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Méthode générale de sélection de multimodèles
Anca Maria Nagy, Benoît Marx, Gilles Mourot, José Ragot, Georges Schutz
To cite this version:
Anca Maria Nagy, Benoît Marx, Gilles Mourot, José Ragot, Georges Schutz. Méthode générale de
sélection de multimodèles. Sixième Conférence Internationale Francophone d’Automatique, CIFA
2010, Jun 2010, Nancy, France. pp.CDROM. �hal-00977593�
M´ethode g´en´erale de s´election de multimod`eles
Anca M. Nagy 1 , Benoˆıt Marx 1 , Gilles Mourot 1 , Jos´ e Ragot 1 , Georges Schutz 2
1 Centre de Recherche en Automatique de Nancy, UMR 7039 – Nancy-Universit´e, CNRS 2, Avenue de la Forˆet de Haye, 54516 Vandœuvre, France.
2 Centre de Recherche Public “Henri Tudor”, LTI : Unit´e Business and Systems Analytics 29, Avenue John F. Kennedy, L-1855 Luxembourg-Kirchberg
{anca − maria.nagy, benoit.marx, gilles.mourot, jose.ragot}@ensem.inpl-nancy.fr, georges.schutz@tudor.lu
R´ esum´ e— Dans cet article, une m´ ethode analytique est pro- pos´ ee en vue d’obtenir un multimod` ele (MM) strictement
´
equivalent ` a un mod` ele non-lin´ eaire repr´ esentable sous une forme quasi-LPV. La m´ ethode propos´ ee ne produit pas de perte d’information, contrairement aux m´ ethodes de r´ eduction d’ordre existantes. Plusieurs formes multimod` ele peuvent ˆ etre obtenues. Pour cette raison on propose aussi une m´ ethode de choix de la meilleure forme pour des ´ etudes d’analyse et de contrˆ ole bas´ ees sur la formulation LMI (in´ egalit´ es matricielles lin´ eaires).
Mots-cl´ es— multimod` ele ; quasi-LPV ; transformation poly- topique convexe
I. Introduction
Le probl`eme de la complexit´e des syst`emes dynamiques non lin´eaires apparait dans de nombreux domaines scien- tifiques et en ing´enierie. Un certain nombre de techniques de d´ecomposition et de simplification ont ´et´e d´evelopp´ees au cours de ces derni`eres ann´ees, en vue de r´ealiser une r´eduction de cette complexit´e, en fonction d’objectifs d’identification, de commande ou d’analyse.
La r´eduction de la complexit´e repose, dans la plupart des
´etudes r´ealis´ees, sur une r´eduction de l’ordre du syst`eme et s’accompagne d’une perte d’information [4], [11]. Une autre fa¸con de proc´eder est de r´e´ecrire le syst`eme d’une mani`ere plus facile `a ´etudier, en le d´ecomposant en unit´es plus simples et ceci sans perdre d’information.
L’´ecriture d’un syst`eme sous forme multimod`ele (MM) [9]
constitue un outil tr`es efficace pour la mod´elisation des syst`emes non lin´eaires, en se basant sur une interpolation de sous-mod`eles lin´eaires. Le mod`ele global est en fait une combinaison convexe de ces sous-mod`eles [8].
L’int´erˆet majeur de cette d´ecomposition du syst`eme est que des propri´et´es importantes comme la stabilit´e, la contrˆolabilit´e, l’observabilit´e, largement ´etudi´ees dans le cadre des syst`emes lin´eaires ` a temps invariant (LTI), peuvent ˆetre -au moins partiellement- g´en´eralis´ees sur les multimod`eles (avec quelques suppositions sur les fonctions de pond´eration) [1].
Il existe diff´erentes techniques pour obtenir un MM.
