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Le Cahier de français. 3 ème 6

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Academic year: 2022

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(1)

Le Cahier de français

3 ème 6

(2)

Entrée thématique cycle 4 Questionnement 3ème Titre de le séquence Période de travail

Vivre en société,

participer à la société Dénoncer les travers de

la société. Dénonciations de l’injustice

et de l’abus de pouvoir Septembre / Octobre

Agir sur le monde Agir dans la cité :

individu et pouvoir Témoigner et agir Novembre /Décembre

Se chercher, se construire Se raconter, se

représenter Regard de la mère, regard

sur la mère Janvier /Février

Regarder le monde, inventer des mondes

Visions poétiques du

monde Poésie de la nuit Mars /Avril

Entrée thématique libre Progrès et rêves

scientifiques Anticipations Mai /Juin

Plan de travail indicatif / 1ère séquence

Entrée « Vivre en société, participer à la société » Septembre / Octobre

Questionnement 3ème : « Dénoncer les travers de la société »

Titre de la séquence : Dénonciations de l’injustice et de l’abus de pouvoir.

Objectifs généraux

- Connaitre quelques grandes œuvres littéraires à portée critique et satirique. Comprendre le rôle qu’elles ont pu jouer pour faire changer la société.

- Apprendre à reconnaître et à utiliser les procédés de la satire, de l’ironie et du trait d’esprit.

Lectures

- Un groupement de textes ( La Fontaine, Voltaire, Marivaux).

- Une œuvre intégrale en lecture cursive au choix : Zadig de Voltaire ou L’Ile des esclaves de Marivaux.

Outils de la langue

- Révision : les classes grammaticales.

- Analyse du verbe (mode, voix, temps).

- L’impératif et le subjonctif.

- La modalisation.

- L’implicite.

- Lexique de l’argumentation, de la critique sociale.

Activités d’écriture et d’oral

- Ecriture d’un portrait satirique à la manière la tirade de Cléanthis (dans la scène 3).

- Ecriture d’un texte argumentatif (une plaidoirie en faveur de l’âne de la fable).

- Mise en voix d’une fable et d’une tirade satirique.

(3)

La justice, c’est la reconnaissance des droits et des devoirs de chacun au regard d’une morale universelle ou d’une norme (d’un droit, d’une règle…) particulière à un pays ou à une société.

L’aspiration à un idéal de justice semble assez universelle mais la difficulté est de savoir si cet idéal est atteignable au regard de ce qu’est l’être humain, et surtout s’il existe une norme absolue capable de mettre tout le monde d’accord.

Le fait est, en tous les cas, que chacun peut constater ou ressentir parfois des injustices.

Bien souvent dans l’histoire, les artistes, qui portent assez naturellement ce qu’on peut appeler un « regard critique » sur le monde et sur l’être humain (critique au sens où ils questionnent et où ils s’interrogent), ont dénoncé des injustices.

Ce fut le cas notamment au 17ème et au 18ème siècle, à la fin de ce qu’on a appelé l’Ancien Régime, quand des écrivains et des philosophes ont dénoncé la monarchie absolue et les injustices sociales. Au 18ème siècle, siècle des Lumières, cette critique sociale à travers les textes a sans doute été un des éléments qui a mené à la Révolution Française de 1789 et à la rédaction d’une « Déclaration des droits de l’homme ».

Nous allons étudier quelques textes emblématiques de cette critique sociale.

(4)

Un mal qui répand la terreur, Mal que le Ciel en sa fureur

Inventa pour punir les crimes de la terre, La Peste (puisqu'il faut l'appeler par son nom),

Capable d’enrichir en un jour l’Achéron1,

5

Faisait aux animaux la guerre.

Ils ne mouraient pas tous, mais tous étaient frappés.

On n’en voyait point d’occupés

A chercher le soutien d’une mourante vie ;

Nul mets n’excitait leur envie ;

10

Ni loups ni renards n’épiaient La douce et l’innocente proie.

Les Tourterelles se fuyaient : Plus d’amour, partant2 plus de joie.

Le Lion tint conseil, et dit : « Mes chers amis,

15

Je crois que le Ciel a permis Pour nos péchés cette infortune.

Que le plus coupable de nous

Se sacrifie aux traits du céleste courroux ;

Peut-être il obtiendra la guérison commune.

20

L'histoire nous apprend qu'en de tels accidents On fait de pareils dévouements3.

Ne nous flattons donc point, voyons sans indulgence L'état de notre conscience.

Pour moi, satisfaisant mes appétits gloutons,

25

J'ai dévoré force4 moutons.

Que m'avaient-ils fait ? Nulle offense.

Même il m'est arrivé quelquefois de manger Le Berger.

Je me dévouerai donc, s'il le faut ; mais je pense

30

Qu'il est bon que chacun s'accuse ainsi que moi : Car on doit souhaiter selon toute justice

Que le plus coupable périsse.

- Sire, dit le Renard, vous êtes trop bon Roi ;

Vos scrupules font voir trop de délicatesse ;

35

Et bien ! manger moutons, canaille, sotte espèce, Est-ce un péché ? Non, non : vous leur fîtes Seigneur En les croquant beaucoup d'honneur ;

Et quant au Berger l'on peut dire

Qu'il était digne de tous maux,

40

Etant de ces gens-là qui sur les animaux Se font un chimérique empire. »

Ainsi dit le Renard, et flatteurs d'applaudir.

On n'osa trop approfondir

Du Tigre, ni de l'Ours, ni des autres puissances,

45

Les moins pardonnables offenses.

Tous les gens querelleurs, jusqu'aux simples mâtins5, Au dire de chacun, étaient de petits saints.

L'Ane vint à son tour et dit : « J'ai souvenance

Qu'en un pré de Moines passant,

50

La faim, l'occasion, l'herbe tendre, et je pense Quelque diable aussi me poussant,

Je tondis de ce pré la largeur de ma langue.

Je n'en avais nul droit, puisqu'il faut parler net. »

A ces mots on cria haro6 sur le baudet.

55

Un Loup quelque peu clerc7 prouva par sa harangue8 Qu'il fallait dévouer ce maudit animal,

Ce pelé, ce galeux, d'où venait tout leur mal.

Sa peccadille9 fut jugée un cas pendable.

Manger l'herbe d'autrui ! quel crime abominable !

60

Rien que la mort n'était capable

D'expier son forfait : on le lui fit bien voir.

Selon que vous serez puissant ou misérable, Les jugements de cour vous rendront blanc ou noir.

(5)

1- L’Achéron : fleuve des enfers dans la mythologie antique. Les morts devaient payer une obole pour franchir l’Achéron.

2- partant : par conséquent

3- dévouements : ici, actes de dévotion, sacrifices rituels.

4- force : beaucoup de 5- mâtins : chiens de garde

6- crier haro : désigner quelqu’un à la vindicte populaire, le dénoncer.

7- clerc : instruit

8- harangue : discours fait devant un groupe 9- peccadille : faute légère

Questionnaire sur « Les Animaux malades de la peste » de Jean de La Fontaine

Questions sur le sens littéral de la fable.

1) Quel mal s’abat sur la société des animaux ?

2) D’après le lion, pour quelle raison ce mal s’est-il abattu sur eux ?

3) Que propose-t-il à la communauté des animaux pour tâcher d’y remédier ? 4) Que fait-il lui-même pour commencer ?

5) Comment le renard réagit-il aux paroles du lion ? 6) Que font ensuite la plupart des autres animaux ? 7) Quelle faute l’âne avoue-t-il ?

