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Les déformations du pied de L’enfant et de L’aduLte

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Academic year: 2022

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Les déformations du pied de L’enfant et de L’aduLte

(à L’excLusion de L’avant-pied)

(2)

Bureau de La société française de chirurgie orthopédique et traumatoLogique (sofcot 2010) Président de la SOFCOT . . . Gérard BOLLINI

Premier vice-président SOFCOT . . . Bernard MOYEN Deuxième vice-président SOFCOT . . . Jean-Pierre COURPIED Ancien président : . . . Laurent SEDEL

Secrétaire général . . . Christian GARREAU DE LOUBRESSE Secrétaire général adjoint . . . Alain SAUTET

Trésorier . . . Philippe LANDREAU Trésorier adjoint . . . Arnaud BLAMOUTIER

Membres . . . Jean-Marc GLASSON, Pierre JOURNEAU, Henri MATHEVON, Jean-Paul VIGROUX Représentants de l’AOT (Académie d’orthopédie traumatologie) :

Président de l’Académie . . . Jacques CATON Premier Vice-président de l’Académie . . . Jean-Paul LEVAI

Deuxième Vice-président de l’Académie . . . Alain-Charles MASQUELET Représentants du CFCOT (Collège Français des chirurgiens orthopédistes et traumatologues) : Président du CFCOT . . . Dominique CHAUVEAUX

Secrétaire général du CFCOT . . . Christophe GLORION Représentants du SNCO (Syndicat National des chirurgiens orthopédistes) : Président du SNCO . . . Patrice PAPIN Secrétaire Général du SNCO . . . Olivier BADELON

cahiers d’enseignement de La sofcot Comité de rédaction

Rédacteur en chef . . . Denis HUTEN Secrétaires de rédaction

Orthopédie pédiatrique . . . Rémi KOHLER Orthopédie de l’adulte . . . Patricia THOREUX

Secrétaire général de la Sofcot . . . Christian GARREAU DE LOUBRESSE Membre fondateur . . . Jacques DUPARC

Comité de lecture . . . Bernard AUGEREAU, Thierry BÉGUÉ,

P . BONNEVIALLE, Jean-Michel CLAVERT, Jérôme COTTALORDA, Jean-Pierre COURPIED, Bruno DOHIN, Luc FAVARD, Joaquin FENOLLOSA, Christophe

GLORION, Thierry JUDET, André KAELIN, Roger LEMAIRE, Dominique LE NEN, Pierre MARY, Emmanuel MASMEJEAN, Didier MAINARD, Philippe NEYRET, Jacques-Yves NORDIN, Norbert PASSUTI, Raphaël SERINGE, Jean-Marc VITAL

Retrouvez la collection des Cahiers d’enseignement de la Sofcot sur le site http://france .elsevier .com/sofcot

Æ consultez les titres, résumés et mots clés des articles composant les Conférences d’enseignement (parues depuis 1990) et les monographies (parues depuis 1995) .

Æ fonction d’index électronique : rechercher les articles à partir de leur titre, de leurs mots clés, des noms d’auteur, de l’année de publication .

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cahiers d’enseignement de la sofcot

Collection dirigée par D . HUTEN

Les déformations du pied de L’enfant et de L’aduLte

(à L’excLusion de L’avant-pied)

Sous la direction de

Raphaël Seringe, Jean-Luc Besse, Philippe Wicart

Préfaces

Pr Gérard Bollini et Pr Norman Biga

Avec la collaboration de

A . BADINA, P . BARBET, F . BECK, F . BONNEL, J .-A . COLOMBIER, E . CONTI, G . CURVALE, P . DENORMANDIE, E . DESAILLY, S . DESCAMPS, B . FERRE, C . GLORION, M . GUILLAUMAT, T . JUDET, N . KHOURI, T . LEEMRIJSE, G . LONJON,

P . LORIOT, M . MAESTRO, E . MASCARD, C . MAYNOU, S . NAUDI, T . ODENT,

J .-P . PADOVANI, E . PANSARD, Z . PEJIN, F . PFLIGER, A . TANGUY, C . THÉVENIN-LEMOINE, V . TOPOUCHIAN, E . TOULLEC, Y . TOURNÉ

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Cahiers d’enseignement de la SOFCOT Collection dirigée par Denis HUTEN

Les déformations du pied de l’enfant et de l’adulte (à l’exclusion de l’avant-pied)

Coordinateurs : Raphaël SeRinge

Professeur des Universités, Praticien Hospitalier, ancien chef du service de chirurgie orthopédique pédiatrique de l’Hôpital St-Vincent-de-Paul, 82, avenue Denfert-Rochereau, 75014 Paris

Jean-Luc BeSSe

Praticien hospitalier, service de chirurgie orthopédique et traumatologique, centre hospitalier Lyon Sud, 69495 Pierre-Bénite cedex

Philippe WicaRt

Professeur des Universités, Praticien Hospitalier, service de chirurgie orthopédique pédiatrique, Hôpital St-Vincent-de-Paul, 82, avenue Denfert-Rochereau, 75014 Paris

Les déformations du pied de l’enfant et de l’adulte (à l’exclusion de l’avant-pied)

Responsable éditoriale : Marie José Rouquette Secrétaire de rédaction : Évelyne Lambert Éditeur : Peggy Lemaire

Chef de projet : Aude Cauchet

Conception graphique et maquette de couverture : Véronique Lentaigne

© 2010 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés

62, rue Camille-Desmoulins, 92442 Issy-les-Moulineaux cedex http://www.elsevier-masson.fr/

L’éditeur ne pourra être tenu pour responsable de tout incident ou accident, tant aux personnes qu’aux biens, qui pourrait résulter soit de sa négligence, soit de l’utilisation de tous produits, méthodes, instructions ou idées décrits dans la publication.

En raison de l’évolution rapide de la science médicale, l’éditeur recommande qu’une vérification extérieure intervienne pour les diagnostics et la posologie.

Tous droits de traduction, d’adaptation et de reproduction par tous procédés réservés pour tous pays. En application de la loi du 1er juillet 1992, il est interdit de reproduire, même partiellement, la présente publication sans l’autorisation de l’éditeur ou du Centre français d’exploitation du droit de copie (20, rue des Grands-Augustins, 75006 Paris).

All rights reserved. No part of this publication may be translated, reproduced, stored in a retrieval system or transmitted in any form or by any other electronic means, mechanical, photocopying, recording or otherwise, without prior permission of the publisher.

