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Sur les grands phénomènes de discontinuité dans l'aimantation du nickel et l'acquisition d'un état à cycle particulièrement simple

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Academic year: 2022

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HAL Id: jpa-00205245

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Sur les grands phénomènes de discontinuité dans l’aimantation du nickel et l’acquisition d’un état à cycle

particulièrement simple

R. Forrer

To cite this version:

R. Forrer. Sur les grands phénomènes de discontinuité dans l’aimantation du nickel et l’acquisition d’un état à cycle particulièrement simple. J. Phys. Radium, 1926, 7 (4), pp.109-124. �10.1051/jphys- rad:0192600704010900�. �jpa-00205245�

(2)

SUR LES GRANDS PHÉNOMÈNES DE DISCONTINUITÉ

DANS L’AIMANTATION DU NICKEL

ET L’ACQUISITION D’UN ÉTAT A CYCLE PARTICULIÈREMENT SIMPLE par M. R. FORRER

Sommaire. 2014 En répétant l’expérience de Barkhausen sur les discontinuités de l’ai-

mantation, j’ai constaté que dans un fil de nickel ordinaire ces discontinuités s’entendent

au téléphone sans amplificateur et deviennent plus fortes quand le fil de nickel a été étiré à la rupture, courbé et redressé. Les courbes d’hystérèse prises par magnétomètre présentent des variations brusques de l’aimantation qui atteignent un dixième de la hau- teur du cycle.

J’ai étudié ces grandes discontinuités avec une installation contenant un magnéto-

mètre à indication rapide, qui permet d’enregistrer les cycles sur papier photographique. Les cycles ainsi obtenus ont les propriétés suivantes : pour les champs inférieurs au champ coercitif, l’aimantation est presque réversible.

Dans la partie irréversible, l’aimantation varie par échelons très irréguliers dont deux sauts, placés au commencement et au milieu de la branche ascendante, atteignent une

fraction importante de l’aimantation entière.

Ces propriétés sont persistantes. Des recuits jusqu’à 400° C n’ont pas d’influence

. (donc les recherches sont possibles jusqu’au point de Curie). Il faut pousser les recuits au- dessus de 720° C pour revenir au nickel recuit habituel.

Après de nombreux essais méthodiquement conduits, j’ai trouvé un traitement (fil fin

de nickel recuit, étiré, courbé autour d’une poulie, introduction contre l’élasticité de ce

fil courbé dans un tube capillaire droit) qui donne au nickel des propriétés remarquable- ment simples : Le cycle a l’aspect d’un parallélogramme presque rectangulaire. Les deux propriétés caractéristiques (aimantation réversible et irréversible) sont complètement séparées.

Les parties réversibles sont rigoureusement droites. Leur inclinaison faible est exactement la même pour les différents cycles. Le renversement îrréversible (sans viscosité) de l’aiman- tation (atteignant 97 p. 100 de la hauteur du cycle) se fait brusquement pour une valeur bien déterminée du champ qui est la même pour tous les cycles et que j’appelle le champ critique.

1. Les phénomènes de discontinuité de Barkhausen. - Par les expériences de Barkhausen (’), il a été démontré que, dans les corps ferromagnétiques, l’aimantation ne varie pas d’une manière continue. En recevant dans un téléphone les courants induits produits

par l’aimantation progressive d’une substance, amplifiés au moyen de lampes triodes, on peut entendre, suivant la substance, soit un bruissement, soit des craquements plus ou

moins forts qu’on peut attribuer au renversement irréversible de l’aimantation dans des domaines’ élémentaires.

Van der Pol (2) a compté, pour un échantillon de fer, 6 500 et, pour un ferronickel, 5 000 ,de ces discontinuités par centimètre cube, toutes du même ordre de grandeur. Il a montré

que ces phénomènes ne sont observés que sur les branches raides des cycles d’hystérèse. En

outre, il a trouvé que, pour certains ferronickels et le nickel lui-même, les phénomènes peuvent être entendus au téléphone sans amplificateur.

2. Découverte de grands phénomènes de discontinuités Je présumais qu’un

magnétomètré assez sensible serait capable de rendre observables les accidents de la courbe

d’hystérèse. Mais auparavant, pour choisir le corps le plus favorable, j’ai répété l’expérience

de Barkhausen, sans amplificateur. Un téléphone ordinaire (résistance, 180 ohms) est relié .

