CALCÉMIE, PHOSPHATÉMIE, MAGNÉSÉMIE
ET GLYCÉMIE COMPARÉES
DE LA MÈRE ET DU NOUVEAU-NÉ
CHEZ LES RUMINANTS DOMESTIQUES (VACHE, CHÈVRE, BREBIS)
J.-P. BARLET M.-C. MICHEL, P. LARVOR M. THÉRIEZ*
Station de Physiopathologie de la Nutrition,
’! Station de Recherches sur
l’Élevage
des Ruminants,Centre de Recherches de Clermont-Ferrand, I. N. R. A., .,
63 -
Saint-Genès-Champanelle
RÉSUMÉ
Chez 21 vaches, 35 brebis et 10chèvres nous avons mesuré la calcémie, la phosphatémie, la magnésémie et la glycémie dans les jours précédant et suivant la parturition. Ces ç paramètres sanguins ont été également dosés, pendant les premiers jours de la vie chez les veaux, les che-
vreaux et les agneaux nés des animaux précédents. La stabilité de la calcémie et de la phospha-
témie de ces jeunes animaux semble indiquer que, chez ces 3espèces, les mécanismes de régulation
du métabolisme phosphocalcique sont fonctionnels dès la naissance. Neuf veaux issus de vaches
présentant le syndrome vitulaire ont une calcémie et une phosphatémie significativement infé-
rieures à celles des veaux normaux, alors que leur magnésémie et leur glycémie ne sont pas modi- fiées. L’hypersécrétion de calcitonine accompagnant la parturition chez la Vache ne semble pas due à une élévation du taux de calcium ultrafiltrable.
Chez la
Vache,
laparturition
est normalement associée à unehypocalcémie
età une
hypophosphatémie, qui, lorsqu’elles
deviennent trèsaccentuées,
aboutissentaux manifestations
cliniques
dusyndrome
vitulaire. Il était intéressant de voir si cettehypocalcémie
et cettehypophosphatémie
se manifestaient aussi chez la Chèvre et la Brebisparturientes.
Deplus,
les seules études concernant la calcémie et laphos- phatémie
du Veau et del’Agneau
avaient été réalisées in utero(SATO,
i933 ;S YM O NDS
et
al., i 9 66 ;
BAWDEN etW OLKOFF , i 9 6 7 ).
Aucune mesuresystématique
de la cal-cémie,
de laphosphatémie,
de lamagnésémie,
et de laglycémie
chez la mère et lenouveau-né au moment de la
parturition
n’avait été effectuée chez les Ruminants.Nous avons réalisé ce travail en
essayant
de mettre en évidence lesparticularités
auniveau de ces
paramètres
chez les veaux issus de vachesprésentant
lesyndrome
vitulaire.
MATÉRIEL
ETMÉTHODES
Nous avons utilisé 21 vaches de races diverses (15 Frisonnes, 2 Holslein, 2 Pie-Rouges et
2
Jersiaises)
ayant eu une mise bas normale. Les prélèvements de sang étaient effectués chaquematin à heure fixe dans les jours précédant et suivant le vêlage et au moment même de celui-ci.
Le sang des veaux était prélevé à la naissance et ensuite pendant 7jours, chaque matin à heure
fixe. Ces veaux recevaient uniquement le colostrum pendant cette période. Un échantillon de sang a également été prélevé sur 23 vaches (21Frisonnes, i Garonnaise et i Limousine) ayant présenté une crise d’hypocalcémie vitulaire dans les 24 h après la mise bas, et en même temps,
sur 9 de leurs veaux.
Chez 10chèvres de race Alpine le sang a été
prélevé
6 jours avant la mise bas, et chez leschèvres et leurs chevreaux, au moment de celle-ci et pendant les 6 jours suivants à heure fixe.
Chez 35 brebis de race Limousine, nous avons prélevé de la même façon du sang jours avant l’agnelage, et chez ces brebis et leurs agneaux, au moment même de l’agnelage et jours plus tard.
Sur tous ces animaux le sang était recueilli sur héparine par ponction d’une veine jugulaire,.
immédiatement centrifugé à 5ooo g, pendant 10mn, et le plasma recueilli.