Photocomposition : SPI Publisher Services, Pondichéry, Inde ISBN : 978-2-84299-912-4 Imprimé en Espagne par Grafos

Dépôt légal : novembre 2010

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Les déformations du pied de l’enfant et de l’adulte

© 2010 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés

Badina alina

Praticien hospitalier, service d’orthopédie pédiatrique, hôpital Necker-Enfants-malades, 149, rue de Sèvres, 75015 Paris

BarBet Patrick

Professeur des universités, praticien hospitalier, laboratoire de pathologie pédiatrique, hôpital Saint-Vincent-de-Paul, 74, avenue Denfert-Rochereau, 75014 Paris

Beck Frédéric

Chirurgien vasculaire, clinique du Tonkin, 18, rue du Tonkin, 69100 Villeurbanne

Besse Jean-Luc

Praticien hospitalier, service de chirurgie orthopédique et traumatologique, centre hospitalier Lyon Sud, 69495 Pierre-Bénite cedex

BonneL François

Professeur des universités, laboratoire d’anatomie, 2, rue de l’École de Médecine, 34000 Montpellier

coLomBier Jean-alain

Chirurgien orthopédiste, clinique de l’Union, boulevard de Ratalens, 31240 Saint-Jean

conti elvira

Praticien hospitalier, centre de traitement des brûlures, unité de chirurgie des brûlés, hôpital d’enfants Armand-Trousseau-La- Roche-Guyon, 26, avenue du Dr-Arnold-Netter,

75571 Paris cedex 12

curvaLe Georges

Professeur des universités, praticien hospitalier, service de chirurgie orthopédique et traumatologie, hôpital de la Conception, 145, boulevard Baille, 13385 Marseille cedex

denormandie Philippe

Praticien hospitalier, service de chirurgie orthopédique, hôpital Raymond-Poincaré, 104, boulevard Raymond-Poincaré, 92380 Garches

desaiLLy Éric

Docteur en biomécanique, Laboratoire d’analyse du mouvement, fondation Ellen-Poidatz, 77310 Saint-Fargeau-Ponthierry, France

descamPs stéphane

Praticien hospitalier, service de chirurgie orthopédique, traumatologie et chirurgie reconstructive, CHU hôpital Gabriel-Montpied, 30, place Henri-Dunand, BP 38, 63001 Clermont-Ferrand cedex 1

Ferre Bruno

Chirurgien orthopédiste, centre orthopédique du forum, 41, rue Louis-Vallière, 34300 Agde

GLorion christophe

Professeur des universités, praticien hospitalier, université Paris V, service d’orthopédie pédiatrique, hôpital Necker Enfants malades, 149, rue de Sèvres, 75015 Paris

GuiLLaumat michel

Praticien hospitalier, service de chirurgie orthopédique, hôpital Saint-Joseph, 185, rue Raymond-Losserand, 75014 Paris

Judet thierry

Praticien hospitalier, service de chirurgie orthopédique, hôpital Raymond-Poincaré, 104, avenue Raymond-Poincaré, 92280 Garches

khouri nejib

Praticien hospitalier, service de chirurgie orthopédique, hôpital d’enfants Armand-Trousseau, 26, avenue du Dr-Arnold-Netter, 75571 Paris cedex 12

LeemriJse thibaut

Praticien hospitalier, service de chirurgie orthopédique et traumatologique, cliniques universitaires Saint-Luc, 10, avenue Hippocrate, 1200 Bruxelles, Belgique

LonJon Guillaume

Interne des hôpitaux, hôpital Raymond-Poincaré, 104, avenue Raymond-Poincaré, 92280 Garches

Loriaut Philippe

Interne des hôpitaux de Paris, université Paris-Descartes, hôpital Saint-Vincent-de-Paul, 82, avenue Denfert-Rochereau,

75014 Paris

maestro michel

Chirurgien orthopédiste, Institut monégasque médicochirurgical du sport (IM2S), 11, avenue d’Ostende, 98000 Monaco

Liste des auteurs

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VIII Liste des auteurs

© 2010 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés

mascard Éric

Chirurgien orthopédiste, praticien hospitalier, service d’orthopédie pédiatrique, hôpital Saint-Vincent-de-Paul, 82, avenue Denfert-Rochereau, 75014 Paris, clinique Arago, 95, boulevard Arago, 75014 Paris

maynou carlos

Professeur des universités, praticien hospitalier, service de chirurgie orthopédique A, hôpital Roger-Salengro, CHRU Lille, rue Émile-Laine, 59037 Lille cedex

naudi stéphane

Praticien hospitalier, service de chirurgie orthopédique A, hôpital Roger-Salengro, CHRU Lille, rue Émile-Laine, 59037 Lille cedex

odent thierry

Professeur des universités, praticien hospitalier, service de chirurgie orthopédique pédiatrique, hôpital Necker Enfants malades, 149, rue de Sèvres, 75015 Paris

Padovani Jean-Paul

Praticien hospitalier, service d’orthopédie pédiatrique, hôpital Necker-Enfants-malades, 149, rue de Sèvres, 75015 Paris

Pansard erwan

Praticien hospitalier, service d’orthopédie du professeur Judet, hôpital Raymond-Poincaré, 104, avenue Raymond-Poincaré, 92280 Garches

PeJin Zagorka

Praticien attaché, service d’orthopédie pédiatrique, hôpital Necker- Enfants-malades, 149, rue de Sèvres, 75015 Paris

PFLiGer Frédéric

Chirurgien orthopédiste, polyclinique de Bordeaux-Tondu, 151, rue du Tondu, 33000 Bordeaux

serinGe raphaël

Professeur des universités, praticien hospitalier, université Paris-Descartes, hôpital Saint-Vincent-de-Paul,

82, avenue Denfert-Rochereau, 75014 Paris

tanGuy alain

Professeur des universités, praticien hospitalier, service de chirurgie pédiatrique, CHU Hôtel-Dieu, 30, place Henri-Dunand, BP 38, 63001 Clermont-Ferrand cedex 1

thÉvenin-Lemoine camille

Chef de clinique-assistant, service de chirurgie orthopédique, hôpital d’enfants Armand-Trousseau, 26, avenue

du Dr-Arnold-Netter, 75571 Paris cedex 12

toPouchian vicken

Praticien hospitalier, service de chirurgie orthopédique, hôpital Necker Enfants malades, 149, rue de Sèvres, 75015 Paris

touLLec Éric

Chirurgien orthopédiste, polyclinique de Bordeaux-Tondu, 151, rue du Tondu, 33000 Bordeaux

tournÉ yves

Groupe chirurgical République, 15, rue de la République, 38000 Grenoble

Wicart Philippe

Praticien hospitalier, professeur des universités,

université Paris-Descartes, service de chirurgie orthopédique, hôpital Saint-Vincent-de-Paul, 82, avenue Denfert-Rochereau, 75014 Paris

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Les déformations du pied de l’enfant et de l’adulte

© 2010 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés

On ne peut que se féliciter de la parution prochaine (congrès de la SOFCOT 2010) de ce très intéressant ouvrage regroupant, de façon fort originale, les princi- paux domaines de pathologie du pied vus sous l’angle conjoint de l’orthopédiatrie et de l’orthopédie d’adul- tes. Il faut remercier les trois auteurs, Raphaël Seringe, Philippe Wicart et Jean-Luc Besse, d’avoir conçu et mené à son terme cet ambitieux projet, fruit de l’ac- tion synergique de deux orthopédiatres et d’un ortho- pédiste d’adultes réunis par l’excellence de l’expertise et la qualité de l’engagement pédagogique, amplement démontrées par leurs actions au sein de la SOFCOT et de ses sociétés-filles (GEOP et AFCP), ainsi que du Collège d’orthopédie.

L’association à la rédaction des meilleurs spécialistes des deux disciplines confirme l’apport pédagogique et les très nombreux points d’intérêt de ce travail. Parmi ceux-ci, le rétablissement du lien entre « chirurgiens des enfants » et « chirurgiens des adultes » atténue les conséquences de la gestion rigide, sur la seule base de l’état-civil, du secteur d’hospitalisation. Il rappelle à tous l’étymologie de notre discipline et le sens du logo de notre Société.

