F. S ARRUS
Hydro-dynamique. Mémoire sur les oscillations des corps flottans
Annales de Mathématiques pures et appliquées, tome 19 (1828-1829), p. 185-210
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I85
HYDRO - DYNAMIQUE.
Mémoire
surles oscillations des corps flottans ;
Par M. F. SARRUS, docteur agrégé es sciences professeur
de mathématiques
etde physique à Perpignan.
OSCILLATIONS
DESCORPS
FLOTTANS.LE problème qui
fait lesujet
de cetessai,
traité avec toute lagénéralité
dont il estsusceptible,
consisterait à déterminer les cli- vers mouvemens d’oscillation quepeut prendre
un corps solide li-bre, pesant, plongé
en tout ou enpartie
dans un fluideégale-
ment soumis à l’action de la
pesanteur,
maisqui peut
être indif- féremmentcompressible
ouincompressibie , homogène
oucomposé
de couches de nature différente.
Dans l’état actuel de la
science,
la solutionrigoureuse
de ceproblème
est, pour ainsidire, impossible;
aussi les diversgéomè-
tres
qui
ontessayé
d’en résoudrequelques
casparticuliers
n’ont-ils pu y
parvenir qu’au
moyen deshypothèses suivantes,
savoir :1.°
Que
lapression qu’éprouve
chacun despoints
du corps flot-tant
peut
être calculée comme si le fluide n’avait aucun mouve-ment ;
2.°
Que
les divers mouvemensdu corps
flottant sont assez pe- tits pourqu’il
soitpermis
denégliger,
sans erreursensible ,
tesquantités
de l’ordre des carrés ouproduits
de ces mouvemens;3°
Que
les dimensions du corps flottant sont assezpetites
pourqu’on puisse regarder
lapesanteur
comme une force degrandeur
constante,
agissant
suivant des directionsparallèles.
Tom. XIX, n.° 7, I.er janvier I829.
26Comme dans les cas réellement
utiles,
ces diversessuppositions
ne s’écartent que bien peu de la
vérité,
lés résultatsauxquels
ellesconduisent
peuvent
êtreconsidérés
commesuffisamment
appro-chés ;
nous lesadopterons
donc dans cequi
vasuivre ; mais, à
cela
près,
nousprésenterons
une solutionpurement analytique
duproblème général)
tel que nous l’avonsposé
ci-dessus.Représentons,
suivantl’usage,
par g lagravité ,
la masse d’unemolécule
quelconque
du corps flottant parDm,
lapression normale qu’éprouve chaque point d’un élément
03C9 de la surface de ceçorps
par p, la normalecorrespondante,
mesuréedepuis
unpoint
decette droite
pris
dans l’intérieur du corps , par r,prenant
l’axe desz vertical et
dirigé
de haut enbas,
et observant que lapression
p tend à diminuer la
longueur
r de lanormale
nous aurons pour déterminer le mouvement du corpsflottant , l’équation
dans
laquelle
lesintégrales indiquées
par lacaractéristique
S sontrelatives à la molécule
Dm,
et doivent s’étendre à toute la massedu corps
flottant,
tandis quel’intégrale indiquée
par la caracté-ristique f
est relative à l’élément co, et doit s’étendre seulement àtoute la
partie
de la surface de ce même corpsqui
estbaignée
parle fluide. On doit
observer,
en outre que les variations4x 03B4y,
03B4zne sont pas entièrement
arbitraires,
parcequ’elles
doivent satis- faire à la condition d’invariabilité de distance entredeux
molécu- lesquelconques.
Cette condition va nous conduire à la forme laplus générale
de ces variations.En
désignant
parx,y,z, X, Y, Z les
coordonnées de deux moléculesquelconques
du corpsflottant,
le carré de leur distancesera
exprimé
parDES CORPS FLOTTANS. I87
dont
lavariation
doit êtreidentiquement nulle; ce qui donne
laquelle doit être satisfaite, quelles
que soient lesvaleurs particu-
lières
des coordonnées x, y, z,X, Y,
Z.En
prenant
successivement pour( X, Y, Z )
troispoints
fixésinvariablement avec la
masse
du corpsflottant,
l’on arriverait à troiséquations semblables
à laprécédente, et
au moyendesquel- les
onparviendrait à
déterminer03B4x, 03B4y, 8z,
en fonction de x ,y, z, des coordonnées des trois
points
auxiliaires et des variations -de cescoordonnées ;
c’est-à-dire en fonction de x, y, z et-d’au-
tres
quantités qui
ont la même valeurpour
toute autre niolé-cule.
