• Aucun résultat trouvé

Chronique de démographie. Commission interministérielle de statistique sanitaire

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2022

Partager "Chronique de démographie. Commission interministérielle de statistique sanitaire"

Copied!
9
0
0

Texte intégral

(1)

J OURNAL DE LA SOCIÉTÉ STATISTIQUE DE P ARIS

M ICHEL H UBER

Chronique de démographie. Commission interministérielle de statistique sanitaire

Journal de la société statistique de Paris, tome 53 (1912), p. 518-525

<http://www.numdam.org/item?id=JSFS_1912__53__518_0>

© Société de statistique de Paris, 1912, tous droits réservés.

L’accès aux archives de la revue « Journal de la société statistique de Paris » (http://publications-sfds.math.cnrs.fr/index.php/J-SFdS) implique l’accord avec les conditions générales d’utilisation (http://www.numdam.org/conditions). Toute uti- lisation commerciale ou impression systématique est constitutive d’une infrac- tion pénale. Toute copie ou impression de ce fichier doit contenir la pré- sente mention de copyright.

Article numérisé dans le cadre du programme Numérisation de documents anciens mathématiques

http://www.numdam.org/

(2)

CHRONIQUE DE DEMOGRAPHIE

COMMISSION INTERMINISTÉRIELLE DE STATISTIQUE SANITAIRE

Dans une précédente Chronique (\oir numéro de juillet 1912, page 337), nous avons signalé la création d'une commission interministérielle de statistique sanitaire, due à l'initiative de M. Léon Bourgeois, ministre du Travail et de la Prévoyance sociale.

Cette commission a tenu plusieurs séances, durant les mois de juin et juillet, sous la présidence de M. Fernand Faure.

Elle a désigné deux rapporteurs sur les questions suivantes :

1° Comparabililé des statistiques internationales de morbidité et de mortalité;

2° Morbidité et mortalité professionnelles.

Reconnaissant l'extrême difficulté d'obtenir des indications quelque peu précises quant à la fréquence des maladies dans la population générale, elle a pensé que l'on pouvait au moins rechercher ces indications dans les milieux collectifs soumis plus ou moins direc- tement au contrôle de l'État : armée, marine, ouvriers des manufactures de l'État, per- sonnel des postes et télégraphes, personnel enseignant, élèves des écoles publiques, adhérents des sociétés de secours mutuels, etc.

A cet effet, elle a préparé un modèle de tableau faisant connaître :

1° Les nombres des cas et des jours de maladie d'après l'âge. Le« groupes d'âge adop- (és sont les suivants : a) moins de I an, 1 à 5 ans, G à 12 ans, 13 à 19 ans, pour les

(3)

- 5 1 9 -

élèves des écoles, lycées et collèges et pour les enfants assistés; b) 13 à 19 ans, 20 à 24 ans, 25 h 29 ans, 30 à 39 ans, 40 à 49 ans, 50 à 59 ans, 60 ans et plus, pour les diverses catégories du personnel des services publics ;

2° Le nombre des cas de maladie suivant la durée (moins de 5 jours, 5 à 30, 31 à 90, 91 à 150, plus de 150 jours);

3° Le nombre des cas suivant l'issue de la maladie : décès (d'après l'âge en années), reprise du travail, sortie du service par mise à la retraite, abandon d'emploi, guérison, abandon des études, etc.

La nomenclature des maladies comprend les dix-neuf rubriques ci-après :

1. Fièvre typhoïde. 9. Hémorr.igie cérébrale et ramollissement du 2. Fièvre scarlatine. cerveau.

3. Diphtérie et croup. tO. Maladies organiques du cœur.

A a. Rougeole. 11. Bronchite chronique.

Âb. Coqueluche. 12. Autres affections de l'appareil respiratoire.

4c. Autres maladies épidémiques. ta. Diarrhée et entérite.

4. Tuberculose des poumons ou bronchite spe- M. Cirrhose du foie.

cifique. lô. Néphrite aiguë ou chronique.

