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Fiche-outil 3 : La critique littéraire

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Academic year: 2022

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Fiche-outil 3 : La critique littéraire

Régulièrement, des enquêtes ou des recherches menées par des spécialistes tentent d'attirer l'attention du public, des professionnels et des responsables de l'éducation sur les relations parfois difficiles qu'entretiennent les adolescents avec la lecture. Certains résultats sont d'ailleurs parfois contradictoires : ainsi certaines enquêtes démontrent que les jeunes aiment toujours lire mais pas forcément ce qu'on leur propose à l'école ; d'autres recherches indiquent que les jeunes se désintéressent du livre et lisent mal : ils liraient sans comprendre le sens de ce qu'ils lisent et seraient même incapables de décoder le sens implicite, sous-entendu de certains récits. Par ailleurs, le choix en livres pour jeunes est chaque année plus étendu.

Et vous qui êtes l'objet d'étude de tous ces chercheurs, où vous situez-vous par rapport à ces résultats ? Aimez-vous lire ou non et surtout pourquoi ?

La série d'activités proposées va permettre de dessiner votre profil de lecteur de récit : quelles sont les caractéristiques d'un récit ou de l'objet-livre qui suscitent votre intérêt ou entraîneraient votre désintérêt ? Quels sont vos critères de sélection d'un livre ? Autant de questions qui seront abordées au cours de cette séquence...

1 . E n q u ê t e s u r v o s r e p r é s e n t a t i o n s d e l a l e c t u r e

 Quel lecteur êtes-vous ? Répondez aux questions suivantes par écrit. Elles vous permettront de mieux connaitre votre profil de lecteur...

Si vous êtes plutôt de ceux qui apprécient la lecture d'un récit (roman, conte, nouvelle, B.D..), essayez d'expliquer les raisons de ce goût. Pour vous aider à répondre, voici quelques pistes :

 la lecture vous permet de vous évader,

 la lecture vous fait réfléchir,

 la lecture vous évite l’ennui,

 vous aimez vous identifier au héros et vivre ses aventures par procuration,

 la lecture vous procure des émotions, tristesse, joie, peur, angoisse...

 ………

…………

 ………

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 ………

Si vous êtes plutôt de ceux qui n'aiment pas lire, essayez d'identifier les raisons de votre rejet de la lecture.

Pour vous aider à répondre, voici quelques pistes de réflexion : Vous n'aimez pas lire des récits parce que

 vous éprouvez encore des difficultés à lire, à déchiffrer,

 vous éprouvez des difficultés à comprendre le sens de ce que vous lisez,

 vous préférez de loin la télévision ou l’ordinateur à un livre; entre l'image et l'écrit, vous choisissez l'image,

 vous n'avez jamais éprouvé de plaisir à lire un récit,

 vous estimez que la lecture ne vous apporte rien,

 la lecture n'est pas vraiment pour vous un loisir,

 la lecture est pour vous une obligation scolaire.

 ………..

 ………..

 ………..

Daniel Pennac, écrivain à succès et lui-même professeur de lettres dans un lycée français, a énoncé, dans un texte controversé intitulé Comme un roman, ce qu'il appelle les droits imprescriptibles du lecteur. Les voici :

 le droit de ne pas lire

 le droit de sauter des pages

 le droit de ne pas finir un livre

 le droit de relire

 le droit de lire n'importe quoi

 le droit au bovarysme (le fait de fuir la réalité en se réfugiant dans l’imaginaire, le romanesque)

 le droit de lire n'importe où

 le droit de grappiller (lire quelques pages, en passer, aller plus loin ... )

 le droit de lire à haute voix

 le droit de nous taire

Quels sont ceux que vous exercez ou dont vous abusez ? Expliquez.

Citez un livre que vous avez apprécié et avancez deux arguments susceptibles de convaincre un adolescent de le lire.

Citez un livre que vous avez lu de votre plein gré ou contraint(e) et qui n'a pas répondu à vos attentes.

Donnez un argument qui dissuaderait un adolescent de le lire.

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3 Si vous étiez instituteur ou professeur de français, quelle méthode, quels

moyens utiliseriez-vous pour inciter vos élèves à lire ? Pourquoi ?

 Parmi les questions qui suivent, choisissez-en minimum 7 auxquelles vous répondrez en justifiant vos réponses :

Choisissez-vous un livre en fonction de sa longueur ? Pourquoi ?

Refusez-vous a priori de lire un récit parce qu’il appartient à un genre particulier (ex : policier, fantastique, aventure, etc.) ? Pourquoi ?

Aimez-vous éprouver des sentiments violents en lisant (haine, colère, révolte, pitié, etc.) ? Pourquoi ?

Estimez-vous utile que le héros (ou l’héroïne) vous ressemble par l’un ou l’autre trait (sexe, âge, milieu social, caractère, intérêts, etc.) ? Pourquoi ?

