges brutes des différents systèmes d'élevage. Et pour conclure, j'aborderai les particularités de la reproduction en troupeau caprin (en raison des deux périodes étudiées à Patuchev).

Le cœur de mon dossier sera ensuite composé d'une présentation de mon support d'étude pour bien situer les éléments étudiés. Ensuite, une partie sera consacrée à l'évolution des rations des chèvres depuis 2010 jusqu'à aujourd'hui pour suivre l'évolution alimentaire des chèvres. L'alimentation ayant un rôle essentiel sur la production laitière. Ensuite, j’étudierai la production laitière de chaque troupeau (saisonné pâturage, désaisonné pâturage et désaisonné bâtiment) pour suivre l’évolution et en faire le bilan. Je ferai de même pour la qualité du lait de chaque troupeau (taux butyreux , taux protéique, cellules et matière utile du lait).

Enfin je terminerai mon rapport par une étude économique déterminant la marge alimentaire dégagée par chacun des systèmes étudiés sur le site.

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L'INRA et Patuchev

I. L'INRA en France

L'institut national de recherche agronomique (INRA) est un organisme de recherche scientifique publique. Fondé en 1946 et comptant près de 8 550 employés il est aujourd'hui le premier institut européen de recherche agronomique.

Il est chargé de produire des connaissances scientifiques et des innovations, principalement dans les domaines de l'agriculture, de l'alimentation et de l'environnement. Les recherches se concentrent dans une perspective de développement durable mais elles peuvent être de différents ordres : le changement climatique, la qualité des aliments, la recherche génomique, les caractères à intérêts agronomiques, l'épuisement des ressources fossiles, la compétition entre les denrées alimentaires et non alimentaires, la gestion du territoire... Elles ont pour finalités d’être partagées au public et à la communauté scientifique.

Pour mener à bien ses recherches L'INRA dispose de nombreux équipements expérimentaux répartis entre départements scientifiques et centres de recherches en fonction du domaine de travail. Les 14 départements de L'INRA comptent 213 unités de recherche dont 112 unités mixtes associant L'INRA à d'autres organismes de recherche. Parmi ces unités, il y a 49 unités expérimentales représentant une surface totale de 10 000 ha et un cheptel de 94 000 animaux.

Cette répartition des centres permet de travailler par spécialisation tout en poursuivant de nombreux programmes en parallèle.

J'ai réalisé mon stage dans l'un des 19 centres de recherche de L'INRA, le centre de Poitou-Charentes.

II. L'INRA Poitou-Charentes

L'INRA de Poitou-Charentes est répartis sur 4 sites dans la région : le site de Lusignan – Rouillé (86), le site du Magneraud (17), le domaine de saint-Laurent de la Prée (17) et le site de Chizé (79).

Le centre INRA de Poitou-Charentes étudie la gestion durable des prairies, des systèmes fourragers et des territoires et celle des productions animales. Il compte 240 techniciens, ingénieurs et chercheurs répartis en 10 unités (deux unités de recherches, sept unités expérimentales et une unité d’appui à la recherche) dont l'unité expérimentale fourrages, environnement, ruminants (FERLus) dans laquelle j'ai effectué mon stage.

Le centre de Lusignan compte des dispositifs d'expérimentation systèmes différents de l'expérimentation analytique puisqu'elle prend en compte plusieurs conditions pour la même expérimentation et sur le long terme. Elle correspond à une approche globale et prend en compte tous les facteurs qui peuvent interférer ou jouer un rôle dans les résultats. A l'inverse de l’expérimentation analytique prend en compte qu'un seul paramètre, ou deux, pour l'analyse des résultats.

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III. L'unité expérimentale Fourrages, environnement, ruminants (FERLus)

L'unité expérimentale FERLus est située sur le site des Verrines de L'INRA de Lusignan-Rouillé. Elle réalise des expérimentations agronomiques, agro-environnementales et des expérimentations systèmes sur des prairies semées et introduites dans une rotation de cultures dans le but de concevoir et d'évaluer des systèmes innovants et durables en élevage bovin et caprin laitier.

L'unité a donc pour mission d'évaluer des espèces et variétés prairiales ainsi que des systèmes d'élevage ruminants en passant notamment par les itinéraires techniques des cultures ou encore par les stratégies de conduite de la reproduction.

Ces expérimentations ont pour objectif de limiter les apports d'intrants ainsi que de diminuer la consommation d'eau et d’énergie tout en gardant un objectif de production pour les animaux.

Elles sont centrées sur l'utilisation de la prairie multi-espèces par le pâturage ou en fourrages secs adaptés aux besoins des animaux afin d'assurer une production satisfaisante.

Pour répondre à ses différents enjeux, l'UE FERLus possède plusieurs équipements avec pour chacun un projet bien spécifique :

➢ Un Système d'observation et d'expérimentation pour la recherche en environnement

(SOERE) sur les prairies semées pour évaluer les effets à long terme de l'alternance prairies / cultures ainsi que l'impact des pratiques agricoles sur la biodiversité et l'environnement.

➢ Plus de 10 000 parcelles d'expérimentation, concernant une trentaine d’espèces végétales

réparties sur 120 ha.

➢ Un troupeau de 65 vaches laitières avec 100 ha de prairies, surfaces fourragères et de vente

qui conçoit et évalue des systèmes fourragers innovants, économes en eau et en énergie pour les élevages situés en zone sèche.

➢ Un troupeau de 180 chèvres laitières conduit avec 30 ha de surfaces fourragères afin de

concevoir et d'évaluer des systèmes d'élevage de chèvres laitières nourries à l'herbe (Patuchev), sur lequel porte mon thème de stage.

IV. Le dispositif expérimental PATUCHEV

Le troupeau de chèvres laitières de race Alpine du site des Verrines est dédié à partir de 2012 au dispositif expérimental Patuchev. Un des objectifs visés par le dispositif est l'autonomie alimentaire en intégrant la prairie dans les systèmes de production et en augmentant la part d'herbe pâturée et/ou récoltée dans la ration. Avant 2012, les chèvres étaient élevées en bâtiment avec une ration unique (paille + concentrés) et était le support d'expérimentations analytiques autour de l’alimentation et de la qualité du lait.

Patuchev est une expérimentation système étudiant sur le long terme trois systèmes indépendants en polyculture élevage appliquant les principes de l'agro-écologie. Soit trois troupeaux de 60 chèvres conduits différemment avec des périodes de reproduction différentes.

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Chaque lot va servir de support pour une évaluation multi-critère et chacun d'eux va permettre de répondre à des questions et des enjeux différents. Une surface de 10 ha est attribuée à chaque lot pour les fourrages et pour la complémentation.

Chaque groupe est géré indépendamment des autres, au niveau de la reproduction (périodes d’inséminations différentes pour chaque lot, renouvellement intra lot), au niveau de l’alimentation (les hectares dédiés à chaque lot ne sont utilisables que pour leur lot respectif), au niveau des effluents (les fumiers sont séparés, utilisés en compost sur les parcelles dédiées au lot correspondant).

Patuchev est situé sur un sol limoneux-argileux de type « Terres rouges à châtaigniers ». Pour les trois systèmes, des rotations alternent prairies, cultures de céréales et protéagineux (pures ou en méteils). (voir ANNEXE 1 : assolement et rotation).

Deux choix techniques ont été fait pour optimiser l’ingestion des fourrages autoproduits et limiter les intrants, l'utilisation des concentrés, la consommation d'énergie... A savoir, l’implantation de prairies multi-espèces et le séchage du foin en grange avec capteur solaire.

Le projet consiste donc à collecter et évaluer des données d’ordre zootechnique (production laitière, reproduction, poids, note d’état corporel, santé et bien-être des animaux) ; agronomique (production des prairies et cultures, gestion des effluents, itinéraire technique) ; économique (matière utile produite à l’hectare, marge brute) et sociales (charges de travail, qualité de vie).

