LA SATISFACTION AU TRAVAIL
DES PROFESSEURS : UNE REVUE DE LA LITTÉRATURE
Abdou Karim Ndoye
Au cours
desdernières
années, laqualité de l'éduca¬
tion
a été, àplusieurs reprises,
aucur
desdébats publics dans bon nombre de pays. Plusieurs
séismesdu XXème siècle
-notamment, les modifications d'ordre démographique, technologique, politique, idéologique et culturel, la démocratisation de l'enseignement et de la culture,
lamultiplication
desdisciplines émergentes
(1) -ont remis
àTordre du jour
lerôle
deTéducation comme levier de développement économique
etsocial et ont conduit
à desinter¬
rogations sur
lamission
del'institution scolaire
et,corrélative¬
ment, sur
laproductivité du corps enseignant (Auba et Leclerq,
1985;Berthelot,
1991).Ainsi
s'explique
notammentque, dansles réflexions menéessurles améliorations àapporter
aux systèmes éducatifs, les problèmes de lamotivation
etde lasatisfactionautravail
desenseignantsaient occupé une placeimportante.
II n'est pasinutile
de rappeler, ici, les nom¬breuses analyses
qui
ont essayé demontrer
une certainecorrélation
entre leniveaude satisfaction professionnelleetl'efficacité
dans letra¬vail
(MiskeletOgawa,1988).Repère
bibliographique
Perspectivesdocumentairesenéducation, n°45, 1998
LA SATISFACTION AU TRAVAIL
DES PROFESSEURS : UNE REVUE DE LA LITTÉRATURE
Abdou Karim Ndoye
Au cours
desdernières
années, laqualité de l'éduca¬
tion
a été, àplusieurs reprises,
aucur
desdébats publics dans bon nombre de pays. Plusieurs
séismesdu XXème siècle
-notamment, les modifications d'ordre démographique, technologique, politique, idéologique et culturel, la démocratisation de l'enseignement et de la culture,
lamultiplication
desdisciplines émergentes
(1) -ont remis
àTordre du jour
lerôle
deTéducation comme levier de développement économique
etsocial et ont conduit
à desinter¬
rogations sur
lamission
del'institution scolaire
et,corrélative¬
ment, sur
laproductivité du corps enseignant (Auba et Leclerq,
1985;Berthelot,
1991).Ainsi
s'explique
notammentque, dansles réflexions menéessurles améliorations àapporter
aux systèmes éducatifs, les problèmes de lamotivation
etde lasatisfactionautravail
desenseignantsaient occupé une placeimportante.
II n'est pasinutile
de rappeler, ici, les nom¬breuses analyses
qui
ont essayé demontrer
une certainecorrélation
entre leniveaude satisfaction professionnelleetl'efficacité
dans letra¬vail
(MiskeletOgawa,1988).Repère
bibliographique
Perspectivesdocumentairesenéducation, n°45, 1998
Le
but
de cette présente étude,qui utilise
la méthode de l'analyse decontenuthématique
deplusieurs ouvrages, thèses etarticlesparus dansdivers
pays descinq
continents, consiste à faire la recensiondedifférents
écritssur la satisfactionautravail
desprofesseursde l'ensei¬gnement secondaire.
À
cette fin, letexte est organisé enfonction
de deux thèmes.Enpremier
lieu,aprèsuneelucidation
desconcepts-clés, sontrecenséesdesrecherchesquidécrivent
lesaspectsdu
métierd'en¬seignant(2) reliés lasatisfactionau
travail.
En secondlieu,
sontconsi¬dérées
lesconséquences
de cessentiments sur
lemoral et
les comportementsdesenseignantsàl'égard
deleur
emploi.1. Elucidation du concept de base
Comme une extrême confusion
affectetout particulièrement
lanotion
de satisfaction au travail,il faut
enpriorité,
et, en quelques remarques,clarifier
le concept :l'étude
propose donc del'entendre
selon une acception conventionnelle, contestable maisnon
arbitraire, dans la mesure où elle est validée, dansd'autres
recherches,par
sa capacitéàrendre comptedu
sentiment considéré.Définir
de manière opérationnelle lanotion
de satisfaction au tra¬vail
ne va pas sans embûches, malgré lamultiplicité
des études (3).L'expression
se présente, en effet, commeun
concept extrêmement complexequi
semanifestesous laforme d'une
réalité ondoyantedont
lesvariations
danslesthéories sontmultiples
(Lester, 1987 : 224). Ondoit
soupçonner sadilution
dansunevéritable
"jungle terminologique"(Toulouse et Poupart, 1976) d'être
imputable
à l'absenced'un
cadre conceptuel adéquat, à l'inconsistancedesrésultats obtenusetàl'utili¬
sation
dedifférentes méthodes
de mesure(Larouche
etDelorme,
1978).Mais,
pour
arduequ'elle
soit,cettedifficulté
nesaurait autoriserà
négliger
dediscerner sasignification
et,pour
ce faire,il
convientde fairel'inventaire
deplusieurs définitions
de la satisfaction autravail afin
d'accroître progressivementsatransparence.Tant
par
sessources que parsonterrain d'application,
lethème de lasatisfaction
autravail
concernedavantage, jusqu'ici,
lemonde
anglo-saxon (Brunet,Dupont
etLambotte,1991).Étroitement liéà l'es¬sor des
fonctions d'organisation
et à lanotion
degestion
des res¬sourceshumaines,
il
émergeaautour
desannées30 etdut
sans doute sapremièredéfinition explicite
àHoppock
(1935).Ainsi
cetauteurcitépar
Lester (1987 : 224),dit-elle qu'elle
est "la combinaison de circons- Lebut
de cette présente étude,qui utilise
la méthode de l'analyse decontenuthématique
deplusieurs ouvrages, thèses etarticlesparus dansdivers
pays descinq
continents, consiste à faire la recensiondedifférents
écritssur la satisfactionautravail
desprofesseursde l'ensei¬gnement secondaire.
À
cette fin, letexte est organisé enfonction
de deux thèmes.Enpremier
lieu,aprèsuneelucidation
desconcepts-clés, sontrecenséesdesrecherchesquidécrivent
lesaspectsdu
métierd'en¬seignant(2) reliés lasatisfactionau
travail.
En secondlieu,
sontconsi¬dérées
lesconséquences
de cessentiments sur
lemoral et
les comportementsdesenseignantsàl'égard
deleur
emploi.1. Elucidation du concept de base
Comme une extrême confusion
affectetout particulièrement
lanotion
de satisfaction au travail,il faut
enpriorité,
et, en quelques remarques,clarifier
le concept :l'étude
propose donc del'entendre
selon une acception conventionnelle, contestable maisnon
arbitraire, dans la mesure où elle est validée, dansd'autres
recherches,par
sa capacitéàrendre comptedu
sentiment considéré.Définir
de manière opérationnelle lanotion
de satisfaction au tra¬vail
ne va pas sans embûches, malgré lamultiplicité
des études (3).L'expression
se présente, en effet, commeun
concept extrêmement complexequi
semanifestesous laforme d'une
réalité ondoyantedont
lesvariations
danslesthéories sontmultiples
(Lester, 1987 : 224). Ondoit
soupçonner sadilution
dansunevéritable
"jungle terminologique"(Toulouse et Poupart, 1976) d'être
imputable
à l'absenced'un
cadre conceptuel adéquat, à l'inconsistancedesrésultats obtenusetàl'utili¬
sation
dedifférentes méthodes
de mesure(Larouche
etDelorme,
1978).Mais,
pour
arduequ'elle
soit,cettedifficulté
nesaurait autoriserà
négliger
dediscerner sasignification
et,pour
ce faire,il
convientde fairel'inventaire
deplusieurs définitions
de la satisfaction autravail afin
d'accroître progressivementsatransparence.Tant
par
sessources que parsonterrain d'application,
lethème de lasatisfaction
autravail
concernedavantage, jusqu'ici,
lemonde
anglo-saxon (Brunet,Dupont
etLambotte,1991).Étroitement liéà l'es¬sor des
fonctions d'organisation
et à lanotion
degestion
des res¬sourceshumaines,
il
émergeaautour
desannées30 etdut
sans doute sapremièredéfinition explicite
àHoppock
(1935).Ainsi
cetauteurcitépar
Lester (1987 : 224),dit-elle qu'elle
est "la combinaison de circons-RITPRFB1B1KX.RAI'HIQUF 27
tancespsychologiques, physiologiques, environnementales qui amènent une personneh dire sincèrement 'Jesuis satisfait de mon
travail'" (Hoppock,
1935 : 47). Après Hoppock, plusieurs auteurs
entreprirent d'élucider
ceconcept.
