• Aucun résultat trouvé

Conseils à une jeune épouse : le poème de Théodulfe d’Orléans à Gisla

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2021

Partager "Conseils à une jeune épouse : le poème de Théodulfe d’Orléans à Gisla"

Copied!
9
0
0

Texte intégral

(1)

HAL Id: hal-03079533

https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-03079533

Submitted on 17 Dec 2020

HAL is a multi-disciplinary open access archive for the deposit and dissemination of sci-entific research documents, whether they are pub-lished or not. The documents may come from teaching and research institutions in France or abroad, or from public or private research centers.

L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est destinée au dépôt et à la diffusion de documents scientifiques de niveau recherche, publiés ou non, émanant des établissements d’enseignement et de recherche français ou étrangers, des laboratoires publics ou privés.

d’Orléans à Gisla

Claire Tignolet

To cite this version:

Claire Tignolet. Conseils à une jeune épouse : le poème de Théodulfe d’Orléans à Gisla. Laurent Jégou; Sylvie Joye; Thomas Lienhard; Jens Schneider. Splendor Reginae: Passions, genre et famille: Mélanges en l’honneur de Régine Le Jan, Brepols, pp.237-244, 2015, 978-2-503-55309-2. �10.1484/M.HAMA-EB.5.103317�. �hal-03079533�

(2)

Conseils à une jeune épouse : le poème de Théodulfe d’Orléans à Gisla Claire TIGNOLET

Comme l’a souligné Régine Le Jan dans ses travaux, la place de la femme au sein de la cellule conjugale se transforme au cours des IXe-Xe siècles : l’épouse se voit alors plus étroitement associée à l’honor de son mari ainsi qu’à la gestion et à la transmission des biens familiaux1. Cette évolution tient en partie à la promotion par les clercs du mariage chrétien, notamment à travers les « miroirs » que ceux-ci adressent aux laïcs pour diffuser de nouveaux modèles de comportement2. Mais c’est avant tout aux hommes que sont destinés ces textes, écrits par des hommes. Bien que certaines femmes de l’aristocratie y aient eu accès, comme en témoigne la culture de Dhuoda, on peut s’interroger sur la diffusion de ces conseils moraux auprès des femmes.

Quelques lettres nous renseignent sur le discours, moral et spirituel, tenu par les théologiens aux souveraines3. Il est plus rare d’avoir accès aux discours adressés aux femmes de l’aristocratie : le poème que Théodulfe, évêque d’Orléans (d’environ 798 à 818), adresse à une certaine Gisla est en cela remarquable4. Composé pour servir de dédicace à un psautier offert à la jeune femme, il nous permet d’appréhender les attentes d’un clerc du début du IXe siècle sur la spiritualité et la conduite d’une femme

appartenant au monde des élites.

Le poème de dédicace

Gisla, par la grâce de Dieu, reçois ce vénérable présent Que te donne ton père Théodulfe.

J’ai en effet demandé que soit pour toi écrit ce psautier Que tu vois briller d’or et d’argent.

Chaque première page s’appuie sur l’hébreu véritable, Et la suivante est semblable ensuite à l’antique version. Jérôme a fort bien traduit celle-là et corrigé celle-ci :

Toutes deux resplendissent, crois-moi, de pensées remarquables. Fais-en un usage fréquent, l’esprit assidu et appliqué,

Soumets avec empressement tes pensées aux leurs.

Garde cet instrument dans ton cœur, sa musique dans ton esprit. Que tes mains tiennent cette baguette, ce sistre !

Que cette douce mélodie te ranime ! Frappe ce tambourin ! Que pour toi résonne cette harpe et retentisse cette lyre ! Reviens à lui tantôt pour chanter, tantôt pour méditer, Afin que l’amour divin grandisse davantage en toi. Si tu pries assidûment, si tu lis fréquemment,

Toi-même tu t’adresseras à Dieu et Dieu s’adressera à toi.