à une petite bobine induite (longueur, 50 mm ; diamètre intérieur, 4 mm ; diamètre du fil (i) H. BARKHA.USBJl, Physik. Zts., t. 20, (t9i9), p. 40i.

(i) B. VAn DM POL, Proc. AnIst., t. 23 (1921), p. 63~ et t. 23 (i922), p. 980.

Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphysrad:0192600704010900

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de cuivre, 0,~~ mm ; R = i20 ohms). Un aimant’en fer à cheval est suspendu à un fil de

torsion au-dessus de la bobine à une distance convenable (voir fig. 1). Les oscillations de l’aimant permanent donnent des variations de champ bien régulières.

Avec cette installation, on entend, pour le nickel et le ferronickel désigné

sous le nom de platinoïde, des discontinuités bien distinctes.

Mais j’ai fait l’observation suivante : Un fil de nickel (1 - 50 mm ; d= 1 mm) dont je ne connaissais pas l’histoire antérieure a donné de bons phénomènes ; les phénomènes devenaient plus faibles quand on

soumettait le fil à une traction, et disparaissaient presque complètement quand on l’étirait jusqu’à la rupture. En pliant ce fil de nickel étiré, les phénomènes ont réapparu et étaient mème beaucoup plus forts qu’avec le

fil dans l’état primitif. En outre, on entend quelques chocs isolés très forts.

3. Première méthode du magnétomètre : méthode de com-

pensation. - Le système mobile du tnagnétomètre astatique très sen-

sible (N° II) est suspendu à un fil de quartz et consiste en un fil mince d’aluminium qui porte deux petits aimants permanents de 5 mm de lon-

gueur, distants de 50 mm, et un petit miroir plan. Le fil d’aluminium est.

entouré, sur une longueur de 10 cm, d’une barbe de plume d’autruche qui

sert d’amortisseur. Le tout est contenu dans un tube de verre. tlne lentille de 0,5 dioptrie sert de fenêtre. A l’aide d’un petit aimant permanent, on Fig. 1. compense partiellement la rigidité du fil de quartz de manière à régler

19.. °

la durée d’oscillation (de l’ordre de la seconde) jusqu’à ce que l’on

obtienne l’amortissement critique.

Pour rendre visibles les phénomènes brusques sans être dérangé par la marche géné-

rale de la courbe d’hystérèse, j’ai employé la méthode suivante. Le fil de nickel se trouve

au voisinage du magnétomètre, entouré par la bobine de champ. Une deuxième bobine com-

pense l’action de la première sur le magnétomètre, la position d’une troisième peut être réglée

de façon que l’effet de la marche générale de l’aimantation dans la partie de la branche du

cycle voisine du champ coercitif soit compensée. Ces trois bobines sont parcourues par le même courant magnétisant. Une quatrième ramène le spot du magnétomètre sur l’échelle

par un courant constant. La variation du courant magnétisant est obtenue au moyen d’une bobine de fil de fer isolé, enroulé sur un cylindre de laiton. Cette bobine est chauffée avant

l’expérience. Pendant son refroidissement, sa résistance diminue et le courant magnétisant augmente d’une manière continue.

On se rend compte de ce que doit donner cette méthode de recherche des discontinuités.

Quand le spot du magnétomètre atteint l’axe des champs, il doit rester immobile pendant

un certain temps si la variation de l’aimantation est continue. Si, au contraire, il y a des dis-

continuités, elles doivent se marquer par des déviations brusques dans un certain sens.

Voici le résultat : Les bobines compensatrices étaient réglées de telle façon que le spot

marchait doucement dans le sens inverse des sauts attendus. On a observé beaucoup de dis- continuités, de grandeurs très différentes, se manifestant par des déviations brusques à partir du centimètre 2 0, cm.

C’est la première fois que ces discontinuités ont été observées au magnétomètre, c’est-

à-dire par une méthode directe qui évite le bruissement accidentel de l’amplificateur ou du téléphone. Les amplitudes des discontinuités sont très différentes, même pour un seul échantillon de nickel étiré et plié. Par suite de leur succession rapide et de la grande durée

d’oscillation du magnétomètre, il y avait probablement des superpositions de phénomènes

de différentes grandeurs.

