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Caracterisation chez les nematodes Meloidogyne goeldi
(Tylenchida) de types virulents, vis-a-vis du gene Mi de
la tomate dans deux zones maraicheres au Senegal
F. Berthou, A. Ba-Diallo, L. de Maeyer, G. de Guiran
To cite this version:
F. Berthou, A. Ba-Diallo, L. de Maeyer, G. de Guiran. Caracterisation chez les nematodes Meloidogyne
goeldi (Tylenchida) de types virulents, vis-a-vis du gene Mi de la tomate dans deux zones maraicheres
au Senegal. Agronomie, EDP Sciences, 1989, 9 (9), pp.877-884. �hal-02726327�
Amélioration des
plantes
Caractérisation
chez les
nématodes
Meloidogyne
Goeldi
(Tylenchida)
de
types
virulents
vis-à-vis
du
gène
Mi de la
tomate
dans deux
zones
maraîchères
au
Sénégal
F.
Berthou
A.Ba-Diallo
L. deMaeyer
G. de Guiran
N.
Bruguier
M.Dieng
1 Antenne ORSTOM d Antibes, B.P.
2078, 06 602 Antibes, France;
2ISRA l CDH, 8. P.
3120, Dakar, Sénégal;
3INRA, station de recherches sur les nématodes, B.P.
2078, 06 602 Antibes, France
(reçu le 31
janvier
1989; accepté le 5juillet
1989)Résumé — Les nématodes à
galles
du genreMeloidogyne
ont été étudiés dans 2 zones maraîchères duSénégal :
lesdépressions
côtières humides(Niayes)
et lespérimètres irrigués
del’intérieur,
en vued’analyser l’impact
de la diffusiondes nouvelles variétés de tomates
possédant
legène
de résistance Mi :-
sur la
répartition
desespèces,
-
sur
l’apparition
ou la dissémination desbiotypes
virulents vis-à-vis de Mi. Lesespèces
ont été déterminées parélec-trophorèse
des iso-estérases surgel
d’amidon,
la virulence est révélée parl’aptitude
audéveloppement
sur variétérésistante Rossol à 23 °C.
Au
total,
4espèces
ont été détectées dans lessondages
portant
à la fois surplantes
sensibles et tomaterésistan-te : M.
javanica
et M.incognita
se rencontrent simultanément dans 20 des 24 des localitésprospectées.
M. arenariaest trouvée dans 5 des 24 localités. Une souche
nouvelle,
désignée
par l’abréviation : vs, pour"very slow",
euégard
à la vitesse demigration
de ses iso-estérases enélectrophorèse,
est rencontrée dans lesNiayes
ou à leur contact, ainsique dans les
pépinières
duNord,
au total dans 13 des 24 localités.L’une ou l’autre de ces 4
espèces
sedéveloppe
auchamp
sur les variétés de tomates résistantes. Dans 2localités,
cela est dû à la
suppression
de la résistance liée à la hausse de latempérature,
le testnégatif
dedéveloppement
survariété Rossol démontrant l’absence de
biotype
virulent à 23 °C. Dans d’autreslocalités,
c’est la virulence despeuple-ments
qui
est en cause : ceslignées
virulentes s’observent dans les 4espèces.
Chez M.javanica
et M.incognita,
lesproportions
de souches virulentesreprésentent
respectivement
le tiers etplus
de la moitié des cas étudiés. Les souches vs se sont montrées virulentes dans toutes les situationsanalysées.
M. arenaria se révèle virulente dans la localité où elle estl’espèce
dominante.Les infestations de variétés résistantes sont avant tout liées à la richesse locale des
peuplements
du nématode enespèces
etbiotypes.
C’est donc cette diversitéqui
caractérise lesfoyers
de contamination. AuSénégal,
cesfoyers
sont localisés dans les
Niayes,
à leur contact ou dans lespépinières
anciennes. La dissémination des souchesviru-lentes doit être
évitée,
souspeine
decompromettre
leprogrès
quereprésentent,
dans la lutte contreMeloidogyne,
lacréation au
Sénégal
etl’emploi
des nouvelles variétéspossédant
legène
Mi.Meloidogyne-
virulence - tomate -gène
Mi -foyers
de contamination -électrophorèse -
lutte culturaleSummary —
Characterization of virulent(Mi
gene resistancebreaking) biotypes
of root-knot nematodesMeloidogyne
Goeldi(Tylenchida)
in twovegetable growing
areas ofSenegal. Species
and virulent(resistance-breaking) biotypes
of root-knotnematodes
( Meloidogyne spp.)
