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Québec UTILISATION DES CAGESSOUS-MARINES POUR LA CAPTUREDU RAT MUSQUÉ

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UTILISATION DES CAGES

SOUS-MARINES POUR LA CAPTURE DU RAT MUSQUÉ

par Michel Jean

Juin 1992

Québec

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Direction de la gestion des espèces et des habitats Service de la faune terrestre

UTILISATION DES CAGES SOUS-MARINES POUR LA CAPTURE

DU RAT MUSQUÉ

par

Michel Jean

Ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche

Juin 1992

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Ill

RÉSUMÉ

En 1979, l'Association provonciale des trappeurs indépendants (A.P.T.I.) faisait une demande afin que soit permis l'utilisation de la cage sous-marine pour la capture du Rat musqué. Au Québec, l'impact résultant de cet engin de piégeage est peu documenté.

Cette étude, entreprise à l'automne 1989, visait à mesurer trois paramètres associés à l'utilisation de la cage sous-marine: l'efficacité de capture des rats musqués, l'impact sur la capture d'espèces visées, évaluation des dommages causés aux fourrures.

Les résultats obtenus par l'étude confirment les connaissances déjà disponibles sur le sujet. Son usage avantageux repose sur son potentiel d'effectuer des captures multiples et non sur le succès de captures. C'est un engin plus sélectif que les autres engins de piégeage tel le piège à patte et l'intégrité de la fourrure n'est pas affectée par l'usage de la cage.

Des informations obtenues des juridictions adjacentes au Québec (Canada et U.S.A.) nous démontrent qu'ils endossent le caractère plus sélectif et «humanitaire» de cet engin de piégeage.

Les résultats obtenus ici et dans d'autres juridictions montrent que l'utilisation de la cage sous- marine pourrait être élargie à l'ensemble du Québec.

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V

TABLE DES MATIÈRES

Page

RÉSUMÉ iii TABLE DES MATIÈRES v 1. HISTORIQUE 1 2. MISE EN SITUATION 3 3. RÉSULTATS 4 3.1 Effort et succès de capture 4 3.1.1 Succès de piégeage selon d'autres engins de piégeage 7 3.2 Captures accidentelles 8 3.2.1 Les mammifères 9 3.2.2 Les oiseaux 9 3.2.3 Les poissons 10 3.3 Dommages à la fourrure . . 11 4. SITUATION DANS LES AUTRES JURIDICTIONS 13 5. DISCUSSION 14 6. CONCLUSION 16 7. REMERCIEMENTS 17 8. BIBLIOGRAPHIE 18

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1. HISTORIQUE

En 1979, suite à une demande de l'Association provinciale des trappeurs indépendants (A.P.T.I.) du Québec, le Service de l'aménagement et de l'exploitation de la faune, de la région de rAbitibi-Témiscamingue (08) entreprenait un projet expérimental ayant comme objectif de comparer le succès de piégeage de la cage sous-marine pour le Rat musqué avec celui d'autres pièges conventionnels et d'en vérifier la sélectivité. L'expérimentation eut lieu aux printemps de 1979, 1980 et 1981 (Fink et Daigle 1982).

En 1981, le Comité fédéral-provincial sur le piégeage humanitaire, recommandait parmi les dispositifs de submersion la cage sous-marine pour la capture du Rat musqué. Par la suite certaines directions régionales du ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche (M.L.C.P.) comme certains conseils régionaux de l'A.P.T.L suggéraient l'utilisation de la cage pour la capture du Rat musqué au Québec en considérant, à l'instar de l'Ontario, cette méthode comme efficace et humanitaire.

La région de rAbitibi-Témiscamingue présenta alors en 1985 une demande de révision réglementaire en vue de permettre l'utilisation des cages sous-marines pour le piégeage du Rat musqué à l'automne. Cette demande fut rejetée en raison des craintes exprimées par certaines personnes du M.L.C.P. à l'effet que les trappeurs se servent de cet engin pour la capture de salmonidés.