L’objectif principal de chaque système est l’amélioration de l’autonomie fourragère en optimisant l’ingestion d’herbe soit sous forme de fourrages secs ou sous forme pâturée.

Cette démarche s’inscrit dans les axes prioritaires 2010-2020 de l’INRA et dans le « projet

Lot Saisonné pâturage : Reproduction saisonnée

Avec mise au Pâturage

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Source : suivi concentre caprin - Atlantic conseil élevage

Figure 2 : Indice du prix du lait de chèvre et des coûts de production

Quelques notions sur l'autonomie alimentaire et la reproduction

en troupeau caprin

I. L'autonomie alimentaire en troupeau caprin

1) Qu'est ce que l'autonomie alimentaire

?

Depuis plusieurs années, le monde caprin subit de nombreuses fluctuations des coûts de productions et notamment une forte augmentation du prix des concentrés achetés (déshydratés, soja...) associé à un prix du lait incertain.

D'après l'institut de l'élevage, entre les années 2011 et 2012, le coût total de production a augmenté de 41 à 64€/1000 L (soit une moyenne de 247€/1000L pour les éleveurs caprins) suivant les différents systèmes d’exploitation. (Voir figure 1)

Cela s'explique en partie par une très forte augmentation du prix des concentrés achetés (68 à 77 % ces dernières années).

Dans un tel contexte, de plus en plus d'éleveur caprin s'interrogent sur le fait d'améliorer leur autonomie alimentaire pour ne plus dépendre de la fluctuation des prix des concentrés, pour garantir eux mêmes leur qualité alimentaire, respecter les chartes mises en place par certaines laiteries ou encore pour se préparer à entrer dans des conditions AOP.

De manière générale, l’autonomie alimentaire se définit comme la part d’aliments produits sur l’exploitation par rapport à ceux consommés. Cette part d’autonomie peut être calculée à partir de la nature de l’aliment (fourrage, concentré, ration totale), ou bien grâce à sa composition (matière sèche (MS), valeur énergétique (UFL), matière azotée (MAT)).

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L'autonomie en fourrages de la plupart des élevages est élevée puisque deux tiers des élevages ont une autonomie supérieur à 90 % et un peu plus de 30 % se situe à plus de 85% . Cependant, les élevages caprins sont des forts utilisateurs de concentrés et déshydratés représentant généralement entre 40 et 60 % de la ration journalière. L'autonomie en concentrés des élevages est donc faible, un quart des élevages achète la totalité de ses concentrés et seul 1 élevage sur 6 n'utilise pas de déshydratés. De plus, dans un quart des élevages, la quantité utilisée est inférieure à 90 kg par chèvre par an, à l´inverse 13 % sont à plus de 300 kg. Cette différence nous montre qu'il y a différents systèmes de conduite de l'alimentation en élevage caprin.

2) Comment améliorer son autonomie alimentaire

?

Pour gagner en autonomie et diminuer la quantité de concentrés et déshydratés, il existe plusieurs possibilités pour les éleveurs et tout particulièrement d'intégrer plus d'herbe dans la ration sous différentes formes :

➔ Le pâturage, il permet de profiter au maximum de la pousse de l'herbe et est peu coûteux,

cependant il reste difficile à gérer à cause des parasites.

➔ La prairie multi-espèces, l'association de graminées et de légumineuses permet de réduire

les apports d'azote sur la parcelle, permet d'avoir une ration équilibrée en énergie et en protéines, de bon rendements, et une bonne résistance au fortes températures ou au stress hydrique du fait du grand nombre d'espèces présentes. Cependant il est difficile de maintenir toutes les espèces initialement semées au fil des années et le désherbage est impossible.

➔ Le méteil grain, l'association d'une céréale et d'un protéagineux permet de diminuer les

apports d'azote sur la parcelle, ainsi qu'une ration équilibrée en énergie et en protéines. Cela présente tout de même des inconvénients car la céréale peu dominer le protéagineux et ainsi le faire disparaître, la récolte peu parfois être compliquée notamment pour le pois qui est très près du sol.

➔ Le foin séché en grange, cette méthode permet d'avoir un fourrage de très bonne qualité

puisqu'il sera récolté au stade optimal de la pousse de l'herbe. Cela permet aussi de faire du foin sur une très courte période (deux jours contre quatre ou cinq pour un foin classique) et de diminuer considérablement la dose de concentrés distribués (- 70 kg / chèvre / an) en augmentant l'ingestion de fourrages (environ 140 kg de matière sèche en plus / chèvre / an).

Toutefois, un fourrage trop riche peut engendrer des problèmes d'acidose.

Pour donner des éléments aux éleveurs sur ces différentes méthodes, le dispositif Patuchev a choisit de mettre en place un pâturage tournant rapide sur ses prairies multi-espèces et un système de séchage en grange avec capteur solaire. Pour la complémentation des chèvres, le site produit également du méteil grain pour gagner en autonomie en concentrés.

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3) Éléments économiques

Les marges alimentaires de références pour des systèmes caprins sont multiples, et différentes selon si on regarde au niveau des conduites alimentaires ou encore des régions. Le tableau présenté en figure 3 reprend les différents systèmes alimentaires les plus courants en élevage caprin et permet de comparer leurs productions ainsi que la marge alimentaire et la marge brute dégagée par chacun.

Figure 3 : Éléments économiques selon les systèmes alimentaires

Système alimentaire « ensilage de maïs » Foin et déshydratés entre 150 et 300 kg par chèvre par an Pâturage et foin produit (Patuchev) Paille Nombre d'élevage 70 31 39 7 Nombre de chèvre 270 224 107 224

Lait par chèvre 817 855 650 858

Coût alimentaire en € / chèvre 124 154 123 203 Coût alimentaire en € / 1000 l 156 182 199 242 Marge brute en € / chèvre 303 292 282 274 Marge brute en € / 1000 l 362 342 380 318

Source : institut de l'élevage, stage alimentation des caprins

On constate à travers ce tableau que le système « pâturage et foin produit » produit moins de lait mais réalise la meilleure marge brute au 1000 litres (380 € / 1000 L). Le système « foin et déshydratés entre 150 et 300 kg / chèvre / an » a également une très bonne marge brute au 1000 litres de lait produits. Ce qui fait la marge brute c'est principalement le coût alimentaire des différents systèmes. Celui-ci est très élevé pour des systèmes « paille » (203 € / chèvre) et beaucoup moins pour des systèmes « pâturage » (123 € / chèvre) . Pour des systèmes « paille » nécessitant beaucoup d'achats d'aliments concentrés du commerce la marge brute est donc relativement faible, 318 € / 1000 L, par rapport aux autres systèmes.

C'est donc sur cette marge alimentaire que la plate forme Patuchev cherche à travailler afin de trouver des systèmes ayant la meilleure marge alimentaire possible. L'INRA cherche également à savoir si la période de reproduction des troupeaux pourrait avoir un impact sur cette marge brute.

Ainsi, le dispositif Patuchev a fait le choix d'avoir deux types de conduite de la reproduction différentes, deux lots désaisonnés et un lot saisonné. De manière à évaluer et à comparer les impacts possibles du prix du lait, de la conduite, de la reproduction et du pâturage sur les différents systèmes. Chaque lot s'auto-renouvel de manière à ne pas fausser les expérimentations par l'achat de chevrettes à l'extérieur. Et que les chevrettes puissent être élevées au pâturage.

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II. La reproduction caprine

La chèvre est un animal saisonné. Son cycle de reproduction démarre en période de jours décroissants c'est-à-dire au début de l'automne pour mettre bas au printemps (février / mars) et ainsi avoir un pic de lactation (6 semaines après la mise bas) au printemps et l'été. On peut voir sur la figure 4 ci-dessous, la fréquence des châleurs pour des chèvres cycliques saisonnées (le cycle sexuel dure 21 jours).