8) Que lui arrive-t-il alors ?

Questions d’analyse et d’interprétation

1) A quels signes reconnaissez-vous que ce texte est une fable ? 2) Quel est le défaut de caractère du lion ?

3) Qui peut-il représenter ?

4) Quel est le défaut de caractère du renard ? 5) Qui peut-il représenter ?

6) Qui l’âne peut-il représenter ?

7) Citez les vers dans lesquels est énoncée la morale de la fable.

8) Reformulez cette leçon avec vos mots en essayant de faire sentir qu’elle est encore très actuelle.

(6)

Un mal qui répand la terreur, Mal que le Ciel en sa fureur

Inventa pour punir les crimes de la terre, La Peste (puisqu'il faut l'appeler par son nom),

Capable d’enrichir en un jour l’Achéron1,

5

Faisait aux animaux la guerre.

Ils ne mouraient pas tous, mais tous étaient frappés.

On n’en voyait point d’occupés

A chercher le soutien d’une mourante vie ;

Nul mets n’excitait leur envie ;

10

Ni loups ni renards n’épiaient La douce et l’innocente proie.

Les Tourterelles se fuyaient : Plus d’amour, partant2 plus de joie.

Le Lion tint conseil, et dit : « Mes chers amis,

15

Je crois que le Ciel a permis Pour nos péchés cette infortune.

Que le plus coupable de nous

Se sacrifie aux traits du céleste courroux ;

Peut-être il obtiendra la guérison commune.

20

L'histoire nous apprend qu'en de tels accidents On fait de pareils dévouements3.

Ne nous flattons donc point, voyons sans indulgence L'état de notre conscience.

Pour moi, satisfaisant mes appétits gloutons,

25

J'ai dévoré force4 moutons.

Que m'avaient-ils fait ? Nulle offense.

Même il m'est arrivé quelquefois de manger Le Berger.

Je me dévouerai donc, s'il le faut ; mais je pense

30

Qu'il est bon que chacun s'accuse ainsi que moi : Car on doit souhaiter selon toute justice

Que le plus coupable périsse.

- Sire, dit le Renard, vous êtes trop bon Roi ;

Vos scrupules font voir trop de délicatesse ;

35

Et bien ! manger moutons, canaille, sotte espèce, Est-ce un péché ? Non, non : vous leur fîtes Seigneur En les croquant beaucoup d'honneur ;

Et quant au Berger l'on peut dire

Qu'il était digne de tous maux,

40

Etant de ces gens-là qui sur les animaux Se font un chimérique empire. »

Ainsi dit le Renard, et flatteurs d'applaudir.

On n'osa trop approfondir

Du Tigre, ni de l'Ours, ni des autres puissances,

45

Les moins pardonnables offenses.

Tous les gens querelleurs, jusqu'aux simples mâtins5, Au dire de chacun, étaient de petits saints.

L'Ane vint à son tour et dit : « J'ai souvenance

Qu'en un pré de Moines passant,

50

La faim, l'occasion, l'herbe tendre, et je pense Quelque diable aussi me poussant,

Je tondis de ce pré la largeur de ma langue.

Je n'en avais nul droit, puisqu'il faut parler net. »

A ces mots on cria haro6 sur le baudet.

55

Un Loup quelque peu clerc7 prouva par sa harangue8 Qu'il fallait dévouer ce maudit animal,

Ce pelé, ce galeux, d'où venait tout leur mal.

Sa peccadille9 fut jugée un cas pendable.

Manger l'herbe d'autrui ! quel crime abominable !

60

Rien que la mort n'était capable

D'expier son forfait : on le lui fit bien voir.

Selon que vous serez puissant ou misérable, Les jugements de cour vous rendront blanc ou noir.

(7)

Synthèse de la réflexion sur « Les Animaux malades de la peste » de La Fontaine

Ce texte est une fable. C’est en effet un récit, en vers, qui met en scène des animaux personnifiés, dans le but à la fois de distraire mais aussi d’instruire en énonçant une réflexion sur le monde et sur les humains, c’est-à-dire une réflexion morale ou philosophique.

La Fontaine met donc en scène une société des animaux confrontée à une épidémie de peste. Le roi pense qu’une faute a été commise, que cette peste est un châtiment des dieux et qu’il faut chercher le coupable. Il propose donc que tous confessent leurs fautes. Se voulant exemplaire, il avoue d’abord les siennes. Elles sont terribles mais il sait qu’il ne sera jamais accusé d’être le plus coupable puisqu’il est le roi. Il est donc plein de mauvaise foi quand il se dit prêt à être condamné. Ses courtisans s’empressent d’ailleurs, avec beaucoup d’hypocrisie, de le dédouaner. Ils s’accusent à leur tour, avec la même mauvaise foi, puisqu’ils savent bien que leur puissance les met à l’abri. L’âne s’accuse, lui, d’avoir mangé une touffe d’herbe du champ voisin. Il est désigné comme étant le plus coupable et est condamné à mort.

Cette fable énonce l’idée que la justice n’est pas la même pour tous. Et on peut interpréter cela de manière très large. Quand on occupe une position modeste dans la société, quand on a peu de pouvoir, on est souvent victime d’injustices multiples.

La Fontaine, quant-à lui, voulait sans doute dénoncer tout particulièrement le monarque absolu qu’était Louis XIV et le fonctionnement de la cour de Versailles, où de grands aristocrates jouissaient de tous les privilèges pourvu qu’ils veuillent bien servir le roi.

(8)

Les procédés de la satire

Cette carte mentale, comme toujours, simplifie un peu les choses en voulant les clarifier. Par exemple, la caricature et l’ironie peuvent avoir partie liée. De même, la frontière est parfois mince entre l’humour et l’ironie. Par ailleurs, d’autres figures de style peuvent contribuer à la dimension satirique d’un texte, et à l’inverse, les figures de style répertoriées peuvent avoir, dans d’autres contextes que celui de l’œuvre satirique, des effets tout à fait différents.

Liste des compétences

(9)

Comprendre et s'exprimer à l'oral

Comprendre et interpréter des messages et des discours oraux complexes S'exprimer de façon maîtrisée en s'adressant à un auditoire

Participer de façon constructive à des échanges oraux.

Exploiter les ressources expressives et créatives de la parole.

Lire

Contrôler sa compréhension, devenir un lecteur autonome.

Lire des textes non littéraires, des images et des documents composites (y compris numériques).

Lire des œuvres littéraires et fréquente des œuvres d'art.

Élaborer une interprétation de textes littéraires.

Écrire

Exploiter les principales fonctions de l'écrit.

Adopter des stratégies et des procédures d'écriture efficaces.

Exploiter des lectures pour enrichir son écrit.

Passer du recours intuitif à l'argumentation à un usage plus maîtrisé.

Comprendre le fonctionnement de la langue Connaître les différences entre l'oral et l'écrit.

Analyser le fonctionnement de la phrase simple et de la phrase complexe.

Consolider l'orthographe lexicale et grammaticale.

Enrichir et structurer son lexique.

Construire les notions permettant l'analyse et l'élaboration des textes et des discours.

Connaître les aspects fondamentaux du fonctionnement syntaxique.

Maîtriser la forme des mots en lien avec la syntaxe.

Maîtriser le fonctionnement du verbe et de son orthographe.

Maîtriser la structure, le sens et l'orthographe des mots.

Utiliser des repères étymologiques et d'histoire de la langue.

Acquérir des éléments de culture littéraire et artistique

Mobiliser des références culturelles pour interpréter les textes et les créations artistiques et littéraires et pour enrichir son expression personnelle.

