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Academic year: 2021

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Texte intégral

(1)

Sur le produit vectoriel

Daniel PERRIN

Introduction

On ´ etudie les deux approches usuelles du produit vectoriel : la version

´

el´ ementaire d´ ecrite en terme d’orthogonalit´ e et de sinus et celle qui prend comme point de d´ epart une application bilin´ eaire altern´ ee.

Dans tout ce qui suit, on travaille dans un espace vectoriel euclidien de dimension 3, orient´ e, not´ e E. On note (x|y) le produit scalaire des vecteurs x, y et kxk la norme du vecteur x. On rappelle que l’angle (non orient´ e

1

) θ = x, y d des vecteurs non nuls x, y est le nombre de [0, π] d´ efini par cos θ =

(x|y) kxk kyk .

1 Rappels et pr´ eliminaires

1.1 L’identit´ e de Lagrange

Il s’agit d’une identit´ e polynomiale qui est, en fait, le ressort principal de ce qui suit.

1.1 Lemme. Soient a, b, c ; x, y, z des nombres

2

ou des ind´ etermin´ ees. On a l’identit´ e suivante

3

:

(ax+by +cz)

2

+[(bz −cy)

2

+(cx−az)

2

+(ay−bx)

2

] = (a

2

+b

2

+c

2

)(x

2

+y

2

+z

2

).

D´ emonstration. Il suffit de faire le calcul, qui est sans difficult´ e.

1.2 Remarque. Bien entendu, quand on aura d´ efini le produit vectoriel, cette identit´ e s’´ ecrira :

(u|v)

2

+ ku ∧ v k

2

= kuk

2

kvk

2

,

1. Il n’y a pas de d´efinition satisfaisante d’angles orient´es dans l’espace. Avec la d´efinition ci-dessus, le cosinus d’un angle peut ˆetre n´egatif, mais le sinus est obligatoi- rement positif.

2. D’un anneau commutatif, par exempleR.

3. Voir l’´epreuve sur dossier de CAPES du 28 juin 2013.

(2)

et c’est essentiellement la relation cos

2

θ + sin

2

θ = 1.

1.2 Cosinus et sinus

On se donne une base orthonorm´ ee i, j, k de E et on consid` ere les vecteurs u = xi + yj + zk et v = x

0

i + y

0

j + z

0

k. On sait qu’alors on a (u|v) = xx

0

+ yy

0

+ zz

0

, kuk

2

= x

2

+ y

2

+ z

2

et kvk

2

= x

02

+ y

02

+ z

02

. On en d´ eduit la valeur du cosinus :

cos u, v d = xx

0

+ yy

0

+ zz

0

p x

2

+ y

2

+ z

2

p

x

02

+ y

02

+ z

02

.

Pour le sinus on a le r´ esultat suivant :

1.3 Lemme. Avec les notations pr´ ec´ edentes, on a :

sin

2

u, v d = (yz

0

− zy

0

)

2

+ (zx

0

− xz

0

)

2

+ (xy

0

− yx

0

)

2

(x

2

+ y

2

+ z

2

) (x

02

+ y

02

+ z

02

) .

D´ emonstration. Cela r´ esulte de la formule qui donne le cosinus, de la relation cos

2

θ + sin

2

θ = 1 et de l’identit´ e de Lagrange.

2 L’approche ´ el´ ementaire du produit vecto- riel

2.1 D´ efinition

2.1 Proposition-D´ efinition. Il existe une unique application Φ : E × E → E qui associe ` a deux vecteurs u, v un vecteur not´ e u∧v, v´ erifiant les propri´ et´ es suivantes :

1) Si u, v sont colin´ eaires on a u ∧ v = 0.

2) Si u, v ne sont pas colin´ eaires, le vecteur u ∧ v est orthogonal ` a u et v, la base u, v, u ∧ v est directe et on a :

ku ∧ vk = kuk kvk sin u, v. d

D´ emonstration. L’existence et l’unicit´ e se montrent ensemble. Le cas co-

lin´ eaire est clair. Sinon, l’orthogonal du plan vectoriel (u, v) est une droite

vectorielle donc engendr´ ee par un vecteur w non nul. Il y a sur cette droite

deux vecteurs oppos´ es dont la norme est donn´ ee par la formule ci-dessus et

seul l’un des deux donne une base directe avec u, v.

(3)

2.2 Expression en coordonn´ ees

On se donne une base orthonorm´ ee directe i, j, k et deux vecteurs u, v de coordonn´ ees (x, y, z) et (x

0

, y

0

, z

0

) sur cette base. On a alors le r´ esultat (fondamental) suivant :

2.2 Th´ eor` eme. Les coordonn´ ees de u ∧ v dans la base i, j, k sont : (yz

0

− zy

0

, zx

0

− xz

0

, xy

0

− yx

0

).

D´ emonstration. Le cas o` u les vecteurs sont colin´ eaires est ´ evident. Montrons que le vecteur w dont les coordonn´ ees sont donn´ ees ci-dessus v´ erifie les trois conditions d´ efinissant u ∧ v.

1) Il est orthogonal ` a u, v. Il s’agit de montrer qu’on a, par exemple : x(yz

0

− zy

0

) + y(zx

0

− xz

0

) + z(xy

0

− yx

0

) = 0.

