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Archives du Nord Acte de baptême de Pierre Marie Joseph Denys né le 7 juin 1766 à Dunkerque

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Texte intégral

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Denys-Montfort de Dunkerque Un conchyliologiste célèbre

Extrait des Œuvres Dunkerquoises Tome 1, par E. Forcade Publié par Union Faulconnier Tome X

Transcrit, illustré et mis en page par Jean-Marie Muyls

Pierre-Marie-Joseph Denys, naturaliste et littérateur, généralement connu sous le nom de Denys- Montfort et par beaucoup d'écrivains sous celui tout simplement de Montfort, est né à Dunkerque le 17 juin 1766. Son père, négociant, occupait la maison n° 10 de la rue de l'Eglise.

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Acte de baptême de Pierre Marie Joseph Denys né le 7 juin 1766 à Dunkerque

Avant que la tradition ne s'en perde entièrement, nous allons essayer d'esquisser quelques traits de cet homme, le plus singulier, le plus bizarre, le plus original, dit-on, qu'on put rencontrer et qui ne fut pas sans jeter quelque éclat sur notre cité.

Denys-Montfort reçut une excellente éducation ; passionnément épris de l'étude, voulant savoir, approfondir, se rendre compte de tout ce qu'il voyait, de tout ce qu'il lisait, il se distinguait parmi ses condisciples par une aptitude peu commune à ce qui se rattache aux sciences et aux arts. Tout jeune encore, c'était déjà un savant d'une grande érudition.

D'une imagination ardente, active, exaltée, ce qui l'entoure ne suffit bientôt plus à son esprit toujours avide de nouveau. Le désir de voyager, de voir et d'étudier de près les merveilles de la nature, ne tarde pas à s'emparer de lui. Doué d'une force physique peu commune, hardi, entreprenant, aventureux, ne redoutant aucun péril, aucun danger; c'est par les Grandes-Indes qu'il débute. Il s'embarque sur un navire commandé par le capitaine Deens, en partance de notre port, pour la Chine.

Parcourant successivement l'Asie, l'Afrique, l'Amérique, étudiant, écrivant beaucoup, il rassemble

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pour la plus large part, ce sont des matériaux qu'il prépare pour l'avenir.

De retour chez son père après une assez longue absence, celui-ci l'associe à ses affaires.

Le 13 janvier 1789, il épousa Mlle Jeanne-Sophie-Julie Issaurat de Montfort, âgée de 22 ans, également d'origine dunkerquoise.

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Acte de baptême de jeanne Julie Sophie Issaurat de Montfort le 13 janvier 1789 à Dunkerque

Lorsque survint la guerre de 1792 qui appelait sous les drapeaux tous les français de 19 à 25 ans, Denys-Montfort, quoique père de famille, ayant dépassé l’âge qui le pouvait faire comprendre dans cette grande levée, cédant à son humeur bouillante, impétueuse, avide d'émotions, renonce au bonheur tranquille du foyer domestique pour se faire soldat. Il choisit l'arme de l'artillerie et parvint rapidement à mériter l'épaulette de capitaine.

Un trait saillant, particulier à son caractère prompt, fougueux parfois, c'est que chez lui la résolution était accomplie en même temps qu'elle était prise. D'une nature indépendante et volontaire, se sentant à l'étroit dans la sévérité de la discipline, ne pouvant consacrer le moindre loisir à ses études favorites, précisément alors que par les connaissances militaires qu'il a promptement acquises et sa bravoure il fut devenu officier supérieur, il n'hésite pas à quitter subitement le service et à revenir à Dunkerque.

Le commerce y était à cette époque complètement anéanti, mais rien n'était étranger à cet homme. De marin, de voyageur, de négociant, de militaire qu'il avait été, il se fait imprimeur (1). Ses loisirs alors, il les donne tous à l'horticulture, qui, maintenant, l'occupe essentiellement. Il crée, à cet effet, dans les environs du Jeu de Mail un jardin botanique, où bientôt viennent se grouper, au prix de grands sacrifices, des arbres, des fleurs de tous pays.