Afin de fournir des éléments de réponse à cette question, Tremblay et Daigle expérimentaient en 1986 l'utilisation de cages dans un milieu à densité très élevée de truites, soit dans un bassin de pisciculture. Les buts visés étaient d'évaluer la vulnérabilité des truites à être capturé dans la cage, d'examiner l'effet de la variation de la résistance d'ouverture du clapet d'entrée de la cage sur le nombre de truites capturées et finalement de déterminer la taille limite des truites retenues dans des cages en grillage 1 po X 2 po. Suite à cette expérimentation, ils concluent que les cages sous-marines à Rat musqué peuvent capturer des salmonidés. Toutefois, même dans un milieu à densité très élevée, la quantité de poissons capturés demeure très faible et ce nombre peut être diminué de plus de 90 % lorsqu'on augmente légèrement la résistance des portes.

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En mars 1988, le Ministère faisait donc connaître à l'A.P.T.1. son intention de permettre à titre expérimental l'utilisation de cet engin de capture, à l'automne, dans les zones de piégeage 10, 12, il y a aussi les zones 13 et 16 où la cage a été permise, 18 est et 19 sud jusqu'au 31 décembre et d'en faire le suivi dans le but de formuler par la suite des recommandations sur l'utilisation de ce type de cage pour la capture du Rat musqué.

Le présent rapport rend compte du suivi effectué au cours des saisons 1989 et 1990.

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2. MISE EN SITUATION

Au Québec, l'impact résultant de l'utilisation de cages sous-marines est peu documenté. D'une part, les connaissances acquises sur ce sujet dans l'optique de capture des rats musqués se limitent aux expérimentations menées sur le terrain, de 1979 à 1981, par Fink et Daigle (1982) et en 1985 dans des bassins de pisciculture par Tremblay et Daigle (1986); d'autre part, il est connu que des cages du même type ont été utilisées avec succès par le Ministère, dans plusieurs régions, pour la capture de salmonidés, dans le but d'effectuer des ensemencements.

En Ontario, l'impact résultant de l'utilisation des cages fut documenté par Campbell (1983) suite à une expérimentation menée sur le terrain par des trappeurs au cours des saisons 1981-1982 et 1982-1983.

Dans le but de documenter la situation, le Ministère s'est associé, dès l'automne 1989, avec des piégeurs des zones ouvertes à titre expérimental afin de vérifier l'efficacité de capture des rats musqués avec les cages sous-marines (succès de piégeage), de déterminer l'impact sur la capture d'espèces non visées et d'évaluer les dommages causés à la fourrure du Rat musqué par l'utilisation de ce type d'engin.

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3. RÉSULTATS

L'expérimentation s'est déroulée au cours des automnes 1989 et 1990 dans des régions et des zones où la cage sous-marine était autorisée à titre expérimental. De plus, à l'automne 1990, des cages furent également utilisées dans la région de Québec sous l'égide d'un permis scientifique.

Des trappeurs volontaires pour participer à l'opération furent difficiles à trouver compte tenu de la récente législation des cages sous-marines et de la baisse d'intérêt généralisée pour le piégeage durant cette période (baisse du marché de la fourrure). De plus, les lieux traditionnels de piégeage des trappeurs intéressés, ne se prêtaient pas toujours à l'utilisation des cages.

Au total, 16 trappeurs ont participé au projet, au cours des deux saisons, dans les quatre régions concernées. La participation des trappeurs de la région de l'Abitibi-Témiscamingue est à souligner avec une collaboration de 11 trappeurs (69 %) sur 16.

La courte période légale de piégeage avant la prise des glaces, a limité l'effort des trappeurs à 611 nuits-pièges au cours de ces deux saisons.

3.1 Effort et succès de capture

Les résultats obtenus au cours des deux années apparaissent au tableau 1. Pour nos besoins, l'effort total a été calculé en nuits-pièges et le succès en nuits-pièges par Rat musqué capturé.

Au cours des saisons d'expérimentation, chaque trappeur a utilisé en moyenne ses cages pendant 38,1 nuits, soit 10,9 nuits-piège par engin. Ces données ne diffèrent pas entre chaque saison.

