6 | La Lettre du Cardiologue • N° 500 - décembre 2016
ÉDITORIAL
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”
“Together we achieve more”
Dans ce numéro sur la “cardiologie du futur”, deux des articles nous montrent des aspects innovants et prometteurs de l’imagerie cardiaque par ultrasons et de l’IRM. Il faut maintenant aller au-delà et optimiser les synergies autour des différents modes d’imagerie.
Prenons l’exemple de la cardiologie dite “structurelle”, en particulier valvulaire, qui connaît un développement extraordinaire ces dernières années.
L’échographie est et restera le meilleur outil pour évaluer la “triade” d’Alain Carpentier : anatomie, lésions et dysfonction valvulaire. Elle est également aujourd’hui l’instrument de référence pour la quantification de la sévérité des valvulopathies. Il est vraisemblable que l’IRM tiendra dans le futur un rôle de plus en plus important sur ce dernier point.
Après le diagnostic, la seconde étape est le choix de l’intervention : chirurgie ou traitement interventionnel. L’échographie gardera certainement une place de choix, mais l’expérience du TAVI a montré que la place du scanner va croître. Cela sera encore plus vrai avec le développement des traitements percutanés valvulaires mitraux puis tricuspides, en particulier avec l’annuloplastie et l’implantation de prothèses pour lesquelles il est nécessaire de déterminer la taille mais aussi les rapports avec les structures adjacentes. Enfin, l’imagerie multi-modalités permet des reconstructions qui vont certainement devenir la routine dans ces procédures.
L’échographie transœsophagienne est aujourd’hui la méthode de référence dans les interventions sur valves mitrales et le sera sûrement dans le futur dans celle des valves tricuspides, mais cela implique la pratique d’une anesthésie générale. Il faudra alors tenter d’obtenir la même qualité d’imagerie en simplifiant la procédure. Cela pourra être la place de l’échographie intracardiaque 3D. L’imagerie multi-modalités couplant par exemple la scopie et l’échographie transœsophagienne ou l’angiographie rotationnelle existe déjà et se développera sans doute encore. À plus long terme, des interventions guidées par l’IRM devront être envisagées.
La réalisation de ces stratégies “du futur” dépend bien sûr de la disponibilité des équipements mais aussi de ceux qui les utilisent. Pour tirer le plus grand profit des différentes modalités d’imagerie, il faut que ces appareillages soient utilisés par des spécialistes connaissant parfaitement la pathologie de l’organe en question.
L’exemple récent du TAVI a montré que des cardiologues peuvent acquérir
une excellente expertise dans l’interprétation des scanners. Pour avancer dans le soin et la recherche, il faut faciliter l’accès et la formation des cardiologues à ces techniques.
Il n’y a bien sûr pas une recette unique, et le succès dépendra de la collaboration entre cardiologues et radiologues, harmonieuse et adaptée à chaque situation.
Il paraît donc indispensable dans le futur de travailler ensemble à mettre en place cette imagerie multi-modalités d’organe pour optimiser la prise en charge de nos patients, ce qui paraît être un but bien plus important que l’assouvissement des “querelles de clochers” interdisciplinaires.
A. Vahanian déclare avoir des liens d’intérêts avec Edwards LifeSciences. Il déclare être consultant pour Abbott Vascular et Valtech.
Pr Alec Vahanian
Service de cardiologie, hôpital Bichat, Paris.
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