La premi`ere est bas´ee sur une lin´earisation du mod`ele non lin´eaire autour d’un (ou plusieurs) point(s) de fonc- tionnement, ainsi qu’une lin´earisation dynamique autour d’une trajectoire arbitraire [13]. La deuxi`eme technique consiste ` a identifier le mod`ele et/ou les param`etres ` a par- tir de donn´ees exp´erimentales [8]. La perte d’information constitue un premier inconv´enient de ces techniques. Un deuxi`eme inconv´enient est le choix de variables de pr´ emisse -exprimant les diff´erentes non-lin´earit´es du syst`eme- qui
n’est pas r´ealis´e de fa¸con syst´ematique. De plus, le choix des diff´erents points de fonctionnement reste encore tr`es d´elicat `a effectuer.
Dans la suite, on va pr´esenter une proc´edure syst´ematique de transformation d’un syst`eme non lin´eaire en le r´ecrivant sous une forme multimod`ele, en ´evitant ces inconv´enients majeurs : la transformation est r´ealis´ee sans perte d’in- formation, le syst`eme obtenu ayant exactement les mˆemes trajectoires d’´etat que le syst`eme initial. De plus, le choix de diff´erents points de fonctionnement n’est plus n´ecessaire et le choix de variables de pr´emisse est r´ealis´e de fa¸con plus syst´ematique. En partant d’une forme g´en´erale du syst`eme non lin´eaire, une repr´esentation d’´etat quasi- lin´eaire ` a param`etres variables (quasi-LPV) [12], [6] est r´ealis´ee. En g´en´eral, plusieurs formes quasi-LPV peuvent ˆetre construites pour un syst`eme non lin´eaire donn´e. ` A chacune de ces formes est associ´ee un ensemble de va- riables de pr´emisse et choisir une forme quasi-LPV est
´equivalent ` a choisir un ensemble de variables de pr´emisse.
Cette repr´esentation constitue une forme polytopique, car les matrices ` a param`etres variables qui la constituent sont des combinaisons convexes des matrices `a coefficients constants calcul´ees ` a partir des sommets du polytope.
Ceux-ci sont obtenus en utilisant la transformation polyto- pique convexe (TPC) [16]. Chaque sommet d´efinit un sous- mod`ele lin´eaire, les non-lin´earit´es du syst`eme ´etant rejet´ees dans les fonctions de pond´eration.
La plupart des r´esultats obtenus pour l’analyse de stabi- lit´e ou la construction des correcteurs/observateurs pour des syst`emes quasi-LPV sont bas´es seulement sur les ma- trices qui d´efinissent les sommets. En cons´equence, mˆeme si les diff´erentes formes quasi-LPV associ´ees au syst`eme non lin´eaire sont formellement ´equivalentes, les r´esultats obte- nus d´ependent fortement du choix de la r´ealisation. De plus, le choix de l’ensemble des variables de pr´emisse est impor- tant, car il influe sur le nombre de sous-mod`eles et sur la structure du mod`ele global. Ce degr´e de libert´e sera utilis´e pour faciliter les ´etudes de commandabilit´e, d’observabi- lit´e et d’analyse de stabilit´e. Il est donc possible de choisir parmi diff´erentes structures MM celle qui assure la conver- gence du multi-observateur bas´e sur la structure MM, en respectant des conditions de convergence donn´ees. Les conditions de convergence de l’estimation d’´etat peuvent ˆetre exprim´ees dans le formalisme LMI [7].
La m´ethode propos´ee dans cette communication (section
III-A) g´en´eralise l’approche par secteurs non lin´eaires qui
est fr´equemment utilis´ee dans le cadre des mod`eles Takagi-
Sugeno [15]. La contribution de ce papier r´eside dans
l’´etablissement d’une proc´edure syst´ematique en vue de choisir la forme quasi-LPV la plus adapt´ee d’un syst`eme non lin´eaire (section III-B), tenant compte des objectifs de l’´etude (comme la stabilit´e ou l’analyse de performance, la construction d’un contrˆoleur ou d’un observateur). La prochaine section d´ebute avec deux notions utiles dans la m´ethodologie g´en´erale : le multimod`ele et la transforma- tion polytopique convexe (II). Un exemple introductif est ensuite pr´esent´e dans II-B. Enfin, le cas g´en´eral est d´etaill´e, dans III.