Cela posé ,
si l’on différentiel’équation ci-dessus,
successive- ment parrapport
à x, y, z, et que l’on observe queX, Y,
Zdoivent
être traités commedes
constantes , l’on trouveraEn différentiant
celles-ci,
à leur tour)successivement
pnrrapport
à
X, Y, Z,
etobservant
que, dans ce cas, cesquantités
et leurs-variations
sont les seules que l’on doive traiter commevariables,
on trouvera
Comme les différens termes
qui
entrent dans ceséquations
sont in-dépendans
les uns des x, y, z et les autres deX, Y, Z ,
onen conclura sans
peine qu’ils
sont tousindépendans
tant de x, y,z que de
X, Y, Z, et
que , parconséquent ,
on doit avoir iden-tiquement
dont la
comparaison
avec cellesqui précédent
nous conduit à faireDES
CORPS FLOTTANS.I89
en
désignant par 03BB, 03BC,
v desquantités quelconques indépendantes
de x, y, z, et
qui
doivent conserver leurs valeurs pour toutes les molécules.Présentement les dif’érentielles totales de
03B4x, ay, az
,prises
enregardant
letemps
comme constant, donnentidentiquement
lesquelles ,
au moyen des résultatsque
nous venonsd’obtenir,
seréduiront à
quoi,
par leurintégration ,
nousdonneront pour 8x, 03B4y, 03B4z
les va-leurs suivantes :
dans
lesquelles 03B1, 03B2, 03B3
sontdes quantités indépendantes
de x, y, z , mais d’ailleursarbitraires.
Avant de substituer ces valeurs de
8x, 03B4y,
8z dansl’équation (I),
I90
il convient de mettre le terme
fp03C903B4r
de cetteéquation
sous uneforme
qui
seprête plus
facilement aux calculs que nous aurons à effectuer par la suite.Lorsque
le corps flottant est entièrementplongé dans
lefluide,
cette
intégrale p03C903B4r
doit êtreprise
dans toute l’étendue de tasurface de ce corps.
Or,
on pourratoujours
admettrequ’il
en estainsi,
pourvuqu’on regarde,
s’il lefaut ,
la densité du fluide commeétant nulle
dans
une étendueplus
ou moins considérable. Au moyen de cepetit artifice,
nous n’auronsplus
besoin dedistinguer
le casoù le corps flottant est entièrement
plongé
dans le fluide de celui où il ne l’estqu’en partie seulement.
Cela
posé,
soient ar,b, c
les coordonnées del’origine
de lanormale ;
nous auronset par suite
d’où on conclura
Présentement
nousobserverons
quel’expression a-x r
est celledu
cosinus de
l’angle
que ferait cette normale avec uneparallèle
me-née par son
pied
, à l’axedes x ;
etque,
parsuite ,
cetteexpression
est aussi celle du cosinus de
l’inclinaison de l’élément
w sor leplan
des yz ; de sorte que la
projection
de cet élément sur leplan
desyz
est, abstraction faite de sonsigne, égale
à03C9. a-x r. Appelant
donc
dydz
cette,projection,
nous auronsDES CORPS FLOTTANS. I9I
le
signe +
on - devantêtre
convenablemeht déterminé. Pour re-connaître
quel est
celui de ces deuxsignes qu’il
fautprendre,
danschaque
casparticulier,
considérons une droite indéfinieparallèle
àl’axe des x ; les valeurs de y et de z ,
relatives
aux diférenspoints
de
cette droite,
seronttoujours
lesmêmes;
iln’y
aura que celle dez
qui changera. Nommant
donc x1, x2, x3, ... les valeurs de xqui
sontrelatives
auxpoints où
la droite perce la surface du corpsflottant,
etsupposant
ces valeursrangées
dans un ordre tel quel’on
aitce
qui
esttoujours possible,
on verra sanspeine
que lesdifférens
points de
cettedroite ,
pourlesquels
x se trouvecompris
entre x,et x , X3
e’t
x4, x5 et x6, ... sont situesdans
l’intérieur du corpsflottant ,
et les autres,c’est-à-dire ,
ceux pourlesquels x
setrouve
compris
entre x2 et x3, x4 et x5, ... endehors
de cecorps ; ce
qui exige
que lespoints
d’intersection de la droite avecla
surface
du corps flottant soient en nombrepair ,
et , deplus ,
que, par cela seul que la
normale
r doit être tout entière dansl’intérieur
du corpsflottant,
on aitaI, a2, a3, ...