Un grand écart existe entre les régions au niveau du succès de piégeage. Ce succès varie de 2,5 à 72,0 nuits-piège/rat musqué pour un succès moyen de 5,2 nuits-piège/rat musqué.

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Tableau 1. Succès de capture du Rat musqué avec des cages sous-marines, en 1989 et 1990, dans 4 régions du Québec

Année Région

1989 Outaouais (07) Abitibi-Témisc. (08) Côte-Nord (09) Sous-total 1990 Québec (03)

Abitibi-Témisc. (08) Sous-total

TOTAL Ajusté sans région

03 et 07

Nombre de trappeur

1 4 3 8 1 7 8 16 14

Nombre de cages

8 13 7 28 7 21 28 56 41

Effort (nuits-piège)

162 83 53 298 144 169 313 611 305

Nombre de capture de Rat musqué

8 33 12 53 2 61 63 116 106

Succès (nuits- pièges/rat)

20,2 2,5 4,4 5,6 72,0 2,8 4,9 5,3 2,9

En calculant un succès pour chaque saison, avec les régions participantes, on obtient un succès de 5,6 nuits-piège/rat musqué en 1989 et de 4,9 nuits-piège/rat musqué en 1990. La région de rAbitibi-Témiscamingue étant la plus représentative, présente un succès qui est sensiblement le même pour les 2 années soit 2,5 nuits-piège/rat musqué en 1989 et 2,8 nuits-piège/rat musqué en 1990.

Les deux régions (03 et 07) ayant le plus faible succès, cumulent 50 % (306 nuits-piège) de l'effort total de capture alors que seulement 2 trappeurs ont participé au projet. Ainsi en faisant abstraction de ces deux régions, le succès obtenu est inférieur à 3,0 nuits-piège par capture au cours des deux années.

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Le tableau 2 rapporte des succès obtenus dans d'autres études. Fink et Daigle (1982) ont déployé au printemps un effort de 357 nuits-piège pour un succès de 4,8 nuits-piège par Rat musqué capturé.

Tableau 2. Succès de capture du Rat musqué obtenu par d'autres auteurs ayant utilisé la cage sous-marine.

Auteur

Fink & Daigle (1982)

Campbell (1983)

Jean (1992)

Saison

Printemps (marais) Printemps (ruisseau) Printemps (rigole) (Total)

Automne (pré-saison) Automne (saison régulière) Automne

Effort

241 62 54 (357) 3 902 3 853 305

Succès

6,6 5,2 2,0 (4,8)

1,6 2,1 2,9

En Ontario, Campbell (1983) a obtenu à l'automne, au cours d'une pré-saison au Rat musqué, où seulement la cage sous-marine est permise, un succès de 1,6 nuit-piège/Rat musqué avec un effort de 3 902 nuits-piège. Pendant la saison régulière de piégeage, où d'autres types d'engins sont permis, ce dernier rapporte un succès de 2,1 nuits-piège par Rat musqué pour un effort de 3 853 nuits-piège. Le succès global pour ces deux saisons est de 1,8 nuit-piège par Rat musqué.

Le succès rapporté au cours de la présente étude (5,2 nuits-piège par Rat musqué) est loin de celui obtenu par Campbell (1,8 nuit-pièges par Rat musqué). Cet écart peut s'expliquer par le

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fait que les secteurs des régions 03, 07 et 09, où les cages ont été utilisées, sont des secteurs où les populations de Rats musqués sont peu abondantes.

En écartant les résultats obtenus dans les régions 03 et 07 vu le faible nombre de participants, le succès ajusté serait de 2,9 nuits-piège par Rat musqué pour un effort de 305 nuits-piège ce qui le situerait entre le succès obtenu par Fink et Daigle (1982) et Campbell (1983) avec des cages.

3.1.1 Succès de piégeage selon d'autres engins de piégeage

À titre de comparaison, Fink et Daigle (1982) ont obtenu, au printemps, un succès de capture de 2,0 nuits-piège/Rat musqué en utilisant le piège à patte. Ce succès est égal à celui de l'utilisation de cages en rigoles et est supérieur au succès obtenu en ruisseau (5,2 nuits-piège/Rat musqué) et en marais (6,6 nuits-piège/Rat musqué) avec des cages sous-marines.