4. Relevé des cycles d’hystérése par points. - L’ob3ervation acoustique (page i10)

avait montré la très grande différence entre les propriétés magnétiques du nickel étiré et du nickel étiré et plié. Pour voir si cette différence s’exprime aussi dans la forme des cycles, je

me suis proposé de les relever par la méthode habituelle du magnétomètre.

(4)

Les figures 2 et 3 donnent les cycles déterminés par points pour les deux échantillons

caractéristiques dans diverses limites du champ. Le cycle du fil de nickel (1 = 50 mm,

d = i mm) étiré jusqu’à la rupture (fig. 2) est très large (He m 30 gauss) les branches sont très arrondies et ne présentent aucune irrégularité (absence des phénomènes acoustiques).

L’aspect du cycle du nickel étiré, courbé autour d’un cylindre de 9 mm et redressé par déformation permanente (fig. 3) est tout différent. Les branches réversibles sont assez

rectilignes et parallèles, le champ coercitif est de l’ordre de 10 gauss et on rencontre, aux

points S, des variations brusques de l’aimantation d’une grandeur inattendue (une fraction importante de l’aimantation maximum). Cette expérience confirme donc nettement l’obser- vation faite avec le magnétomètre très sensible. Les phénomènes observés sont de l’ordre

d’un dixième de l’aimantation entière, tandis que les phénomènes observés par van der Pol sont de l’ordre d’un cinq-millième.

Fig. 2. Fig. 3.

5. Relevé d’une fraction du cycle par un magnétomètre rapide. ~- La méthode d’observation par points ne permet de saisir que les plus grands phénomènes brusques ;

pour étudier les détails dans les courbes d’aimantation, il a fallu employer un magnéto-

mètre beaucoup plus rapide et se servir d’un enregistrement photographique, la grandeur

des phénomènes permettant la réduction nécessaire de la sensibilité.

Pour obtenir la partie caractéristique AB (fig. 3) avec des détails, j’ai employé la

méthode suivante : un point lumineux se déplace sur un chariot proportionnallement au temps, son image, projetée au moyen d’une lentille et réfléchie par le miroir d’un magnéto-

mètre à indication rapide marque sur du papier photographique. Dans le circuit magnéti-

sant se trouve la bobine de fer déjà citée.

Le système du magnétomètre astatique rapide (n° IV) consiste en un fil d’aluminium

qui porte deux petits aimants (longueur ~ 4 mm, poids ~ 6 mg) d’acier spécial KS et le

miroir plan (j x 3 mm). La partie inférieure du fil d’aluminium est aplatie et plonge dans

de l’huile de vaseline. Le système est tendu entre deux lames minces de bronze phospho-

reux. La durée d’oscillation simple est de 0,08 s. Fi l’amortissement, réglable au moyen du niveau de l’huile, a la valeur critique, après 0,2 s le spot est revenu à la millième partie de

la déviation primitive. Les mouvements accidentels du spot atteignent à peine mm

à une distance de 1,~O m.

Le champ terrestre est compensé par un grand aimant permanent droit placé à une

distance convenable. La bobine magnétisante qui reçoit la substance à examiner a une

longueur de 10 cm et un diamètre intérieur de 3,5 mm. Elle est entourée d’une deuxième

bobine, destinée à compenser l’effet direct de la première sur le magnétomètre, avec moins

de tours de fil de cuivre, mais avec la même surface. Ce système permet de varier la distance entre bobine et magnétomètre et, par cela, la sensibilité du magnétomètre, sans dérégler la compensation.

(5)

6. Premiers résultats photographiques. - La reproduction de la première photo-

- Cliché ~. Cliché 2.

,

graphie (cliché 1) confirme le caractère singulier de ce ‘nouvel état du nickel : l’aiman- tation varie d’une façon très irrégulière, par

échelons, et au commencement de la partie ascendante, en S S, il y a un saut tellement

brusque que le point lumineux n’a pas le

temps de marquer. La même partie du cycle

a été reproduite en répétant l’expérience

neuf fois dans les mêmes conditions (cli-

ché 2. Le papier a été décalé dans le sens

du champ). Les grands phénomènes se répè-

tent au même endroit, leur importance n’est

pas tout à fait constante. D’une courbe à

l’autre, les petits phénomènes se reproduisent irrégulièrement.