Établir des liens entre des créations littéraires et artistiques issues de cultures et d’époques diverses.

(10)

Analyse de quelques traits de satire dans « Les Animaux malades de la peste » de La Fontaine

Dans cette fable, la caricature, l’humour et l’ironie sont associés. C’est souvent le cas, et il n’est donc pas facile d’analyser ni de décomposer les procédés et les effets. Pour simplifier on peut dire ceci :

Il y a de la caricature car l’hypocrisie et la mauvaise foi des animaux est exagérée, grossie, par des hyperboles, des antithèses et des paradoxes : c’est le cas par exemple lorsque le renard dit au roi, pour le dédouaner de ses crimes : « vous leur fîtes, Seigneur, / En les croquant beaucoup d’honneur » ou quand le narrateur dit « Tous les gens querelleur (…) / Aux dires de chacun, étaient de petits saints » ou encore « sa peccadille fut jugée un cas pendable ».

Cette caricature est humoristique car il y a un renversement insolite par rapport à la réalité (être tué n’est pas un honneur, une peccadille, c’est à dire une petite faute, ne mérite justement pas la mort)

Il y a de l’ironie car La Fontaine laisse parler les animaux sans juger ce qu’ils disent : son jugement est implicite, sous-entendu. Les phrases prononcées par les animaux sont donc des antiphrases par rapport à ce que pense La Fontaine. Un vers est particulièrement frappant car, comme il est au discours indirect libre, on a l’impression que La Fontaine le prononce :

« Manger l’herbe d’autrui ! Quel crime abominable ! ». Par rapport à ce que

pense La Fontaine, cet énoncé est bien sûr une antiphrase. L’hyperbole et le

paradoxe sont les indices qui nous invitent à le déceler.

(11)

Les classes grammaticales

Il en existe 10 : ce sont en quelque sorte les différentes espèces de mots. C’est pour cela qu’on parle de leur nature. Ensuite nous verrons que ces différentes natures de mots peuvent occuper plusieurs fonctions.

Les NOMS désignent des choses, des êtres ou des idées.

Les VERBES décrivent des actions ou des états.

Les ADJECTIFS désignent des qualités.

Les ADVERBES apportent une précision sur une action ou une qualité (temps, lieu, manière…).

Les DETERMINANTS servent à identifier plus précisément un nom.

Les PRONOMS servent à remplacer un nom (parce qu’on en a déjà parlé par exemple).

Les PREPOSITIONS sont des outils qui servent à situer ou à indiquer une relation entre des choses ou des actions.

Les CONJONCTIONS DE COORDINATION servent à relier des mots ou des propositions.

Les CONJONCTIONS DE SUBORDINATION servent à relier des propositions par un lien plus fort.

Les INTERJECTIONS servent à suggérer un sentiment.

(12)

Exercice sur les classes grammaticales.

Identifier tous les mots dans les premiers vers de la fable “Les Animaux malades de la peste”

Un : déterminant mal : nom commun qui : pronom relatif répand : verbe la : determinant terreur : nom mal : nom commun que : pronom relatif

le : déterminant article défini Ciel : nom

en : préposition

sa : déterminant possessif fureur : nom

inventa : verbe pour : préposition punir : verbe les : déterminant crimes : nom de : préposition la : déterminant terre : nom commun La : déterminant peste : nom

puisqu' : conjonction de subordination il : pronom impersonnel

faut : verbe

l' : pronom personnel appeler : verbe

par : préposition son : déterminant nom : nom

capable : adjectif d’ : préposition enrichir : verbe en : préposition un : déterminant jour : nom

l’ : déterminant Achéron : nom Faisait : verbe aux : déterminant animaux : nom la : déterminant guerre : nom Ils : pronom

ne... pas : adverbes

(13)

Écrit d’invention : le procès de l’âne (texte source : « Les Animaux malades de la peste »)

Vous rédigerez d’abord, sur table, le réquisitoire prononcé par le loup (dans le rôle de l’avocat général). Vous tâcherez, dans l’argumentation, de mettre en œuvre, à certains moments, les registres ironiques et satiriques en utilisant les procédés que nous avons étudiés. Votre texte sera en prose. Il fera entre 20 et 30 lignes.

Compétences Adopter des stratégies et des procédures d'écriture efficaces.

Exploiter des lectures pour

enrichir son écrit. Connaître les aspects fondamentaux du fonctionnement syntaxique.

Maîtriser la forme des mots en lien avec la syntaxe.

Traduction pour ce devoir La consigne est-elle respectée ?

Les idées sont-elles riches et intéressantes pour votre lecteur ?

Avez-vous tiré parti de la situation du texte ? Avez-vous manié la satire et l’ironie ?

Vos phrases sont-elles bien construites et bien ponctuées ?

Avez-vous fait attention à votre orthographe et notamment à tous les accords et aux conjugaisons ? Évaluation

Le procès de l’âne 1ère partie (le réquisitoire du loup) : proposition de corrigé

« Mesdames et Messieurs nous sommes ici réunis pour rendre la justice et pour punir un criminel, une misérable créature, qui est à coup sûr responsable des maux qui s’abattent sur notre cité.

Regardez-le ! Sa seule apparence suffit à éveiller les soupçons. Ce n’est assurément pas quelqu’un de respectable. Voyez ces longs poils crasseux, cette bave au coin du menton. Voyez cet œil inexpressif qui dissimule les pires intentions, ces oreilles interminables et ridicules. Et l’avez-vous entendu s’exprimer ? Ni subtilité, ni délicatesse, il ne sait que braire.

Mais venons-en aux faits. Il a commis un crime gratuit. Un crime inutile.

Voilà ce qui est terrible. Voilà le pire. Car enfin, quand notre bien aimé roi mange un berger, cela fait un chasseur de moins ; quand il mange un agneau, c’est pour avoir des forces et accomplir son devoir. Mais notre misérable baudet, quel besoin avait-il de manger l’herbe du champ d’à côté ? Aucun. C’est de la pure gourmandise, de la pure convoitise. Cet énergumène informe est un paresseux et un entêté qui ne respecte rien ni personne. Et attendez-vous au pire : aujourd’hui, il a mangé l’herbe du voisin, mais demain, sans doute, il tuera un chien d’un coup de sabot ; et après- demain, probablement, d’une ruade, il tuera l’enfant qu’il était chargé de promener.

- Jamais je ne ferai des choses pareilles ! s’exclama l’âne.

- Oh mais regardez-le Mesdames et Messieurs : il fait son innocent, sa sainte nitouche... La pauvre victime ! Ah ne vous y trompez pas. C’est bien le pire des criminels qui est là devant vous. En le sacrifiant nous sauverons la cité. »

(14)

Évaluation des dictées Compétences évaluées

Compétences évaluées Fautes possibles Code marge Maîtriser la forme des

mots en lien avec la syntaxe

Accords dans le GN Accords attributs Accords participes

A gn A at A pp

Maîtriser le

fonctionnement du verbe et son orthographe

Conjugaisons Accords sujet verbe

C c C a

Maitriser la structure, le sens et l’orthographe des mots

Orthographe lexicale Homophones Accents Majuscules

O O h O a O m

Barème pour chacune des trois grandes compétences

Texte difficile Texte facile, court ou connu 1 à 2 fautes : très bonne maîtrise

3 à 4 fautes : Maîtrise satisfaisante 5 à 6 fautes : Maîtrise fragile 6 à 7 fautes : début de maîtrise Plus de 7 fautes : maîtrise insuffisante

1 faute : très bonne maîtrise 2 fautes : Maîtrise satisfaisante 3 fautes : Maîtrise fragile 4 fautes : début de maîtrise

Plus de 4 fautes : maîtrise insuffisante

Dictée

La Cigale et la fourmi

C’était en hiver ; leur grain étant mouillé, les fourmis le faisaient sécher. Une cigale qui avait faim leur demanda de quoi manger. Les fourmis lui dirent : « Pourquoi, pendant l’été, n’amassais-tu pas, toi aussi, des provisions ?