were studied in 2major vegetable
growing
areas ofSenegal
to assess the riskof using
tomato cultivarscarrying
theMi gene
for resistance.Species
were identifiedby
starchgel
electrophoresis
of isoesterases and virulencebiotypes
revealedby
theirability
toreproduce
on the resistant tomato cultivar Rossol at 23°.Mixed
populations
of M.javanica
and M.incognita
werepresent
in 20 and M. arenaria in 5 localities of the 24 localitiessampled.
Inaddition,
an undescribedspecies
characterizedby
its esteraseprofile
was found in 13 of these localities.In 2 localities
surveyed,
Mi gene resistance break was related to theweakening
of this resistance due to thehigh
soiltemperatures.
In theothers,
populations
were found to contain virulentbiotypes.
Those of M.javanica
andM.
incognit:a
occurred,
respectively,
in one third and one half of the fieldssampled,
whereas allpopulations
of the newspecies
were virulent. In thelocality
where M. arenaria was the dominant root-knotspecies,
itproved
to be virulent t.The infestation of resistant cultivars was
directly
related to thediversity
inspecies
andbiotypes
of local nematodepopulations.
Based on theseresults,
it is essential that infestation of virulentbiotypes
of root-knotspecies
becontained when
using
resistant tomatoes in controlstrategies.
The dissemination of virulentpopulations
must be avoided.Meloidogyne -
virulence - tomato - Mi gene - host range -electrophoresis - farming
controlINTRODUCTION
Les
nématodes à
galles (Meloidogyne
spp.)
représentent
un facteur limitant de laproduction
en culturesmaraîchères,
particulièrement
dans lesrégions tropicales. Au Sénégal,
où ces pro-ductionsreprésentent
unpotentiel économique
important,
c’est le cas notamment de latomate,
cultivée en saison des
pluies
pour
les besoins locaux. Les variétésrésistantes,
productives
dans ces conditions et
capables
de réduire lespopulations
dunématode,
représentent
un moyen de lutte deplus
enplus
utilisé. Leslignées :
Xina
etRossol,
et lesF1,
Hope N°
1 Het
Small-Fry,
offrent unerésistance très
marquée,
due à la
présence
dansleur
génome
dugène
Mi. Elles sontfréquemment
cultivées.
Mais cette
stratégie
peut
êtrecontrariée,
carces
variétés
sontparfois
elles-mêmesattaquées.
Lesattaques
manifestent
laprésence
debio-types virulents,
c’est-à-dire
de souchescapables
deproliférer
sur cescultivars,
demanière
d’au-tant
plus
intensequ’ils
sontplus productifs.
Parconséquent,
dansles
paystropicaux,
lapossibli-té de contrôler
leparasite
parl’emploi
desvarié-tés
de tomatesrésistantes
estcontroversée
(Luc
&
Reversat,
1985).
En ce
qui
concernele
Sénégal,
les souches
étaient initialement considérées comme
n’appa-raissant
que parpression
desélection à
la suite de la culture de variétés résistantes(Netscher,
1970),
comme cela avaitdéjà
été observé
dans lesrégions tempérées (Kehr, 1966).
Mais,
ulté-rieurement,
il aété
signalé
auSénégal (Prot,
1984) qu’existaient
aussi des souchesspontané-ment
virulentes,
trouvées
dans larégion
duFleu-ve. Il est
donc
important
de déterminer
chezquelles espèces
et avecquelles
fréquences
apparaissent,
dans les
peuplements
denéma-todes de
cepays, de tels
biotypes
virulents
res-ponsables
du maintien de lapression parasitaire.
Cela constitue
l’objet
de
cetteétude,
réalisée
dans les
2régions
maraîchères
principales :
lesNiayes, dépressions
inondées
ensaison des
pluies,
où
cesnématodes
se rencontrentà la
périphérie,
et lesparties
hautes,
représentées
parles
plaines
du relief
dunaire,
saisonnièrement
sèches.
Des échantillons ont été
prélevés
auchamp
sur
diverses
cultures etplantes
adventices,
et lesMeloidogyne
déterminés
au laboratoirepar
élec-trophorèse.