Figure 4 : Fréquence des châleurs pour des chèvres cycliques saisonnées

Jav. Fév. mars avril mai juin juillet août Sept. Oct. Nov. Déc.

100% 50% 10% 0% (anoestrus) 10% 50% 100%

La production laitière caprine est donc plus importante au printemps qu'en automne. Dans cette configuration, le prix du lait est plus élevé en automne qu'au printemps du fait qu'il y en ait moins.

Une technique a donc été mise en place pour remédier à cela et ainsi avoir un pic de lactation en automne - hiver, le désaisonnnement. Cette technique permet aux producteurs de mieux valoriser leur lait à cette période de l'année. En moyenne, le lait est vendu entre 750 et 800 €/ 1000 L en automne / hiver contre 500 à 600 € / 1000 L au printemps.

Le désaisonnnement consiste à « déplacer » les mises bas dans le temps en traitant les chèvres avec un programme lumineux et hormonal de façon à recréer une succession de jours longs puis de jours courts.

Pour désaisonner les chèvres, l'éleveur dispose donc de plusieurs techniques :

– des traitements hormonaux, qui s'appliquent uniquement sur les femelles pour

synchroniser les châleurs.

– des traitements lumineux, qui servent à induire des jours plus courts en période de jours

longs et ainsi faire venir les chèvres et les boucs en chaleur. Le programme compte 90 jours longs avec éclairement continu pendant 16 heures / jours (ou flash lumineux) et 60 jours courts (jours naturels) .

Patuchev a fait le choix de conduire deux lots en reproduction en contre-saison. Pour la mise en place du désaisonnement, le choix a été fait de mettre en place un processus accéléré de manière à ce que les lots soient totalement désaisonnés en quelques années. La figure 5 rend compte du parcours choisit par Patuchev pour le désaisonnement des animaux.

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Malgré le fait que cet avancement soit bénéfique sur le plan économique, il nécessite tout de même une bonne gestion de la conduite de reproduction désaisonnée des chèvres.

III. Présentation du support d'étude

Mon étude consiste à étudier les performances laitières des chèvres de l'unité expérimentale de L'INRA sur les cinq dernières années, soit de 2010 à 2014. Pour cela j'ai suivi le parcours de chaque chèvre depuis 2010 soit 3 ans avant Patuchev et 2 ans après.

Avant la mise en place du dispositif les chèvres étaient conduites en bâtiment toute l'année avec une reproduction saisonnée et une ration à base de paille et de bouchons d'alimentation (aliment complet de luzerne surpressée). Le troupeau était constitué de 156 chèvres de race Alpine et de 90 chevrettes, avec une production moyenne de 1000 kg de lait / chèvre / an.

Puis en juin 2011, ce troupeau a été scindé en trois groupes homogènes : les multipares ont été mises en lots équilibrés par Vincent Furstoss, statisticien de l’UE Ferlus. Les critères ont été : l’âge des femelles ; l’Index Combiné Caprin ; le poids des femelles au 30 mai 2011.

Pour les primipares, les critères de mise en lot ont été : la production laitière standardisée à 60 jours ; le poids des femelles au 30 mai 2011 ; la distribution des familles de boucs.

Les lots ont été installés dans les nouvelles installations du dispositif Patuchev le 8 octobre 2012 et le changement de système alimentaire a été fait lors du dernier mois de gestation de la prochaine campagne laitière (05/11/2012 pour les lots en contre-saison et le 14/01/2013 pour le lot saisonné).

Aujourd'hui, le dispositif comprend 160 chèvres environ, 30 hectares de surfaces en prairies et de surfaces destinées à la complémentation, des bâtiments équipés d’un séchoir à foin en grange par captation solaire, un système de traite avec un tank principal, et trois petits tanks pour différencier chaque lot.

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Pour chaque troupeau des données sont collectées à des rythmes réguliers. Ainsi, un contrôle laitier individûl quantitatif réalisé par l 'équipe a lieu une fois par semaine et un contrôle laitier officiel (quantité et qualité) a lieu une fois par mois.

Chaque jour, le foin distribué est pesé de même que les refus à l'auge de chaque lot. Les concentrés sont également pesés et le maïs distribué en salle de traite. Une pesée et une note d'état corporel des chèvres et des chevrettes sont réalisées chaque mois pour suivre leurs évolutions.

De nombreuses données sont récoltées sur l'ensemble des lots mais jusqu'à présent aucune étude n'a portée sur l'évolution de la production laitière entre l'avant et l'après Patuchev. C'est pourquoi nous nous sommes posés la question suivante :

Dans quelles mesures les performances laitières des chèvres sont-elles impactées par une transition vers un système plus autonome en intrants ?

Avant de commencer mon étude et l'analyse de mes résultats, je vais faire une présentation des trois troupeaux étudier. Dans un premier temps je vais donc montrer l'évolution du nombre d'animaux présents dans chaque lots depuis 2010 jusqu'à 2014 (figure 6) puis j'expliquerai également l'évolution de l'alimentation des chèvres notamment lors de la transition vers Patuchev via l'élaboration d'une frise d'évolution des rations de 2010 à 2014.

Description de l'échantillon

I. Classement des chèvres par rang de lactation

Comme dit précédemment mon étude se porte sur les trois troupeaux du dispositif depuis les cinq dernières années. J'ai donc regroupé pour chaque lot, le nombre d'individus présents par année ainsi que leur numéro de lactation(primipares ou multipares). On obtient donc la répartition observée dans le tableau ci-dessous :

Figure 6 : Répartition des chèvres par lot de 2010 à 2014

lots DB DP SP Total

Années Primi Multi Total Primi Multi Total Primi Multi Total

2010 9 26 35 9 25 34 13 22 35 104 2011 20 35 55 18 34 52 18 30 48 155 2012 16 44 60 14 45 59 12 36 48 167 2013 15 49 64 18 44 62 8 37 45 171 2014 13 43 56 16 46 62 12 36 48 166

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II. Évolution des rations pour les chèvres laitières

Avant l'année 2012, c'est-à-dire avant la mise en place du dispositif Patuchev, les chèvres de L'INRA étaient conduite toute l'année en bâtiment avec une reproduction saisonnée. Le but étant d'évaluer leur performances laitières sans pour autant se préoccuper du coup de l'alimentation. C'est dans cet objectif qu'a été fixé la ration des chèvres, à savoir, principalement des Verdi cub (cube de nourriture compactée de 3 cm3 conçu pour simplifier le travail des éleveurs caprins : une dose par jour et par tête et la chèvre reçoit son apport journalier) , de la paille, du foin de luzerne à volonté et du maïs. En effet, chaque jours une chèvre recevait 2kg bruts de bouchons, 500g bruts de foin de luzerne, 200g bruts de maïs et de la paille à volonté.

Cependant, ces dernières années le coût de l'aliment acheté a considérablement augmenté et le prix du lait devient quant à lui de plus en plus incertain. Ainsi, la filière caprine se pose des questions et se demande si ce mode d'alimentation à base de paille et de concentrés est toujours rentable. Et les éleveurs s'interrogent sur la question de l'autonomie alimentaire. Pour répondre à ces questions, en 2012, le dispositif expérimentale Patuchev a mis en place des rations bien différentes de l'ancien système pour ses trois troupeaux de chèvres. Deux troupeaux bénéficient du pâturage et le troisième (100 % bâtiment) de foin séché en grange. Les céréales destinées aux chèvres sont également produites sur le site sous forme de méteil grain principalement (triticale / pois et avoine / vesce). Le maïs est également auto produit et seul le tournesol est acheté à l'extérieur. Aucun intrants extérieur entre sur les parcelles.