Ainsi,
Locke (1976),écrit, demanièreplus
synthétique, que lasatisfaction autravail
estunétatcognitif
etémotionnelpositif
résul¬tant de
l'auto-appréciation
de sapropre
expérience ou d'expériences liées à sontravail.
À sa suite, Foucher (1981) énonce, de façonplus
précise,que:"La satisfaction au travailest composéed'une série de réactions person¬
nellesspécifiquesàl'égarddedifférents élémentsdelasituationdu travail.
Ces réactions sontfonction dela rencontre entrelebesoin de l'individuet lesincitationsdelasituationdetravail. Dansla mesure où cetterencontre s'effectue,un état généraldebien-êtreestengendré"(p.91).
Cette
définition,
en plus de se rattacher aucourant
de recherchesqui
conçoitla satisfaction au travail comme étantfonction
de besoins, comporte aussitrois
traits importants. Elle considère que la satisfac¬tion
autravail
est une résultante, un état. De plus, elle reconnaît son caractèremultidimensionnel. Enfin, ellepostulequ'il
existeun lien entre ses différentes dimensions et un indice général de satisfaction,défini
comme étatdebien-être(Foucher, 1981).Pour
autant
que les études relatives aux enseignantsabordent
le problèmedeleur
satisfactionautravail,
son caractèremultidimension¬
nel constitue un
fait
entendu. Ainsi,pour
Giard etcoll. (1978),lasatis¬factionau
travail
des enseignantsestl'ensembledessentimentsqu'un
éducateur ressent àl'égard
dedivers
aspects de son enseignement.Cesderniers étant multiples, la satisfaction au
travail
estmultidimen-
sionnelle, c'est-à-direqu'elle
se présente comme un agrégat de plu¬sieurs sentiments à l'égard dedivers aspects du
travail
(Guion, 1958;Ronan, 1970 et Wherry, 1958 cités
par
Foucher (1981 : 32). Dans un esprit voisin, Larouche et Delorme (1972) considèrent que la satisfac¬tionau
travail
est une résultante affective dutravailleur
à l'égard des rôles detravail qu'il
détient, résultante issue del'interaction
dyna¬mique desbesoins humains et des
incitations
del'emploi.
Larouche précise"..., un travailleur est satisfait si ses besoins sont comblés (jusqu'à un certain point), par le truchement de son travail. Par contre un tra¬
vailleursera insatisfait siles besoinsqui
lui
sontpropres nesontou ne peuvent aucunement être comblés par letraiwil
qu'onlui
demande d'exécuter"(Larouche, 1978:6).RITPRFB1B1KX.RAI'HIQUF 27
tancespsychologiques, physiologiques, environnementales qui amènent une personneh dire sincèrement 'Jesuis satisfait de mon
travail'" (Hoppock,
1935 : 47). Après Hoppock, plusieurs auteurs
entreprirent d'élucider
ceconcept.
Ainsi,
Locke (1976),écrit, demanièreplus
synthétique, que lasatisfaction autravail
estunétatcognitif
etémotionnelpositif
résul¬tant de
l'auto-appréciation
de sapropre
expérience ou d'expériences liées à sontravail.
À sa suite, Foucher (1981) énonce, de façonplus
précise,que:"La satisfaction au travailest composéed'une série de réactions person¬
nellesspécifiquesàl'égarddedifférents élémentsdelasituationdu travail.
Ces réactions sontfonction dela rencontre entrelebesoin de l'individuet lesincitationsdelasituationdetravail. Dansla mesure où cetterencontre s'effectue,un état généraldebien-êtreestengendré"(p.91).
Cette
définition,
en plus de se rattacher aucourant
de recherchesqui
conçoitla satisfaction au travail comme étantfonction
de besoins, comporte aussitrois
traits importants. Elle considère que la satisfac¬tion
autravail
est une résultante, un état. De plus, elle reconnaît son caractèremultidimensionnel. Enfin, ellepostulequ'il
existeun lien entre ses différentes dimensions et un indice général de satisfaction,défini
comme étatdebien-être(Foucher, 1981).Pour
autant
que les études relatives aux enseignantsabordent
le problèmedeleur
satisfactionautravail,
son caractèremultidimension¬
nel constitue un
fait
entendu. Ainsi,pour
Giard etcoll. (1978),lasatis¬factionau
travail
des enseignantsestl'ensembledessentimentsqu'un
éducateur ressent àl'égard
dedivers
aspects de son enseignement.Cesderniers étant multiples, la satisfaction au
travail
estmultidimen-
sionnelle, c'est-à-direqu'elle
se présente comme un agrégat de plu¬sieurs sentiments à l'égard dedivers aspects du
travail
(Guion, 1958;Ronan, 1970 et Wherry, 1958 cités
par
Foucher (1981 : 32). Dans un esprit voisin, Larouche et Delorme (1972) considèrent que la satisfac¬tionau
travail
est une résultante affective dutravailleur
à l'égard des rôles detravail qu'il
détient, résultante issue del'interaction
dyna¬mique desbesoins humains et des
incitations
del'emploi.
Larouche précise"..., un travailleur est satisfait si ses besoins sont comblés (jusqu'à un certain point), par le truchement de son travail. Par contre un tra¬
vailleursera insatisfait siles besoinsqui
lui
sontpropres nesontou ne peuvent aucunement être comblés par letraiwil
qu'onlui
demande d'exécuter"(Larouche, 1978:6).Que retenir
decette série
dedéfinitions
dela satisfaction
autravail
?Au lieu
detenter d'extraire un dénominateur commun
à toutes,il
sembleplus
fécond dedélimiter d'abord
lescomposantesde cettenotion.
Parmi les recherchessurcethème, mentionnonsd'abord celle
dePelletier
etcoll.
(1980),qui,
grâce àl'analyse factorielle,
regroupe quatre grandes dimensions. Quant à Foucher (1981), après une analysesynthétique
deplusieurs
recherches sur le sujet dans le monde del'éducation, il
présenteonze facteursdesatisfactionlesplus couramment
rencontrés.De son côté,Larouche (1978)identifie
25 fac¬teurs dans une
version
de son"Inventaire
de Satisfaction auTravail"
(1ST)adaptéàl'enseignement.
On le
voit,
lenombre des facteurs trouvés en recherche opération¬nelle varie
beaucoup. Celatient notamment
aufait
que lestravaux
entrepris sontréalisés avec desméthodologieset desinstruments
dis¬tincts
et dans diverses régions où les besoins et les caractéristiques socioprofessionnellesdiffèrent
(Foucher, 1981). Mais, endépit
de lavariété
desprocédures
et desinstruments utilisés pour extraire
les composantes de lasatisfaction autravail
etdelavariation du
nombre dedimensions
sélectionnées,l'on peut retenir
grosso modo, en par¬courant
lesmultiples
études empiriques, les mêmeséléments ou fac¬teurs
constitutifs
delasatisfactionautravail
(Larouche, 1973:91).Laprise en compte detouscesrésultats
implique
queTons'inscrive
danslecourantde recherchequi définit
lasatisfaction autravail
selon une approchemultidimensionnelle.