Sa renommée commence; des relations s'établissent et deviennent suivies entre lui et les conservateurs du Musée des Plantes de Paris et il y fait de fréquents voyages. Ce ne sont pas les plaisirs qui l'attirent dans la capitale, l'histoire naturelle est le seul motif, le seul but de ses excursions.

Dessinateur habile, ce que ne contiennent ni ses vitrines, ni ses serres, ni ses plates bandes, il l'enferme dans ses albums.

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Acte de mariage de Pierre Marie Joseph Denys et

Jeanne Sophie Julie Issaurat de Montfort

Le 13 janvier 1789 à Dunkerque

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C'est au Jardin des Plantes, qu'un jour, dessinant des fleurs, il fut surpris par le Premier Consul Bonaparte qui se connaît en mérite, apprécie à l'instant cet homme bizarre, brusque, original, dont les réponses sèches, brèves, conservent toute leur rudesse même envers le chef de l’Etat. Il est attaché aussitôt au grand établissement où il lui est fait une belle position.

C'est là, dès lors, qu'il est surtout à même de développer la variété de ses connaissances, l'étendue de son savoir. Il y acquiert bien vite l'estime et la considération de ses collègues.

Au milieu d'incessants voyages, de missions scientifiques que le Gouvernement lui confie, il trouve le temps de publier divers ouvrages, l'Histoire naturelle des Mollusques.

Source Gallica

Oubliant parfois qu'un naturaliste doit apporter dans ses descriptions la plus scrupuleuse exactitude;

que, chez lui, point ne doivent exister ni fictions, ni suppositions, mais seulement la réalité, la vérité, il cherche à donner de l'intérêt à ses travaux par des histoires faites à plaisir. C'est ainsi qu'au sujet d'apparitions et de disparitions d'îles signalées, le siècle dernier, dans la mer du Nord et qu'on attribuait au diable, il semble donner foi à ces phénomènes par la présence de krakens ou poulpes gigantesques, animaux aussi fabuleux que le grand serpent de mer et les crabes géants, quelque peu aussi de son invention. Voici, au reste, un échantillon de l'exagération dans laquelle il tombe malheureusement assez fréquemment.

« J'ai pu observer ce poulpe (le poulpe commun) sur les mêmes rivages du Havre, qu'avait parcouru Dicquemare; quoiqu'il n'y soit plus aussi commun que ce savant parait l'avoir indiqué. J'ai cependant été assez heureux pour en rencontrer plusieurs sur les bords de la plage et deux autres dans la mer, dont l'un faillit me faire périr. En me livrant avec ardeur à leur recherche, je rencontrai le premier sur le sec, entre

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les rochers qui sont au sud de la citadelle du Havre. Dès que je l'aperçus, je courus à lui ; un chien qui m'accompagnait me précède, en le harcelant, et l'empêche de fuir ou de se blottir pour le moment sous les rochers ».

« Ce chien qui était un animal terrible et intrépide, portait le nom de Tartare ; nom sous lequel tous mes amis l'ont parfaitement connu; inaccessible à la crainte il ne reculait pas, quelque nombreux qu'eussent été les assaillants et quand il était en fureur à peine me respectait-il moi-même ».