G. Autres tuberculoses (sauf la méningite tube;*- 1 r>. Accidents de la grossesse et de Faccouchement.

culcuse). 17. Traumatisme.

7. Cancer et autres tumeurs malignes. 18. Autres maladies.

8. Méningites tuberculeuses ou autres. 19. Maladie*» inconnues.

Les rubriques 4 a et A b ne sont distinctes que lorsque le tableau doit être rempli pour une catégorie d'enfants; elles sont réunies avec la rubrique 4 c dans les autres cas.

La Commission a demandé à M. le Ministre du Travail de bien vouloir Iransmettre à ses collègues ce modèle de tableau et d'insister pour qu'il soit rempli en 1013 par toutes les administrations qui seraient à même de le faire utilement.

UNE NOUVELLE COMMISSION DE LA DÉPOPULATION

Le Conseil des ministres, dans sa séance du 16 juillet dernier, a autorisé M. Klotz, ministre des Finances, à constituer sous sa présidence, une commission qui étudiera, aux points de vue national, social et fiscal, les diverses questions soulevées par la dépopula- tion et recherchera les moyens d'y remédier en venant en aide aux familles nombreuses.

Depuis longtemps, le ministre des Finances avait été frappé, d'une part, des louables efforts tentés par diverses administrations pour améliorer la situation des petits fonction- naires chargés de famille et, d'autre part, d'une regrettable absence de coordination dans los mesures adoptées. Comme ces mesures ont inévitablement leur répercussion sur le budget, il lui a paru qu'il lui appartenait de donner à ces efforts quelques principes direc- teurs.

La Commission ne limitera d'ailleurs pas son étude aux seuls fonctionnaires ; elle envi- sagera la question dans toute son ampleur : l'hygiène publique, la morlalilé infantile, l'encouragement aux familles nombreuses dans le pays et chez les fonctionnaires, les maisons ouvrières à bon marché, tels sont les principaux problèmes qui, dans la pensée de M. Klotz, se rattachent à cette question capitale du développement de la population.

STATISTIQUE DES CAUSES DE DÉCÈS EN FRANCE DE 1906 A 1910

Jusqu'en 1903, la statistique sanitaire de la France, publiée par la Direction de l'Assis-, tance et de l'Hygiène publiques au ministère de l'Intérieur, jie comprenait que les villes de 5.000 habitants et au-dessus; depuis 1906, elle a télé étendue a toutes les communes de France. Les volumes relatifs aux années 1906 à 1910 sont actuellement parus et, dans- un rapport inséré au Journal officiel du 20 septembre 1912, le directeur de l'Assistance et de l'IIvgiène publiques commente les résultats de celte première période quinquen- nale.

(4)

— 520 -

Au recensement de 1906, les villes de 5.000 habitants et au-dessus groupaient 14 mil- lions 278.0Û0 habitants, les autres communes, 24.919.000 personnes. Voici les résultats d'ensemble relevés pour ces deux catégories et pour la France entière, de 1906 à 1910 :

1906.

1907.

1908.

1909.

1910.

Nombre de décès V.llos

de 5.000 habitant! Autre» communes et plus

Proportion des décès pour 1.000 habitants

295.157 302.463 289.459 294.280 276.733

483.243 491.004 455.235 461.162 428.037

Villes Frauce entière de 5.000 habitants

et plus

778.400 793.467 744.6lJi 755.442 704.770

20,7 21,2 20,3 20,6 19,4

Aulros communes

19,4 19,7 18,2 18,5 17,2

France entière

19,9 20,2 19,0 19,3 18,0

On voit que la mortalité générale s'est progressivement abaissée de 190G à 1910; seule Tannée 1907 marquait une aggravation notable par rapport à la précédente. Pour per- mettre une comparaison, nous reproduisons ci-après la statistique des principales causes de décès pour les deux années extrêmes, 1900 et 1910 :