II. Pr´ eliminaires
A. Notions utiles
Dans ce qui suit on introduit la notion de multimod`ele et la transformation polytopique convexe. Le multimod`ele est une combinaison convexe des r sous-mod`eles [8] :
˙
x(t) = P r
i=1
µ i (x, u) [A i x(t) + B i u(t)]
y(t) = P r
i=1
µ i (x, u) [C i x(t) + D i u(t)]
(1)
x ∈ IR n repr´esente le vecteur d’´etat, u ∈ IR m le vec- teur de entr´ees et y ∈ IR l le vecteur de sorties. A i , B i , C i , D i , sont des matrices ` a coefficients constants de di- mensions appropri´ees. La fonction µ i (x, u) repr´esente la pond´eration du sous-mod` ele i, repr´esent´e, dans le mod`ele global, par {(A i , B i , C i , D i )}. Les fonctions de pond´ eration µ i (x, u) ont la propri´et´e suivante :
r
X
i=1
µ i (x, u) = 1; µ i (x, u) ≥ 0, ∀(x, u) ∈ IR n × IR m Introduisons la notion de transformation polytopique convexe, qui servira dans la description de la m´ethodologie.
Lemme 1 : [15] Soit h(x(t), u(t)) une fonction continue et born´ee sur le domaine [x 0 , x 1 ] × [u 0 , u 1 ] ` a valeurs dans IR, avec x 0 , x 1 , u 0 , u 1 ∈ IR. Alors il existe deux fonctions
F i : R ⋉ × R ⋗ 7−→ [ 0 , 1 ] ( i = 1 , 2 ) (x(t), u(t)) 7−→ F i (x(t), u(t)) avec F 1 (x(t), u(t)) + F 2 (x(t), u(t)) = 1 telles que
h(x(t), u(t)) = F 1 (x(t), u(t)) h 1 + F 2 (x(t), u(t)) h 2
∀h 1 ≥ max
x,u {h(x, u)} et h 2 ≤ min
x,u {h(x, u)}.
Les fonctions F 1 et F 2 sont d´efinies par : F 1 (x(t), u(t)) = h(x(t), u(t)) − h 2
h 1 − h 2
F 2 (x(t), u(t)) = h 1 − h(x(t), u(t)) h 1 − h 2
B. Exemple introductif Soit le syst`eme :
x ˙ 1 = sin(x 1 )x 2 + x 3 1 u
˙
x 2 = √ 1 x
2+ x 2 1 x 2 (2) Dans une premi`ere ´etape, on repr´esente le syst`eme (2) sous forme quasi-LPV :
˙
x = A(x, u) x + B(x, u) u
La forme quasi-LPV repr´esente ainsi une forme affine en l’´etat et la commande d’un syst`eme non lin´eaire g´en´eral.
En effectuant cette transformation on peut obtenir plu- sieurs repr´esentations quasi-LPV, car il existe plusieurs transformations r´ealisant une s´eparation des diff´erentes non-lin´earit´es du syst`eme vis-`a-vis des diff´erents compo- santes de l’´etat ou de l’entr´ee.
Pour la premi`ere composante de l’´equation d’´etat, cette s´eparation est claire dans le produit sin(x 1 )x 2 , car on a un produit entre la fonction sin(x 1 ) et la deuxi`eme variable d’´etat x 2 . Pour le deuxi`eme terme, x 3 1 u, on peut soit af- fecter la non-lin´earit´e x 3 1 dans la matrice de commande (repr´esentation (3)), soit la r´epartir dans le vecteur d’´etat (composante x 1 ) et dans la matrice d’´etat (monˆome x 2 1 u) (repr´esentation (4)) :
A(x, u) =
0 sin(x 1 )
1
x
1√ x
2x 2 1
B(x, u) = x 3 1
0
(3)
A(x, u) =
x 2 1 u sin(x 1 )
1
x
1√ x
2x 2 1
B(x, u) = 0
0
(4) Pour la deuxi`eme composante de l’´equation d’´etat, on peut remarquer deux d´ecompositions possibles. La plus
´evidente consiste ` a attribuer aux deux variables d’´etat des termes non lin´eaires multiplicatifs (d´ecomposition (3)).