Avez-vous besoin d’éprouver de l’admiration pour le héros d’un récit ? Pourquoi ?

Préférez-vous que l’action ait lieu dans un univers proche du vôtre ? Ou, au contraire, qu’elle vous éloigne de ce qui est familier ? Pourquoi ?

Trouvez-vous important que les éléments racontés soient exceptionnels (un meurtre, un exploit sportif ou scientifique, une guerre, etc.) ou qu’ils appartiennent à la vie quotidienne ? Pourquoi ?

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Appréciez-vous que celui qui raconte l’histoire soit un des personnages ? Pourquoi ?

Aimez-vous que le narrateur bouleverse l’ordre chronologique de l’histoire (retours en arrière, anticipations) ? Pourquoi ?

Avez-vous besoin de trouver du suspens pour continuer à lire ? Pourquoi ?

Aimez-vous trouver une forme d’humour dans le récit ? Pourquoi ?

Pour vous, le fait que les histoires « finissent bien » est-il nécessaire ? Pourquoi ?

Apprendre quelque chose du monde (des connaissances sur l’histoire, l’actualité, la géographie, etc.) doit-il aller de pair avec la lecture du récit ? Pourquoi ?

Le récit doit-il être exemplaire, c’est-à-dire qu’il exprime ou laisse sous-entendre une morale ? Pourquoi ?

Certains lieux, certains moments de la journée ou de l'année sont-ils pour vous plus propices que d'autres à la lecture ? Pourquoi ?

2 . Qu e l l e c t e u r ( n e ) s u i s - j e ( p a s ) . . . ? P o u r q u o i u n r é c i t m’ a c c r o c h e - t - i l o u me r e b u t e - t - i l ?

a) Lecture et évaluation

d'incipits

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5

 Pour t’aider à définir tes critères de choix ou de rejet d'un récit, voici une série de débuts de romans (des incipits) aux pages 5 à 8. Lis-les et repère ceux que tu estimes susceptibles de susciter l'intérêt d'un lecteur de ton âge. Tu attribueras ensuite à chacun une appréciation en coloriant le nombre d’étoiles correspondant. Tu devras pouvoir justifier ton évaluation oralement.

Bien sûr, ce qui fait qu'un texte « accroche » ou non vient, en grande partie, de l'expérience individuelle du lecteur. Les facteurs d'intérêt sont, en partie, relatifs. Il n'y a donc pas de bonne ou de mauvaise réponse : c'est la justification du jugement de valeur qui est ici intéressante, et non le jugement lui-même.

Petite précision : ces débuts de récits vous sont présentés sans références afin que celles-ci n'influencent pas votre évaluation.

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b) Identification des facteurs d'intérêt

 Le texte lui-même comporte des caractéristiques qui peuvent susciter l'intérêt ou entrainer le désintérêt. Voici quelques caractéristiques de ces récits :

1) Le cadre spatio-temporel est contemporain et/ou réaliste.

2) Le cadre spatio-temporel est situé en dehors de notre monde et de notre époque (univers de science-fiction).

3) Le(s) personnage(s) central(aux) du récit suscite(nt) la sympathie (le lecteur partage ses émotions), voire l'empathie (le lecteur « se met à sa place », s'identifie à lui).

4) Le thème du récit peut intéresser un lecteur adolescent.

5) Dès le début de la narration, on est plongé dans le cœur de l'histoire (= in medias res). Il n'y a donc pas de longue introduction descriptive.

6) Le narrateur est extérieur à l'histoire (récit en il).

7) Le narrateur est un personnage du récit (récit en je).

8) L'histoire parait vraisemblable au lecteur.

9) L'histoire parait invraisemblable au lecteur.

10) Le narrateur, le(s) personnage(s) s'expriment dans un registre de langue familier, recherché, avec humour et/ou dérision...

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9

 Pour te familiariser avec ces caractéristiques, classe les incipits que tu viens de lire en fonction des critères de la page précédente. Complète le tableau suivant avec ces 10 facteurs d’intérêt (coche ceux qui correspondent à chaque texte) et l’évaluation personnelle faite précédemment. Tu pourras alors constater quelles sont les caractéristiques des récits que tu avais jugés intéressants pour un lecteur de ton âge.

Facteurs d’intérêt

Ton évaluation

Texte 1) 2) 3) 4) 5) 6) 7) 8) 9) 10)

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 Parmi tous ces critères, quels sont, pour toi, ceux de nature à susciter ton intérêt pour un récit ? Autrement dit, quels sont les choix de l’écrivain susceptibles d’emporter ta faveur ?

………

………

………

………

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c) D’autres éléments d’accroche

La première de couverture

 Parmi les couvertures suivantes, quelles sont celles qui t’accrocheraient et t’inciteraient à lire le roman ? Pourquoi ? Essaie ensuite de trouver à quel incipit chacun correspond.

