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ETUDES
L'HUILE ANTIPHYLLOXÉRIQUE
ALEXIS ROUX
ETUDES
,,,îof
SUR
L'HUILE ANTIPHYLLOXÉRIQUE
ALEXIS ROUX
ACCOMPAGNÉES DE DIX PHOTOGRAVURES
Le Docteur Adrien SICARD,
Officier de l'OrdreRoyal de François 1er des Deux-Sicileselde Nichani-lftikar de Tunis, endiamant,
Troismédailles civiques, choléra 1835, 1849, 1854,
Lauréat del'Expositien Universelle deParis 18G7 et des ConcoursRégionaux, Directeurde lapartie technique du champ d'expériences
du Comit Centrale d'étudeetdevigilanceduphylloxéra du départementdesBouches-du-Rhônc, Premier Vice-Président honoraireetLauréatde laSociétéd'Horticulture deMarseille,
Ex-Vice-PrésidentetLauréatde laSociétéDépartementale d'Agriculture, Secrétaireperpétuel et Lauréat de la Société de Statistique de Marseille, MembreetLauréatde laSociété d'Acclimatationetdeplusieurs SociétésSavantes
Françaises etÉtrangères.
MARSEILLE
CHEZ CAMOIN, LIBRAIRE DE LA FACULTÉ DES SCIENCES
RneCannebière, 1.
1883
AVANT-PROPOS.
Le Progrèsn'est que la grande route largement ouverte entrele bien qniaété
et lebienplus considérable qui doit être.
J.-A Babral.
L'an
passé,
nousavions publié
unrapport
sur une visite faite dans le départementdes Bouches-du-Rhône,
en 1881, pour constater
les effets de l'huile antiphyl-
loxérique Alexis Roux. Enpubliant, à cette époque, les
résultats obtenus non seulement sur les vignes,
mais
encore surdivers arbres fruitiers,nousrendionscompte
d'une mission qui avait été
confiée à
M.Nicolas et à
nouspar
la Société d'Horticulture àe Marseille.
L'accueil bienveillant qu'areçu
du public le
rapport précité, nousfait
undevoir de publier, cette année,
unautre travail relatif àune tournée faite parune
Commis¬
sion
espagnole qui s'est transportée
enFrance
pour visiter diversdépartements etétudier comparativement
les effets obtenus par
l'emploi de l'huile antiphylloxé-
riqueRoux, les autresinsecticides employés, de même
queles résultats
de la culture des vignes américaines
franches de pied ou
greffées
ettous autres
moyensde
reconstitution des vignobles,
désireux
quesont
nos voisins d'introduire en Espagne tout cequi peut régé¬
nérer lavigne
détruite
parle phylloxéra, profitant ainsi
des études faites enFrance.
Délégué par
M. le Directeur du journal la Vigne
Française et la Société
d'Horticulture de Marseille
pouraccompagner cette mission, nous avons pu suivre pas à passes travaux
et recueillir les impressions
quecha¬
cun de ses membres doit formuler dans un rapport
particulier.
La Vigne Française a
bien voulu publier dans
sonestimablejournal, le rapport que nons avons
fait;
maisl'onnous a demandé un peuplus d'éclaircissements; et c'est pour
répondre à
cedésir
que nousmettons la main
à la plume.
Nous ferons suivrele rapport des visites de la Com¬
mission espagnole, par
d'autres études
que nous avons faitessimultanémentavec diverses Commissions ; nousjoindrons
à
cetravail des reproductions d'une vigne
âgéede trois
anset d'autres vieilles
aumoyendesquelles
il nous serafacile d'expliquer les divers changements
produits
surla végétation
parl'emploi de l'huile
anti-phylloxérique
Roux.Les planches que nous
joignons à
cette brochure ont été obtenues sur le cep naturel par la photogravure ;elles font le plus grand
honneur
à la Société anonyme de l'Imprimerie Marseillaise, qui possède des ateliersrivalisant avec ceux de Paris. Il n'est quejustice de dire
queM. Rampai, chef d'atelier de photogravure, obtient,
par des
procédés
qui lui sontparticuliers,
la perfectionetle bon marché.
Nous consacrerons la dernière partie de cetécrità
des études spéciales que nous avons faites, auxfins de
vous rendre compte des effets remarquables obtenuspar l'huile Rouxaupoint de vue du
développement
desvégé¬taux engénéraletdela vigne en particulier; nous croyons
qu'il y a dans l'emploi bien appliqué de ce liquide, un nouvel horizon sansbornes,ouvertaux cultivateursstu¬
dieux etsoucieux de leurs intérêts. C'estpourquoinous croyons devoir publier ces travaux, quoique bien incomplets, mais ils serviront de point de
départ
à de}
plus savants que nous.