Que ta main soit généreuse, ton comportement honnête, ta conduite sage : Et qu’ainsi, tu plaises dignement au Créateur.

Applique-toi toujours au travail de la laine, aux tâches domestiques : Que ton esprit charme ainsi tes familiers comme ton époux.

(3)

Accepte qu’il te pare, qu’il soit le guide de ta vie.

Évite le mal, recherche le bien, agis en tout de manière convenable, Afin qu’un salut généreux t’élève amplement.

Sois pour longtemps une épouse chaste avec ton chaste époux Et que la descendance que vous aurez vous comble de joie. Gisla, vis pleinement heureuse avec Suaveric,

Et grâce à Dieu, connais le bonheur de vieillir avec lui.

Puissiez-vous être parents et grands-parents, entourés d’une foule de descendants : Qu’Il vous accorde ce don, Lui qui l’a accordé à vos parents.

Que l’espérance, la beauté, l’ordre, la foi, la piété, la concorde, la vertu, La grâce et la paix de Dieu soient toujours avec toi. Salut.

La destinataire de l’ouvrage reste inconnue. Certains ont vu en Gisla une fille de Théodulfe5, mais il faut plutôt comprendre l’expression tuus pater comme le signe d’une relation spirituelle entre elle et l’évêque6. Il ne peut s’agir non plus de Gisla, fille de Charlemagne et d’Hildegarde née en 780/781 : non seulement cette hypothèse va à l’encontre des pratiques matrimoniales de Charlemagne, peu enclin à marier ses filles7, mais les mots de Théodulfe ne sont pas assez élogieux pour être adressés à une princesse, notamment si on les compare aux termes utilisés dans les portraits que le poète fait des filles du souverain dans son poème de cour « Te totus laudesque »8. Il faut donc considérer Gisla comme une jeune femme de l’aristocratie, dont le nom révèle peut-être des liens avec la famille carolingienne. Son époux n’est pas mieux connu : si l’on en juge par son nom, peu courant, Suaveric pourrait faire partie d’une famille apparentée ou liée à Savaric, évêque d’Auxerre qui tenait aussi le siège d’Orléans au début du VIIIe siècle9. C’est en tout cas dans le cadre des relations de Théodulfe avec l’aristocratie qu’il faut placer ce poème : le texte témoigne avant tout du rôle pastoral que l’évêque cherche à jouer auprès des élites. L’ouvrage, décrit comme richement orné, semble en effet avoir été offert à Gisla à l’occasion de son mariage. C’est afin qu’elle mène au mieux sa vie conjugale que l’évêque lui adresse, dans un poème de dédicace, ces conseils spirituels et moraux.

Des conseils propres à la sphère féminine ?

Les conseils de Théodulfe rejoignent en partie les prescriptions de ses contemporains en matière de comportements des laïcs. La jeune femme est invitée à vivre de manière vertueuse et honnête (decenter), en évitant les vices (sperne malum) et en pratiquant les vertus (sectare bonum). La qualité qui doit guider Gisla est celle de la

discretio, c’est-à-dire le discernement, la prudence. Mais il ne s’agit pas chez Théodulfe

d’une vertu réservée aux femmes. Dans les Versus ad Judices, le poète en fait la « nourrice des vertus » et affirme que c’est elle qui régissait sa conduite et celle de Leidrade lors de leur tournée d’inspection en Septimanie10. Les conseils moraux que l’évêque donne à Gisla correspondent ainsi au comportement attendu de tout chrétien qui aspire au salut. Les laïcs étant définis par leur état marital, c’est également de manière conventionnelle que le poème se termine par des vœux en faveur de la fécondité du couple. Théodulfe la conçoit dans une forme de chasteté, attribuée aux

(4)

deux époux, ce qui fait là aussi écho aux normes sexuelles que les clercs carolingiens rappellent dans leurs traités et cherchent à imposer dans les pratiques11.

