A NNALES SCIENTIFIQUES
DE L ’U NIVERSITÉ DE C LERMONT -F ERRAND 2 Série Mathématiques
A RTIBANO M ICALI
M OUSSA O UATTARA
Sur les algèbres de Jordan génétiques
Annales scientifiques de l’Université de Clermont-Ferrand 2, tome 97, sérieMathéma- tiques, no27 (1991), p. 193-227
<http://www.numdam.org/item?id=ASCFM_1991__97_27_193_0>
© Université de Clermont-Ferrand 2, 1991, tous droits réservés.
L’accès aux archives de la revue « Annales scientifiques de l’Université de Clermont- Ferrand 2 » implique l’accord avec les conditions générales d’utilisation (http://www.
numdam.org/conditions). Toute utilisation commerciale ou impression systématique est constitutive d’une infraction pénale. Toute copie ou impression de ce fichier doit contenir la présente mention de copyright.
Article numérisé dans le cadre du programme Numérisation de documents anciens mathématiques
http://www.numdam.org/
SUR LES ALGEBRES DE JORDAN
GENETIQUES(*)
Artibano MICALI et Moussa OUATTARA
This paper concern
essentially
the structure of Jordanalgebra
that we can find inthe
study
ofalgebras
related with formal Genetics.La théorie des
algèbres
de Jordan est née àpartir
du travail fondamental de PascualJordan,
John Von Neumann etEugène Wigner (cf. [15])
dans unetentative
d’exprimer algébriquement
les fondements de laMécanique Quantique.
Les
développements
ultérieurs de la théorie doiventbeaucoup
à l’école Américaine dont l’un desprincipaux représentants
fut Adrien A. Albert(cf. ~1~).
Le nomalgèbre
de Jorddn a été introduit par Adrien A. Albert
(cf. [1]) mais,
enfait,
l’étude initiale de cesobjets
date de 1933(cf. [14]).
Lors d’une visite auxU.S.A., après
la dernière guerremondiale,
Pascual Jordan a étésurpris d’apprendre
que sessystèmes
der-nombres
("systems
ofr-nombers") s’appelaient
désormaisalgèbres
de Jordan’( cf. [20]).
Cette théorie connait actuellement un extraordinairedéveloppement
etses
applications
touchent non seulement laPhysique
mais encorel’Analyse,
laGéométrie et bien d’autres domaines
(cf. [17]).
Dans cet
article,
nous montrerons comment lesalgèbres
de Jordan intervien-nent en
Génétique
par le biais desalgèbres génétiques (cf. [7], [9]).
Au momentoù certains
spécialistes parlent
deGénétique Quantique (cf. [22]),
il sepeut
queses fondements
résident justement
dans lesalgèbres
de Jordanqui sont,
deplus, génétiques.
(*) Partially supported by Programme
CAMPUSSommaire. 1.
Algèbres
de Jordan etdécomposition
de Peirce. 2. Lesalgèbres j4(À).
3. Lesalgèbres gamétiques.
4. Lesalgèbres AT,".
5. Lesalgèbres type
autofécondation. 6.
Algèbres
de Bernstein-Jordan. 7. Dérivations dans lesalgèbres
de Bemstein-Jordan. 8. La
dupliquée
d’unealgèbre.
9.Algèbres
de Jordanspéciales.
10. Lesalgèbres gamétiques
11. Note finale.Bibliographie.
1.
Algèbres
de Jordan etdécomposition
de Peirce. Dans cetarticle,
ils’agira toujours d’algèbres
non nécessairement associatives ni commuatives sur un anneaucommutatif K à élément unité 1. Dans le cas où K est un corps, des
hypothèses
sur la
caractéristique
de K s’avèrent souvent nécessaires.On dira
qu’une K-algèbre
A est unealgèbre
de Jordan si les conditionsx(yx2) - (xy)x2, (x2y)x
=x2(yx),
sont vérifiéesquels
que soient x et y dansA. Si A est
commutative,
une seule de ces deux conditions sufht pour définirune
algèbre
de Jordan. On dira dans ce cas,qu’il s’agit
d’unealgèbre
de Jordancommutative,. Si A est une
algèbre
de Jordan commutative sur un anneauintègre
K infini
(cf. [5], chapitre 4, §2,
n°5)
alors(cf. [1])
quels
que soient x, y, z et t dans A.Réciproquement,
si cette identité est vérifiéedans une
algèbre
commutative A sur un anneau commutatif K à élément unité1,
en y faisant t = z = y on a =
3(Xy2)y. Donc,
si l’homothétie définie par 3 dans A estinjective,
alors(xy)y2
=(xy2)y quels
que soient x, y dans A. Donc A est unealgèbre
de Jordan(commutative).