Par
ce tempsde
travaux à lavapeur,
cinq années de labeur assidu
sur une même question peuvent seconsidérer
comme une vieillerie.Toute personne qui lira nos études sans parti pris,
sera
persuadée
quel'huile
Roux n'estpas seulementunantiphylloxérique,
comme son noml'indique, mais bienunengrais puissant qui communique auxvégétaux une
vigueurpeu ordinaire, toutenles préservant de maints
insectes qui les font périr. D'autre part, il est bien
démontré parles études pratiques, que Y œuf d'hiver du phylloxéra est condamné àunemort certaine parl'em¬
ploi de ce procédé. Quant aux phylloxéras radicicoles,
leur complète absence dans les vignes traitées depuis quatre ans, prouve que nous avons enmains unpuissant
destructeur de cetinsecte, soit que cette préparation opère comme insecticide, soit qu'en exagérant la vita¬
lité des vignes, elle agisse dans ce cas comme étouffant
l'insecte par une nourriture exorbitante, telle que cela
se rencontre chez les animauxqui, tropengraissés, sont
livrés àune mortcertaine.
Les résultats obtenus par la plantation
de
sarments prissurdes vignes traitées depuis quatre ans et donnanten cinq mois des ceps mesurant huit centimètres de circonférence, prouvent quela
vigne-mère
avait,commel'on dit vulgairement, du sang dans les veines, ce qui
manquegénéralement à nos vignes françaises.
D'autre part, si l'on considère les résultats obtenus
parl'emploi du liquide dontnous nous entretenons, sur
lavégétation des arbresfruitiers, sur celle desorangers, lauriers roses, et autres végétaux, l'on sera persuadé qu'il faut étudier cet engrais insecticide avec la plus grande attention et se rendre bien compte des
résultats
obtenus, sansse laisser distraire parquelques mécomp¬
tes qui peuvent survenir soit par un
mode d'applh
cation non conforme auxindications données par les
notices, soitpar toute autre cause
dont l'on
ne peutencore fournirune raisonplausible.
Si, comme tout semble l'indiquer jusqu'à ce jour,
l'huile Roux fournit à lavigne une puissance de végéta¬
tiontelle, qu'elle peut se passer de fumier même dans
de mauvaises terres, l'on nepeut attribuer ces qualités qu'àune sève spéciale permettant auxracines de puiser
dans le sol des éléments qui ne s'en désagrègent au
profit des arbres ou arbustes, que dans des
conditions
spéciales dans lesquellessontplacésles végétaux soumis
à cette préparation.
Ilest parfaitement
démontré aujourd'hui
que l'em¬ploi de l'huile qui nous occupe retarde
la végétation
des vignes; c'estun avantage qui peut rendre les plus grands services
dans les
paysoù les
gelées tardivesdé¬
truisentune partie, et quelquefoistoute la récolte; mais
il y a des études particulières à faire dans chaque con¬
trée pour appliquer le remède entemps opportun.
Nous ne saurions trop attirer l'attention des cultiva¬
teurs surles expériences faites par M. Péprat, dans la
propriété
dite la Miséricorde,située dans les environs de Perpignan, sur des vignes plantées sur coteaux nonfumées, dont le pied avait été badigeonné par l'huile
Roux pendant l'hiver et qui, commençant à pousser au mois d'avril dansunchamp dévasté parles pyrales, ont
été enduitesencollier surle sarment de l'anpasséet à la
base dusarment donnant la nouvelle pousse.
L'arrêt du développement dans la végétation pendant
un mois environ, sa reprise remarquable, sa fructifica¬
tion, sonrendement, etpar-dessus toutla disparition de
lapyrale surles ceps mis en expérience,prouvent tout
le parti qu'un propriétaire intelligent peut tirer de cet engrais insecticide, quinousréserve maintes autressur¬
prises, s'il estbien appliqué.
Nous ne saurions trop engager les agriculteurs qui
font usage de l'huile
antiphylloxérique
Roux,à faire des
observations attentives qui donneront unjour la solu¬
tion des problèmes qui se posent
aujourd'hui.
Nousrecevrons avec reconnaissance tousrenseignements à
ce sujet, désireux que nous sommes de
connaître
la vérité, toute la vérité, rien que lavérité.M.Bouley dit, dans
l'un de
ses ouvrages, que : «les
« idées nouvelles rencontrentdevant elles les résistan-
« ces que leur opposent les
idées anciennes qui,
en« possession des
esprits,
ne sont pasfaciles à
endélo-
« ger, parce que
l'on
s'esthabitué à les considérer
« comme vraies et qu'on a vieilli aveccette croyance :
« divorcer avec elle, c'est dur,et l'on ne s'y
prête
pasft volontiers. »
Nouspartageons
complètementles idées exprimées ci-
dessus par M.
Bouley, mais
nous nousrappelons
ce proverbeimprimé dans le recueil de Gruther et qui
s'adapte parfaitementà la situation
:L'huylecommeaussi vérité,
Retournent tousjours en sommité.
CHAPITRE PREMIER.
Rapport sur une visite faite avec une Commission Espagnole, dans divers Départements Français,pour étudier les résultats obtenus parl'huile antiphylloxé- rique Alexis Roux, et autrçsmoyens de reconstitu¬
tiondes vignobles.
Nous devonsobéir àce grand précepte du travailuniversel,etemployerauprofit de tous,toutce quelanature,bonnemère, indiqueànosefforts. Cesbienfaits, nousne les aurions pas sanstravail.