Pour permettre de mieux examiner le détail des discontinuités, la partie C (cliché 2)

au-dessus du grand saut SS a été reprise sept

fois avec la plus grande sensibilité possible (la

bobine touchant le magnétomètre). En bas (chiché 3) se trouve l’extrémité supérieure

du grand saut S. Tout le reste des courbes est occupé par [des phénomènes discontinus de différentes grandeurs. On ne remarque liché 3.

aucune régularité dans la production des

Cliché 3.

phénomènes.

7. Installation de la méthode définitive. ® Il semblait intéressant de décrire le

cycle entier de ces substances. L’installation, modifiée à cet effet, la servi pour toutes les

expériences suivantes.

(6)

113 Maintenant, le point lumineux P L reste fixe (voir fig. 4). Pour marquer le temps sur

les courbes, le rayon lumineux est. interrompu toutes les secondes par la tige prolongée d’un

métronome. 11 tombe ensuite sur un prisme à réflexion totale P R monté sur l’axe d’un

ampèremètre amorti A dont la déviation mesure le courant magnétisant. Cet ampèremètre

est construit de telle façon que le prisme vienne se placer en face du miroir du magnéto-

mètre astatique ra- r- pide (n° IV) M. Cepen- dant, l’aimant et la

bobine de l’ampère-

/

mètre en sont assez

éloignés (30 cm) pour

éviter une action di- recte sur le magnéto-

mètre. La bobine de

champ B se trouve au voisinage du magné-

tomètre à une distance variable. L’image du point lumineux trace

le cycle sur du papier 1 photographique P P /

(i 8x24 cm) à une /

distance de 1,50 m. La ~

variation lente du cou- L.

. rant magnétisant est Fig. 4.

obtenue par un inver- 19..

seur à liquide entraîné par un mouvement d’horlogerie qui fait un tour en 58 secondes. Ce mouvement est réglé par les oscillations d’une lame vibrante. Si la duréeîd’oseillation de la

lame (vibration simple = 0,00~ s) est petite par rapport à celle du magnétomètre (vibration simple ==0,08 s), les irrégularités du mouvement d’horlogerie n’altèrent pas les courbes

enregistrées. L’axe des abscisses H et l’axe des ordonnées I sont tracés par l’appareil lui-

même ne contenant pas de substance, ou avec substance, mais l’ampèremètre étant au zéro.

. 8. Relevé des cycles entiers. - Dans la figure 5, le point lumineux a tracé, dans

les mêmes limites de champ (environ ± 20 gauss), les courbes d’aimantation des échantil- lons de même grandeur (1 == 50 mm, d - 1 mm) du nickel recuit (a, forme habituelle et bien connue du cycle), du nickel étiré à la rupture (b, le champ coercitif étant plus grand

que les limites des champs employés dans le petit cycle, celui-ci est presque réversible) et

du nickel étiré, courbé (en tirant le fil autour d’un cylindre de 9 mm) et redressé (c)..On aperçoit deux grands sauts S qui se retrouvent sur l’autre branche de courbe.

Le cliché 4 donne la photographie des cycles du même fil dans différentes limites de

champ. L’aimantation dans le plus petit cycle est réversible, avec une grande approxi-

mation. Le troisième cycle présente des branches ascendantes avec de petites discontinuités.

Dans le quatrième cycle, un grand phénomène (saut Si) est apparu. Ce saut se retrouve dans les deux plus grands cycles, mais il s’y ajoute un deuxième saut S,, sans compter les petits phénomènes de différentes grandeurs.

J’ai repris le traitement plusieurs fois : les cycles du nickel étiré, courbé et redressé présentent toujours le même aspect, les branches horizontales sont peu inclinées, un peu

courbées, très régulières (partie réversible, sans phénomènes), les branches verticales, avec

un tracé très irrégulier, présentant des discontinuités de différentes grandeurs dont deux

sauts Si et S2, d’amplitude exceptionnelle, se trouvent presque toujours au même endroit de la branche, au commencement et au milieu.

Voici une remarque importante : Pendant un grand saut S, le champ extérieur ne varie

pas, mais le champ démagnétisant (assez important pour un échantillon dont le rapport

des dimensions est 50 à 1) augmente. L’accroissement brusque de l’aimantation se fait

(7)

malgré la décroissance du Cela explique pourquoi les grands sauts sont, à longueur égale du fil, relativement plus petits pour les fils de grand diamètre, propriété qui a été

établie par une série d’expériences., -

_.-,, %~

Fig.5, Cliché 4.