Une telle approchequi
considèreplusieurs
dimensions commel'autonomie, l'avancement,lespossibili¬tésde
promotion,
lareconnaissance sociale,l'image
del'enseignement danslepublic,
lasomme detravail
exigée, le soutien pédagogique,le degréde responsabilité, lesentiment d'accomplissement, lesrelations aveclesdivers
partenaires(direction,
élèves, collègues, parents), lesconditions
detravail,
le salaire, les avantages sociaux, lasécurité d'emploi,
entreautres,constitueunedémarcheplus opératoire etplus heuristique
que cellequi
seraitcentréesur une seulequestion globalevisant
àconnaître dansquelle
mesureleprofesseur estsatisfaitdesontravail.
Persuadée que lapremière
démarche est laplus efficiente, l'OCDE l'exprime
decette façon:"Touslesaspects,qu'ils portentsurlesavantagesfinanciersounon,qu'ils soient objectifsousubjectifs, sontinteractifs. Isoler
l'un
d'eux-quecesoient lessalaires, lesavantages annexes,leseffectifs d'élèves,lefonctionnementdes écoles ou les obligations de service - peut conduire à des conclusions trom¬peuses si l'on ne tientpas compte des réalités de la mission d'enseignant"
(OCDE,1990:62).
Que retenir
decette série
dedéfinitions
dela satisfaction
autravail
?Au lieu
detenter d'extraire un dénominateur commun
à toutes,il
sembleplus
fécond dedélimiter d'abord
lescomposantesde cettenotion.
Parmi les recherchessurcethème, mentionnonsd'abord celle
dePelletier
etcoll.
(1980),qui,
grâce àl'analyse factorielle,
regroupe quatre grandes dimensions. Quant à Foucher (1981), après une analysesynthétique
deplusieurs
recherches sur le sujet dans le monde del'éducation, il
présenteonze facteursdesatisfactionlesplus couramment
rencontrés.De son côté,Larouche (1978)identifie
25 fac¬teurs dans une
version
de son"Inventaire
de Satisfaction auTravail"
(1ST)adaptéàl'enseignement.
On le
voit,
lenombre des facteurs trouvés en recherche opération¬nelle varie
beaucoup. Celatient notamment
aufait
que lestravaux
entrepris sontréalisés avec desméthodologieset desinstruments
dis¬tincts
et dans diverses régions où les besoins et les caractéristiques socioprofessionnellesdiffèrent
(Foucher, 1981). Mais, endépit
de lavariété
desprocédures
et desinstruments utilisés pour extraire
les composantes de lasatisfaction autravail
etdelavariation du
nombre dedimensions
sélectionnées,l'on peut retenir
grosso modo, en par¬courant
lesmultiples
études empiriques, les mêmeséléments ou fac¬teurs
constitutifs
delasatisfactionautravail
(Larouche, 1973:91).Laprise en compte detouscesrésultats
implique
queTons'inscrive
danslecourantde recherchequi définit
lasatisfaction autravail
selon une approchemultidimensionnelle.
Une telle approchequi
considèreplusieurs
dimensions commel'autonomie, l'avancement,lespossibili¬tésde
promotion,
lareconnaissance sociale,l'image
del'enseignement danslepublic,
lasomme detravail
exigée, le soutien pédagogique,le degréde responsabilité, lesentiment d'accomplissement, lesrelations aveclesdivers
partenaires(direction,
élèves, collègues, parents), lesconditions
detravail,
le salaire, les avantages sociaux, lasécurité d'emploi,
entreautres,constitueunedémarcheplus opératoire etplus heuristique
que cellequi
seraitcentréesur une seulequestion globalevisant
àconnaître dansquelle
mesureleprofesseur estsatisfaitdesontravail.
Persuadée que lapremière
démarche est laplus efficiente, l'OCDE l'exprime
decette façon:"Touslesaspects,qu'ils portentsurlesavantagesfinanciersounon,qu'ils soient objectifsousubjectifs, sontinteractifs. Isoler
l'un
d'eux-quecesoient lessalaires, lesavantages annexes,leseffectifs d'élèves,lefonctionnementdes écoles ou les obligations de service - peut conduire à des conclusions trom¬peuses si l'on ne tientpas compte des réalités de la mission d'enseignant"
(OCDE,1990:62).
RFPÈRFBIBLIOGRAPHIQUE 29
2. Les aspects du métier de professeur reliés à la satisfaction au travail
Pour rendre compte des facteurs reliés à la satisfaction au
travail,
cettesection expose, enpremier
lieu,divers
travauxqui clarifient
les théories et approches relatifs à la satisfaction autravail
; elle énonce, ensuite, lessentiments
que les professeurséprouvent
àl'égard
de divers aspects deleur travail
toutenidentifiant
des variablesd'ordre
professionneletpersonnel fortementassociéesàl'(in)satisf
action.Parce que
dans
lespays industrialisés,
etparticulièrement
enAmérique du Nord,
a deplus
en plus prévalul'idée
que des profes¬seursqui manifestent des sentimentsd'insatisfaction nesauront amé¬
liorer l'enseignement pour
lequelils travaillent (Blanchard,
1982 ;Miskel etOgawa, 1988;OCDE, 1990)plusieurs chercheurs,
qui
sepré¬occupent de l'efficacité de
leur
système d'enseignement, se sont inté¬ressésaux réactionsaffectivesdesprofesseursàl'égard desaspectsde
leur vie professionnelle. Évoquons parmi
elles, sans lesrésumer
toutes, celle de :Sergiovanni
(1967) ;Schmidt
(1976);Holdaway
(1978);Friesenetcoll.(1981) ;Bacharach et
Mitchell
(1983);Fergusson (1984); Rosenholtz et Smylie (1984);Ciannelli
(1985); Moore (1987);Prick, (1985) ; Berry (1985); Mercado (1987); Pletcher(1987); Holmes et
coll.
(1988) ;Tishler et Ernest
(1989) ;Byrne
etHall
(1989) ;Poppleton
etRiseborough
(1990);Wisniewski
(1990) ;Kermer
et Goldstein(1990); Lissman etGigerich(1990).Au
titre
destravaux qui traitent
des approches employées par lesnombreux théoriciens
de la satisfaction autravail
des enseignants,mentionnons d'abord
ceux deFoucher
(1981),Chehata
(1987) etMiskel
etOgawa
(1988)qui
ydiscernent trois
grandes approches.Chez tous, sont énoncées
l'approche organisationnelle, l'approche sociologique
etl'approche psychologique. Citons
aussil'étude
de Fahssis (1986) qui,inventoriant
les déterminants de la satisfaction au travail, serallie
aux conclusionsdes travaux de plusieurs chercheurs (Gruneberg, 1976;Hulin
etSmith, 1976;ShoukryetOtis, 1976;Piché, 1978; Foucher, 1981 ; De Vries et coll., 1981 ;Forgionne
et Peeters, 1982).Qu'ils portent
sur l'École comme organisation, concernent les enseignants dupremier
et/ou
du second degré, analysent des don¬néesrecueillies dans des collèges ou des lycées, s'attachent à certains facteurs
particuliers,
ils s'acheminent vers le même constat : la satis¬faction
oul'insatisfaction
sont susceptiblesd'être
associées à des variablesd'ordre "organisationnel",
professionnel etpersonnel.RFPÈRFBIBLIOGRAPHIQUE 29
2. Les aspects du métier de professeur reliés à la satisfaction au travail
Pour rendre compte des facteurs reliés à la satisfaction au
travail,
cettesection expose, enpremier
lieu,divers
travauxqui clarifient
les théories et approches relatifs à la satisfaction autravail
; elle énonce, ensuite, lessentiments
que les professeurséprouvent
àl'égard
de divers aspects deleur travail
toutenidentifiant
des variablesd'ordre
professionneletpersonnel fortementassociéesàl'(in)satisf
action.Parce que
dans
lespays industrialisés,
etparticulièrement
enAmérique du Nord,
a deplus
en plus prévalul'idée
que des profes¬seursqui manifestent des sentimentsd'insatisfaction nesauront amé¬
liorer l'enseignement pour
lequelils travaillent (Blanchard,
1982 ;Miskel etOgawa, 1988;OCDE, 1990)plusieurs chercheurs,
qui
sepré¬occupent de l'efficacité de
leur
système d'enseignement, se sont inté¬ressésaux réactionsaffectivesdesprofesseursàl'égard desaspectsde
leur vie professionnelle. Évoquons parmi
elles, sans lesrésumer
toutes, celle de :Sergiovanni
(1967) ;Schmidt
(1976);Holdaway
(1978);Friesenetcoll.(1981) ;Bacharach et
Mitchell
(1983);Fergusson (1984); Rosenholtz et Smylie (1984);Ciannelli
(1985); Moore (1987);Prick, (1985) ; Berry (1985); Mercado (1987); Pletcher(1987); Holmes et
coll.