Ce travail communautaire, au-delà de l’objectif uni- taire et normatif en matière de définitions, d’imagerie et de cheminement diagnostique et thérapeutique, rap- pelle deux autres notions fondamentales. Aux ortho- pédistes d’adultes, la nécessité de prise en compte, chez les enfants, des mécanismes de croissance à l’origine, certes, de phénomènes de compensation, mais aussi de séquelles anatomiques et fonctionnelles par épiphy- siodèse précoce. Aux orthopédiatres, le caractère non inéluctable de la mauvaise tolérance à l’âge adulte des déformations constitutionnelles ou acquises constatées dans l’enfance.

Dès lors, ce travail est susceptible, dans une cer- taine mesure, d’atténuer et d’éclairer l’inquiétude

« structurelle » de l’orthopédiatre en présence d’une imperfection résiduelle post-thérapeutique grâce à l’évaluation, par les orthopédistes d’adultes, de la tolé-

rance à long terme des vices architecturaux présents depuis l’enfance. Ainsi, l’identification des troubles morphostatiques nécessitant une correction précoce modifie la relation bénéfices/risques (plus que jamais d’actualité) et la gestion de la notion de « retour à la normalité » face aux risques de troubles de croissance postchirurgicaux.

L’orthopédiste d’adultes est confronté à la difficulté de prise en charge de patients, adultes jeunes le plus souvent, réclamant, à l’issue d’une action thérapeuti- que réalisée dans l’enfance, la mise en conformité de leur(s) pied(s) aux canons de la normalité. Une indica- tion chirurgicale rapidement décidée et une correction incomplète comportent le risque de rompre les phé- nomènes de compensation induits par la croissance et d’aboutir certes à une amélioration cosmétique, mais aussi à une décompensation fonctionnelle gênante (la correction isolée, par exemple, d’un varus de l’ar- rière-pied via une chirurgie d’ankylose en présence d’une déformation complexe associant varus-équin et verticalisation de M1 aboutissant à une surcharge antéromédiale symptomatique). Dans cette situation, l’évaluation fonctionnelle précise, l’analyse de toutes les composantes de la déformation et l’impératif d’une correction complète dans tous les plans sont les trois règles à ne jamais transgresser.

L’expérience et l’expertise des auteurs a permis, grâce à une collaboration étroite avec les coauteurs, la construction d’un ouvrage à forte portée pédagogi- que. Ce dernier s’inscrit avec d’autres travaux, dans le courant d’optimisation des moyens de formation des orthopédistes d’enfants ou d’adultes, généralistes ou hyperspécialisés développé par la SOFCOT, ses socié- tés-filles et le Collège d’orthopédie. Dans cette pers- pective de formation globale et non pas ponctuelle purement technicienne, cet ouvrage doit faire partie de la bibliothèque de tout orthopédiste en formation et/ou s’intéressant plus particulièrement au pied.

Préface

Pr Norman Biga

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Les déformations du pied de l’enfant et de l’adulte

© 2010 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés

Raphaël Seringe, qui a toujours porté un regard nova- teur sur le pied de l’enfant et ses déformations, a réuni autour de lui un panel d’experts pour réaliser cet ouvrage dans lequel le pied est étudié tout au long de l’existence, depuis la naissance jusqu’à la fin de vie.

Toute l’expérience de l’école de Saint-Vincent-De- Paul sur ce sujet avec Raphaël Seringe, Philippe Wicart et Éric Mascard, s’est associée à celle de Trousseau avec Nejib Khouri et à celle de Necker avec l’équipe de Christophe Glorion.

Jean-Luc Besse, qui coordonne l’ouvrage pour la partie « adulte », a choisi des experts provenant de tout l’Hexagone et même au-delà avec Thibaut Leemrijse de Bruxelles et Michel Maestro de Monaco.

Un ouvrage de plus, me direz-vous ! Pour répondre à cette remarque, nous reprendrons à notre compte une phrase de cette monographie qui dit :

« La décision thérapeutique en médecine doit tou- jours être prise grâce à une comparaison faite entre les bénéfices que notre action est supposée apporter au malade, et les risques qu’elle lui fait courir. Cette démarche s’applique, sans restriction, aux trai- tements des déformations du pied qu’elles soient dynamiques, statiques ou structurales, congénitales ou acquises, fixées ou évolutives. Elle doit s’ap- puyer sur des connaissances objectives et s’intègre parfaitement dans le concept de médecine basée sur les preuves. »

Ce livre, dont le cœur repose sur l’expérience acquise par le coordonateur et auteur principal, enrichie par les apports des différents experts, propose une nou-

velle classification des déformations des pieds. Cette nouvelle classification s’appuie sur une analyse précise des déformations élémentaires, puis sur leurs différen- tes combinaisons pour décrire toutes les déformations complexes que l’on peut observer en clinique. Plus qu’une simple description de ces déformations, cette nouvelle classification ouvre aux lecteurs une compré- hension approfondie des causes et conséquences de ces déformations et les aide dans leur éventuel projet thérapeutique.

Cette nouvelle classification s’appuie sur une par- faite connaissance de l’anatomie fonctionnelle du pied où le concept de bloc calcanéopédieux, popularisé par Raphaël Seringe, sert de fil conducteur à la compré- hension de ces différentes déformations. Cet éclairage nouveau est un précieux guide pour nos décisions thérapeutiques et s’intègre donc parfaitement dans le nouveau concept de médecine fondée sur les preuves.

Et puis, quoi de plus satisfaisant pour le président de la SOFCOT que je suis de voir que la connaissance s’enrichit de la collaboration de chirurgiens orthopé- distes d’horizons différents ? L’orthopédie, comme en témoigne cet ouvrage, reste une et indivisible, et même si elle a évolué en sous-spécialités, la réunion de com- pétences, venant de ces différentes approches autour d’un projet commun, redonne tout son sens à notre appartenance à cette maison commune qui est l’ortho- pédie et que la SOFCOT a l’ambition de représenter.

Pr Gérard Bollini Président de la SOFCOT

Préface

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Les déformations du pied de l’enfant et de l’adulte

© 2010 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés

« C’est le pied qui donne à l’homme son statut d’être humain. »

Wood Jones La prise en charge des déformations et malforma- tions du pied a toujours représenté une part très impor- tante de l’activité du chirurgien orthopédiste. Jusque dans les années 1980, quel que soit l’âge du patient, le chirurgien orthopédiste était l’unique intervenant et avait ainsi une vision globale de la pathologie de la naissance à l’âge adulte. Avec l’individualisation de l’orthopédie pédiatrique, ce qui a d’ailleurs permis d’importants progrès dans la compréhension et le trai- tement des déformations du pied, les relations et la communication entre les spécialistes de l’enfant et de l’adulte se sont estompées. Les deux branches pédia- trique et « adulte » de l’orthopédie ont ensuite évolué pour leur propre compte sur des chemins parallèles, voire divergents.

C’était l’une des volontés des coordonnateurs de cette monographie de regrouper la pathologie de l’en- fant et de l’adulte et de faire cosigner la plupart des chapitres par les meilleurs experts des deux spécialités en les faisant travailler ensemble pour réaliser des tex- tes homogènes et éviter redites et contradictions.

L’avant-pied a été délibérément exclu, puisqu’il a déjà fait l’objet d’une publication séparée dans la col- lection des Cahiers d’enseignement de la SOFCOT sous la direction de B. Valtin et T. Leemrijse.

La pathologie de l’arrière-pied et du médio-pied est moins connue, moins étudiée, et pourtant elle pose des problèmes très complexes. En effet, avec l’articulation talocrurale, elle concerne neuf pièces osseuses, sept articulations, de nombreux muscles dont aucun ne se fixe sur le talus, expliquant les multiples déformations possibles du pied selon les axes de chaque articulation ; de plus, les déformations ont des causes multiples, en particulier neurologiques, qui impriment leur marque et leur spécificité sur cette configuration anatomique déjà complexe.

