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P rix international Émile-Brumpt 2005.

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P rix international Émile-Brumpt 2005.

S OCIÉTÉS CORRESPONDANTES

Présentation du D

r

M.-C. D

URETTE

-D

ESSET

, récipiendaire 2005

par le P

r

Jean-Antoine R

IOUX

Mesdames et Messieurs les représentants de la famille Émi- le BRUMPT,

Messieurs les membres de l’Académie de Médecine, Monsieur le président,

Chers collègues, Mesdames et Messieurs,

Madame Marie-Claude DURETTE-DESSET,

L

orsque le Docteur Alain CHIPPAUX, président du jury du Prix Émile-Brumpt, m’a invité à faire votre éloge, dans ce haut lieu de la recherche qu’est l’Institut Pasteur, j’ai accepté sans ambages : non seulement au nom de notre vieille amitié mais, plus encore, pour honorer vos qualités scientifiques.

Et mon engagement n’a pas été déçu. Avec un authentique plaisir esthétique que d’aucuns qualifieraient de jubilatoire, j’ai redécouvert votre itinéraire de chercheur, ce parcours d’exception qui vous appartient en propre : celui d’un savant authentique, à la fois déterminé, inventif et généreux.

Vous avez débuté votre activité scientifique en 1961, en inté- grant le service de zoologie parasitaire, nouvellement créé au Muséum national d’histoire naturelle et dont le profes- seur Alain CHABAUD venait d’être nommé directeur. Vous disposiez d’un laboratoire bien équipé où se pressaient déjà nombre de vos collègues. Vous-même étiez engagée au Centre national de la recherche scientifique. Un engagement qui ne se démentira jamais.

Mais avant de poursuivre, permettez-moi, madame, de vous abandonner un court instant pour dire quelques mots de votre maître Alain CHABAUD.

Lorsque nous nous sommes rencontrés pour la première fois, il imposait déjà sa forte personnalité au sein du labora- toire de Parasitologie sis aux derniers étages de la vénérable Faculté de médecine de Paris. Le professeur Henri GALLIARD

en était le directeur. La parasitologie humaine et comparée s’y pratiquait dans la plus grande tradition de son fondateur Émile BRUMPT.

Dès son arrivée, l’étranger au laboratoire était pris à la gorge par une puissante fragrance de vivarium. Car on y trouvait de tout : des Réduves, des Moustiques, des Tiques, des Oiseaux, des Carnivores et des Rongeurs. Sans oublier les innombra- bles cultures de champignons pathogènes, installées par Mau- rice Langeron. Mais, au delà de ces effluves de sous-bois et de sauvagine, notre visiteur percevait une étrange atmosphère de concentration intellectuelle. Un calme propice à la recher- che, certes, mais interrompu, çà et là, par d’intenses débor- dements juvéniles. Il y avait, entre autres : Alice BUTTNER,

Yvonne CAMPANA-ROUGET, Ho Thi Sang, Annie PETTER et Madeleine THÉRIZOL, ainsi que Robert-Philippe DOLLFUS, Yves GOLVAN et Jacques LAPIERRE. À cette même époque on remarquait également cinq jeunes assistants : Irène LANDAU, aujourd’hui brillante protozoologiste au Muséum, trois futurs professeurs, Marc GENTILINI, René HOUIN et Jean-Jacques ROUSSET, ainsi qu’un maître de conférence, Hugues PICOT. Dernier venu, l’étudiant Jean-Claude PETITHORY souhai- tait également faire carrière en parasitologie. Aujourd’hui, il représente cette discipline à l’Académie de médecine, en compagnie de plusieurs parasitologues distingués, dont le professeur Jacques EUZÉBY. En définitive, tous ont réalisé de très beaux parcours professionnels.

Et dans cette véritable ruche, bourdonnait, pour ma plus grande satisfaction, un certain Alain CHABAUD.

Naturaliste de tempérament, Alain CHABAUD était, avant toute autre chose, ce visionnaire exceptionnel, pétri de para- digmes : celui des adaptations à la vie parasitaire, celui de la dérive des continents, chère à l’entomologiste René JANNEL, celui des changements paléo-climatiques, avec leurs consé- quences sur la diversification des parasites, suite aux migra- tions transcontinentales de leurs hôtes vertébrés.

À la même époque, on parlait déjà de « capture ». Un concept novateur, déduit des précédents, mais en opposition radicale avec la co-évolution, processus considéré jusqu’alors comme le principal responsable de la spéciation parasitaire.

Pour répondre à ce foisonnement d’énigmes, notre futur chef d’école pensait à de nouveaux critères taxonomiques, chargés de transcendance phylétique. L’approche systématique des Strongles, Nématodes rarement étudiés sous cet angle, allait en bénéficier.