Une attentionparticulière
aété
por-tée auxMeloidogyne développés
sur les tomatesrésistantes.
Une desdifficultés réside dans
laperte
derésistance
chez la tomate àtempérature
supérieure
à 28 °C(Laterrot
&Pécaut,
1965),
cequi
donne une fausseimpression
de virulence(tout
enréduisant
lapression
desélection).
Destests de
virulence
survariété résistante
ont doncparallèlement
étépratiqués
au laboratoireà
tem-pérature
contrôlée.
Matériel
etMéthodes
Au
total,
24 localités ont étéprospectées
pourl’inven-taire
d’espèces
etbiotypes (Fig. 1
Dans
15 d’entreelles, les nématodes ont été
prélevés
à la fois : sur desplantes
maraîchères, comprenant
des cultivarsrésis-tants de tomates, et sur les
plantes multiplicatrices,
spontanées
ou cultivées. Dans 8 autreslocalités,
lestomates
résistantes,
non installées àl’époque,
nefai-saient pas
partie
desplantes
cultivées. Ces localitéssont
marquées
d’unastérisque
sur laFigure
1. Dans la localité 4, lesplantes
échantillonnées consistaientuni-quement
en tomatesrésistantes,
la floremultiplicatri-ce, naturelle ou adventice, étant absente sur toute
l’étendue du
périmètre.
Ces localités sont
repérées
sur laFigure
1 par des numéros : 1 à 17 ou des lettresmajuscules :
A àG,
leschiffres
désignant
des localités de l’intérieur du pays(ou
région
1),
leslettres,
des localités deNiayes (ou
région 11).
Le nombre total desondages
réaliséss’élè-ve à 150. Individualisées avec leurs
pontes,
plusieurs
dizaines de femelles sont
prélevées
lors dechaque
sondage,
sur la culture et lesvégétaux
environnants.Parmi ces
derniers,
on trouve, en culture associée :papayer
(Carica papaya)
etpersil (Petroselinum
sati-vum),
pratique
courante dans lesNiayes.
Parailleurs,
de nombreuses
plantes
spontanées
sont souventpré-sentes, dont de nombreuses
Composées
et Amaran-thacées.Au
laboratoire,
les femelles sontdégagées
des racines etbroyées
individuellement,
soit dans de l’eau sucrée à20%,
soit sur unepastille
depapier
filtre Whatman ’ 1’. Lespontes
sontprélevées
préalable-ment, mises à éclore dans l’eau et éventuellement utili-sées en fonction des besoins pour réaliser les tests de virulence. Les
broyats
de femelles sontanalysés
enélectrophorèse
sursupports,
soit depolyacrylamide,
soit d’amidon. Les
espèces
sont identifiées selon lesprofils
desiso-estérases,
déterminés initialement surLe
gel
d’amidon est utilisé en routine dans cetteétude comme
support
d’électrophorèse :
bien que les résultats fussent moinslisibles,
ceprocédé
nous aparu
préférable
pour gagner enrapidité
d’exécution,
tout en évitant lamanipulation
deproduits toxiques.
Legel
est élaboré de lafaçon
suivante : 10 g d’amidonhydrolysé
SIGMA et 1 g depolyvinylpyrolidone
inso-luble sont mis ensuspension
dans 100 mi detampon
tris-citrate
pH :
8 contenant 1 g detris-(hydroxyméthyl)
aminométhane. La
suspension
est chauffée à80 °C,
puis
coulée dans le moule de dimensions(23,0
x 8,0 x0,3)
cm. Lamigration
est effectuée sous200V,
les électrodes étantplongées
dans untampon :
borate de sodiumpH :
8 contenant 18,5 g d’acideborique.
Dans le test de virulence au
laboratoire,
chaque
ponte éclose, comportant
100 larves L2environ,
estplacée
dans ungodet
type
«Nalgène»
de 5 mlconte-nant du sol
stérile,
surlequel
on acomplanté, 4 j après
les semis
(en
boîte dePetri),
2plantules,
l’une résis-tante, de la variété Rossol, et l’autremultiplicatrice,
de la variété-hôteCasaque Rouge.