L’étude quantifiée de la marche analyse très bien la hanche, le genou et la cheville et connaît un dévelop- pement récent au niveau du pied. Cependant, ce type

d’approche se heurte à des difficultés techniques en voie de résolution. Il nous faut donc améliorer nos connaissances par d’autres moyens et faire évoluer les concepts sur la physiologie et la physiopathologie du pied : c’est le but principal de cette monographie.

Elle est divisée en 5 sections :

• la première, intitulée « notions fondamentales », comporte 12 chapitres qui forment la base des connais- sances actuelles sur le pied (dont beaucoup sont peu ou mal connues). Le lecteur y trouvera des notions nouvelles et originales dans des domaines aussi variés que l’anatomie, la biomécanique, le testing muscu- laire, l’imagerie, la baropodométrie, la classification des déformations du pied ;

• la deuxième section traite des « anomalies congé- nitales », principalement le pied bot varus équin mais aussi le pied convexe, le pied en Z, les synostoses congénitales ;

• la troisième section traite des « déformations acqui- ses idiopathiques » comme le pied plat valgus, mais aussi le pied creux idiopathique, la démarche en équin idiopathique ;

• la quatrième section concerne « le pied neurologi- que » avec neuf chapitres développant les spécificités selon les étiologies, en particulier la paralysie cérébrale, la neuropathie de Charcot-Marie-Tooth, les myopa- thies, sans oublier la poliomyélite, le spina bifida, les séquelles de traumatisme crânien, le pied neuroarthro- pathique diabétique, pour ne citer que les causes les plus fréquentes ;

• enfin, la cinquième section correspond à des « problè- mes divers » parmi lesquels les séquelles traumatiques, le pied inflammatoire, les pieds syndromiques, le pied vasculaire diabétique, les séquelles du pied tumoral.

Un autre souhait des coordonnateurs était d’harmo- niser notre langage et de clarifier la terminologie de façon à utiliser les mêmes mots avec le même sens tout au long de cet ouvrage. C’est pourquoi nous avons choisi de supprimer certains termes utilisés dans le jargon francophone et de les remplacer par une termi- nologie internationale, compréhensible par tous. Ainsi la double arthrodèse (à la française) est remplacée par la triple arthrodèse car cette opération concerne,

Avant-propos

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XVI AvAnt-propos

© 2010 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés

effectivement, non pas deux mais trois articulations : talocalcanéenne, talonaviculaire et calcanéocuboï- dienne ; en outre, il existe des arthrodèses doubles si deux des trois articulations précitées font l’objet d’une arthrodèse. De la même façon, l’expression « couple de torsion » utilisée couramment est remplacée par le nom précis des articulations concernées. Enfin, la nomenclature anatomique française est remplacée par la nomenclature internationale présentée plus loin.

Nous remercions vivement tous les auteurs qui ont bien voulu apporter leur grande expérience et contri- buer à la qualité de cet ouvrage, fruit d’un riche travail interactif « enfant-adulte ». C’est peut-être l’avenir de nos spécialités de se retrouver après s’être si longtemps individualisées.

Raphaël Seringe, Jean-Luc Besse et Philippe Wicart

(11)

Les déformations du pied de l’enfant et de l’adulte

© 2010 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés

Nomenclature internationale

francisée Ancienne nomenclature

Talus

processus latéral processus postérieur trochlée

sillon du talus tubercule latéral tubercule médial

Astragale

apophyse externe os trigone poulie sinus du tarse

tubercule postéro-externe tubercule postéro-interne

Calcaneus

petite apophyse grande apophyse sillon calcanéen trochlée fibulaire tubérosité

processus latéral de la tubérosité

Calcanéum

sustentaculum tali apophyse antérieure sinus du tarse

tubercule des péroniers latéraux grosse tubérosité

tubérosité postéro-externe

Os naviculaire

os cunéiforme médial os cunéiforme intermédiaire os cunéiforme latéral

Scaphoïde

premier cunéiforme deuxième cunéiforme troisième cunéiforme

Articulations

talocrurale

sous-talienne ou subtalaire

transverse du tarse (ou de Chopart) tibiofibulaire distale

tibiotarsienne sous-astragalienne médiotarsienne

péronéotibiale inférieure

Muscles

court extenseur des orteils long extenseur des orteils long extenseur de l’hallux tibial antérieur

troisième fibulaire court fibulaire

pédieux

extenseur commun des orteils extenseur propre du gros orteil jambier antérieur

péronier antérieur court péronier latéral

Lexique anatomique

(12)

XVIII Lexique anatomique

© 2010 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés

Nomenclature internationale

francisée Ancienne nomenclature

long fibulaire plantaire

tendon calcanéen

chef latéral du gastrocnémien chef médial du gastrocnémien long fléchisseur des orteils long fléchisseur de l’hallux tibial postérieur

court fléchisseur des orteils court fléchisseur de l’hallux carré plantaire

abducteur de l’hallux

long péronier latéral plantaire grêle tendon d’Achille jumeau externe (triceps) jumeau interne

long fléchisseur commun des orteils long fléchisseur propre du gros orteil jambier postérieur

court fléchisseur plantaire court fléchisseur du gros orteil chair carrée de Sylvius

adducteur du gros orteil

Aponévroses et ligaments

fascia crural

aponévrose plantaire septum médial

ligament plantaire long

ligament calcanéonaviculaire plantaire (spring ligament)

rétinaculum inférieur des muscles extenseurs

rétinaculum des fibulaires rétinaculum des fléchisseurs ligament interosseux talocalcanéen ligament bifurqué

ligament collatéral fibulaire ligament collatéral tibial ligament talofibulaire antérieur ligament talofibulaire postérieur ligament calcanéofibulaire ligament tibiofibulaire antérieur

aponévrose jambière

aponévrose plantaire moyenne superficielle cloison intermusculaire interne de la plante grand ligament plantaire

ligament calcanéoscaphoïdien plantaire (ligament à ressort)

ligament annulaire antérieur du tarse (ligament frondiforme)

ligament annulaire externe ligament annulaire interne

ligament interosseux astragalocalcanéen de Farabeuf ligament en Y de Chopart

ligament latéral externe (articulation tibiotarsienne) ligament latéral interne

ligament péronéoastragalien antérieur ligament péronéoastragalien postérieur ligament péronéocalcanéen

ligament péronéotibial antérieur

Artères

tarsienne latérale dorsale du pied fibulaire

perforante fibulaire plantaire latérale plantaire médiale

dorsale du tarse pédieuse péronière

péronière antérieure plantaire externe plantaire interne

Veines

petite veine saphène grande veine saphène plantaires latérales plantaires médiales

saphène externe saphène interne plantaires externes plantaires internes

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Lexique anatomique XIX

© 2010 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés

Nomenclature internationale

francisée Ancienne nomenclature

Nerfs

cutané sural latéral cutané sural médial fibulaire superficiel :

