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Résonance nucléaire dans les alliages Y-Ce ; interprétation

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Résonance nucléaire dans les alliages Y-Ce ; interprétation

D. Silhouette

To cite this version:

D. Silhouette. Résonance nucléaire dans les alliages Y-Ce ; interprétation. Journal de Physique, 1972, 33 (4), pp.435-441. �10.1051/jphys:01972003304043500�. �jpa-00207268�

(2)

RÉSONANCE NUCLÉAIRE

DANS LES ALLIAGES

Y-Ce ; INTERPRÉTATION (*)

D. SILHOUETTE

Institut d’Electronique Fondamentale (**), Université de Paris-Sud, 91, Orsay (Reçu le 4 octobre 1971, révisé le 8 novembre 1971)

Résumé. 2014 On complète ici les résultats expérimentaux obtenus par RMN de l’yttrium dans les alliages Y-Ce. Puis le couplage cérium-noyau est obtenu en tenant compte des effets de niveau lié virtuel du cérium et de champ cristallin. La largeur de raie, les positions des satellites, sont calculées

en présence d’effet Kondo, en utilisant les résultats des mesures de susceptibilité. La comparaison

avec les résultats expérimentaux met en évidence les conséquences de celui-ci en particulier, l’in-

fluence de la relaxation électronique pour T ~ TK.

Abstract. 2014 The experimental results obtained by NMR of yttrium in Y-Ce alloys are first

summed up. Then the coupling cerium-nucleus is derived by taking into account the effects of cerium virtual bound state and of crystalline field. The line-width and the positions of satellites are

calculated with Kondo effect, by using the results of susceptibility measurements. The comparison

with experimental results puts forward its consequences, in particular, the influence of the elec- tronic relaxation for T ~ TK.

Classification : Physics Abstracts

18.54

Introduction. - La structure de la polarisation électronique autour d’une impureté dans les alliages

dilués a été étudiée depuis de nombreuses années.

Les modèles théoriques de Friedel [1] et Anderson [2],

ont permis d’interpréter un grand nombre de résultats

expérimentaux. Ce domaine a connu un regain d’in-

térêt important grâce à l’effet Kondo [3] : dans cer-

tains alliages, tels que Cu-Fe, l’impureté magnétique

à haute température, voit son magnétisme s’annuler

à basse température, par couplage avec les électrons de conduction ; parmi les questions que pose l’effet

Kondo, la portée et la forme de la polarisation élec- tronique sont encore mal connues, théoriquement

et expérimentalement. Par l’analyse locale qu’elle permet, la résonance nucléaire semble un moyen d’étude très bien approprié ; plusieurs systèmes

« Kondo » ont été ainsi étudiés, on peut citer entre

autres : Cu-Fe et Cu-Cr [4], Au-V [5], Mo-Co et

W-Co [6], Ag-Mn [7].

Dans tous ces alliages, l’impureté fait partie de la première série de transition (3 d), le moment orbital

est nul et le magnétisme est uniquement au spin.

La situation est évidemment différente pour une

impureté de terre rare, le moment orbital n’étant plus

nul. Parmi toutes les terres rares, seuls le cérium (4 f1)

dilué dans l’yttrium ou le lanthane [8], et l’ytterbium

dans certaines matrices mixtes Au-Ag [9] présentent

de l’effet Kondo. Le système Y-Ce a été choisi pour deux raisons : l’effet Kondo y est très net et la tem-

pérature de Kondo est élevée (30 OK) ; le noyau de

lanthane a un fort moment quadrupolaire et, dans le

lanthane hexagonal, il y a deux sites non équivalents :

les spectres de RMN en sont élargis ; pour l’yttrium

au contraire, le spin nucléaire est 1/2 (pas d’effet qua-

drupolaire) et tous les sites sont équivalents.