représentant
les valeurs de aqui correspondent
aux normales’ rI, r2, r3, ... relatives à xI, x2, x3,... Si donc on
représente
par 03C9I, 03C92, 03C93, ... les élémens de la surface du corps flottantqui
se trouvent situés auxdifférens points
ou cette surfaceest
percée
par laparallèle
à l’axe des x dont il vient d’être ques-tion,
nous pourrons faireI92
En observant
que
ces élémenspeuvent toujours
êtrepris
de tellegrandeur
que leursprojections
soientégales
entreelles , nous
con-clurons de là
en
désignant
par pI, p2, p3, ... les valeurs de pqui
sont relati-ves aux élémens 03C9I, 03C92, 03C93, ...
Maintenant nous observerons que les valeurs de
03B4xI, 03B4x2, 03B4x3,
....doivent être données par la
première des équations (2),
et que parconséquent,
elles ne sont fonctions que des coordonnées y, z,lesquelles
conservent leursvaleurs
dans toute l’étendue de la trans-versale ,
etqu’ainsi
l’on ace
qui change
le résultat obtenu ci-dessus en celuiqui
suit :DES
CORPS FLOTTANT. I93
Présentement,
si l’onregarde p
comme une fonction purementanalytique
dont l’existence a lieu dans tous lespoints
del’espace,
on pourra faire
pourvu
seulement que l’on ne prennel’intégrale
du second ment-bre que pour les
points
situés dans l’intérieur ducorps flottant ;
par suite nous aurons
Ponr obtenir
l’intégrale p03C9. a-x r 03B4x,
nous n’auronsqu’à
pren-r
dre la somme de toutes les
expressions analogues à
cellequi
formele second membre de cette
équation,
cequi
nous donneraon aura
semblablement
et par suite
ou enfin
l’intégrale
dusecond
membre devant êtreprise
dans toute l’éten-Tom. XIX 27
I94
due de
l’espace occupé
par le corps flottant. Ensubstituant
cettevaleur dans
l’équation (i)
elle deviendraIl nous reste à mettre dans cette
équation
la valeur de03B4p,
va-leur que nous ne pouvons trouver
qu’en supposant l’équilibre
dufluide ;
cequi donne,
commel’on sait ,
en
désignant par
A la densité de cefluide.
Au moyen de cettevaleur, l’équation (3)
deviendradans
laquelle
il faudra substituer les valeurs de03B4x, 03B4y, 03B4z,
don-nées par les
équations (2) ;
mais ilconvient auparavant
de lui faire subir encore une transformation.Désignons
parX, Y, Z
les coordonnéesdu
centre degravité
du corps
flottant,
et faisantnous aurons
identiquement
mais d’un autre
côté,
par lapropriété
du centre degravité,
ondoit avoir
DES CORPS
FLOTTANS. I95
d’où on conclura
Au moyen de ces
valeurs,
lepremier
membre del’équation (5)
deviendra
Maintenant les valeurs de
X, Y,
Z étant les mêmes pour tou-tes les molécules
Dm,
cesquantités
et leursdifférentielles
pour-ront se mettre hors du
signe S ,
cequi
nous donneraI96
Au
moyen
de cesvaleurs,
lepremier
membre del’équation (5)
deviendra
tandis que le second
sera
ou encore
en observant que
S03B4z’Dm=0.