– cutané dorsal intermédiaire – cutané dorsal médial sural

saphène

rameau communiquant fibulaire du nerf fibulaire cutané dorsal latéral

fibulaire commun

tibial (au-dessus de l’arcade du soléaire) tibial (au-dessous de l’arcade du soléaire) fibulaire profond

cutané péronier (saphène accessoire) saphène tibial

musculocutané de la jambe : – branche externe

– branche interne saphène externe saphène interne saphène péronier

branche terminale du nerf saphène tibial sciatique poplité externe (SPE)

sciatique poplité interne (SPI) tibial postérieur

tibial antérieur

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Partie I

Notions fondamentales

Rappel d’embryologie du pied

Anatomie de l’arrière-pied et croissance

Biomécanique et anatomie fonctionnelle de l’arrière-pied et du médio-pied

Concept de « bloc calcanéopédieux » Examen clinique du pied

Testing musculaire du pied Radiologie et imagerie Morphotypes

Baropodométrie

Pied et analyse de la marche

Analyse segmentaire des déformations et nouvelle classification

Principes thérapeutiques

(15)

3

Les déformations du pied de l’enfant et de l’adulte

© 2010 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés

P. BArBET

1

Rappel d’embryologie du pied

1 Laboratoire de pathologie pédiatrique, hôpital Saint-Vincent-de-Paul, 74, avenue Denfert-rochereau, 75014 Paris.

Les bourgeons des membres inférieurs constituent un

« champ morphogénétique », qui est spécifié précoce- ment et se développe selon un gradient proximodistal grâce à des morphogènes intervenant notamment au niveau du segment distal ou autopode [1].

Le mésoblaste induit la formation de la crête épi- blastique apicale, qui induit à son tour une zone de progression conduisant à la formation des segments longitudinaux du membre. De même, la détermination des axes antéropostérieur et dorsoventral fait appel à l’apparition d’une zone de polarisation (impliquant l’acide rétinoïque) et à l’expression de différents agents morphogènes. Certaines malformations témoignent de l’implication de tels gènes (en particulier Hox) dans la formation des membres inférieurs chez l’Homme [2].

Développement du pied de la 4

e

à la 8

e

semaine

Les membres inférieurs se forment pendant la période postsomitique du développement embryonnaire, entre les stades 13 et 23 de la classification Carnegie (de la 4e à la 8e semaine du développement), « en retard » par rapport aux membres supérieurs [3,4].

La palette du pied apparaît au stade 15 (vers 33 j de développement, embryon de 7 à 9 mm), par allonge- ment de la moitié caudale de l’ébauche des membres inférieurs [5]. Les racines nerveuses lombaires don- nent leurs premiers troncs tandis que du mésenchyme se condense à la racine du membre, et que se forme la crête épiblastique apicale.

Au stade 16 (vers 37 j, 11 à 14 mm) s’individualisent trois centres de croissance dont le plus distal donnera le pied. Parallèlement, les troncs nerveux se divisent et une partie du nerf tibial s’étend à la base de la palette du pied.

Au stade 17 (vers 41 j, 11 à 14 mm), des condensa- tions mésenchymateuses distinctes apparaissent pour le tibia et la fibula tandis que les masses prémuscu- laires deviennent identifiables. La limite entre jambe et tarse devient nette [6] et la palette du pied donne

naissance à une région centrale (tarse) en bordure de laquelle se projette un épais bourrelet périphérique, la plaque digitale, dont la face plantaire regarde en direc- tion crâniale du fait de la rotation latérale du membre.

Le pied présente alors trois rayons (principal médian, latéraux rudimentaires).

Le stade 18 (vers 44 j, 13 à 17 mm) se caractérise par l’allongement des membres inférieurs tandis que le tarse et le métatarse commencent leur chondri- fication et que les rayons des 2e–4e orteils apparais- sent comme des prolongements des condensations mésenchymateuses.

Au stade 19 (vers 47–48 j, 17 à 20 mm), les axes des membres supérieurs et inférieurs sont plus ou moins parallèles, et chaque pied présente un bord préaxial et un bord postaxial.

Au stade 20 (vers 50–51 j, 21 à 23 mm), les membres inférieurs s’incurvent vers la ligne médiane et les pieds présentent des encoches interdigitales. Une condensa- tion mésenchymateuse s’individualise pour le tuber- cule du calcaneus tandis qu’apparaissent les ébauches des ligaments collatéraux de la cheville.

Au stade 21 (vers 52 j, 22 à 24 mm), les deux pieds se rapprochent et les orteils peuvent parfois se toucher sur la ligne médiane. Le pied est alors plat avec un métatarse situé dans le prolongement direct du tarse.

La petite apophyse du calcaneus (sustentaculum tali) se présente comme une condensation mésenchyma- teuse tandis que se forment la tubérosité postérieure du calcaneus, l’os naviculaire ainsi que le cuboïde et le cunéiforme médial. Les métatarsiens apparaissent et, dans la plupart des cas, les phalanges proximales des trois rayons médians [7].

Au stade 22 (vers 54 j, 25 à 27 mm), le degré d’équin et de flexion plantaire commence à diminuer, ce qui rend encore plus évidentes l’inversion et l’adduction physiologiques du pied à ce stade (figures 1 et 2) [8].

L’ossification périostique commence au niveau du tibia. Le contact tibiofibulaire se fait, et à partir de ce stade, la malléole fibulaire descend plus bas que la malléole tibiale. Les deux derniers cunéiformes

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4 P. BARBET

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apparaissent. L’interligne tarsométatarsien est dans l’ensemble convexe en avant, avec un retrait du 5e métatarsien.

Au stade 23 (fin de la 8e semaine, vers 56–57 j, 23 à 32 mm), les pieds, d’une longueur d’environ 4,5 mm, sont en varus équin-adduction et les surfaces plantai- res se regardent l’une l’autre en direction médiale.

Pour Uhthoff [9], l’équinisme est dû à trois élé- ments : une désorientation postérieure de la sur- face articulaire distale du tibia (en rapport avec une courbure diaphysaire à concavité postérieure), un aplatissement de la trochlée talienne et un creux du médio-pied. L’ossification périostique commence au niveau de la fibula. Tous les éléments du tarse et les orteils sont chondrifiés (sauf les sésamoïdes). Des cavités sont apparues au niveau des articulations talotibiale, talofibulaire, talocalcanéenne et calcanéo- cuboïdienne. Enfin, des ponts cartilagineux persistent fréquemment entre talus et calcaneus (habituellement au niveau du sustentaculum tali) ainsi qu’entre le cunéiforme latéral et le 3e métatarsien, sans qu’il soit certain qu’ils conduisent par la suite à une coalition du tarse [8].

Développement du pied de la 9

e

à la 12

e

semaine

Au niveau du pied, le degré d’équin, de varus et d’adduction diminue graduellement après 10 semai- nes et une position neutre est atteinte à la fin de la 11e semaine en même temps que disparaît l’adduction du 1er métatarsien et du 1er orteil (figure 3).

Développement du pied pendant la vie fœtale

Ainsi, le développement embryonnaire a conduit à la formation de deux pieds dont le plan général paraît très achevé à la fin de la période embryonnaire. La suite du développement est essentiellement marquée par des phénomènes de différenciation tissulaire et de croissance, qui s’accompagnent de modifications posturales significatives. Ainsi, le membre inférieur Figure 1. Vue inférieure d’un embryon au stade 22 (vers 54 j) [8].

Noter l’équin et la flexion plantaire des pieds, à ce stade où les orteils se joignent sur la ligne médiane.

Figure 2. Coupe histologique axiale du pied dans un embryon au stade 22 (vers 54 j).

Importante flexion physiologique du pied, à ce stade où les ébauches des os sont encore totalement cartilagineuses.

Figure 3. Vues dorsales du pied dans un embryon au stade 22 (vers 54 j) et dans un fœtus vers 11 semaines [8].