Exemple
1.1. Soient K un corps commutatif decaractéristique
différente de 2 et A uneK-algèbre
associative. Dans leK-espace
vectoriel A on définit une nouvelle structure deK-algèbre
au moyen de la formule x o y= 2 (x y + yx), quels
que soientX, y dans
A,
où l’on note x y leproduit
de x par y dans la structure initialement donnée sur A. Leproduit
o définit sur A une nouvelle structure deK-algèbre commutative,
que l’on noteraA( 2 )
ou encore A+. On vérifie facilement que A+est une
algèbre
de Jordan commutative.A
l’exemple
desalgèbres associatives,
lesalgèbres
de Jordan admettent ladécomposition
de Peirce. Eneffet,
soient ~’ un corps commutatif decaractéristique
différente de 2 et A une
K-algèbre
de Jordan(commutative) ayant
unidempotent
e. Alors A admet la
décomposition
A = 0153Ao ( e )
en sommedirecte de sous
K-espaces
vectoriels avec1
x EA, ex
=ix}
(i
=0, 1/2, 1).
Cettedécomposition
estappelée décomposition
de Peirce de A relative àl’idempotent
e. Lespropriétés
descomposantes
de Peirce sont donnéespar
(cf. [13],
page119) :
Théorème 1.2.
(d’Albert).
Soient K un corpscommutatif,
A uneK-algèbre.
de Jordan commutative et A =
Al E9 AI/2 Ea Aa
ladécomposition
de Peirce del’algèbre
de JordanA,
relative àl’idempotent
e.Alors,
on a :(i) A2 C Ao,
2. Les
algèbres A(a).
Soient K un anneau commutatif à élémentunité,
À unélément de K et A une
K-algèbre
non nécessairement commutative ni associative.Sur le K-module
A,
on définit une structure deK-algèbre
au moyen de lamultiplication x
o y =Àxy
+(1- a)yx
pour x et yparcourant
A. On noteraA(a)
cette nouvelle
algèbre
et il est évident que, en tant queK-algèbres, A(0)
= A°ppet
A( 1 )
= A. Il se pose ici leproblème
d’étudier lespropriétés
deA(À)
connaissant celles de A.Ainsi,
on voit facilementqui
si A estcommutative,
il en est de mêmede
A(a). Réciproquement,
siA(a)
est commutative et si 1- 2À est inversible dansK,
alors A est aussi commutative. Le lemme suivant estimmédiat,
par voie de calcul :Lemme 2.1. Soient K un anneau commutatif à élément
unité,
infini etintègre,
etA une
K-algèbre.
Les conditions suivantes sontéquivalentes : (i)
est flexiblepour tout À dans
K B ~0,1 } ; (ii)
A est flexible.Proposition
2.2. Soient K un corps commutatif infini ou un anneauintègre
infinià élément unité et A une Les conditions suivantes sont
équivalentes : (i)
pour tout élément À deK, .1 ~
0 etÀ :f 1,
laK-algèbre A(À)
est deJordan ; (ii)
A est unealgèbre
de Jordan etx2(xy)
+(yx)x2
=x(x2y)
+(yX2)x quels
que soient x et y dans A.,
En
effet,
si x et y sont dansA,
on écrit(x
oy)
o(X
oX) = a2(xy)x2
+on identifie les coefficients des termes de même
degré
en À. De mêmeet dans
l’équation (x
ox)
o(y
ox) _ ((x
ox)
oy)
o x on identifie les coefficients des termes de mêmedegré
en À. Ceci nous donne le résultat voulu.3. Les
algèbres gamétiques.
Soit If un anneau commutatif à élément unité et supposons que K soit uneQ-algèbre.
On noteG(n
+1, 2m)
le sous-K-module del’algèbre
despolynômes
dont une base est formée parles monômes
homogènes
dedegré
m en les indéterminéesXo, Xl,
... ,Xn.