Je rappelle d’abord les résultats expérimentaux obtenus, puis je donne un modèle théorique de l’in-

teraction cérium-noyau d’yttrium ; la confrontation de ce modèle avec les résultats expérimentaux met en

valeur les

principaux

aspects de l’effet Kondo dans

ce système ; enfin, j’essaie de dégager les points qui

restent encore mal expliqués.

2. Résultats expérimentaux. - Une grande partie

en a déjà été publiée ailleurs [10] ; je n’indiquerai donc

ici que l’essentiel ou les résultats nouveaux obtenus

depuis la publication précédente.

2. 1 DÉTAILS TECHNIQUES. - Les concentrations vont de 0,1 à 1,5 % atom. (0,1-0,3-0,5-1-1,5 %).

La résonance nucléaire a été observée à 12 kG et entre 1,8 et 77 OK par la méthode de W. G. Clark [11] ;

la forme de raie est obtenue par transformation de

Fourier, réalisée avec un boxcar intégrateur. Les précautions prises pour éviter toute déformation de la raie ainsi que la comparaison des sensibilités de

ce procédé et de la résonance continue, seront publiées

par ailleurs [12].

Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphys:01972003304043500

(3)

436

2.2 LARGEUR ET FORME DE RAIE. - La figure 1

donne un exemple de signal obtenu à 4,2 OK : on obtient par la méthode indiquée la raie d’absorption,

et non sa dérivée, comme en résonance continue.

La largeur de raie, AH, est définie comme la largeur

à mi-hauteur. AH a été mesurée entre 1,8 et 20 IDK

pour les différentes concentrations [10]. Il y a trois contributions à AH : a) l’yttrium est hexagonal et le déplacement de Knight anisotrope (Kax, le dépla-

cement de Knight anisotrope, est égal à - 0,026 %) ;

cet effet conduit à une raie dissymétrique et de « lar-

geur » égale à 9 G ; b) les impuretés magnétiques (Gd, Tb, ...) présentes dans la matrice, provoquent

un élargissement nettement supérieur (AH - 17G),

ce qui rend la raie sensiblement symétrique ; c) enfin,

pour une concentration supérieure à 0,5 %, l’élargis-

sement au cérium devient prédominant ; à 4,2 OK, il est de l’ordre de 10 G/% atomique.

FIG. 1. - Exemple de signal obtenu à 4,2 OK (c = 0,5 %) (Les raies de deuton, visibles en bas de l’enregistrement, servent à

l’étalonnage du champ magnétique.)

2.3 SATELLITES. - Sur la figure 1, on peut voir deux satellites, un à gauche de la raie principale, S 1,

de déplacement de Knight égal à 0,07 %, l’autre dans l’aile droite de la raie principale, S2 . S 1, nettement détaché, a été systématiquement étudié :

a) sa position ne dépend pas de la température jusqu’à 77 OK ;

b) à 20 OK, son intensité intégrée relative à l’in- tensité de la raie principale, p, est proportionnelle à c

pour c 0,5 % puis décroît lentement pour c > 0,5 %;

c) p augmente avec T jusque vers 40 OK, puis

décroît à température supérieure ; pour l’alliage à

1 %, la valeur maximum de p est 12 % environ ;

d) à 20 OK, le temps de relaxation spin-réseau Tl

du satellite est égal au temps de relaxation de la raie

principale ; par contre, le temps de relaxation spin- spin T2 du satellite est de 2 à 3 fois plus court que celui de la raie principale.

Enfin un troisième satellite, S3, non visible sur la figure 1, a été observé (voir § 4.2).

2.4 DÉPLACEMENT DE KNIGHT DE LA RAIE PRINCI- PALE. - Il est le même (0,35 %) pour tous les échan- tillons étudiés et dans toute la zone de température explorée (2 à 77 OK).

3. Théorie. - Les impuretés agissent sur les noyaux

de la matrice par l’intermédiaire du gaz d’électrons.

Il faut donc tenir compte de l’état de l’impureté et du couplage impureté-électron de conduction.

3.1 ÉTAT DU CÉRIUM. COUPLAGE CÉRIUM-ÉLECTRON.

