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Submitted on 1 Jan 1965
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Étude par diffraction de rayons X et par conductibilité électrique de la mise en solution de MgF2 dans Lif
Mireille Benveniste, Estrella Laredo, Pierre Berge, Max Tournarie
To cite this version:
Mireille Benveniste, Estrella Laredo, Pierre Berge, Max Tournarie. Étude par diffraction de rayons X
et par conductibilité électrique de la mise en solution de MgF2 dans Lif. Journal de Physique, 1965,
26 (4), pp.189-193. �10.1051/jphys:01965002604018900�. �jpa-00205950�
189.
ÉTUDE PAR DIFFRACTION DE RAYONS X
ET PAR CONDUCTIBILITÉ ÉLECTRIQUE DE LA MISE EN SOLUTION DE MgF2 DANS LiF
Par MIREILLE BENVENISTE, ESTRELLA LAREDO (1),
PIERRE BERGE et MAX TOURNARIE,
Service de Physique du Solide et de Résonance Magnétique, Centre d’Études Nucléaires de Saclay.
Résumé. - Nous avons étudié, par diffraction de rayons X à haute température, des poudres provenant de monocristaux de LiF dopés
aumagnésium,
oudes mélanges de poudres de LiF et
de MgF2. Nous
avonsainsi vérifié que l’augmentation brusque du nombre de porteurs observée
enconductibilité électrique est due à la mise
ensolution des précipités de MgF2. L’enthalpie néces-
saire à cette mise
ensolution est de 1,2 eV d’après les deux méthodes de mesure. Les expériences portant sur les mélanges de poudres des deux espèces cristallines ont confirmé cette valeur et ont
prouvé la grande solubilité de MgF2 dans LiF à haute température.
Abstract. - We report X-ray diffraction experiments at high température
onpowdered LiF single crystals doped with Mg and on mixtures of powdered LiF and MgF2. We thus verify that
the dissolution of precipitated MgF2 accounts for the steep increase of the number of carriers,
asobserved by electrical conductivity. The dissolution enthalpy appears to be 1.2 eV from both methods. Experiments carried out
onmixtures of powdered LiF and MgF2 confirm this value and demonstrate the high temperature solubility of MgF2 in LiF.
LE JOURNAL DE
PHYSIQUE 26, 1965,
I. Introduction.
-Les cristaux de LiF, forte-
ment dopes a 1’aide de MgF2,
présentent, a la temperature ambiante, des ions Mg+ + en substitution dans le reseau et des pr6ei- pit6s de MgF2 facilement d6celables par rayons X.
Les mesures de conductibilité electrique montrent,
a partir de 412 OC, une augmentation rapide du
nombre de porteurs que nous avons attribuee a la mise en solution de ces precipites.
Afin de verifier la validité de cette hypothèse,
nous avons tente de suivre, par diffraction de rayons X, en fonction de la température, l’évolu-
tion de l’intensit6 des raies caractéristiques de MgF2.
II. Appareillage utilise.
-Sur un diffracto-
metre Philips a axe horizontal, equipe d’un photo- multiplicateur [1], nous avons remplac6 le porte-
6chantillon d’origine par une platine chauffante en
cuivre (fig. 1). Un 6videment de 2 millimetres de hauteur a ete menage au centre de la platine dans lequel nous disposerons la poudre a 6tudier. L’axe du diffractometre est prot6g6 de 1’echauffement par une circulation d’eau. Un cylindre d’aluminium de 20 microns d’6paisseur entoure ce dispositif,
maintient une atmosphere d’argon et sert de reflec-
teur pour le rayonnement thermique. Le rayon- nement X (Mo Ka) est peu absorbe par cette faible
épaisseur d’aluminium. La temperature est mesu-
ree par un thermocouple chromel-alumel (thermo- (1) Détachée de l’I. V. I. C., Caracas, Venezuela.
FiG. 1.
