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Notes sur la région de St-Léonard-Lens-Icogne

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Academic year: 2022

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I G N A C E M A R I E T A N : N O T E S SUR LA R E G I O N D E S T - L E O N A R D - L E N S - I C O G N E .

P e u après le village d e St-Léonard nous passons au-dessus d ' u n effondrement de t e r r a i n , dans les vignes, c'est là que se trouve u n lac s o u t e r r a i n creusé p a r dissolution dans les roches solubles de gypse.

La visite des fouilles sur la colline et l'exposé si intéressant de M.

S a u t e r feront l'objet d'une p u b l i c a t i o n dans n o t r e B u l l e t i n .

Sur u n e a u t r e colline moins élevée, se trouve u n e station de R a n u n c u l u s g r a m i n e u s , nous la voyons à la fin de sa floraison q u i fut a b o n d a n t e . P l a n t e de la région m é d i t e r r a n é e n n e q u i t r o u v e là son u n i q u e station en Suisse, au n o r d des Alpes. O n c o m m e n c e à e x p l o i t e r cette colline c o m m e p i e r r e à b â t i r , il n ' a pas été possible de l ' e m p ê c h e r . Certains m u r i t h i e n s ont p r o p o s é de t r a n s p l a n t e r cette R e n o n c u l e sur d ' a u t r e s collines semblables, j ' a i d e m a n d é l'avis du botaniste T h o m m e n , il estime que l ' h o m m e ne doit pas i n t e r v e n i r dans la m i g r a t i o n des plantes, il t r o u b l e r a i t l ' o r d r e des lois de la n a t u r e . J'ai c e p e n d a n t fait u n essai sur u n e colline près de l ' h ô p i t a l de Sion : sur u n e dizaine d'exemplaires d e u x o n t réussi.

Le talus de la r o u t e avant les Planisses nous m o n t r e u n e coupe fraîche dans d e s schistes lustrés recouverts en p a r t i e p a r de la m o r a i n e r h o d a n i q u e s u r m o n t é e p a r u n e couche j a u n e de loess.

L'arrivée a u x Planisses, d o m a i n e créé en 1907 p a r feu le colonel R i b o r d y , a c t u e l l e m e n t p r o p r i é t é de M. Roger B u r r u s , fut u n émerveil- l e m e n t p o u r c h a c u n : p a r t o u t le j a u n e des corbeilles d'or et des Forsytia, se m ê l a n t au b l e u des A u b r i e t i a , a u x touffes roses des F l o c h s , au r o u g e des p o m m i e r s d u J a p o n , au b l a n c des I b e r i s et des Spirées.

B o u l e a u x , Cytises des Alpes, Saule P l e u r e u r achèvent de d o n n e r u n e impression de végétation e x u b é r a n t e . E t c e p e n d a n t le climat est très sec : t r i o m p h e de l ' i r r i g a t i o n e t d u soleil valaisan aidés p a r les soins de M.

et M m e B u r r u s .

A p r è s le coup de l'étrier d u m a î t r e de céans si a p p r é c i é , o n suit u n m o m e n t le bisse Silionin, m e n t i o n n é déjà e n 1367 ; il t r a v e r s e des r o c h e r s a b r u p t s , puis va i r r i g u e r la région des Planisses et Chelin- F l a n t h e y a p r è s avoir p a r c o u r u 8 k m .

La m o n t é e a lieu e n t i è r e m e n t dans u n e sauvage forêt de p i n s sylvestres I doilies), assez b i e n fournie au d é b u t . O n r e s p i r e avec plaisir le p a r f u m de cette essence. O n voit parfois, sous certains arbres des a m a s d e cônes effilochés, ce sont les é p l u c h o i r s des pics épeiches.