9. Influence du temps et du recuit. - Les propriétés spéciales, décrites ci-desgus, du nickel étiré, courbé et redressé sont persistantes ; après quelques semaines, les cycles

n’ont pas changé. Si l’on chauffe pendant quelques secondes dans la flamme d’un bec

Bunsen, les cycles deviennent ceux du nickel recuit ordinaire (fig. 4, a). _

10. Effet des recuits à différentes températures. -Un fil de nickel mm) étiré, courbé et redressé donne. à la température ordinaire (~0° Cl, le cycle a

Cliché 5. tliche b.

(cliché 5’. Après avoir été porté pendant 5 minutes à une température de 1200 C, il a donné

à la température ordinaire le cycle (120° C). Puis on a recuit à 220° C pendant 5 minutes, et

(8)

procédé à l’inscription du cycle à la température ordinaire et ainsi de suite. On voit que les cycles pris après des recuits à 220*, 300°, 345°, 3 i5°, 4fl0° C sont à peu près iden- tiques, aucune propriété magnétique n’a changé. Des recherches magnétiques sur une

substance de propriétés définies sont donc possibles jusqu’au point de Curie (360° C). Les

recuits de 5 minutes à 520° C et 620° C effacent les grands phénomènes de discontinuité, en

modifiant peu la forme du cycle. Les cycles pris après les recuits suivants à 650°, 662°, 680‘’ .

et 700° C (cliché 6) montrent comment on retrouve, par l’augmentation de l’intensité et la diminution du champ coercitif, le cycle ordinaire du nickel recuit. Il se produit sans doute à

cette température un réarrangement du réseau cristallin.

ii. Effet de divers traitements du nickel. - J’ai recherché si un autre traitement

peut remplacer le traitement compliqué avec traction et flexion . La traction seule donne le résultat déjà cité : une courbe d’hystérèse arrondie très large, sans aucun phénomène (voir fig. 2 et fig. b, b). Un fil de

nickel., tordu jusqu’à la rupture, !

donne des cycles très semblables,

aussi sans phénomènes. Un fil de

nickel comprimé dans le sens de

la longueur (en coulant un cy- lindre d’étain autour du fil et en

comprimant ce cylindre) donne

des cycles eux aussi semblables à 1

ceux du nickel étiré.

Les cycles d’un fil de nickel étiré à la filière sans recuit (cli-

ché 7) ressemblent un peu aux

cycles du nickel étiré, courbé et redressé. Leur champ coercitif est de la même grandeur et les bran-

ches ascendantes possèdent des phénomènes (assez petits). Le

passage à la filière est accom- Cliché 1.

pagné de flexion et de redresse- .

ment (fig. 6). Il n’est donc pas étonnant qu’on trouve des résultats semblables. Il est plus

curieux qu’on n’ait pas remarqué ces irrégularités (voir, par exemple, la discontinuité S dans le cliché 7) jusqu’à présent. Peut-être les attribuait-on aux erreurs d’expérience. -

Fig. 6. Fig. 7.

Mais le traitement suivant a donné au nickel des propriétés très semblables à celles du nickel étiré, courbé et redressé. Une lame de nickel d’une épaisseur de 0,2 mm a été cisaillée

(voir fig. 7) en la tenant aux deux bouts dans des étaux et en faisant glisser l’un parallèle-

ment à l’autre. On a découpé une lame de 50 X 3 mm. Le cliché 8 en donne des cycles

Leur aspect général est très semblable à celui du cliché 4. Seuls, les grands phéno-

mènes ne sont pas aussi marqués. Cependant, ce résultat pourrait être attribué à ce que

(9)

le traitement indiqué a ondulé la lame et en la découpant on lui avait fait subir des

flexions sur les bords. On. ne sait à quel traitement attribuer le ré- sultat obtenu .

Aucun de ces traitements, ni

la traction, ni la torsion, ni la

flexion ne donne au fer de grands phénomènes de )discontinuité.

Seule la forme de la courbe d’hys-

térèse est sensiblement changée.

12. Essai de simplification

de la substance. - Ce qu’il y a de remarquable dans le cycle du

nickel étiré, courb9 et redressé c’est qu’il a deux grands sauts S,

et 8’2 sur une branche (voir cli-

ché 4). L’apparition de ces deux phénomènes n’est pas due au Cliché 8. hasard, car on a toujours retrouvé, après le même traitement, deux phénomènes plus importants que les autres. La forme de la branche ascendante a fait penser

qu’elle est le résultat de la superposition de deux cycles différents, chacun doué d’un grand saut, mais avec des champs coercitifs différents.