Le calcium total et le magnésium plasmatiques étaient dosés par spectrophotométrie d’absorp-
tion atomique (Appareil Perkin-Elmer 303). Le plasma était ultrafiltré par passage à travers une membrane « U. M. 20 E Diaflo » qui arrête les molécules d’un poids supérieur à 20 00o-
(B
LATT
et al., rg67), et le calcium du filtrat était mesuré de la même façon que le calcium total.Le phosphore minéral et le glucose étaient dosés, après défécation des protéines du plasma.
à l’acide trichloracétique, à l’aide d’un auto-analyseur Technicon. La mesure du phosphore miné-
ral est effectuée par une méthode colorimétrique à l’acide molybdique (KALCKAR, i9¢!), et celle
du glucose par la glucose-oxydase (MICHEL, 1971).
RÉSUI,TATS
Chez la
Chèvre,
comme chez laVache,
laparturition
est associée à unehypo-
calcémie,
à unehypophosphatémie,
à unehypermagnésémie
et à unehyperglycémie
significatives. Aucune
de cesvariations
ne se retrouvede façon significative
chezla Brebis
(tabl.
l, 2 et3 ).
Chez les Ovins le calcium
ultrafiltrable représente
une fraction du calcium totalsignificativement plus importante
que chez lesBovins.
Nous n’avonscependant
pas pu mettre en évidence de variationssignificatives
du taux decalcium
ultrafiltrableau moment de la
parturition
chez la Brebis ou chez la Vache(tabl.
4,fig. i).
Chez la
Vache,
au moment de laparturition,
ilexiste
une corrélationnégative
entre la calcémie et la
magnésémie (pour
20D.L.,
r = -0 ,5 1 6, pour !5 !
0,05,r = ―
0!444)!
Cette corrélationsignificative
ne se retrouve pas 24 hplus
tard(pour
1
8
D.L., r = - 0,439).
La calcémie et la
phosphatémie
duVeau,
du Chevreau et del’agneau
sontsupé-
rieures à celles de leurs mères de
façon significative,
aussi bien à la naissance que6 ou *7 jours plus
tard(tabl.
i, 2 et3 ).
Comme le calciumtotal,
le calcium ultrafiltrable du Veau de o, de let de 7jours
et del’Agneau
de o et de 7jours
estsignificativement supérieur
à celui de leurs mères(tabl. 4 ).
Alors que la
magnésémie
du Veau et du Chevreau estsignificativement supé- rieure
à celle de leurs mères à lanaissance,
au mêmemoment,
cette différence ne seretrouve pas entre
l’agneau
etla Brebis (tabl.
i, 2 et3 ).
La
glycémie
de la Vacheparturiente
estsignificativement supérieure
à celle duVeau
nouveau-né ;
24 hplus
tard c’est laglycémie
du Veauqui
estsignificativement plus
élevée que celle de la Vache normale. Il n’existe pas de différencesignificative
entre la
glycémie
de la Chèvreparturiente
et de sonChevreau, alors,
que dès la nais-sance, la
glycémie
del’Agneau
estsignificativement supérieure
à celle de la Brebis(tabl.
1, 2 et3).
Chez les vaches atteintes
d’hypocalcémie vitulaire,
24 haprès
laparturition, l’hypocalcémie
etl’hypophosphatémie
sontplus prononcées,
defaçon
hautementsignificative,
que chez les vaches normales. Il n’existe pas de différencesignificative
entre la
légère hypermagnésémie
des animauxparturients
normaux ethypocalcé- miques ;
par contre,l’hyperglycémie
estsignificativement plus prononcée
chez ceux-ci 24h
après
levêlage
que chez les animaux normaux. Les veaux issus de vaches atteintesd’hypocalcémie
vitulaire ont une calcémie et unephosphatémie significativement
inférieures à celles des veaux issus de vaches normales
(tabl.
i et5 ).
Chez 2
chèvres,
nous avons observé unsyndrome
caractérisé par uneparalysie partielle
au niveau des membrespostérieurs,
unehypothermie (température
corpo-relle inférieure à
37 0 C),
unehypocalcémie
associée à unehypophosphatémie
et àune
hyperglycémie (tabl. 5 ).