Cetteéquation (5)
pourra donc semettre sous la forme
Lorsque
le corps flottant est entièrementlibre ,
les valeurs de ,03B4X, 03B4Y,
03B4Z sont arbitraires etindépendantes
de03B4x’, 03B4y’, 03B4z’;
d’onil résulte que leurs coefficiens doivent être
identiquement égaux
dans les deux membres de cette
équation,
cequi
donne leséqua-
tions
lesquelles
serviront à déterminer le mouvement du centre de gra- vité du corps flottant et réduirontl’équation (6)
à la suivante:DES CORPS
FLOT TANS.
I97Présentement,
leséquations (2)
nousdonneront,
comme cas par-ticulier,
lesquelles retranchées
deséquations (2)
donnentou, ce
qui revient
aumême,
d’après
les valeursx=X+x’, y=Y+y’, z=Z+z’, posées
ci-dessus,Au moyen de ces
valeurs, l’équation (8) deviendra,
en mettant03BB, 03BC, 03BD
hors dusigne d’intégration ,
I98
laquelle
devant avoir lieuquelles
que soient les valeursde 03BB, 03BC,
v,donnera
identiquement
équations qui
serviront à déterminer le mouvement du corps flot-tant autour de son centre de
gravité.
Pour déduire les conditions
d’équilibre
du corps flottant de cel- lesqui précèdent ,
il suffit évidemment desupposer
les vitessesconstantes et
nulles ;
cequi
réduit leséquations (7)
et(9)
auxsuivantes
dont la
première indique
que , dans l’étatd’équilibre ,
la masse ducorps flottant doit être
égale
à celle du fluidequ’il déplace , tan-
dis
que
les deux autresindiquent
que les centres degravité
deces deux masses doivent être situés dans une même verticale. Tel- les sont en effet les conditions nécessaires et suffisantes pour assu-
rer
l’équilibre.
Nous nous occuperonsplus
loin de la -recherche de cellesqui peuvent
engarantir
lastabilité.
DES
CORPS
FLOTTANS. I99Présentement,
concevons , par le centre degravite
du corpsflot-
tant, trois axes
rectangulaires
fixes par rapport à ce corps, mais mobiles avec lui dansl’espace.
Si l’onreprésente
par a,b, c les
coordonnées d’unpoint quelconque
relatives à ces axes , nous au-rons
puisque
les deux membres de cetteéquation représentent également
le volume Dm
d’une
moléculequelconque
du corps bottant. Parsuite,
on aura , engénéral
On
parviendrait
ausurplus
à la rnême conclusion parl’application
des
procédés
connus pour la transformation desintégrales.
C’estainsi que nous
transformerons
les seconds membres deséquations (7) et (9).
Ce
qui précède
auratoujours lieu , quelles
que soient les direc- tions desaxes a, b,
c ; de sorte que rien ne nousempêche
de sup- poser que , si le corps flottant était enéquilibre,
ont eûtx’=a , y’=b, z’=c.
Si l’orrfait,
dans ce cas,les
quantités x", yll ,
z" seronttrès-petites
et de même ordre que les vitesses quepeuvent prendre
les moléculesDm ;
on pourradonc,
sans erreur
sensible , négliger
lesquantités
de l’ordre de leurs car-rés et
produits.
Deplus ,
lesquantités x", y", z"
devront êtretelles que la distance de deux molécules ne soit pas altérée par leur
présence
et conserve la même valeurque
si cesquantités
étaientabsolument nulles. On
peut
doncemployer,
pour lesdéterminer ,
les considérations
qui
nous ont conduit auxéquations (2) ,
!tposer par
conséquent
ou 03BB,
03BC, 03BD sont des fonctionsinconnues
autres que celles deséqua-
tions
(2),
dutemps
et de constantesindépendantes
dea, b,
c ,qu’il s’agit
dedéterminer ,
et où noussupprimons
les constantes03B1, 03B2,
1, attendu quex", y",
zn doivent être nuls en mêmetemps
que a,
b, c.
Nous aurons ainsiet
par suite,
ennégligeant
les carrés etproduits de 03BB, 03BC, 03BD,
multipliant
les deux membres de ceséquations
parDm, intégrant
par rapport
à lacaractéristique
S et posant, pourabréger)
on trouvera
DES
CORPS FLOTTANS.