Cette dernière estaisément reconnaissable par son
feuillage. Après
10j,
j,
les 2plantules
provenant
d’un mêmegodet
sontrepi-quées
ensemble dans un tube de 40 ml enpolyéthylè-ne, contenant du sol
stérile,
etconservées,
durant 7semaines,
aulaboratoire,
éclairé et climatisé à 23 °C.A l’issue d’un
cycle
dereproduction
dunématode,
lespontes
formées sontcomptées :
- la souche issue d’un individu identifié est
comptée
pour avirulente :
(-),
si les racines duplant
de la varié-té Rossol sontindemnes,
alors que celles duplant
de la variétéCasaque Rouge,
infesté par la mêmeponte,
extériorisent de 4 à 50
pontes;
- elle est
au contraire notée comme virulente :
(+),
si Rossol est elle-mêmeattaquée,
au mêmedegré
queCasaque Rouge.
Les cas rares
d’attaques
discrètes(moins
de 4pontes)
ne sont paspris
en considération dans cetteétude.
RÉSULTATS
Caractérisation des
espèces
Les 4
profils
iso-estérasiques
rencontrés
et utili-sés pour l’identification desespèces
sedistin-guent aisément,
soit engel
depolyacrylamide,
soit engel
d’amidon : laFigure
2 confronte lesprofils spécifiques
réalisés à
partir
des mêmes souches et obtenussuivant les
2procédés.
Desprofils
d’iso-estérases
lesplus
lentes
auxprofils
d’iso-estérases
lesplus rapides,
nous observons:Le
premier profil
De bandes
à
migration
lente,
ilcaractérise
leslignées désignées
vs.,abréviation
pour veryslow (Esbenshade
&Triantaphyllou, 1985).
Le second
profil
En
position
moyenne, ilcaractérise
l’espèce
M.
incognita, désignée
en abréviationin.;
à
pro-pos
de
vs. etin.,
notons que lesprofils
obtenussont
identiques,
engel
depolyacrylamide
et enLe troisième
profil
De
bandes enpositions
mixte,
moyenne etdista-le,
ilcaractérise
l’espèce
M.javanica,
abrévia-tion :
ja.
Les 3 bandes obtenues engel
depoly-acrylamide
seréduisent à
2 engel
d’amidon.
Cette différence
ne traduit pas de modification duprofil
isoenzymatique.
Ils’agit
d’artefact,
laqualité
derésolution
étant seule en cause.Le
quatrième profil
De
bandes à
migration rapide,
il caractérisel’es-pèce
M.arenaria,
abréviation :
ar. Mais les deuxprofils,
surgel
d’amidon
et surgel
de
polyacryla-mide,
sont distinctsdans
ce cas :respective-ment,
3 bandes(1
moyenne et 2rapides)
contre2 bandes
rapides
(pour
toutes les souchesanaly-sées
provenant
duSénégal).
Réelle,
quoique
inexpliquée,
cettedifférence
ne met pas en cause lapossibilité
de reconnaître lesespèces
les unes desautres,
par l’un ou l’autre de cesprocédés.
Caractérisation
despeuplements
Dans
chaque espèce
oulignées
(vs.),
et pour un total de 150prélèvements,
les Tableaux I et Ilprésentent :
-
l’effectif
d’individusprélevés
sur diversesplantes
hôtes. -le nombre des souches trouvées virulentes :
(+)
et avirulentes :
(-)
vis-à-vis de Mi par le test de virulence enlaboratoire,
testayant
étépratiqué
au total 401fois.
En
effet,
lesespèces
sereproduisant
parpar-thénogenèse mitotique,
la virulence des souchesayant
servi à l’identificationspécifique
a pu être établie sur leurdescendance.
Pour
l’ensemble
duSénégal,
M.javanica
etM.
incognita
se rencontrentsimultanément
dans 20des
24localités,
et M. arenaria estprésent
dans 5
localités
seulement. Parrapport
au nombre total deprélèvements (N=150),
M.java-nica est
retrouvée
55 fois(37%),
M.incognita :
52fois
(35%),
M. arenaria :
8fois
(5%).
Les
lignées
vs. se rencontrent 35 fois(23%),
dans 13localités : elles
sontprésentes
dans les
Niayes
ou
à leur contact,
mais on neles retrouve,
dansl’intérieur
du pays, quedans la
région
duFleuve,
en station
(N’Diol)
etdans
2pépinières
à
sonvoi-sinage (Savoigne
etLampsar).