Afin de mieux visualiser l'évolution des rations distribuées aux chèvres durant les cinq dernières années j'ai élaboré une frise chronologique reprenant l'ensemble des aliments distribués par stade physiologique (début de lactation, « milieux » de lactation, fin de lactation, tarissement) et par an pour chaque troupeau. (voir frise évolution des rations : ANNEXE 2).

Il est important de préciser que certains éléments de la ration à Patuchev peuvent avoir des conséquences sur les résultats comme par exemple l'utilisation du tournesol qui a un impact sur le taux butyreux.

Le fumier composté de chaque troupeau est restitué aux parcelles qui lui sont propres et permet d'éviter d'acheter de l'azote pour fertiliser les prairies.

(17)

0 0, 5 1 1, 5 2 2, 5 3 3, 5 4 4, 5 5 A n n ée n 1 èr e m is e à L 'h er b e M is e à l' h er b e A n n ée n + 1 Pro du cti on la itè re ( k g)

(18)

Analyse des résultats

Pour mener mon étude, j'ai effectuer des courbes d'évolution de la production laitière

(figure 7) ainsi que du taux butyreux (figure 10) et protéique (figure 11) par troupeau et par an en me servant des résultats des différents contrôles laitiers réalisés.

III. Bilan et évolution des niveaux de production laitière

Avant Patuchev : 2010 / 2011

Avant le passage à Patuchev, le troupeau de L'INRA avait une production moyenne de 950L / chèvre / an. Le troupeau étant conduit en reproduction saisonné, il atteignait son pic de production entre les mois de février et avril (6 semaines après la mise bas)pour ensuite baisser de façon très rapide jusqu'au tarissement (novembre – décembre), comme on peut le voir sur la figure 7 présente sur la page de gauche. Sa production était régulière au fil des années du fait de la conduite en bâtiment et de la ration unique, même si 2010 fut une année un peu moins productive que 2011 et 2012.

Année de transition : 2012

2012 est l'année qui correspond à la transition vers Patuchev. Les animaux sont donc conduit dans le nouveau bâtiment. La mise en lot est effectuée et le lot saisonné pâturage gardera sa période de reproduction en saison alors que les deux autres lots se verront désaisonnés. La première sortie des animaux ne se fera qu'en 2013. Je vais donc dans la suite de ce dossier comparer la production laitière des 3 lots par année en mettant principalement l'accent sur la différence entre les années 2012 et 2013 , correspondantes au changement d'alimentation.

Le lot Saisonné Pâturage (SP) Après Patuchev : 2013 / 2014

En 2013, le lot SP a eu une production moyenne de 758 l / chèvre / an soit presque 200 l de moins que les années précédentes. Leur démarrage en lactation est beaucoup moins élevé que les années précédentes, probablement dû au changement radical d'environnement et d'alimentation. On observe cependant que le lot a toujours un très fort pic de lactation en mars – avril et un pourcentage de baisse de la production totale de 79 % jusqu'à la fin de la campagne (758/ 950 = 0,79 * 100 = 79 %). Ce pic coïncide avec la période de mise au pâturage du troupeau, période à laquelle la pousse de l'herbe est optimale. On peut donc dire que malgré la transition vers un système alimentaire plus autonome, le troupeau SP maintien sont pic de lactation élevé grâce au pâturage.

(19)

Afin d’appuyer mes résultats j'ai réaliser des tests statistiques au risque de 5 % (test de student) qui vont me permettre de voir s'il y a des différences significatives de production entre les différents lots ou entre les différentes années. Lorsque que le résultat obtenu de T est inférieur à 0,05, on peut dire qu'il y a une différence significative au risque de 5 % entre les deux valeurs comparées. Si T > 0,05, il n'y a pas de différence significative entre les deux valeurs comparées.

On peut alors souligner qu'il y a une différence de production laitière significative au risque de 5 % entre 2012 et 2013 (T = 0,00039) pour le lot saisonné pâturage. En 2014, le troupeau voit sa production augmenter, soit 773 l / chèvre / an en moyenne.

On remarque également qu'il connaît un pic de lactation plus élevé malgré un plus fort pourcentage de baisse au fil des mois suivants, 81 % (773/ 950 = 0,81) . On peut expliquer cette augmentation de production par une meilleure optimisation du pâturage au printemps et tout au long de la période estivale ainsi que part une bonne richesse en légumineuses dans les prairies. Cependant, il n'y a pas de différence significative (au risque de 5 %) pour la production laitière du lot saisonné pâturage entre les années 2013 et 2014 , T = 0,73.

Le lot Désaisonné Pâturage (DP)

On constate que le lot DP a une production plus faible que le lot SP en 2013 (603 l / chèvre / an) et en 2014 (580 l / chèvre / an). Il y a en effet une différence significative de production entre les lots SP et DP en 2013 et en 2014 (en 2013 T = 0,0012 ; en 2014 T = 3,364E-0,006). On remarque également qu'en 2014 le troupeau n'a pas de pic de lactation (cette tendance est moins visible en 2013). Cependant cela est compensé par une stabilisation de la production tout au long de la campagne car contrairement au lot saisonné pâturage, le lot désaisonné pâturage ne connaît pas de baisse de sa production au fil des mois. On peut expliquer ce maintien de production grâce au pâturage qui va apporter suffisamment d'azote et de protéines aux chèvres empêchant ainsi une baisse de leur production.

Comme pour le lot saisonné pâturage, il y a une différence significative de production pour ce lot entre 2012 et 2013 , T = 0,00059.

Le lot Désaisonné Bâtiment (DB)

Le graphique nous montre que le lot désaisonné bâtiment est celui qui a la plus faible production laitière, 515 l / chèvre / an en 2013 et 598 l / chèvre / an en 2014. Il connaît tout de même un pic de lactation progressif suivi d'une diminution progressive jusqu'au tarissement. En 2014 sa production est plus élevé qu'en 2013 avec un pic plus marqué. Cela s'explique par le fait que 2013 était l'année de transition et que comme pour le lot DP, le passage en reproduction en contre saison réduit la durée de lactation des chèvres et peut alors avoir un impact sur la reprise d'état et ainsi sur la lactation suivante. Le lot DB est le lot qui connaît la plus forte diminution de production entre 2012 et 2013, avec une différence significative de production laitière de T= 9,1719E-0,15 entre ces deux années.

(20)

2010 2011 2012 2013 2014 0 200 400 600 800 1000 1200

Figure 8 : Moyenne de la production laitière de chaque lot depuis 2010 ( kg / ch / an )

Lot SP Lot DP Lot DB Pr o d u c ti o n l a it iè re / c h è vr e / a n ( k g )

En conclusion, on peut voir sur la figure 8 que le lot saisonné pâturage est le lot qui a la meilleure production sur les deux dernières années, du fait que sa période de reproduction coïncide parfaitement avec la pousse de l'herbe et la mise au pâturage. Le lot désaisonné pâturage à une production satisfaisante qui est maintenu grâce au pâturage, compensant ainsi l'absence de pic de lactation. Enfin, on peut dire que le lot désaisonné bâtiment est le moins bon producteur, cela pourrait s'expliquer par une mauvaise valorisation du foin séché en grange.

Figure 9 : Tests statistique par lot et par année :

IV. Bilan et évolution de la qualité du lait

1) Le Taux butyreux et le taux protéique

Avant Patuchev : 2010 / 2011

On peut observer sur les figures 10 et 11 qu'en 2010, 2011 et 2012 le TB de chaque lot reste identique au cours des trois années (2010 : 35,4 g/l ; 2011 : 35,5 g/l). Il connaît une baisse jusqu'en milieu de lactation (descente à 30 g/l) puis une forte augmentation juste après cette diminution. Le TP reste également le même durant les trois années précédent Patuchev (2010 : 33 g/l ; 2011 : 32,7 g/l) avec une baisse jusqu'en milieu de lactation suivi d'une augmentation.