- Deux hypothèses, amplement confirmées par leur accord avec l’expérience, servent de guide : a) dilué

dans l’yttrium ou le lanthane, le cérium se trouve dans un niveau lié virtuel étroit (4 f) ; b) le champ

cristallin lève partiellement la dégénérescence du

niveau fondamental (J = 5/2) du cérium.

La première permet d’expliquer l’effet Kondo des

alliages Y-Ce, La-Ce, l’influence anormale du cérium

sur la température de supraconductivité du lanthane,

et la variation rapide de ces effets avec la pression (voir la réf. [13] par exemple).

Exploitant cette hypothèse, et le fait que le cérium est dans l’état (L = 3, S = 1/2, J = 5/2) à cause du fort couplage spin-orbite, B. Coqblin et J. R. Schrieffer [14]

ont déduit de l’hamiltonien d’Anderson [2] appliqué

à ce cas la forme du couplage impureté-électron de

conduction Jeie :

dans cette expression,

ck

et ck sont les opérateurs de

création et d’annihilation d’un électron de conduction de vecteur d’onde k, de projection de spin 6 (Q = ± 1/2) ;

C;M,

ckM, les mêmes opérateurs pour un électron localisé sur l’impureté avec J = 5/2 et Jz = M ; les expressions de

rkk3,,

et de Fmm,, sont données

en appendice.

L’effet du champ cristallin est mis en évidence par les mesures de susceptibilité sur des monocristaux de ces alliages [15] : bien qu’il y ait coexistence d’effet Kondo et de champ cristallin, ces mesures montrent que la dégénérescence de l’état J = 5/2 du cérium est

levée et que le doublet Jz = ± 1/2 est le plus bas en énergie, le doublet supérieur en étant séparé de Ai (90 à 100,DK). Il faut ajouter que le doublet ± 1/2

(4)

est anisotrope : gll = 6/7, gl = 18/7 ; pour les dou- blets supérieurs : gll = 18/7 (Jz =:t 3/2), gn = 30/7 (J, = ± 5/2) et gl = 0 (J, = ± 3/2 et

± 5/2).

3.2 COUPLAGE CÉRIUM-NOYAU. - Si on connaît la forme du couplage électron-noyau, on peut en déduire le couplage cérium-noyau. Bien que les métaux de la série 3 B (Sc, Y, La) présentent certaines propriétés qui les rapprochent des métaux de transi- tion (chaleur spécifique électronique, susceptibilité)

le mélange des bandes s et d est fort ; pour la résonance

nucléaire, les propriétés (déplacement de Knight, temps de relaxation) qu’on peut déduire d’un modèle très simplifié de bande « s » unique sont en accord

raisonnable avec les résultats expérimentaux. Nous adoptons ce modèle ici et nous supposons donc que les électrons de conduction sont couplés aux noyaux par interaction de contact, de la forme Isc5(re), 1 désignant le spin nucléaire, s celui de l’électron de

conduction, re le vecteur noyau-électron. Pour la partie diagonale le couplage cérium-noyau qui en

résulte est de la forme :

La démonstration est donnée en appendice, ainsi

que les expressions de a, l’MM, BM. a est un facteur

sans dimension ; le second terme décrit la dépendance

de Je;n avec r, distance du cérium au noyau (kF est

le vecteur d’onde électronique au niveau de Fermi) ; les BM(M = 1/2, 3/2, 5/2) sont des fonctions de 0r, angle

de la direction cérium-noyau avec le champ magné- tique directeur Ho ; enfin nM est l’opérateur nombre d’occupation du niveau J, = M de l’impureté.

Si on suppose que le cérium relaxe rapidement,

le noyau n’est sensible qu’à sa polarisation moyenne ;

FIG. 2. - Notations utilisées (Ho = champ magnétique direc- teur).

il est donc soumis à un champ magnétique statique supplémentaire, qui a pour, expression :

D a la dimension d’un champ magnétique (v.

appendice) ; on a posé nM - nM - n-M >T,

nM >T désignant la population du niveau Jz = M

du cérium à la température T ; évidemment. nM dépend de 0c? angle de l’axe du cristal (hexagonal)

avec Ho. La figure 2 résume les notations utilisées.