Nonobstant, Alain CHABAUD se sentait à l’étroit dans sa Faculté d’origine. En 1961, adoubé du titre d’Agrégé de méde- cine, il abandonnait l’Alma mater pour intégrer le Muséum, avec l’aval de Henri GALLIARD et l’appui de plusieurs digni- taires de l’Académie des sciences et du CNRS, dont Pierre- Paul GRASSÉ. Il partait pour occuper une chaire créée à sa mesure, dont le titre complet était : Zoologie (Vers) ! Dès lors, nous nous rencontrions régulièrement sur son nou- veau territoire, sa véritable niche intellectuelle. Un bâtiment à plusieurs niveaux, entièrement dédié à la recherche fondamen- tale en zoologie parasitaire. Un espace qu’il allait organiser avec le plus grand soin, tant en matière de collections, de bibliothèque et d’animalerie que de stalles dûment aménagées.

Bref, un laboratoire tel qu’on le rêvait, voué à l’observation, à l’expérimentation, à la réflexion, et déjà foisonnant d’ex- cellents chercheurs.

Je me souviens, avec émotion, de ces déjeuners pris en com- mun dans la grande salle du rez-de-chaussée que beaucoup d’entre vous ont connue et appréciée. À l’heure du repas, on débattait de tout, du futile au plus sérieux, mais toujours avec

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humour et retenue. Et, lorsque le pur méridional que je n’ai cessé d’être « montait à Paris », sa première visite était pour la « Maison Chabaud ». Mon bon Maître Hervé HARANT, envieux de tant de fougue, me demandait parfois ce qui me faisait courir au Muséum. Invariablement je lui répondais que j’allais me ressourcer dans mon Jardin d’Académos, auprès des modernes PLATON, ARISTOTE et THÉOPHRASTE. Une réponse d’immodeste ! nous l’étions tous à cette épo- que heureuse de l’après-guerre. Au demeurant, mon patron montpelliérain me pardonnait volontiers cette impertinence.

Un jour, je l’entendis me dire, à voix basse, qu’il eût aimé en faire autant. Et c’est certainement pour ces multiples raisons qu’Alain CHABAUD me proposa comme membre associé du Muséum national d’histoire naturelle : un titre qui me fît alors le plus grand honneur.

Mais, chère amie, ne nous égarons pas. Revenons à votre biographie. Au début des années 60, vous vous immergiez dans ce monde singulier du Muséum. Exaltant certes, mais de pratique difficile. Un monde où se combinaient, sans s’ex- clure, des valeurs morales contrastées, telles que la rigueur du raisonnement scientifique, la précision du travail technique et la liberté de conduire sa recherche, en particulier d’effec- tuer des missions d’études au long cours. Un monde que l’on imagine mal aujourd’hui où l’étude du vivant est souvent dominée par l’encadrement des chercheurs et le conservatisme des décideurs.

Déjà stagiaire au CNRS, vous vous atteliez avec passion à votre thèse d’État : la révision des Heligmosomatidae. Une famille de Strongles à la systématique jusqu’alors confuse. En 1971, votre soutenance soulevait l’enthousiasme du jury. Vous étiez parvenue à sélectionner et conjuguer quatre groupes de caractères anatomiques d’importance évolutive majeure : la bourse caudale, le synlophe, les structures céphaliques et la mono-didelphie. Déjà, la modification de ces caractères, d’un taxon à l’autre, vous avait permis un premier classement en formes dites « archaïques » et « modernes ».

Dans ce type de recherches, où la stratification aristotélicienne des données d’observation et la confrontation au modèle platonicien ne cessaient d’interférer, vous étiez servie par votre compétence en zoologie générale et en paléontologie, ainsi que par votre vista de microscopiste, sans oublier votre tempérament de naturaliste : ce don très précieux qui allait faciliter vos recherches en écologie des cycles, tant in natura qu’au laboratoire.

Cependant, votre force n’était pas seulement de conduire vos travaux en morpho-anatomiste traditionnelle. Elle résidait aussi dans votre aptitude à utiliser certains caractères à forte signification évolutive. Accordez-moi quelques mots sur deux exemples déjà évoqués : les côtes bursales et le synlophe.

Les côtes bursales, qui forment l’armature de la bourse caudale des Strongles, allaient être considérées comme les homologues des papilles cloacales des Rhabditides. Cette homologie per- mettait de situer les Rhabditides libres à l’origine des Strongy- les, tous parasites, par l’intermédiaire d’un ancêtre commun, apparu vraisemblablement au début du tertiaire.