E.-D.AndrA
Le dix-neufoctobre1882,arrivaitàMarseilleuneCommission espagnole, désireuse de serendrecomptede visu,nonseulement
desrésultatsobtenus parl'huile antiphylloxériqueAlexisRoux, qu'ils avaient déjà étudiés l'an passé, mais encore detousles procédés expérimentés en France pour la reconstitution des vignobles.
Chargé par la Société d'Horticulture de Marseille et M.
le
Directeur du journal la VigneFrançaise, de nous joindre à
la
Commission espagnolepourl'aider dans ses études,nousavons visité avec elle plusieurs départements, nous rendant compte
ainsi desrésultats obtenus.
La Commissionse composaitde:
M.JoséVergésyAlmar, propriétaire,ex-président de la Com¬
mission antiphylloxérique de l'Ampourdan; M. Manuel Mir y Navaro, docteur en médecine et chirurgien de la Faculté des Sciences, professeur d'histoire naturelle à l'Institut de Barce¬
lone, de l'Académie des sciences dela même ville, etfondateur
de laSociétéespagnole d'histoirenaturelle de Madrid; M. Juan
Arderius yBarjol, ex-secrétaire de laCommission antiphylloxé-
que de l'Ampourdan, délégué du Conseilmunicipal de Figueras,
délégué de la Commissionen permanence du Congrès
phyllo-
xérique de Saragosse, etc., exceptionnellement récompensé par la Société économique de Gironepour ses travaux scientifiques
surle phylloxéra; M. Francisco Tobella, professeur
d'agricul¬
ture,rédacteur de la iîenatawnsa, délégué de l'Association du
Vallès, directeur de la revue agricole
Art
del pagès, présidentdu Centre agronomique catalande Barcelone. M. Casais s'était adjoint àcesmessieurs pourleur servird'interprèteet
leur don¬
nerles indications dontilspourraient avoirbesoin.
Messieurs JoséVergés y Alvar et Francisco Tobella étaient déjà venusl'an passé, avec une autre Commission, pour
visiter
diverses propriétés et étudier les moyens de combattre
les
désastres causéspar le phylloxéra.
Dès leur arrivée, ces messieurs voulurent bien seréunir à
nous pour dresserun plan de visite; c'estsans doute ànotre position commeSecrétaire du Comité central d'études et de vigilance dnphylloxéra du département desBouches-du-Rhône, chargé de la direction technique du champ d'expériences de Marseille, que nous avonsdû labienveillance dont cesmessieurs
ontbien voulu.nousentourer et dontnous garderonsun impé¬
rissable souvenir.
Le 20 octobre, nous commencions notre tournée parla pro¬
priété de M. Antoine Besson, pépiniériste auPont-de-Vivaux, quartier de Saint-Loup.
Passonssous silence les vignesaméricaines quiprennentun granddéveloppement dans l'établissement sus-désigné; citons, cependant, un plant de Jacquez âgé de trois ansayant produit
125 grappes de raisins, etune greffesur Solonis, de la vigne du Japon dénomméeKochù, qui porte dessarments ayantatteint 4
mètres de longueur; notons que les plants de Solonis âgésde
huit anssontde toutebeauté ; inutile de mentionner lesmagni¬
fiques gains desemis qui sont dus aux longs et laborieux
travauxde M. Besson.
Passons auxétudes faites, dans cette propriété, sur Vhuile antiphylloxérique de M.AlexisRoux.
Desvignes de Mourvèdre qui étaient en très mauvais état, badigeonnées par l'huile qni nous occupe dans la première quinzaine dumois de mai, surla partie du cepcontre la racine
— 13 -
à une profondeur de 20 centimètres environ au-dessous du
niveau du sol, badigeonnage qui a été fait en collier, ayant soin d'appuyer le pinceau sur la base, nous montrent au
déchaussage, une grande quantité de racines de nouvellefor¬
mation et indemnes du phylloxéra; la végétation decesvignes
est trèsbelle.
Un carré devignesdésignées sousle nomde Carignane:âgées de huitans et dontla plupart descepsétaient mortsdu phyllo¬
xéra, a vu, sous l'influence du procédé indiqué, les vignes qui
ontrésisté, pousserdes radicelles etdesrameaux enproportion.
Nous constatons qu'une vigne âgée de troisans, dévoréepar lephylloxéra, qui avaitété tailléesur unsarment insignifiant,
pousse vigoureusement, montrant au déchaussagede grandes quantités deracines complètement saines, et, chose remarqua¬
ble, unesouche que l'on considéraitcomme tout à faitmorte, quel'on n'avait putailler, vul'exiguïté de sa pousse,présente deuxlongssarments, prouvant la reconstitution dece pied qui
se garnit de nombreuses racines; pareil fait se reproduitsur d'autresvignes quisetrouventdansce champ phylloxéré etque l'on considérait comme toutà faitperdues; observonsque ce
champ n'avaitpas mêmeétéfumé.