Selon
lesrégions
et lestypes
deplantes,
en %par
rapport
aux totaux desprélèvements
parrégion (région
1 :N=89
etrégion
Il :N
=
61;
plantes multiplicatrices :
N=122 etplantes
présu-mées résistantes :
N
=
28),
lacomposition
spéci-fique
despeuplements
est peu variable : M.are-naria,
5 -7%;
lignées
vs., 21 -26%;
M.incogni-ta,
31 -37%;
et M.javanica,
36 - 40%. Enparti-culier,
la variation dela
composition spécifique
entre
plantes multiplicatrices
et tomatesrésis-tantes est faible :
la
plus
élevée
concerneM.
incognita
(32 -
37%);
la variation concernantles
lignées
vs.étant :
21 - 25%.Pour
chaque espèce
oulignée
vs.rencon-trées,
l’analyse
permet
depréciser
en outrela
proportion
dessites
pourlesquels
on a trouvé au moins 1 individu virulent : lesbiotypes
virulentscomptent
pour 1s’ils
sontprésents
au moins unefois,
et leurnombre
estrapporté
au nombre desites
pourlesquels
les tests sonteffectués
(N
=
49).
Ainsi,
lesproportions
d’individusviru-lents,
dans l’ordreja,
in,
vs, ar, sontrespective-ment : pour la
totalité
deséchantillons : 5/16,
12/19,
12/12 et1/2,
soit,
dans le sous-échantillon desplantes
multiplicatrices :
2/11, 11/18,
9/9 et1/2,
et dans celui des tomates résistantes :3/5,
1 /1, 3/3 et 0.
A noter que sur les 9
localités où
lespeuple-ments
Meloidogyne
ont puêtre examinés
surtomates
résistantes,
on trouve 2 cas depeuple-ments
avirulents,
à
savoir : 2peuplements
com-portant exclusivement,
ou surtout : M.javanica.
(Louga,
M’Bayack).
DISCUSSION-CONCLUSION
La
présence
denématodes
phytoparasites
du genreMeloidogyne
sur laplupart
desplantes
maraîchères
ensols sableux
auSénégal oblige
lesproducteurs
àaménager
la succession des cultures demanière à
limiter leurprolifération
endeçà
du seuil oùils créent des
dommages.
Lesplantes
non-hôtespréconisées
dans ce but auSénégal,
comme l’arachide : Arachishypogaea
(Netscher, 1975),
le fonio :Digitaria
exilis(Sarr
&Prot,
1985),
l’herbe de Guinée : Panicum maxi-mum(de
Guiran
&Germani,
1980),
et les varié-tésrésistantes
de tomate :Lycopersicon
escu-lentum,
ont un effetbénéfique
directement visible sur la culturesuivante :
mais,
de cetteliste,
seules
les
dernières
sont courammentemployées
commemoyen de lutte
contreMeloi-dogyne,
cequi
nous apermis
d’évaluer
leureffi-cacité,
lors de la
saisonchaude,
enrapport
avec ladiversité de la
composition
despeuplements
denématodes
parasites
deplantes
dans les
zones
maraîchères
prospectées.
En
effet,
dans le cas despeuplements
denématodes
comportant
1 ou 2espèces
seule-ment
(Louga, M’Bayack),
nous avonsobservé,
auchamp, l’attaque
localisée de la variétéqu’apparais-sent
d’individus virulents dans le
test enlabora-toire,
à
2reprises
ausein de chacun
de cespeu-plements : l’attaque
serait attribuable à l’élévation
localisée
dela
température, qui
estompe
l’action
du
gène
Mi.Nous
avonsobservé
en outreque la
contamination
dusol était
plus
massive sur cesemplacements,
enliaison,
d’une
part,
à
Louga,
avec
le
précédent
cultural : pomme de terre,
par-ticulièrement infestée
précédemment
à
l’empla-cement
considéré,
et,
d’autrepart,
à
M’Bayack,
avec
la
présence
de cultureassociée de
gombo :
champ attaquée.
Dans cetype
desituation,
lesvariétés résistantes
ontconstitué néanmoins
unmoyen
de lutte culturale efficace contre lesnématodes à
galles.