— Je n’en avais pas le temps, répondit la cigale : je chantais mélodieusement. »

Les fourmis lui rirent au nez : « Eh bien ! dirent-elles, si tu chantais en été, danse en hiver. »

Cette fable montre qu’en toute affaire il faut éviter la négligence, si l’on veut éviter le chagrin et le danger.

Esope, 6ème siècle avant JC

(15)

Quelques figures de rhétorique

Nom de la figure de rhétorique et définition Exemple La comparaison : on parle de comparaison quand

deux idées ou réalités sont rapprochées de manière explicite par un outil de comparaison (comme, tel, semblable à…)

Il a la peau couleur de paille, avec des yeux comme des bleuets et des lèvres comme des coquelicots

Ils ont les joues blanches comme de la farine et la barbe blonde comme de la croûte.

La métaphore : il y a métaphore dans un texte ou dans une phrase quand une réalité ou une idée sont évoquées à l’aide de mots relevant d’un autre champ lexical. Il y a donc sous une métaphore une comparaison plus ou moins allusive.

Ici se cache une sève maligne et corrompue sous l’écorce de la politesse (La Bruyère)

Il avait appris, dans le premier livre de Zoroastre, que l’amour-propre est un ballon gonflé de vent, dont il sort des tempêtes quand on lui a fait une piqûre (Voltaire)

La personnification : il y a personnification lorsque, dans un texte, une idée, un animal ou un inanimé sont caractérisés ou mis en scène comme des êtres humains.

L’allégorie : il y a une allégorie dans un texte lorsqu’une idée abstraite est représentée par des termes qui renvoient à une réalité physique ou animée. (L’allégorie se construit donc par l’addition de métaphores)

La périphrase : il y a une périphrase quand un mot précis est remplacé par une formulation plus longue (souvent le mot générique et des compléments)

L’antithèse : il y a une antithèse dans une phrase ou dans un texte quand des mots de sens opposés sont rapprochés.

Selon que vous serez puissant ou misérable, Les jugements de cour vous rendront blanc ou noir.

(La Fontaine)

L’oxymore : il y a un oxymore quand on observe une opposition de sens entre deux termes dépendant l’un de l’autre syntaxiquement.

L’antiphrase : Il y a une antiphrase quand ce qui est dit en apparence est le contraire de ce que l’on veut faire entendre. L’antiphrase est un des outils de l’ironie.

Manger l’herbe d’autrui ! Quel crime abominable. (La Fontaine)

L’hyperbole : il y a une hyperbole quand on observe une exagération dans les termes choisis pour faire passer une information.

L’on voit certains animaux farouches… attachés à la terre qu’ils remuent avec une opiniâtreté invincible (La Bruyère)

(16)

L’accumulation (ou l’énumération) : juxtaposition ou coordination de plusieurs termes pour qualifier ou définir un ensemble, un objet, un comportement.

Et bien ! manger moutons, canaille, sotte espèce, Est-ce un péché ? (La Fontaine)

La gradation : on parle de gradation quand les mots d’une énumération sont de force croissante (on peut aussi parler de gradation descendante lorsque les mots, au contraire, sont de force décroissante).

Il y a des engueulades qui rougissent les yeux, bleuissent les joues, crispent les poings, arrachent les cheveux, cassent les œufs, renversent les éventaires. (J.

Vallès) L’euphémisme : il y a euphémisme dans un énoncé

quand une réalité brutale ou inconvenante est évoquée sous une forme voilée, atténuée.

Mais il n’était pas permis d’être faible à soi-même.

Alors elles ont dit : « je vais claboter » pour ne pas ôter aux autres leur courage. (Charlotte Delbo)

La litote : elle consiste à utiliser une formulation qui semble atténuer une idée pour au contraire en augmenter la portée. La litote est un des outils de l’ironie.

Cléantis : J’ai aussi des surnoms ; vous plaît-il de les savoir ?

Trivelin : Oui-da. Et quels sont-ils ?

Cléantis : J’en ai une liste : Sotte, Ridicule, Bête, Butorde, Imbécile, et caetera. (Marivaux)

L’anaphore : répétition d’un mot ou d’un groupe de mots dans une phrase ou dans un texte. On réserve généralement le terme d’anaphore lorsque le groupe de mot répété est au début du vers, de la phrase ou de la proposition.

Ô vous qui savez

Saviez-vous que la faim fait briller les yeux que la soif les ternit

Ô vous qui savez

saviez-vous qu’on peut voir sa mère morte et rester sans larmes

L’assonance : il y a une assonance quand, dans un texte ou dans un vers, des sons voyelles reviennent de façon notable et donnent un caractère musical au texte.

L’allitération : il y a une allitération quand, dans un texte ou dans un vers, des sons consonnes reviennent de façon notable et donnent un caractère musical au texte.

La paronomase : il y a une paronomase quand, dans un texte, deux paronymes ou deux mots aux sonorités proches sont associés.

Le parallélisme : répétition d’une structure syntaxique ou rythmique pour souligner une correspondance entre deux idées (similitude ou opposition)

(17)

Écrit d’invention : le procès de l’âne (texte source : « Les Animaux malades de la peste ») – 2ème partie.

Vous rédigerez à la maison la plaidoirie présentée par un cheval (dans le rôle de l’avocat de La Défense). Vous tâcherez, dans l’argumentation, de mettre en œuvre, à certains moments, les registres ironiques et satiriques en utilisant les procédés que nous avons étudiés. Votre texte sera en prose.

Compétences Adopter des stratégies et des procédures d'écriture efficaces.

Exploiter des lectures pour

enrichir son écrit. Connaître les aspects fondamentaux du fonctionnement syntaxique.

Maîtriser la forme des mots en lien avec la syntaxe.

Traduction pour ce devoir La consigne est-elle respectée ?

Les idées sont-elles riches et intéressantes pour votre lecteur ?

Avez-vous tiré parti de la situation du texte ? Avez-vous manié la satire et l’ironie ?

Vos phrases sont-elles bien construites et bien ponctuées ?

Avez-vous fait attention à votre orthographe et notamment à tous les accords et aux conjugaisons ? Évaluation

Le procès de l’âne 2ème partie (la plaidoirie de l’âne) : proposition de corrigé

Le malheureux baudet allait être sacrifié, lorsqu’un cheval, de belle allure, demanda la parole et dit : « Sire Lion, Mesdames et Messieurs les animaux, permettez-moi de prendre la défense de mon ami l’âne et de demander sa grâce. Car c’est à mon sens un innocent que vous avez condamné et c’est un innocent qui va être sacrifié. Examinons un peu ce qui est reproché à ce malheureux : il a pris une touffe d’herbe dans le champ d’un voisin ! Diable ! Est-ce la un crime ? Pour qu’il y ait un crime, il faut qu’il y ait une victime, un préjudice…et permettez-moi de dire qu’en l’occurrence je n’en vois pas. D’ailleurs je ne crois pas que les bons moines à qui appartenait le pré aient porté plainte ; et pour cause je suis bien certain qu’ils ne se sont aperçus de rien, que l’herbe a repoussé en quelques jours et que les bêtes de leur exploitation sont toujours aussi grasses...Or c’est bien pour cela qu’on juge, n’est-ce pas ? Pour réparer les préjudices et venger les victimes. Mais s’il n’y a rien de tout cela, faut-il juger ?