FRANGE ENTIÈRE. — Répartition des décès par causes

1910 1906 1910 1906

-Maladies épidémiques ou contagieuses . . . 17.700 22.859 0,45 0,58 Tuberculose 85.088 87.091 2,17 2,22 Pneumonie, bronchite et autres affections de

l'appareil respiratoire (phtisie exceptée). . 101.557 99.839 2,59 2,55 Grippe 5.797 6.891 0,15 0,18 Cancer 31.303 27.306 0,80 0,70 Méningite 14.574 15.785 0,37 0,40 Hémorragie et ramollissement du cerveau. . 46.403 47.466 1,1S 1,21 Maladies organiques du cœur 55.411 49.889 1,41 1,27 Diarrhée infantile (au-dessous de 2 ans) . . 24.652 41.699 0 , 6 3 . 1,06 Débilité congénitale 22.719 24.421 0,58 0,62 Sénilité 101.961 103.374 2,60 2,64 Morts violentes 18.703 18.241 0,48 0,47 Suicides 8.017 8.018 0,22 0,20 Autres causes (*) 37.334 33.770 0,95 0,86

— (**) 87.721 88.590 2,24 2,26 Maladie inconnue ou mal définie 45.230 103.161 1,15 2,63 Ensemble des décès 704.770 778.400 17,98 19,86 (*) 8 autres causes dont le détail est donné dans la statistique sanitaire.

(**) Décès groupés dans la statistique sanitaire sons la rubrique : Autres maladies.

De 1906 à 1910, le nombre des décès dus à des maladies mal définies ou inconnues a progressivement diminué de 103.000 à 45.000; c'est une amélioration réelle, bien que la proportion soit encore supérieure à celle des autres pays.

Pendant les cinq années 1906 à 1910, les maladies épidérniques, non compris la grippe, ont causé respectivement 22.859,25 082, 20.935, 18 415 et 17.700 décès; le chiffre élevé de 1907 tient à l'épidémie de variole, qui a causé plus de 2 000 décès à Marseille.

Pendant cette même année 1907, la grippe a causé plus de 16.000 décès, au lieu de 6.891 en 1906, 7.765 en 1908, 11.782 en 1909 et 5.797 en 1910.

La mortalité par tuberculose reste presque stalionnaire d'après les chiffres ci-dessus.

Le nombre annuel des décès qui lui sont imputés a oscillé entre 90.000 à 85.000, pen- dant les années 1906 à 1910. Ce chiffre est inférieur à celui de 150.000 qu'on a souvent cité sans raison sérieuse, mais il ne faut pas oublier qu'un certain nombre de décès par tuberculose peuvent se dissimuler parmi ceux que la statistique attribue aux affections de l'appareil respiratoire ou à des causes mal déterminées. Le rapport fait remarquer, d'une

(5)

— 521 —

pari, que la tuberculose frappe ses victimes à l'âge où elles deviendraient une force pour la famille et pour la nation (sur 100 Français décédés de 20 à 39 ans, 42 meurent de tuber- culose); d'autre part, qu'il est impossible de ne pas être frappé de la minutieuse concor- dance qui existe entre les départements ou l'on meurt de tuberculose et ceux oh Von boit le plus d'alcool. Ce fait a été déjà mis en évidence par notre éminent collègue le Dr Jacques Berlillon, dans une communicalion présentée à l'Institut international de sta- tistique, h Paris, en 1909.

Les efforts faits en vue de réduire la mortalité infantile ne sont pas restés stériles, puisque le nombre des décès d'enfants de moins de 1 an s'est abaissé, de 1906 à 1910, de 135 à 100 pour 1.000 enfants de cet Age. Le nombre des décès par diarrhée et gastro- entérite (enfants au-dessous de 2 ans) a diminué, pendant la môme période, de 41.699 à 24.652.