Plus pr´ecis´ement, on peut r´e´ecrire √ 1 x
2= x 1
1
√ x
2· x 1 , sous condition que la division avec x 1 est possible (x 1 6= 0).
Si cette condition n’est pas respect´ee, on peut r´ealiser une translation de cette variable dans l’espace de fonctionne- ment -comme d´ecrit dans la section suivante- afin d’´eviter cet inconv´enient. Ainsi, le terme non lin´eaire x 1
1
√ x
2est at- tribu´e ` a la variable x 1 et le terme x 2 1 est attribu´e `a x 2 . Une autre possibilit´e est d’attribuer `a la variable d’´etat x 1 le terme non lin´eaire x
1√ 1 x
2+ x 1 x 2 :
A(x, u) =
0 sin(x 1 )
1
x
1√ x
2+ x 1 x 2 0
B(x, u) = x 3 1
0
(5) En choisissant une des trois formes LPV ((3), (4), o` u (5)), conform´ement ` a des crit`eres de choix qui seront discut´es plus en d´etail dans le d´eveloppement de la m´ethodologie g´en´erale, on montre maintenant le passage `a la forme MM.
En retenant uniquement la repr´esentation (5), on construit tout d’abord un ensemble de variables de pr´emisse V z = {z 1 , z 2 , z 3 }, o` u on choisit :
z 1 (x) = sin(x 1 ) z 2 (x) = x 3 1
z 3 (x) = x
1√ 1 x
2+ x 1 x 2
(6) Le choix de ces variables z 1 , z 2 , z 3 de pr´emisse est li´e di- rectement ` a la forme LPV choisie.
Dans une deuxi`eme ´etape, on applique la transformation polytopique convexe, pr´esent´ee au lemme 1, `a chaque va- riable de pr´emisse z j (t) (j = 1, ..., 3). On r´ealise alors pour chaque variable de pr´emisse une d´ecomposition en deux parties :
z 1 (x) = F 1,1 (z 1 ) z 1,1 + F 1,2 (z 1 ) z 1,2 (7a)
z 2 (x) = F 2,1 (z 2 ) z 2,1 + F 2,2 (z 2 ) z 2,2 (7b)
z 3 (x) = F 3,1 (z 3 ) z 3,1 + F 3,2 (z 3 ) z 3,2 (7c)
o` u
F j,1 (z j ) = z j (x) − z j,2
z j,1 − z j,2
(8a) F j,2 (z j ) = z 1,1 − z j (x)
z j,1 − z j,2
(8b) Les deux partitions F j,1 et F j,2 de chaque variable de pr´emisse z j (j = 1, ..., 3) vont contribuer, ` a leur tour, ` a la construction de chaque fonction de pond´eration correspon- dant `a un des sous-syst`emes du multimod`ele. Les scalaires z j,1 et z j,2 (j=1,...,3) vont contribuer ` a la construction de chaque sous-syst`eme du multimod`ele.