Quant au synlophe, son étude anatomique et son utilisation taxonomique devait constituer votre contribution personnelle à la systématique des Strongles. Une vraie découverte ! Le mot, forgé à votre demande par Robert-Philippe DOLLFUS, désignait des formations cuticulaires longitudinales, munies de fines crêtes. Vos observations princeps, réalisées in vivo, vous permettaient de leur attribuer un rôle fonctionnel majeur dans la locomotion du parasite et son accrochage sénestrogyre à la villosité intestinale de l’hôte. Selon les différentes catégories

systématiques : espèces, genres, familles, ces crêtes variaient quant au nombre, à la taille et à l’axe d’orientation.

Ces conclusions étaient étendues avec succès aux larves L4.

Ainsi, dans la famille des Heligmonellidae, la comparaison des synlophes chez les L4 et les adultes vous permettait de préciser la systématique des genres et des sous-familles. Avec vous, l’aphorisme d’Ernst HAECKEL, parfois décrié, retrouvait sa légitimité : « l’ontogénése récapitulait bien la phylogénèse ».

Au surplus, comme nous l’avons signalé, vous aviez pris en compte d’autres caractères informatifs, tels que l’enroulement du corps, la présence ou l’absence de vésicules céphaliques, la didelphie et la monodelphie.

Toutefois, et sans trop vous trahir, on peut dire que vos pre- miers travaux ont été réalisés selon la méthode dite « natu- relle » : une technique classificatoire qui prend en compte simultanément plusieurs caractères, tant somatiques que sexués. Initiée par le botaniste montpelliérain Pierre MAGNOL, et développée par ses élèves, Antoine et Bernard de JUSSIEU, la « méthode naturelle » fut exprimée, avec toute sa puissance heuristique, par leur neveu Antoine-Laurent de JUSSIEU, co- fondateur du Muséum national d’histoire naturelle, en 1795. À cette époque révolutionnaire, elle fut adoptée sur le champ par des savants de tempéraments aussi différents que Jean-Bap- tiste LAMARCK, Georges CUVIER, Augustin-Pyramus de CAN-

DOLLE. Sans oublier Michel ADANSON, l’ardent promoteur de la démarche polythétique, chère aux phénéticiens. Pour nombre d’entre eux, la méthode des JUSSIEU se démarquait de la procédure linnéenne traditionnelle, considérée comme

« artificielle ». Au surplus, bien avant DARWIN, elle s’inspirait, sans toujours l’avouer, du transformisme lamarckien car elle prenait en compte des caractères physiologiques et éthologi- ques, à forte connotation adaptative. Vous êtes, Madame, la moderne descendante de ces savants des Lumières.

Et comme eux, vous avez inventé ou révisé une foule de taxons. Plus de 600 espèces, 235 genres et 14 familles. Tous des Strongles… Quel parasitologue actuel pourrait faire état de telles performances !

Mais vous n’en restiez pas là, car vos intentions de départ étaient bien de vous projeter au delà de ces classifications, somme toute fixistes, pour parvenir à la systématique phy- létique.

Ainsi, grâce à l’ancienneté reconnue de leurs hôtes vertébrés, vous pouviez dater l’émergence de certains Strongles. L’exem- ple le plus démonstratif concernait la sous-famille des Moli- neinae. Ce groupe, considéré comme primitif, s’observait chez des Mammifères placentaires apparus au début du tertiaire et morphologiquement peu modifiés depuis. Les uns et les autres étaient interprétés comme des relictes et l’origine des Molineinae, fixée, ipso facto, à soixante millions d’années.

Chemin faisant, systématique et évolution, deux disciplines longtemps considérées comme indépendantes, voire incom- patibles, allaient converger pour s’exprimer en une discipline unique : la biosystématique des Strongles. De fait, quelques années plus tard, vous profitiez des avancées de la phylo- génétique, au sens de Willi HENNIG, pour concrétiser cette convergence.

Dans un premier temps, vous utilisiez la cladistique morpho- logique sur la base des caractères anatomiques que vous con- naissiez bien. La super-famille des Trichostrongyloidea vous en fournissait l’opportunité. Avec la talentueuse collaboration de Pierre DARLU, vous procédiez à la reconstruction phy- logénétique du groupe. Vous en confirmiez la monophylie, ainsi que sa diversification en trois phylums, correspondant aux trois familles déjà individualisées. Au surplus, l’un des

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résultats marquants de cette opération fut la désignation des Ratites, ces Oiseaux primitifs, comme les hôtes ancestraux.

Par la suite, avec plusieurs de vos collègues, dont l’Australien Neil CHILTON et le Français Jean-Lou JUSTINE, vous traitiez le sous-ordre des Trichostrongylina à l’aide des caractères moléculaires. À quelques discrètes exceptions près, au demeu- rant sans conséquences, les cladogrammes morphologiques et moléculaires concordaient. La constatation de cette concor- dance (alias congruence pro parte), vous apportait une grande joie intellectuelle.