A basse température (T « 90 OK), seul le doublet Jz = ± 1/2 du cérium est peuplé ; l’expression de H(r) peut être simplifiée :

3.3 APPLICATION A LA RMN. COMPARAISON AVEC

L’EXPÉRIENCE. - De l’expression de H(r), je déduis

dans ce paragraphe la largeur de raie, la distance et

les positions des satellites ; le calcul de ces quantités

suppose la connaissance de n1/2 (Bc = n/2) qui inter-

vient plusieurs fois dans les calculs. Pour tenir compte de l’effet Kondo, j’utiliserai les résultats de la réfé-

rence [15] : celles-ci ont montré que X, varie comme

(T + 30)-1, au lieu de T-1 dans le cas d’une impureté normale ; j’appliquerai donc le même facteur correc-

tif à

n1/2(n/2).

3.3.1 Largeur et forme de raie. - Pour cette discussion, je dois préciser les différents mécanismes

d’élargissement. L’échantillon est sous forme de

poudre et toutes les valeurs de Bc sont également probables ; la contribution des cristallites de 0,

donné est proportionnelle à sin 9c’ Si l’anisotropie

du déplacement de Knight est la seule cause d’élar- gissement, la raie observée a la forme de g(cv), repré-

sentée figure 3 ; cette figure rappelle les notations classiques ; on a : coax = - yKax Ho, y est le rapport gyromagnétique nucléaire, Kax le déplace-

ment de Knight anisotrope, Ho le champ magnétique directeur ; ici 3 CÙaxIy ~ N 9,3 G. Le centre de gra- vité de g(co) est à co = 0. Mais la raie de chaque cris-

tallite est élargie par les impuretés (Gd, par exemple) ;

la forme de raie pour un cristallite a la forme d’une lorentzienne de largeur 2

£5(h(w)

sur la figure

3).

Si

2 ô est indépendant de 8c et supérieur à 3 Wax 1,

le centre de gravité de la raie observée n’est pas dépla-

cée et la raie est alors sensiblement symétrique. Dans

le cas du cérium, la largeur 2 b est proportionnelle à

nl/2(Bc),

qui dépend fortement de Bc.

Si le cérium était une impureté normale, on aurait

ainsi (2 £5)Oc=1l/2 = 3. (2 £5)oc=o puisque gl. = 3 gl,

pour le doublet J = ± 1/2, la raie deviendrait alors

dissymétrique et son centre de gravité serait déplacé

à co = - Wax. A 12 kG, ceci correspondrait à un déplacement de 3,1 G vers les champs faibles, certai-

nement mesurable.

(5)

438

FIG. 3. - Formes de raies en présence de déplacement de Knight anisotrope, g(w), et d’élargissement inhomogène, h(w).

Les mesures de susceptibilités conduisent presque

aux mêmes prévisions ; en effet, à basse température (T 20 OK), xi varie comme (T + 30)-1 et XII comme

[7,3(T

+

G)]-1,

d’où

xi/xjj -

2 à 4,2 °K et 3,6 à

20 OK. Or, la raie observée est symétrique et sa posi-

tion invariable avec la concentration et la tempéra-

ture. D’autre part, la largeur totale AH devrait être

un peu supérieure à (2 b)Oc=1t/2 ; cette grandeur a été

évaluée en faisant une approximation expliquée en appendice et en tenant compte de la correction indi-

quée ci-dessus ; ce calcul conduit à un élargissement

de 20 G/% de Ce.

Enfin, contrairement aux prévisions de ce modèle, la variation observée de AH avec la température ne peut visiblement pas être représentée par une loi en

(T + 30)-’, comme xl ; dans la gamme de tempéra-

ture explorée (1,8 à 20 OK), AH décroît d’abord très

lentement au-dessous de 10 OK, nettement plus vite

au-dessus [10]. Je reviendrai sur ce point dans le paragraphe 4.