On choisit, par exemple : z j,1 = max
x {z j (x)}
z j,2 = min
x {z j (x)} ∀j = 1, ..., 3 (9) Les fonctions F j,1 et F j,2 repr´esentent respectivement la premi`ere et la deuxi`eme partition de chaque variable de pr´emisse. Il faut noter que A(x, u) fait intervenir les va- riables de pr´emisse z 1 et z 3 , alors que B(x, u) fait inter- venir la variable de pr´emisse z 2 ; ainsi, on va ´evaluer les matrices A et B ` a partir des matrices sommets du poly- tope d´efini par les partitions des variables de pr´emisse in- tervenant dans ces matrices. Tout d’abord, en utilisant la d´ecomposition de z 1 donn´ee dans (7) on obtient :
A(z 1 , z 3 ) =
0 z 1 (x) z 3 (x) 0
= F 1,1 (x)
0 z 1,1
z 3 (x) 0
+ F 1,2 (x)
0 z 1,2
z 3 (x) 0
Puis, en utilisant la d´ecomposition de z 3 avec le lemme 1 : A(z 1 , z 3 ) = F 1,1 (x)F 3,1 (x)
0 z 1,1
z 3,1 0
+F 1,2 (x)F 3,1 (x)
0 z 1,2
z 3,1 0
+F 1,1 (x)F 3,2 (x)
0 z 1,1
z 3,2 0
+F 1,2 (x)F 3,2 (x)
0 z 1,1
z 3,2 0
Pour inclure les partitions de la variable z 2 , qui n’inter- viennent pas dans A(z 1 , z 3 ), on va effectuer une multipli- cation de A avec F 2,1 (x) + F 2,2 (x) (qui vaut 1) :
A(z 1 , z 3 ) = F 1,1 (x)F 2,1 (x)F 3,1 (x)
0 z 1,1
z 3,1 0
+F 1,2 (x)F 2,1 (x)F 3,1 (x)
0 z 1,2
z 3,1 0
+F 1,1 (x)F 2,2 (x)F 3,1 (x)
0 z 1,1
z 3,1 0
+F 1,2 (x)F 2,2 (x)F 3,1 (x)
0 z 1,2
z 3,1 0
+F 1,1 (x)F 2,1 (x)F 3,2 (x)
0 z 1,1 z 3,2 0
+F 1,2 (x)F 2,1 (x)F 3,2 (x)
0 z 1,2
z 3,2 0
+F 1,1 (x)F 2,2 (x)F 3,2 (x)
0 z 1,1
z 3,2 0
+F 1,2 (x)F 2,2 (x)F 3,2 (x)
0 z 1,2
z 3,2 0
(10)
On peut identifier dans (10) les fonctions de pond´eration du multimod`ele µ i (x) = F 1,σ
1i
(x)F 2,σ
2i
(x)F 3,σ
3i
(x), ainsi que les matrices des sous-mod`eles A i =
0 z 1,σ
1i
z 3,σ
3i
0
, o` u σ k i ∈ {1, 2} (k = 1, 2, 3). La mˆeme transformation est r´ealis´ee sur la matrice B, pour obtenir les matrices B i .
III. R´ e´ ecriture sous forme multimod` ele Cette section est consacr´ee `a la m´ethodologie g´en´erale du passage d’un syst`eme non lin´eaire vers un multimod`ele.
La forme g´en´erale d’un syst`eme non lin´eaire est r´e´ecrite sous la forme quasi-LPV. Cette repr´esentation n’est pas unique et de ce fait, il faut d´efinir des crit`eres de choix d’une repr´esentation LPV qui correspondent aux objec- tifs de l’´etude. A chaque repr´esentation quasi-LPV cor- respond un ensemble de variables de pr´emisse, qui seront partitionn´ees en deux en utilisant la transformation polyto- pique convexe. Le multimod`ele sera ainsi une combinaison convexe de sous-mod`eles lin´eaires.
A. M´ ethode g´ en´ erale
Une large cat´egorie de syst`emes non lin´eaires dyna- miques peut ˆetre repr´esent´ee par :
x(t) = ˙ f (x(t), u(t))
y(t) = g(x(t), u(t)) (11) o` u f (x (·) , u (·)) ∈ IR n et g (x (·) , u (·)) ∈ IR l .
Sous les hypoth`eses que f (x(t), u(t)) et g(x(t), u(t)) sont continues et born´ees dans U ⊆ IR n avec f (0, ·) = 0 et g(0, ·) = 0, le syst`eme (11) peut ˆetre repr´esent´e sous une forme quasi-LPV :
x(t) ˙ y(t)
=
A(ρ(x, u)) B(ρ(x, u)) C(ρ(x, u)) D(ρ(x, u))
x(t) u(t)
(12) o` u A (ρ(x, u)) ∈ IR n×n , B (ρ(x, u)) ∈ IR n×m , C (ρ(x, u)) ∈ IR l × n , D (ρ(x, u)) ∈ IR l × m et o` u ρ(x, u) ∈ C 1 (IR n+m , IR n
1+m
1) avec n 1 +m 1 ≤ n+m peut repr´esenter une partie des ´etats et des entr´ees. Dans la forme clas- sique LPV, ρ est un vecteur de param`etres variant avec le temps. La diff´erence entre la repr´esentation quasi-LPV d’un syst`eme non lin´eaire et la forme classique LPV consiste dans le vecteur des param`etres, qui d´epend dans le premier cas des variables d’´etat et d’entr´ee [6]. La tra- jectoire des param`etres d´epend du comportement des va- riables du syst`eme. Par exemple, dans la forme quasi-LPV (5), la matrice A d´epend de x = (x 1 , x 2 ) : ρ(x, u) = x, alors que B ne d´epend que de x 1 : ρ(x, u) = x 1 . Il faut aussi remarquer que la forme quasi-LPV repr´esente une forme affine de l’´etat et le contrˆole d’un syst`eme non lin´eaire g´en´eral.