En dernière analyse, tout au long de votre vie de chercheur, vous n’aviez détecté aucune contradiction dirimante entre vos hypothèses évolutives et les nombreuses taxonomies utilisées.

Un parcours de virtuose… que beaucoup vous envient ! Mais avant de poursuivre, permettez moi une remarque con- cernant le cladisme.

Tout d’abord, le paradigme phylogénétique ne se réfère pas à la notion de descendance, comme le font les constructions évolutionnistes traditionnelles, mais à celle de parenté. Avec HENNIG, l’ancêtre direct a cédé la place à l’ancêtre commun.

Les arbres haeckéliens sont devenus de simples buissons, dépourvus de tronc. Au surplus, la théorie synthétique de l’évolution, chère aux néo-darwiniens du siècle dernier, a perdu de sa valeur probatoire : « chaînon manquant, arché- types, fossiles vivants » ne sont plus que des images d’Épi- nal. Sans parler de la célèbre « échelle des êtres », héritée des anciens philosophes.

Bien plus, en logique cladiste, le taxonomiste doit inverser le sens de son raisonnement, car le caractère n’est plus qu’une pierre dans l’édifice classificatoire, un simple témoin de l’évo- lution, sans signification adaptative a priori. Celle-ci ne peut être abordée qu’après la réalisation du cladogramme, suivie d’un « retour sur caractères », c’est-à-dire de la mise en forme d’états (cline), du dépistage des paraphylies et de l’identifica- tion des synapomorphies.

Il en est de même pour la spéciation, ce passage obligé de l’évolution, qui ne peut être appréhendée directement par la cladistique. Certes, les recherches sur la spéciation relèvent bien de la vraie systématique, mais dans un domaine différent de la cladistique, à savoir la biologie des populations. Vous l’avez d’ailleurs compris, vous qui n’avez cessé de voir dans la spéciation les conséquences de l’adaptation à des hôtes nouveaux. Pour ce faire, vous avez recommandé la prise en compte des comportements et des cycles parasitaires, autant de caractères dits fonctionnels, généralement refusés par les cladistes orthodoxes.

Ce qu’étant, vous avez conféré à la cladistique un rôle plus modeste, bien qu’indispensable : celui de confirmer ou d’in- firmer vos hypothèses. Autrement dit, de les « réfuter », au sens de Karl POPPER.

À ce propos, permettez-moi une nouvelle diversion. En sur- volant votre parcours de parasitologiste systématicienne, j’ai reconnu certains problèmes que nous avait posés la taxonomie des Leishmania, un genre de Protistes Kinetoplastida d’autant plus difficile à appréhender que les espèces ne présentaient, entre elles, aucune différence morphologique notoire. Pour les décrire, les inventeurs du début du XXe siècle avaient uti- lisé des caractères « fonctionnels », dits aujourd’hui « extrin- sèques », tels que : manifestations cliniques, distributions géographiques, comportements intra-vectoriels et cycles épi- démiologiques. Dans un premier temps, nous avions adopté cette procédure. Mais, progressivement, nous avions vu s’ac- cumuler un certain nombre de contradictions, ces fameuses

« énigmes » de Thomas KUHN, qui rendaient ces classifica-

tions inefficaces, voire dangereuses. Dès lors, nous nous orien- tions vers les iso-enzymes, dont nos amis de Liverpool avaient entrepris l’étude. À cette époque, seul ce type de caractères

« intrinsèques » était d’ailleurs disponible. Divine surprise : non seulement les phénogrammes corroboraient tout ou par- tie des classifications extrinsèques, mais plus encore, mettaient en évidence des regroupements taxonomiques nouveaux, eux mêmes confirmés par les cladogrammes. Ainsi, plusieurs binômes spécifiques pouvaient être conservés, ne serait-ce que pour nommer certains de ces rameaux. D’autres taxons tombaient en synonymie, tel L. chagasi du Nouveau Monde avec L. infantum de l’Ancien Monde. Avec notre ami Rober- tKILLICK-KENDRICK, ce résultat nous amenait à penser que L. infantum avait « migré » de l’Ancien au Nouveau Monde où il avait été « capturé » par un vecteur du genre Lutzomyia, différent du genre Phlebotomus de l’Ancien Monde. Une curieuse analogie avec votre démarche. Aujourd’hui encore, la recherche des « concordances intrinsèque-extrinsèque » constitue un passage obligé dans l’interprétation des « phé- nogrammes et des cladogrammes leishmaniens ».

Mais il convient à présent d’évoquer une autre facette, non moins essentielle, de votre activité de chercheur : l’utilisation des « modèles expérimentaux ».