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Le titre

Les extraits ont volontairement été présentés sans références. Or, le titre peut être lui aussi déterminant dans le choix d'un récit. En effet, s'il sert tout d'abord à identifier le récit, il est surtout censé séduire le lecteur potentiel par « sa capacité suggestive ». D'ailleurs, certains éditeurs, conscients de l'impact que le titre peut avoir sur les ventes, imposent leur titre à l'auteur de l'œuvre.

 Voici la liste des titres des romans d'où sont extraits les incipits que vous avez lus. Les trouves-tu accrocheurs ? Quels sont ceux qui t’inciteraient à lire le livre ? Essaie ensuite de trouver à quels incipit et couverture chacun correspond.

 Un aller simple

 Et après…

 Sobibor

 Autobiographied’une courgette

 La mécanique du cœur

 No pasarán, le jeu

Le résumé apéritif - Associe les résumés apéritifs suivants aux titres, incipits et premières de couverture analysés ci-dessus.

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 Après avoir analysé ces 6 romans sous leurs différents aspects, modifierais-tu certaines de tes évaluations de la page 9 ? Ton avis sur certains récits a-t-il changé ? Pourquoi ?

………

………

………

………

………

………

Toutes ces activités ont eu pour objectif de vous rendre plus lucides sur vos propres représentations mentales de la lecture, sur vos goûts, vos méthodes en matière de choix de lecture de récits et ce qui va influencer consciemment ou inconsciemment la première idée que vous vous faites d’un roman.

Néanmoins, il est évident que votre avis sur un roman évoluera également au cours de votre lecture et qu’un récit qui ne vous attirait pas au premier abord peut s’avérer totalement accrocheur en fin de compte, ou inversement.

Après avoir travaillé sur vos premières impressions, nous allons à présent nous pencher sur la manière de développer un avis critique au terme d’une lecture.

3 . J ’ a i me o u j e n ’ a i me p a s

 Lis attentivement la nouvelle suivante :

La nuit du saigneur, conte de Noël

C.D. Flavius Gallus à P.I. Claudius Strabo, salut !

Revoici encore les calendes1 de janvier, mon cher Strabo, et je suis toujours en Judée.J’en ai assez de ce pays de fous !Tous des timbrés qui puent le mouton à mille pas !Tu ne peux même pas manger convenablement : leur religion interdit qu’on s’envoie dans le reste de l’Empire. Et avec ça de ritables dingues !Ils ont un État grand comme une dalle de la Via Appia2, et ça joue les seigneurs. À peine s’ils nous voient. Tu leur parles en latin ? Ils te répondent en grec, et avec un accent d’Alexandrie3. Quand je pense qu’on domine le monde et qu’on doit faire des salamalecs4 devant une poignée d’illuminés.Enfin, regarde la Gaule. Voilà une nation qui était grande, puissante avec des soldats comme des Milon de Crotone5.Qu’est-ce qu’il en reste : rien !Tous à nos bottes, les coqs ! La Judée ? Quelques arpents6 de terre aussi chauves que mes genoux, et depuis Pompée7, ces messieurs ont gardé leurs lois, leur roi et leur dieu.

1 calendes : premier jour du mois.

2 Via Appia : voie romaine de près de 500 km de longueur, construite en 312 a.C.n., partant de Rome jusque dans le sud de l’Italie.

3 Alexandrie : ville d’Égypte fondée par Alexandre le Grand et faisant donc partie du monde grec durant l’Antiquité.

4 salamalecs : marques de politesse exagérées.

5 Milon de Crotone : un des plus célèbres athlètes de la Grèce antique.

6 arpents : ancienne mesure de surface.