Ils choisissent u n p o i n t d e l ' a r b r e où le t r o n c et u n e b r a n c h e font u n

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angle assez aigu, us y coincent un cône, frappent avec leur bec pour effilocher les écailles et atteindre ainsi les graines. Puis ils le rejettent et vont en chercher un autre. Sur les parties rocheuses, des chênes aux formes buissonnantes se mêlent aux pins. Une esplanade porte une colonie de mélèzes. Le long de l'arête les pins étalent leurs bran- ches et rappellent les pins maritimes ; l'un porte un balais de sorcière.

On traverse le grand bisse de Lens, connu dès 1448, long de 13,7 km. Peu après, on atteint une petite terrasse couverte de jeunes pins, très serrés.

Magnifique exemple de régénération spontanée. Au-dessus, la pente reprend, les arbres sont beaux. Tout le versant depuis le Châtelard jusqu'à Ghelin est couvert par la forêt de Vereilla, pinède typique presque pure. Elle est très ancienne ; après le retrait des glaciers il y eut l'âge de la Tundra avec des lichens, des saules, des bouleaux nains, puis ce fut l'âge du bouleau auquel a succédé l'âge du pin jusque vers la fin de la période néolithique. Ainsi les habitants de la station de St-Léoniard avaient déjà sous leurs yeux la forêt de pins de Vereilla. Plus tard vint la prédominance du sapin et l'immigration de l'épicéa à l'âge de fer. Cette succession a pu être établie par l'analyse du pollen conservé dans les tourbières, chaque arbre ayant des grains particuliers.

Un certain nombre d'orchidées se rencontrent dans ces bois de pins :Limodorum abortivum, Neottia nidus avis, Cephalanthera rubra, C. latifolia, Platanthera chlorantha, P. bifolia, Epipactis latifolia, E.

atropurpurea.

Depuis la terrasse de Vereilla jusqu'à Lens, un bon chemin traverse la pinède dans toute sa largeur. L'arrivée à Lens est très belle, le village apparaît dans son ensemble, posé sur une sorte de col large- ment ouvert entre la colline du Châtelard et la pente douce qui monte vers le plateau de Crans.

Jusqu'au nouveau régime, en 1789, la commune de Lens était très vaste, elle comprenait tout le territoire situé entre la Noble Contrée et la Lienne, depuis la plaine jusqu'au sommités des Alpes bernoises.

Granges et St-Léonard devinrent alors des communes, Montana se sépara en 1905, ainsi qu'Icogne qui continue à faire partie de la paroisse de Lens. Plus tard Chermignon se détacha aussi'.

Le clocher gothique de Lens date de 1535, l'église de 1843, la cure de 1837, la maison de commune de 1580. La couleur des maisons en bois n'est pas aussi belle que dans les vallées de la chaîne pennines, il y a pourtant autant de soleil, la raison de cette différence nous échappe. C'est à Lens que Ramuz a fait connaissance avec le Valais ;

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il y a écrit IM séparation des races et Jean Luc persécuté. Une plaque commemorative a été placée contre la maison qu'il a habitée.

Après avoir suivi la route de Crans sur 800 m., nous avons pris un chemin à gauche; il se dirige horizontalement suivant à peu près la lisière de la forêt. Contraste frappant entre les pins de la région inférieure et ici le mélange de mélèzes et d'épicéas. A Tzantovi et à Assa la forêt cède la place à des prairies avec des chalets de mayens, quelques chalets de séjour y ont été construits. Le chemin s'enfonce dans les vastes forêts de la vallée de la l i e n n e , il conduit aux alpages et au col du Rawyl. Autrefois il était utilisé pour le commerce, il y avait une Souste à Lens. Dès qu'on pénètre dans la vallée on est sur- pris d'y trouver le sapin blanc, si rare dans le Valais central.