Pour apporter à vos classifications la caution du biologiste, vous avez réalisé quelques 21 cycles de Strongles, sur Lago- morphes, Arvicolidés, Muridés et Ruminants. Un impression- nant travail d’équipe, riche de résultats. Une belle ouvrage qui eût certainement réjoui notre père spirituel, Émile BRUMPT. Pour diversifier ces cycles, vous avez multiplié les missions lointaines et fait appel à vos amis naturalistes. Vous étiez d’ailleurs parfaitement à l’aise dans ce rôle, car l’étude des relations biogéographiques parasites-milieux et des cycles épidémiologiques ont toujours été votre quotidien de para- sitologue de terrain.

Mais le temps me manque pour présenter l’ensemble de ces travaux. Je me contenterai de rapporter quelques exemples : D’abord celui des Nippostrongylinés. L’étude de cette sous- famille vous permettait de démontrer qu’une même espèce de Strongle pouvait suivre deux voies d’infestation différentes, correspondant à deux modalités adaptatives. Tantôt la voie transcutanée, considérée comme « primitive », à partir de lar- ves L3, non engainées, tantôt la voie digestive, dite « évoluée », à partir des L3 engainées. Au surplus, vous constatiez que ces deux types de larves se formaient dans des conditions écologi- ques différentes. Les formes libres, à pouvoir infestant élevé, étaient favorisées par les fortes humidités ; les larves enkystées s’observaient surtout en atmosphère sèche. Cette particularité expliquait la réussite du parasite dans les zones tropicales à saisons contrastées. Grâce à ces deux types de comportements infestants, la transmission pouvait être continue.

Toujours avec les vétérinaires, vous démontriez l’existence de deux espèces distinctes, dans le genre de Dictyocaulus, l’une, parasite strict du Bœuf, l’autre, du Chevreuil. Cette « spécifi- cité d’hôtes » vous permettait de rassurer les éleveurs, inquiets pour la santé de leur troupeau. Le Bœuf et le Chevreuil pou- vaient cohabiter sans risque, sur les mêmes pâturages. Une véritable recommandation d’éco-épidémiologiste.

Au demeurant, plongeons une nouvelle fois dans cet espace- temps qui vous est cher, pour rappeler un évènement signifi- catif de votre soutenance de thèse.

En 1971, à la grande satisfaction des paléontologues René LA-

VOCAT et Robert HOFFSETTER, membres de votre jury, vous avez confirmé, à l’aide des seules données parasitologi- ques, l’hypothèse de l’origine des Rongeurs Caviomorphes

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américains à partir des Phiomorphes africains. Une hypothèse alors vivement combattue par les géologues anglo-saxons. En voici l’essentiel :

Lors de votre travail de thèse, l’analyse des critères morpholo- giques, déjà évoquée, vous avait permis de conclure au carac- tère « archaïque » de la sous-famille des Heligmonellinae, parasites de Phiomorphes, par rapport à celui des Pudicinae, parasites de Caviomorphes. Le passage des Heligmonelli- nae aux Pudicinae pouvait être interprété comme l’un des rares exemples de co-évolution, mais à la condition que les Caviomorphes aient pu dériver d’un ancêtre commun de type Phiomorphe. Or, les géologues français avaient déjà formulé cette hypothèse sur la base de données tectoniques et paléo- géographiques. Dès lors, vous imaginiez ensemble une évo- lution en cascade des hôtes et de leurs parasites. À savoir : à l’éocène-oligocène, au début de la dislocation du Gondwana, les Phiomorphes africains auraient migré d’est en ouest, en empruntant des radeaux naturels pour franchir l’étroit goulet atlantique établi, à cette époque, entre l’Afrique occidentale et l’Amérique du Sud. Dans le Nouveau monde, riche de niches écologiques inoccupées, l’évolution aurait alors permis l’émer- gence des Caviomorphes à partir d’ancêtres Phiomorphes et, ce faisant, conduit des Heligmonellinae aux Pudicinae.

À elle seule, cette conclusion avant-gardiste vous avait valu les applaudissements de notre communauté. À la même époque, un article des plus élogieux, paru dans un grand périodique de vulgarisation scientifique, avait relaté l’évènement.

Enfin, dernier exemple de votre succès et non des moindres : la généralisation du concept de « capture » comme moteur principal de la spéciation, et ce, loin devant son antilogue, la co-évolution. La capture était conçue comme un détour- nement mécanique des parasites par des hôtes inhabituels, souvent éloignés, systématiquement et géographiquement, des hôtes d’origine. La diversification des parasites, habi- tuelle après la capture, était attribuée à l’existence de larves libres à virulence élevée, caractéristiques des cycles primitifs déjà évoqués, ainsi qu’à l’absence de barrières de protection, mécaniques ou immunologiques, chez les hôtes nouvellement conquis.