Mais je veux aller plus loin. Admettons qu’il soit coupable d’avoir volé l’herbe d’autrui. Une fois la faute établie, on en étudie les motifs, pour moduler la peine en fonction des circonstances... Or mon client a-t-il mangé cette herbe par gourmandise ? Non messieurs, il l’a dit lui-même, il avait faim. Est-ce un péché ? Quand on a la peau sur les os, quand on porte de lourdes charges sur les chemins escarpés tout au long de la journée, n’est-il pas pardonnable de céder à la tentation d’une herbe verte qui se trouve à votre portée ? N’a-t- on pas un droit naturel à profiter de cette herbe pour se nourrir et reconstituer ses forces ? Je voudrais rappeler à cette assemblée que la terre est à tous et que les enclos que l’on y a construits ne sont pas forcément très légitimes.

Mais une bonne justice se doit aussi d’analyser le caractère et l’histoire de l’accusé ; parlons un peu de la personnalité de mon ami l’âne. Je ne crois pas qu’il y ait sur terre de créature plus brave, plus travailleuse, plus courageuse que lui. Voyez comment l’homme le

(18)

réduit d’ailleurs à l’esclavage pour exploiter toutes ces qualités. Voilà un animal aussi puissant que les plus puissants d’entre vous (je ne crois pas que beaucoup d’entre nous seraient capables de tirer des charrettes remplies de pierres sur les chemins de montagne) et qui met sa force au service des autres, sans jamais leur faire craindre quoi que ce soit ; d’ailleurs il est adoré des enfants dont il subit parfois les brimades sans jamais les mordre.

Bref l’âne est la bonté même, la douceur même. Et c’est lui que vous voulez envoyer à l’abattoir ?

Messieurs les animaux, Sire Lion, si, comme vous le pensez, la peste est un châtiment des dieux, je doute que le sacrifice que vous vous apprêtez à faire les apaise, car je doute que l’âne ait pu être en quoi que ce soit la cause de leur courroux. Et je redoute même, si vous persistiez dans votre erreur, un châtiment plus terrible encore de la part des puissances divines, car condamner à mort un innocent est le pire des crimes.

(19)

Les variations du verbe (mode, temps, voix)

Le verbe peut varier en temps, en mode, et en voix

Le mode

Le choix du mode dépend du point de vue sous lequel on envisage l’action.

• Quand on l’envisage de manière un peu abstraite ou vague on utilise souvent le mode infinitif ou le mode participe. On dit que ces deux modes sont impersonnels.

o J’aime travailler le matin (= j’aime l’idée, le concept de travailler le matin) o En mangeant équilibré, tu seras en meilleure santé.

• Quand on l’envisage comme incertaine, possible, hypothétique, souhaitable, on utilise l’impératif, le subjonctif, le conditionnel ou l’impératif qui peuvent se décliner en plusieurs temps.

o Il faudrait que tu sois plus attentif (subjonctif)

o J’aimerais partir en vacances à la montagne (conditionnel) o Ne rentre pas trop tard (impératif)

• Quand on l’envisage comme attestée, ou certaine, ou probable, on utilise l’indicatif.

o Aujourd’hui je travaille mais je viendrai te voir demain (présent puis futur de l’indicatif)

Le temps

• Il permet de situer les actions dans le présent, le passé et le futur et de les situer les unes par rapport aux autres, grâce au jeu des temps simples et composés.

o Je crois que j’ai terminé mon travail ; on pourra aller au cinéma cette après-midi.

Le présent, le passé composé et le futur permettent de bien situer les actions les unes par rapport aux autres.

La voix

• Le plus souvent on met en position de sujet ce qui fait l’action, c’est la voix active.

o Mon professeur me martyrise (voix active)

• Mais parfois on veut mettre en valeur ce qui subit l’action, on utilise alors la voix passive.

o Je suis martyrisé par mon professeur (voix passive)

(20)

Exercices sur les modes, les temps et les voix (manuel La vie scolaire, page 320 et suivantes)

(21)
(22)

Dictée préparée Le texte de la prochaine dictée sera extrait de cette page.

Andrée Chedid (20

ème

siècle), Le Message.

(23)

L’impératif, le subjonctif et le conditionnel (voir aussi manuel pages 332 à 335)

I) L’IMPERATIF

L’impératif sert à donner un conseil, une demande, une injonction ou un ordre dans des phrases que l’on dit alors « injonctives »

Les terminaisons sont les suivantes

Verbes du 1er groupe : chante, chantons, chantez Verbes du 2ème et 3ème groupes : finis, finissons, finissez

Pour les verbes du 1er groupe, le s de la 2ème personne réapparait uniquement devant en et y : vas-y, donnes- en

Il y a des verbes irréguliers, qui reprennent en fait la forme du subjonctif ; c’est notamment le cas de « être » et « avoir » : aie, ayons, ayez / sois, soyons, soyez.

II) LE SUBJONCTIF

Il sert à exprimer un souhait, une possibilité plutôt incertaine ;

Les terminaisons du subjonctif présent sont toujours les mêmes. Et pour trouver le radical, il suffit de commencer dans sa tête une phrase par « il faut que »

Il faut que…. je finisse, tu finisses, il finisse, nous finissions, vous finissiez, ils finissent.

Pour être et avoir, la conjugaison est la suivante :

Il faut que…. J’aie, tu aies, il ait, nous ayons, vous ayez, ils aient Il faut que…. Je sois, tu sois, il soit, nous soyons, vous soyez, ils soient.

Le subjonctif passé est la forme composée (comme le passé composé par rapport au présent de l’indicatif) Il faut que j’aie fini, que tu aies fini, qu’il ait fini etc…

Pour information, il existe un subjonctif imparfait marqueur d’un niveau de langue soutenu, formé à partir de la forme du passé simple

Il aurait fallu que je fusse, que tu fusses, qu’il fût, que nous fussions, que vous fussiez, qu’ils fussent…

III) LE CONDITIONNEL

Il sert à exprimer une action future par rapport à un point de référence passé (je pensais qu’il viendrait), une hypothèse (on vivrait aux Bahamas), ou à donner à une demande une forme plus polie (je voudrais des croissants)

Le conditionnel simple, que l’on nomme conditionnel « présent », est formé à l’aide du radical du futur et des terminaisons de l’imparfait.

J’aimerais, tu aimerais, il aimerait, nous aimerions, vous aimeriez, ils aimeraient…. être en vacances…

Il existe une forme composée, c’est le conditionnel passé : j’aurais aimé, tu aurais aimé, il aurait aimé etc….

Remarque sur l’emploi des modes et des temps dans les phrases présentant une subordonnée hypothétique introduite par « si » et une principale.

Si je viens, tu seras heureux = « potentiel » ; le verbe est au futur.

Si je venais tu serais heureux = « irréel du présent » ; le verbe est au conditionnel présent Si j’étais venu, tu aurais été heureux = « irréel du passé » ; le verbe est au conditionnel passé

(24)

Exercices du manuel La Vie scolaire pages 332 à 335

(25)

Lecture d’un texte de Marivaux (18ème siècle), extrait de L’Ile des esclaves.