Campbell (1983) à l'automne rapporte à l'inverse, un meilleur succès avec la cage, indépendamment de la période (pré-saison vs saison régulière), qu'avec le piège à patte (9,1 nuits-piège/Rat musqué) ou le «Conibear» (6,3 nuits-piège/Rat musqué).

Le succès ajusté (2,9 nuits-pièges/Rat musqué) ou non (5,3 nuits-pièges/Rat musqué) obtenu au cours de cette étude serait donc meilleur que celui rapporté par Campbell avec d'autres engins de piégeage.

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Tableau 3. Comparaison du succès de capture du Rat musqué avec d'autres engins de piégeage.

Auteur

Fink et Daigle (1982)

Campbell (1983)

Me Nicoll et Traversy (1982)

Saison Engins

Printemps Piège à patte

Automne Automne Hiver

Piège à patte

«Conibear»

Piège à patte et

«Conibear»

Effort (nuits-piège)

341 5 793 1 858 385

Succès (nuits-piège/

Rat musqué)

2,0 9,1 6,3 8,0

3.2 Captures accidentelles

Les études antérieures (Fink et Daigle 1982 et Campbell 1983) démontrent que l'utilisation de la cage sous-marine, tout comme d'autres engins de piégeage, peut occasionner des captures accidentelles. Ces captures peuvent être aussi bien des mammifères, des oiseaux que des poissons.

Le tableau 4 présente pour le présent projet, les espèces non-visées qui ont été capturées accidentellement, leur nombre ainsi que le succès de capture. Le tableau présente aussi une comparaison avec les résultats obtenus dans d'autres études et avec d'autres engins de piégeage.

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3.2.1 Les mammifères

La seule espèce de mammifère capturée au cours de la présente étude est le Vison d'Amérique (Mustela vison) une capture pour 611 nuits-piège. Il était seul dans la cage, il n'y avait aucun Rat musqué de capturé.

Ailleurs, la principale espèce de mammifère capturée est aussi le Vison d'Amérique. Campbell (1983) rapporte des captures accidentelles avec les cages en pré-saison et avec le piège à patte en saison régulière. Ces résultats démontrent que le piège à patte, tendu pour le Rat musqué, capture 2,5 fois plus de visons que la cage sous-marine.

La deuxième espèce de mammifère, en importance, que Campbell rapporte dans les prises accidentelles est le Raton laveur (Procyon lotor). Ces captures ont été effectuées uniquement dans des pièges à patte.

Les autres espèces capturées dans des cages sont le Castor (Castor canadensis) et la Loutre de rivière (Lutra canadensis) avec chacun un spécimen et un effort respectif de 7 755 nuits-piège.

3.2.2 Les oiseaux

Aucun oiseau ne fut capturé par les trappeurs qui ont participé à la présente étude.

Seuls Fink et Daigle (1982) rapportent un canard (sp.) capturé à l'aide d'une cage et 7 autres capturés à l'aide de pièges à patte.

Dans ce cas, tout comme pour les mammifères, le piège à patte est responsable de plus de captures accidentelles que la cage sous-marine.

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10 3.2.3 Les poissons

Au cours de notre étude, 10 poissons furent capturés soit quatre Ombles de fontaine (Salvelinus fontinalis), deux Meuniers (sp.) (Catastomus sp.), un Meunier noir (Catostomus commusoni), deux Perchaudes (Perça flavescens) et une Barbotte (Ictalurus sp.). Au total 80 % des individus capturés ont pu être relâchés vivants. Seulement deux Ombles de fontaine, d'une longueur d'environ 25 cm, ont été retrouvés morts, pris par les branchies dans le carrelage de la cage.

Parmi les études disponibles, Fink et Daigle (1982) ont obtenu le «succès» le plus élevé de prises accidentelles de poissons (10 brochets en 241 nuits-piège). Ils en concluent que ce type de piège leur semblait préjudiciable au brochet en période de fraie et que son utilisation ne leur apparaît pas souhaitable au printemps.