(1988) ;Tishler et Ernest
(1989) ;Byrne
etHall
(1989) ;Poppleton
etRiseborough
(1990);Wisniewski
(1990) ;Kermer
et Goldstein(1990); Lissman etGigerich(1990).Au
titre
destravaux qui traitent
des approches employées par lesnombreux théoriciens
de la satisfaction autravail
des enseignants,mentionnons d'abord
ceux deFoucher
(1981),Chehata
(1987) etMiskel
etOgawa
(1988)qui
ydiscernent trois
grandes approches.Chez tous, sont énoncées
l'approche organisationnelle, l'approche sociologique
etl'approche psychologique. Citons
aussil'étude
de Fahssis (1986) qui,inventoriant
les déterminants de la satisfaction au travail, serallie
aux conclusionsdes travaux de plusieurs chercheurs (Gruneberg, 1976;Hulin
etSmith, 1976;ShoukryetOtis, 1976;Piché, 1978; Foucher, 1981 ; De Vries et coll., 1981 ;Forgionne
et Peeters, 1982).Qu'ils portent
sur l'École comme organisation, concernent les enseignants dupremier
et/ou
du second degré, analysent des don¬néesrecueillies dans des collèges ou des lycées, s'attachent à certains facteurs
particuliers,
ils s'acheminent vers le même constat : la satis¬faction
oul'insatisfaction
sont susceptiblesd'être
associées à des variablesd'ordre "organisationnel",
professionnel etpersonnel.Une
attention particulière doit
être réservéeaux premièresvariablesidentifiées
parleschercheurscomme associéesàlasatisfaction autra¬vail.
Ce sont des variablesd'ordre "organisationnel"
comme la gros¬seur de
l'entreprise
etdu
groupe detravail
(Kerr,Koppelmeier
etSullivan,
1951;Talachi, 1960) etle stylede gestion.À
ce propos, unedimension du style
de gestion sembleparticulièrement importante chez plusieurs chercheurs
:c'est l'intérêt pour les employés
(Fleishmanetcoll., 1955;Katzetcoll.,1950).Pourlesvariables
d'ordre
professionnel, lapremière, surlaquelleil y
alieu d'insister
parcequ'elle
constitueà la foislesubstratetl'insti¬gateur de la satisfactionau travail, est
l'autonomie. Holdaway
(1980) lesignale
etl'analyse
des textes leconfirme.
Les chercheursqui, récemment, ont fait,
de la manière laplus systématique
et laplus
argumentée, letour
des recherchesportant
sur la satisfaction au tra¬vail
desenseignants
- Schneider (1984)aux États-Unis
etBrunet, Dupont
etLambotte (1991) auQuébec - nes'y trompent
pas en affir¬mant unanimement
que le facteur"autonomie"
(possibilité d'organi¬ser
lui-même
sontravail)
est une caractéristique fondamentale de la profession d'enseignant. Endossanttotalement cetteposition, et rejoi¬gnant
decefait plusieurs
autreschercheurs, Erlandson(1981),GoodetBrophy
(1987),Darling-Hammond
et Berry (1988), Rosenholtz (1989), Carpentier-Roy(1991),RinehartetShort(1993)affirment
quel'autono¬mie
contribue
largement à augmenter la satisfaction des enseignants.Encore
est-il juste
denoter
que, en cedomaine, Alutto
et Belasco (1979),Hollon
etGemmill
(1976) etHuberman
(1989a) précisent que l'âge del'enseignant nuanceledegrédesatisfaction.Dans
d'autres
recherches comme celle deCarpenter
(1971), de Grassie et Carss (1973), de Ratsoy (1973), deMiskel
(1972), deMiskel,Fevurly
etStewart (1979), de Chapman (1983), de Shanker (1985), deMetz
(1986), deGrant
(1988),deLewis
(1989),il
ressortque lesensei¬gnants désirent davantage de responsabilités et
d'autonomie
afin decontribuer
aux finalitésde Téducation scolaire (Short, 1992;Archbald
et Porter, 1994),même sila charged'enseignementréduit
grandementleur disponibilité
(Duke, ShowersetImber,1980).Sur
un
modequi
nepeut
manquer defaire songer àMiskel
(1972), les résultatsdes recherches deGiard et coll. (1978)vont
dans lemême senslorsqu'ils
concluentque lefait d'obtenir
desresponsabilités etdel'autonomie valorise l'enseignant tout
en lerendant plus satisfait, innovateur
etcréatif dans l'exécution desontravail.
Une
attention particulière doit
être réservéeaux premièresvariablesidentifiées
parleschercheurscomme associéesàlasatisfaction autra¬vail.
Ce sont des variablesd'ordre "organisationnel"
comme la gros¬seur de
l'entreprise
etdu
groupe detravail
(Kerr,Koppelmeier
etSullivan,
1951;Talachi, 1960) etle stylede gestion.À
ce propos, unedimension du style
de gestion sembleparticulièrement importante chez plusieurs chercheurs
:c'est l'intérêt pour les employés
(Fleishmanetcoll., 1955;Katzetcoll.,1950).Pourlesvariables
d'ordre
professionnel, lapremière, surlaquelleil y
alieu d'insister
parcequ'elle
constitueà la foislesubstratetl'insti¬gateur de la satisfactionau travail, est
l'autonomie. Holdaway
(1980) lesignale
etl'analyse
des textes leconfirme.
Les chercheursqui, récemment, ont fait,
de la manière laplus systématique
et laplus
argumentée, letour
des recherchesportant
sur la satisfaction au tra¬vail
desenseignants
- Schneider (1984)aux États-Unis
etBrunet, Dupont
etLambotte (1991) auQuébec - nes'y trompent
pas en affir¬mant unanimement
que le facteur"autonomie"
(possibilité d'organi¬ser
lui-même
sontravail)
est une caractéristique fondamentale de la profession d'enseignant. Endossanttotalement cetteposition, et rejoi¬gnant
decefait plusieurs
autreschercheurs, Erlandson(1981),GoodetBrophy
(1987),Darling-Hammond
et Berry (1988), Rosenholtz (1989), Carpentier-Roy(1991),RinehartetShort(1993)affirment
quel'autono¬mie
contribue
largement à augmenter la satisfaction des enseignants.Encore
est-il juste
denoter
que, en cedomaine, Alutto
et Belasco (1979),Hollon
etGemmill
(1976) etHuberman
(1989a) précisent que l'âge del'enseignant nuanceledegrédesatisfaction.Dans
d'autres
recherches comme celle deCarpenter
(1971), de Grassie et Carss (1973), de Ratsoy (1973), deMiskel
(1972), deMiskel,Fevurly
etStewart (1979), de Chapman (1983), de Shanker (1985), deMetz
(1986), deGrant
(1988),deLewis
(1989),il
ressortque lesensei¬gnants désirent davantage de responsabilités et
d'autonomie
afin decontribuer
aux finalitésde Téducation scolaire (Short, 1992;Archbald
et Porter, 1994),même sila charged'enseignementréduit
grandementleur disponibilité
(Duke, ShowersetImber,1980).Sur
un
modequi
nepeut
manquer defaire songer àMiskel
(1972), les résultatsdes recherches deGiard et coll. (1978)vont
dans lemême senslorsqu'ils
concluentque lefait d'obtenir
desresponsabilités etdel'autonomie valorise l'enseignant tout
en lerendant plus satisfait,
innovateur
etcréatif dans l'exécution desontravail.