Euphrosine est une maîtresse, c’est-à-dire une grande dame, une aristocrate, et Cléanthis est son esclave, c’est-à-dire sa servante. Elles ont échoué dans une île qui se nomme « l’île des esclaves », dirigée par un certain Trivelin. Dans cette île, les esclaves sont les maîtres et les maîtres deviennent les valets. Ainsi, les maîtres prennent conscience des injustices dont ils se rendaient coupables

Trivelin : Ah ça ! ma compatriote, car je regarde désormais notre île comme votre patrie, dites-moi aussi votre nom.

Cléantis, saluant : Je m’appelle Cléantis, et elle, Euphrosine.

Trivelin : Cléantis ? passe pour cela.

Cléantis : J’ai aussi des surnoms ; vous plaît-il de les savoir ? Trivelin : Oui-da. Et quels sont-ils ?

Cléantis : J’en ai une liste : Sotte, Ridicule, Bête, Butorde, Imbécile, et caetera.

Euphrosine, en soupirant : Impertinente que vous êtes ! Cléantis : Tenez, tenez, en voilà encore un que j’oubliais.

Trivelin : Effectivement, elle vous prend sur le fait. Dans votre pays, Euphrosine, on a bientôt dit des injures à ceux à qui l’on en peut dire impunément.

Euphrosine : Hélas ! que voulez-vous que je lui réponde, dans l’étrange aventure où je me trouve ?

Cléantis : Oh ! dame, il n’est plus si aisé de me répondre. Autrefois il n’y avait rien de si commode ; on n’avait affaire qu’à de pauvres gens : fallait-il tant de cérémonies ? Faites cela, je le veux ; taisez-vous, sotte ! Voilà qui était fini. Mais à présent il faut parler raison ; c’est un langage étranger pour Madame ; elle l’apprendra avec le temps ; il faut se donner patience : je ferai de mon mieux pour l’avancer.

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Synthèse de la rapide réflexion sur le texte de Marivaux

Marivaux est un écrivain du 18ème siècle, c’est à dire du siècle des Lumières.

Dans l’Ile des esclaves , il imagine un naufrage sur une île où les rôles sont inversés : les esclaves deviennent les maîtres et les maîtres des esclaves.

Dans cette scène, Cléanthis, la servante, se rend compte du pouvoir qu’elle a tout à coup. Elle dénonce par l’ironie les brimades dont elle est habituellement victime de la part de sa maîtresse Euphrosine. Elle profite de sa toute nouvelle impunité. Euphrosine est furieuse mais impuissante.

Trivelin joue le rôle d’arbitre.

Rédaction à la manière de Marivaux

Imaginez que vous écrivez une pièce à la manière de Marivaux, intitulée « L’Ile des élèves ». Vous garderez l’ordre des répliques, garderez le personnage de Trivelin mais inventerez un personnage d’élève et un personnage de professeur. Vous garderez la plupart des répliques de Marivaux telles quelles, mais ferez les changements utiles en remplaçant uniquement les passages surlignés. Vous développerez sur 4 ou 5 lignes (ou plus….) le passage en caractère plus gros et signalé par une astérisque (pour faire une belle satire des injonctions de vos professeurs ! J )

Texte de Marivaux

Trivelin : Ah ça ! ma compatriote, car je regarde désormais notre île comme votre patrie, dites-moi aussi votre nom.

Cléantis, saluant : Je m’appelle Cléantis, et elle, Euphrosine.

Trivelin : Cléantis ? passe pour cela.

Cléantis : J’ai aussi des surnoms ; vous plaît-il de les savoir ? Trivelin : Oui-da. Et quels sont-ils ?

Cléantis : J’en ai une liste : Sotte, Ridicule, Bête, Butorde, Imbécile, et caetera.

Euphrosine, en soupirant : Impertinente que vous êtes ! Cléantis : Tenez, tenez, en voilà encore un que j’oubliais.

Trivelin : Effectivement, elle vous prend sur le fait. Dans votre pays, Euphrosine, on a bientôt dit des injures à ceux à qui l’on en peut dire impunément.

Euphrosine : Hélas ! que voulez-vous que je lui réponde, dans l’étrange aventure où je me trouve ?

Cléantis : Oh ! dame, il n’est plus si aisé de me répondre. Autrefois il n’y avait rien de si commode ; on n’avait affaire qu’à de pauvres gens : fallait-il tant de cérémonies ? faites cela, je le veux ; taisez-vous, sotte !* Voilà qui était fini. Mais à présent il faut parler raison ; c’est un langage étranger pour Madame ; elle l’apprendra avec le temps ; il faut se donner patience : je ferai de mon mieux pour l’avancer.

Evaluation :

Exploiter des lectures pour enrichir son écrit.

Enrichir et structurer son lexique.

Maîtriser la structure, le sens et l'orthographe des mots.

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Contrôle de fin de séquence (« Dénoncer les travers de la société ») et préparation au Brevet Texte : Jean de La Bruyère (1645-1696), Les Caractères, « Des grands »

L'on voit certains animaux farouches, des mâles, et des femelles, répandus par la campagne, noirs, livides

1

, et tout brûlés du soleil, attachés à la terre qu'ils fouillent et qu'ils remuent avec une opiniâtreté

2

invincible ; ils ont comme une voix articulée, et, quand ils se lèvent sur leurs pieds, ils montrent une face humaine ; et en effet ils sont des hommes. Ils se retirent la nuit dans des tanières

3

, où ils vivent de pain noir, d'eau et de racines : ils épargnent aux autres hommes la peine de semer, de labourer et de recueillir pour vivre, et méritent ainsi de ne pas manquer de ce pain qu'ils ont semé.

Si je compare ensemble les deux conditions des hommes les plus opposées, je veux dire les grands

4

avec le peuple, ce dernier me paraît content du nécessaire, et les autres sont inquiets et pauvres avec le superflu. Un homme du peuple ne saurait faire aucun mal ; un grand ne veut faire aucun bien et est capable de grands maux. L'un ne se forme et ne s'exerce que dans les choses qui sont utiles ; l'autre y joint les pernicieuses

5

. Là se montrent ingénument

6

la grossièreté et la franchise ; ici se cache une sève maligne

7

et corrompue sous l'écorce de la politesse. Le peuple n'a guère d'esprit

8

, et les grands n'ont point d'âme : celui-là a un bon fond et n'a point de dehors, ceux-ci n'ont que des dehors et qu'une simple superficie. Faut-il opter ? Je ne balance pas : je veux être peuple

1- Livides : qui est de couleur plombée, terne. 2- Opiniâtreté : détermination, acharnement. 3- Tanière : caverne ou terrier. 4- Les Grands : désigne ici les aristocrates ou les très grands bourgeois. 5- Pernicieuses : mauvaises, nocives 6- Ingénument : simplement, naïvement. 7- maligne : mauvaise. 8- Esprit : ici, intelligence et culture.

I) Contrôler sa compréhension, devenir un lecteur autonome. Élaborer une interprétation de textes littéraires ».

1) De qui semble parler La Bruyère dans les deux premières lignes. Justifiez votre réponse en relevant un champ lexical révélateur.

2) De qui parle-t-il en réalité ? Dans quelle phrase le révèle-t-il ? 3) Quel effet a-t-il voulu produire et que veut-il dénoncer ?

4) A quelle comparaison se livre-t-il tout au long du 2ème paragraphe.

5) Qui revalorise-t-il ? Citez une phrase qui le prouve en appui de votre réponse. Qui dénigre-t-il ? Citez une phrase qui le prouve en appui de votre réponse.