Comme dans lesyndrome
vitulaire de laVache,
uneinjection
intraveineuse deglutamate
de calcium amenait uneguérison rapide.
DISCUSSION
Contrairement à ce
qui
se passe chez la Vache et laChèvre,
iln’apparaît
chezla
Brebis,
à la misebas,
nihypocalcémie,
nihypophosphatémie significatives.
Parmiles 35 brebis que nous avons
utilisées,
20 ont donné naissance à 2agneaux et 15ài agneau. Bien
qu’au
moment del’agnelage
la calcémie des mèresd’agneaux
doublessoit
légèrement
inférieure à celle des mèresd’agneaux simples (9,26 !
0,20 contre9,70 !
0,20mg/100 ml)
cette différence n’est passignificative.
Laphosphatémie
des mères
d’agneaux
doubles est d’ailleurslégèrement supérieure,
defaçon
nonsigni- ficative,
à celle des mèresd’agneaux simples (3,g6 !
0,30 contre3,63 !
0,21mg/
100
ml).
Il n’existe pas nonplus
de différencesignificative
entre ces deux groupes de brebis au niveau de lamagnésémie
et de laglycémie.
En ce
qui
concerne ces 4paramètres sanguins
chez les agneaux, iln’existe,
à0ou à
7 j jours,
aucune différencesignificative
entre les agneaux néssimples ou jumeaux,
ou entre les mâles et les femelles. Le même résultat se retrouve chez les Bovins :
2 vaches
ayant
mis bas chacune 2jumeaux
ont eu uncomportement
tout à faitidentique
à celui des vachesanalogues ayant
eu un seul veau. Lesparamètres
san-guins
de ces 4jumeaux
ne sont passignificativement
différents de ceux des veauxuniques.
On sait
depuis longtemps
que, chez lesBovins,
la calcémie foetale estsupérieure
à la calcémie maternelle
(S ATO , 1933 ).
Demême,
chez lesOvins,
la calcémie et laphosphatémie
du foetus sontsupérieures
à celles de la mère : cettehypercalcémie
etcette
hyperphosphatémie
foetales ont étérespectivement
attribuées à un transfert actif du calcium à travers leplacenta (B AWDEN ,
WOLKOFF etF L owERs, 19 65)
et àune insuffisance
parathyroïdienne
du foetus à terme(S MITH
etal., i 9 6 9 ).
Si les travauxeffectués à l’aide du 45 Ca tendent à prouver le transfert actif du calcium à travers le
placenta,
notamment chez laFemme,
la Vache et la Ratte(Con2aR, 195 6),
unéventuel
hypoparathyroïdisme
chez le foetus à termeparaît beaucoup plus
discu-table. Bien que notre travail ne
permette
pas d’éliminer cetteéventualité,
elleparaît
peu
probable, puisque
la calcémie del’Agneau
à la naissance estsignificativement supérieure
à celle de la Brebis et que cette différencesignificative persiste pendant
la
première
semaine de vie.D’ailleurs,
chez leRat,
la calcémie foetalepouvant
varierindépendamment
de celle de lamère,
le foetus doit avoir ses propres mécanismesrégulateurs
de la calcémie(JosT et al., 19 6 3 ).
Deplus,
lesparathyroïdes prélevées
sur le foetus ovin de 3o
jours paraissent
tout à fait fonctionnelles(S COTHORN E, rg6q).
Chez le Veau
nouveau-né,
le taux de calciumultrafiltrable,
comme la calcémie estsupérieur
à celui observé au même moment chez laVache ;
nous avons retrouvéune différence
analogue
entrel’Agneau
nouveau-né et la Brebis. Une observation similaire avaitdéjà
été faite chez cetteespèce après
lepremier
mois degestation et,
chez laFemme,
au moment de l’accouchement(D ELIVORIA -P A P ADOPOULOS
etal., i
9 6 7
).