Il est courant
d’objecter
laprécarité
de cepro-cédé
delutte,
du fait de lapossibilité,
pour laplu-part
desespèces Meloidogyne
spp., de briser larésistance contrôlée par
legène
Mi.Mais,
pour
plusieurs
raisons,
dans cesrégions
où les
peu-plements
manifestent
unevariabilité
réduite,
cette
éventualité
nedevrait
pas entraver ladiffu-sion des variétés résistantes. En
effet,
parmi
lesfacteurs
qui tempèrent
la
pression
exercée par
legène
Mi surle
nématode,
signalons
l’action
de
plantes
annexes ou adventicesqui
représen-tent autant de niches
épargnant
lapression
exer-cée
par la culture aux nématodesqu’elles
héber-gent
(Kehr
A.E.,
1966).
Par
ailleurs,
laplupart
des
espèces
de
cegenre,
et notammentcelles
que
nous avonsétudiées
ici,
sereproduisent
parparthénogenèse mitotique,
cequi
restreint lespotentialités
évolutives
de ce nématode(Dalmas-so,
1980).
A cette restrictions’ajoute
laréduction
du
nombre
degénérations
annuelles dunémato-de en zone
sub-sahélienne,
enrelation
avec laquiescence anhydrobiotique
des
pontes
(Demeu-re,
1978).
Ces diversaspects
dela
biologie
dunématode à
galles
laissent penser que, dans ces conditionsparticulières,
lapression
dugène
Mi sur lespopulations
nejoue qu’un
rôle restreint dansl’apparition
destypes
virulents.A
l’inverse,
dans
lespeuplements
riches
enespèces (Cambérène, Thiaroye
etRufisque),
lesbiotypes
virulents
sontmis
enévidence
dansplus
d’une
espèce
et surtoutparmi
les
espèces
les
plus
abondantes : soit chez
M.incognita
etlignées
vs. dans lesdeux
premiers,
soit chez M. arenaria et M.incognita
dans le dernier. Cespeuplements plus polymorphes
se situent dans lesNiayes
ouà
leurcontact,
c’est-à-dire là où l’on rencontre les zones lesplus
favorables àl’expansion
desMeloidogyne,
etlà
aussioù
les variétésrésistantes
de tomate de saison despluies
sont leplus
fortementattaquées.
Dans cecas, les
plantes
arbustives
annexes(Taylor
et al.1978, Prot,
1986),
constituent,
comme lesplantes
adventices étudiéesici,
de nombreuxréservoirs naturels d’inoculum
qui
réalisent
unsystème
deréinfestation continu
(Luc
&Rever-sat,
1985).
Ceteffet
apparaît
dans la constancede
lacomposition spécifique
despeuplements
selon les
régions
etles
plantes-hôtes
considé-rées.
Le
Sénégal
constitue donc
unvéritable
champ
d’essai
pourévaluer
l’impact
desvariétés
résis-tantes comme
moyen de
lutteculturale
contre le nématodeà
galles,
en zone sub-sahélienne etaussi dans les
zonesplus
humides de
Niayes,
qui
sont deszones-refuges
pour la flore(Adam,
1953)
etpour la faune associée.
Enfait,
dans les 2régions,
deNiayes
ou de l’intérieur dupays,
la variabilité despopulations
par localité estplus
forte que ne
le
laissaitpenser
l’étude antérieure(Netscher, 1970),
tant pour lepourcentage
depopulations
virulentes,
toutesespèces
confon-dues,
que pour le nombred’espèces,
déterminé antérieurement en fonction de l’ornementation cuticulaire de larégion périnéale.
Elle est beau-coupplus
forte que dans lesrégions tempérées,
où
l’on aestimé
lepourcentage
depopulations
virulentesà
1-3%(Dalmasso
&Missonnier,
1986) :
auSénégal,
cetteproportion
s’élève à
80%,
surtout enliaison
avecla
présence
de
lignées
vs..Cette variabilité
estdans
unelarge
mesureindépendante
de la culture des variétés
résistantes;
elle
estplus importante
dans
lesNiayes
ouà leur
contactque
dansl’intérieur
dupays.
L’onpeut
admettre ainsi
que auSénégal,
les
souchesvirulentes vis-à-vis
dugène
Mi sonten
majorité spontanées,
leurprésence
parais-sant antérieure
à
la diffusion desvariétés
résis-tantes.
Si leur existence est
plus
ancienne,
etsi leur
zone de conservation
actuelle
sesitue
dans lesNiayes,
la dissémination des souches virulentes au dehors est unphénomène
certainement
récent,
commel’atteste,
dans leNord,
laprésen-ce de la
lignée
vs. dans lespépinières,
mais pas dans leschamps.