II) Construire les notions permettant l'analyse et l'élaboration des textes et des discours.

6) Que peut-on dire sur les mots « content » et « inquiet » ou « nécessaire » et « superflu » (lignes 10 et 11) ?

7) Comment appelle-t-on la figure de style qui les rapproche dans la phrase ? 8) Citez une autre phrase où la même figure de style est mise en œuvre.

9) « Opiniâtreté invincible » (ligne 3) : quelle figure de style est utilisée ici ?

10) « Sève », « écorce » (ligne 14) : quelle figure de style est utilisée dans ces deux termes. Que veut dire La Bruyère à travers cet énoncé.

(28)

III) Analyser le fonctionnement de la phrase simple et de la phrase complexe.

11) A quelle classe grammaticale appartiennent les mots suivants : certains (l.1), farouches (l.1). ils (l.2), ainsi (l.7), ne pas(l.7), qu’(l.8).

IV) Maîtriser le fonctionnement du verbe et de son orthographe.

12) Soit la phrase : Un homme du peuple ne saurait faire aucun mal ; un grand ne veut faire aucun bien et est capable de grands maux », Donnez l’infinitif puis le mode et le temps auquel sont conjugués les verbes suivants : « saurait », « veut ». Justifiez l’emploi de ces modes.

V) Maîtriser la forme des mots en lien avec la syntaxe.

Exercice de réécriture : «

et en effet ils sont des hommes. Ils se retirent la nuit dans des tanières

3

, où ils vivent de pain noir, d'eau et de racines : ils épargnent aux autres hommes la peine de semer, de labourer et de recueillir pour vivre, et méritent ainsi de ne pas manquer de ce pain qu'ils ont semé. Récrivez ce passage en remplaçant « ils sont des hommes » par « c’est un homme » et en faisant les transformations nécessaires ».

Proposition de corrigé

I)

1) La Bruyère semble parler d’animaux puisqu’il emploie les termes "animaux”,

“mâles”, “femelles”, “farouches”

2) Il parle en réalité d’êtres humains, comme le révèle la phrase : “quand ils se lèvent sur leurs pieds, ils montrent une face humaine ; et en effet ils sont des hommes”.

3) Il a voulu surprendre le lecteur. Il veut dénoncer la misère des paysans de son époque, les inégalités criantes.

4) Il se livre à une comparaison entre les petits, les gens du peuple, et les grands, les aristocrates.

5) Il revalorise les gens du peuple, les gens humbles. C’est le cas par exemple quand il dit “Un homme du peuple ne saurait faire aucun mal.” Il dénigre au contraire les grands, les aristocrates : “un grand ne veut faire aucun bien et est capable de grands maux”.

II)

6) “Content” et “inquiet”, “nécessaire” et “superflu” ont des sens opposés. Ce sont des antonymes.

7) La figure de style consistant à les rapprocher s’appelle une antithèse.

(29)

8) L’antithèse est présente dans plusieurs phrases, notamment dans la suivante :

« L’un ne se forme et ne s’exerce que dans les choses qui sont utiles ; l’autre y joint les pernicieuses ».

9) On peut considérer qu’il s’agit d’une hyperbole : l’adjectif “invincible” est très fort et constitue manifestement une exagération.

10) “Sève et “Ecorce” sont des métaphores. La Fontaine veut dire que sous leurs

“beaux habits”, derrière leur élégance (ce qu’il appelle métaphoriquement leur

“écorce”), les grands cachent de la méchanceté, ce qu’il appelle métaphoriquement une “sève maligne”.

III)

Certains : déterminant (indéfini) Farouches : adjectif qualificatif Ils : pronom personnel

Ainsi : adverbe Ne pas : adverbes Qu’ : pronom relatif

IV)

Saurait = verbe savoir conjugué au conditionnel présent. Le conditionnel est employé ici car La Bruyère formule une hypothèse.

Veut = verbe vouloir conjugué à l’indicatif présent. La Bruyère emploie le présent pour une vérité générale avérée

V)

Et en effet c’est un homme. Il se retire la nuit dans une tanière, où il vit de pain noir, d’eau et de racines : il épargne aux autres hommes la peine de semer, de labourer et de recueillir pour vivre, et mérite ainsi de ne pas manquer de ce pain qu’il a semé.

`

(30)

Présentation du livre de Voltaire

Voltaire est un écrivain du siècle des Lumières, le 18ème siècle. Tout au long de sa vie, aussi bien à travers sa vie qu’à travers son œuvre, il a défendu la raison, dénoncé l’abus de pouvoir, les injustices, l’intolérance, le fanatisme et l’obscurantisme.

Zadig ou la destinée est un conte philosophique. A travers un récit assez plaisant, il réfléchit à des questions fondamentales qu’on pourrait résumer ainsi : Face aux aléas de la destinée, comment être heureux ? Comment faire triompher la raison et la justice ?

L’histoire se présente comme un conte oriental et l’action se situe autour de l’antique ville de Babylone

Les personnages principaux

- Zadig : le personnage principal, jeune homme riche et intelligent (Zadig : le juste et le véridique en arabe). Fiancé à Sémire puis marié à Azora.

- Moabdar : roi de Babylone

- Astarté : reine de Babylone et amoureuse de Zadig - L’Envieux : opposant de Zadig à la cour de Babylone - Cador : le fidèle ami de Zadig

- Sétoc : riche marchand - Argobad : célèbre brigand

- L’Ermite : vieux religieux solitaire.

Zadig, jeune homme intelligent. Moabdar, roi de Babylone. Astarté, reine de Babylone. Sétoc, riche marchand

Dessins extrait de Zadig en français facile, CLE international

Cador, ami fidèle de Zadig. Arbogad, célèbre brigand. L’Ermite, religieux solitaire

(31)

Zadig de Voltaire : tableau pour prise de notes Chap. 1

Le Borgne

Portrait de Zadig. Sa fiancée Sémire est enlevée par Orcan. Zadig la délivre mais est blessé à l’œil . Sémire finit par le trahir avec Orcan. Zadig se marie ensuite à Azora

Chap. 2 Le Nez

Azora est offusquée par la veuve Cosrou qui trahit la promesse faite à son mari défunt.

Zadig la met à l’épreuve avec la complicité de Cador en se faisant passer pour mort.

L’inconstance et l’infidélité d’Azora est démasquée. (elle est prête à épouser Cador et même à couper le nez de Zadig)

Chap. 3 Le Chien et le cheval

Zadig a décidé de se consacrer à l’observation de la nature pour éviter les soucis. Une chienne et un cheval de la reine et du roi ont disparu. Il les décrit quoiqu’il ne les ait pas vus et est accusé de les avoir volés. Ayant pu expliquer par quelles déductions il avait pu les décrire et ayant prouvé son innocence, il se promet de ne plus rien dire. Il est condamné aussi. Il en conclut qu’il est impossible d’éviter l’adversité dans cette vie.

Chap. 4 L’Envieux

Chap. 5 Les Généreux

Chap 6 Le Ministre

Chap.7 La dispute et les audiences

Chap. 8 La Jalousie

Chap.9 La Femme battue

Chap. 10 L’Esclavage

(32)

Chap. 11 Le Bûcher

Chap. 12 Le Souper

Chap 13 Le Rendez-vous

Chap 14 Le Brigand

Chap. 15 Le Pêcheur

Chap 16 Le Basilic

Chap 17 Les Combats

Chap 18 L’Ermite

Chap 19 Les Enigmes

Apppendice

(33)

Dictée préparée

Un jour Azora revint d’une promenade, tout en colère, et faisant de grandes exclamations. « Qu’avez-vous, lui dit-il, ma chère épouse ? qui vous peut mettre ainsi hors de vous-même ? — Hélas ! dit-elle, vous seriez indigné comme moi, si vous aviez vu le spectacle dont je viens d’être témoin. J’ai été consoler la jeune veuve Cosrou, qui vient d’élever, depuis deux jours, un tombeau à son jeune époux auprès du ruisseau qui borde cette prairie. Elle a promis aux dieux, dans sa douleur, de demeurer auprès de ce tombeau tant que l’eau de ce ruisseau coulerait auprès.

