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Article pp.7-13 du Vol.32 n°163 (2006)

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L

e professeur Pierre Tabatoni, agrégé en sciences économiques, membre de l’Institut, est mort le 11 avril dernier, à l’âge de 83 ans. Les historiens raconteront le parcours aux affaires de ce grand commis de l’État dans l’administration de Raymond Barre, Pre- mier ministre dont il était proche. Conseiller culturel aux États-Unis, de 1973 à 1975, il fut successivement en 1976 directeur de cabinet d’Alice Saunier-Séité, ministre des universités pour devenir en 1979 recteur de Paris et chancelier des universités1.

Mais la Revue française de gestion veut lui rendre hom- mage pour un autre aspect de sa carrière : le rôle fonda- mental qu’il a joué comme acteur dans le développement de l’enseignement supérieur français de gestion. On le retrouve en effet au centre des quatre grandes réformes qui ont modifié profondément celui-ci dans les années 1950 à 1970. D’abord comme directeur fondateur de l’IAE d’Aix-Marseille (1955-1961), il travaille avec Gaston Berger, alors directeur de l’enseignement supé- rieur à l’implantation de formations à la gestion dans les universités. Puis, au sein de la commission de la produ- ctivité au Plan en 1964, il préconise « la mise au point d’un organisme de conception, de coordination et d’inci-

Pierre Tabatoni

1. Pierre Tabatoni par Jean-Claude Casanova,Le Monde, 21 avril 2006.

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tation » comparable à deux fondations belges. Ce sera la FNEGE dont il devient en 1968 le premier secrétaire général. Ensuite en 1969, l’ouverture de Paris IX-Dauphine où il est professeur et administrateur. Enfin, il rédige en 1974 le projet final d’agrégation de sciences de gestion.

Pierre Tabatoni a donc été avant tout un homme soucieux de moderniser notre sys- tème d’enseignement. Extrêmement curieux de ce qui se passait aux États-Unis, dans les universités, il a découvert le management à la Harvard Business School en 1954-1955 où il séjournait comme boursier de la Fon- dation Rockfeller. Il prend alors connais- sance également des actions de la Fondation Ford sur l’enseignement de gestion améri- cain. Il restera proche de l’université de Northwestern. Il favorise l’importation dans un contexte institutionnel français des pra- tiques et des analyses nord américaines.

À ce propos, il faut souligner que dans les débats qui précédèrent la création de la FNEGE, on vit s’opposer deux conceptions de l’Amérique : « Pierre Tabatoni et Michel Debré ont tous deux conscience d’un

‘retard’ technologique et managérial de la France vis-à-vis des États-Unis, mais le premier pense qu’une collaboration avec les Américains peut faire évoluer plus rapide- ment le système de formation européen, tandis que le second n’y voit qu’une tenta- tive d’impérialisme que les Français doi- vent combattre2 ». Pierre Tabatoni a porté également une grande attention aux expé- riences européennes d’enseignement. Il est l’un des fondateurs de l’EIASM de Bruxelles.

Économiste, codirecteur avec François Perroux de la revue Économie Appliquée, il a surtout écrit sur l’économie et la société. En matière de gestion, il estimait que celle-ci devait avoir comme objet l’en- semble des organisations et non pas seule- ment, les entreprises. C’est probablement son expérience des bureaucraties qui le fai- sait penser ainsi. Il souhaitait en outre une approche plus qualitative de ces organisa- tions. C’était un homme élégant, attentif aux autres, aimable, qui n’hésitait pas à prendre ses distances, y compris avec son œuvre.

8 Revue française de gestion – N° 163/2006

2. M.-E. Chessel, F. Pavis,Le technocrate, le patron et le professeur. Une histoire de l’enseignement supérieur de gestion, Belin, 2001.