Le rapport du directeur de l'Assistance et de l'Hygiène publiques se termine par les considérations suivantes, qu'il nous paraît utile de reproduire in extenso :

« En comparant, pour la France et les autres grands pays d'Europe, les plus impor- tantes rubriques, celles qui présentent les chiffres de décès les plus forts, on conslate que trois (feutre elles offrent une différence très sensible : nous avons une mortalité moindre pour la diarrhée infantile, notablement plus élevée pour la tuberculose (nous avons cité plus haut ces divers chiffres) et enfin les maladies de la vieillesse présentent en France un plus fort contingent (pour 100.000 habitants en 1909, 63 sont morts de débilité sentie en Suisse, 95 en Angleterre, 101 en Espagne, 109 dans les Pays-Bas, 150 en Italie, 155 en Belgique, 169 en Allemagne et 279 en France). Il résulte de ces constatations que ceux qui se trouvent en France dans de meilleures conditions hygiéniques qu'à l'étranger sont les enfants et les vieillards, mais ceux qui sont dans des conditions inférieures et dont la mortalité est plus élevée, sont les hommes de vingt à quarante ans, âge où la tuberculose fait le plus de victimes. Et s'il m'était permis de sortir un instant ici du domaine propre de l'hygiène, je ferais remarquer que ces vieillards et enfants constituent la partie actuellement improductive de la nation et que la plupart d'entre eux, sous des formes diverses d'assistance sociale, sont en partie à sa charge, tandis que les citoyens de vingt à quarante ans, ceux-là même pour lesquels la mortalité en France est si grave, constituent l'essentiel de la force défensive, économique et reproductive d'une nation.

« Faire descendre ce coefficient de 18 à 14 serait économiser annuellement pour la France la vie de plus de 150.000 de ses enfants, la plupart jeunes ou adultes.

« Quels que puissent être dans l'avenir, grâce à l'enseignement donné à l'école, au régiment, dans les groupements mutualistes, par la Presse, par les bureaux municipaux d'hygiène ou les services départementaux, les progrès généraux de l'hygiène individuelle et publique, un tel résultat, dans l'état actuel de la science, ne peut* incontestablement être atteint que par une lutte légale et sociale entreprise avec fermeté, organisée avec méthode, et poursuivie avec une persévérante énergie contre l'alcoolisme : c'est la con- clusion à laquelle ne peut échapper quiconque, à la lumière encore incertaine mais déjà si instructive de nos statistiques sanitaires, étudiera les causes de la mortalité française. »

LÉGISLATION ET NUPTIALITÉ

Nous avons déjà signalé l'augmentation du nombre des mariages, provoquée en France parla mise en vigueur de la loi du 21 juin 1907, simplifiant les formalités du mariage (Journal de la Société de Statistique de Paris, janvier 1911, p. 21). Le nombre des ma- riages s'est élevé de 306.487 en 1906 à 314.903 en 1907 et 315.928 en 1908; cet accrois- sement exceptionnel ne s'est pas intégralement maintenu pendant les années suivantes, mais les nombres enregistrés, 307.951 mariages en 1909 et 307.710 en 1910, sont cepen- dant supérieurs à ceux des années antérieures à 1907. Aussi le nombre annuel moyen des mariages s'est-il élevé de 299.000 environ pour la période 1901-1905 à 310.000 pour les cinq années suivantes 1906-1910, la proportion annuelle moyenne des nouveaux époux passant de 153 à 158 pour 10.000 habitants.

Le même phénomène vient de se produire en Roumanie. Dans ce pays où le Code civil

(6)

— 522 —

français est en vigueur, une lui du 15 mars 1906 a simplifié les conditions requises pour' contracter mariage. A partir de 21 ans, le consentement des parents n'est plus exigé; les sommations respectueuses sont supprimées. Le nombre des publications est ramené de deux à un, le nombre des témoins réduit de quatre à deux. Les chiffres ci-après montrent l'effet produit :

ROUMANIE

Proportion Nombre d,.4 nom eaux époux des m a r i a i s 1A A AP ?U'

* 10 000 habitants

1901 43.750 143 1902 55.454 179 1903 34.788 174 1904. . . . " 51.812 162 1905 51.191 158 1900 06.863 204 1907. * 70.263 210 1908 61.499 180 1909 63.212 184 1910 64.286 185

Dans une lettre adressée au Journal des Débats, le directeur de la Statistique générale de Roumanie, M. le Dr L. Colesco, commente en ces termes les chiffres qui précèdent :

« L'effet bienfaisant de la loi se fit immédiatement sentir, et dans les deux premières années qui suivirent sa promulgation, le nombre des mariages monta brusquement de 51.605, moyenne des cinq années précédentes, à 66.863 en 1906 et 10.263 en 1907.