Chez la Vacheparturiente,
les variations du taux de calcium ultrafiltrable sontparallèles
à celles de la calcémie. Ce résultat diffère de celui obtenu par d’autres auteurs sur une vacheJe y siaise
chezlaquelle
il avait étéobservé,
6 h avant levêlage,
une
augmentation
de l’ordre de 80 p. 100 du taux de calciumultrafiltrable,
suivied’une chute du même ordre 12 h
plus
tard(B ACH
etM:ESS!RVy, 19 6 9 ).
Ceci sembleindiquer
que ce n’est pas une élévation du taux de calcium ultrafiltrablequi
estresponsable
del’hypersécrétion
de calcitonine survenant à ce stadephysiologique (BARI,!T, 19 6 9
a ; CARE etal., ig7o).
Chez la Vache
parturiente,
il existe une corrélationnégative
entre la calcémieet la
magnésémie.
Cette corrélation ne se retrouve pas chez la Brebis ou chez la Chèvre. Dansl’espèce humaine,
il seproduit
unelégère hypocalcémie
au momentde l’accouchement
(PAUPE ! al., 19 6 1 ),
mais il existe une corrélationpositive
entrela baisse de la calcémie et la baisse de la
magnésémie
observée chezchaque
individu(R
I
CE,
SCHNEIDER etWEE D , 19 6 9 ).
Chez laVache,
laparturition
estaccompagnée
d’une élévation
significative
du taux deparathormone, proportionnelle
àl’hypo-
calcémie observée
(M AYER et al., 19 6 9 ).
Il estpossible
que cethyperparathyroïdisme
transitoire soit
responsable
de cettelégère hypermagnésémie (M AC I NTYRE ,
Bosset T
H ROUG H TON, Ig63).
Les veaux issus de vaches
présentant
lesyndrome
vitulaire 24 haprès
la misebas
ont,
à ce moment, une calcémie et unephosphatémie significativement
inférieures à celle des veaux issus de vaches normales. Plusieursexplications
sontpossibles :
On
peut
supposer que chez lesvaches
à fièvrevitulaire, l’hypersécrétion
decalcitonine
qui
est àl’origine
dusyndrome (BAR!,!T, ig6ga)
entraîne un passage accru de cette hormone à travers leplacenta,
avechypocalcémie
foetale.Cependant,
ladurée de vie de l’hormone étant très brève
( 40
mn chez lePorc) (WE ST ,
O’RIOPDANet
CA RE , 19 6 9 ),
la calcémie des veaux devrait redevenir normalerapidement après
lanaissance,
cequi
n’est pasle
cas. Deplus,
le franchissement de la barrièreplacen-
taire par la
calcitonine,
bien que non étudiée chez leRuminant,
est inexistant chez le Rat(G AREL ,
MILHAUD etS IZONENKO , 19 6 9 ). Enfin,
la calcitonineendogène (CA
R
E,
WEBSTER etD UNCAN , 19 66)
ouexogène (B ARLET , 19 68)
est inactive chez lejeune
veau.L’hypocalcémie
maternellepourrait
diminuer le transfert de calcium à travers leplacenta.
Eneffet,
l’administration de calcitonine à la Rattegestante fait
baisser la calcémie des foetus(G AREL ,
MILHAUD etJosT, I g68 ; WE Z E MAN , 19 6 9 )
sansqu’il
y ait passage hormonal à travers le
placenta (G AR E L ,
MII,HAUDetS IZON E NK O, I g69).
Cependant,
cetteexplication
n’est pas satisfaisantepuisque l’hypocalcémie n’appa-
raît chez la Vache que
quelques
heuresaprès la parturition (BARBET, 19 6 9 b).
Enfin,
selon une théorie récente(M AC I N T YR E, 19 6 9 ),
lacalcitonine,
non seu- lement inhiberait le catabolisme osseux(Mm,xnun, P!RAUI,T
etMO UKH TA R , 19 65),
mais
interviendrait
auniveau
de la pompe à calcium de la cellule. Il estpossible
que les transfertscalciques
à travers leplacenta
soient ralentis de cettefaçon.
