Figure 23 : Tableau récapitulatif de l'autonomie globale du système saisonné pâturage en 2013 et 2014 avec rappel des objectif de Patuchev
2013 2014 Objectifs
Foin distribué (kg MS/chv) – jours de pâturage
417-179 jours 337-223 jours
Prix du foin / herbe (/ T MS
59 €/50 € 67 €/41 €
Concentrés (kg/chv) 240 236 300
Lait produit (chv/an) 758 l 773 l 800 l TB – TP (g/L) 32,9-32,8 33,1-32,4 36-32 Kg MU/Ha 265,4 270,1 360 Efficacité du concentré (g/L) 318 284 340 Autonomie en concentrés 0,00% 21,00% 60,00% Autonomie globale 74,00% 79,00% 75,00%
On constate sur chacun de ces tableaux (figure 21-22-23) que pour les trois lots de Patuchev l'autonomie globale a augmentée en deux ans et que l'autonomie en concentrés est passée de 0 à 21 % pour le lot saisonné (figure 23) et de 0 a 30 % environ pour les deux lots désaisonnés (figure 21-22). L'objectif du dispositif étant d'atteindre une autonomie en concentrés de 60 % en moyenne et une autonomie globale de 75 %. Cette dernière est donc atteinte par tous les systèmes et notamment par le lot saisonné pâturage qui a une autonomie globale de 79 % en 2014. Cela est essentiellement dû au temps de pâturage qui a considérablement augmenté par rapport à 2013 entraînant ainsi une baisse des concentrés distribués tout en maintenant une production de lait élevée voir supérieur aux années passées. Tous les objectifs fixés par Patuchev sont donc atteins pour ce lot la.
Le lot désaisonné pâturage a également une autonomie globale très élevée (78 % contre 75 % en 2013). Cette fois encore cela est en partie dû au pâturage. En effet, le pâturage des chèvres permet une alimentation du troupeau à moindre coup et permet de diminuer les concentrés distribués du fait de la richesse alimentaire de l'herbe pâturée.
De plus, l'essentiel des concentrés distribués sont produits directement sur le site, sous forme d'association de cultures (triticale / pois ; avoine / vesce) et de maïs grain.
Le lot conduit toute l'année en bâtiment a une autonomie globale de 76 %, ce qui est un peu plus faible que les deux autres lots. Cependant, son autonomie en concentrés est de 31 %, en effet ce lot est plus dépendant en concentrés et 4 hectares des 10 consacrés à ce lot sont en cultures alors que seulement 3 hectares y sont consacrés pour chacun des lots pâturant.
Conclusion
En conclusion de ce rapport, nous pouvons dire que les performances laitières des chèvres peuvent être impactées par une transition vers un système plus autonome en intrants. En effet, l'étude que j'ai réalisée montre des différences significatives tant sur la production laitière des chèvres entre 2012 et 2013, que sur la qualité du lait de celle-ci.
Tout d'abord, nous pouvons dire que le lot saisonné pâturage (SP) est le lot ayant donné les meilleurs résultats. Malgré une production significativement plus faible après le changement de conduite, le lot a produit un lait de meilleur qualité et à moindre coût. En valorisant l'herbe par le pâturage, le système saisonné pâturant permet de diminuer considérablement l'achat d'aliments extérieur et pourrait être une des meilleures solutions pour faire face au contexte actuel. Rappelons également que le lot SP est le lot ayant réalisé la marge alimentaire la plus élevée en 2014 (395,69 € / chèvre). Les cellules somatiques présentes dans le lait reste un problème majeur du lot après la transition, en effet, le stress dû au pâturage et les sorties des animaux ont fait augmenter les cellules dans le lait.
Vient ensuite le lot désaisonné pâturage (DP). Celui-ci reste actuellement plus difficile à gérer que le lot SP dans sa conduite car la période de reproduction en contre saison ne coïncide pas avec la pousse de l'herbe. Et lorsque que la pousse de printemps est optimale, le lot ne la valorise pas aussi bien que le lot saisonné qui lui est en plein pic de lactation. Toutefois le lot DP a réalisé une marge alimentaire de 311,40 € / chèvre en 2014, ce qui reste assez convenable. Sa production laitière est moins élevée qu'en système conventionnel mais le lait produit est de bonne qualité (TB et TP) ce qui permet de mieux valoriser le lait à la vente. Le lot produit également du lait en contre saison, permettant ainsi une meilleure valorisation de la production. Comme pour le lot SP, le taux de cellules dans le lait du lot DP a considérablement augmenté en 2013 et 2014 bien que la tendance soit à la baisse en 2014 du fait de la diminution du stress des animaux.
Le système désaisonné bâtiment (DB) est le troisième système étudié à Patuchev. Il est conduit toute l'année en bâtiment et nourri à base de foin séché en grange. Actuellement le problème rencontré est que le lot ne valorise pas assez bien ce foin de très bonne qualité par sa production qui reste assez faible. Il est possible que ce foin récolté à un stade précoce soit trop peu fibreux pour la chèvre qui est un animal qui aime « croquer ». Le lot DB réalisa donc une production laitière assez faible après le passage vers Patuchev et ne réalisa pas une très bonne marge alimentaire en 2014 (299,94 € / chèvre) par rapport aux deux autres systèmes. On peut donc ce demander si ce système demandant plus de concentrés et de surveillance est vraiment le plus favorable dans un contexte où le prix du lait est de plus en plus incertain et où le prix des concentrés sont très élevés. Toutefois, la production de lait en contre saison reste un atout majeur lors de la vente du lait et les cellules présentes dans la production du lot sont inférieures aux autres lots. Cela pourrait être dû au fait que les chèvres restent toute l'année en bâtiment.
Enfin, Patuchev n’étant mis en place que depuis trois ans, l'étude n 'en ai qu'à ses premiers résultats et de nombreux questionnements sont encore à mettre en place. On peut donc également se demander si la transition vers un système herbager plus autonome en intrants à eu un impact sanitaire sur le troupeau. Des études sont donc mises en place pour vérifier cela, coprologie , note d'état corporelle, méthode FAMACHA...
Annexe 1 : Assolement et rotation
Assolement pour la rotation Du troupeau DB ( à gauche ) Et pour les lots pâturant
( à droite )
Mélange M1 à prédominance pâture Mélange M2 à prédominance fauche
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