La matrice A(ρ(x, u)) est dans ce cas donn´ee par :
A(ρ(x, u)) =
a 1,1 (ρ(x, u)) · · · a 1,n (ρ(x, u)) .. .
a n,1 (ρ(x, u)) · · · a n,n (ρ(x, u))
(13) Les matrices B(ρ(x, u)), C(ρ(x, u)) et D(ρ(x, u)) sont construites de la mˆeme mani`ere que A(ρ(x, u)).
Comme d´ej` a vu dans l’exemple introductif, l’obtention
de la forme quasi-LPV peut n´ecessiter des divisions avec diff´erentes variables du syst`eme (variables d’´etat en parti- culier). En cons´equence, des conditions suppl´ementaires sur ces variables sont n´ecessaires pour effectuer les divisions : les variables impliqu´ees doivent ˆetre non nulles. Afin de respecter cette condition, une translation des variables im- pliqu´ees peut ˆetre r´ealis´ee. Notons [−α, β] le domaine de variation de l’une de ces variables x d , o` u α, β > 0. On peut r´ealiser la translation suivante :
¯
x d = x d + α + ǫ, ǫ > 0 (14) Ainsi ¯ x d ∈ [ǫ, β + α + ǫ], ǫ > 0. En rempla¸cant x d =
¯
x d − α − ǫ, conform´ement ` a (14), dans le syst`eme (11), on peut construire la forme quasi-LPV souhait´ee. Pour des raisons de simplicit´e on va garder la mˆeme notation pour le vecteur x, sachant qu’il contient ´eventuellement les trans- lations effectu´ees.
A partir de la repr´esentation quasi-LPV issue du syst`eme (11) et donn´ee sous forme explicite dans (12), on d´efinit l’ensemble des variables de pr´ emisse V z de la mani`ere sui- vante :
V z =
a i,q (ρ(x, u))
a i,q 6= K, i = 1, n, q = 1, n
∪
b i,s (ρ(x, u))
b i,s 6= K, i = 1, n, s = 1, m
∪
c j,q (ρ(x, u))
c j,q 6= K, j = 1, l, q = 1, n
∪
d j,s (ρ(x, u))
d j,s 6= K, j = 1, l, s = 1, m o` u 1, n = {1, ..., n} et K d´esigne une constante quelconque.
Dans la suite cet ensemble est not´e plus simplement : V z = {z 1 (ρ(x, u)), . . . , z p (ρ(x, u)) | p ≤ (n + l)(n + m)}
o` u p repr´esente la dimension de l’ensemble des variables de pr´emisse V z et en mˆeme temps le nombre de non-lin´earit´es identifi´ees en utilisant la forme quasi-LPV du syst`eme (11).
Les quantit´es z 1 (ρ(x, u)), . . ., z p (ρ(x, u)) sont les variables de pr´ emisse.
Remarque 1. (n+l)×(n+m) repr´esente le nombre maximal de variables de pr´emisse.
Remarque 2. Le nombre de sous-mod`eles qui constituent le multimod`ele est ´egal `a r = 2 p ≤ 2 (n+l)(n+m) .