Lamultiplication
quels
que soient les suites d’entiers( i o, ... , i n )
et( j o, ... , j n )
vérifiantr" i
= met
n
m, définit sur le K-moduleG(n
+1, 2m)
une structured’algèbre
commutative,
non associative et sans élément unité. On dira queG(n
+1, 2m)
estla
K-algèbre gamétiques
d’unepopulation 2m-ploide
à n + 1 allèles(cf. [18]).
Pourl’interprétation biologique
de cettealgèbre
on renvoie à la littérature citée.Pour un K-module
P, désignons
par le sous-K-module del’algèbre symétrique SK(P)
formé par les élémentshomogènes
dedegré
m deSK(P) (cf.
[6]).
Une définitionplus générale d’algèbre gamétique
d’un K-module P muni d’une forme K-linéairesurjective
d : P -~ Kpouvant
seprolonger
en une K-dérivation de
SK(P),
notée encored,
est donnée dans[18].
Cettealgèbre
est notéeSj«P,d).
Dans le casqui
nous intéresseici, G(n
+l, 2m)
= K dx0a )
oùa
est la dérivationpartielle
parrapport
à la variableXo. L’algèbre S’K (P, d)
estune
algèbre pondérée, c’est-à-dire,
il existe une forme K-linéairesurjective unique
et
multiplicative w : Sj«(P,d)
--~ Kappelée pondération
deS’(P, d).
Eneffet,
ilsuffit de
prendre w
= m. et de vérifier que w : Kd)
-> K estl’unique
formeK-linéaire
surjective multiplicative.
Exemple
3.1. Si K est un anneau commutatif à élément unité 1 danslequel
2 estinversible, G(2, 2)
est laK-algèbre
commutative dont la table demultiplication
relative à la base eo =
Xo,
el =XI
s’écrite 2
= eo, eoel = eleo =!el, e1
= 0. Onvérifie immédiatement que
G(2, 2)
est unealgèbre
de Jordan commutative. Dansla définition de
G(2, 2)
il suffit de supposer que 2 soit inversible surI~, l’hypothèse
que K soit une
Q-algèbre
étantsuperflue.
Nous montrerons par la suite que cerésultat est
général,
à savoir :Théorème 3.2. Soient K un anneau commutatif à élément unité 1
qui
est uneQ-algèbre
etG(n
+1, 2m)
laK-algèbre gamétique
d’unepopulation 2m-ploïde
àn + 1 allèles. Les conditions suivantes sont
équivalentes : (i) G(n
+1, 2m)
est unealgèbre
de Jordancommutative ; (ü) G(n
+l, 2m)
est unealgèbre
deBernstein ;
= 1.
La notion
d’algèbre
de Bernstein estrappelée plus
loin(cf. 6.)
mais on renvoieà
[3]
pour une étude exhaustive.En
effet,
si m = 1 et si w est lapondération
deG(n + 1, 2)
alors lamultiplication
deG(n
+1,2)
s’écrit xy -l(w(x)y
+w(y)x) quels
que soientx, y dans
G(n
+1, 2)
et cettealgèbre est,
à lafois,
de Jordan et de Bernstein.Réciproquement,
supposons queG(n
+1, 2m)
soit de Jordan commutative. Alors m 2 carsinon,
pour x = y -Xo
on aurait(x2y)x.
L’anneau K étant une
Q-algèbre (c’est
aussi vrai pour un corps commutatif decaractéristique # 2)
l’identitéx2(yx) - (x2y)x
entraîne(xy)(zt)
+(xz)(yt)
+(xt)(yz) _ (x(zt)y+ (x(yz)t + (x(ty)z, quels
que soientx, y, z, i
dansG(n + 1, 2m).
Supposons
m = 2 et faisons x = y =X02 , z
= t = dans l’identitéprécédente ;
il vient que cequi
est
impossible.
Parconséquent m = 1 reste
la seulevaleur possible.