7 Pompée : général et homme d’état romain (106-48 a.C.n.).

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Àpropos, leur dieu !Encore une histoire à dormir debout.Paraît qu’il n’a pas de nom, paraît qu’on ne le voit pas et que nos 30 000 nates8 ne font pas le poids devant lui. Y a de quoi devenir intolérant, je te dis !En plus, y a pas un jour qu’on ne doive intervenir.Ils sortent du djebel9 : un coup de couteau à gauche, un coup de fronde à droite et voilà deux légionnaires10 ou trois qui ne reverront pas l’Italie !Si tu en arrêtes un, ça crève en psalmodiant11.Et si c’est un chef, prière de le relâcher avec des excuses. Les tuiles se détachent des toits facilement dans ce pays, et c’est pas vraiment du biscuit !Voilà pour l’ordinaire, mais ce mois-ci, qu’est-ce qu’on a pu déguster ! Le premier jour des calendes de décembre, estafette12 en Syrie. Le gouverneur transmet l’ordre d’Auguste de procéder à un recensement général de la population. Sans blague ! Il en a de bonnes, Auguste ! Monsieur a les fesses bien calées dans sa chaise curule13, il déguste des tétines de truie et entre deux rots, il se dit :« tiens, je vais faire un recensement ». Ben voyons !Tant qu’on y est, on pourrait peut- être immatriculer les chiens et les poules.Je ne rigole pas, Strabo : il l’a fait en Égypte.Parce qu’il ne faudrait pas croire qu’il fait ça pour compter ses sujets, le vieux. Non, monsieur ! Le souci de l’Empire, ça sent toujours le sesterce14, crois-moi. Et une fois que le fidèle sujet est noté, il peut toujours se débiner pour ne pas payer l’imt. Va pour le recensement. Tu connais l’administration imriale. Tout est prévu. Chacun se rendra dans le lieu d’origine de sa famille et il donnera aux autorités un papyrus dûment rempli, avec le nom des habitants de son immeuble.Donc on fait le tour des patelins et on transmet l’avis à la population. Dernier délai : 25 décembre. Centurion15 Gallus : secteur Bethléem.Je ne pouvais pas mieux tomber ! Bethléem, c’est la patrie de David ici, autant dire de la moitié du pays.Alors, le 25, il y avait un embouteillage, je ne te dis que ça ! Les hôtels pleins comme des œufs ; les maisons, pareil. Il y en a qui ont fait leur beurre. Ils auraient loué la cage du chien au prix d’un palace. Le soir, il y avait des gens partout. On a fait une ronde dans les collines, eh bien, il n’y avait pas un trou de rocher vide. Même que … enfin, ça c’est une autre histoire : tu te ficherais de moi.

Le lendemain, une dépêche de Jérusalem : Centurion Gallus (c’est moi), chargé du service d’ordre pour la visite officielle de trois cheiks16 à Hérode17. Parce que ce rigolo ne se contente pas de nous coûter un os pour faire le pot de fleurs, mais il nous refile du service supplémentaire pour recevoir ses petits copains. Bon, j’arrive. Trop tard : ces messieurs étaient pressés. Ils sont partis et il paraît qu’Hérode ne tient pas spécialement à ce qu’on les protège. À ton avis, Strabo, je vais me payer une permission, hein ? Je vais me taper la tournée des bistrots de Jérusalem, histoire d’irriguer un peu le sable qu’on m’a fait ingurgiter depuis un mois ? Eh bien, pas du tout, mon vieux. Prière de prendre des vivres pour une semaine et d’aller patrouiller sur la frontière égyptienne. Et pourquoi ?Il faut arrêter et ramener à ce crétin d’Hérode toute personne qui tenterait de passer la frontière avec un enfant de moins de deux mois. À dormir debout, et pourtant, je te le jure. Bon, nous voilà devant le Sinaï18. Bien sûr, c’est ma veine, cinq légionnaires de ma patrouille sont de Bruttium19. Ils n’arrêtent pas de baragouiner dans leur charabia et je n’y comprends goutte. Et puis, plutôt portés sur l’amphore20, les gars ! À la première veille, ils se mettent à se rincer le gosier et les voilà ronds comme des sybarites21. Moi, je m’en bats l’œil vu que mettre les pieds dans le désert en-dehors d’une caravane serait du suicide. Pas de danger qu’on tombe sur le moindre particulier.Alors, crapahuter pour crapahuter, autant que ce soit dans les bras de Bacchus22, si ça les amuse.J’ai envie de te dire qu’on n’a vu personne, mais enfin, quitte à passer pour un nigaud, je vais te raconter tout.Il devait

8 pénates : dieux protecteurs du foyer auxquels, chez les Romains, on rendait un culte domestique.

9 djebel : région montagneuse d'un pays arabe, notamment l'Afrique du Nord.

10 légionnaires : soldats romains.

11 psalmodier : chanter, réciter sur un ton monotone comme dans les églises juives ou chrétiennes.

12 estafette : personne chargée de transmettre des messages.

13 chaise curule : siège d'ivoire sur lequel certains magistrats romains avaient le privilège de s'asseoir.

14 sesterce : monnaie romaine.

15 centurion : officier qui commandait une compagnie de cent hommes.

16 cheik : chez les arabes, homme respecté en raison de son grand âge ou de ses connaissances.

17 Hérode : roi de Judée de 37 à 4 a.C.n.

18 Sinaï : désert égyptien.

19 Bruttium : nom donné par les Romains à la région d'Italie située à l'extrême sud-ouest de la péninsule.

20 amphore : vase à deux anses dans lequel on mettait le vin.

21 sybarite : personne qui mène une vie molle et luxueuse, par allusion aux anciens habitants de la ville de Sybaris.

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15 être quatre heures du matin. Mes gus, qui s’égosillaient à épuiser le répertoire des chansons du

Subure23, tout à coup se taisent. , chef, écoute, qu’il me dit un. J’écoute et voilà que j’entends un bruit de triqueballe24. Pas

possible !Si ! C’est une carriole : un vrai fossile d’avant la campagne d’Égypte !Je l’arrête.Dedans, y a un vieux barbu, mais je ne le vois pas bien.Il fait noir comme dans le derrière d’un Éthiopien, et ces types avec leurs djellabas, ils sont toujours attis comme pour les Saturnales25.