Les matrices `a param`etres variables qui interviennent dans la forme quasi-LPV du syst`eme (11) sont des combinaisons lin´eaires de matrices `a coefficients constants (A i , B i , C i , D i ) ; par exemple, la matrice A(ρ(x, u)) peut ˆetre exprim´ee comme suit :
A(x, u) = A 0 + X
j ∈I
Az j (x, u) A j (15)
L’ensemble I A contient les indices correspondants aux va- riables de pr´emisse qui interviennent dans la matrice A. La matrice A 0 contient les termes constants (a i,j ) de la matrice A(ρ(x, u)) (13). Chaque matrice A j donne la d´ependance lin´eaire de z j de la matrice A(x, u) et elle contient ` a la composante correspondant ` a la non-lin´earit´e a i,q (identifi´ee avec la variable de pr´emisse z j ) le terme constant 1, et des
z´eros pour toutes les autres composantes :
A j =
q
0 · · · 0 · · · 0
. . .
0 · · · 1 · · · 0
. . .
0 0 0
i
Les matrices B(ρ(x, u)), C(ρ(x, u)), D(ρ(x, u)) sont ex- prim´ees de la mˆeme fa¸con que A(ρ(x, u)), en utilisant les ensembles I B , I C et I D . Ainsi, dans l’exemple pr´ec´edent (´equation (5)), on a I A = {1, 3} et I B = {2}.
En g´en´eralisant la technique pr´esent´ee dans l’exemple in- troductif, on g´en`ere les 2 p sous-mod`eles d’un multimod`ele caract´eris´e par les p variables de pr´emisse qui sont parti- tionn´ees en deux, ` a l’aide de la transformation polytopique convexe :
z j (x, u) = F j,1 (z j ) z j,1 + F j,2 (z j ) z j,2 (16) avec
F j,1 (z j ) = z j (x, u) − z j,2
z j,1 − z j,2
F j,2 (z j ) = z j,1 − z j (x, u) z j,1 − z j,2
(17)
o` u les scalaires z j,1 et z j,2 sont d´efinis dans (18) : z j,1 = max
x,u {z j (x, u)}
z j,2 = min
x,u {z j (x, u)} ∀j = 1, ..., p (18) A chaque sous-mod`ele i, repr´esent´e dans le tableau I par la ligne i, correspond un p-uplet σ i qui code les partitions des variables de pr´emisse intervenant dans la fonction de pond´eration correspondant `a ce sous-mod`ele. On peut ainsi construire un tableau regroupant l’ensemble des partitions des variables de pr´emisse. En multipliant entre elles les fonctions qui d´ecrivent ces partitions, on obtient la fonc- tion de pond´eration µ i (z) :
µ i (z) =
p
Q
j=1
F j,σ
ji
(z j (x, u)) (19) o` u σ i k repr´esente l’indice `a la k eme ` position dans le p-uplet σ i . Alors P r
i=1
µ i (z) = 1 et µ i (z) ≥ 0 (i = 1, ..., r), car : F j,1 (z j (x, u)) + F j,2 (z j (x, u)) = 1, ∀j = 1, ..., p Il faut noter que les fonctions matricielles A(ρ(x, u)), B(ρ(x, u)), C(ρ(x, u)) et D(ρ(x, u)) font intervenir les va- riables de pr´emisse z j pour j = 1, ..., p. Ainsi, on va ´evaluer les matrices A, B, C et D aux sommets du polytope d´efinis par les partitions des variables de pr´emisse intervenant dans ces matrices pour d´eterminer les matrices A i , B i , C i
et D i (i = 1, ..., r). Ces matrices sont les matrices `a coeffi- cients constants relatives `a chaque sous-mod`ele :
A i = A 0 + X
j ∈I
Az j,σ
ji
A j (20)
B i , C i et D i s’´ecrivent de la mˆeme fa¸con. Ce fait est d´etaill´e
dans la d´emonstration du r´esultat suivant :
TABLE I
Obtention d’un MM avec p variables de pr´ emisse
Sous-
mod`ele i σ i A i µ i (z)
1 (1,1,...,1) A(z 1,1 , z 2,1 , ..., z p,1 )
p
Q
j=1
F j,σ
j 12 (1,1,...,2) A(z 1,1 , z 2,1 , ..., z p,2 )
p
Q
j=1
F j,σ
j2
.. . .. . .. . .. .