Si maintenantG(n
+1, 2m)
est unealgèbre
de Bernstein et si l’on suppose que m >2,
onconsidère les éléments x = et e =
XÕ et
on voit que ex = ax avec(2m-2 m)
A =
(2m m) -1 m
).Or,
la restriction de lamultiplication
par toutidempotent
à admet pour seules valeurs propres 0
et -
La condition À = 0 entraînem 2 et
.1= Z
entraîne m =0,
cequi
est absurde dans les deux cas.L’unique possibilité
est donc m = 1.Corollaire 3.3. Soient K un anneau commutatif à élément unité 1
qui
est uneQ-algèbre
et laK-algèbre
du .K-rriodule(P, d),
où P est un K-moduleprojectif de type
fini. Les conditions suivantes sontéquivalentes : (1) S’x(P, d)
estune
algèbre
de Jordancommutative ; (2)
est unealgèbre
deBernstein ;
(3)m=1.
Si m = 1 on vérifie immédiatement
(cf. [18],
Notes 4.6 et5.7)
qued)
estune
algèbre
de Jordan commutative même si P n’est pasprojectif.
Démontrons laréciproque, c’est-à-dire,
supposonsque P
soit un K-moduleprojectif
detype
finiet que
SK (P, d)
soit unealgèbre
de Jordan commutative. Pour tout idéalpremier
p de
K, (Pp, d p) (isomorphisme
deKp-algèbres)
est unealgèbre
de Jordan commutative. Comme
P~,
est unKp-module
libre detype fini, d’après
le théorème
3.2,
on a m = 1. Les lemmes 3.4 et 3.5 dont les démontrations neprésentent
aucunedifficulté,
achèvent la démontration du corollaire :Lemme 3.4. Soient K un anneau commutatif à élément unité 1 et A une K-
algèbre.
Les conditions suivantes sontéquivalentes : (1)
A est uneK-algèbre
deJordan ; (2)
p our t ou t idéalpremier p
deK,
laK,,-algèbre j4p
es t d e Jordan.Lemme et définition 3.5. Soient K un anneau commutatif à élément unité
et
(A, w)
uneK-algèbre pondérée
commutative. Les conditions suivantes sontéquivalentes : (1) (A, w)
est uneK-algèbre
deBernstein ; (2)
pour tout idéalpremier p
deK,
laKQ-algèbre (AQ,wQ)
est deBernstein,
où c..vp :KQ
est la
pondération
définie parx
w(x)
s s
4. Les
algèbres
Soient K un corps commutatif decaractéristique
différentede
2,
A unK-espace vectoriel,
T : A unopérateur
K-linéaire et w : A -> Kune forme linéaire non nulle telle que w o T = w. On notera
A7,,,
laK-algèbre.
dont
l’espace
vectorielsousjacent
est A et dont lamultiplication
est définie par2(w(x)T(y)
+w(y)T(x)) quels
que soient x et y dans On vérifieimmédiatement que est une
algèbre pondérée
depondération
w. Comme xy =T ( 2 (w(x)y+w(y)x)),
alors estl’image
de laK-algèbre gamétique G(n+ 1, 2)
par
l’opérateur
T ou encoreAT,c..1
=T(G(n+1, 2)) £i G(n+l, 2)/Ker(T)
oùKer(T) devient, compte
tenu des structuresd’algèbres,
un idéal del’algèbre G(n
+1, 2).
Ceci nous montre que certaines
propriétés
desalgèbres
s’obtiennent par passage auquotient,
despropriétés analogues
del’algèbre gamétique G(n
+l, 2).
Les valeurs propres de
l’opérateur
T nous conduisent à établir despropriétés spécifiques
del’algèbre Rappelons
tout d’abordqu’une K-algèbre
commu-tative et
pondérée
A depondération w
est dite conservative six2 y
=W(x)xy quels
que soient x, y dans A.
Théorème 4.1. Soient K un corps commutatif de
caractéristique
différente de2,
A unK-espace vectoriel, w :
: A -+ K une forme K -linéaire non nulle et T : A --; A unopérateur
K-linéaire tel que w o T = w.Les
conditions suivantes sontéquivalentes : (1) AT,,,
est unealgèbre
deBernstein ; (2) AT,,,
est unealgèbre
conservative ; (3)
T =On a:
Comme
T2
= T alorsx2 y - w(x)x y quels
que soient x et y dansdonc
AT,w
est conservative.Réciproquement,
supposons queAT,,,
soitconservative. De
x2y = W(x)xy
il vient quew(x)T2(x)
pour toutx dans A. Pour x dans A tel que 0 on a =
T(x). Sinon,
il existee #
0 dans A tel quew(e) =
1 et A =Ker(w)
et soit x dans A tel quew(x)
= 0.Alors y
= e + x vérifiew(y) - w(e)
= 1 etT(y)
et commeT~(e) = T(e)
alorsT2 ( x )
=T ( x )
pour tout x dansKer(w ).