« Cette augmentation de 35 °/0, bien que brusque et tout à fait anormale, provient du fait que nombre de gens se sont hâtés de profiter des facilités de la nouvelle loi pour régulariser leur situation. L'augmentation dans les années suivantes fut naturellement moins considérable, mais le chiffre des mariages ne resta pas moins en progression cons- tante : 61.499 en 1908, 63.212 en 1909, 64.286 en 1910. La moyenne des années 1906- 1910 est, en chiffres absolus, de 65.222, ce qui représente une augmentation de 26°/0 par rapport à la moyenne de la période quinquennale précédente. Proportionnellement au chiffre de la population, la nuptialité du pays a augmenté de 165 °/000 de la période 1901-1905 à 193 °/00o pour la période 1906-1910.

« J'ajoute que dans l'année 1911 le nombre des mariages a atteint le chiffre de 74.542, dépassant ainsi sensiblement même celui des années exceptionnelles 1906 et 1907. Ce grand accroissement est le résultat de la prospérité du pays, due à une série de récoltes abondantes vendues à des prix rémunérateurs. Or, en Roumanie, pays éminemment agri- cole, il est de règle que toute bonne récolte soit suivie d'un accroissement sensible du nombre des mariages et de l'excédent des naissances sur les décès. »

LE PROCHAIN RECENSEMENT DE LA ROUMANIE

Le dernier dénombrement de la Roumanie a eu lieu en 1899. D'après une loi (1) du 10/23 février 1912, il sera procédé à un recensement général de la population du royaume tous les dix ans, à partir de 1912. Le prochain recensement, dont la date sera fixée par décret royal, sera effectué par les soins du service de la Statistique générale du ministère de l'Agric ilture et des Domaines. Un crédit de 750.000 francs est prévu à cet effet; pour une population dépassant 7 millions de personnes, la dépense prévue s'élève donc à 100 francs environ par millier débitants.

Trois mois avant la date fixée pour l'exécution du recensement, les autorités commu- nales deuont reviser la nomenclature des rues et chaussées et numéroter les maisons.

Le recensement aura lieu dans la même journée, dans tout le royaume. Tous les fonc- Ji jnnaires de l'État, des districts et des communes sont tenus de prêter leur concours au

(1) Bulletin slat stlque de la Roumanie, série III, année XI (1912), n08 24-25.

(7)

- 5 2 3 —

dénombrement, lorsqu'ils seront appelés en qualité d'agents du recensement, sous peine d'une amende de 25 à 100 francs. Le refus de répondre ou la communication de faux renseignements constituent une contravention qui sera punie d'une amende de 5 à 20 francs, prononcée en première et dernière instance par le juge de paix, sur procès- verbal dressé par l'agent recenseur en présence d'un agent de police.

D'après les renseignements qui nous ont été très aimablement communiqués par M. L. Colesco, le sympathique directeur de la Statistique générale roumaine, le dénom- brement sera effectué à l'aide de feuilles de ménage. L'emploi du bulletin individuel a dû être écarté à cause de la forte proportion des illettrés dans la population.

Un groupe d'une centaine d'agents instructeurs sera formé à Bucharest, par les soins et sous l'autorité immédiate du directeur de la Statistique générale. Ces agents instruc- teurs seront ensuite répartis entre les districts et instruiront à leur tour chacun un petit groupe des 700 agents recenseurs à qui incombera la tâche d'exécuter, au jour dit, les opérations du dénombrement. Chaque agent devra, au cours de celte même journée, visiter toutes les maisons situées sur la circonscription à laquelle il est affecté, et remplir lui-même les feuilles de ménage d'après les réponses faites par les habitants.