Dans les écrits relevant de la littérature morale, les auteurs ne prêtent cependant que peu d’attention aux épouses des laïcs auxquels ils s’adressent. Dans le De

institutione laicali, Jonas définit certes les qualités attendues d’une bonne épouse, à

savoir son origine familiale (genus), sa sagesse (prudentia), sa richesse (divitiae), sa beauté (pulchritudo)12 mais il ne distingue pas un rôle ou des activités propres aux

femmes au sein de la cellule conjugale. Théodulfe évoque quant à lui plus spécifiquement la conduite que Gisla doit adopter en tant qu’épouse : la jeune femme doit s’occuper des tâches domestiques (cura domestica) et s’adonner au travail de la laine (lanae studium). Il s’agit là de deux activités particulièrement genrées. Dans les sociétés anciennes, la sphère de la domus était traditionnellement réservée aux femmes : celles-ci devaient veiller à l’entretien de la maison et à la gestion des affaires familiales13. Les activités textiles étaient de même typiquement féminines. Elles étaient pratiquées par les femmes du peuple14 comme par les femmes de l’élite15. Si les objets textiles fabriqués par les souveraines étaient des cadeaux de prix, comme par exemple la ceinture offerte par la reine Emma au chancelier Witgar vers 86016, le travail de la laine pour les jeunes femmes de l’aristocratie avait aussi un intérêt, qu’Éginhard souligne à propos des filles de Charlemagne : « qu’elles ne s’alanguissent dans l’oisiveté ». C’est de façon sous-jacente ce qu’impliquent les recommandations de Théodulfe : travaux domestiques et textiles permettront à l’épouse de mener une vie honnête qui fera l’admiration de ses proches. Mais tout en mentionnant des activités féminines très concrètes, Théodulfe n’en définit pas pour autant une morale qui soit réservée aux femmes.

Un cadeau original : un psautier double

Le psautier est un ouvrage dont la diffusion a été encouragée à l’époque carolingienne17. Ses usages sont variés. Utilisé depuis longtemps en milieu monastique pour la psalmodie, il fait partie, sous le règne de Charlemagne, des livres dont la possession et la correction sont imposées aux clercs dans le cadre des réformes ecclésiastiques18. Un usage pénitentiel des psaumes est également promu par Alcuin en vue d’une « confession intime des péchés »19. Avec ce cadeau à Gisla, Théodulfe insiste quant à lui sur la dimension dévotionnelle de l’ouvrage, le chant et la méditation des psaumes devenant un moyen d’accéder à Dieu. Surtout, l’évêque met clairement le psautier à la portée des laïcs. Les recommandations d’Alcuin à cet égard ne sont pas si nettes, car si celui-ci fait la promotion des psaumes auprès des clercs20, des moniales21 et du roi – qui reste un laïc au statut particulier22 –, il n’y fait en revanche pas référence dans son traité moral au comte Gui23 ni dans ses lettres d’admonition aux laïcs24. Il faut donc relever chez Théodulfe un souci pastoral plus marqué, tenant sans doute à ses fonctions épiscopales : si le psautier s’est peu à peu répandu chez les élites, c’est aussi parce que certains prélats ont encouragé sa lecture et son usage dévotionnel.

Le psautier a notamment été diffusé auprès des grandes aristocrates. Comme en témoigne le Manuel qu’elle rédigea pour son fils Guillaume, Dhuoda en avait une fine connaissance25. Gisèle, fille de Louis le Pieux et épouse d’Évrard de Frioul, en

(5)

possédait un exemplaire personnel qui fut transmis à son fils Rodulf26. Il ne faudrait pas pour autant faire du psautier un ouvrage de dévotion réservé aux femmes. La diffusion des psautiers chez les laïcs s’explique aussi par une forme d’imitation des pratiques royales, les souverains ayant fait réaliser des livres luxueux en insistant sur la symbolique royale d’un texte placé sous l’inspiration de David27. Il n’en demeure pas moins que le succès, grandissant au cours du Moyen Âge, de l’ouvrage auprès des femmes tient à leur rôle dans l’éducation religieuse des enfants, dont l’enseignement des psaumes constituait une base28.