On a ainsi montré queT~
= T. Une démonstrationanalogue
nous dit que les conditions(1)
et(3)
sontaussi
équivalentes.
Théorème 4.2. Soient K un corps commutatif de
caractéristique
différente de2,
A unK-espace vectoriel,
w : : A --> K une forme K -linéaire non nulle et T : A -> A unopérateur
K-linéaire tel que w o T = w. Les conditions suivantes sontéquivalentes : (I) AT,w
est unealgèbre
àpuissances associatives ; (2) AT,
estune
algèbre
de Jordancommutative; (3~ T3 - 3TZ
+ 2T = 0.En
effet,
on adonc
x(x2y) - x2(xy) - 3T2
+2T)(x), quels
que soient x, ydans Donc la condition
(3)
entraîne(2) et, réciproquement, (2)
entraîne que(T~ - 3T~
+2T )(x)
= 0 pour tout x dans tel quew(x) 7É
0.Sinon,
il existee dans tel que
w(e)
= 1 et soit x dans tel quew(x)
= 0. Les élémentse et y = e + x vérifient
( T 3 - 3T~
+2T)(e)
= 0 et(T~ - 3T 2
+2T)(y)
= 0 donc(T 3 - 3T z + 2T )(x)
= 0. On a ainsi montré queT3 -
+ 2T = 0. Il nous manque,finalement,
à démontrer que(1) équivaut
à(2). Or,
c’est un fait bien connu quetoute
algèbre
de Jordan est àpuissances
associatives(cf. [2], [24]),
c’est àdire, (2)
entraîne
(1)
et commexzx2
= etx4
=4w(x)3(T3
+T2
+2T)(x)
pour tout x dans la condition
(1)
entraîne que donc queT3 - 3T2
+ 2T =0, c’est-à-dire, (1)
entraîne(3).
Le théorème est ainsi démontré.Note 4.3. Il
résulte,
de la démonstrationci-dessus,
quel’algèbre AT,w
eqt àpui8sances
48sociative8 si et seulement 3i =x4
pour tout x dansAT,,,.
Corollaire 4.4. Si
AT,w
est conservative(resp.
deBernstein)
alors elle est de Jordan.Par la
suite,
nous allons décrire les dérivations del’algèbre et, à
ceteffet,
on suppose queT(T - I)(T - 21)
=0, i.e.,
que soit unealgèbre
de Jordan
(cf.
théorème4.2.),
où I estl’endomorphisme
identité de A. SoitAT,
=A( 1 )
E9A(2)
ladécomposition
de comme somme directe dessous-K-espaces
vectoriels propresA(A)
associés à la valeur propre a(À
=0,1, 2).
Pour x dans
A(a), w(x)
=w(T(x»
=Bw(x)
entraîne(1- a)w(x)
= 0 et siÀ ¥
1alors
w(x) - 0,
on a ex =2T(x).
Si l’on poseA(1) =
Ke eU, A(o) -
V etA(2)
= W alors la table demultiplication
de est donnée pare2 =
e, eu= ~u,
ev = 0 et ew = w tous les autres
produits
étantnuls,
pour u dansU,
v dans V etw dans W. On note
DerK(A) l’algèbre
de Lie des dérivations de A et DerintK(A),
l’idéal des dérivations
intérieures, i.e.,
DerintK(A)
= oùE(A)-
est
l’algèbre
de Lie desmultiplications
de A. Deplus,
si A est unealgèbre
deJordan,
on aE(A)-
=L(A)
+[L(A), L(A)] (cf. [24], chapitre 4, §1,
page92).
Lemme 4.5.
1/algèbre
de Lie Derint K ( AT,~ )
s’identifie àl’algèbre
de LieLK(U) engendrée
par lesmultiplication Lz
avec x dans U.Puisque Ker(w )2
=0, quels
que soient x dans et y dans tel quew(y)
=0,
on a xy =w(x)ey.
Il est facile de voir que[Lz, Le](Y)
= 0 pour x et y dansKer(w).