DB 2010/2011 2011/2012 2012/2013 2013/2014 fisher 0,9939 0,4284 0,0001 0,1911 student 0,0071 0,2584 0,0000 0,0079 DP 2010/2011 2011/2012 2012/2013 2013/2014 fisher 0,6557 0,0129 0,0001 0,8568 student 0,0004 0,0077 0,0006 0,4941 SP 2010/2011 2011/2012 2012/2013 2013/2014 fisher 0,7593 0,7274 0,4776 0,2044 student 0,1373 0,7228 0,0004 0,7344

Les tableaux présents en

figure 9 récapitulent l'ensemble de mes tests statistiques réalisés sur les 3

lots en comparant différentes années (notamment l'avant et l'après Patuchev soit avant

(21)

0 5 10 15 20 25 30 35 40 45 50 55 Date T a u x b u ty re u x ( g /k g )

Figure 10 : Évolution du taux butyreux (g/kg) des 3 lots depuis 2010

Année n 1ère mise à l'herbe

Mise à l'herbe Année n+1

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Les taux sont toutefois inverses à la courbe de lait. En effet, en 2010, la production de lait est plutôt en « plateau », on le voit sur les taux. En 2011 et 2012, les pics de production laitières sont plus marqués, la chute et la hausse des taux sont donc plus marqués aussi. Cependant, on peut tout de même dire que les taux restent proportionnels toute l'année. Cela s'explique par le fait que le troupeau recevait une ration unique toute l'année (Verdi cub).

Année de transition : 2012

En 2012, malgré la transition vers Patuchev, les taux des 3 lots restent les mêmes qu'en 2010 et 2011, (TB = 35,5 g/l ; TP = 32,3 g/l) . Cependant nous allons voir qu'en 2013 et 2014 cela va changer du fait du changement d'alimentation avec le pâturage et le foin séché en grange. Après Patuchev : 2013 / 2014

Le lot Saisonné Pâturage

En 2013 et 2014, le taux butyreux (TB) du lot commence au même niveau que les années précédentes mais celui-ci chute dès le début de lactation pour suivre une légère augmentation jusqu'à la fin du cycle de production avec de légères fluctuations explicables par l'hétérogénéité de la ration dû en grande partie au pâturage. En 2013, le TB moyen du lot est de 33,4 g/l contre 33,7 g/l en 2014. On voit que ces taux sont un peu plus faibles que ceux de 2010, 2011 et 2012, il y a une différence significative au risque de 5 % entre 2012 et 2013 pour le TB du lot saisonné pâturage : T = 0,0037. De plus, il n'y a pas de différence significative entre les années 2010 , 2011 et 2012 , ni entre les années 2013 et 2014 (T = 0,78) pour le taux butyreux du lot saisonné pâturage.

On voit également que le taux protéique (TP) est supérieur aux années passées durant les deux premiers tiers de lactation puis il connaîtra une légère augmentation jusqu'en fin de lactation. En 2014, cette tendance est nettement moins marquée, le TP va baisser en milieu de lactation puis va ensuite augmenter jusqu'en fin de lactation. Le TP moyen du lot est de 33,1 g/l en 2013 et de 33,2 g/l en 2014. Ces taux sont donc supérieurs à ceux des années passées. Cela s'explique par le pâturage qui vient apporter beaucoup de protéines dans la ration. Toutefois, il n'y a pas de différence significative entre 2012 et 2013 pour le taux protéique du lot, T = 0,073.

En 2013, nous pouvons constater une inversion des taux durant la lactation. Cela s'explique par un manque de fibres dans la ration (baisse du TB) et peut être une trop grande part de concentrés (hausse du TP). Cela provient en partie de la trop grande part de légumineuses sur les parcelles pâturables et du manque de fibres dans le foin séché en grange.

Ce phénomène est moins visible en 2014. Le lot Désaisonné Pâturage

Le taux butyreux moyen du lot DP est de 36 g/l en 2013 et de 33 g/l en 2014. Il commence au même niveau que les années précédentes puis il va connaître une légère baisse jusqu'en milieu de lactation (avril) pour ensuite ré-augmenter progressivement. On peut expliquer cette augmentation par la mise à l'herbe du lot à cette période ce qui va augmenter l'énergie dans la ration. Il n'y a cependant pas de différence significative concernant le taux butyreux du lot DP entre 2012 et 2013, T = 0,46.

(23)

Fig u re 1 1 : É vo lu tio n d u ta u x p ro té iq u e ( en g /k g) d es 3 lo ts d ep u is 2 01 0 0,00 5,00 10,00 15,00 20,00 25,00 30,00 35,00 40,00 45,00 Année n 1ère mise à L'herbe Mise à l'herbe Année n+1 Ta u x p ro té iq u e ( g/ kg )

(24)

De plus, le taux protéique du lot va également commencer au même niveau que les années précédents Patuchev mais contrairement à celles-ci il ne va pas diminuer en milieu de lactation, il va rester constant durant toute la campagne laitière avec seulement de légère fluctuation. On peut penser que le pâturage permet de maintenir le TP ainsi qu'une alimentation maîtrisée durant la période en bâtiment. Celui-ci est de 34 g/l en 2013 et 33,4 g/l en 2014. Ainsi, il y a une différence significative entre l'avant et l'après Patuchev (2012 et 2013) pour le TP du lot, T = 0,025.

On constate également une inversion des taux très marqués durant la période de lactation, car le taux protéique passe au dessus du taux butyreux notamment en milieu de lactation. Cela pourrait s'expliquer par un manque de fourrages grossier et de fibre dans la ration du à la qualité du foin séché en grange. En effet, le fait que le foin soit récolté à un stade précoce, augmente sa valeur alimentaire mais diminue également sa fibrosité.

On peut conclure en disant que le taux protéique du lot DP est en moyenne supérieur à celui du troupeau avant Patuchev. On ne peut cependant pas dire la même chose pour le taux butyreux du fait qu'il n'y ait pas de différence significative entre l'avant et l'après Patuchev. Cela s'explique par le fait que la ration paille des chèvres conduites en bâtiment avant Patuchev était plus riche en fibre que celle distribuée aujourd'hui. On peut donc dire qu'une augmentation de la fibre dans la ration (c'est à dire une augmentation des précurseurs en C2 et C4) permettrait d'augmenter le TB du lot de façon à être supérieur aux années 2010,2011 et 2012.

Le lot Désaisonné Bâtiment

En 2013, le taux butyreux du lot désaisonné bâtiment est de 36 g/l. Il va augmenter en tout début de lactation (au même niveau que les années précédentes voir plus) puis va progressivement diminuer pour enfin remonter légèrement en fin de lactation. En 2014, le phénomène se répète sauf qu'il n'y a pas d'augmentation en début de lactation et la diminution du taux est moins importante en milieu, il est en moyenne pour cette année de 31,4 g/l ce qui est assez faible. On constate que contrairement au système précédant Patuchev, le TB n'augmente pas autant en fin de lactation et on peut constater de légère fluctuation tout au long de la campagne. Ces fluctuations sont dus à l'hétérogénéité de la ration et notamment au manque de fibres des fourrages séchés en grange distribués au cours de l'année.

Ainsi, il n'y a pas de différence significative entre 2012 et 2013 pour le taux butyreux de ce lot, T= 0,14, mais il y a bien une grosse baisse du TB en 2014 avec une différence significative marquée de T = 0,0033.

Après Patuchev, le taux protéique du lot est aussi bon voir meilleur qu'avant 2012 (33,7 g/l en 2013 et 33,9 g/l en 2014). Il reste à peu près stable sur les deux ans malgré de légers pics en 2013. Contrairement aux années passées, le TP ne connaît pas de forte diminution en milieu de lactation et ne remonte pas en fin. Il n'y a tout de même pas de différence significative du TP lors de la transition vers Patuchev (2012-2013) , T = 0,156 mais il y en a une entre 2013 et 2014, T = 0,015.