Il ne
faut cependant
pas exclure lapossibilité
que les veaux de ces vaches atteintesd’hypocalcémie
vitulaire aient reçu moins de colostrum que lestémoins,
soit par suite d’une baisse deproduction
de lamère,
soit par suite de difficultés à la tétée chez une vachegardant
difficilement uneposition
normale. Dans ce cas lalégère hypocalcémie
du veau résulterait dujeûne (HE RD , I g66).
Chez la Vache et la
Chèvre,
où l’on observe unehypocalcémie
à laparturition,
celle-ci est associée à une
hyperglycémie.
Cettehyperglycémie
ne se manifeste pas chez laBrebis,
chezlaquelle
iln’y
a pas nonplus d’hypocalcémie. L’hyperglycémie
associée à la
parturition
ou ausyndrome
vitulaire ne résulte pas d’unehypergluca- gonémie (BARI,!T, I g 7 o).
Il estpossible qu’elle
soit due à unehypoinsulinémie
liéeà
l’hypocalcémie (LITTLEDIKE,
WiTZ!r, etW HI P P , I g68).
Chez aucune de ces 3
espèces utilisées,
nous n’avons pu mettre en évidence unecorrélation entre
la glycémie
de la mère et du nouveau-né. Laglycémie
du nouveau-né humainparaît cependant réglée
par celle de la mère(CoI,TART et al., 19 6 9 )
et, chezla
Brebis,
il existe une corrélationpositive
entre laglycémie
maternelle et foetale du58 e
auI3 8 e jour
degestation (S HELL EY, 19 6 0 ).
Il estpossible
que l’anoxie transi- toire survenant à la naissanceperturbe
considérablement laglycémie
du nouveau-né(MANN, Ig&dquo;f 0 ),
A la
naissance,
laglycémie
du Veau estsignificativement
inférieure à celle obser- vée 24 hplus
tard : il a été montré que, chez leRat,
àpartir
dequelques
heures avantla
naissance,
le foetus estcapable
de mobiliser unepartie
duglycogène hépatique,
mobilisation
qui
sepoursuit
d’ailleursaprès
la naissance(D AWKINS , ig6 3 ).
Unphéno-
mène
analogue pourrait
seproduire pendant
lespremières
heures de la vie duVeau ; l’Agneau
semble d’ailleurs utiliser ses réserveshépatiques
englycogène
trèsrapi-
dement à la naissance
(S HELLEY , 19 6 0 ).
Chez 2
chèvres, produisant quotidiennement plus
de 4,5 1 delait,
nous avonsobservé, respectivement
4 et 33jours après
la misebas,
unsyndrome cliniquement
et
biochimiquement analogue
ausyndrome
vitulaire de la vache. Ceciindique
que, chez laChèvre, peuvent
survenir des troubles du métabolismephosphocalcique
pro- bablement liés à unehypersécrétion
decalcitonine, puisque
caractérisés par unehypo-
calcémie et une
hypophosphatémie.
CONCLUSION
La Vache et la
Chèvre,
dont laparturition
est associée à unehypocalcémie
et àune
hypophosphatémie significatives
secomportent
d’unefaçon
différente de la Brebis chezlaquelle,
à ce stadephysiologique,
nous n’avons pu mettre en évidence nihypocalcémie
nihypophosphatémie. 1 / hypersécrétion
de calcitoninequi
accom-pagne le
vêlage
chez la Vache ne semble pas due à uneaugmentation
du taux decalcium ultrafiltrable. Le
Veau,
le Chevreau etl’Agneau
ont une calcémie et unephosphatémie qui
dès lanaissance,
sontsupérieures
à celles de leurs mères etqui
restent stables
pendant
lapremière
semaine de leur vie. Les veaux nés de vachesprésentant
lesyndrome
vitulaire ont, pour une causeinconnue,
une calcémie et unephosphatémie significativement
inférieures à celles des veaux issus de vaches nor-males.
Reçu pour publication en mars 1971.