Pour x tel quew(x)
=0, (Lz, L,](y)
=x(ey) - e(xy)
=w(y)(ex - e(ex», quel
quesoit y
dansAT,w.
AinsiLg]
= 0 pour x dans V+ W etLe]
=Li 5
2pour x dans
U,
d’où le lemme.Les
composantes
de Peirce de relativement àl’idempotent
e, sont= Ke
A 1(e)
= U etAo(e)
= V.Théorème 4.6. Soient K un corps commutatif de
caractéristique
différente de 2 etAT,w
laK-algèbre
de Jordan ci-dessus définie. Une condition nécessaire et suffisante pourqu’une application
K-linéaire d :AT,w -> AT,w
soit une K-dérivation de
AT,,,,
est que les conditions suivantes soient vérifiées :d(e)
Eï7~
Soit d une K-dérivation de
4T,,,.
Si on dérivee2
= e on a2ed(e)
=d(e),
soited(e)
= 2 doncd(e)
E U. Soit x tel queW(x)
= 0 et ex = ax(À
=0,1 2, 1).
2Si l’on dérive ex = ax on a =
ed(x)
+d(e)x
=ed(x)
donc pour À = 0 oui,
il résulte qued(U)
C U etd(V)
C V. Si À =1, ed(x) = d(x)
nous dit qued(x)
E et si l’on écritd(x)
= ae + y, a dans Ket y
dansW,
alors la dérivéede xz
= 0 donne 0 =2xd(x)
=2ax,
soit a =0,
d’oùd(W)
C W. Laréciproque
est immédiate.
Lemme 4.7.
L’application
K-linéaire cp : U xEndK(U)
x, ~
s.d.
EndK(V)
xEndK(W)
définie par d l->(d(e), dlu, dl w)
est unisomorphism d’algèbres
de Lie.Soient d une K-dérivation de et
f d,
gd,hd
les restrictions ded, respectivement
auxsous-K-espaces
vectorielsU,
V et W . Si d’ est une autre K-dérivation et x =
w(x)e
+ u + v + w est un élémentquelconque
dealors,
+ On définit le crochet de Lie sur U x
EndK (U)
xs.d.
EndK(V)
xEndK(W) (s.d. signifie semi-direct)
par( f (u’)- f’(u), [f, f ’], [g, g’], [h, h’J)
et la relationprécédente
nous dit qued’])
=c’est-à-dire,
que cp est unmorphisme d’algèbres
de Lie. Deplus,
cpest,
de touteévidence,
unisomorphisme.
Le lemme 4.7.
peut
se traduire aussi comme suit :Théorème 4.8. Soient K un corps commutatif de
caractéristique
différent de 2 etAT,
IaK -algèbre
de Jordan ci-dessus définie. If existe unisomorphisme d’algèbres
de Lie ’ x x
Ms(K)
xMt(K)
où 1 + r =dimK(A( 1)),
s.d.
s =
dimK(A(0)),
t =dimK(A(2))
et 1 + r + s + t = 1 + n =diMK(AT,,)-
A
l’exemple
desalgèbres associatives,
onpeut
définirl’analogue
dupremier
groupe de
cohomologie
de Hochschild pour uneK-algèbre
Aquelconque
commeétant
l’algèbre
de Liequotient
=DerK(A)~Der intx(A),
K étant un corpscommutatif ou un anneau commutatif à élément unité.
Théorème 4.9. Il existe un
isomorphisme d’algèbres
de Lie 1-- 1--l - - 1--l
Il suffit de
voir, d’après
le lemme4.5,
que Der.Kr, isomorphisme d’espaces
vectoriels et on passe auquotient
dans le théorème4.8,
la structured’algèbre
de Lie deMr(K)
xM,(K)
xMt(K)
étant celle duproduit
direct.Corollaire 4.10. Si est
conservative,
alorsEn
effet,
dire que est conservative revient à dire queT~
= T et ceciéquivaut
àA(2)
=0,
donc t = 0.Notons que l’on retrouve ici des résultats connus.
Ainsi,
si T = i =idA,
s = t =
0,
’G(n
+1,2)
etDerK(G(n
+1,2)) =
Kn .axMn(K),
pour tout x dans
Corollaire 4.11.
5. Les
algèbres type
autofécondation.5.1. Mixture
d’algèbres.