3.3.2 Satellites. - La proportionnalité de p, intensité relative du satellite Si, à la concentration, suggère que ce satellite est dû à des noyaux voisins d’une impureté. De plus, dans le réseau hexagonal de l’yttrium, les 2 premières couches d’atomes voisins (6 + 6) sont nettement isolées des voisins suivants ; donc leur spectre est détaché de la raie principale ;

ce spectre est étalé à cause de la distribution de 0,

et 0 c’ mais il présente des pics d’intensité pour les valeurs suivantes : 0 ~ n/2 ; BM(Omr) est un extremum

et em doit être compris entre (n/2) - Oi et (n/2) + Oi, Oi désignant l’angle entre l’axe du cristal et la direction cérium-noyau voisin (ceci est démontré en appendice).

Pour les couches successives de voisins, les valeurs de

Oi et

f (=

cos (2 kF r)/(2 kF

r)3)

sont les suivantes :

01 = 0,62 (35°) et f i == - 1,1 X

10-3, O2 =

z/2 et f2 = - 0,66 x 10-3 (f3 = - 3 x 10-5 ; 04 = 0 et f4 = - 0,23 x 10-3). On en déduit facilement les

positions relatives des raies dues à ces voisins

basse température, c’est-à-dire pour M = 1/2) :

1 er voisins (6) : + 1,1 - 0,88

2e - (6) : + 1,14 +0,66 -0,59 -2,64

4e - (2) : +0,23

Le signe + correspond à un champ positif par rapport aux noyaux éloignés échappant à l’influence du cérium ; le déplacement de Knight croit donc de

gauche à droite dans le tableau ci-dessus.

La coïncidence des valeurs 1,1 et 1,14 permet de

prévoir un satellite de forte intensité à un champ supérieur à la raie principale. Nous avons fait l’hy- pothèse que le satellite S 1, observé expérimentalement

à gauche de la raie principale (Fig. 1), correspond

à ces valeurs. Dans cette hypothèse, les satellites

aux positions 0,66, 0,23 et - 0,59 sont absorbés par la raie principale ; par contre, le satellite S2 à - 0,88

est nettement visible sur la figure 1, à la bonne posi-

tion relative ; le dernier, attendu à - 2,64, a été

observé à - 2,08.

La distance calculée du satellite Si à la raie princi- pale est égale, en Gauss, à 4 100 (T + 30)-1, soit

120 G à 4,2 oK, 82 G à 20 oK, 38 G à 77 oK. Or, la distance observée est égale à 35 G et elle ne dépend

pas de la température.

FIG. 4. - Variations avec la température de l’intensité relative du satellite, p, et de sa distance à la raie principale ; en traits pleins, prévision théorique ; en pointillés, les résultats expéri-

mentaux. On a représenté p/12 c (p et c en %) ; la distance est

exprimée en gauss.

(6)

Enfin, l’intensité relative théorique du satellite S,

est de l’ordre de 12 CP1/2, pl/2 étant la probabilité

pour que l’impureté soit dans l’état ± 1 ; or p1/2 = (1 + exp - Al/kT)-l; l’intensité relative p devrait donc décroître de manière monotone à partir

de F = 0.

La figure 4 résume cette discussion.

4. Discussion. - Pour les calculs du paragraphe précédent, j’ai fait les deux hypothèses suivantes :

a) la relaxation électronique est si rapide que les

noyaux ne sont sensibles qu’à la polarisation de spin

moyenne du gaz électronique uz(r) > ;

b) en présence d’effet Kondo, la polarisation u z(r) > est réduite, en chaque point, dans la

même proportion que la susceptibilité, qui mesure JZ > +

f

O"z(r) > d3r. La comparaison des

résultats théoriques et expérimentaux amène à dis- cuter la validité de ces hypothèses ; pour cela, j’exa-

minerai d’abord les propriétés statiques, telles qu’elles

résultent de la seconde hypothèse ; puis, j’essaierai

de montrer que l’abandon de la première, pour T TK, permet d’expliquer qualitativement certains

résultats.