20Ivaleurs
qu’il
convient de mettre à laplace
despremiers
membresdes
équations (g) ,
et c’est ce que nous ferons dès que nous au-rons mis en évidence les
quantités 03BB, 03BC,
v, Zqui
doivent en-trer dans leurs seconds membres. -
L’équation (4),
relative àl’équilibre
dufluide,
nepeut
avoir lieuqu’autant
que la densité A est fonction de zseulement;
maisnous avons fait
par suite A
doit
êtresupposé
fonction de cettequantité c+03BCa-03BBb+Z,
et d’autres
quantités
constantes maisindépendantes
de a,b ,
c.Supposant
donc quel’origine
des coordonnéesprimitives
x, y, z ait étéprise
de telle sorte que dans l’étatd’équilibre,
l’on eûtZ’=o ,
cequi
esttoujours possible ,
nous pourronsregarder Z
commeétant de même ordre
que 03BB, 03BC, 03BD,
et parconséquent négliger
soncarré et les autres termes de même
ordre ,
cequi
nouspermettra
de faireen
désignant
par0394o
la valeur de Aqui
aurait lieu dans le casd’équilibre.
Nous trouveronsainsi,
ennégligeant toujours
les quan- tités de l’ordre des carrés etproduits de 03BB, 03BC, 03BD, Z,
Au moyen de ces
valeurs,
nous trouverons, enemployant
la trans-formation
indiquée
parl’équation (II),
Maintenant on doit observer que
a, b , c, 0394o
sont les valeursde
x’, y’, z’,
0394qui
auraient lieu dans le casd’équilibre ,
et que,conséquemment,
on doit avoiridentiquement (I0)
DES CORPS
FLOTTANS.
203ayant
doncégard
à ces conditions etposant,
pourabréger,
nous trouverons
équations
danslesquelles L, M, N, P, Q , R, V expriment
desconstantes
qui dépendent
de la nature dufluide , de
celle du corps flottant et de lafigure
de ce corps. -En comparant ces résultats et ceux que donnent les
équations
(12)
avec leséquations (7)
et(9),
nous trouverons enfinet telles sont les
équations
finalesqu’il
nous reste àintégrer
pouravoir résolu le
problème
que nous nous étionsproposé.
Les deux
premières donnent
par unepremière intégration, dX dt
et
dY dt
constantes t etconséquemment
nulleslorsque
le corps flot-tant est
parti
du repos , oumême , lorsqu’ayant
reçd uneimpul-
sion
primitive ,
les composantes transversalès sont nulles. Dans cecas , les valeurs de X et Y sont constantes et par
conséquent si ,
à
l’origine
despetites oscillations,
le centre degravité
du corpsflottant
se meut sur uneverticale ,
il ne sortira pas de cette droitependant
toute leur durée.Pour
intégrer
lesquatre équations
restantes, nous les réduirons d’abord àtrois ,
enéliminant v
entreelles ;
leséquations
àintégrer
seront ainsi
DES CORPS
FLOTTANS.
205auxquelles
nousappliquerons
leprocédé indiqué
dans la section VIde la
Mécanique analytique.
Nous poserons doncet chacune de ces
équations ’prendra
la formep, q, r
désignant des
constantesqui
doivent satisfaire auxéqua-
tions de condition que l’on trouvera en mettant ces valeurs dans les
équations (I4); équations
de conditionqui
serontet
qui
serviront à déterminer ces constantes. Eneffet,
les deuxdernières ,
résolues parrapport
à p et q, donnentMettant ces valeurs
dans
lapremière,
nous trouverons, en chas-sant le
dénominateur,
équation
du troisièmedegré qui
fera connaître toutes les valeurs de r , d’où on conclura ensuite celles de pet q
au moyen desformules
(i6);
de sortequ’en général
il y aura troissystèmes
devaleurs pour les constantes p, q, r,
correspondant
aux trois raci-nes de
l’équation (17).