La particularité du cadeau de Théodulfe réside dans le fait que le psautier offert est un psautier double, qu’il faut considérer comme un ouvrage savant. Tel qu’il est décrit, l’ouvrage contenait en parallèle la version iuxta hebraeos, c’est-à-dire conforme à l’hébreu, et la version dite gallicane des psaumes. Toutes deux, élaborées par Jérôme, étaient bien connues des lettrés carolingiens, mais la version iuxta hebraeos est restée moins répandue que la gallicane, privilégiée par Alcuin et dans les productions du

scriptorium de Tours29. Les psautiers doubles sont également rares ; il n’en subsiste que deux exemplaires pour cette époque30. Avec ce livre, l’évêque montre à Gisla les richesses du texte biblique, il l’invite implicitement à saisir les nuances des deux versions des psaumes. On retrouve ici le souci de Théodulfe de corriger le texte scripturaire au plus près de l’hebraica veritas31. Mais il est intéressant de constater que le théologien n’a pas réservé cette connaissance aux savants de son entourage, ni aux seuls ecclésiastiques. Théodulfe attribue ainsi aux élites laïques, qui plus est ici à une femme, de solides compétences intellectuelles32. Ses poèmes de cour, nourris de références littéraires et patristiques, élaborés dans une métrique riche et complexe, s’appuient sur le même postulat. Quoi qu’il en soit des capacités réelles de la destinataire, ce cadeau témoigne de la part de l’évêque d’un souci de faire partager aux laïcs les fruits de la Renaissance carolingienne, etnotamment de leur transmettre une certaine culture biblique.

L’évêque n’en demeure pas moins mesuré quant au rôle que peut avoir l’épouse au sein du foyer : il n’invite pas Gisla à transmettre sa sagesse ni ses vertus. Ce silence fait écho à un passage de l’Opus Caroli regis contra synodum dont Théodulfe est le principal auteur : il est alors interdit aux femmes de prêcher en public, leur rôle devant être réservé à la sphère familiale33. Dans ce poème, Théodulfe ne va pas jusqu’à recommander à Gisla d’« enseigner par la parole et par l’exemple » : le psautier semble devoir rester pour elle un ouvrage de méditation personnelle, et non devenir le support d’une spiritualité ou d’une morale à transmettre, notamment aux futurs enfants du couple. Le modèle que propose Théodulfe à Gisla reste ainsi confiné dans une certaine passivité.

Ce court poème de Théodulfe peut être rapproché des quelques lettres adressées par Alcuin à de grands aristocrates, invités alors à suivre un modèle de conduite conforme à de nouvelles exigences morales34. De manière singulière, le texte à Gisla en est une déclinaison féminine : il nous fait connaître le comportement attendu d’une épouse, qui se révèle à la fois appuyé sur des valeurs transcendant les distinctions de genre et ancré dans des activités spécifiquement féminines. Dans quelle mesure ces

(6)

femmes ont-elles reçu et assimilé ces conseils ? La figure de Dhuoda nous montre, à la génération suivante et de façon tout à fait exceptionnelle, comment certaines ont su s’approprier le bagage culturel, moral et spirituel qu’on leur avait enseigné. La manière dont Gisla a utilisé, et compris, le psautier et le poème de Théodulfe reste impossible à connaître, l’ouvrage n’ayant pas été conservé. Il n’en demeure pas moins que le geste de l’évêque en direction de la jeune épouse est le signe que, dans le cadre du renouveau intellectuel et moral promu par les clercs carolingiens dans l’entourage de Charlemagne, les femmes de l’aristocratie ont été les destinataires de discours vertueux, voire de textes savants.