En Ontario, le nombre de capture à l'automne fut minime avec 4 poissons en 7 755 nuits-piège.

Quant à Tremblay et Daigle (1986) leur expérimentation a démontré que, même dans un milieu à densité élevée de poissons (bassin de pisciculture) la proportion des captures demeure très faible, et que celle-ci peut être diminuée de plus de 90 % lorsqu'on augmente légèrement la résistance des clapets à l'entrée de la cage. De plus, l'utilisation d'un grillage de 2,5 cm x 5 cm était plus sélectif évitant la capture de truites dont la longueur était inférieure à 22 cm.

Les données obtenues, montrent que le «succès» de captures accidentelles est au minimum 12 fois plus faible (61,1 nuits-piège/prise accidentelle par poisson en général) que le succès de capture pour le Rat musqué (5,3 nuits-piège/Rat musqué (non ajusté). De plus la plupart des poissons peuvent être libérés sans dommage.

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Tableau 4. Captures accidentelles d'autres espèces que le Rat musqué lors de l'utilisation de piège.

Auteur

Poissons

Oiseaux

Mammifères

Fink et Daigle (1982) Campbell (1983)

Jean (1992)

Fink et Daigle (1982)

Campbell (1983)

Jean (1992)

Saison

Printemps Automne

Automne

Printemps

Automne

Automne

Espèces(n)

Brochet (10) Barbotte, Brochet, Catostome (4)

Omble de fontaine (4);

Catostome, Meunier noir, Perchaude, Barbotte (6) Canard (7) Canard (1) Vison (48) Vison (121) Raton laveur (39) Castor (1) Loutre (1) Vison (1)

Type de piège

Cage Cage

Cage Cage

Piège à patte Cage Cage Piège à patte Piège à patte

Cage Cage Cage

Nuits-pièges/

prise accidentelle

24,1 1 938,7

152,7

101,8

48,7 54,0 161,5 63,2 196,1 7 755,0 7 755,0 611,0

3.3 Dommages à la fourrure

Les trappeurs devaient évaluer les dommages causés à la fourrure des rats musqués après leur capture dans des cages. Sur les 116 rats musqués, capturés et évalués, aucun n'avait la fourrure endommagée en raison de l'utilisation de la cage. De plus ils ont tous été trouvés morts dans les cages.

Me Nicoll et Traversy (1982), qui ont comparé quatre modèles de pièges pour le piégeage sous la glace, rapportent que la proportion des animaux trouvés vivants dans des pièges à patte par rapport à ceux trouvés morts, est près de 50 % pour les pièges «Victor #1» et d'environ 30 % pour le piège «Victor Stop loss #1». Ils notent aussi que l'état des animaux trouvés vivants dans ces pièges diffère beaucoup d'un modèle à l'autre allant d'aucune blessure importante pour les animaux capturés au piège «Stop loss #1» jusqu'à une fracture ouverte de l'os de la patte pour

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12

le «Victor #1». Cependant la description des types de lésions occasionnées par le piège «Stop loss» n'est pas détaillée. Ils rapportent aussi des rats musqués qui s'étaient échappés des pièges après s'être mutilés dans des pièges à patte «Victor #1» et «Victor Stop loss #1» (tableau 5) en s'amputant d'une griffe ou d'une patte. Ce nombre constituait une proportion de 21,3 % de toutes les captures.

Dans les autres travaux, aucune mention n'est faite de perte d'animaux ou des dommages causés à l'animal ou à sa fourrure suite à l'utilisation de cages.

Tableau 5. Type de mutilation des rats musqués échappés en fonction du modèle de piège1.

Modèle de piège

Victor # 1

Victor # 1 modifié Conibear# 110 Stop loss # 1 TOTAL

Mutilation (animal capturé et échappé) Patte avant 1

6 -

~ 1 7

3atte arrière

1 -- - - 1

Griffe

4 -- 1 5

Total

7 4 -- 2 13

Animal capturé et

gardé

11 16 9 12 48

1 Tiré de Me Nicoll et Traversy (1982)

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4. SITUATION DANS LES AUTRES JURIDICTIONS

Quatre responsables du piégeage de juridictions adjacentes au Québec1 ont été interrogés sur l'utilisation de la cage sous-marine pour la capture du Rat musqué dans leur juridiction et, s'il y avait lieu, sur la réglementation en vigueur (caractéristiques des cages, périodes d'utilisation) et les problèmes rencontrés.