- Eh bien pépère, que je lui dis, on va passer les vacances près de la grande pyramide ?

Pipe pas un mot, le vieux.Je jette un œil à l’intérieur et qu’est-ce que je vois ? une bonne femme. Descends, je dis, que je te reluque un peu.

J’écarte son haïk26, et je vois un brin de moure27, toute jeune et lotte. - C’est ta fille ?

- C’est ma femme.

Là-dessus, mes petits gars se fichent à rigoler. Mais moi, je ne rigole plus, parce que la fille, je l’ai déjà vue, et maintenant ça me revient. Le 25, à Bethléem, ils étaient dans une grotte de la montagne. Et j’ai pas pu l’oublier, parce que la gamine, elle venait d’avoir un petit.Tout juste fait, tout fumant, tout gueulant.On a couru chercher du secours.Il y avait des bergers dans le coin.On a ramené de la paille, et je ne sais pas ce qui m’a pris, Strabo, je me suis mis à le frictionner.Quand il a été sec, je l’ai donnéà sa mère et elle m’a regardé si gentiment que j’en ai eu les larmes auxyeux.

- O ù est le petit ?que je lui ai dit.

Elle a ouvert son manteau, elle m’a souri, et je l’ai vu, le petit. Le vieux s’est approché et m’a pris le bras.

– Centurion …

Mais je ne l’ai pas laissé continuer.

- C’est bon, je lui ai dit, pars vite.

Et ils sont partis. Oui, Strabo, je les ai laissés partir, moi, centurion Gallus : sept ans de bons et loyaux services, trois citations28, pas une anicroche29. Il n’y a pas un bled où je n’aie crevé la paillasse à quelqu’un30. On m’appelait le saigneur. Mais cet enfant, vraiment je n’aurais pas pu. Moi qui n’en aurai jamais, c’est comme si celui-là était le mien. Je le sens encore tout gluant et chaud dans mes bras. Je ferme les yeux et tu ne peux pas savoir le bien que ça me fait. J’en ai besoin. Rentré à Jérusalem, on a élargi mes attributions. J’ai la garde des exécutions publiques. Je surveille les crucifixions au Golgotha31, un terrain puant à côté de la ville. J’espère que je serai muté, sinon je suis bon pour ce boulot jusqu’à la retraite.Encore 33 ans à tirer.

Porte-toi bien !

Armel JOB-CO ENE, « La nuit du saigneur, conte de Noël », dans Le Vif, 20 décembre 1994.

 Cette nouvelle t’a-t-elle plu beaucoup, peu ou totalement déplu ? Pourquoi ? (Si tu éprouves des difficultés à justifier ton avis, tu peux t’aider des pistes proposées à la page suivante.) Le récit a-t-il répondu aux attentes que tu t’étais faites à la lecture du titre ?

23 Subure : quartier pauvre et bruyant de la Rome antique jouissant d’une mauvaise réputation.

24 triqueballe : chariot utilisé pour le transport de fardeaux lourds.

25 Saturnales : dans l’Antiquité, fêtes accompagnées de grandes réjouissances, célébrées en l'honneur de Saturne.

26 haïk : manteau de laine qui se porte dans les pays du Maghreb.

27 moukère : femme du Maghreb.

28 citation : mention honorifique accordée à un soldat pour faits d'armes.

29 anicroche : légère difficulté.

30 crever la paillasse à quelqu’un : tuer quelqu'un.

31 Golgotha : colline située dans l'Antiquité à l'extérieur de Jérusalem, sur laquelle les Romains attachaient les condamnés à mort sur un poteau.

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 Sur une feuille de bloc, rédige ta réponse sous forme de compte-rendu critique afin de faire connaitre ton avis à quelqu’un qui n’aurait pas lu la nouvelle.

Quelques pistes pour t’aider à formuler ton opinion à propos de cette nouvelle :

Le genre ou la variété → j’aime ou non le genre de la nouvelle.

→ …

Le cadre spatio-temporel → j’aime ou non parce que l’époque et le lieu sont éloignés de notre

vie quotidienne.

→ j’aime ou non parce que l’histoire se déroule à notre époque.

→...

Les personnages → j’aime ou non le personnage d’un homme, car je peux m’identifier ou non

à lui.

→ …

L’intrigue → j’aime ou non l’histoire qui m’est racontée par cette nouvelle.

→ j’aime ou non la chute.

→ …

La focalisation c’est-à-dire le point de vue → j’aime ou non que les informations soient filtrées

par un personnage.

→ …

Les jeux sur le temps → j’aime ou non quand le narrateur ralenti ou accélère le rythme du récit.