Soient K un anneau commutatif à élément unité et supposons que A soit un K-module muni de deux structures deh’-algèbres
notéesrespectivement
A~ et A°. Sur le K-module A on définit une nouvelle structure deK-algèbre, appelée
mixture desalgèbres
A. et A° deparamètre 0,
dont lamultiplication
s’écrit x y - 8x . y+ (1 -
o yquels
que soient x et y dansA,
où 0 est un élément de K.Certaines
propriétées
communes auxalgèbres
composantes sont immédia-tement
transposées
sur la mixture. Parexemple
si A~ et A° sont commutatives il en est de même de A. Parcontre,
l’associativité de A. et A° n’entraîne pas nécessairement celle de A. Eneffet, quels
que soient x, y,z dans A on aest un
idempotent
de K alors A est associative.Sinon,
pour avoir l’associativité de A il faudrait supposer des conditions decompatibilté
entre les tructures de A. et A°respectivement.
Eneffet,
la condition( x o y ) ~ z + (x ~ y) o z
=x ~ ( y o z ) + x o ( y ~ z ) quels
que soient x, y, z dans A
entraîne,
ensupposant
que A. et A° soientassociatives,
que A est aussi associative.
Notre but n’étant pas, du moins pour le
moment,
de faire une étudesystématique
de la mixtured’algèbres,
nous nous arrêtons à cesquelques
con-sidérations. On
rappelle
néanmoins que si A. et AO sont desalgèbres pondérées
demême
pondération
w, alors w est encore unepondération
de A. Deplus,
si w estl’unique pondération
de A. etA°,
elle est aussil’unique pondération
de A.Notons que la mixture des
algèbres
A et A°pp pour unparamètre
6 estl’algèbre A(8)
construite auparagraphe
2.Finalement, l’interprétation biologique
d’unemixture
d’algèbres,
dans le cas été donnée par P.Holgate (cf. [12]).
5.2. Les
algèbres
d’autofécondation. Ils’agit
d’une mixtured’algèbres
étudéepar P.
Holgate (cf. [12])
et définie comme suit. Soient K un corps commutatifde
caractéristique
différente de2,
A unK-espace vectoriel,
w : : A 2013~ K uneforme K-linéaire non nulle sur A et T : A - un
opérateur
K-linéaire tel quew o T = w. Sur le
K-espace
vectoriel A on définit une structure deK-algèbre
non nécessairement commutative ni associative en définissant la
multiplication
deA par xy =
l8(w(x)y
+w(y)x)
+(1- 8)w(x)T(y) quels
que soient x et y dansA,
où 0 est un élément de K. On dira que A estl’algèbre d’autof écondation
deparamètre
0. Il est évident quel’algèbre
d’autofécondation A deparamètre 0
estla
mixture,
deparamètre 0,
del’algèbre gamétique G(n
+1,2)
et d’unealgèbre
définie sur
A,
où leproduit
de deux éléments x et y estw(x)T(y).
NotonsAo l’algèbre
d’autofécondation deparamètre
0. On observeque 0
est unealgèbre pondérée
depondération
w. Engénéral, Ao
n’est pas commutative sauf si 0 = 1ou si
w(x)y - w(y)x
est dansKer(T) quels
que soient xet y
dansAs.
Deplus
onsait que la
pondération
w estunique.
Nous verrons, par la
suite,
un certain nombre depropriétés
de cesalgèbres
avant d’étudier ses dérivations et
automorphismes.
Proposition
5.3. Soient K un corps commutatif decaractéristique
différentede 2 et
As
uneK-a,lgèbre
d’autofécondation deparamètre 0 #
1. Une conditionnécessaire et suffisante pour que
l’algèbre A8
soit Rexive est T.On
observe,
toutd’abord,
que si 0 =1, l’algèbre Ae
est flexive sans aucunecondition sur
T,
car commutative.Supposons
doncque 0 #
1 et queT2
=T ;
laflexivité résulte des
égalités
et
Réciproquement,
la flexivité deAe, c’est-à-dire, x(yx) _ (xy)x quels
que soient xet y
dansA,9,
entraîne que( 1- 9 ) 2W ( x y ) ( T 2 ( x ) -
= 0quels
que soient x et y dansAo.