Dans la superfamille des Molineoidea, deux sous-familles se prêtaient bien à la démonstration, celle des Molineinae et celle des Nematodirinae. Chez la première, la capture expliquait la

présence de formes voisines chez deux groupes d’hôtes bien distincts, les Amphibiens et les Mammifères. Le phénomène pouvait être daté du début de l’éocène, à l’époque de la grande

« radiation évolutive » des Mammifères euthériens. Chez la seconde, le même processus rendait compte de la facilité de passage d’une même espèce de Strongle, des Lagomorphes aux Ruminants. Deux types d’hôtes phylétiquement éloignés mais, les uns comme les autres, strictement herbivores et souvent présents dans les mêmes biotopes. Une découverte d’intérêt économique, qui fut saluée par nos amis vétérinaires.

Certes, vous avez maintes fois proclamé que l’invention du concept de capture revenait à votre maître CHABAUD, ce bio- logiste, plus près de LAMARCK que de DARWIN, à l’image de certains de nos collègues du Muséum et du Collège de France.

Pour vous être agréable, je vous l’accorde volontiers. Cepen- dant, entre vos mains, l’élégant paradigme devenait une réa- lité objective : celle que vous alliez pratiquer au quotidien, à l’image des acteurs de la « science normale », au sens de Tho- mas KUHN. Et pour remonter derechef à nos grands philoso- phes, je vous livre cette réflexion, toujours immodeste de ma part : qu’aurait été PLATON, le semeur d’idées, sans l’interven- tion heuristique du méthodologiste-nominaliste ARISTOTE. Mais, si vous le permettez, madame, arrêtons de discourir de recherches, quel qu’en soit l’intérêt, pour parler des services éminents que vous avez rendus à la Parasitologie : une activité qui témoigne à l’envi de votre tempérament sociétal.

Dans le laboratoire du Muséum, vous n’avez cessé d’enrichir les collections en sollicitant nombre de vos confrères ou en assurant vous-même les récoltes lors de missions de terrain, souvent « sportives » et parfois dangereuses.

À la Société française de parasitologie, vous avez occupé, durant treize ans, les délicates fonctions de secrétaire général, sous la présidence de Jean BIGUET, puis de la mienne, avant de transmettre le flambeau à notre ami Gérard LUFFAU, en 1992.

Enfin, succédant à Alice BUTTNER, vous avez assumé le rôle, souvent ingrat, de secrétaire de rédaction des Annales de para- sitologie humaine et comparée, ce périodique prestigieux, créé en 1923 par Émile BRUMPT, Maurice LANGERON et Mauri- ce NEVEU-LEMAIRE, puis repris, en 1992, sous l’intitulé de Parasite, par une équipe dynamique, dirigée par René HOUIN, assisté par les excellents spécialistes de rédaction, Giselle et Jean-Marc DUMAS. Aujourd’hui, vous participez toujours à son élaboration, non seulement comme responsable de la rubrique « Helminthologie », mais aussi comme mainteneur immarcescible du Code de nomenclature zoologique. J’ajoute qu’il s’agit bien du traditionnel Code international et non du PhyloCode, son substitut numérique, qui prétend identifier, non pas des catégories systématiques, mais des dichotomies de cladogrammes… Et ce, à l’aide du seul code-barre ! Avant de terminer cette allocution de présentation, pour laisser au président Alain CHIPPAUX le soin de couronner la récipiendaire, permettez-moi de vous redire notre admi- ration pour la manière, aussi efficace qu’élégante, dont vous avez mené vos travaux de recherches, quarante-cinq années durant. Et plus encore, en restant fidèle à un seul groupe de Nématodes parasite : les Strongles.

Souvent en opposition avec certains projets officiels, vous avez maintenu avec fermeté le cap de la vraie systématique, celle de nos grands anciens, des fixistes aux évolutionnistes.

Car la systématique que vous pratiquez n’est pas seulement une technique d’identification, cette alpha-taxonomie que méprisent volontiers les bio-technocrates ; elle est aussi, et mieux encore, la plus globale et la plus dynamique des sciences

Figure 1.

Arbre phylétique hypothétique des Trychostrongylina basé sur la classification morphologique des parasites corrélés avec la

paléobiogéographie des hôtes.

Hypothetical tree of the Trichostrongylina based on the morphological clas- sification of the parasits correlatied to the paleobiogeography of the hosts.

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du vivant ! Sa montée en puissance est d’ailleurs perceptible dans tous les domaines de la recherche. Et vous êtes sur cette voie royale. N’en sortez pas ! Merci à tous.