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7 Éditorial – Jean-Marie Doublet 11 Ont contribué à ce numéro

15 La force de vente et les activités d’intelligence économique Joël Le Bon

31 Créativité et leadership des groupes de recherche Jean-Jacques Pluchart

45 Recherche en parrainage. Quelle évolution et quels résultats Björn Walliser

59 L’impact des fusions-acquisitions bancaires sur les accords de crédit aux PME

Mehdi Nekhili, Ghassen Bouslama

73 Du concept de communauté à celui de « ba ».

Le groupe comme dispositif d’innovation

Sophie Peillon, Xavier Boucher, Christine Jakubowicz

Dossier – Management et réseaux sociaux

Sous la direction de Christophe Baret, Isabelle Huault et Thierry Picq

93 Management et réseaux sociaux. Jeux d’ombres et de lumières sur les organisations

Christophe Baret, Isabelle Huault, Thierry Picq

107 Qu’est-ce qu’un bon réseau personnel ? Le cas de l’ingénieur R&D Barthélemy Chollet

127 Le capital social de l’organisation flexibilisée Emmanuel Lazega

139 Les déterminants du fonctionnement communautaire.

Une étude comparative Guillaume Soenen

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155 Productivité et réseaux sociaux. Le cas des entreprises du bâtiment

Catherine Comet

171 Apprentissage collaboratif et réseaux d’investisseurs en capital-risque Michel Ferrary

183 Summary

187 Note aux auteurs

10 Revue française de gestion – N° 163/2006

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Christophe BARET est professeur des universités à l’IAE de Nancy et chercheur au Centre de recherche Magellan, IAE de Lyon. Il a réalisé plusieurs contrats de recherche français et européens sur la ges- tion de l’emploi dans les activités de ser- vices.

Xavier BOUCHERest maître-assistant à l’École nationale supérieure des mines de Saint-Étienne et assure ses recherches et ses enseignements dans le domaine de la ges- tion industrielle. Après une formation d’in- génieur en arts et métiers et une thèse de doctorat sur l’ingénierie concourante, il développe ses recherches sur l’intégration des systèmes socio-techniques appliquée notamment aux organisations en réseau.

Ses travaux se focalisent sur l’intégration par la gestion des compétences collectives et par le système d’information.

Ghassen BOUSLAMA est doctorant à l’université de Reims Champagne-Ardenne Barthélemy CHOLLET, docteur en sciences de gestion, est ATER à l’université de Savoie. Ses travaux portent sur le com- portement organisationnel, étudié sous l’angle de l’analyse des réseaux sociaux et des théories du capital social. Il s’intéresse tout particulièrement au rôle des réseaux sociaux dans les organisations innovantes.

Catherine COMETest maître de confé- rences à l’université de Lille 1, où elle est responsable de la licence « Économie et Société ». Ses travaux de recherche menés

au sein du Clersé portent sur les systèmes d’intermédiation et le rapport entre la per- formance des entreprises et leurs réseaux relationnels.

Michel FERRARY, docteur HEC, est pro- fesseur de management et GRH au Ceram Sophia-Antipolis. Il a été professeur visi- tant à l’université de Stanford pendant deux ans pour analyser les réseaux sociaux de la Silicon Valley. Ses recherches portent sur les communautés d’apprentissage, le rôle des réseaux sociaux dans l’évaluation financière et la création d’entreprise. Il a publié récemment avec Yvon Pesqueux : L’organisation en réseaux. Mythes et réalités (PUF) et Management de la connaissance(Economica).

Isabelle HUAULTest professeur à l’uni- versité de Paris-Dauphine et chercheur au sein du laboratoire de recherche DRM- DMSP (UMR CNRS 7088). Ses travaux portent essentiellement sur la construction sociale des marchés et des organisations, la problématique des réseaux sociaux et les théories néo-institutionnalistes.

Christine JAKUBOWICZa été respon- sable de la démarche de stratégie de com- pétences de Schneider Electric, division France, et a dans ce cadre créé et animé le réseau de compétences relatif à la logis- tique. Psychologue indépendante, elle tra- vaille en institution (médico-sociales et éducatives) et en cabinet et oriente ses recherches et son activité professionnelle sur la clinique du travail, les aspects psy-

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chosociaux du travail en groupe et en réseau et sur l’articulation individu-groupe- organisation.