DoncT~
= T.Proposition
5.4. Soit K un corps commutatif decaractéristique
différente de 2.Pour tout 0 dans
K,
laK-algébre Ag
est Lie-admissible.quels
quesoient x,
y et z dansAo,
doncquels
que soient x, y et z dansAo
on aThéorème 5.5. Soient K un corps cummutatif de
caractéristique
différente de 2 etA8
laK-algèbre
d’autofécondation deparamètre
0. Une condition nécessaireet suffisante pour que
Ae
soit de Jordan est que les conditions suivantes soient vérifiées :En effet on a,
et
De
l’équation (
(Z2y)Z
=x2(yx)
= 0.Sinon, après simplification
de la dernière relation parw(x2y)
on obtient
(1).
D’autrepart,
les calculs donnentet
Alors
Encore une
fois,
on voit que si x ou y est dansKer(w),
on ax(yx 2) = (xy)x2
= 0.Sinon
après simplification
par on obtientl’équation (2).
Corollaire 5.6. Une condition nécessaire et suffisante pour que la
K-algèbre Ae
soit de Jordan est que
Ag
soit de l’un destypes
suivants :(1)
T= 1, (2)
8 =1,
)
où e
est uneracine
cubique
de l’unité dans K.Si 0 = 1 ou T =
I, l’endomorphisme
identité deA,
c’est immédiat.Supposons alors 0 #
1 et cherchons lepolynôme
minimal dusystème (1)
et(2)
du théorème 5.5. Si l’on écrit lespolynômes
associés sous la forme(x -1 ) (2(8 -1 )x - 8+ 2 82 )
= 0et
c x -1 )~( 2 c 8 -1 ) x - 8 ) 2 - 28 ~
= 0 on déduitque (!82)2
= 20 soit 84 = 80 oue~e3 - 8)
=0,
donc 0 = 0 ou83
= 8. Si 0 = 0l’équation
minimale dusystème
estX2 -
x = 0sinon,
1c’est-à-dire,
1 si03
=8, 8
=2e où ~
est une racinecubique
del’unité dans K et
(z - 1)((2£ - 1)z + ~(~ -1 ) )
= 0 estl’équation
minimale.En
particulier,
si K =R, alors
= 1 donc 0 = 2 etT2
=T, c’est-à-dire, l’unique algèbre
réelle d’autofécondationqui
est de Jordan estl’algèbre Az
dontla
multiplication
s’écrit xy =w(x)y
pour x, y parcourantA2.
Exemple
5.7.L’algèbre Ao.
On a xy =w(x)T(y)
avecT2
=T, Ao
est unealgèbre
associative et si l’on écrit
Ao
0153 V alorse2
= e, ex = x, ey =0,
xe =0,
xx’ =
0,
1 xy =0,
ye =0,
yx =0, yy’
=0, quels
que soient x, x’ dans U et y,y’
dans V.
Exemple
5.8.L’algèbre
On a xy =w(x)y
+w(y)x - w(x)T(y)
avecT2 = T, quels
que soient x, y dansA2
et si l’on écritA2
=Ke e
Ï7 ? V alorse2
= e, ex= 0,
ey = y, xe = x, =
0,
1 xy =0,
ye = y, yx = 0 etyy’
=0, quels
que soient x, x’dans U et y,
y’
dans V.Exemple
5.9.L’algèbre Ae
avec T = I =idA.
Lamultiplication
s’écrit xy -(1 -
+ pour x, yparcourant Ae
et si l’on écritA8
= Ke ffiU,
alors
e2
= e, ex =(1-
xe = et xx’ =0, quels
que soient x, x’ dans U.Théorème 5.10. Soient K un corps commutatif de
caractéristique
différente de 2 etAg
laK-algèbre
d’autofécondation deparamètre 9 ~ l.
Une condition nécessaireet suffisante pour
qu’une application
K-linéairebijective a : Ao
soit unautomorphisme d’algèbres
deAe
est que les conditions suivantes soient vérifiées :Soit o :
Ag --+ A8
uneapplication
K-linéairebijective
et supposons que o soitun
automorphisme d’algèbres
deA,9.
De l’unicité de lapondération
il vient quew o a = w. D’autre
part,
pour x, y dansAo
on a~
De
l’équation o,(xy) =
il vient que(1-9)w(x)(QOT-ToQ)(y)
= 0quels
que soient x et y dans
Ao.
Il suffit deprendre x
tel quew(x)
= 1 et desimplifier
par