Réponse du Dr M.-C. Durette-Desset

Messieurs les Présidents,

Mesdames et Messieurs les membres du Comité Émile- Brumpt,

Chers amis, Chers collègues, Chers parents,

C

’est avec beaucoup d’émotion que je me retrouve ici ce soir car, le hasard fait bien les choses, c’est ici il y a 43 ans, le 13 mars 1963 exactement que, toute tremblante, j’ai présenté ma première communication à la Société de - pathologie exotique (en fait le premier article que je publiais) puisqu’à l’époque, pour pouvoir être publié, il fallait aller défendre son travail… et le Président de la Société était le Pr Lucien BRUMPT ! J’étais loin de me douter que je reviendrai pour recevoir le prix Émile-Brumpt plusieurs décennies plus tard.

Je remercie donc très sincèrement les membres du Comité qui m’ont attribué ce prix ainsi que le Pr RIOUX dont la brillante présentation a su mettre en valeur mon travail. J’avoue que j’ai été grandement surprise de l’honneur qui m’était fait mais je pense qu’à travers ma personne ce sont les Systématiciens français et en particulier ceux de l’ex-équipe du laboratoire de zoologie (Vers) qui sont récompensés et reconnus. Bien que mon employeur soit le CNRS, c’est le Muséum qui m’a accueillie et je l’ai toujours considéré comme ma vraie mai- son. Je pense que c’est une chance incroyable, à l’heure de la mobilité à tout prix d’avoir pu rester, pendant toutes ces années, dans le même laboratoire, avec le même sujet et avec les mêmes collègues. Je suis heureuse d’avoir eu également la chance de poursuivre mon travail au-delà de ma retraite dans les mêmes locaux, même si, administrativement, il n’y a plus de laboratoire au Muséum.

La remise de ce prix me permet de revenir en arrière et de réaliser qu’au cours de ma longue carrière si j’ai eu, comme tout un chacun, des soucis et des problèmes plus ou moins importants, j’ai eu la chance inespérée de faire un métier qui, au fil des années, n’a cessé de me passionner et qui m’est

apparu comme un jeu : la résolution d’énigmes avec la recher- che d’indices, leur confrontation, leur ordonnance pour finir par trouver une solution. Mais, en recherche, les solutions sont toujours provisoires, car il ne s’agit que d’hypothèses que la découverte d’autres indices rendra caduque ou insuffisantes et le jeu recommencera pour bâtir une nouvelle hypothèse.

J’avoue aussi qu’après toutes ces années, j’ai toujours le même plaisir à découvrir et à décrire une nouvelle espèce, même s’il ne s’agit que de Nématodes !

Qui dit parasite dit obligatoirement hôte et bien que, dans le cycle biologique des Trichostrongles, il n’existe pas de vecteur, ils sont présents chez tous les Vertébrés terrestres.

Cela m’a permis de nouer des liens avec des collègues non parasitologistes, en particulier avec les paléontologistes et les mammalogistes du Muséum mais aussi avec des Vété- rinaires français et étrangers. Je me suis aussi trouvée à la période bénie où il était relativement facile de partir en mis- sion. Ces missions font partie des moments forts de mon métier. La découverte de la faune et de la flore d’autres pays, les conditions de travail sur le terrain, la cohabitation avec des personnes étrangères n’ayant pas exactement vos centres d’intérêt, les discussions passionnées et passionnantes avec des spécialistes m’ont toujours procuré beaucoup de plaisir.

J’ai fait ainsi la connaissance de chercheurs dans le monde entier, dont certains sont devenus mes amis. Enfin, grâce à mes fonctions de Secrétaire générale de la Société française de parasitologie, j’ai été amenée à côtoyer des médecins, des vétérinaires et des pharmaciens alors que j’étais zoologiste.

Bien qu’étant souvent un peu perdue lors des séances de la Société, j’ai découvert les parasites sous d’autres aspects et je ne regrette pas cette expérience.

Mais si je me suis épanouie dans ce travail, c’est parce que j’ai pu m’appuyer sur mon entourage. D’abord le Pr CHABAUD, mon maître qui m’a tout appris et avec lequel j’ai activement collaboré pendant plus de 30 ans ! Je me souviens de notre première rencontre comme si c’était hier. Je revenais d’une sortie de botanique. J’avais des tresses, un panier avec du foin (dixit le PrCHABAUD) et j’avais très peur. J’étais en fin de licence (de l’époque). J’aurais aimé faire de la recherche en entomologie et Outre-mer, mais la Secrétaire de l’Orstom m’en avait fortement découragée. Je n’ai donc été que trop heureuse qu’une amie me dise que le Pr CHABAUD cherchait à recruter en parasitologie. C’est ainsi que je me suis retrou- vée avec les Trichostrongles, que je ne les ai jamais quittés et que je ne l’ai jamais regretté. Le Pr CHABAUD a toujours su mettre à ma portée ses connaissances phénoménales, jointes à une mémoire, elle aussi, phénoménale. Ses grandes qualités humaines lui ont permis de constituer une équipe dynamique qui, sous son autorité, a atteint une renommée internationale.