Des Alicantessontaussi revenusà lavie, constatons; d'après
les observations de M. Besson, que ce cépagerésiste plus à la
maladieque la Carignane. *
Lesvignes de Grenache etdeMourvèdre, traitées, donnentune seconde récolte de raisins, ce quise présente très souventsur les cépages soignés par l'huile Alexis Roux; des souches à la
sixième feuille, qui dépérissaient , ont repris une grande vigueur, portant de longs sarments et des racines nouvelles
prouvant leur régénération, quoiqueces vignes aient été trai¬
tées seulementaumoisdemai, c'est-à-diretrop tard.
Le 21 octobre, à six heures du matin, nous partions pour continuer nos travaux. MM. Ghini et Gruiraud, propriétaires,
s'étaientjoints à la Commission; la première visite devait se faire à Luynes, arrondissementd'Aixen Provence,chez M. Gus¬
taveLombard.
Chemin faisant, nous voyonsdansla propriété de M. Giraud,
une vigne de sept ans, bien fumée et arrosée toutes les semai-
— 14 -
nés, qui se trouvedans un très mauvais état etdévoréeparle phylloxéra. Les sarments, pris sur ces ceps et regardés à la loupe, ont confirmé à la Commission que, dans ces cas, la
constitution intime du sarment contient une sève aqueuse, que les fibressontlâches etle bois trèsmou.
Dès notre arrivée dansla propriété de Beauchamp,apparte¬
nantà M. GustaveLombard, notre attention fut attiréepar une
plantation de 8,000 boutures, faite au mois de mars decette année,après avoir eu le soin detremper aumaximum 3 centi¬
mètresdu sarment misen terredansl'huile Alexis Roux; une deuxième application d'huile,en collier, a étéfaite? aumoisde juillet. Observation intéressaute : les courtillières qni avaient
faitbeaucoup de mal dans cetteplantationontcesséleur rava¬
ges à lasuite du traitement, permettantainsi aux sarments de prendreun développement remarquable ; cette terre est com-
plantée en divers cépagesfrançais.
Un vignoble à sa deuxièmefeuille, traité depuisdeux ans, a
une végétation luxurianteet très égale; il en estde même dans
des terrains en pente ettrès argileux.
Notrepropriétaire avait des vignes de Chasselas de Fontaine¬
bleau d'un certain âge quine poussaient pluset allaient à la dérive; soignéesparle procédé dont nous nousoccupons, elles
ontdonné cetteannéeungrand produit et des pousses d'une vigueur remarquable.
Un carré de vignes plantées depuis quatre ans, quoique bien soigné, est couvert de cépages morts, tandis que lesmêmes vignes,placéesdans le même terrain argileuxettraitées quatre fois, sont entrès bon état, produisant de bonnes récoltes etdes
sarmentsàl'avenant.
L'on amesuré sur unevigneâgée de trois ansettraitée, des
sarments atteignant six mètres de longueur, le cep esttrès fort;
des vignes de coteaux portant leurs deuxièmes feuilles sont d'unevégétation luxuriante.
Des vignes âgées dehuitans, dontlesceps étaient complète¬
ment pourris et les racines dévorées par le phylloxéra, sont traitées à l'huile AlexisRoux depuis quatre ans ; la reconstitu¬
tion de lavigne, qui est magnifique, s'affirmepar unenouvelle
formation de boisplein desèveressortant sur un côté ducep,
— 15 -
tandis quele reste se trouvecomplètement désorganisé; cette pièce de terre est complantée de divers cépagespour le vin, parmi lesquels nous citerons : Mourvèdre, Ugni, Clairette, Grenache, etc.. point de fumure, ni dephylloxéra.
Enrésumé, cette propriété coutient à ce jour 24,000 vignes traitées, parmi lesquelles 16,000 ont produit cette année et
8,000 deplantationnouvelle. Larécolte envin de l'année 1881
aété de 2hectolitres et celledel'année courante s'est élevée à 18 hectolitres.
Lepropriétaire, satisfait des résultats qu'il obtient, défonce plusieurshectares de terrain pourlestransformeren vignobles.
Le 21 octdbre, la Commission s'est transportée au quartier des Cadenaux, àPierrefeu, propriété deM. Jean, où l'on trouve des vignes non traitées, âgées de quatre à cinqans, plantées
dans un terrain de colline, défoncé pour faire un vignoble;
tout meurt, etlesplus belles quiavaientété tailléesl'an passé
sur du bon bois, ont des sarments insignifiants; quant aux
vignes âgées de deux ans, c'est àpeinesi elles poussent.
A peu de distance du champ dont nous venons de nous entretenir et placée dans les mêmes conditions, se trouve la propriété Pierre Roux, qui nous montre des vignes de trois ans, plantéeset traitées par le procédé Alexis Roux, qui sont d'une belle végétation, quoique placées dans un mauvais ter¬
rain,pierreux,ayantseulementquarantecentimètres deprofon deur; malgré la sécheresse et lemanque defumure, lessar¬
ments sontbeaux et ontproduit beaucoup deraisins.