-Vue d’ensemble du dispositif chauffant.
a :pla-
tine chauffante ; b : element chauffant ;
c :thermo- couple ; d : circuit de refroidissement ;
e :arriv6e d’argon.
coax), place dans le cuivre a 1 millimetre au-
dessous de 1’echantillon.
L’etalonnage en temperature a ete effectué grace
aux transformations allotropiques des corps sui- vants : AgI, NH,CI, KC104, CsCI, choisis en raison
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphys:01965002604018900
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de l’analogie de leur conductibilité thermique avec
celle de LiF. Les températures auxquelles nous
nous r6f6rerons par la suite seront celles d6duites de la figure 2 ou nous avons port6 les valeurs de
la temperature lue lors de ces transformations en
fonction de la temperature r6elle [2]. Nous avons
note des fluctuations de temperature de l’ordre
de 2 oc.
FIG. 2.
-Rtalonnage
entemp6rature
du dispositif chauffant.
III. Exp6riences et r6sultats.
-Les poudres
6tudi6es proviennent soit de monocristaux fabri-
qu6s suivant un procédé mis au point par l’un de
nous [3], soit d’un m6lange de poudres de LiF
et de MgF2.
ire SERIE D’EXPfRIENCES : tchantillon pro-
venant d’un monocristal de LiF pur sur lequel
nous avons verifie que l’intensit6 des raies de diffraction de LiF ne varie pas sensiblement dans le domaine de temperature qui nous int6resse.
Ceci prouve une bonne stabilite m6canique et elec- tronique de 1’ensemble de mesures.
2e SERiE D’EXPERIENCES : fchantillon provenant
d’un monocristal de LiF dope a 1’aide de MgF2
dont la concentration atomique n
=[Mg+ + i[Li + ]
dos6e par activation est de 1,3 X 10-2. Nous
avons étudié la variations d’intensite des raies de diffraction caractéristiques de MgF2 a differentes
temperatures.
Nos mesures ont port6 plus particulierement sur
la réflexion 110 de MgF2 qui est la plus intense du spectre et qui n’est nullement perturbee par la
proximite d’une reflexion de LiF.
a) Montie en température.
-Nous observons
une augmentation de la hauteur des raies de MgF2 (sans augmentation de l’intensit6) jusqu’a 407 OC environ, que nous attribuons a une meilleure cristallisation. Nous prendrons comme hauteur de
reference ce maximum. A partir de 412°C l’inten-
site des raies de MgF2 d6crolt de façon monotone jusqu’h leur disparition a 530 OC. Nous suivons par cette m6thode la mise en solution de MgF 2. Nous
avons opere, soit par montee continue de la temp6- rature, soit par paliers successifs, sans observer de difference dans les résultats. La ein6tique de la
mise en solution est donc tres rapide.
b) Descente en température.
-Contrairement à la montée, des paliers de temperature ont montre
une croissance de l’intensit6 des raies avec le temps.
FIG. 3.
-evolution de Fintensite de la reflexion 110 de
MgF2 a differentes temperatures
Deux enregistrements successifs n’ont donne le meme r6sultat a haute temperature qu’apres une
isotherme de deux heures. Apr6s un cycle ther-
mique on retrouve l’intensit6 initiale des raies
de MgF2. Ceci met en evidence la :reprecipitation
lente et complete de MgF2 dissous.
3e SIRIE D’EXPERIENCES : Schantillons formes de m6lange de poudre de LiF et de lVIgF2 de con-
centration atomique en Mg++ 2,6 X 10-2 et 8,3 X 10-2 doses par spectrographie d’6mission et par activation. Le phenomene observe est le meme
que celui d6crit pr6c6demment. La disparition
totale des raies de MgF2 a lieu a une temperature
croissante avec la concentration ( fig. 3). Le premier cycle de chauffage permet la formation de cristal- lites mixtes, les mesures d’intensite ne sont repro- ductibles que lors des cycles thermiques qui suivent
1 e premier.