REPEREBIBII(X!RAPIIIQUF 31
Analysant
le facteur "avancement" (chances de progresserà l'inté¬rieur
de son corpsou au sein delastructure
scolaire), Iskander(1974), Lessard et Pelletier (1978), Chapman (1982), Poppleton (1990) obser¬vent qu'à
l'heure
actuelle, cefacteurestcelui quicrée leplus
d'insatis¬faction car la
saturation
de lastructure hiérarchique
dedivers
paysréduit
lespossibilités d'avancement (Pelletier
et coll., 1980; Sikes,Measor
et Woods, 1985 ; BIT, 1991a ;OCDE,
1992 ;Lowe,
1992 ;BIT/
UNESCO, 1992). Encore que ces vues n'épuisent pas lepoint
de vuedel'OIT, ellesconvergentaveccelles d'un rapport de cetteorgani¬sation
qui,
lespercevant dansdetrèsnombreux pays, a nettement mis enlumière
lesprincipaux
obstacles à la progression des enseignants au seindelastructurescolaire.En ce
qui
concerne lefacteur "charge d'enseignement" (nombre
d'heures d'enseignement assumé par le professeur) si les travaux de Foucher (1981) et deCormier
et coll. (1980) révèlentqu'une majorité
d'enseignants québécois (74 %)en étaient satisfaitsen 1980,il
n'en estplus
de mêmeaujourd'hui
(Berthelot, 1991 ; Payeur etDavid,
1991).Ces
nouveaux résultats correspondent tout
àfait
à ceux que desauteurs d'autres
paysont trouvé
(SUDES, 1977 ;Luméka-Lua-
Yansenga, 1983;Ninomiya
etToshitaka, 1990). Parailleurs, Herbst
(1974),Mabala-Kasongo-Kuluki
(1976), Goble et Porter (1980) ainsi que Bayer et Chauvet (1980), BIT (1981a, 1981b), Hamon et Rotman (1984), Brassard (1989), BIT(1996)insistent surlescontraintes externesqu'impose
le cadreinstitutionnel
àl'activité
pédagogique : horaires,règlements internes
auxétablissements, programmes
surchargés, classes nombreuses,directives ministérielles
ou del'inspection,
etc.Les réunions, conseils de classe ou de professeurs, la réception des parents et toute autre
activité
annexeviennent
se rajouter autravail
pédagogique.Plusieurs auteurs ont considéré le facteur
"relations
avec les supé¬rieurs".
Les résultats de l'ensemble de leurs recherchesindiquent
de façonclaire que lasatisfaction totale desenseignantsesttrèssignifica- tivement
reliée au soutien, à l'encouragement de leur supérieur. Plus les enseignantsont
le sentiment de partager lepouvoir
pédagogique avec ladirection, plus ilsont droit
deparolesurlesbutsde la produc¬tion, sur lestâches,surlesconditions de
travail,
plus ilsont
un niveau élevé desatisfaction(Mohrman, Cookeet Mohrman, 1978;Holdaway, 1978a, 1978b; Simpson, 1976; Schneider, 1984; White, 1992). Les tra¬vaux attestent aussi que lorsque les professeurs sont satisfaits de la
qualité du
leadership (Leiter, 1983) on remarque unediminution
de l'absentéisme (Simpson, 1975;Bridges, 1980), un enrichissementde laREPEREBIBII(X!RAPIIIQUF 31
Analysant
le facteur "avancement" (chances de progresserà l'inté¬rieur
de son corpsou au sein delastructure
scolaire), Iskander(1974), Lessard et Pelletier (1978), Chapman (1982), Poppleton (1990) obser¬vent qu'à
l'heure
actuelle, cefacteurestcelui quicrée leplus
d'insatis¬faction car la
saturation
de lastructure hiérarchique
dedivers
paysréduit
lespossibilités d'avancement (Pelletier
et coll., 1980; Sikes,Measor
et Woods, 1985 ; BIT, 1991a ;OCDE,
1992 ;Lowe,
1992 ;BIT/
UNESCO, 1992). Encore que ces vues n'épuisent pas lepoint
de vuedel'OIT, ellesconvergentaveccelles d'un rapport de cetteorgani¬sation
qui,
lespercevant dansdetrèsnombreux pays, a nettement mis enlumière
lesprincipaux
obstacles à la progression des enseignants au seindelastructurescolaire.En ce
qui
concerne lefacteur "charge d'enseignement" (nombre
d'heures d'enseignement assumé par le professeur) si les travaux de Foucher (1981) et deCormier
et coll. (1980) révèlentqu'une majorité
d'enseignants québécois (74 %)en étaient satisfaitsen 1980,il
n'en estplus
de mêmeaujourd'hui
(Berthelot, 1991 ; Payeur etDavid,
1991).Ces
nouveaux résultats correspondent tout
àfait
à ceux que desauteurs d'autres
paysont trouvé
(SUDES, 1977 ;Luméka-Lua-
Yansenga, 1983;Ninomiya
etToshitaka, 1990). Parailleurs, Herbst
(1974),Mabala-Kasongo-Kuluki
(1976), Goble et Porter (1980) ainsi que Bayer et Chauvet (1980), BIT (1981a, 1981b), Hamon et Rotman (1984), Brassard (1989), BIT(1996)insistent surlescontraintes externesqu'impose
le cadreinstitutionnel
àl'activité
pédagogique : horaires,règlements internes
auxétablissements, programmes
surchargés, classes nombreuses,directives ministérielles
ou del'inspection,
etc.Les réunions, conseils de classe ou de professeurs, la réception des parents et toute autre
activité
annexeviennent
se rajouter autravail
pédagogique.Plusieurs auteurs ont considéré le facteur
"relations
avec les supé¬rieurs".