5.1 PROPRIÉTÉS STATIQUES. - Pour la raie princi- pale, on prévoit un déplacement et une dissymétrie

de la raie, qui ne sont pas observés. Le modèle pro-

posé, semble donc en défaut ; pour rétablir l’accord

avec l’expérience, il faut admettre que la largeur de

raie (2 ô),,. est réduite d’un facteur à peu près indé- pendant de 0c? c’est-à-dire que uz(r, et’ 0,,) >

dépend peu de Oe ; ce résultat est difficile à accepter, puisque x en dépend fortement, même à 4,2 OK.

La largeur calculée, 20 G/ % de cérium à 4,2 OK,

est supérieure à la largeur expérimentale, 10 G/%;

le désaccord est surprenant car la largeur calculée a

été minimisée ; en particulier la valeur choisie pour

1 T 1, 0,2 eV, est faible par rapport aux valeurs citées habituellement, 0,4 à 0,5 eV. L’expérience démontre

donc que la polarisation électronique est plus réduite

que la susceptibilité, au-delà des premiers voisins.

Dans le calcul des positions relatives des satellites,

seule intervient la dépendance spatiale de u z(r) > ;

or l’accord avec l’expérience est bon : cela signifie

que la dépendance spatiale de la polarisation élec- tronique n’est pas affectée par l’effet Kondo (au

moins pour 0, = n/2).

Par contre, il y a désaccord pour la distance raie

principale-satellite : alors que X, varie comme

(T + 30)-1, le champ sur les noyaux premiers voi-

sins (i), ou encore u.,(ri, Oi, Oe = n/2) > est indé-

pendant de la température.

5.2 PROPRIÉTÉS DYNAMIQUES. - Dans l’hypothèse

habituelle de la relaxation électronique rapide (COn’r,- «* 1, wn, pulsation de résonance nucléaire, ze, temps de relaxation électronique), la largeur de raie

LE JOURNAL DE PHYSIQUE. - T. 33, 4, AVRIL 1972

nucléaire AH ne dépend que de Qz(r) >, propor- tionnelle à Jz >, donc à x ; AH et x ont alors la même dépendance en température. Si cette hypothèse

n’est plus vérifiée, la relaxation intervient dans le calcul de AH ; il n’y a plus alors de raison a priori

pour que AH et x aient des lois de variation avec la

température identiques. Or, dans ce système, AH ne

suit pas une loi en (T + 30)-1 ; la relaxation est une

des hypothèses qui peuvent être invoquées pour

expliquer cette différence entre AH et 1.1’ Deux résultats expérimentaux en renforcent la vraisem- blance : a) à 20 OK, le temps de relaxation T2 du

satellite Si 1 est 2 à 3 fois plus court que le T2 de la

raie principale ; si la relaxation est efficace pour les noyaux proches de l’impureté, elle intervient aussi pour les noyaux plus lointains ; b) quand T diminue

de 20 à 10 °K ; l’intensité du satellite S 1 décroît rapidement tandis que AH augmente ; cette consta- tation peut être interprétée de la manière suivante : si Si est élargi par relaxation, son intensité est appa- remment diminuée (le rapport signal/bruit du satellite est faible) ; c’est le même mécanisme qui provoque

l’élargissement du satellite et de la raie principale.

Ainsi la relaxation « explique » à la fois la diffé-

rence entre les lois de variation de AH et xl, et la décroissance de p, intensité du satellite, au-dessous

de TK - 30 OK. Une étude plus quantitative de la

relaxation permettrait d’éprouver la valeur de cette

hypothèse ; pour cela, il faudrait disposer d’un système

de référence, de structure comparable, mais sans

effet Kondo, tel que Mg-Ce [16].