Ce fort taux s'explique par la richesse en protéines du foin séché en grange ainsi que par la bonne valeur du méteil grain distribué, qui est également une bonne source de protéines grâce au pois notamment ou encore à la vesce.

Cependant, ce très bon TP fait qu'il y a une inversion des taux au cours de la lactation comme on peut le constater sur le graphique.

(25)

2010 2011 2012 2013 2014 0 5 10 15 20 25 30 35 40

Figure 13 : Moyenne du taux butyreux des 3 lots depuis 2010 ( g / kg )

Lot SP Lot DP Lot DB T B ( g /k g ) 2010 2011 2012 2013 2014 0 5 10 15 20 25 30 35 40

Figure 12 : Moyenne du taux protéiques pour les 3 lots depuis 201 ( g / kg )

Lot SP Lot DP Lot DB T P ( g /k g )

En conclusion de cette analyse, on peut voir sur les figures 12 et 13 que les taux moyens des trois lots Patuchev sont aussi bon voir meilleurs qu'avant 2012. On constate tout de même chaque année une inversion des taux dû en partie à la grande richesse des concentrés de la ration et au manque de fibrosité de celle-ci. Cependant cela nous montre que malgré le changement de système, le potentiel laitier des chèvres n'a pas été dégradé et a même augmenté en terme de qualité du lait. Le fait d'apporter du tournesol dans la ration est un très bon vecteur de TB dans le lait.

Figure 14 : tests statistiques par lot et par année

Taux butyreux :

Les tableaux présents en

figure 14 récapitulent l'ensemble de mes tests statistiques réalisés sur les 3 lots en comparant différentes années (notamment l'avant et l'après Patuchev soit avant 2012 et après 2012) pour le

taux butyreux et le taux protéique. DB 2010/2011 2011/2012 2012/2013 2013/2014 fisher 0,5090 0,0602 0,0610 0,6052 student 0,9268 0,4106 0,1422 0,0034 DP 2010/2011 2011/2012 2012/2013 2013/2014 fisher 0,7850 0,0044 0,0125 0,4210 student 0,4287 0,2508 0,4579 0,7289 SP 2010/2011 2011/2012 2012/2013 2013/2014 fisher 0,6859 0,9025 0,0821 0,5993

(26)

DB 2010/2011 2011/2012 2012/2013 2013/2014 fisher 0,1880 0,4955 0,4462 0,4390 student 0,0026 0,2897 0,1567 0,0154 DP 2010/2011 2011/2012 2012/2013 2013/2014 fisher 0,8032 0,6347 0,3994 0,6513 student 0,9146 0,6722 0,0252 0,0105 SP 2010/2011 2011/2012 2012/2013 2013/2014 fisher 0,8917 0,8346 0,0560 0,3150 student 0,1790 0,7925 0,0734 0,5904 Taux protéique :

2) Comptage des cellules somatiques

Statuts cellules

:

Dès qu'une chèvre a eu 6 contrôles avec mesure du Comptage de Cellules

Somatiques (CCS) elle peu être classifiée en différents statuts :

- Major : + de 3 contrôles > 1 750 000 cellules / ml

- Minor : soit 1 ou 2 contrôles > 1 750 000 cellules / ml (ou 1 contrôle > 750 000 et 1 > 1 750 000)

- Saine : tous contrôles < 750 000 (maximum 1 contrôle > 1 750 000 ou 1 > 750 000)

Avant Patuchev : 2010 / 2011

A l'époque où le troupeau était conduit en bâtiment, le taux de chèvres dites infectées « major » était assez faible (inférieur à 20 %) et le taux de chèvres saines avoisinait les 15 à 30 %. Le reste étant des chèvres dites infectées « minor » et ne présentant pas de réel soucis pour la qualité du lait produit. Le fait que les chèvres ne sortaient pas réduisait les risques d'infections au niveau de la mamelle de même qu'une bonne hygiène de traite et une bonne hygiène de la chèvrerie.

Année de transition : 2012

En 2012 les chèvres sont encore en bâtiment et ne sont pas encore sorties, il n'y a donc pas de variations notables des statuts cellules des chèvres cette année là. Cependant, on peut se demander si la sortie au pâturage des chèvres aura une influence sur le nombre de cellules présentent dans le lait. (Voir annexe 3 : statut cellules des trois troupeaux de 2012 à 2014)

Après Patuchev : 2013 / 2014 Le lot Saisonné Pâturage

En 2013, on constate une très nette augmentation du nombre de chèvres infectées « major » , soit plus de 50 % du lot contre à peine 10 % de chèvres saines. On peut supposer que ce pic de cellules a été provoqué par la mise à l'herbe des chèvres et notamment par un stress du à la première sortie des chèvres ou encore par des germes présents sur les chemins qui conduisent aux parcelles.

(27)

Un temps pluvieux peut également apporter des germes lors du pâturage et le soleil peu fragiliser la mamelle des chèvres augmentant ainsi le taux de cellules lors de la traite.

En 2014, les taux restent à peu près équivalent cependant le taux de chèvres saines augmente (environ 15 %) et celui de chèvres infectées « major » diminue. Après un an de pâturage, le stress des animaux est réduit diminuant ainsi leur taux de cellules par rapport à 2013. Le lot Désaisonné Pâturage

On constate également sur l'annexe 3 que pour le lot désaisonné pâturage une forte augmentation du nombre de chèvres de statut cellules « major » (environ 40 % du lot) pour seulement 12 % de saines. Comme pour le lot saisonné pâturage, on peut penser que cette augmentation vient d'un stress causé par la mise à l'herbe du troupeau et le pâturage (coup de soleil sur les mamelles, germes par temps humide, présence de germes sur les chemin d'accès aux parcelles...). De plus, on peut également penser que le passage en reproduction désaisonné accélérée a pu provoquer un stress chez les animaux augmentant ainsi les taux de cellules somatiques dans le lait.

Comme pour le lot SP, en 2014 le taux de chèvres major diminue légèrement (30 % contre 40 % en 2013), cela pouvant être du à une diminution du stress ainsi qu'à une adaptation des mamelles et de l'organisme au pâturage.

Le lot Désaisonné Bâtiment

Cette hypothèse prend d'autant plus de sens car le lot désaisonné bâtiment a également vu ses taux de cellules augmenter (30 % de major en 2013 contre 15 % en 2012) et lui aussi a subi un changement dans la conduite de reproduction ce qui a pu induire un stress important chez les animaux. En 2014, pour ce lot, les chèvres de statut major sont en augmentation.

Une bonne hygiène de traite et du bâtiment sont impératifs pour réduire ces taux trop élevés de cellules somatiques.

Figure 15 : Tableau de synthèse des statuts cellules des trois lots entre 2012 et 2014

Lot SP Lot DP Lot DB

Années 2012 2013 2014 2012 2013 2014 2012 2013 2014

% Saines 15% 9% 17% 14% 12% 25% 30% 46% 13%

% Minor 62% 36% 38% 63% 47% 45% 54% 24% 52%

(28)

2010 2011 2012 2013 2014 0 10 20 30 40 50 60 70 59,7 54,8 55,6 33,4 40,1 63,0 55,4 55,3 39,4 39,0 60,5 56,3 60,3 46,7 47,1

Figure 16 : Production de matière utile ( 200 j ) pour les 3 lots depuis 2010

DB DP SP PM SU 2 0 0 ( g )

En conclusion, nous pouvons voir à l'aide de la figure 15 qui récapitule les statuts cellules des trois troupeaux entre 2012 et 2014 que la mise à l'herbe des chèvres et le pâturage ont eu un réel impact sur le taux de cellules présent dans le lait, principalement généré par un stress et un changement de conduite. On peut également souligner que le lot conduit intégralement en bâtiment a lui aussi vu ses taux de cellules augmenter après la transition sur Patuchev. On peut donc supposer que le changement de la conduite de reproduction a eu un impact sur les animaux, augmentant leur stress et par conséquent les taux de cellules somatiques dans le lait. Le fait d’être toute l'année sur une litière paille accumulée peut également expliquer les cellules présentes dans le lait. Pour réduire les taux de cellules des trois troupeaux, l'équipe doit maintenir une bonne hygiène des bâtiments notamment au niveau du paillage et des abreuvoirs, une bonne hygiène au niveau des installations de traite et des trayeurs, ne pas exposer les mamelles des chèvres à l'herbe au soleil trop longtemps lors des premières sorties (pas plus de 4 heures), réformer les animaux trop infectés si les effectifs le permettent. En effet, Patuchev est dans un système de réformes subies du fait du manque d'effectif dans chacun des troupeaux.