Les résultats de l'ensemble de leurs recherchesindiquent
de façonclaire que lasatisfaction totale desenseignantsesttrèssignifica- tivement
reliée au soutien, à l'encouragement de leur supérieur. Plus les enseignantsont
le sentiment de partager lepouvoir
pédagogique avec ladirection, plus ilsont droit
deparolesurlesbutsde la produc¬tion, sur lestâches,surlesconditions de
travail,
plus ilsont
un niveau élevé desatisfaction(Mohrman, Cookeet Mohrman, 1978;Holdaway, 1978a, 1978b; Simpson, 1976; Schneider, 1984; White, 1992). Les tra¬vaux attestent aussi que lorsque les professeurs sont satisfaits de la
qualité du
leadership (Leiter, 1983) on remarque unediminution
de l'absentéisme (Simpson, 1975;Bridges, 1980), un enrichissementde latâche (Poppleton, 1990), une
amélioration du climat organisationnel (Finlayson
et Deer, 1979; Gaziel, 1987;Tamir
etAmir,
1987; BIT, 1991a; BIT, 1991c). Ledirecteur
semble êtrel'homme
clédu
système scolaireetc'estdelui
que dépend, apparemmentleplus, la (in) satis¬faction
des enseignants; àtout moment
dela
carrière, ledirecteur
apparaît comme indispensable au bien-être des enseignants. (Chase, 1951;Kuhlen,
1963;Blocker
et Richardson, 1963; Carpenter, 1971;Belasco et coll., 1972; Spuck 1974; Metz, 1978; Bentzen,
Williams
et Heckman, 1980; Beasley, 1984;MacLaughlin
etcoll., 1986;Chittom
etSistrunk, 1990).Abordant
lefacteur"relations
entrecollègues", facteurqui
créel'es¬prit d'équipe
essentielàlacontinuité
desbutscollectifs (Giard et coll., 1978), desauteurs comme Koopman-Boyden etAdams (1974),Lipka
etGoulet(1979),Johnston,Yeakey etWinter
(1980),Nicholson
(1980),Ball
etGoodson
(1985),Taylor
etTashakkori
(1994),Ndoye
(1996) notent,bien
que de manière inégalementexplicite
ou,pour
certains avecdiscrétion, queledit
facteurexerceuneinfluenceprimordiale
sur lasatisfactionautravail. Aussi
bienla recensiondestravaux
abordant cette variableconfirme-t-elle
la régularitédu
souci de bons échanges entre collègues.La satisfaction des enseignants
par rapport
aux"relations
maîtres-élèves" n'a
pastoujours
été aussiperceptible
carelle connaît
unedynamique évolutive. Ainsi
constate-t-onque, silors de laréforme deTéducation
au Québec lesrelations
maîtres-élèvesapportaient
une faiblepart
dans la satisfaction générale des enseignants (Pelletier et coll., 1980), actuellement lesenseignants québécois considèrent cetterelation
comme une source majeure deleur satisfaction
autravail (Cormier
etcoll., 1981 ;PayeuretDavid,
1991). Dansd'autres pays,au contraire, cetterelation
reste une sourceimportante d'insatisfaction
chez les enseignants confrontés àl'indiscipline
des élèves (Kyriacou, 1978;Hall
etCarroll,
1987;Hipps
etHalpin,
1992), àleur diversité
(Chen etGoldring,
1994) et à leur violence (Farber, 1984;Marlow
etHierlmeier,
1987;Nizet,
1984).Enprenant comme facteur "lesconditions physiques
du milieu
sco¬laire"
(telleslebruit,
l'éclairage,lasalubrité),desétudesprouvent
que cesconditionsjouent un
rôleimportant
dansla satisfactiondes ensei¬gnants (Sandholtz, 1990). Phipps (1968),Andersonet
Iwanicki
(1984), Tishler etErnest(1989), Boman (1991),Leeetcoll. (1991)trouvent
que lesenseignantséprouvent
delasatisfactionàtravailler
dansun milieu physique
adéquat. Parvoie
de conséquence, des auteurs disent que tâche (Poppleton, 1990), uneamélioration du climat organisationnel (Finlayson
et Deer, 1979; Gaziel, 1987;Tamir
etAmir,
1987; BIT, 1991a; BIT, 1991c). Ledirecteur
semble êtrel'homme
clédu
système scolaireetc'estdelui
que dépend, apparemmentleplus, la (in) satis¬faction
des enseignants; àtout moment
dela
carrière, ledirecteur
apparaît comme indispensable au bien-être des enseignants. (Chase, 1951;Kuhlen,
1963;Blocker
et Richardson, 1963; Carpenter, 1971;Belasco et coll., 1972; Spuck 1974; Metz, 1978; Bentzen,
Williams
et Heckman, 1980; Beasley, 1984;MacLaughlin
etcoll., 1986;Chittom
etSistrunk, 1990).Abordant
lefacteur"relations
entrecollègues", facteurqui
créel'es¬prit d'équipe
essentielàlacontinuité
desbutscollectifs (Giard et coll., 1978), desauteurs comme Koopman-Boyden etAdams (1974),Lipka
etGoulet(1979),Johnston,Yeakey etWinter
(1980),Nicholson
(1980),Ball
etGoodson
(1985),Taylor
etTashakkori
(1994),Ndoye
(1996) notent,bien
que de manière inégalementexplicite
ou,pour
certains avecdiscrétion, queledit
facteurexerceuneinfluenceprimordiale
sur lasatisfactionautravail. Aussi
bienla recensiondestravaux
abordant cette variableconfirme-t-elle
la régularitédu
souci de bons échanges entre collègues.La satisfaction des enseignants
par rapport
aux"relations
maîtres-élèves" n'a
pastoujours
été aussiperceptible
carelle connaît
unedynamique évolutive. Ainsi
constate-t-onque, silors de laréforme deTéducation
au Québec lesrelations
maîtres-élèvesapportaient
une faiblepart
dans la satisfaction générale des enseignants (Pelletier et coll., 1980), actuellement lesenseignants québécois considèrent cetterelation
comme une source majeure deleur satisfaction
autravail (Cormier
etcoll., 1981 ;PayeuretDavid,
1991). Dansd'autres pays,au contraire, cetterelation
reste une sourceimportante d'insatisfaction
chez les enseignants confrontés àl'indiscipline
des élèves (Kyriacou, 1978;Hall
etCarroll,
1987;Hipps
etHalpin,
1992), àleur diversité
(Chen etGoldring,
1994) et à leur violence (Farber, 1984;Marlow
etHierlmeier,
1987;Nizet,
1984).Enprenant comme facteur "lesconditions physiques
du milieu
sco¬laire"
(telleslebruit,
l'éclairage,lasalubrité),desétudesprouvent
que cesconditionsjouent un
rôleimportant
dansla satisfactiondes ensei¬gnants (Sandholtz, 1990). Phipps (1968),Andersonet
Iwanicki
(1984), Tishler etErnest(1989), Boman (1991),Leeetcoll. (1991)trouvent
que lesenseignantséprouvent
delasatisfactionàtravailler
dansun milieu
physique
adéquat. Parvoie
de conséquence, des auteurs disent queREPFRFBIBIIOGRAPHIQUE 33
des conditions physiques
du milieu
scolaire déplorables suscitent la colère desenseignants. Deplus
enplus
nombreuses sont, en effet, les publications contemporaines, échosde recherchesscientifiques,qui ne manquentpasdecomporter
lesmêmesconclusions. Les recherchesde HamonetRotman(1984); deCohnetcoll. (1987);deCorcoranetcoll.(1988); de Szabo (1989); de Nelson (1970);
du
SUDES (1977); de Luméka-Lua-Yansenga (1985);deMusambachine, 1990, citédansBIT, 1991 ;deCookseyetcoll., 1991 ;deSikounmo
(1992);deNdoye
(1996) entrentdans cettecatégorie.Examinant le facteur
"soutien
àl'enseignement",
Foucher (1981), BIT(1996) signalent queles travauxqui traitent
de cefacteurlui
attri¬buent une
influence déterminante sur
lasatisfaction
autravail
des enseignants. Commel'illustrent
Estève et Fracchia (1988)plusieurs
recherches mettentsouventen avant lerôledu manque généralisé demoyens dans l'apparition
del'insatisfaction
desenseignants
(Dunham, 1976;Kyriacou etSutcliffe,1977, 1978;Blase, 1982;Ndoye, 1996). Cemanque de moyensconcerne aussi bien lematériel pédago¬gique que les locaux ou le
mobilier
(OIT, 1981 ; Breuse, 1984; Wagao, 1991).Taupin
etcoll.