Maintenant en
intégrant l’équation (15)
on trouveT et U étant deux constantes ; il en résulte
cette solution n’est que
particulière ,
mais en mêmetemps elle
est tri-ple, puisqu’il
y a troissystèmes
de valeurs de p, q, r;donc, d’après
lathéorie de
l’intégration
deséquations
linéaires à coefficiens constans ,on aura
l’intégrale complète
enprenant
la somme des trois inté-grales particulières qui répondent
à cessystèmes ;
de sortequ’en désignant
parr’ , r" , r"’
les trois racinesde l’équation (17),
et parp’, p", p’’’, q’, q", q’’’
les valeurs de p et qqui
leur correspon- dentrespectivement ,
on aüraet
ensuite
DES
CORPS
FLOTTANS. 207en
désignant
parTI, T", T’’’, U’, U",
U’’’ six constantes toutà fait
arbitraires ,
dont les valeurs nedépendent
que de l’état ini- tial du corps flottant.Maintenant l’équation
qui
faitpartie
deséquations (13) donne,
enintégrant,
dans
laquelle
0 et 01 sont deux nouvelles constantesqu’il
faudradéterminer
d’après
1 état initial du fluide.Cette
équation
servant àdéterminer 03BD,
en fonction de 03BBet 03BC
déjà
donnés par leséquations (I9),
la solutiongénérale
du pro- blème que nous nous étionsproposé
se trouve ainsi tout à fait com-plète,
du moins dans le cas oùl’équation (17)
a ses trois raci-nes
inégales.
Dans le cascontraire ,
lesexpressions (18)
et(19) ne
sont
plus complètes,
laprécédente
solution est alors endéfaut,
et il en serait de même si une des racines de
l’équation (17)
étaitnulle ;
mais il est heureusementfacile d’obtenir ,
dans ces casmêmes,
la solution
générale
duproblème.
Supposons,
eneffet,
que l’on aitr"=r’+i,
i étant unequan-
titétrès-petite ,
nous auronsSin tr"=Sin.tr’+it I Cos.tr’- i2t2 I.2 Sin.tr’+...
et par suite
de sorte que si l’on
fait,
pourabréger,
les
équations (18)
et(ig)
deviendrontDES
CORPSFLOTTANS. 209
039B, 0393,
03A0désignant ,
parabréviation ,
tout ce que nous n’avons pas écrit,Or , lorsqu’on
aura r’=r" oui=0, ces équations
se rédui-ront
simplement
àIl faudrait
agir
à peuprès
de même si les trois racines étaientéga-
les entre elles on encore si l’une d’elles était nulle.
Soit,
par exem-ple ,
dans ce dernier cas, r" la racinenulle ;
alors le termeT"Cos.tr"
se réduira àT",
et le termeU"Sin.tr"
que l’onpeut
mettre sous la formeU"
r".Sin.tr" r",
ou encore sous celle- ciUI.
Sin.tr" r", devra êtreremplacé
par la limite de cette expres- sionqui
estégale
àtUI.
Telles sont les
modifications que
doivent subir les formules(I8)
et
(I9)
dans les casparticuliers,
pourqu’elles puissent
donner lasolution
complète
duproblème.
Nous pouvons maintenant connaître
quelles
sont les conditions nécessaires et suffisantes pour assurer la stabilité del’équilibre
ducorps flottant.
I.° Si les trois racines de
l’équation (I7)
sontréelles, inégales,
Tom. XIX 29
positives
et différentes dezéro,
lesexpressions (18)
et(19)
se-ront entièrement
périodiques,
et alors le corps flottant se trouvera dans une situationd ’équilibre
stable.2.° Si l’une des trois racines de cette
équation
estnulle,
lesdeux autres étant
réelles, positives
etinégales,
les formules(I8)
et
(I9) ,
outre les termespériodiques ,
contiendront un termede la forme
tUI;
mais ce terme seraidentiquement
nullorsque
le corps flottant n’aura
point
reçud’impulsion primitive;
c’est lecas
d’équilibre
indifférent.3.° Si
l’éqtiation (I 7)
n’avaitpoint
de racinespositives,
chacundes termes des formules
(18)
et(I9)
contiendrait desexponentiels,
et
l’équilibre
seraitcomplètement
Instable.Dans tous les autres cas , les formules
(18), (I9)
ou(2 1)
con-tiendront des termes
périodiques
et des termes croissant indéfini-ment avec le
temps.
Onconçoit
que ces dernierspeuvent
alors être rendus nuls par uneimpulsion primitive,
et c’est dans cecas qu’on
dit du corps flottant que son
équilibre
est de nature mixte.Dans un autre article nous ferons
quelques applications
de la théo-rie que nous venons