REMERCIEMENTS
Nous remercions M. JouxrrEx (Station de Recherches sur
l’Élevage)
et M. CHAMPREDON(Station d’Étude des Métabolismes) qui nous ont fourni la plupart des Bovins et Caprins utilisés
pour ce travail. M. le docteur ROCHE (64 - Lembeye) a aimablement
accepté
de recueillir le sang des vaches présentant le syndrome vitulaire et de leurs veaux.SUMMARY
BLOOD CALCIUM, PHOSPHORUS, MAGNESIUM AND SUGAR IN MOTHERS AND THEIR NEWBORN IN DOMESTIC RUMINANTS
(COW,
GOAT ANDEWE)
There are significant reductions in blood calcium and phosphorus at parturition in cows
and goats. In those species these falls may be great and may give rise to clinical signs of the parturient paresis syndrome. In ewes we have been unable to demonstrate a fall in either calcium
or phosphorus in blood at lambing. In cows there is no significant variation in the content of
ultrafiltrable calcium in the hours before or after calving. This excludes the
possibility
of stimu-lation of secretion of calcitonin by an increase in ultrafiltrable calcium in cows at this physiological stage. Blood calcium and phosphorus in calves, kids and lambs are higher from birth than values
in their dams and are remarkably stable for the first week of life. Calves from cows which develop clinically low blood calcium at calving have less blood calcium and phosphorus than calves from healthy cows. The cause of this small reduction in blood calcium and phosphorus could be
either an effect of calcitonin on transfer of calcium across the placenta or deficient feeding of the animals during the first 24hours of life.
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
B
ACH S. J., MESSERVY A., 1969. Observations on the diffusible calcium fraction in the serum of cows
during oestrus and during parturition. Vet. Record, 84, 210-213. B
ARLET J.-P., I968. Effets de la thyrocalcitonine sur la calcémie et la phosphatémie du veau. C. R.
Acad. Se., D, 266, 395-398.
B
ARLET J.-P., 1969a. Mise en évidence d’un facteur hypocalcémiant et hypophosphatémiant dans le plasma des vaches laitières ; variations du taux de ce facteur au moment du vêlage et dans les cas de syndrome vitulaire. C. R. Acad. Sc., D, 210, 1864-1867.
B
ARLET J.-P., 1969b. Variations de la calcémie et de la phosphatémie chez la vache laitière au moment du vêlage : rôle probable de la calcitonine dans l’étiologie du syndrome vitulaire. Rech. Vitir., 2, 93-100. B
ARLET J.-P., I97o. Effet du glucagon ou de l’arginine sur la calcémie et la phosphatémie de la vache laitière. C. R. Acad. Sc., D, 210, II61-II64.
B
AWDEN J. W., WoLxoFF A. S., FLOwERS C. E., I956. Maternal fetal blood calcium relationships
in sheep. Obstet. Gynec., 25, 548-55z.
B
LATT W. F., HUDSON B. G., ROBINSON S. M., ZIPILIVAN E. M., I967. Fractionation of protein solutions by membrane partition chromatography. Nature, 216, 511-513.
C ARE
A. D., WEBSTER D., DUNCAN T., 1966. Species variation to thyrocalcitomn. Excerpta Medica
International Congress Series, 120, 13. C
ARE A. D., BATES R. F. L., PHILLIPPO M., LEQUIN R. M., HACKENG W. H. L., BARLET J.-P.,
L
ARVOR P., 1970. Stimulation of calcitonin release from bovine thyroid by calcium and glucagon.
J. Endocr., 48, 667-668.
C
OLTART T. M., BEARD R. W., TURNER R. C., OAKLEY N. W., 1969. Blood glucose and insulin relationships in the human mother and foetus before onset of labour. British Med. J., 4, I7-I9·
C
OMAR C.L.,1956. Radiocalcium studies in pregnancy. Ann. N. Y. Acad. Sci., 64, 281-298.
D
AWKINS M. J. R., 1963. Glycogen synthesis and breakdown in fetal and newborn rat liver. Ann.
N. Y. Acad. Sci., 31, zo3-zII. D ELIVORIA -P
APADOPOULOS M., BATTAGLIA C. F., BRUNS P. D., MESCHIA G., 1967. Total, protein-
bound and ultrafiltrable calcium in maternal and fetal plasmas. Amer. J. Physiol., 215, 363-366.