« Ce dogue irlandais, d'une forte taille, tournait autour du poulpe lorsque j'arrivai dessus et cherchai à le prendre au corps, mais celui-ci dont les bras avaient trois pieds de longueur, se défendait courageusement par leur moyen, il les faisait siffler dans l'air en tous sens et lançait au chien de vigoureux coups de fouet; dans sa fureur, il en frappait le rocher avec violence et ronflait avec force. Cependant mon arrivée parut le déconcerter et je vis qu'il cherchait à battre en retraite. Je n'avais ni armes ni bâton, mais décidé à me saisir de ce poulpe, je me mêlai dans la querelle, et, prenant une pierre plus grosse que le poing, je la lui jetai au milieu des bras; mon chien, profitant de l'instant, se lança après lui à corps perdu en le saisissant des dents à la base des bras. Dans un instant il fut enlacé; rien ne peut dépeindre la fureur qui s'empara de lui, quand il se sentit ainsi douloureusement enlacé. Il remplit l'air de ses hurlements et de ses cris, mordant et déchirant son ennemi avec une rage que je ne lui avais pas encore vue, même dans un combat contre un loup dont. il était sorti vainqueur. Le chien et le poulpe ne formaient plus qu'une seule masse. Ce mollusque changeait de couleur; dans sa fureur, qui devait aussi l'animer, sa peau prenait toutes les teintes, depuis le violet le plus foncé jusqu'au rouge le plus vif et malgré les pierres dont je l'accablais, malgré les blessures nombreuses qu'il recevait, il parvint à entraîner dans un creux de rocher un chien que je pouvais comparer à Cerbère. Le danger qu'il courait ne me permit, plus de balancer; je me jetai à mon tour sur ce poulpe, je saisis ses liens avec force et me raidissant des pieds contre les flancs du rocher, je parvins à arracher ses bras qui enveloppaient les miens; il essayait de me saisir aussi, quoique par les morsures du chien ils fussent, déjà à moitié détachés de son corps; par ce moyen le dogue fut délivré. Il put s'arracher de lui-même, en y laissant cependant du poil et je parvins à tirer ce poulpe en lambeau de ce trou, qui, s'il eut été plus profond, eut servi de tombeau à mon chien. Son corps était gros comme une citrouille. Il avait un pied et demi de long et ses bras étendus auraient pu offrir neuf pieds d'envergure. »

Source Internet

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Quoi qu'il en soit, l'Histoire des Mollusques, la Conchyliologie systématique, ouvrages sérieux au fond, quatre volumes in-4° faisant suite aux œuvres de Buffon, ne tardent pas à paraître, ils sont suivis, quelques années après, de la Conchyliologie systématique, deux volumes in-8°, et de quelques opuscules, parmi lesquels on cite la Ruche à trois récoltes, la Vie et les aventures politiques d'un prince de Perse.

Denys-Montfort, mort à Paris, en 1821, au milieu de travaux inachevés, eût vu sans cesse grandir sa réputation, si malheureusement il n'avait poussé trop loin la manie de créer toujours et constamment de nouveaux genres et cela sur des données peu certaines, parfois inexactes sur des apparences douteuses.

Source Gallica

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Beaucoup de ses genres ont été rejetés. Deshayes, Chenu, qui n'en disent pas grand bien, en ont néanmoins dans leurs divers travaux de conchyliologie, conservé plusieurs. Ils citent comme les meilleurs les genres poliphème, scarabe, melampe, magile, licorne. Ce dernier, des plus remarquables, confondu par Linné, Brugnières et autres parmi les pourpres, suffit à lui seul pour atténuer, sinon pour justifier, cet excès de propension à séparer, à diviser ce que d'autres et des plus savants, avaient jusque-là laissé réuni.

Exemple de description d’un mollusque

dans l’ouvrage

la Conchyliologie systématique

Source Gallica

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Un défaut sans excuse cependant chez Denys-Montfort, c'est qu'écrivant sur une science positive, il a eu le tort bien grave de vouloir à toute force y introduire le merveilleux.

Malgré la faiblesse de Denys-Montfort à l'endroit du surnaturel, les naturalistes qui lui ont succédé ont adopté sa méthode et invoquent souvent sa classification. Son nom, qui a figuré dans les collections du Jardin des Plantes, est désormais acquis à la science. Seulement et ceci devrait un peu tourner à la confusion de Dunkerque, il est moins connu en notre ville qu'il ne l'est à Paris dans le monde savant.

Disons plus, il est ici, pour ainsi dire, ignoré de la génération actuelle.

Il est. regrettable que ses ouvrages ne figurent pas dans notre bibliothèque.

En écrivant ces lignes, nous avons cherché à faire sortir de l'oubli, où elle était plongée parmi nous, la mémoire de Denys-Montfort que Dunkerque peut, à juste titre, se glorifier d'avoir vu naître.

Edmond Forcade 1851

Lexique :

(1) Il avait repris l'imprimerie de Weins, l’oncle de sa femme.

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