1

R. Le Jan, Famille et pouvoir dans le monde franc (VIIe-Xe siècle). Essai d’anthropologie sociale, Paris, 1995, notamment p. 333-379 ; Ead., L’épouse du comte du IXe au XIe siècle : transformation d’un modèle et idéologie du pouvoir, dans Ead.,

Femmes, pouvoir et société dans le haut Moyen Âge, Paris, 2001, p. 21-29 ; Ead., The multiple identities of Dhuoda, dans R. Corradini, M. Gillis, R. McKitterick et I. Van

Renswoude (éd.), Ego trouble : authors and their identities in the early Middle Ages, Vienne, 2010, p. 211-219.

2

On pense au Liber exhortationis de Paulin d’Aquilée, au De virtutibus et vitiis d’Alcuin et au De institutione laicali de Jonas d’Orléans. Sur ces traités, voir en dernier lieu A. Dubreucq, La littérature des specula : délimitation du genre, contenu,

destinataires et réception, dans M. Lauwers (éd.), Guerriers et moines. Conversion et sainteté aristocratiques dans l’Occident médiéval (IXe-XIIe siècles), Antibes, 2002, p.

17-39 ; R. Stone, The rise and fall of the lay moral élite in Carolingian Francia, dans F. Bougard, R. Le Jan et R. McKitterick (éd.), La culture du haut Moyen Âge. Une

question d’élites ?, Turnhout, 2009, p. 363-375. 3

Voir par exemple les lettres adressées à l’impératrice Judith par Raban : Raban Maur,

Lettres 17a et 17b, éd. K. Hampe, Berlin, 1899 (MGH Epistolae Karolini Aevi, 3),

p. 420-422 ; également Id., Lettre à Judith, éd. A. Wilmart, Lettres de l’époque

carolingienne, dans Revue Bénédictine, 3, 1922, p. 234-245, ici p. 240-242, reprise et

étudiée par M. Gravel, Judith écrit, Raban répond. Premier échange d’une longue

alliance, dans J.-F. Cottier, M. Gravel et S. Rossignol (éd.), Ad libros ! Mélanges d’études médiévales offerts à Denise Angers et Joseph-Claude Poulin, Montréal, 2010,

p. 35-48. Sur ces envois, voir M. de Jong, Exegesis for an empress, dans E. Cohen et M. de Jong (éd.), Medieval transformations. Texts, power, and gifts in context, Leyde-Boston-Cologne, 2001, p. 69-100.

4

Théodulfe, Poème XLIII « Gisla favente deo », dans Carmina, éd. E. Dümmler, Berlin, 1881 (MGH, Poetae latini aevi carolini, 1), p. 541-542, à partir de l’editio princeps de J. Sirmond en 1646. Il n’en subsiste aucun témoin manuscrit, le psautier lui-même n’ayant pas été conservé. Pour plus de précisions sur les textes et le parcours de Théodulfe, je me permets de renvoyer à ma thèse : « Exsul et exsul erat » Théodulfe

(vers 760-820/821). Parcours biographique, Thèse de doctorat, sous la direction de R.

Le Jan, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, 2013, dont la publication est à venir. Cet article me fournit l’occasion de remercier R. Le Jan d’avoir soutenu mes travaux.

(7)

5

C’est le cas de J. Sirmond et E. Dümmler ; également de C. Cuissard, Théodulfe,

évêque d’Orléans : sa vie, ses œuvres, Orléans, 1892, p. 55-57 ; et de R. Louis, Le

titulus et l’epitaphium métrique de Théodulfe dans un monastère d’Angers, dans Id. (éd.), Études ligériennes d’histoire et d’archéologie médiévale : mémoires et exposés.

Semaine d’études médiévales (1969, Saint-Benoît-sur-Loire, Loiret), Auxerre, 1975,

p. 436-441.

6

Alcuin, avec le De vitiis et virtutibus, adresse également au comte Gui une « admonitio paterna ».

7

R. Le Jan, Famille et pouvoir… cité n. 1, p. 297-305 ; J. L. Nelson, Women at

Charlemagne’s court. A case of monstrous regiment ?, dans Ead., The Frankish world 750-950, Londres, 1996, p. 223-242.