POPULATION DE L'EMPIRE ALLEMAND AU Ier DÉCEMBRE 1910

Dans une précédente chronique (voir le numéro d'avril 1911, page 172), nous avons indiqué le chiffre de La population présente recensée dans l'Empire allemand le 1er dé- cembre 1910. Ces chiffres étaient provisoires. L'Office impérial de statistique vient de publier dans les Vierteljahrshefte zur Statisiik des Deutschen Reichs (t. III de 1912), un certain nombre de résultats définitifs. La population totale de l'Empire est fixée au chiffre de 64.925.993 habitants, dont 32.040.166 hommes et 32.885.827 femmes.

Un premier tableau fait connaître la répartition de la population, année par année d'âge, suivant l'étal de famille. Nous résumons ces derniers résultats dans le tableau ci-dessous, lequel permet de comparer les chiffres de 1910 à ceux de 1900 :

EMPIRE ALLEMAND. — Population suivant l'état de famille

Nombres absolus Proportion»

l«r décembre 1910 i<* décembre 1900 1910 1900

__ __ •» _ a) Sexe masculin

Célibataires 19.516.340 17.098.806 610 617 Mariés 11.608.028 9.797.924 362 353 866.676 809.238 27 29 Divorcés . , 49.122 31.279 l i

Total. 32.040.166 27.737.247 1.000 1.000 h) Sexe féminin

Célibataires 18.591.604 16,421,317 565 574 Mariées 11.621.685 9.794.955 353 342 Veuves ' . 2.583.872 2.352 921 79 82 Divorcées 88.666 60.738 3 2

Total 32.885.827 28,629.931 1.000 1.000 La proportion des célibataires a légèrement diminué; l'examen des chiffres détaillés par année d'âge montre que cette diminution porte surtout sur les jeunes enfants et tient sur- tout vraisemblablement à l'abaissement de la natalité qui a progressivement passé de 36 à 30 naissances vivantes pour 1.000 habitants, de 1901 à 1910. La proportion des per- sonnes mariées a augmenté tandis que celle des veufs et veuves diminuait. Le nombre des hommes divorcés a augmenté des deux tiers, passant de 31.000 à 49.000 environ;

(8)

- 524 -

celui des femmes divorcées a subi un accroissement du même ordre, passant de 61.000 à 89.000 en nombres ronds.

Un autre tableau est relatif à la nationalité des habitants; de 1900 à 1910, le nombre des étrangers recensés en Allemagne s'est accru des deux tiers; il a passé de 780.000 à 1.260.000, soit une augmentation de 480.000 personnes. Par rapport à la population totale, la proportion des étrangers, qui était de 14 pour 1.000 habitants en 1900, s'est élevée à 19,4 pour 1.000 habitants en 1910. Les chiffres du tableau ci-dessous résument la répartition de la population suivant le sexe et la nationalité en 1910; à côté des chiffres d'ensemble de 1910, nous avons rappelé ceux de 1900 :

EMPIRE ALLEMAND. — Population suivant la nationalité

1er décembre 1910

!«• décembre 1900 m - Ensemble Sexe masculin Sexe féminin

Population totale 56.367.178 64.925.993 32.040.166 32.885.827 Allemands 55.587.612 63.664.341 31.322.164 32.342.177 Etrangers 778.737 1.259.873 716.994 542.879 Nationalité non déclarée. . . 797 1.779 1.008 771 Russes et Finlandais . . . . 46.967 137.697 79.210 58.487 Autrichiens 371.005 634.983 353.742 281.241 Hongrois et Croates 19.959 32.079 19.300 12.779 Suisses 55.494 68.257 36.373 31.884 Italiens 69.738 104.204 72.887 31.317 Français 20.478 19.140 8.917 10.223 Luxembourgeois 13.260 14.356 7.709 6.647 Belges . . 12.122 13.455 7.173 6.282 Hollandais < 88.085 144.175 81.051 63.124 Danois 26.565 26.233 15.233 11.000 Suédois 9.622 9.675 5.636 4.039 Norvégiens 2.715 3.334 2.068 1.266 Anglais. . . 16.130 18.319 8.410 9.909 Américains des États-Unis. . 17.419 17.572 8.305 9.267 Autres Américains 3.266 4.890 2.626 2.264 Autres nationalités 5.912 11.504 8.354 3.150