Disparition de l’adduction du 1er métatarsien et du 1er orteil.

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Rappel d’embryologie du pied 5

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va subir une rotation médiale qui commence dès la fin de la période embryonnaire pour s’achever après la naissance [9]. La formation des pieds s’accom- pagne d’une différenciation tissulaire qui se pour- suit pendant la vie fœtale et bien au-delà après la naissance.

Chondrification et ossification

Pratiquement dès son apparition, le mésoblaste se condense pour former des ébauches « mésenchyma- teuses », qui se transforment rapidement en centres de chondrification. Les ébauches cartilagineuses à l’ori- gine des futures pièces osseuses apparaissent précoce- ment, selon un ordre proximodistal jusqu’aux orteils qui, dans la plupart des cas, sont tous chondrifiés à la fin de la période embryonnaire [10]. À ce stade, aucun des os du pied n’a habituellement commencé à s’ossifier.

En fait, l’ossification des pieds débute au niveau des métatarsiens entre 8 et 10 semaines par l’apparition d’une collerette périostique, suivie vers 11 semaines de l’invasion vasculaire et de l’ossification endo- chondrale de chaque ébauche. Les phalanges proxi- males et intermédiaires s’ossifient plus tardivement, vers 16 semaines (figure 4). L’ossification des pha- langes distales, quant à elle, débute vers 11 semai- nes par une ossification membranaire distale suivie par une ossification endochondrale de progression proximale (qui ne s’achève parfois qu’après la naissance).

Au niveau du tarse, l’ossification commence au niveau du calcaneus par un début d’ossification, périostique vers 13–14 semaines puis endochondrale vers 15–16 semaines. Les radiographies permettent

une appréciation assez précise de la maturation osseuse fœtale pour ce qui concerne le début d’os- sification du calcaneus (24 ± 2 semaines) ainsi que du talus (28 ± 2 semaines). En fait, l’essentiel de l’ossification du tarse se produit après la naissance, avec l’apparition successive des points primaires du cuboïde (1 à 6 mois), des os cunéiformes (1 à 3 ans) et de l’os naviculaire (3 à 5 ans). Les noyaux secon- daires du calcaneus apparaissent entre 8 et 9 ans. Les points d’ossification épiphysaires des métatarsiens apparaissent entre 3 et 4 ans.

Formation des articulations

Pendant cette période, les articulations sont préformées entre les ébauches primordiales des os, tandis que les ligaments et tendons se forment in situ par condensa- tion du mésenchyme. La cavitation de la cheville est habituellement visible vers 9 semaines, et l’ensemble de la cavité articulaire avec sa synoviale est visible à 10–11 semaines, ce qui permet l’apparition du mou- vement [8]. Finalement, une cavité articulaire avec des villosités synoviales se forme après 14 semaines dans la plupart des articulations du tarse [8,10,11].

Formation des muscles

Les ébauches musculaires s’organisent d’abord en deux masses ventrale et dorsale colonisées par des précurseurs musculaires d’origine somitique, et condi- tionnant l’évolution parallèle de branches nerveuses homologues.

Formation des vaisseaux

Les vaisseaux apparaissent dès les premiers stades, comme l’artère tibiale postérieure qui se termine par l’artère plantaire médiale, se continuant par l’arcade plantaire. L’artère plantaire latérale ne se forme que secondairement [11]. Les réseaux veineux et lymphati- ques se développent parallèlement et sont en place à la fin de la période embryonnaire.

Conclusion

Pour l’orthopédiste, l’élément le plus important du développement embryonnaire du pied se situe à la fin de la 8e semaine : le pied est alors en position de

« pied bot varus équin physiologique ». À partir de la 9e semaine, le pied se redresse progressivement pour aboutir à un pied d’aspect normal et d’orientation neu- tre par rapport à la jambe à partir de la 12e semaine [8,10].

Figure 4. Coupe histologique axiale d’un orteil dans un fœtus vers 16 semaines.

Début d’ossification de la phalange avec une fine collerette périostique en périphérie de l’ébauche cartilagineuse (flèches) et un noyau d’ossification endochondrale en position centrale.

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6 P. BARBET

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1 Sadler TW. Langman’s medical embryology. 10e éd. Baltimore : Lippincott Williams & Wilkins ; 2006.

2 Clavert JM. Embryologie normale et pathologique des mem- bres inférieurs. Essai de classification des malformations. In : Carlioz H, Clavert JM, éds. Malformations congénitales des membres inférieurs. Cahier d’enseignement de la SOFCOT no74. Paris : Elsevier ; 2001. p. 3-15.

3 O’rahilly r, Müller F. Developmental stages in human embryos. Washington : Carnegie Institution of Washington ; 1987.

4 Barbet JP. Pathologie embryofœtale. Paris : Masson ; 1997.

5 retzius G. Zur Kenntnis der Entwicklung der Körperformen des Menschen während der Fötalen Lebensstufen. In : Biologische Untersuchen von Prof. Dr. Gustaf retzius. Neue Folge XI. Stockholm : Aftonbladets Druckerei ; 1904. p. 33- 76. Taf. XIV-XXVI.

6 O’rahilly r, Bossy J, Müller F. Introduction à l’étude des sta- des embryonnaires chez l’Homme. Bull Assoc Anat 1981 ; 65 : 141-234.

7 Olivier G. Formation du squelette des membres. Paris : Vigot ; 1962.

8 Kawashima T, Uhthoff HK. The development of the ankle and foot. In : Uhthoff HK, editor. The embryology of the human locomotor system. Berlin : Springer ; 1990. p. 141-53.

9 Kamina P. Précis d’anatomie clinique. Tome I. Paris : Maloine ; 2002.

10 Kawashima T, Uhthoff HK. Development of the foot in prena- tal life in relation to idiopathic clubfoot. J Pediatr Orthop 1990 ; 10 : 232-7.

11 Gardner E, Gray DJ, O’rahilly r. The prenatal development of the skeleton and joints of the human foot. J Bone Joint Surg 1959 ; 41 : 847-76.

R

éféRences

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7

Les déformations du pied de l’enfant et de l’adulte

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F. BonnEl

1

, R. SERingE

2

Anatomie de l’arrière-pied et croissance

Par leurs morphologies et leurs agencements, les struc- tures anatomiques du pied doivent faire face à un pro- gramme mécanique adapté à la station debout et aux chocs violents. Concernant essentiellement la cheville, l’arrière-pied et le médio-pied, ce chapitre fait le lien entre l’embryologie traitée précédemment et les chapi- tres suivants sur l’anatomie fonctionnelle, la bioméca- nique, le concept du bloc calcanéopédieux et le testing musculaire [1].

les articulations de l’arrière-pied sont une struc- ture complexe qui n’a fait l’objet que de rares études exhaustives. l’analyse précise des structures osseuses et articulaires permet de comprendre les amplitudes des mouvements et leur traduction en pathologie. Toutes les notions d’anatomie classiques sont à revoir en fonction des différences morphologiques individuelles.

Notre objectif est de mettre l’accent sur les spécificités des structures osseuses de l’arrière-pied à la suite de mesures personnelles sur des pièces anatomiques.

Les os du pied en croissance

la croissance du pied se fait à partir d’une quarantaine de cartilages de croissance qui participent dans une programmation subtile, hiérarchisée, ordonnée dans le temps et dans l’espace. Dans l’avant-pied, il s’agit de cartilages de croissance rectangulaires pour les méta- tarsiens et les phalanges alors que dans l’arrière-pied et le médio-pied ainsi que dans les épiphyses fibulaire et tibiale distales, il s’agit de cartilages sphériques per- mettant une ossification rayonnante.