8

Théodulfe, Poème XXV « Te totus laudesque », v. 81-108, dans Carmina, cité n. 4, p. 483-489.

9

Sur Savaric : Gestes des évêques d’Auxerre, 1, c. 26, éd. M. Sot et alii, Paris, 2002, p. 126-127.

10

Théodulfe, Poème XXVIII « Iudicii callem censores » (Versus ad Iudices), vers 275-290, dans Carmina, cité n. 4, p. 493-517 ; aux v. 289-275-290, p. 501 : « O felix omnis

virtus, discretio si quam|Virtutum nutrix temperat, ornat, alit ». 11

Jonas, De institutione laicali, II, c. 6, PL 106, col. 121-278, ici col. 179-182 ; Théodulfe d’Orléans, Premier capitulaire, c. 43, éd. P. Brommer, Hanovre, 1984 (MGH

Capitula episcoporum, 1), p. 73-142, ici p. 139-140 (sur la chasteté des époux pendant

le Carême). Voir P. Toubert, La théorie du mariage chez les moralistes carolingiens, dans Id., L’Europe dans sa première croissance. De Charlemagne à l’an mil, Paris, 2004, p. 283-320.

12

Jonas d’Orléans, De institutione laicali, II, c. 12, cité n. 11, col. 188-191.

13

À l’échelle de la famille royale, ce rôle a été défini dans le De ordine palatii, éd. T. Gross et R. Schieffer, Hinkmar von Reims, De ordine palatii, Hanovre, 1980 (MGH,

Fontes iuris germanici antiqui in usum scholarum sep. ed., 3). 14

Raoul de Bourges, Capitulaire, c. 26, éd. P. Brommer (MGH, Capitula episcoporum cité n. 11), p. 227-268, p. 253 : le texte mentionne le travail textile parmi les activités féminines.

15

Par exemple par les filles de Charlemagne. Voir Éginhard, Vie de Charlemagne, c. 19, éd. et trad. M. Sot et C. Veyrard-Comes, Paris, 2014, p. 44-47 : « il ordonna qu’elles habituent aux ouvrages de laine, qu’elles s’emploient à la quenouille et au fuseau ». Voir V. Garver, Women and aristocratic culture in the Carolingian world, Ithaca-Londres, 2009 (c. 5 « Textile work »).

16

E. Godlberg, Regina nitens sanctissima hemma : Queen Emma (827-876), Bishop

Witgar of Augsburg, and the Witgar-Belt, dans B. Weiler et S. McLean (éd.), Representations of power in medieval Germany 800-1500, Turnhout, 2006, p. 57-95. 17

V. Leroquais, Les psautiers manuscrits latins des bibliothèques publiques de France, Mâcon, 1940-1941, notamment vol. 1, p. v-cxxxvi ; P.-M. Bogaert, Le Psautier latin

(8)

Tochterübersetzungen, Göttingen, 2000, p. 51-85 ; M. Morard, La harpe des clercs : réceptions médiévales du Psautier latin entre usages populaires et commentaires scolaires, Thèse de Doctorat, sous la direction de J. Verger, Université Paris-Sorbonne,

2008.

18

Admonitio generalis, c. 70, éd. H. Mordek, K. Zechiel-Eckes et M. Glatthaar, Hanovre, 2012 (MGH Fontes iuris germanici antiqui in usum scholarum sep. ed., 16), p. 222-225.