Emmanuel LAZEGAest professeur de sociologie à l’université de Paris-Dauphine, spécialiste des analyses de réseaux intra- et interorganisationnels. Il a récemment publié : The Collegial Phenomenon (Oxford University Press) et Conventions and Structures in Economic Organization(avec Olivier Favereau).

Joël LE BON est professeur et respon- sable du département marketing à l’ESSEC où il a fondé l’ECeB – European Center for E-Business. Docteur ès Sciences de gestion de l’université Paris-Dauphine, ses recherches portent sur l’impact des nou- velles technologies sur l’efficience des organisations commerciales, le manage- ment de la force de vente et la gestion de la relation client. Il a reçu plusieurs prix et distinctions pour ses travaux et est le pre- mier français à avoir obtenu l’IBM Faculty Award.

Medhi NEKHILIest professeur à l’ESC Troyes en charge du département « finan- ce » et maître de conférences habilité à diriger des recherches à l’université de Reims Champagne-Ardenne. Auteur d’un certain nombre d’articles portant principa- lement sur la gouvernance et sur la banque, il dirige aussi des thèses au sein du laboratoire EUROP et il est respon- sable du mastère « Banque-Finance » qu’il a mis en place. Par ailleurs, il est chercheur visiteur à l’université de Sfax (Tunisie).

Sophie PEILLONest maître-assistant au sein du département management de l’Éco- le nationale supérieure des mines de Saint- Étienne et membre associé du Centre de recherches économiques de l’université de Saint-Étienne (Creuset). Détentrice d’un doctorat de sciences économiques, ses acti- vités de recherche se centrent sur les orga- nisations en réseau et le management des connaissances et des compétences.

Thierry PICQ, docteur en sciences de gestion et habilité à diriger des recherches, exerce des activités d’enseignant chercheur à EM-LYON, dans le domaine du manage- ment des ressources humaines. Il est l’au- teur de plusieurs ouvrages et articles acadé- miques et professionnels sur le manage- ment de projet, l’animation des équipes transverses et les nouvelles formes d’orga- nisation.

Jean-Jacques PLUCHARTest profes- seur de gestion à l’université d’Amiens après avoir exercé des fonctions opération- nelles pendant vingt années au sein du groupe Total. Il a publié une dizaine d’ou- vrages et une quarantaine d’articles sur le thème du management de projet en envi- ronnement international.

Guillaume SOENENest professeur de stratégie et d’organisation à l’EM-Lyon. Il a un doctorat en sciences de gestion de l’éco- le HEC et un Master of Science en Marketing International de l’université de Strathclyde. Il a travaillé comme consultant pour Cap-Gemini en France ainsi que pour le groupe WPP en Angleterre. Il mène des recherches sur l’identité d’entreprise, la gestion des connaissances et les commu- 12 Revue française de gestion – N° 163/2006

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nautés de pratique. Il enseigne la gestion du changement et la mise en œuvre de la stra- tégie en DEA, en mastère et en MBA ainsi qu’en formation continue. Auteur d’articles dans différentes revues et d’ouvrages dont Corporate and Organizational Identity, (Routledge, 2002), et Strategor(4eédition, Dunod en 2005).

Björn WALLISER, agrégé des universi- tés en sciences de gestion, est depuis 1999 professeur à l’Institut d’administration des entreprises de l’université Nancy II. Il est le directeur de la recherche à l’ICN- École de management et responsable de

l’axe marketing du centre de recherche GREFIGE/CEREMO (universités Nancy II et Paul Verlaine de Metz). Spécialiste du marketing, il a publié dans de nom- breuses revues scientifiques et est l’auteur d’ouvrages portant sur le sponsoring et le marketing international. Il est régulière- ment invité à enseigner dans des universi- tés étrangères, intervient en tant que consultant dans le domaine du marketing et fait partie du groupe d’experts auprès de la mission scientifique technique et pédagogique (MSTP) du ministère délé- gué à la Recherche et aux Nouvelles tech- nologies.

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