La taille de l'anpassé s'étaitfaite sur un tuyaude plume;
mais, cette année, elle offre lesrenflements caractéristiquesde l'emploi de l'huile antiphylloxérique Roux, et des sarments très vigoureux.
Nous observons que les vignes non traitées, placéesdans les mêmesconditions quecellesci-dessus désignées, présententun
aspect désolant, qui fait ressortir la beauté des tiges et des feuilles de celles dontnousvenons denousentretenir.
L'on voit, dans cettepropriété, des pêchers et divers autres arbresfruitierstraitésparl'huile Alexis Roux, quicontrastent parleurvigueuretleurbeautéavecceux nonsoignés etdémon¬
trent ainsi la vitalité et laforce devégétation donnéespar le
Hmmn
— 16 -
traitement dont nous parlons.
Il
estbon d'observer que les
pêchers traités
n'ont
eu,cette année, ni la cloque, ni les puce¬
rons dont ont été attaquésceux
qui
setrouvaient côte à côte
dans lesconditionsordinaires de
culture.
Passons à Valsec, propriété de
M. Louis Falque, située au
quartier de
la Gavotte, commune des Peines; cette métairie
intéressait d'autant, plus la
Commission espagnole,' que l'an
passé l'on
avait visité
cevignoble, composé de très vieilles
vignes moribondes,
dont
uneligne, et l'autre non, avait été
traitée et quel'on a
soumise, cette année, à un second traite¬
ment.
Ilrésulte des notesconsignées
dans le carnet'de M. Chappe,
jardinier, chargé
du soin de la propriété, qui, en l'absence
forcéedupropriétaire,
avait été chargé de donner à la Commis¬
siontous lesdétailsdontelle
pourrait avoir besoin, les déclara¬
tionssuivantes:
Les raisinsrécoltés ontété
soigneusement pesés, ligne par
ligne, etont
donné les résultats que nous indiquons ci-dessous :
ligne,traitée 26 vignes ont
fourni 18 kilog. 4 hectog. raisin.
non traitée, 38 traitée 43
nontraitée, 49 traitée 57
nontraitée, 63
17 24 18 27 21
— 2
— 6
— 0
— 8
— 3
Enrésumé: 128vignestraitées ont
produit 70 kilog. 8 hect.
de raisin.
150vignesnontraitées ont
produit 56 kilog. 5 hect. de raisin.
Le rendementdesvignes, au
point de
vuedu vin, n'a pas été
séparé, mais
la récolte de l'année dernière s'était élevée à
3 hect. 60 litres, et celle decette
année
aatteint 5 hectolitres
70 litres.
Inutile dedire que les vignes
traitées ont plus belle appa¬
renceque les autres
et
quel'on remarque la régénération du
cep.
Descendons au quartier de
Saint-Antoine
;entrons chez M.
Larrose, dans la
propriété
quela Commission espagnole venue
l'anpassé, avait
visitée et
quenous étions désireux de revoir
pournous assurer
du maintien, des résultats obtenus, non seu-
V
— 17 —
lement sur les vignes, mais encore sur les arbres fruitiers;
disons, toutetois,que, dans cettepropriété,l'eauetlefumierne
font pas défaut, mais aussi quellefertilité!
Lesvignes de cinqans traitéesparl'huile antiphylloxérique
Roux depuis quatre ans, ont des sarments de 5 centimètresde
diamètre, couverts de raisin encore aujourd'hui, quoique ayant déjà donné trois récoltes; des Chasselas ayantdéjàproduit 40 à .50 grappes énormés ontencore sur piedune troisième et qua¬
trième récolte quimûritjournellement; une vigne de Malaga d'Espagne, ayant fourni déjà 60grappes énormes, a sur pied
une troisième et quatrième récolte mûrissantjournellement; maintspropriétaires seraient heureux d'avoiren une seule fois cettequatrième production.
Un cep quiavait faibli l'anpassé, a été fortement traité;
cetteannée, l'onobtient pourrésultatunereconstitution com¬
plète de la vigne, sans compter une récolte de 85 grappes d'énormesraisins. Mentionnonsqu'après avoirmangé etdonné
du raisin en quantité, sanscompterce quirestesurpied etles
raisins précoces qui ont été vendus, 300pieds de vignesont
produit 6 hectolitres devin.
Nonsne pouvons passer sous silence unevigne enchaintre de Chasselasde Fontainebleau, ayantproduit déjà cinq récoltes
de raisinset dontles grappes encore sur pied atteignentune grosseurphénoménale.
Entre temps, M. Larrose se sert de l'huile Roux pour les arbres, soit qu'illes trouve maladesou qu'il désire en obtenir des fruits en une telle abondance quelerésultat en paraîtrait fabuleux; il nousmontreun néflier duJapon qui se mourait rongé par les cossus et lesautres insectes qui dévoraient son tronc etsesbranches; grâce au badigeonnage avecl'huile, les
feuilleset lespoussesont repris unegrande vigueur : ilen est àsa deuxième floraisondans l'année.