Au Nouveau Brunswick la cage sous-marine peut être utilisée durant la saison régulière de piégeage. Il n'y a pas de réglementation spécifique concernant son usage ou ses dimensions.

Elle est cependant peu utilisée et aucun problème n'a été rapporté concernant son utilisation (Rock Cumberland, comm. pers.).

En Ontario, on encourage l'utilisation de telles cages pour la capture du Rat musqué. En effet, une pré-saison automnale de 10 jours réservée uniquement aux cages sous-marines précède la saison régulière, elle peut de plus être utilisée durant la saison régulière. Aucune réglementation particulière concernant son usage ou ses dimensions n'existe. On rapporte plus d'avantages que de problèmes reliés à l'utilisation de cet engin (Milan Novak, comm. pers.).

L'utilisation de la cage sous-marine est autorisée au Maine durant la saison régulière de piégeage. Il n'y a pas de réglementation spécifique la concernant. On rapporte cependant une faible utilisation de cet engin et son usage ne crée pas de problème. (Ken Elowe, comm. pers.).

Au Vermont, la réglementation n'interdit pas l'utilisation de cages sous-marines qui est cependant très marginale. La réglementation étant muette il est techniquement légal de l'utiliser durant la saison régulière. Aucun problème n'est rapporté (James Di Stéphano, comm. pers.).

Dans l'état de New York, on rapporte cependant que ce type de piège s'assimile aux pièges à captures multiples qui sont interdits dans cet État (James Di Stéphano, comm. pers.).

1 Ontario, Nouveau Brunswick, Maine, Vermont.

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5. DISCUSSION

Les résultats obtenus suite à l'expérimentation des cages sous-marines au cours de l'automne 1989 et 1990 confirment les connaissances déjà disponibles sur le sujet.

L'usage avantageux de la cage repose sur son potentiel d'effectuer des captures multiples de rats musqués. Le succès de capture évalué pour la cage est généralement équivalent ou supérieur à celui noté pour d'autres engins de piégeage. L'expérience démontre que ce succès peut considérablement être augmenté lorsque les cages sont utilisées dans un milieu adéquat où le Rat musqué est abondant.

La cage sous-marine capture apparaît aussi comme un engin plus sélectif que les autres engins de piégeage tel le piège à patte. Les captures dites accidentelles sont généralement moins élevées avec ce type d'engin. La capture d'oiseaux est marginale alors que celle du vison ne serait pas présentement considérée comme accidentelle au Québec puisque la réglementation autorise la capture du vison dans ces engins pendant la saison de piégeage légale de l'espèce. Les captures de poissons pourraient être considérées comme un obstacle même si elles ne sont pas tellement nombreuses. Cependant l'expérience démontre que la plupart des spécimens peuvent être libérés indemnes sur le champ. De plus la présence d'un clapet (plombé s'il y a lieu) limite de façon importante l'entrée des poissons dans les cages et la grandeur du carrelage utilisé permet d'éviter la capture des plus petits spécimens. Enfin les endroits propices aux salmonidés sont généralement des endroits très peu propices à la capture des rats musqués.

Il est clair que l'intégrité de la fourrure n'est pas affectée par l'usage de la cage de même que le bon état des spécimens. Il n'y a pas de doute à l'effet que la mort des rats musqués survient rapidement sans mutilation. Cet élément est relativement important dans l'optique que la cage sous-marine serait une alternative intéressante en regard de l'impact qu'aura la résolution de la Communauté économique européenne qui prônera à compter de 1995 des restrictions majeures pour une douzaine d'espèces (dont le Rat musqué) provenant du Canada et capturées au moyen de pièges à patte.