Noyaux d’ossification et croissance fœtale

(figures 1 et 2)

le calcaneus dispose d’un cartilage de croissance sup- plémentaire qui s’exprime à l’âge de 6 ans dans la région postérieure, responsable en partie de la croissance en

longueur du calcaneus et participant à la forme de la tubérosité calcanéenne. C’est au sein de la tubérosité calcanéenne qu’apparaît, vers l’âge de 6 ans, le noyau d’ossification complémentaire. À partir de cette période, l’action du triceps par l’intermédiaire du tendon calca- néen va modeler la croissance de la tubérosité du calca- neus en corrélation avec le muscle court abducteur de l’hallux, aboutissant à différentes morphologies.

Vitesse de croissance du pied après la naissance

À la naissance, le pied mesure en moyenne 7,5 cm, puis à l’âge de 1 an 12 cm (ce qui représente 44 % de la taille

1 laboratoire anatomie, 2, rue de l’École de médecine, 34000 Montpellier.

2 Université Paris-Descartes, hôpital Saint-Vincent-de-Paul, 82, avenue Denfert-Rochereau, 75014 Paris.

Figure 1. Âges d’apparition des noyaux d’ossification et âges de soudure des cartilages de croissance épiphysaires.

mf : mois fœtal ; m : mois de la vie ; a : année de la vie ; os cunéiforme médial : 2e–3e année ; os cunéiforme intermédiaire : 3e–4e année ; os cunéiforme latéral : 1re année.

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finale). Cette poussée de croissance de la 1re année de la vie est la plus forte enregistrée. Ensuite, la vitesse de croissance annuelle est de l’ordre de 0,9 cm/an. À l’âge de 5 ans, le pied mesure 17 cm (63 % de la longueur totale) ; à l’âge de 10 ans, il mesure 22 cm. En réalité, il y a une grande variation de longueur des pieds et une différence sexuelle, puisque le pied du garçon est habi- tuellement nettement plus long que le pied de la fille.

la longueur du pied adulte est en moyenne de 27 cm, ce qui correspond à la pointure de chaussure 42. la croissance du pied se termine vers 14 ans d’âge osseux chez la fille et vers 16 ans chez le garçon.

Variétés de longueur du talus vis-à-vis du calcaneus

À partir de 70 pièces anatomiques des deux sexes, nous avons fait une étude de la largeur et de la longueur du talus et du calcaneus [2] (tableau 1). Selon la longueur du talus par rapport au calcaneus, la morphologie du ligament calcanéonaviculaire plantaire (spring liga- ment) était variable. il semble que plus la longueur du talus était importante par rapport au calcaneus, plus l’amplitude du mouvement entre le talus et le bloc cal- canéopédieux était importante.

il existait une discordance entre les surfaces articu- laires antérieure et postérieure dans le plan sagittal de 10,4 mm. Cette disposition permettait de définir trois types : le type i avec une longueur articulaire identi- que, le type ii avec une longueur du talus moindre par rapport au calcaneus, et le type iii avec une longueur du talus plus importante. Cette discordance est com-

pensée par le contact de la surface antérieure du talus avec le ligament calcanéonaviculaire plantaire et son fibrocartilage glénoïdien. Cette disposition offrait une possibilité supplémentaire dans le mouvement entre le talus et le calcaneus.

la morphologie des surfaces articulaires du talus et du calcaneus est un élément indispensable pour la compréhension du comportement articulaire lors de la marche. la biométrie que nous avons réalisée objective les différents types anatomiques à l’origine de troubles pathologiques qui, dans le cadre d’une analyse erro- née par manque de moyens, permettent de démembrer les symptômes cliniques jusqu’à présent mal étiquetés (tableau 2).

le rayon de courbure de la surface talaire antérieure, dans le plan sagittal, était de 0° et, dans le plan trans- versal, il existait une courbure à convexité supérieure de 21°.

Figure 2. Coupes anatomiques de pieds de fœtus à différents stades.

5m 6m

7m

a

8m

50 CARTILAGES DE CROISSANCE

Tableau 1

Biométrie du talus et du calcaneus de 70 pièces anatomiques des deux sexes

Longueur totale

Moyenne (cm)

Variance Écart-type

Talus 6,12 0,07 0,27

Calcaneus 8,8 0,09 0,90

Largeur Moyenne (cm)

Variance Écart-type

Talus 4,26 0,09 0,31

Calcaneus 3,2 0,09 1,20

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Anatomie de l’arrière-pied et croissance 9

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il existait des variations individuelles concernant le rayon de courbure de la partie médiale et latérale du talus.

nous avons mesuré [2] 40 talus de sujets de labo- ratoire et avons mis en évidence trois types de talus (tableau 3). Cette variabilité des rayons de courbure est fondamentale pour la compréhension des mou- vements du talus dans le cadre de l’articulation talo- crurale, qui a trois possibilités de déplacement dans le plan horizontal : soit médial, soit sagittal, soit laté- ral, avec des possibilités de compensation sous-jacente dans l’articulation sous-talienne selon le même prin- cipe, en fonction des rayons de courbure.

Ces variations entraînent un état de tension du liga- ment talofibulaire antérieur variable lors du mouvement de flexion-extension. Dans une étude tomodensitomé- trique de 32 talus, Bedin et Mabit [3] rapportaient des variations avec un type i (75 %) avec un rayon de cour- bure médial en moyenne de 18,63 mm (15,3–22,8) et un rayon latéral en moyenne de 19,66 mm (16–24,6), un type ii (9 %) avec un rayon de courbure médial et latéral identique, et un type iii (16 %) avec un rayon de courbure médial plus grand que le rayon latéral.

Torsion tibiale

À la naissance, la torsion tibiale est voisine de 0° et il s’installe progressivement une torsion latérale du tibia qui peut atteindre à l’âge adulte 15 à 35°. notre étude

d’une série de 100 tibias d’adultes de laboratoire a montré que dans 8 % des cas, la torsion latérale était faible entre 5 et 10°, dans 25 % des cas, la torsion était entre 10 et 20° et enfin dans la majorité des cas (67 %), l’angle de torsion était compris entre 20 et 35°

[2]. il s’agissait bien d’une torsion osseuse diaphysaire du tibia, phénomène indépendant des problèmes rota- tionnels qui sont strictement articulaires dans la han- che, le genou ainsi qu’entre l’unité talo-tibio-fibulaire et le bloc calcanéopédieux.

Les articulations et leurs ligaments

ligament interosseux talocalcanéen

De tous les ligaments, c’est le ligament interosseux qui est le plus important. nous le considérons, en raison de sa disposition oblique à 45°, comme un ligament croisé de stabilisation rotatoire. Ce ligament, qui constitue le principal moyen d’union des deux os, est formé de deux faisceaux, l’un antérieur et l’autre postérieur avec des trousseaux fibreux, les uns verticaux, les autres obli- ques, réunis en lames et entremêlés de tissus adipeux. le ligament talocalcanéen latéral est plurifasciculaire avec un faisceau talocalcanéen propre et un ligament anté- rieur parallèle qui constitue le ligament cervical [3].

ligament calcanéonaviculaire

Connu dans le monde anglo-saxon sous le nom de

« spring ligament » ou ligament à ressort des auteurs français, ce ligament est constitué de deux faisceaux, l’un plantaire et l’autre supéromédial. le ligament plantaire s’insère sur le bord médial plantaire de la surface articulaire antérieure du calcaneus, se dirige en avant et cravate la tête du talus pour se terminer sur le bord inférieur du naviculaire ; il est renforcé à sa face articulaire par un fibrocartilage. le ligament collatéral tibial (deltoïde) se fixe sur la face médiale du ligament calcanéonaviculaire. Ce ligament est d’autant plus développé que le talus est plus long que le calcaneus.