3) La matière sèche utile du lait

Le taux protéique (TP) et le taux butyreux (TB) représentent respectivement les teneurs en protéines et en matières grasses du lait qui constituent ce que l'on appelle traditionnellement la matière sèche utile. Pour les producteurs, ces deux critères sont à la base du système de paiement du lait à la qualité. De plus, pour les transformateurs, le TB et le TP correspondent à la matière fromageable du lait. Il est donc primordial pour l'exploitation d'avoir des taux de matière sèche utile le plus élevé possible. On peut donc se demander si la transition vers un système plus autonome comme Patuchev a eu un impact sur la matière sèche utile du lait produit.

La production de matière utile est ramenée à 200 jours de manière à se que les résultats ne soit pas faussé par les différences de durée de lactation des animaux.

(29)

2010 2011 2012 2013 2014 0 5 10 15 20 25 30 35 40 45 50 55 60 65 70 75 68,7 67,8 67,8 67,6 66,7 66,3 67 66,9 66 67,867,1 68,365,7 69,265,6

Figure 17 : Evolution du taux de matière sèche utile moyen du lait pour les 3 lots depuis 2010

DB DP SP T M SU ( g /k g )

Comme le montre le graphique si dessus en figure 16, il y a une baisse de la production de matière utile chez les 3 lots après 2012. En effet, la matière utile passe en dessous des 50 g en 2013 et 2014 alors que celle-ci était toujours supérieure à 50 g les années précédents Patuchev. Cet écart peut s'expliquer par le fait que les troupeaux de Patuchev ont des productions laitières plus faibles que l'ancien système. Enfin l'hétérogénéité des taux des 3 lots au court de la lactation dû au pâturage et à la qualité des fourrages et des concentrés distribués peut également jouer.

Toutefois on constate que si on s’intéresse aux taux de matière sèche utile des troupeaux (figure 17 : Evolution du taux de matière sèche utile moyen du lait pour les 3 lots depuis 2010) il n'y a que de très légère fluctuations avec les années et on peut dire qu'il n'y a pas de différence significatives pour les taux de matière sèche utile du lait entre l'avant et l'après Patuchev (entre 2012 et 2013 T = 0,81 pour le lot désaisonné bâtiment , T = 0,70 pour le lot désaisonné pâturage et à 0,31 pour le lot saisonné pâturage). Cela laisse donc supposer que la transition vers un système plus autonome avec mise au pâturage, n'a pas eu d'influence sur le taux de matière sèche utile du lait.

V. Les 15 meilleures productrices

L'INRA a également chercher à savoir si les chèvres hautes productrices à haut potentiels génétiques allaient maintenir leur niveau malgré la transition vers Patuchev. C'est pourquoi j'ai réalisé un tableau de synthèse des 15 meilleures productrices de chacun des trois troupeaux pour suivre leurs parcours depuis 2010 jusqu'en 2014 et voir si les meilleures de l'ancien système restent toujours les meilleures malgré le changement de conduite (alimentaire et également au niveau de la reproduction). Voir tableau « les 15 meilleures productrices ANNEXE 4. Le tableau se lit via un système de couleur, chaque couleur correspondant à un animal ce qui permet de suivre son évolution dans le classement année après année.

(30)

Le lot Désaisonné Bâtiment

En regardant le classement des meilleures productrices depuis 2010 on peut voir que 53 % des chèvres qui étaient dans les 15 meilleures avant 2012 le sont encore après la transition vers un système plus autonome (Patuchev).

Malgré le fait qu'elles soient encore en bâtiment, on peut noter que le fait qu'elles soient conduites en contre saison et qu'elles reçoivent une alimentation à base de fourrage séché en grange ne dégrade pas pour autant leur potentiel laitier.

Cependant on remarque tout de même une légère baisse de leur production. Le lot Désaisonné Pâturage

Comme pour le lot DB , on remarque que 53 % des 15 meilleures productrices depuis 2010 le sont encore après 2012. Cela nous permet donc de dire que leur système d'élevage plutôt extensif, utilisant le pâturage, ne dégrade pas pour autant la valeur laitière des meilleures productrices.

On observe cependant une baisse de production en 2013 et 2014 qui serait toutefois compensée par un maintien de leur production tout au long de la campagne laitière grâce au pâturage (pas de pic de lactation et donc pas de chute de production progressive au fil des mois). Le lot Saisonné Pâturage

Sur le tableau présent en ANNEXE 4, on observe que 60 % des chèvres qui sont dans les meilleures productrices avant 2012 le sont encore en 2013 et/ou en 2014.

Mais on peut noter également que les 40 % restants ont augmenté leur production laitière grâce à leur valorisation de l'herbe au pâturage car elles ne faisaient pas partie des meilleures avant 2012.

On peut donc supposer que les hauts potentiels génétiques des chèvres élevées en bâtiment, en système intensif, reste quasiment intact malgré la transition vers un système d'élevage plus extensif et plus autonome en intrants, valorisant au maximum l'herbe par le pâturage et le séchage en grange. Pour confirmer cette hypothèse il serait bon de consulter les index (ICC) de ces chèvres pour voir si leur potentiel génétique ce maintient au fil des années. Toutefois il faut tenir compte des numéros des chèvres car certaines chèvres ne sont plus présentent sur l'élevage aujourd'hui.

VI. Estimation de la marge alimentaire des différents systèmes

L'autonomie alimentaire est l'objectif principal de Patuchev. Pour répondre à cet objectif, l'exploitation produit elle même ces aliments, limitant ainsi les charges dûs aux aliments achetés à l'extérieur (notamment les concentrés). Cela favorise donc sa marge alimentaire. Toutefois en 2013, les concentrés distribuées aux chèvres ont été achetés.

J'ai donc calculé la marge alimentaire des différents systèmes, c'est-à-dire à dire le système paille / concentrés de l'avant Patuchev, le système pâturage et foin ventilé et le système seulement foin ventilé. Étant donné que les effectifs des lots ne sont pas les mêmes au cours des années, je baserai mes calculs sur une population moyenne de 60 chèvres par lot.

1

(31)

Lot Saisonné Pâturage

Comme le montre la figure 18, la marge alimentaire en 2014 pour le lot saisonné pâturage est de 395,69 € / chèvre. La marge alimentaire de référence pour les systèmes pâturant étant de 384,85 € , on peut dire que le lot SP en est très proche. On constate également que le litrage produit par chèvre est assez élevé comparé aux autres systèmes (579,4 L pour le lot DP et 598,1 L pour le lot DB). Le système pâturant saisonné est donc un système qui dégage une bonne marge alimentaire par animal et qui permet également une bonne production laitière.

Le lot Désaisonné Pâturage

La marge alimentaire en 2014 pour le lot désaisonné pâturage est de 311,40 € / chèvre. Cette marge est beaucoup moins élevée que celle du système pâturant saisonné (environ 100 € de moins / chèvre) et est donc bien en dessous de la référence type des systèmes pâturant (384,85 €). Cependant on constate que les charges alimentaires sont assez faibles (84,40 €) et on peut dire que la marge alimentaire est descendu par une production laitière faible du lot. En effet, la production laitière du lot n'est que de 579,50 litres / chèvres.