(1978),Hawkes
etDedrick
(1983),Halpin
et Harris (1985),Mykletun
(1985) ont, deleur
côté, montré que lesobli¬gations parascolaires apparaissent commedesélémentsdéterminants
d'insatisfaction. Litt
etTurk
(1985), Chissom (1986)notent
que les enseignants seplaignent du
matérieldidactique,
des équipements et delabibliothèque.Déjà, en 1957,Byrnesconstatait que plusieursédu¬cateursont
quitté
l'enseignement secondaireà caused'une
déficience dusupport
technique.Quant
au facteur "reconnaissance" (estime quel'on témoigne
au professeurpour
sontravail),
Sergiovanni (1967), CSE (1984),Covert
(1986), CSN (1991)
puis
Carpentier-Roy (1991)indiquent qu'il influe
fortement surle niveau de satisfaction des enseignants. Certains pro¬fesseurs
expriment
lesouhaitd'obtenir plus
defeed-backde lapart
des administrateursscolaires et des élèvespour
mieux s'ajusteràleur
tra¬vail (Poppleton et coll., 1987). Lesétudes
démontrent
aussi que, mal¬gré une certaine hétérogénéité dans leurs aspirations, lesenseignants pensent globalementque le
public
a peu degratitude
vis-à-vis deleur
profession etqueleur
imagedemarque danslasociété estnégative.À en croireles auteurs de ces recherches,il
est rare que le dévouement des professeursqui setraduit
parde longues heures de préparations, soit reconnu et récompensé (Vinet,1984; Bozzini
etTessier, 1985;Wong-KooiSim, 1990).
REPFRFBIBIIOGRAPHIQUE 33
des conditions physiques
du milieu
scolaire déplorables suscitent la colère desenseignants. Deplus
enplus
nombreuses sont, en effet, les publications contemporaines, échosde recherchesscientifiques,qui ne manquentpasdecomporter
lesmêmesconclusions. Les recherchesde HamonetRotman(1984); deCohnetcoll. (1987);deCorcoranetcoll.(1988); de Szabo (1989); de Nelson (1970);
du
SUDES (1977); de Luméka-Lua-Yansenga (1985);deMusambachine, 1990, citédansBIT, 1991 ;deCookseyetcoll., 1991 ;deSikounmo
(1992);deNdoye
(1996) entrentdans cettecatégorie.Examinant le facteur
"soutien
àl'enseignement",
Foucher (1981), BIT(1996) signalent queles travauxqui traitent
de cefacteurlui
attri¬buent une
influence déterminante sur
lasatisfaction
autravail
des enseignants. Commel'illustrent
Estève et Fracchia (1988)plusieurs
recherches mettentsouventen avant lerôledu manque généralisé demoyens dans l'apparition
del'insatisfaction
desenseignants
(Dunham, 1976;Kyriacou etSutcliffe,1977, 1978;Blase, 1982;Ndoye, 1996). Cemanque de moyensconcerne aussi bien lematériel pédago¬gique que les locaux ou le
mobilier
(OIT, 1981 ; Breuse, 1984; Wagao, 1991).Taupin
etcoll.
(1978),Hawkes
etDedrick
(1983),Halpin
et Harris (1985),Mykletun
(1985) ont, deleur
côté, montré que lesobli¬gations parascolaires apparaissent commedesélémentsdéterminants
d'insatisfaction. Litt
etTurk
(1985), Chissom (1986)notent
que les enseignants seplaignent du
matérieldidactique,
des équipements et delabibliothèque.Déjà, en 1957,Byrnesconstatait que plusieursédu¬cateursont
quitté
l'enseignement secondaireà caused'une
déficience dusupport
technique.Quant
au facteur "reconnaissance" (estime quel'on témoigne
au professeurpour
sontravail),
Sergiovanni (1967), CSE (1984),Covert
(1986), CSN (1991)
puis
Carpentier-Roy (1991)indiquent qu'il influe
fortement surle niveau de satisfaction des enseignants. Certains pro¬fesseurs
expriment
lesouhaitd'obtenir plus
defeed-backde lapart
des administrateursscolaires et des élèvespour
mieux s'ajusteràleur
tra¬vail (Poppleton et coll., 1987). Lesétudes
démontrent
aussi que, mal¬gré une certaine hétérogénéité dans leurs aspirations, lesenseignants pensent globalementque le
public
a peu degratitude
vis-à-vis deleur
profession etqueleur
imagedemarque danslasociété estnégative.À en croireles auteurs de ces recherches,il
est rare que le dévouement des professeursqui setraduit
parde longues heures de préparations, soit reconnu et récompensé (Vinet,1984; Bozzini
etTessier, 1985;Wong-KooiSim, 1990).
Au
total, bien queleur
analyse de la satisfaction autravail
ne soit pas focaliséesurles mêmesdimensionsetquedèslors, desdisparités affectenttant leur formulation
quel'intensité du
sentiment découvert, cesrecherchesont
encommun
desituer
entermesclairs lesliens,l'in¬cidence des variables socioprofessionnelles surla satisfaction au tra¬
vail.
Pourles variables
d'ordre
personnel,parmi
les recherches impor¬tantes qui,à travers lesannées,
ont porté
surlefacteur "salaire", plu¬sieurs
ont abouti
à desrésultats
assezcontradictoires.
En effet, lessentiments
desenseignants
surleur salaire
sont assezdivergents,
toute la gammed'opinions
étant représentée. C'estainsi que si, dans quelques rarespays, lesenseignants sedisent satisfaitsdeleur
salaire (Bame, 1972 ;Berthelot,
1991 ;Gandara,
1992),dans beaucoup
d'autres,c'estl'insatisfaction qui prédomine.
Cesrésultats sontconfir¬més
par
les études deWyllie
(1966) ;Phipps
(1968); Nelson (1970);Shedd(1985);Rowsey etLey(1986);Raffelet
Groff
(1990);Campbell etNeil
(1991);Valerio(1991);Chapmanetcoll.(1993);Samoff(1994);Imaz (1995);
Ndoye,
(1996). Sur lefacteur ici
étudié, Vroom (1964), Rayes etImber
(1992) précisent quel'enseignant
désire une certaine équité danslesalaire enfonction
del'effort fourni
autravail.
Lorsque leprofesseuresttrèspeuengagédanssontravail, il
trouvera sasatis¬faction dans unesimple
augmentation
salariale(Lawrenz,1975).Tiffin
etMc Cormick
(1967)rapportent
que lesalaire
estrarement cité
comme étantun
desprincipaux
élémentsinfluençant
la satisfactionmais, par contre,
leniveau
desatisfaction diffère
selonl'emploi
occupé.Au
contraire,Chivore
(1988)soutient
queparmi
lesvingt
etun
(21)facteursquiinfluent
surl'attrait
de laprofessiond'enseignant ausecondairedu Zimbabwe,
ceuxrelatifs
au salaire,auxcompléments de salaire en natureétaient
considérés comme étant lesplus
impor¬tants.
Alphonce
(1993)pour
laRépubliqueUnie
deTanzanie;Makau etCoombe (1994)pour
d'autres paysd'Afrique
subsaharienne recon¬naissent quelabaisse dessalaires
relatifs
desenseignantsapour
effet de dissuader les candidats devaleur d'entrer
dans l'enseignement etd'y
rester.S'il est
un
sujet sur lequel bon nombre de chercheurs s'accordent, c'estbiencelui de lavariation
de la satisfaction autravail
en fonction devariables personnelles.Siinégalequedemeurel'attention qu'ils
ont portée à telle ou tellevariable,
aucund'eux
n'a radicalement scoto- misé lelien
entre lapremière
et les secondes.À
la suite deSmith
(1963),plusieurs études empiriquesindiquent,
eneffet,que la satisfac-Au
total, bien queleur
analyse de la satisfaction autravail
ne soit pas focaliséesurles mêmesdimensionsetquedèslors, desdisparités affectenttant leur formulation
quel'intensité du
sentiment découvert, cesrecherchesont
encommun
desituer
entermesclairs lesliens,l'in¬cidence des variables socioprofessionnelles surla satisfaction au tra¬
vail.