Enfin, je rappelle deux résultats expérimentaux qui n’ont pas été examinés dans cette discussion : p, intensité relative du satellite Si, passe par un maximum pour une concentration voisine de 1 % ;

les variations de AH avec T sont différentes pour les

alliages à 1 % et à 1,5 % ; par contre, la susceptibi-

lité [15], [17] et la résistivité [8], [18] ne présentent

aucun changemént notable dans la même zone de concentration.

6. Conclusion. - Par un modèle théorique simple, j’ai pu expliquer qualitativement une grande partie

des résultats expérimentaux, moyennant l’hypothèse

que la relaxation électronique intervient pour T TK.

L’étude de la relaxation, par RMN et RPE, consti-

tuerait évidemment un prolongement fort utile de ce

travail ; mais de ce point de vue, j’ai déjà montré que

ce système offre l’avantage très appréciable de mettre

en valeur le rôle des noyaux premiers voisins d’une

impureté ; le cérium présente un autre avantage par

rapport aux impuretés de la série 3 d : l’effet Kondo n’est pas affecté par des concentrations « impor-

tantes » (1 % au lieu de 1 %0 environ). Il y a donc aussi deux conditions préalables au succès d’une

étude plus approfondie : - une amélioration sensible du rapport signal/bruit, rendant facile l’observation des satellites (en RMN) ; - la suppression des

causes d’élargissement, impuretés, déplacement de

29

(7)

440

Knight ou g anisotropes, qui ont considérablement

gêné ce travail et son interprétation ; ceci peut être obtenu par la fabrication de monocristaux très purs.

Enfin, je rappellerai que, dans ce système, on pourrait considérer utilement un troisième paramètre important, la pression, qui modifie la distance du

niveau de Fermi au niveau lié virtuel du cérium,

donc le couplage de celui-ci avec les électrons de conduction [13].

Appendice. Hamiltonien de B. Coqblin et J. R. Schrief-

fer [14]. - En suivant les notations de ces auteurs,

on a :

où :

Vkf est le terme de mélange k - f de l’hamiltonien

d’Anderson, EM est l’énergie de l’état Jz = M par rapport au niveau de Fermi ;

yf:t 1/2

sont des harmo-

niques sphériques classiques ; ocm et Pm sont des coeffi-

cients de Clebsch-Gordan :

(Ici EM est négatif et faible, TMM, est négatif).

Couplage cérium-noyau. - On a

la sommation s’étend aux états kQ occupés, k’ Q’

vides ; les différents Je représentent les couplages

entre impureté (i), électron de conduction (e), et

noyau (n) ; 8ker est l’énergie de l’électron de conduction de vecteur d’onde k et de projection de spin Q.

L’expression de Hie est donnée dans l’article ; celle de Hen est classique :

On a donc :

avec

et de même :

Les facteurs angulaires dans

l7ià,

sont de la forme

YM±1/2 ,qk1 YM’±1/2

(2k’) tandis que le développe-

ment de eOk-k,)r contient des produits

Dans le modèle adopté, 6, ne dépend que de k 1.

L’intégration angulaire est alors immédiate et la

sommation sur k est remplacée par une intégration ;

il vient ainsi, pour la partie diagonale :

Sl est le volume atomique, m * la masse effective électronique. On a :

j3 désignant la fonction de Bessel sphérique d’ordre 3 ; f(r) peut être calculé en utilisant la forme asympto-

tique de j3 ; on trouve ainsi [13] :

(On

retrouve donc la partie diagonale R(n donnée

dans l’article avec a =

(Qk;) 2 /2 1[2 . A/EF).

L’intégration angulaire conduit à’:

La dépendance angulaire de PM est très anisotrope.

Champ statique au cérium. - Le couplage H’in

est équivalent pour le noyau à un champ supplémen-

taire égal à :

y désignant le rapport gyromagnétique de l’yttrium.

On en déduit l’expression de D :

en prenant pour rmm une valeur moyenne T. On remarquera que l’ et y sont négatifs ; D est donc

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