On peut faire le calcul (facile) directement, ou noter que c’est le d´ eveloppement du d´ eterminant (´ evidemment nul) suivant :

x y z

x y z

x

0

y

0

z

0

par rapport ` a sa premi` ere ligne.

2) Le fait que la base soit directe signifie exactement que le d´ eterminant de u, v, w est positif, c’est-` a-dire le d´ eterminant

x y z

x

0

y

0

z

0

yz

0

− zy

0

zx

0

− xz

0

xy

0

− yx

0

. Mais, en d´ eveloppant par rapport ` a la derni` ere ligne, on trouve simplement :

(yz

0

− zy

0

)

2

+ (zx

0

− xz

0

)

2

+ (xy

0

− yx

0

)

2

qui est bien positif.

3) Il reste ` a montrer que la norme du vecteur w est bien ´ egale ` a kuk kvk sin u, v, d mais c’est exactement la formule donnant le sinus vue en 1.3.

2.3 Remarque. La d´ efinition ou l’expression en coordonn´ ees donnent les for- mules j ∧ k = i, k ∧ i = j , i ∧ j = k.

2.3 Bilin´ earit´ e

2.4 Corollaire. L’application Φ : (u, v) 7→ u ∧ v est bilin´ eaire, ce qui signifie qu’on a, pour u, v, w ∈ E et λ, µ ∈ R :

(λu + µv) ∧ w = λ(u ∧ w) + µ(v ∧ w) et la relation analogue en ´ echangeant les facteurs.

Elle est aussi altern´ ee (ce qui signifie qu’on a u ∧u = 0) et antisym´ etrique

(v ∧ u = −u ∧ v).

(4)

D´ emonstration. Tout est clair avec l’expression en coordonn´ ees.

2.5 Remarque. Il y a une autre voie pour montrer les r´ esultats pr´ ec´ edents qui consiste ` a prouver d’abord la bilin´ earit´ e puis l’expression en coordonn´ ees. Le point d´ elicat est de montrer que, pour u fix´ e, l’application Φ

u

: v 7→ u ∧ v est lin´ eaire. On montre pour cela qu’elle est compos´ ee de trois applications lin´ eaires :

Φ

u

= h

kuk

◦ r(u, π/2) ◦ p

u

o` u p

u

est la projection orthogonale de E sur u

, r la rotation d’axe u et d’angle π/2 et h l’homoth´ etie de rapport kuk. Voir par exemple le livre de Mich` ele Audin G´ eom´ etrie (Belin ´ editeur).

3 L’approche bilin´ eaire

3.1 Th´ eor` eme-D´ efinition. 1) Il existe une unique application bilin´ eaire altern´ ee Φ : E × E → E qui associe ` a deux vecteurs u, v un vecteur not´ e u ∧ v et qui v´ erifie i ∧ j = k, k ∧ i = j et j ∧ k = i pour toute base orthonorm´ ee directe i, j, k.

2) Si les vecteurs u, v ont pour coordonn´ ees (x, y, z) et (x

0

, y

0

, z

0

) sur une base orthonorm´ ee directe i, j, k, les coordonn´ ees de u ∧ v sur cette base sont

(yz

0

− zy

0

, zx

0

− xz

0

, xy

0

− yx

0

).

3) Le vecteur u∧v est orthogonal ` a u, v, sa norme est ´ egale ` a kuk kvk sin u, v d et, si les vecteurs u, v sont ind´ ependants, u, v, u ∧ v est une base directe de E.

D´ emonstration. En v´ erit´ e, toutes les propri´ et´ es (existence, unicit´ e, norme, etc.) d´ ecoulent du calcul en coordonn´ ees. On choisit donc une base ortho- norm´ ee directe i, j, k et on ´ ecrit les vecteurs u, v sur cette base : u = xi + yj + zk et v = x

0

i + y

0

j + z

0

k.

On note d’abord que les conditions impliquent que Φ est antisym´ etrique.

En effet, on calcule (u + v) ∧ (u + v) = 0 = u ∧ u + u ∧ v + v ∧ u + v ∧ v et on obtient u ∧ v = −v ∧ u. En particulier on a j ∧ i = −k et les formules analogues.

On peut alors calculer u ∧ v sur la base et on voit aussitˆ ot que les coor- donn´ ees sont celles annonc´ ees ci-dessus. Cela montre l’unicit´ e de Φ. De plus, on a alors le point 3) par les mˆ emes arguments que ceux utilis´ es en 2.2.

Pour l’existence, on v´ erifie que l’application d´ efinie par les formules en

coordonn´ ees est bien bilin´ eaire altern´ ee. Il reste ` a voir que, pour toute base

orthonorm´ ee directe u, v, w on a w = u ∧ v , etc. Mais, on a vu que u ∧ v

(5)

est orthogonal ` a u, v, qu’il est de norme 1 (car u, v sont de norme 1 et orthogonaux, de sorte que le sinus de leur angle est 1), et que u, v, u ∧ v est directe et donc, u ∧ v n’est autre que w. Le raisonnement est identique pour les autres.

3.2 Remarque. On voit que les deux chemins m` enent au mˆ eme objet puisque,

dans chaque cas, on retrouve les propri´ et´ es qui ont servi de point de d´ epart

pour l’autre cas. Le choix n’est plus qu’une question de goˆ ut.

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