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Les riz en Guinée : des interventions sur les marchés, sur la recherche et sur la diffusion d'innovations

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Academic year: 2021

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Texte intégral

(1)

Introduction

A . Leplaideur

Les enjeux de la politique

rizicole en Guinée

B. Roux

A ppui de la coopération

française à la filière riz

en Guinée

P. Ré m y

□ Les circuits marchands

des riz en G uinée :

les évolutions de 1 9 8 9

à 1 9 9 7

A . Leplaideur, H . Be n z, L. Pu j o, O . To u n k a r a, T. Dia llo

Les aménagements

de bas-fonds en Guinée

forestière : l'expérience

de l'Afvp dans le cadre

du projet riz

A.

Neville,

G.

Fo n t a in e, E. Ma r n a t, S. Petitprez

Systèmes agraires

et dynamiques paysannes

de la riziculture en Guinée

forestière

Da o u d a So u a r é, Sé k o u b a G . Tr a o r é

□ Premières recherches

sur les rizicultures pluviales

ou de coteau en Guinée

forestière

J. W ey, Sé k o u b a G . Tr a o r é

Les riz en Guinée :

des interventions

sur les marchés,

sur la recherche

et sur la diffusion

d'innovations

' llh

(2)

Dossier GUINÉE

In tr o d u c tio n

Les riz en Guinée : des interventions

sur les marchés, sur la recherche

et sur la diffusion d'innovations

A. LEPLAIDEUR

Cirad, BP 5035, 34032, Montpellier Cedex 1, France alain.leplaideur@cirad.fr

Culture du riz sur billons en zone de m angrove, Guinée.

Cliché : C. Poisson

D

ans les milieux s'intéressant aux perspectives agricoles et nutri- tio n n e lle s de l'A friq u e , on n 'é cha pp e pas encore à une vision sim plifiée. Elle représente un c o n ti­ nent africain, d on t l'alim entation est fondée sur les mils, les sorghos, l'ara­ c h id e , les tu b e rc u le s , le bananier, et qui serait confronté depuis moins d'un siècle à « des im portations sub­ versives » de maïs et de blé.

Ces dernières, arrivant en masse, pré­ senteraient la générosité de l'aide occi­ dentale mais porteraient égalem ent les intérêts p e rn ic ie u x des Etats du m onde riche à la recherche de nou­ veaux marchés. Ce processus chan­ gerait progressivement les habitudes alimentaires africaines. La faveur pour la consom m ation des denrées im p or­ tées dim inuerait les créneaux de mar­ ché pour les denrées locales tout en accroissant la dépendance des Etats. M êm e si certains de ces fondements sont justifiés, le risque d 'une utilisa­ tio n m écaniste d 'u n tel schéma est d 'a b o u tir à des jugements généreux mais loin des réalités. Il peut renforcer encore les m ultiples mythes abstraits d on t on affuble l'A frique, accroissant le nom bre des interventions inadap­

tées ou néfastes. Les écrits de certains de nos prédécesseurs m ontrent une agriculture africaine qui, tout au long de son h is to ire — car n 'o u b lio n s jam ais q u 'e lle en a une — , a su s'approprier les multiples innovations apportées par les commerçants arabes dès le 9e siècle, puis portugais, h o l­ landais, français, etc.

Loin d'être arrivé récemm ent, le riz en Afrique a plus de 3000 ans d'exis­ tence.

Les travaux de PORTERES situent le large bassin des rizicultures anciennes sur l'A friq u e côtière de l'O uest, du Sénégal à la C ôte d 'iv o ir e , p our re m o n te r ensuite sur un axe sud- ouest/nord-est, vers le Chari et le lac Tchad. Il décrit également la richesse des formes de ces rizicultures : les rizi­ c u ltu re s p lu v ia le s , de lo in les plus étendues ; les riz flottants et ceux des mangroves, les plus anciennes r iz i­ cultures ; les rizicultures inondées des plaines, les plus aléatoires.

En exemple, la Guinée Conakry réunit tous ces types sur son territoire. Hormis sur les p la te au x du Fouta, le riz m arque l'ensem ble de son paysage agraire, l'e n s e m b le de ses réseaux

m archands. Il c o n stitu e depuis fo rt longtemps sa base alim entaire p rin ­ c ip a le , a tte ig n a n t des norm es de consommation annuelles équivalentes à celles que nous connaissons pour l'Asie. Dans un ouvrage resté célèbre, PORTERES rapporte le détail de ses prospections guinéennes sur les varié­ tés utilisées par les paysans riz i- culteurs. Il révèle leur profond inté­ rêt, précis, pour constamment enrichir leur patrim oine de connaissance sur les riz. Il décrit la manière d on t s'est faite la ren con tre entre les variétés d'origine africaine et les variétés d 'o ri­ gine asiatique, apportées sur les côtes guinéennes du 15e au 18e siècle par les portugais.