Le 23 octobre, nous nous rendions à Aubagne, dans lapro¬
priété de M. Dnrand, qui traite les vignes par le sulfure de carbone. Ce traitementavait été mal appliqué; aussi, dans ce moment,ila recoursàlaCompagnie P.-L.-M. qui luiaenvoyé
ses moniteurs ; nous y constatons l'utilité du pal gastine perfectionné. La propriété aya,nt été mal soignée, plusieurs
2
vignes sont mortessous l'influence du
remède
;le phylloxéra
yesttrès abondant. Toutefois,
le fermier dit
quela récolte de
vin de cette année estdouble de celle de 1881.
Dans une autrepartie de sa propriété, M. Durand a
planté
des vignes américaines; les
Riparias, plantés enracinés, sont
trèsbeauxà leurdeuxième pousse ; des greffes de Cinsau,
âgées
desix mois, quoiquesans fumure, sonttrès vigoureuses et ont produitquelquesgrappesde
raisin
;des Aramons, greffés depuis
deux ans surRiparia, sont magnifiqueset
des Aramons francs
depied, âgés de deux ans, ont des pousses
vigoureuses
sansaucun traitement.
Dans l'aprês-midi du même jour,
la Commission s'est
trans¬portéeàCamp-Major,dans
la propriété dénommée la Madeleine,
appartenant à M.François Blanc;
M. Arnaud Paranque, notre
collègue àla Société d'Horticulture deMarseille,
estvenu nousyrejoindre.
Nous avons remarquéla vigueur desceps
américains
;mais
cequiattire plus spécialement
l'attention de la Commission,
cesont les nombreuses vignesfrançaises grefféessurracines
amé¬
ricaines, dontle rendementetla vigueur
méritent à
touségards
desélogesetdes encouragements. Citonsles
greffes
surSolonis
: Mourvèdre, le Grand Noir de la Calmelte,Aramon-Bouchet,
Alicante-Bouchet, Terret-Bourret, Ugni blanc, Carignane,
Xérès, différentesgreffes des mêmes cépages
français
surTay-
lor, York-Madeira, Vialla, Herbemontet ses
belles vignes amé¬
ricainesfranches de pied, de Jacquez,Herbemont,
Cunningham,
Solonis, Riparia et surtout le Rupeslris
qui, dans de très
mau¬vais terrains crayeux, ontunevégétation
remarquable.
Passant ensuite dauslapropriété deM.MariusOlive, domaine
du Creissaud, commune d'Aubagne, nous observonsattentive¬
mentses Rupestris àgrandesfeuilles, qui
diffèrent du Rupeslris
ordinaire par ses feuilles plus grandesetmoins
fermées,
ses Riparia à feuilles vernies, dontle luisant produit
untrès bel
effet, le Noah, les Riparia à bois violet etles AEstivalis à gros fruits ; ce cépage, qui avait étérecommandé d'une façon toute spéciale, est loinderépondre, jusqu'à cejour, àla faveur dont
on l'avait entouré.
Lagrande quantitéde boutures faites dans cettepropriété, les
— 19 —
nombreuses greffes de vignes françaises surracines américai¬
nes, ont attiré plus particulièrementnotre attention. Cette pro¬
priété avait un attrait de plus pour les visiteursàcause des nombreux défoncements quevient de faire lepropriétaire, avec une charrue Brabant, aux fins deconvertir envignobles plu¬
sieurs hectares de vignes américaines qui seront greffées en
vignes françaises.
Le 24octobre, laCommission espagnole, quenosoccupations
nous empêchaient
d'accompagner,
futvisiter danslamatinée le Cap-Pinède, propriété de la Compagnie du Chemin de Fer P.-L.-M. dans laquellese trouve lechampd'étudessurletraite¬mentparle sulfuredecarbone.
L'après-mididumêmejour fut consacrée àla visite duchamp d'expérience du Comitécentral d'étudesetde vigilancedu phyl¬
loxéradn département des
Bouches-du-Rhône,
qui estsitué aupetitchemindeSaint-Loup; le directeurde lapartie technique
se mitcomplètement àla dispositiondesdéléguésespagnols qui firentunecollection des nombreux cépagesaméricainsqu'ony cultive ; ces messieurs goûtèrent les divers vins américains récoltés.
Noussommes au25octobre, jour fixépournous rendre chez M. Alexis Roux,l'inventeur de l'huile antiphylloxérique qui porte son nom et visiter les propriétés dans lesquelles l'on avait déjà vu, l'anpassé, les effets produits par son traitement.
C'étaitpour la Commission l'un despoints lesplusintéressants.
Enarrivant, noustrouvons nombreuse compagnie : M. Roux avait saisi cetteoccasionpour réunir chez lui les personnesqui
ont suivi sestravaux depuis le commencementde ses études.