Il est doncimportant
de ne pas propager ces souchesindésirables
dans lesrégions
où
elles ne sont pas naturellementpré-sentes.
La
désinfection des substrats depépi-nières
estparticulièrement
recommandée,
celles-ciétant très
souvent installées sur des solssableux.
Enoutre,
il estpréférable
d’installer
lapépinière
à
proximité
immédiate
del’emplace-ment réservé à la culture. On notera que cette
pratique
est derègle
sur lesgrands pivots
d’irri-gation
duNord-Sénégal.
Dans les
Niayes,
et dans les 2périmètres
maraîchers de la Petite Côte
(Rufisque
etNia-ning),
où
coexistent denombreux
types virulents,
la diffusion des
variétés résistantes
risque
d’être
peu efficace
etde
favoriser l’extensionde
cestypes
indésirables. Parailleurs,
il arrive que lesvariétés résistantes
soient moins fertiles etdon-nent
des fruits de calibre inférieur
(Laterrot,
1971).
Pour
cetteraison,
en terrain noninfesté
auSénégal,
lavariété-hôte
Xin est souventpré-férée à la variété
résistante Xina.Ainsi,
la diver-sité des situations est tellequ’il
convient deréserver
l’emploi
desvariétés de
tomatesrésis-tantes aux zones
où
lapression
desélection
surles
populations
denématodes
aquelque
chancede s’exercer. Les situations les
plus propices
à
l’emploi
desvariétés résistantes
sont cellesoù,
en fonction de nos
critères,
les
peuplements
de
nématode
à
galles
manifestent lavariabilité
loca-le
la
plus
restreinte.Les
lignées
vsanalysées
sont toutesviru-lentes
vis-à-vis
dugène
Mi derésistance chez
latomate,
commecela s’observe
ailleursà propos
de M.hapla
(espèce qui
n’estpas
représentée
auSénégal).
Unelignée
virulenteprovenant
deN’Diol,
la souchenumérotée
14568 parProt,
a étéassimilée,
en fonction de l’ornementation de larégion périnéale,
à M. arenaria(Prot,
1984),
puis
à
M.incognita (Sarr
&Prot,
1985,
etFarget-te,
1988),
cequi
marque, en ce cas,l’imprécision
du critère
morphologique
dedétermination.
Maisle
nouveaucritère
biochimique
iso-estérase
éta-blit
sans contestequ’il s’agit
là,
très
précisément,
d’un
zymodème particulier,
vs.,qui
estlargement
représenté
auSénégal
aussibien
surles
rivesdu lac
Retba,
dans la florespontanée
presque
toutes lesNiayes aménagées
parl’hom-me, autour
de
Hann etde
Pikine,
etdans
despépinières
duNord-Sénégal.
Outre
safréquence
de virulentsvis-à-vis
deMi,
sanséquivalence
auSénégal,
une autrecaractéristique
est àsigna-ler : sa virulence sur
le terrain vis-à-vis
de lapatate
douce :lpomoea
batatas,
cv.N’dargu,
etdu
piment : Capsicum
chinense,
cv.Safi.,
qui
sont résistants à
d’autres
espèces
deMeloido-gyne. Dans
ce cas, ladétermination
enélectro-phorèse
d’unzymodème
nouveau nous metpeut-être
sur lavoie de
ladétermination
d’uneespèce
nouvelle,
intéressantl’améliorateur.
La recherche de nouvelles sources de
résis-tance chez C. chinense reste à faire.
Cette
inves-tigation
estimportante
dans la mesure où lesgènes
derésistance
dupoivron (C.
annuum)
nesont pas des
gènes homologues
de Mi(Hendy
etaL,
1953).
On
peut
espérer élargir
la base desélection des variétés
résistantes àpartir
du matérielvégétal
local. Eneffet,
laprésence
de diverstypes
virulentsdans
ces zones apermis
peut-être
le triprogressif
de variétés localesdotées
derésistance
par lapression parasitaire,
si
elle
s’exerce surles
populations depuis
suffi-samment
longtemps.
Pour
poursuivre
l’étude de la virulence duparasite,
il serait donc intéressant dedévelopper
l’exploitation
de celaboratoire
naturelque
consti-tuent
les
zonesmaraîchères
duSénégal,
entes-tant notamment en conditions locales les sources
génétiques
de larésistance
aux nématodes àgalles
d’autresSolanacées,
soitd’origine
locale,
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