2 p − 1 (1,2,...,2)
2 p− 1 + 1 (2,1,...,1) A(z 1,2 , z 2,1 , ..., z p,1 )
p
Q
j=1
F j,σ
j2p−1 +1
(2,1,...,2)
.. . .. . .. .
(2,2,...,1)
2 p (2,2,...,2) A(z 1,2 , z 2,2 , ..., z p,2 )
p
Q
j=1
F j,σ
j2p
Th´ eor` eme 1 : Le MM (1), qui repr´esente une combi- naison convexe de sous-mod`eles lin´eaires {(A i , B i , C i , D i )}
(i = 1, ..., r), est ´equivalent au syst`eme (12), avec r = 2 p o` u p est le nombre de variables de pr´emisse.
Preuve 1 : Comme d´ej`a pr´ecis´e dans (15) A(z) = A 0 +
p
X
j=1
z j A j (21)
On veut d´emontrer, dans un premier temps, que les ma- trices A i (i = 1, ..., r), repr´esentant les r sous-mod`eles du multimod`ele, sont calcul´ees en ´evaluant la fonction matri- cielle A aux sommets du polytope d´efinies par les partitions des variables de pr´emisse.
En rempla¸cant z p (comme donn´e dans (16) pour j = p) dans l’´egalit´e pr´ec´edente (21) et en multipliant les autres termes de la somme par F p,1 + F p,2 = 1, on obtient :
A(z) = (F p,1 + F p,2 )
A 0 +
p − 1
X
j=1
z j A j
+ +(z p,1 F p,1 + z p,2 F p,2 ) · A p
On factorise les termes qui contiennent F p,1 et F p,2 :
A(z) = F p,1
A 0 +
p − 1
X
j=1
z j A j + z p,1 A p
+
+F p,2
A 0 +
p − 1
X
j=1
z j A j + z p,2 A p
On remplace z p − 1 (comme donn´e dans (16) pour j = p−1) et on multiplie les autres termes de la somme avec F p − 1,1 + F p − 1,2 = 1 :
A(z) = F p,1 ·
(F p − 1,1 + F p − 1,2 )
A 0 +
p − 2
X
j=1
z j A j
+ +(z p − 1,1 F p − 1,1 + z p − 1,2 F p − 1,2 ) · A p − 1 +
+z p,1 (F p − 1,1 + F p − 1,2 )A p ] + +F p,2 ·
(F p− 1,1 + F p− 1,2 )
A 0 +
p − 2
X
j=1
z j A j
+ +(z p − 1,1 F p − 1,1 + z p − 1,2 F p − 1,2 ) · A p − 1 +
+z p,2 (F p − 1,1 + F p − 1,2 )A p ]
En factorisant de nouveau les termes qui contiennent F p − 1,1
et F p − 1,2 , ` a l’int´erieur des parenth`eses on obtient :
A(z) = F p,1 F p − 1,1
A 0 +
p− 2
X
j=1
z j A j + z p − 1,1 A p − 1 + z p,1 A p
+F p,1 F p − 1,2
A 0 +
p− 2
X
j=1
z j A j + z p − 1,2 A p − 1 + z p,1 A p
+F p,2 F p − 1,1
A 0 +
p − 2
X
j=1
z j A j + z p − 1,1 A p − 1 + z p,2 A p
+F p,2 F p − 1,2
A 0 +
p − 2
X
j=1
z j A j + z p − 1,2 A p − 1 + z p,2 A p
En r´eit´erant ce m´ecanisme de factorisation, en rempla¸cant
`
a chaque ´etape du calcul z j avec l’expression (16), jusqu’`a ce qu’on ait remplac´e toutes les variables de pr´emisse, on obtient :
A(z) =
2
pX
i=1
p
Y
j=1
F j,σ
ji
·
A 0 +
p
X
j=1
z j,σ
ji
· A j
On a ainsi exprim´e les matrices A i (i = 1, ..., r) en utilisant les matrices sommets du polytope d´efinies par les partitions des variables de pr´emisse :
A i = A 0 +
p
X
j=1
z j,σ
ji