G
AREL J.-M., MILHAUD G., JosT A., 1968. Action hypocalcémiante et hypophosphatémiante de la thyrocalcitonine chez le foetus de rat. C. R. Acad. Sc., D, 267, 344-347.
G
AREL J.-M., MILHAUD G., SIZONENKO P., 1969. Thyrocalcitonine et barrière placentaire chez le
rat. C. R. Acad. Sc., D, 269, 1785-1787.
H
ERD R. J. P., I966. Fasting in relation to hypocalcaemia and hypomagnesaemia in lactating cows and
ewes. Australian Vet. J., 42, 269-272. Jos
T A., PIC P., MANIEY J., LEGRAND C., 1963. Action du propyl-thiouracile donné à la ratte gestante sur les parathyroïdes et sur la calcémie des foetus. Remarques sur la physiologie des parathy- rc!ides. Acta Endocri11Ol., 43, 618-624.
K
ALCKAR H. M., I947. The enzymatic synthesis of purine ribosides. J. Biol. Chem., 167, 477-486.
L
ITTLEDIKE E. T., WITZEL D. A., WHIPP S. C., Ig68. Insulin : evidence for inhibition of release in spontaneous hypocalcemia. Proc. Soc. Exp. Biol. Med., 129, I35-I39!
M AC
INTYRE L, 1969. In Calcitonin 1969. Proceedings of the second international Symposium, 1-13, W. Heinemann, Londres.
M
AC INTYRE I., Boss S., TROUGHTON V. A., 1963. Parathyroid hormone and magnesium homeo- stasis. Nature, 108, 1058-1060.
M
ANN L. L, 1970. Effects in sheep of hypoxia on levels of lactate, pyruvate, and glucose in blood of mothers and fetus. Pediat. Res., 4, 46-54.
M AYE
R G. P., RAMBERG C. F., KRONFELD D. S., BUCKLE R. M., SHERWOOD L. M., AURBACH G. D., P
OTTS J. T., 1969. Plasma parathyroid hormone concentration in hypocalcemic parturient cows. Amer.
J. Vet. Res., 30, 1587-1597.
M
ICHEL M. C., 1971. Dosage du glucose et du phosphore minéral dans le sang à l’autoanalyseur Tech-
nicon. Ann. Biol. Anim. Bioch. Biophys. (sous presse).
M
ILHAUD G., PÉRAULT A. M., MouxxTwx M. S., 1965. Étude du mécanisme de l’action hypocalcé-
miante de la thyrocalcitonine. C. R. Acad. Sc., D, 361, 813-816.
PAUPB J., CoLxN J., PoLiTis E., LELONG M., 1961. Variations physiologiques de la calcémie chez la mère au moment de l’accouchement, dans le cordon, et chez le nouveau-né. Biol. Néonat., S, 357-378.
RicE B. F., ScxxEmEx G., WEED J., 1969. Serum calcium and magnesium concentration during early labor and the post partum period. Am. J. Obst. Gynec., 104, n59-n62.
S
ATO Y., 1933. Studies on the metabolism of calcium in the foetus. Trans. Soc. Pathol. Japan., 23, 25^/-26
2 . S
COTHORNE R. J., 1964. Functional capacity of fetal parathyroid glands with reference to their clinical
uses as homografts. Ann. N. Y. Acad. Sci., 120, 669-672. S
HELLEY H. J., 1960. Blood sugars and tissue carbohydrate in foetal and infant lambs and rhesus monkeys. J. PhySiOl., 153, 527-552.
S YMOND
s H. W., MANSTON R., PAYNE J.-M., SAMSON B. F., 1966. Changes in the calcium and phos- phorus requirements of the dairy cow at parturition with particular reference to the amounts supplied
to the fœtus in utero. Br. Vet. J., 188,196-200.
W
EST T. E. T., O’RIORDAN J. L. H., CARE A. D., 1969. The clearance of homologous calcitonin. J.
Endocr., 45, 495-504.
W
EZEMAN F. H., 1969. Effect of maternally administered thyrocalcitonin on fetal calcium levels. Fed.
Proc., 28, 384.