Pourles variables
d'ordre
personnel,parmi
les recherches impor¬tantes qui,à travers lesannées,
ont porté
surlefacteur "salaire", plu¬sieurs
ont abouti
à desrésultats
assezcontradictoires.
En effet, lessentiments
desenseignants
surleur salaire
sont assezdivergents,
toute la gammed'opinions
étant représentée. C'estainsi que si, dans quelques rarespays, lesenseignants sedisent satisfaitsdeleur
salaire (Bame, 1972 ;Berthelot,
1991 ;Gandara,
1992),dans beaucoup
d'autres,c'estl'insatisfaction qui prédomine.
Cesrésultats sontconfir¬més
par
les études deWyllie
(1966) ;Phipps
(1968); Nelson (1970);Shedd(1985);Rowsey etLey(1986);Raffelet
Groff
(1990);Campbell etNeil
(1991);Valerio(1991);Chapmanetcoll.(1993);Samoff(1994);Imaz (1995);
Ndoye,
(1996). Sur lefacteur ici
étudié, Vroom (1964), Rayes etImber
(1992) précisent quel'enseignant
désire une certaine équité danslesalaire enfonction
del'effort fourni
autravail.
Lorsque leprofesseuresttrèspeuengagédanssontravail, il
trouvera sasatis¬faction dans unesimple
augmentation
salariale(Lawrenz,1975).Tiffin
etMc Cormick
(1967)rapportent
que lesalaire
estrarement cité
comme étantun
desprincipaux
élémentsinfluençant
la satisfactionmais, par contre,
leniveau
desatisfaction diffère
selonl'emploi
occupé.Au
contraire,Chivore
(1988)soutient
queparmi
lesvingt
etun
(21)facteursquiinfluent
surl'attrait
de laprofessiond'enseignant ausecondairedu Zimbabwe,
ceuxrelatifs
au salaire,auxcompléments de salaire en natureétaient
considérés comme étant lesplus
impor¬tants.
Alphonce
(1993)pour
laRépubliqueUnie
deTanzanie;Makau etCoombe (1994)pour
d'autres paysd'Afrique
subsaharienne recon¬naissent quelabaisse dessalaires
relatifs
desenseignantsapour
effet de dissuader les candidats devaleur d'entrer
dans l'enseignement etd'y
rester.S'il est
un
sujet sur lequel bon nombre de chercheurs s'accordent, c'estbiencelui de lavariation
de la satisfaction autravail
en fonction devariables personnelles.Siinégalequedemeurel'attention qu'ils
ont portée à telle ou tellevariable,
aucund'eux
n'a radicalement scoto- misé lelien
entre lapremière
et les secondes.À
la suite deSmith
(1963),plusieurs études empiriquesindiquent,
eneffet,que la satisfac-REPEREBIBIÎOCRAPHIQUE 35
tion à l'égard desdiversaspectsdu
travail
varie de façonsignificative
selonlescaractéristiquesdesenseignants. Lalecture minutieuse deces écritsincline
à penserqu'elle
lefait
selonl'âge (Herzberg
etcoll.,
1957; Schowengerd et coll., 1976; Cistone, 1977; Lessard et Pelletier, 1978),selon le sexe (Gordon, 1974; Pelletier, Lessard et Basque, 1980;Valois, Lessard et coll., 1991 ; Chen et
Addi,
1992), selon l'expérience (Larouche, 1978), selon l'étatcivil
(Lessard et Pelletier, 1980), selon le lieud'emploi
(Sweeny, 1981 ; Payeur etDavid,
1991), selon la scolarité(Marion
etDufour,
1970; Bail etStenlund, 1990), selon leniveau d'en¬seignement(Herzbergetcoll., 1957;Holdaway, 1980).
3. Conséquences de l'insatisfaction
sur le moral et sur l'attitude des professeurs
à l'égard de leur emploi
Certains auteurs nese sontpas contentés de décrire les sentiments des professeurs à l'égard de leurs conditions de vie et de travail, ils sontallésplus loin enétudiant lesconséquences del'insatisfaction sur le moral et sur le comportement des professeurs à l'égard de leur emploi. Ce sont ces conséquences qu'évoque cette section. Elle relate,
d'abord,
lestravaux du monde occidental qui présentent
des recherchesportant
surleseffets del'insatisfaction
desenseignants sur leurscomportements, puis, une étudeafricaine qui se focalise sur les attitudes des professeurs à l'égard de leur insatisfaisant travail. Il émerge de l'ensemble de ces travaux six thèmes majeurs : la frustra¬tion,lestress, l'absentéisme,l'isolement, l'usure,ledésengagement.
3.1. L'insatisfaction
:facteur contributif
à la frustration
Analysant,
à la suite de Kuhlen et Johnson (1952),Miskel
(1972), Ables etConway
(1973),Lipka
etGaulet (1979) et Finlayson (1979) lafrustration
des professeurs, Erlandson (1981)indique
que les besoinsd'autonomie,
departicipation
aux décisions, d'accomplissement, decréativité
etd'affiliation,
bien que trèsimportants pour
les ensei¬gnants, sont
fortement
frustrés quels quesoient l'âge
et le sexe de ceux-ci.Litt
etTurk
(1985),identifient, quant
àeux,lessources de l'an¬goisse et de l'insatisfaction qui peuvent conduire les enseignants à
REPEREBIBIÎOCRAPHIQUE 35
tion à l'égard desdiversaspectsdu
travail
varie de façonsignificative
selonlescaractéristiquesdesenseignants. Lalecture minutieuse deces écritsincline
à penserqu'elle
lefait
selonl'âge (Herzberg
etcoll.,
1957; Schowengerd et coll., 1976; Cistone, 1977; Lessard et Pelletier, 1978),selon le sexe (Gordon, 1974; Pelletier, Lessard et Basque, 1980;Valois, Lessard et coll., 1991 ; Chen et
Addi,
1992), selon l'expérience (Larouche, 1978), selon l'étatcivil
(Lessard et Pelletier, 1980), selon le lieud'emploi
(Sweeny, 1981 ; Payeur etDavid,
1991), selon la scolarité(Marion
etDufour,
1970; Bail etStenlund, 1990), selon leniveau d'en¬seignement(Herzbergetcoll., 1957;Holdaway, 1980).
3. Conséquences de l'insatisfaction
sur le moral et sur l'attitude des professeurs
à l'égard de leur emploi
Certains auteurs nese sontpas contentés de décrire les sentiments des professeurs à l'égard de leurs conditions de vie et de travail, ils sontallésplus loin enétudiant lesconséquences del'insatisfaction sur le moral et sur le comportement des professeurs à l'égard de leur emploi. Ce sont ces conséquences qu'évoque cette section. Elle relate,
d'abord,
lestravaux du monde occidental qui présentent
des recherchesportant
surleseffets del'insatisfaction
desenseignants sur leurscomportements, puis, une étudeafricaine qui se focalise sur les attitudes des professeurs à l'égard de leur insatisfaisant travail. Il émerge de l'ensemble de ces travaux six thèmes majeurs : la frustra¬tion,lestress, l'absentéisme,l'isolement, l'usure,ledésengagement.
3.1. L'insatisfaction
:facteur contributif
à la frustration
Analysant,
à la suite de Kuhlen et Johnson (1952),Miskel
(1972), Ables etConway
(1973),Lipka
etGaulet (1979) et Finlayson (1979) lafrustration
des professeurs, Erlandson (1981)indique
que les besoinsd'autonomie,
departicipation
aux décisions, d'accomplissement, decréativité
etd'affiliation,
bien que trèsimportants pour
les ensei¬gnants, sont
fortement
frustrés quels quesoient l'âge
et le sexe de ceux-ci.Litt
etTurk
(1985),identifient, quant
àeux,lessources de l'an¬goisse et de l'insatisfaction qui peuvent conduire les enseignants à