Deux opérations du traitement n’étaient pas encore bien définies : le redressement, s’il

n’était pas uniforme sur toute la longueur, pouvait créer des pro - priétés variables le long du fil, et

la force de la traction par laquelle

le fil a été courbé autour du cy- lindre. Les tâtonnements suivants ont permis de séparer les deux

sauts et de trouver des cycles plus

> simples.

Un fil de nickel (1 = 50 mm,

d = 1 mm), étiré jusqu’à la rup- ture, est courbé quatre fois autour

d’une poulie d’un diamètre de

5 mm en tirant très fort. Le fil

garde une faible courbure et, pour éviter un autre traitement nui-

sible, je l’ai introduit dans la bo- bine de champ (diamètre inté-

rieur _-__ 3,5 mm) et il s’y trouve Cliché 9.

presque redressé par une défor-

mation élastique. Ce fil a donné le cycle a (cliché 9) avec le deuxième saut S2 seulement, placé au milieu de la branche ascendante.

Par le même traitement, mais en effectuant la flexion autour de la poulie par une traction aussi douce que possible, le fil donne introduit dans la bobine avec la même précaution, un cycle b (cliché 9) avec le premier grand saut Si seulement, placé au

commencement de la branche ascendante. La superposition de deux cycles de ce type, mais avec deux champs coercitifs différents, pourrait donner le cycle du cliché 4.

Ce cycle a été considéré comme le plus simple parmi ceux qui possèdent de grands phé-

nomènes. Et pour étudier ses propriétés, j’ai pris quelques cycles dans des limites de

"

(10)

champ plus étendues (cliché 10). Ils présentent, après le saut S, des branches recti-

lignes, inclinées et parallèles (A B, cliché 1t)). Or, le champ démagnétisant produirait précisément, sur une substance.

de grande susceptibilité, des

branches ascendantes ayant cette

apparence. On peut donc supposer que le champ démagnétisant

intervient pour produire l’obli- quité des régions de variation

1

rapide du cliché 1t). Cette obli-

quité, en particulier, est incom- ¡

patible avec des variations brus - 1 ques verticales. Pour leur per- mettre de se produire, il faut donc diminuer le champ démagnétisant

par l’emploi de fils plus minces.

(Heureusement, le magnétomètre astatique rapide était as,ez sen-

sible pour pouvoir diminuer la quantité active de la substance

en gardant des déviations du spot

d’environ 10 cm.) .

13. Un progrès notable vers une substance simple. - Ayant traité un fil de

nickel plus mince, ij’ai obtenu l’effet attendu : le phénomène brusque a atteint presque toute la hauteur du cycle. Mais il y avait dans les courbes des irrégularités que je ne p ouvais attribuer à la substance même. Je les croyais d’abord causées par l’introduction du

fil dans la bobine du champs accompagnée toujours d’un trai-

tement accidentel. Pour l’éviter, j’ai introduit le fil traité dans un

tube de cuivre. Comme nous ver-

rons plus tard, je réalisais sans

m’en douter une des conditions nécessaires pour obtenir de très

grands phénomènes. Après de

nombreux tâtonnements, j’ai fait l’expérience suivante : un fil de, nickel plus fin (0,2’2 mm de dia- inètre) a été recuit, étiré à la rup- ture, courbé trois fois autour d’une

poulie d’un diamètre de mm.

Ce fil, légèrement courbé, a été

introduit dans un tube de cuivre Cliché 11. (diamètre intérieur = z mm) et

a subi ainsi un redressement élas-

tique. Ce fil a donné les courbes d’hystérèse représentées dans le’ c1iché 11 .

Les côtés réversibles sont très peu inclinés, )-igoiireusentent droits et par(aitelnent pa1.allèles entre eux. Il y a donc, sur les droites, une seule valeur constante de la susceptibi- lité, indépendante de la grandeur de l’aimantation. L’inclinaison de ces droites démontre

qu’il y a, outre la variation de l’aimantation irréversible dont la grandeur est donnée par la

, hauteur du cycle, une aimantation purenzent réversible.

i4. Les très grands phénomènes discontinus. - Les phénomènes (sauts S S)

sont devenus très grands. Ils occupent presque toute la hauteur du cycle et atteignent, pour

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