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Les réunions de concertation pluridisciplinaires

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Academic year: 2022

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Texte intégral

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FICHE À DÉTACHER

La Lettre d'ORL et de chirurgie cervico-faciale • N° 351 - octobre-novembre-décembre 2017 | 29

f i c h e t e c h n i q u e

Sous la responsabilité de ses auteurs

33

les risques encourus et la qualité de vie qui en résultera sont analysés en tenant compte du profil du patient.

Structure 

(2-4)

Les éléments requis pour une RCP sont l’élaboration d’une charte qui précise son mode de fonctionnement, la rédaction obligatoire d’un compte-rendu pour chaque réunion comportant, notamment, la liste personnes présentes, et une périodicité fixée, comptant au moins 2 RCP par mois.

L’organisation de la RCP est précisée dans l’encadré.

Historique

Avant le premier plan Cancer, pour associer et coordonner les traitements (chirurgie, radiothérapie, chimiothérapie), les médecins organisaient déjà des réunions de concertation et des consultations communes auxquelles participaient différents spécialistes en cancérologie. Ces consultations communes ont été initialement développées dans les centres de lutte contre le cancer, où elles étaient mises en place de façon systématique dès les années 1970. Elles étaient, et sont toujours, appelées

“comités”. Elles proposent et expliquent au patient le projet thérapeutique mono- ou pluridisciplinaire adapté à son cas.

En 2003, le plan Cancer I (1) définit un programme de 70 mesures organisant la prévention et le dépistage des cancers, l’organi- sation des soins et l’accompagnement social et humain des personnes atteintes de cancer. La mesure 31, mise en application par la circulaire du 22 février 2005, définit les modalités du processus décisionnel. La réunion de concertation pluridisci- plinaire (RCP) est reconnue comme le lieu de référence de la prise de décision médicale et devient obligatoire.

Définition

Les RCP sont un outil d’aide à la décision thérapeutique (2). Les RCP en cancérologie regroupent des professionnels de la santé (médecins et non-médecins) qualifiés pour prendre une décision offrant aux patients la meilleure prise en charge thérapeutique possible. Au cours de ces réunions régulières, le diagnostic, les modalités du bilan d’extension tumoral locorégional et méta- statique et les traitements potentiels sont présentés et discutés, en tenant compte des connaissances médicales les plus récentes, établies par les dernières publications scientifiques. Les bénéfices,

Les réunions de concertation pluridisciplinaires

S. Benzakin*, D. Brasnu*

* Service d’ORL et de chirurgie cervico-faciale, fondation Adolphe-de-Rothschild, Paris.

Encadré. Structure d’une RCP.

La RCP doit comprendre un coordonnateur (qui dédie une partie de son temps à l’organisation de la RCP)

La RCP doit comprendre un secrétariat

Les décisions doivent être traçables ; au moins 1 exemplaire de chaque compte-rendu doit être placé dans le dossier du malade

Les références scientifiques utilisées ou l’essai thérapeutique proposé doivent être indiqués

Le nom du médecin référent, qui assure le suivi de la décision, doit être mentionné

Le projet thérapeutique proposé prend en considération (4) :

➤ les données épidémiologiques et sociales ;

➤ l’état général du patient ;

➤ l’analyse des résultats anatomopathologiques ;

➤ l’extension locale, régionale et à distance de la tumeur ;

➤ le dossier d’imagerie, avec visualisation des examens pendant la RCP ;

➤ l’avis du médecin traitant, qui peut être rapporté par un membre de la RCP ;

➤ l’intérêt de la présence du patient lors de la RCP.

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30 | La Lettre d'ORL et de chirurgie cervico-faciale • N° 351 - octobre-novembre-décembre 2017

fiche technique n° 33 FICHE À DÉTACHER

Une liste de présence des différents praticiens est établie pour chaque RCP. La liste des patients, la localisation tumorale, le stade TNM et le choix thérapeutique adopté par la RCP sont tenus à jour par le secrétariat de la RCP.

À l’issue de la discussion collégiale qui se fonde sur les référen- tiels, la RCP propose un protocole de traitement ou de nouveaux examens complémentaires. Dans le second cas, le dossier sera présenté de nouveau en RCP.