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15

La cage sous-marine est généralement autorisée mais utilisée de façon marginale dans les autres juridictions adjacentes à l'exception de l'Ontario qui encourage son utilisation. Ces juridictions endossent le caractère plus sélectif et «humanitaire» de cet engin de piégeage. Il n'y a pas de problème d'utilisation rapporté dans ces juridictions pas plus qu'il n'y en a eu au Québec depuis 3 ans qu'elle est utilisée.

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6. CONCLUSION

La distribution du Rat musqué est générale au Québec et ses populations sont abondantes. C'est une espèce qui a une forte resilience et de nombreux habitats sont protégés.

Les résultats de l'expérimentation démontrent que la cage sous-marine pour la capture du Rat musqué est un engin efficace, «humanitaire» et relativement sélectif.

Le principal argument invoqué pour limiter son utilisation: la capture d'espèces non visées, principalement les salmonidés; n'a pas l'ampleur qu'on lui avait soupçonné. Ces résultats confirment ceux obtenus par d'autres auteurs. La grandeur du carrelage, la présence de clapets et l'obligation d'un trappeur de libérer sur le champ les poissons capturés accidentellement limitent grandement les risques d'abus. Enfin, les caractéristiques du milieu (courants faibles, petits cours d'eau) et une manipulation encombrante limitent l'usage de la cage à des habitats accessibles et habituellement peu favorables aux salmonidés.

Aucun problème n'a été soulevé auprès du Ministère sur l'usage de la cage depuis son implantation, à l'automne en 1989, dans certaines zones du Québec (dont une zone importante à salmonidés). D'autres juridictions, où la cage est autorisée de la même façon, ne rapportent pas non plus d'inconvénients à l'utilisation de cet engin.

Les résultats antérieurs ainsi que ceux obtenus au cours de cette recherche démontrent donc qu'il n'y aurait pas d'inconvénients majeurs à l'élargissement (autres zones) de l'utilisation de la cage sous-marine pour la capture du Rat musqué à l'automne au Québec.

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17 7. REMERCIEMENTS

Je tiens à remercier pour leur participation à ce projet, messieurs Christian Pilon, Jacques Jutras, Michel Brault, qui ont contacté des trappeurs pour qu'ils participent au projet et qui ont aussi apporté leurs commentaires lors de la rédaction des rapports. Mesdames Anne-Marie Lafleur, Nicole Blanchette ainsi que Monsieur Pierre Paris pour la récolte des informations chez les trappeurs et tous les trappeurs, messieurs, Roger de Denus, Paul Rollin, Denis Bonenfant, Gaétan Bélanger, Jean-Guy Halle, Jean-Guy Dessureault, Gabriel Lalonde, Jacques Jutras et Réjean Thibault de la région de rAbitibi-Témiscamingue, Monsieur Laurent Caron de la région de l'Outaouais, messieurs Jacques Deschênes, Gervais Vien et Marc Le Brenner de la région de la Côte-Nord et Monsieur Gaston Cayer de la région de Québec, pour leur bon travail, Monsieur René Lafond pour ses commentaires en cours de projet et madame Doris Cooper pour la dactylographie.

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BIBLIOGRAPHIE

CAMPBELL, R.W. 1983 Report on Early Muskrat Trapping Program Using Submarine Traps Only. Min. Nat. Ress. Ontario. Rapport dactylographié. 17 p.

FINK, Jean et Claude DAIGLE. 1982. Expérimentation des cages sous-marines et verveux à rats musqués. Ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche, Service de l'aménagement et de l'exploitation de la faune. Abitibi-Témiscamingue, rapport dactylographié. 8 p.

Me NICOLL, Raymond et Normand TRAVERSY. 1982. Expérimentation de quatre modèles de pièges pour la capture du Rat musqué, Ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche, Direction de la gestion de la faune.

TREMBLAY, Jean et Claude DAIGLE. 1986. Proposition de modification à la réglementation pour le piégeage du Rat musqué, Ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche, Service de l'aménagement et de l'exploitation de la faune. Abitibi- Témiscamingue, rapport dactylographié. 15 p.

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Gouvernement du Québec Ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche

Direction de la faune et des habitats

SP 2139-06-92

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