→ …

Les références → j’aime ou non les allusions faisant référence au monde antique.

→ …

Le style → j’aime ou non la manière d’écrire.

→ j’aime ou pas le vocabulaire que l’auteur utilise.

→ …

Etc.

 Ensuite, confronte ton opinion avec celle des autres élèves de la classe.

 Voici à présent un conte-rendu critique de la nouvelle que tu viens de lire. Lis-le attentivement.

Un conte cruel et émouvant

L’appellation « conte de Noël » suffit généralement à me détourner d’un récit. Quoi de plus prévisible en effet, que ce genre mielleux qui laisse l’esprit pâteux autant que l’oreille après

« Petit Papa Noël » ou la langue après la bûche ? Le titre, par contre, sonne comme une promesse de thriller, genre qui ne m’enthousiasme guère plus que le premier : autant celui-ci est gnangnan, autant celui-là est propice aux atmosphères glauques, à la représentation des plus bas instincts. Mais un conte de Noël intitulé « La nuit du saigneur », voilà une alliance prometteuse, un peu comme la cuisine chinoise, qui surprend le connaisseur par des mélanges subtils d’aigre et de doux.

Si l’emballage est alléchant, le contenu tient ses promesses. Un certain Gallus, centurion d’une armée romaine d’occupation et qui doit son surnom de « saigneur » à sa cruauté, écrit une lettre à un ami resté à Rome pour lui raconter sa vie de garnison. Le moins que l’on puisse dire est qu’il n’est guère heureux de vivre dans la lointaine Judée. Ce qu’il raconte à son

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17 correspondant ? Des banalités apparentes. Des banalités pour le destinataire, mais non pour nous, lecteurs du XXIe siècle, qui y reconnaissons en filigrane des personnages et des événements familiers.

S’il faut voir une morale à cette histoire, c’est que certains anonymes sont jetés par les circonstances dans des situations qui les dépassent. L’Histoire n’a pas conservé leur nom, mais ils ont orienté le cours des choses, de façon décisive mais sans le savoir. À lire ce texte, il prend envie d’écrire la vie du cousin de Napoléon, celui qui a appris au futur conquérant à vaincre sa peur des armes, ou celle du voisin d’Einstein, qui l’a aidé quotidiennement à faire ses devoirs.

Ces personnages n’ont pas existé ? Sans doute, mais l’hypothèse est à la fois drôle et intellectuellement rafraîchissante !

Avec le récit de Job-Coene, on n’est pas loin d’Astérix, qui traite de l’occupation romaine de la Gaule dans un langage d’aujourd’hui, tout à fait anachronique mais truffé de références antiques qui font sourire les amateurs d’histoire. Ce plaisir est doublé d’un autre : celui de voir traiter de façon irrespectueuse des grands de ce monde, César dans Astérix, Auguste ici. Plaisir enfin de voir racontée dans une nouvelle version, sous un angle inattendu, une histoire dont nous connaissons le moindre détail, que la moindre allusion nous rappelle.

« La nuit du saigneur » est donc une réécriture habile et drôle d’un des récits les plus célèbres au monde. Le point de vue est neuf et le langage, proche du nôtre. Amateurs de fantaisie cruelle et émouvante, lisez-le !

Joseph CHARPENTIER, La passion des livres, juillet 2002.

 Réponds à présent aux questions suivantes portant sur cette critique : 1) Avec quelle intention Joseph Charpentier a-t-il écrit cette critique ?

2) À ton avis, pour quels destinataires Joseph Charpentier écrit-il cette critique ?

3) A-t-il apprécié la nouvelle ? Un peu, beaucoup, pas du tout ? Justifie ta réponse en te basant sur le texte.

4) Caractérise l’état d’esprit du critique avant de lire le conte. La lecture a-t-elle changé sa pensée initiale ? Explique.

5) Qu’est-ce qui dans cette nouvelle lui a particulièrement (dé)plu ? Sois précis(e).

6) Si tu n’avais pas lu la nouvelle avant, ce texte te résume-t-il l’histoire ? Si oui, ce résumé est-il détaillé et complet ? D’après toi, pourquoi ?

7) Grâce à quoi peux-tu savoir exactement quelle œuvre Joseph Charpentier critique ici ?

8) Repère l’une ou l’autre expression, comparaison ou formule que tu juges particulièrement bien tournée compte tenu du type de texte et de ses intentions.

Explique brièvement ton choix.

9) Compare la critique de Joseph Charpentier à la tienne : aviez-vous les mêmes attentes ? La nouvelle t’a-t-elle également (dé)plu ? As-tu expliqué ton (dé)plaisir en utilisant les mêmes éléments ?

4 . V o u s a v e z d i t « c r i t i q u e » ?

 Explique le(s) sens que tu attribues au mot « critique ».