Depuis le joli plateau de Tzantovi, la vue sur la partie inférieure de la vallée de la Lienne est excellente : gorge profonde où disparaît la rivière, aux versants très boisés. Aucune route, aucun chemin pour monter depuis St-Léonard. Seul un petit sentier suivant en partie un bisse abandonné, permet aux piétons de s'y aventurer, il faut même traverser un tunnel. On discerne les gros dépôts de glaciaire local, rongés par l'érosion au-dessous du village de Luc. La vue SUT le versant d'Ayent montre bien les zones du vignoble, des céréales, des prairies avec les nombreux villages, puis celle des mayens qui mordent sur la vaste étendue des forêts de conifères, et enfin les beaux alpages de Tsalan, Due, Serin. De ce point de vue favorable M. Onde nous parie des collines que cette excursion nous a montrées : Valère et Tourbillon, Montorge, Champlan, le Château, le Châtelard, et plusieurs encore entre St-Romain, Griniisuat et Arbaz. L'explication de leur origine est dif- ficile, elle doit être cherchée dans l'influence des glaciers quaternaires, dans la rencontre des glaciers locaux avec le grand glacier du Rhône, dans la dureté relative de"s roches. . .

Le petit village d'Icogne nous donne une leçon de géographie humaine. Autrefois très isolé, pauvre et négligé, il a subi une amélio- ration très marquée à la suite de l'aménagement hydro-électrique de la Lienne qui lui procure des ressources. De plus la nouvelle route Sion-Ayent-IcognenLens-Orans a créé une communication facile avec la capitale. Plusieurs habitants ont maintenant des postes à l'usine de Croix, ce qui leur a permis de construire des maisons confortables.

La nouvelle route traverse la Lienne sur une gorge étroite par un pont en ciment qui ne manque pas d'élégance. A l'endroit où se détache la route de l'usine de Croix on a exploité du gravier sur une grosse épaisseur ; la coupe montre une stratification inclinée de gravier et de

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petits cailloux roulé« ; il s'agit de glaciaire local. Ces couches indi- quent peut-être des dépôts saisonniers, le tout ayant subi une inclinaison postérieure au dépôt.

L'usine de Croix est à 500 m. de profondeur dans le rocher, on ne voit à l'extérieur qu'un bassin de compensation. Les matériaux rejetés ont été aplanis, recouverts de terre, on y a planté des épicéas, des mélèzes et des bouleaux. Ainsi la nature ne subit là aucun dommage.

La nouvelle route ouvre des possibilités d'excursions intéressantes : les mayens et les alpages d'Ayent, le bassin d'accumulation de Tseuzier et le col du Rawyl, les environs d'Icogne, Lens et la colline du Châ- telard Crans et les environs. (Voir guide des Postes : Val d'Anniviers, Val d'Hérens, page 110).

IGNACE MARIETAN : NOTES ET FAITS DIVERS.

Botanique : l'hiver 1957-1958 a été marqué par d'abondantes chutes de neige, dont les eaux de fusion, en printemps, ont bien imbibé le terrain, le mois de mai a été très chaud. Ces conditions ont été spécialement favorables à la végétation qui a pris un développe- ment très grand. Dans les prairies alpines, dans les forêts, sur les alpages, dans les terrains rocheux et sauvages, partout une abondante végétation et une grande quantité de fleurs.

Cirsium eriophorum (L.) Scop. Ssp. vulgare Noegeli. Cette belle plante a été signalée dans le Catalogue Jaccard et dans son supplément dans le Ras-Valais dans II stations, sur la rive droite du Rhône, entre Martigny et le vallon de la Massa dans 10 stations, et sur la rive gauche dans une douzaine de stations échelonnées entre le Mont Chemin et le Val d'Anniviers. Elle n'a pas été indiquée plus à l'ouest. Son altitude maximale est à Thyon à 2050 m. Dans le Val d'Anniviers on ne connaît qu'une station-limite que nous avons indiquée à Zinai. Il est donc intéressant de donner quelques détails.

Elle est localisée sur le cône d'alluvions du torrent de Péterec, descendant des Diablons, entre 1680 et 1800 m. Ce torrent donne lieu à des coulées de cailloux fartes et fréquentes qui se répandent sur le cône. D'importants travaux d'endiguement ont été exécutés au cours

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