Le médecin référent informe le patient des décisions de la RCP et lui remet son programme personnalisé de soins (PPS).

L’avis de la RCP est consultatif. Ainsi, le traitement choisi par le médecin référent peut être différent du protocole proposé par la RCP. Cette situation est rare. Dans ce cas, les raisons du non-respect du protocole thérapeutique établi en RCP doivent être précisément argumentées et inscrites dans le dossier du patient.

Si la prise en charge thérapeutique d’un patient est dite

“standard” et sa validité incontestable, le traitement peut être instauré avant la RCP. Le dossier sera cependant obligatoirement présenté ultérieurement en RCP pour être validé.

Une RCP de recours nationale bimensuelle a été organisée pour les décisions thérapeutiques complexes portant sur les tumeurs rares des VADS (Réseau d’expertise français sur les cancers ORL rares [REFCOR]) [7].

En conclusion, la RCP est un outil indispensable à la prise en charge des cancers. Elle répond aux critères de la médecine fondée sur les preuves. Elle offre une prise de décision collégiale, évitant les dérives thérapeutiques non validées scientifiquement.

Elle permet aussi un échange fructueux entre praticiens, tourné

vers l’intérêt du patient. ■

1. Institut national du cancer. Le Plan cancer 2003-2007 . http://www.e-cancer.fr/Plan-cancer/Les-Plans-cancer- de-2003-a-2013/Le-Plan-cancer-2003-2007 2. Institut national du cancer. Dictionnaire : RCP. http://

www.e-cancer.fr/Dictionnaire/R/RCP

3. HAS. Évaluation et amélioration des pratiques. Déve- loppement professionnel continu (DPC). Fiche méthode.

Réunion de concertation pluridisciplinaire (RCP). Mai 2014.

4. Société française d’oto-rhino-laryngologie et de chirurgie de la face et du cou. Recommandation pour la pratique clinique. RCP. Organisation du parcours initial des soins en cancérologie des VADS.

5. Référentiel des pays de la Loire pour la prise en charge des cancers des voies aéro-digestives supérieures. Janvier 2006.

6. OncoCentre. Référentiel de prise en charge des cancers en région Centre. Tumeurs cervico-faciales, 2014. http://

oncocentre.org/wp-content/uploads/ref_tcf_2014.pdf 7. https://www.orlfrance.org/reseau-refcor/

8. National Comprehensive Cancer Network. https://

www.nccn.org

Références bibliographiques

S. Benzekin et. D. Brasnu déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts.

Choix des référentiels

Chaque RCP doit utiliser un référentiel des traitements validé selon les localisations tumorales. Le projet thérapeutique proposé doit être en accord avec celui-ci. Il existe plusieurs référentiels régionaux (5-7). Le référentiel proposé par le National Compre- hensive Cancer Network est disponible sur Internet (8). Il offre un arbre décisionnel simple et complet de toutes les localisations des tumeurs de la tête et du cou. Il est régulièrement actualisé.

Il s’agit du référentiel américain employé par plusieurs dépar- tements d’ORL outre-Atlantique.

Déroulement

Le coordonnateur de la RCP convoque 2 fois par mois les membres permanents de la RCP et les praticiens pouvant apporter une expertise spécifique sur un ou plusieurs dossiers.

Il établit la liste des patients à présenter.

La réunion doit se faire en présence d’au moins 3 médecins de spécialités différentes, ce qui permet d’avoir un avis pertinent sur toutes les procédures thérapeutiques envisagées. Ces médecins sont des chirurgiens, des oncoradiothérapeutes et des oncologues médicaux. Si un ou plusieurs de ces 3 spécialistes sont absents, le dossier doit être de nouveau présenté, avec le spécialiste manquant, dans les plus brefs délais. Un ou plusieurs spécialistes en imagerie s’avèrent également indispensables pour commenter le bilan d’imagerie (scanner, IRM, TEP scan). La présence d’un médecin anatomopathologiste est aussi intéressante.

Tous les nouveaux patients atteints d’une tumeur maligne ou suspecte de malignité doivent être présentés en RCP avant tout traitement. Les dossiers des patients dont le traitement est en cours ou terminé sont aussi présentés, pour assurer un suivi conforme au référentiel.

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Références

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