………

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………

………

………

………

Rem. : Dans le sens qui nous intéresse, le terme « critique » désigne à la fois un texte qui contient un jugement sur une œuvre d’art (ex. : Ce roman a bénéficié d’une critique excellente dans la presse nationale.) et son auteur (ex. : Joseph Charpentier est critique littéraire à la revue La passion des livres.). L’objectif de cette séquence est donc que vous deveniez tous, à terme, des critiques chevronnés afin d’écrire les meilleures critiques possibles !

Une critique, en tant que texte, remplira trois fonctions :

Toute critique est en réalité avant tout un texte ……… . En effet, son auteur a pour intention principale de ……… son lecteur de lire une œuvre ou de ne pas la lire. Cette tentative de persuasion peut avoir un objectif commercial (l’éditeur fait paraitre une brève critique – toujours positive, évidemment – sur la quatrième de couverture) ou culturel (un critique professionnel, qui n’a aucun intérêt personnel à faire vendre tel livre, souhaite faire profiter ses lecteurs de son expérience de lecture).

L’opinion que soutient un critique n’est rien d’autre qu’une thèse, qui se résume toujours à ceci : « Lisez ou ne lisez pas tel récit ». Pour appuyer son opinion, l’auteur d’une critique utilise des ……… : en se basant sur son propre (dé)plaisir, il énumère les

……… que son lecteur pourrait avoir de lire ou de ne pas lire. Ces facteurs de (dé)plaisir sont, dans l’absolu, nombreux et variés.

 Nous allons tenter d’en dresser une liste et de les classer.

Chacun de ces facteurs constitue une base de jugement du récit de fiction. C’est dans cette réserve de bases de jugement que le lecteur puise pour justifier le (dé)plaisir qu’il a éprouvé.

Toutefois, un bon lecteur sait que toutes ces bases ne sont pas pertinentes de manière égale pour tous les genres de récit. Par exemple, si la qualité du suspense est souvent un critère essentiel dans le jugement que l’on porte sur un récit policier, il ne l’est pas forcément dans la critique d’un récit psychologique. Par ailleurs, chaque lecteur est plus ou moins sensible à telle base plutôt qu’à une autre : si untel cherche avant tout le suspense, il mettra cette base au premier plan de son jugement ; si un autre y est insensible, il ne fera pas appel à cette base.

Chacun déterminera donc quels sont les critères importants pour lui, en fonction de sa personnalité, de son expérience de la lecture, etc. mais aussi en fonction du récit à critiquer.

Par ailleurs, la critique d’un récit de fiction comporte également une partie

……… : la critique mentionne en effet, de manière accrocheuse, des événements du récit et décrit certains personnages. Ceci a pour objectif que le lecteur puisse

(19)

19 Cependant, et cela se comprend aisément, on n’y trouve pas le résumé complet du récit pour

……… .

Enfin, une critique comporte aussi des éléments ……… : ceux-ci fournissent des informations pratique sur l’œuvre, notamment pour permettre au lecteur de pouvoir se la procurer. C’est donc cette partie qui fournit au destinataire les

……… de l’œuvre (titre, auteur, maison d’édition, …).

5 . Un e c r i t i q u e c o n v a i n c a n t e … ? o u p a s ?

  Lis le compte rendu critique publié sur internet à propos du livre de Michael Grant, Gone tome 1 puis réponds aux questions qui suivent.

(20)

1) Cette critique t’a-t-elle donné envie de découvrir le livre ou non ? Pourquoi ? Essaie d’expliquer ce qui, au niveau du contenu ou de la manière dont la critique est rédigée, t’a convaincu(e) ou non.

Si tu as trouvé la critique convaincante, surligne les éléments de la critique qui t’ont particulièrement plu.

2) Analyse la manière dont l’auteur a construit son argumentation :

a) Souligne en rouge le(s) passage(s) exprimant l’avis global du critique.

b) Sur quoi portent les différents arguments avancés par le critique ? c) De quelle manière ceux-ci sont-ils développés ?

d) Souligne en vert les passages visant à persuader le lecteur de (ne pas) lire le livre.

6 . C o mme n t r é d i g e r u n e c r i t i q u e

c o n v a i n c a n t e ?

a) Quelques conseils à prendre en compte pour l'écriture de votre critique

1. Une critique doit avoir pour but de convaincre : elle doit faire passer le message

« allez-y » ou « n'y allez pas », mais sans que cela soit nécessairement dit directement.

2. Éviter les critiques énonçant directement (et platement) l'opinion de façon explicite (« c'est bien » / « ce n'est pas bien ») : il vaut mieux que l'opinion soit devinée, mais de manière claire.

3. Avoir un point de vue subjectif (c'est-à-dire être pour ou contre) le plus net possible mais ne pas le ramener à soi (donc éviter : « moi, ça m'a pas plu »).

Autrement dit : parler de l'œuvre, et non de soi. (Éviter le « je »).

4. Être subjectif mais avoir des arguments objectifs (qui s'appuient sur des éléments, des passages que l'on peut vérifier).