Voltaire

Compétences évaluées Fautes possibles Code marge Évaluation

Maîtriser la forme des mots en lien avec la syntaxe

Accords dans le GN /Accords sujet- attribut/ Accords p. passés / Homophones grammaticaux.

A Maîtriser le fonctionnement du

verbe et son orthographe

Conjugaisons /Accords sujet verbe /

Confusion infinitif-participe passé C Maitriser la structure, le sens et

l’orthographe des mots

Orthographe lexicale / Accents /

Majuscules O

Barème pour chacune des trois grandes compétences

Texte difficile Texte facile, court ou connu

1 à 2 fautes : très bonne maîtrise 3 à 4 fautes : Maîtrise satisfaisante 5 à 6 fautes : Maîtrise fragile 6 à 7 fautes : début de maîtrise Plus de 7 fautes : maîtrise insuffisante

1 faute : très bonne maîtrise 2 fautes : Maîtrise satisfaisante 3 fautes : Maîtrise fragile 4 fautes : début de maîtrise Plus de 4 fautes : maîtrise insuffisante

(34)

Interrogation sur la lecture de Zadig de Voltaire

1) Pourquoi Zadig est-il accusé d’avoir volé le chien et le cheval de la reine ?

Zadig est accusé de les avoir volés car par son sens de l'observation et par des déductions savantes, il est capable de les décrire parfaitement.

2) Quelle pièce à conviction permet à l’envieux de faire passer Zadig pour un opposant auprès du roi ? Comment son innocence est-elle finalement établie ?

Une tablette d'argile sur laquelle Zadig a écrit un éloge du roi a été coupée en deux. La première moitié des vers donne l'impression au contraire qu'il s'agit d'une critique du roi. Mais un perroquet retrouve la 2ème moitié de la tablette. Le poème complet apparait et Zadig est réhabilité.

3) Quel poste occupe ensuite Zadig et quel talent particulier met-il en œuvre ?

Il occupe le poste de 1er ministre. Son intelligence et sa sagesse sont admirable. Il fait preuve en particulier d'un grand esprit de justice.

4) Pourquoi doit il fuir Babylone ? A quelle coutume barbare met-il fin au cours de son périple ?

Zadig doit fuir Babylone car il est accusé d'avoir une relation avec la reine Astarté, dont il est effectivement amoureux. Il met fin à la coutume du bûcher des veuves, une coutume barbare consistant pour les femmes veuves à s'immoler par le feu.

5) Dans quelle situation retrouve-t-il Astarté l’ancienne reine de Babylone et comment obtient-il sa libération ?

Il la retrouve en état d'esclavage et occupée à cueillir du basilic. Il obtient sa libération en obtenant la guérison du roi qui était malade (et qui en réalité était trop nourri et trop sédentaire)

6) De retour à Babylone Zadig doit participer à des combats pour devenir roi et épouser la reine.

Pourquoi n’est-il pas reconnu vainqueur ? Son concurrent lui vole son armure.

7) A nouveau exilé, Zadig rencontre l’ermite. Qu’apprend Zadig auprès de ce personnage ?

Il apprend qu'il faut s'incliner devant les aléas de la destinée, et que d'un malheur peut surgir un bienfait.

(35)

Débat sur la lecture de Zadig

1) Comment qualifier le personnage de Zadig ? Quel idéal dessine-t-il ?

Zadig est un homme sage, savant, cultivé, rationnel, bienveillant, engagé, courageux. A travers lui se dessine l’idéal du philosophe des Lumières.

2) Quels travers ou défauts des hommes et de la société Voltaire dénonce-t-il ?

Voltaire dénonce l’envie, la jalousie, la bêtise, l’hypocrisie, l’obscurantisme dont certains hommes peuvent faire preuve. Au niveau de la société, il dénonce la corruption, les injustices, les superstitions.

3) Quelle réflexion est menée sur le bonheur ?

Dans Zadig, le bonheur n’est pas un état stable. Zadig fait face à d’innombrables revers de fortune, mais son malheur débouche toujours sur un bonheur. Zadig suit sa destinée. Il ne cherche pas à se protéger.

4) Quelle réflexion est menée sur le sens de la destinée, sur la raison d’être de tout ce qui arrive ? Voltaire mène une réflexion philosophique sur la destinée. Il semble penser que le

« monde est le meilleur des mondes possibles », c’est-à-dire que tout a sa raison d’être, et qu’en dépit des apparences parfois, ce qui peut paraître négatif débouche sur quelque chose de positif.

5) Sur les différentes questions précédentes, quelle est votre opinion ? Êtes-vous d’accord totalement ou partiellement avec Voltaire ?

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Analyse d’images 2 caricatures du 18ème siècle

Les caricatures satiriques présentées datent du 18ème siècle. Elles servent à dénoncer les injustices sociales et les privilèges dont jouissaient les membres de l’aristocratie et les membres du clergé, au détriment des paysans, souvent accablés d’impôts.

Sur la première, on voit le paysan porter sur son dos un prélat et un aristocrate. Cette posture est une métaphore qui suggère que les paysans sont exploités et traités comme des bêtes par les nobles aussi bien que par les ecclésiastiques. On retrouve l’idée du texte de La Bruyère énoncée par une caricature.

Sur la deuxième, on voit un évêque particulièrement bien portant, ce ventre

« hyperbolique » suggère implicitement la richesse du clergé, en contradiction avec les valeurs que la religion chrétienne défend.

(37)

Nicolas Poussin (17ème siècle) : le jugement de Salomon

Nicolas Poussin est un peintre du 17ème siècle, le siècle de Molière, de Racine et du classicisme.

Cette œuvre s’inspire d’un épisode biblique. Deux femmes en conflit demandent justice au roi Salomon : elles ont chacune un enfant du même âge, mais l'un est mort accidentellement. Chacune affirme que l'enfant vivant est le sien.

Salomon ordonne de couper l’enfant vivant en deux, chacune aura une moitié ! Une femme accepte, l’autre refuse, préférant garder l’enfant vivant, même s’il doit être remis à l’autre femme... Le roi comprend alors que c’est elle la vraie mère et lui remet l’enfant.

On distingue 3 parties dans ce tableau. En haut et au centre du triangle, le roi Salomon. Il est au-dessus des autres par sa sagesse. Son attitude, très posée, suggère sa hauteur de vue. A gauche, on observe le soldat qui s’apprête à tuer l’enfant et la vraie mère qui essaye d’arrêter son geste. A droite, est représentée la fausse mère haineuse qui tient dans ses bras l’enfant mort. Des deux côtés, il y a le peuple effrayé. En fait, toute l’histoire est rappelée dans la scène. C’est comme une petite bande dessinée synthétisée en une seule image.

Tout est symétrique : les volumes, la répartition des couleurs. C’est ce qu’aimaient les gens au 17ème siècle : une beauté ordonnée, équilibrée. C’est significatif du mouvement artistique qu’est le classicisme

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