IV. Généralités sur Ia conductibifit6 6lectrique.
-
On admet que, dans les halog6nures alcalins, la presence d’impuretes divalentes positives, en posi-
tion substitutionnelle, entraine l’induction d’un nombre 6gal de lacunes d’ions positifs (neutralite 6lectrique). La conductibilité ionique est attribuee
au deplacement des lacunes de cations dont la
mobilite est suppos6e caractéristique de la matrice.
De la valeur de la conductibilité
aon peut d6duire
le nombre de lacunes libres si l’on connait la loi de variation de la mobilit6 p,
c : nombre de porteurs, e : charge des porteurs, c(T ) : concentration atomique des porteurs, U : energie d’activation de la mobilite (qui est 6gale
a 0,7 eV), K’ = 1,7 X 107 D-1 cm-1 oR, constante
de la matrice. Cette constante a ete d6termin6e [5]
FIG. 4.
-Conductibilité 6lectrique de LiF en. fonction de la temperature.
grace a 1’evaluation de la concentration par d’autres m6thodes que la conductibilité 6lectrique (resonance magn6tique dans le cas du LiF dope
au Mn, ou dosage par activation).
Les monocristaux fortement dopes
présentent trois , domaines dans le diagramme Log aT
=f(1fT} (fig. 4).
Domaine I : I1 correspond à une augmentation
faible et progressive du nombre de porteurs.
Domaine II : Il traduit une augmentation brusque du nombre de porteurs, attribuee 6 la
mise en solution dans LiF des precipites de MgF2.
Cette mise en solution se produit entre 412 °C et
560 °C, avec une cin6tique tres rapide lors de la
montee en temperature, beaucoup plus lente lors
de la descente. C’est ce processus qui a pu etre étudié par diffraction des rayons X.
Domaine III: La variation de la conductibilité
est due a l’augmentation de la mobilite des lacunes
avec la temperature. La concentration atomique
des porteurs est constante.
V. Interpretation des r6sultats.
-La d6crois-
sance relative des raies de diffraction de MgF 2 en
fonction de la temperature permet de calculer un
taux relatif nr de la concentration en MgF2 pass6
en solution.
La concentration absolue, n, est plus difficilement reli6e aux mesures du taux relatif, car les petits
amas de MgF2 6chappent a cette m6thode de
mesure. Toutefois cela ne gene en rien la compa- raison des pentes logarithmiques que nous 6tu- dierons par la suite.
Le taux relatif nr est calcul6 a partir de la diffe-
rence entre l’intensit6 maximale observ6e pour la reflexion 110 de MgF2, que 1’on consid6re repre-
sentative de la concentration totale de magnesium,
et l’intensit6 observ6e pour la m8me reflexion a la
temperature consid6r6e.
Le diagramme Log nr
=f(l IT), represente par la figure 5, traduit la mise en solution des pr6ci- pit6s de MgF2 dans LiF, processus pour lequel
nous proposons le mod6le suivant : a la surface de
separation des deux esp6ces cristallines un
ion Mg++ quitte la phase MgF2 accompagn6
de 2F-. L’ion Mg+
+occupe un site lithium ; pour
respecter la neutralite 6lectrique du cristal, une
lacune lithium lui est associ6e. Les dEux ions fluor
prolongent le sous-r6seau des anions de LiF.
Nous interpréterons nos resultats expérimentaux
en thermodynamique classique des systemes dipha- siques (Haven [6] a fait appel a la m6canique statis- tique pour expliquer des resultats analogues obte-
nus par conductibiIité 6lectrique). Nous suppo-
serons pour cela que les differents ions magnesium
en position substitutionnelle dans le reseau de LiF
192
n’interagissent pas, ce qui est admis dans le
domaine de concentration consid6r6. Nous nous
trouvons alors dans F approximation de la solution
solide id6ale.
FIG. 5.
-nr calcul6 a partir des variations d’intensite de la reflexion 110 de MgF2.
~ Monocristal de LiF contenant 1,2 mol. % de MgF2.
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