Dans l'augmentation du nombre des étrangers de 1900 à 1910, la part de beaucoup la plus importante revient aux Autrichiens, dont le nombre a presque doublé, passant de 371.000 à 635.000; on voit que les Autrichiens forment la moitié de l'effectif total des étrangers en Allemagne. Les Russes sont moins nombreux, mais leur nombre a triplé de 1900 à 1910 : 138.000 au lieu de 47.000. Signalons encore l'accroissement important du nombre des Hollandais (144.000 au lieu de 88.000), des Italiens (104.000 au lieu de 70.000), des Suisses (68.000 au lieu de 55.000) et des Hongrois (32.000 au lieu de 20.000).

11 y a peu de changement sur le nombre des Anglais, des Belges, des Luxembourgeois, ainsi que sur l'effectif des sujets étrangers venant des royaumes Scandinaves.

Le nombre des Français présents en Allemagne le jour du recensement n'a que très légèrement diminué de 1900 à 1910, passant de 20.478 à 19.140. Sur ces 19.140 Fran- çais, plus de la moitié, exactement 11.622, ont été recensés en Alsace-Lorraine; 4.283 autres se trouvaient en Prusse le 1er décembre 1910, dont 1.255 dans la province du Rhin et 710 seulement dans la ville de Berlin.

La colonie française en Allemagne est loin d'être aussi importante que la colonie alle- mande en France, puisqu'au recensement de 1906, on a compté 87.836 Allemands pré- sents en France, dont 31.301 dans le département de la Seine.

Le troisième tableau est relatif à la confession religieuse; la répartition des habitants d'après la religion n'a pas subi de changement important de 1900 à 1910, comme o:i peut s'en rendre compte à l'aide des chiffres ci-après :

TABLEAU.

(9)

5% —

EMPIRE ALLEMAND. — Population d'après la religion

Nombres absolus Proportions

Protestants, luthériens, etc.

Catholiques romains Autres chrétiens. . Israélites

Autres religions . . Religion non déclarée.

l^r décembro 1910 1er décembre 1900

39.991.421 23.821.453 283.946 615.021 208.014 6.138

35.231.104 20.327.913 203.793 586.833 17.535

(

1910

615,9 3 6 6 , ^ ,

9,5 3,2 \ 0,1 i

1900

625,0 361,0 3,6 10,0 0,4

Ensemble. 64.925.993 56.367.178 1.000,0 1.000,0

La proportion des catholiques romains a cependant légèrement augmenté, tandis que celle des protestants, luthériens, etc., diminuait; mais ces derniers forment toujours les deux tiers environ de la population de l'Empire.

Michel HUBER.

Références

Documents relatifs

In its most general form the weight P and the specific gravity D of an heterogeneous whole are explained by the variation of the weights P i and of the specific

Deux mamans lassées de courir après leurs têtes blondes dans les magasins, ont créé leur boutique pour enfants de 0 à 12 ans. Les mamans y flânent, les enfants s’amusent et

100%, 47 FM, Activ Radio, Africa Radio, Alouette, Alpes 1/Alpes 1 Rhône-Alpes, ARL, Bergerac 95, Beur FM, Blackbox, Canal FM, Cannes Radio, Cerise FM,

Les représentants des Fédérations syndicales, invités à s’exprimer en début de séance se sont fait l’écho des sérieuses difficultés rencontrées dans le réseau, la

la volonté d'exprimer par des images fortes les aspirations et les désillusions d'une génération dont la sensibilité s'exacerbe à la recherche de la vérité.. Résumé :

Tous nos produits sont conçus pour être aussi inclusifs que possible, mais le vélo à main Power Smart est l’une des pièces phares de HAGS à inclure. Il peut être utilisé par

Mais alors qu’il allait atteindre son but, Teos apparut tout à coup, prenant sa coéquipière dans ses bras, pour réapparaître un peu plus loin, indemne.. Zane en trembla de rage

Je profite de ma première chronique dans l’excellente revue Le Médecin de famille canadien pour présenter aux professionnels de notre discipline les thèmes que j’ai choisis