C'est ainsi quel'on y rencontrait MM. les consulsd'Espagne et d'Autricheetunreprésentantduconsulatde Russie; M. le cha¬
noine Tenougi, ex-président de la Société de Statistique de Marseille; M.Deleuil,1"vice-présidentde laSociétéd'Horticul-
. ture ; M. Monge, secrétaire général de la même Société ; M. AllibertdeBerthier, secrétairegénéralhonoraire;M. Antoine Besson,pépiniériste; MM. AstrucetTigot, propriétaires à Mont¬
pellier; M. Chaumeri, propriétaire à Grans; M. Jules-Charles Roux, propriétaire à Sausset; M. Laporte, propriétaire à Chame- lit (Rhône); MM.Gounelle, Macarry, Mimbelliet autresproprié-
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taires,desrédacteurs
des journaux de Marseille et des représen¬
tants deplnsieurs
publications spéciales, parmi lesquelles nous
devons citer la Vigne
Française (1) qui tient à se tenir au
courantde tout cequi sefaitpour
la conservation
oula recons¬
titution des vignoblesfrançais.
Monsieurle Minisire de
l'agriculture avait délégué M. Gatta
pourle représenter
à celte réunion
;malheureusement il n'a pu
serendre au jourfixé; tout
le monde
amanifesté son regret
d'êtreprivé desa longue
pratique.
Lapremière visite
fat faite dans la propriété de M. Chini, si
heureusementdénommée Villa
Fortunée
;elle est située dans le
territoire deSéon-Saint-André;
inutile de dire
quele proprié¬
taires'est misgracieusementà
la disposition de la Commission
àl'effet de faire toutesles
investigations nécessaires pour appré¬
cierlesrésultatsobtenns.
Il existe dans cettepropriétédeux
rangées de lignes parallèles
etplacéesdans le
même terrain
;la partie droite a été traitée par
lesulfure de carbone, et
celle de gauche par Vhuile antiphyllo-
xérique Alexis Roux;
observons
queles racines de platanes
del'alléeabondent dans cettepartie et que par ce
fait la terre
en estmoins bonne.
Lapartie traitéepar
le sulfure de carbone présente à l'œil
unepauvre
végétation
;les vignes déchaussées n'offrent aucune
racinenouvelle; lapeauducep est
grisâtre. Pas de phylloxéra ;
laterre aétéfortementfumée.
Lesvignes traitéespar
Vhuile antiphylloxérique Roux ont des
sarmentsremarquablesparleur
taille et leur vigueur; la couleur
verte desfeuillesaccuse leur santé;
l'on
trouvede nombreuses
racinesnouvellesquiont du
phylloxéra
etl'on voit
surle cep la
résurrection dela vigne démontrée par un
accroissement de
sève etduboisnouveause
détachant de l'ancien. Pas d'engrais.
Retournonsà Séon-Saint-IIenri; entrons
dans la propriété de
M. PierreRoux; revoyonslesvignes
traitées depuis qnatre ans,
abandonnées sanssoinset déciméespar
la fumée qui s'échappe
(l)La VigneFrançaise estunjournal
qui paraît deux fois
parmois et qui
publietoutcequiarapportàladéfense
des vignobles contre le phylloxéra ;
c'estdire quel'éclectisme lepluscomplet préside
à
sarédaction.
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des foursàbriques dontelleest entourée ; malgré cetétat de choses,lavigne pousseavecvigueur,etindépendamment d'une
bonne récolte qu'elle a déjà donnée, nous constatons une
quantité de grappesde
différents
âges etd'autres qui
fleurissentencore.
Une despartieslesplus intéressantes decettevisite, c'estune treille devignes trèsvieilles qui, traitées depuis quatreans, se sont complètement reconstituées; du bois nouveaus'est formé
dansunepartie ducepacquérantunegrande proportion, rempli
de sève et contrastantavecplus des troisqnartsducepcomplète¬
mentmort.L'onacueillisurcettetreilleuneénormequantité de
raisins et l'ony voitencore quelques trèsgrosses grappes ; l'on
estfrappé par la vigueur dessarmentsqui, à
leur
point d'ori¬gine, portent ces renflements quisont
l'un
dessignes de l'em¬
ploi persévérant de l'huile antiphylloxérique Roux. Inutile de
direqu'il n'existe plus dephylloxéra.
Nousavonsoublié dementionner la visite faite dansla'propriété
de M. Carvinfils, Ghez lequel on a vude vieilles vignes traitées depuistroisans, des plantationsfaites avecdes sarments préa¬
lablementtrempésdans l'huile Roux et datant deun, deux et
troisans; impossible de rendre la beauté de ces cepsindemnes
du phylloxéra auquel toutle monde donne
plus du double
deleurâge.
Malgré une pluie battante, nouscontinuonsnos travaux. En
passant dansle villagedeSéon-Saint-Henri, nousentrons
chez
M., Jean-Louis Pugetpour visitersatreille; c'estun très vieux pied de Danugue toutrongépar lesvers, la vieillesseetla mala¬
die; ilesttraité depuis trois ans.L'an passé,nousl'avions signalé
pour sa bellevenue, mais rien n'égale la beauté decettetreille.
Aujourd'hui,onvoit unevigne nouvelle complètementrecons¬
tituée; au milieu des débris pourris del'ancienne, dessarments
énormesd'une longueur de6 à 7 mètres chargés de grappesde
raisins, quoique on en ait déjà mangé à satiétéet cueilli 26 kilogrammes;l'une des grappescueillies pèse 6 kilog.