Muscles

Tendon calcanéen (tendon d’Achille)

il appartient au système achilléo-suro-plantaire (cour- roie de transmission élastodynamique) et constitue la structure qui remplit le contrat mécanique de suspension, soutènement, adhérence au sol, transmission et propul- sion. les fibres constitutives de ce tendon ne sont pas Tableau 2

Rayon de courbure des surfaces articulaires calcanéennes Calcaneus Type Rayon de

courbure sagittal (mm)

Rayon de courbure frontal (mm) Surface talaire

postérieure i 0 5

ii 0 10

iii 0 15

Tableau 3

Rayon de courbure des surfaces articulaires taliennes Talus

(laboratoire) Nombre : 40

Type Rayon de courbure médial (mm)

Rayon de courbure latéral (mm)

i (86 %) 18,9 22,3

ii (11 %) 22 22

iii (3 %) 18 22

(22)

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rectilignes mais torsadées (angle de torsion en moyenne de 15°). Cette disposition constitue le point de stabili- sation rotatoire du calcaneus dans le plan horizontal.

Cette action dynamique va être relayée par le ligament interosseux talocalcanéen et limiter la rotation du bloc calcanéopédieux sous l’unité talo-tibio-fibulaire.

gaines tendineuses

le changement de direction des tendons nécessite des structures de stabilisation représentées par les coulis- ses ostéofibreuses, qui maintiennent à la face latérale du talus et du calcaneus les tendons en bonne position.

les bourses conjonctives rétro- et sous-malléolaires médiales individualisent les tendons des trois muscles : tibial postérieur, long fléchisseur des orteils et long flé- chisseur de l’hallux. Chacun de ces tendons est isolé et possède une gaine propre, avec parfois une communi-

cation. Ces gaines ostéofibreuses avec leur tendon sont au contact des interlignes articulaires sous-taliens (le long fléchisseur de l’hallux au contact de l’interligne postérieur et le long fléchisseur des orteils au contact de l’interligne antérieur), ce qui permet de comprendre les possibles intrications sur le plan pathologique.

Croisements tendineux

(figures 3a et 3b) il existe un triple verrouillage dynamique du pied grâce au croisement des tendons des muscles long fléchisseur des orteils, fléchisseur long de l’hallux et tibial postérieur, dans leur trajet rétro-, sous- et pré- malléolaire. Si les tendons étaient strictement paral- lèles, ils ne pourraient pas assurer le verrouillage permanent dans les mouvements de flexion-exten- sion de l’articulation talocrurale et de l’articulation talonaviculaire.

DOUBLE VERROUILLAGE DYNAMIQUE a

AMORTISSEURS DYNAMIQUES INTRINSÈQUES

c

Figure 3. Double verrouillage des tendons tibial postérieur, fléchisseur de l’hallux et fléchisseur des orteils.

a. Vue médiale des tendons dans la gouttière rétro- et sous-malléolaire. b. Coupe frontale de l’arrière-pied mettant en évidence la disposition des tendons périarticulaires. c. Vue anatomique du muscle et de l’aponévrose du muscle court abducteur de l’hallux.

d. Coupe sagittale du muscle abducteur de l’hallux avec l’aponévrose centrale et le mode d’insertion des fascicules musculaires avec des angles de pennation aigus.

(23)

Anatomie de l’arrière-pied et croissance 11

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• Les tendons des muscles long fléchisseur des orteils et tibial postérieur se croisent dans la gouttière rétro- malléolaire médiale en X allongé, ce qui permet, quelle que soit la position de l’articulation, de maintenir une tension constante de soutènement de l’arche médiale du pied et de rétropulsion du bloc calcanéopédieux.

• Les tendons des muscles long fléchisseur de l’hallux et long fléchisseur des orteils se croisent à l’aplomb de l’articulation transverse du tarse et échangent constam- ment une expansion tendineuse de couplage mécani- que. Cette disposition agit activement avec une double fonction de soutènement et de stabilisation rotatoire.

• Le mode de terminaison des tendons des muscles tibial postérieur et long fibulaire à la plante du pied constitue un hamac puissant, dynamique, de soutène- ment et de stabilisation rotatoire des mouvements de pronosupination du médio-pied.

Muscles intrinsèques du pied

(figures 3c et 3d)

ils sont caractérisés par la présence de très nombreu- ses aponévroses qui sont essentielles comme facteur de soutien de la voûte plantaire en complément des mus- cles extenseurs. ils constituent un verrouillage activo- passif de premier ordre.

les muscles intrinsèques du pied (muscle abducteur de l’hallux, muscle abducteur du petit orteil) avec des fascicules musculaires de 2 à 3 cm de long et des angles de pennation de 10 à 30° sont caractérisés par la pré- sence d’aponévroses intramusculaires qui sont essentiel- les comme facteur de soutien de la voûte plantaire en complément des muscles extrinsèques. ils constituent un verrouillage activopassif de premier ordre. Ces aponé- vroses protègent les fascicules musculaires et restituent l’énergie lors de la marche, du saut et de la course.

Nerfs

innervation motrice

Elle est assurée par des branches des trois nerfs prin- cipaux de la jambe : le nerf tibial (tibial postérieur), le nerf fibulaire profond (tibial antérieur) et le nerf fibu- laire superficiel (nerf musculocutané).

• Le nerf fibulaire profond assure l’innervation de tous les muscles de la loge antérieure de la jambe ainsi que du muscle court extenseur des orteils.

• Le nerf fibulaire superficiel assure l’innervation des muscles long et court fibulaires.

• Le nerf tibial assure l’innervation du triceps et des muscles de la loge postérieure de la jambe ainsi que de la totalité des muscles intrinsèques du pied avec la répartition suivante

– pour le nerf plantaire médial, il s’agit de l’ab- ducteur de l’hallux, du court fléchisseur de l’hal- lux, du court fléchisseur des orteils et des 1er et 2e lombricaux ;

– pour le nerf plantaire latéral, il s’agit du muscle carré plantaire, des petits muscles du 5e orteil, des lombricaux 3 et 4, du chef transverse de l’adducteur de l’hallux et de tous les muscles interosseux.

• L’innervation radiculaire (ou médullaire) doit être connue pour cinq muscles principaux : la racine l4 pour le muscle tibial antérieur, la racine l5 pour le muscle long extenseur de l’hallux et la racine S1 pour les muscles fibulaires ainsi que le triceps.

innervation sensitive

(figures 4 et 5)

• Le nerf fibulaire profond assure la sensibilité d’une zone très restreinte correspondant à la peau dorsale du 1er espace interdigital.

Figure 4. Territoires cutanés des nerfs sensitifs.

1 nerf cutané sural latéral (provenant du nerf fibulaire commun)

2 nerf saphène (provenant du nerf fémoral) 3 nerf sural

4 nerfs plantaires

5 nerf calcanéen médial (provenant du nerf tibial) 6 nerf fibulaire profond

7 nerfs cutanés dorsaux (provenant du nerf fibu- laire superficiel).

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