19

Alcuin, De psalmorum usu liber, PL 101, col. 465-467, dont seule la préface est d’Alcuin. Voir M.-H. Jullien et F. Perelman (éd.), Clavis des auteurs latins du Moyen

Âge. Territoire français. 735-987, II. Alcuin, Turnhout, 1999, p. 145-148. Sur les

transformations de la prière à l’époque carolingienne, voir les commentaires de J.-P. Bouhot dans N. Bériou, J. Berlioz et J. Longère (éd.), Prier au Moyen Âge : pratiques

et expériences (Ve-XVe siècles), Turnhout, 1991, p. 23-31 et p. 142-157. 20

Alcuin, Lettre 259 (à Arn de Salzbourg), dans Epistolae, éd. E. Dümmler, Berlin, 1895 (MGH Epistolae Karolini Aevi, 2), p. 417.

21

Par exemple Id., Lettre 79 (à Edilthrude), Ibid., p. 120-122.

22

Id., Lettres 304 et 304a (à Charlemagne), Ibid., p. 462-464.

23

Alcuin, De virtutibus et vitiis, PL 101, col. 613-638. Il conseille de manière générale la lecture des Écritures saintes. Sur cette morale proposée aux laïcs, voir D. A. Bullough, Alcuin and lay virtue, dans L. Gaffuri (éd.), Predicazione e società nel

Medioevo : riflessione etica, valori et modelli di comportamento, Padoue, 2002, p.

71-91 ; A. Dubreucq, Autour du De virtutibus et vitiis d’Alcuin, dans P. Depreux et B. Judic (éd.), Alcuin de York à Tours : écriture, pouvoir et réseaux dans l’Europe du haut

Moyen Âge, Annales de Bretagne et des Pays de l’Ouest, 111-3, 2004, p. 269-288. 24

Cf. les exemples cités ci-dessous, n. 34.

25

Dhuoda, Manuel pour mon fils, éd. et trad. P. Riché, Paris, 1991 (2e éd.).

26

Cartulaire de Cysoing et de ses dépendances, éd. I. de Coussemaker, Lille, 1886, p. 1-5. La « bibliothèque » du couple comptait au total quatre psautiers.

27

Sur la réception du psautier, voir M. Morard, La harpe des clercs..., cité n. 17 ; R. McKitterick, The Carolingians and the written world, Cambridge, 1989, p. 266-270.

28

H.-W. Goetz, Frauen im frühen Mittelalter. Frauenbild und Frauenleben im

Frankenreich, Cologne, 1995, p. 226-231 ; J. Delumeau (éd.), La religion de ma mère. Le rôle des femmes dans la transmission de la foi, Paris, 1992. Voir l’exemple de

Dhuoda, dont J. Nelson souligne l’autorité en tant que mère dans Dhuoda, dans P. Wormald et J. L. Nelson (éd.), Lay intellectuals in the Carolingian world, Cambridge, 2007, p. 106-120.

29

V. Leroquais, Les psautiers manuscrits..., cité n. 17 ; P.-M. Bogaert, Le Psautier

latin..., cité n. 17. 30

Le premier, dit psautier de la reine, est le célèbre exemplaire transmis par Évrard de Frioul à son fils Unroch (Rome, BAV, Reg. lat. 11, réalisé dans la seconde moitié du

VIIIe siècle) : voir A. Wilmart, Le psautier de la reine n. XI. Sa provenance et sa date,

(9)

aristocrates carolingiens, dans Le Moyen Âge, 69, 1963, p. 87-104 ; C. La Rocca et

L. Provero, The dead and their gifts. The will of Eberhard, count of Friuli, and his wife

Gisela, daughter of Louis the Pious (863-864), dans F. Theuws et J. Nelson, Rituals of power. From Late Antiquity to the early Middle Ages, Leyde-Boston-Cologne, 2000,

p. 225-280. Le second (Paris, BNF, lat. 102) est un psautier glosé provenant de Saint-Bénigne de Dijon daté du dernier quart du IXe siècle. Voir V. Leroquais, Les psautiers

manuscrits..., cité n. 17, vol. 2, p. 29-30 et 182. 31

E. Dahlhaus-Berg, Nova Antiquitas et Antiqua Novitas. Typologische Exegese und

isidorianisches Geschichtsbild bei Theodulf von Orléans, Cologne-Vienne, 1975 ;