Grâce à sa grande convivialité, il a su accueillir avec générosité et bienveillance de nombreux collègues français et étrangers qui ont non seulement partagé leur savoir mais aussi bien souvent la table de la laverie-cuisine de notre laboratoire. J’ai donc profité pleinement de toutes ces rencontres avec des gens qui ne travaillaient pas forcément sur les Trichostrongles mais avec lesquels les échanges étaient toujours enrichissants.

Ces échanges existaient bien sûr aussi avec mes collègues du laboratoire. Malgré nos malentendus, nos mesquineries, nos problèmes, au fil des années notre équipe est devenue une vraie communauté où j’ai partagé les joies et les soucis de chacun et le plaisir de travailler ensemble. Je voudrais adres- ser un clin d’œil particulier à Suzanne PLATEAUX et Jimmy CASSONE, avec lesquels je me suis occupée de l’animalerie

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pendant plus de 30 ans, et à Nathalie DOGNAT, qui a succédé à Suzanne ! Je voulais également remercier Michèle WEILLE, Nicole CAILLAUD, Roselyne TCHEPRAKOFF et Doahn BAC-

CAM pour leur aide efficace et leur disponibilité. Merci aussi à Pierre TARANCHON, attaché au Muséum qui, pendant une dizaine d’années, est venu gracieusement m’aider à mettre de l’ordre dans les collections.

Je dois aussi remercier ma famille, et plus particulièrement mon mari qui m’a toujours soutenue durant toutes ces années en acceptant que je joue en travaillant, même pendant les week-end, que je parte pour de longues missions alors qu’il devait s’occuper de nos enfants en bas âge, puis plus tard, pour son aide sur le terrain en réalisant des travaux apparemment peu valorisants (comme celui de ramasser des crottes de Ron- geurs) mais indispensables pour la réalisation de cycles biolo- giques ! Je le remercie aussi de m’avoir fait gagner beaucoup de temps en prenant en charge les problèmes d’intendance et en se révélant un excellent cuisinier (beaucoup d’entre vous peu- vent en témoigner !). Je le remercie surtout d’avoir partagé ma passion et d’avoir fait siens mes échecs et mes réussites. Merci aussi à mes deux enfants qui, parfois, auraient préféré que leur mère s’occupe d’eux ; mais je dois dire que les samedis, lorsqu’ils étaient petits, ils trouvaient de grandes consolations en allant taper de quelques francs les personnes présentes au laboratoire, pour aller s’acheter des babioles dans le jardin des plantes et tout ça, bien entendu, à mon insu.

Je remercie le Pr SCHREVEL pour les conseils avisés qu’il m’a donnés pour l’obtention de l’Éméritat. Cette distinction me donne la possibilité, alors que je suis retraitée, de réaliser un projet qui me tient à cœur : la monographie des Trichostron- gles. Malgré les changements intervenus au Muséum, j’ai eu la chance d’être intégrée dans de nouvelles structures qui res- semblent aux poupées russes : j’appartiens à l’équipe dirigée par le PrLECOINTRE, équipe qui dépend de l’UMR dirigée par le Pr LE GUYADER et sise à Paris-VI ; enfin l’UMR dépend du Département de Systématique et évolution du Muséum dirigé par le Pr VEUILLE. Je les remercie tous les trois pour leur accueil.

Je remercie Camel KILANI, virtuose du logiciel File Maker Pro, sans lequel ma monographie des Trichostrongles ne ver- rait pas le jour ; il m’a aidé (ô combien ! pour la réalisation du diaporama qui va suivre (NDLR : diaporama visible sur le site de la SPE, http://www.pathexo.fr/pages/Bull-somm/2006n5.

html).

Enfin un grand merci à tous les présents dont certains sont venus exprès de province pour partager cet événement avec moi.

Je dédie ce prix à mes trois petits-enfants, et plus particulière- ment à Pacôme qui a eu 14 ans hier et qui adore les animaux.

Je lui souhaite d’avoir ma chance pour que sa passion devienne son métier.

Figure 3.

Schéma montrant l’enroulement d’un Trichostrongylina autour d’une villosité intestinale. La flêche indique la partie basale de la

villosité et la partie antérieure du ver.

Diagram showing the coiling of a Trichostrongylina around an intestinal villus. The arrow indicates the basal of the

villus and the anterior part of the worms.

Figure 2.

Planche représentant les principaux caractères morphologiques utilisés pour l’identification d’un nematode Trichostrongylina

(Paraheligmonella, opi, Durette-Desset MC, 1970).

Plak showing the main morphological features used for the diagnosis of a Trichostrongylina nematode (Paraheligmonella, opi, Durette-Desset MC, 1970).

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