Charges alimentaires / chèvre Produit / chèvre

Aliments Coût Prix / 1000 l 2014 645,94 €

Fourrages 771,2 41,39 €

Litre lait produit / chèvre / an

773,17 Maïs 221,3 56,56 € Avoine 16,8 4,45 € Orge 0 0,00 € Triticale Pois 0,7 0,16 € Tournesol 0,7 0,28 € 0,3 0,31 € 0,1 0,58 €

Charge alimentaire total 103,73 € Produit du lait / chèvre 499,42 €

Marge alimentaire / chèvre = 395,69 €

Besoin à l'année en kg

Physio Tarie Altiflore

Charges alimentaires / chèvres Produit / chèvre

Aliments Coût Prix / 1000 l 2014

683,00 € Fourrages 638,5 30,22 €

Litre lait produit / chèvre / an

579,5 Maïs 191,1 48,84 € Avoine 16,8 4,45 € Orge 0 0,00 € 0,3 0,31 € 0,1 0,58 € Charge alimentaire total

84,40 € Produit du lait / chèvre 395,80 € Marge alimentaire / chèvre = 311,40 €

Besoin à l'année en kg

Physio Tarie Altiflore

1 Figure 18 : Tableau de synthèse de la marge alimentaire réalisée par le lot SP

(32)

Le lot Désaisonné Bâtiment

Figure 20 : Tableau de synthèse de la marge alimentaire réalisée par le lot DB

La marge alimentaire en 2014 donnée par la figure 20 pour le lot désaisonné bâtiment est de 299,94 € / chèvre. Cette marge est bien en dessous de la moyenne régionale pour les systèmes conduits en ration sèche et au foin qui est de 313,16 € / chèvre. On constate dans ce tableau que la quantité de concentrés donnée aux chèvres est assez faible ce qui explique le faible coût alimentaire (106,17 €). De plus, le lot a une production laitière très faible (598 litres), une production quasiment divisée par deux par rapport à l'ancien système, cela induit donc un faible produit et donc une marge alimentaire faible. Le lot DB est le lot ayant la marge alimentaire la plus faible des trois troupeaux.

Remarque : Le coût de fonctionnement pour les installations en vrac équipées d'un capteur solaire est d'environ 6 € la tonne de matière sèche. Sachant qu'il a été distribué 500 kg de foin par chèvre en 2013, le coût de fonctionnement revient donc à 3 € / chèvre.

Charges alimentaires / chèvres Produit / chèvre

Aliments Coût Prix / 1000 l 2014

679,00 €

611,7 44,59 €

Litre lait produit / chèvre / an

598,1 Maïs 202,7 51,80 € Avoine 16,2 4,29 € Orge 15,4 4,17 € Triticale Pois 0 0,00 € Tournesol 0 0,00 € 0,7 0,74 € 0,1 0,58 €

Charge alimentaire total 106,17 € Produit du lait / chèvre 406,11 €

Marge alimentaire / chèvre = 299,94 €

Besoin à l'année en kg

Foin ventilé ' prairie multi-espèces )

Physio Tarie Altiflore

(33)

VII. Autonomie des différents systèmes

Système désaisonné bâtiment – foin ventilé

Figure 21 : Tableau récapitulatif de l'autonomie globale du système désaisonné bâtiment en 2013 et 2014 avec rappel des objectif de Patuchev

2013 2014 Objectifs

Concentrés (kg/chv) 259 285 300

Lait produit (chv/an) 515 l 598 l 800

TB – TP (g/L) 35,1-32,4 32,9-33,8 36-32

Kg MU / ha 231,7 258,8 360

Prix moyen de vente (/ 1000 l) 622,00 € 679,00 € Efficacité du concentré (g/L) 450 413 340 Autonomie en concentrés 0,00% 31,00% 60,00% Autonomie globale 37,00% 76,00% 75,00%

Système désaisonné pâturage

Figure 22 : Tableau récapitulatif de l'autonomie globale du système désaisonné pâturage en 2013 et 2014 avec rappel des objectif de Patuchev

2013 2014 Objectifs

Concentrés (kg/chv) 225 272 300

Lait produit (chv/an) 603 l 579 l 800 l

TB – TP (g/L) 35,5-32,7 35,2-34 36-32

Kg MU / ha 265,4 270,1 360

Prix moyen de vente (/ 1000 l) 622,00 € 683,00 € Efficacité du concentré (g/L) 339 402 340 Autonomie en concentrés 0,00% 29,00% 60,00% Autonomie globale 75,00% 78,00% 75,00%

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Système saisonné pâturage

Figure 23 : Tableau récapitulatif de l'autonomie globale du système saisonné pâturage en 2013 et 2014 avec rappel des objectif de Patuchev

2013 2014 Objectifs

Foin distribué (kg MS/chv) – jours de pâturage

417-179 jours 337-223 jours

Prix du foin / herbe (/ T MS

59 €/50 € 67 €/41 €

Concentrés (kg/chv) 240 236 300

Lait produit (chv/an) 758 l 773 l 800 l TB – TP (g/L) 32,9-32,8 33,1-32,4 36-32 Kg MU/Ha 265,4 270,1 360 Efficacité du concentré (g/L) 318 284 340 Autonomie en concentrés 0,00% 21,00% 60,00% Autonomie globale 74,00% 79,00% 75,00%

On constate sur chacun de ces tableaux (figure 21-22-23) que pour les trois lots de Patuchev l'autonomie globale a augmentée en deux ans et que l'autonomie en concentrés est passée de 0 à 21 % pour le lot saisonné (figure 23) et de 0 a 30 % environ pour les deux lots désaisonnés (figure 21-22). L'objectif du dispositif étant d'atteindre une autonomie en concentrés de 60 % en moyenne et une autonomie globale de 75 %. Cette dernière est donc atteinte par tous les systèmes et notamment par le lot saisonné pâturage qui a une autonomie globale de 79 % en 2014. Cela est essentiellement dû au temps de pâturage qui a considérablement augmenté par rapport à 2013 entraînant ainsi une baisse des concentrés distribués tout en maintenant une production de lait élevée voir supérieur aux années passées. Tous les objectifs fixés par Patuchev sont donc atteins pour ce lot la.

Le lot désaisonné pâturage a également une autonomie globale très élevée (78 % contre 75 % en 2013). Cette fois encore cela est en partie dû au pâturage. En effet, le pâturage des chèvres permet une alimentation du troupeau à moindre coup et permet de diminuer les concentrés distribués du fait de la richesse alimentaire de l'herbe pâturée.

De plus, l'essentiel des concentrés distribués sont produits directement sur le site, sous forme d'association de cultures (triticale / pois ; avoine / vesce) et de maïs grain.

Le lot conduit toute l'année en bâtiment a une autonomie globale de 76 %, ce qui est un peu plus faible que les deux autres lots. Cependant, son autonomie en concentrés est de 31 %, en effet ce lot est plus dépendant en concentrés et 4 hectares des 10 consacrés à ce lot sont en cultures alors que seulement 3 hectares y sont consacrés pour chacun des lots pâturant.

Figure

Figure 1 : Coût du concentré + déshydraté / 1000 l
Figure 3     : Éléments économiques selon les systèmes alimentaires Système alimentaire «  ensilage demaïs » Foin et déshydratés entre 150 et 300 kg par chèvre par an Pâturage et foinproduit(Patuchev) Paille Nombre d'élevage 70 31 39 7 Nombre de chèvre 270
Figure 6     : Répartition des chèvres par lot de 2010 à 2014
Figure 8 : Moyenne de la production laitière de chaque lot depuis 2010 ( kg / ch / an )
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