Lesvignes de M. Pierre Gillessontdetoutebeauté, quoique
n'ayantététraitéesque deux fois.
Mais lejoyau de cettejournée, c'estla propriétéde M. Clarius Puget, danslaquelleon trouve, dans desterres non soignéeset
couvertesd'herbes, unfouillis de vignes toutes plusbelles les
unes quelesautres.
Signalons unevigne âgée de deux ans, mesurant 11 centi¬
mètres decirconférence; des sarmentsplantés depuis cinq mois ayantatteint 8 centimètres de circonférence ; ils avaient été coupés sur les vignes traitéespar l'huile Roux depuis quatre ans; des vignes dequatreet cinqanspliaientsouslacharge des
raisins que nous avions vusavant la récolte etportentencore
aujourd'hui de nouvelles grappes ; des ceps âgés de quatre ans d'une grandevégétation, mûrissent leur seconde floraisonen attendant la troisième récolte ; des plantiers d'une année ont des souches mesurant 15 centimètres de circonférence ayant porté beaucoup de raisins. Mentionnons, pourterminer, une
vigne âgée de six anstraitéedepuisquatre ans, quiportedeux
sarmentsjumeaux, dont l'un a 17 centimètres 1/2 de circonfé¬
rence, etl'autre 15 centimètres; leur point d'insertion surle pied correspond àunfort renflement;lesplusvieilles vignes de
cettepropriété sontâgéesde huit ans ettraitées depuis quatre.
Ennous enretournant, nous passonsdans lapropriété Roux; de trèsvieux poiriers traités depuis quatre ans ne cessentde ployer sous le poids des fruits, et maintes autres espèces d'ar¬
bres fruitiers de toutâge se trouvent dans les mêmes condi¬
tions; l'on y voit des lauriers-roses et autresarbustes d'une végétation luxuriante, le toutsans soin et sans autre fumure quel'huileRoux.Nous allions oublierde mentionner desvignes
de cinquante ans toutes pourries et rajeunies complètement,
moutrant un nouveau pied se dégageant des détritus de l'ancien.
Dans une conférence, à laquelle ont pris part messieurs les délégués espagnols, plusieurs membres des Sociétés scientifi¬
ques représentées et divers propriétaires, il aétéconstaté que l'huileantiphylloxériqueRoux agitcomme unengrais puissant
et énergique, fournissantà lasève desmatériaux quilui pei- mettent de prendre une grande extension, signalée par la
croissancede radicellesabondantes et de sarments d'une belle
venue;d'autre part, l'abondance etla beauté des feuilles et des racines activent lavégétation, puisque la fertilité,des vignes est desplus remarquables,
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Quelques-unspensent quel'huile Roux, déposée autour des ceps, près des racines, intercepte complètement l'accès des racinesauphylloxéra issudeVœufd'hiver;quantauxphylloxéras radtcicoles, leur puissance dereproduction est complètement atténuée, puisque, à la troisièmeannéede traitement, l'onn'en trouveplusou presqueplus surles racines et quelavégétation
estexubérante.
L'huile Roux supplée à l'appauvrissementdu sol et donne
auxracines des vignes et autresvégétaux, despropriétésleur permettant de retirer des terres fatiguées par la culture, des
substancesqui, conservéesdans lesein du sol, deviennent,par
l'emploi de l'huile qui nous occupe,aptes à la nourriture des végétaux.
Le 26octobre, dès six heures dumatin, la Commission quit¬
tait Marseille pour se rendre à Montpellier; c'est dire que
l'après-midi de cejour futconsacrée à visiter l'Ecole nationale d'Agriculture, oùnousfûmesreçus avecla plus cordiale confra¬
ternitépar M. Foëx, directeur de l'école, M. Chabanex,biblio¬
thécaire-conservateur. M. le Directeur voulut bien mettre à notre disposition M. Vialla, préparateur-répétiteur de viticul¬
ture ; cettevisite, des plus intéressantes, a profondément im¬
pressionné messieurs lesmembresde la Commission espagnole, qui doivent en rendre compte dans le rapport spécial qu'ils publieront.
Dès le matin du 27 octobre, nous nous sommes rendusà
Launac, propriété deM. Marès, où nous avonsvu le traitement de lavigne par le sulfocarbonate depotassium; ce traitemeut
doitsefaireau mois demai etconsiste, parpied de vigne, dans
60 grammes sulfure de potassiumdissous dans 30 litres d'eau;
lesvignes ainsi traitées sontassez belles; ce traitementrevient à 400 francs l'hectare.
Quelques essais faitsavecYhuileantiphylloxérique Roux,nous ontpermis de constater que le sarmentde cette année sur de mauvaises vignes estplus du doublequecelui de la taille de l'anpassé,etque le bourrelet oaractérisque de la générationde la vignese montresurlesceps.
Passant ensuiteau Mas de lasSorres, que nous visitonsavec }a Commission etMM. AstrucetTigot, propriétaires, noustrou-