S'il y a — com m e on peut s'en dou ­ te r— un enjeu important pour les rizi- c u lteu rs a m é rica in s et asiatiques à « percer » les marchés de l'A frique, ce n'est pas sur les bases d 'une den­ rée n o u v e lle , mais co nso m m ée de longue date à partir de systèmes pro­ ductifs africains. Le problèm e du riz en A friq u e ne se fo n d e pas sur la concurrence com m erciale entre le riz et les céréales locales, mais sur la concurrence entre des systèmes pro­ ductifs locaux et rizicoles, et ceux qui structurellement exportent (Etats-Unis,

(3)

politique rizicole

Les enjeux

de la politique

rizicole en Guinée

En Guinée, la situation de la production rizicole

est paradoxale au regard de l'importance

de cette culture et des potentialités agro-climatiques

du pays : les importations ont atteint 290 000 tonnes

pour des besoins de l'ordre de 580 000 tonnes.

Cette évolution a conduit les responsables guinéens

à adopter une politique de sécurité alimentaire

fondée sur la relance des productions vivrières,

la riziculture figurant au premier rang

de leurs préoccupations.

Riz de m angrove, Guinée.

Cliché : C. Poisson Thaïlande, Vietnam ...), parfois avec

des aides importantes.

Dans la g lo b a lis a tio n des marchés actuels, il revient à la Guinée de savoir fin e m e n t doser les mesures é c o n o ­ miques et techniques qui lui permet­ tron t de garder son riche patrim oine c u ltu ra l, mais aussi c u ltu re l, to u t en le plaçant dans des processus inno­ vants q ui l'a d a p te n t au « g oû t du jo u r » en termes de c o m p é titiv ité in te rn a tio n a le . Il s'a g it de gérer le savant équilibre entre l'arrivée des riz im portés, qui fix e n t le p rix plafond des riz locaux de même qualité, et les investissements en tests et en d iffu ­ sion d'inn ova tion s qui accroissent la productivité de « l'appareil de la pro ­ duction du riz national ».

Ce dossier présente un état de l'enjeu rizicole actuel en Guinée et des efforts qui accom pagnent sa volonté de lui donner une place durable dans le nou­ vel ordre économ ique international : - efforts pour connaître le fo n c tio n ­ nem ent du marché et pour stim uler sa m utation ;

- efforts pour accroître rapidement sa p ro d u c tiv ité avec des in n o v a tio n s éprouvées pour les bas-fonds ; - efforts de recherche d 'innovations adaptées pour le plus grand enjeu de la relance de la rizicu lture africaine, celle de sa riziculture pluviale. ■

Pour en savoir plus

CIRAD -CA, 1994. B ib lio g ra ph ie sur les rizicultures d'Afrique de l'Ouest. Travaux en sciences humaines, document préparatoire au c o llo q u e C irad-C nrs, quel a v e n ir p o u r les riz icultures de A frique de l'Ouest, 4-7 avril 1995. 913 références, 162 p.

A n n ie C H E N E A U - L O Q U A Y et A la in LEPLAIDEUR (éditeurs), 1998. Les rizicultures de l'A friq u e de l'O uest. Actes du c o llo q u e international Quel avenir pour les rizicultures de l 'A f r i q u e de l'O u e s t ? 5 -7 a v ril 1 9 9 5, B o r d e a u x , F ra n c e . C é d é ro m , C ir a d , Montpellier, France.

PORTERES R., 1966. Les noms des riz en Guinée. 346 p.

B. ROUX

Conseiller technique principal du Pasal Mission française de coopération, BP 5 7 0 , Conakry, Guinée, pasal-roux@eti-bull.net

C

ultivé sur 438 000 hectares en 1995 et représentant près de 49 % des superficies vivrières (Mae et Snsa, 1996), le riz est de loin la première production agricole de la Guinée, en tonnage comme en valeur. La r iz ic u ltu r e est p ra tiqu ée dans 321 000 exploitations, soit 73 % des unités agricoles. Pourtant en 1995, le riz local ne couvrait que 55 % de la conso m m atio n totale du pays, éva­ luée à 580 000 tonnes de riz d é co rti­ qué, ce q u i co rresp on d à 88 k ilo ­ grammes par habitant et par an. Au cours des d ix dernières années, les

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