C. Chevalier-Royet, Les révisions bibliques de Théodulf d’Orléans et la question de

leur utilisation par l’exégèse carolingienne, dans S. Shimahara (éd.), Études d’exégèse carolingienne : autour d’Haymon d’Auxerre, Turnhout, 2007, p. 237-256 ; A. Candiard

et C. Chevalier-Royet, Critique textuelle et recours à l’hébreu à l’époque

carolingienne. Le cas unique d’une Bible de Théodulf (Bible de Saint-Germain, Paris, BnF. lat. 11 937), dans A. Noblesse-Rocher (éd.), Études d’exégèse médiévale offertes à Gilbert Dahan par ses élèves, Turnhout, 2012, p. 13-34. Voir ma thèse, citée n. 4, pour

plus de précisions.

32

Sur la culture des élites laïques, voir La culture du haut Moyen Âge..., cité n. 2 ; Lay

intellectuals…, cité n. 28. 33

Opus Caroli regis contra synodum (Libri Carolini), III, c.. 13, éd. A. Freeman, Hanovre, 1998 (MGH Concilia II, Supplementum¸ 1), p. 388-389, notamment : « Bene

docentes, ut prudentiam doceant, perpendat, quod non eas docere quandam insaniam vel quandam traditionem sacrosanctis patrum institutionibus resistentem vel certe cuiusdam insensatae rei adorationem, sed prudentiam et bene vivendi exempla permiserit ; nec eas id facere in ecclesia neque in conventu neque in synodo, sed privatim longevae aetatis experientia et explosis propter aevi maturitatem vitiorum incentivis inter domesticos permiserit. (...) Aliud est enim matremfamilias domesticos verbis et exemplis erudire, aliud antestitibus sive omni ecclesiastico ordini vel etiam publicae synodo quaedam inutilia docentem interesse, cum videlicet ista, quae domesticos exhortatur, eorum et suum in commune adipisci cupiat profectum, illa vero in conventu ventosae tantum laudis et solius arrogantiae ambiat appetitum ».

34

Par exemple Alcuin, Lettre 111 (à Méginfrid, chambrier de Charlemagne), Epistolae, cité n. 20, p. 159-162 ; Lettre 33 (à Méginhair, comte de Sens), Ibid., p. 74-75 ; Lettre

224 (à Roger, comte de Limoges), Ibid., p. 367-368. Voir D. A. Bullough, Alcuin and lay virtue..., cité n. 23 ; T. F. X. Noble, Secular sanctity : forging an ethos for Carolingian nobility, dans Lay intellectuals..., cité n. 28, p. 8-36.

Références

Documents relatifs

A mes sœurs et frères : Faiza, Safia, Amina, Salah, Noureddine. A toute ma famille et à mes amis Mokhtar, Mounir , Lamine, Kamel

The impact of shifting agiculture on forest succession and land cover dynamics in the Bas Congo province (Democratic Republic of the

Cette phrase montre que Solvay prend appui sur son référentiel de compétences dans son nouvel accord de GPEC pour saisir les différentes sources de compétences : lors de la

Elle insinue aussi que le Protectorat n’est qu’une imitation de la monarchie, que Cromwell s’est comporté comme un roi – elle évoque avec ironie « Oliver’s

Nous avons besoin de vous pour nous aider à faire respecter « les échéanciers des travaux et les devoirs » que votre jeune devrait avoir notés à l’agenda... POUR LE 2

Là où un carré sémiotique, par exemple, pouvait fièrement établir des relations de contrariété entre « pratique » et « mythique » (pour reprendre la fameuse

In accord with previously published data, CD4 + CD5 + Treg cells were increased during active TB in comparison to BCG vaccinated healthy controls (nearly two-fold

Il fi t aussi peser son infl uence sur les époux G ONDI eux-mêmes, comme par exemple lorsqu’il obtint que Philippe-Emmanuel renonçât à se battre en duel, ou bien