5. Ne pas refaire l'œuvre en disant ce qui aurait dû être fait ; au contraire évoquer ce qui a été fait en évaluant son efficacité.

6. Il peut être utile d’amener des éléments comparatifs avec d'autres œuvres pour illustrer les affirmations et montrer ses compétences culturelles.

7. Utiliser des procédés de persuasion en interpelant le lecteur, en s’adressant à lui personnellement, …

8. Une critique s'adresse à un destinataire universel qui ne connait pas l'œuvre, mais qui n'est pas inculte (donc inutile de s'étendre sur des précisions (par exemple, il sait qui est Molière), et inutile d'expliciter les termes techniques (le narrateur, le cadre spatio-temporel, …)).

(21)

21 9. Une bonne critique se reconnait à son registre particulier et utilise des procédés

de style (sous-entendu, jeu de mots, trait ironique, termes mélioratifs ou péjoratifs, ...).

10. Une critique doit être précédée d’un titre accrocheur et contienne déjà, si possible, l’avis positif ou négatif ; pour accrocher le lecteur, il peut comporter un trait d'esprit ou un jeu de mots.

Exercice d’écriture : lis cette nouvelle puis fais-en la critique en respectant les caractéristiques vues à la p. 18 et les conseils de la p. 20. Tiens compte aussi de la grille à la page suivante.

Cauchemar en jaune - Fredric Brown

Il fut tiré du sommeil par la sonnerie du réveil, mais resta couché un bon moment après l'avoir fait taire, à penser une dernière fois aux plans qu'il avait établis pour un détournement de fonds32 dans la journée et un assassinat le soir.

Il n'avait négligé aucun détail, il en était au stade de la récapitulation finale. À vingt heures quarante-six, il serait libre, dans tous les sens du mot. Il avait fi ce moment parce qu'aujourd'hui il allait ter son quarantième anniversaire et que ctait l'heure exacte de sa naissance. Sa mère, passionnée d'astrologie, lui avait souvent rappelé la minute précise de sa naissance. Lui-même ntait pas superstitieux, mais cela flattait son sens de l'humour de commencer sa nouvelle vie à quarante ans, à une minute près.

De toute façon, le temps travaillait contre lui. Homme de loi scialisé dans les affaires immobilières, il voyait de très grosses sommes passer entre ses mains ; une partie y restait. Un an auparavant, il avait « emprunté » cinq mille dollars, pour les placer dans une affaire sûre, qui allait doubler ou tripler la mise33, mais il perdit la totalité.Il « emprunta » un nouveau capital, pour diverses sculations34, et rattraper sa perte initiale.Et il avait maintenant environ trente mille dollars de retard

; le trou ne pouvait guère être dissimuléplus de quelques mois et il n'avait pas le moindre espoir de le combler en si peu de temps.Il avait donc résolu de collecter le maximum d'argent liquide sans éveiller les souons, en vendant diverses propriétés. Dans l'après-midi il disposerait de plus de cent mille dollars, plus qu'il ne lui en fallait jusqu la fin de ses jours.

Et jamais il ne serait pris.Son départ, sa destination, sa nouvelle identité, tout était prévu et fignolé, il n'avait négligé aucun détail.Il y travaillait depuis des mois.

Sa décision de tuer sa femme, il l'avait prise un peu après. Le mobile était simple : il la détestait. Mais c'est seulement après avoir pris la résolution de ne jamais aller en prison, de se suicider s'il était pris, que l'idée lui était venue :puisque de toute façon il mourrait s'il était pris, il n'avait rien à perdre en laissant derrière lui une femme morte au lieu d'une femme en vie.

Il avait eu beaucoup de mal à ne pas éclater de rire devant le choix du cadeau d'anniversaire qu'elle lui avait fait (la veille, avec vingt-quatre heures d'avance) : une belle valise toute neuve. Elle l'avait aussi amené à accepter de fêter son anniversaire en allant dîner en ville, à sept heures. Il y avait peu de chances qu'elle se doutât de ce qu'il avait préparé pour la suite de la soirée. Il la ramènerait à la maison avant vingt heures quarante-six et satisferait son goût pour les choses bien faites en se rendant veuf à la minute précise. Il y avait aussi un avantage pratique à la laisser morte : s'il l'abandonnait vivante et endormie, elle comprendrait ce qui s'était passé et alerterait la police en constatant, au matin, qu'il était parti. S'il la laissait morte, le cadavre ne serait pas trouvé avant deux ou trois jours, ce qui assurerait une avance bien plus confortable.

32 Un détournement de fonds : une fraude consistant à cacher une somme d'argent.

33 Doubler ou tripler la mise : gagner deux ou trois fois plus que la somme qu'on a engagée.

34 Une spéculation : une opération consistant à acheter des objets / de l'argent pour les revendre bien plus cher.

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