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Academic year: 2021

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HAL Id: jpa-00242602

https://hal.archives-ouvertes.fr/jpa-00242602

Submitted on 1 Jan 1913

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Réactions chimiques et rayons de courbure

G. Reboul

To cite this version:

G. Reboul. Réactions chimiques et rayons de courbure. Radium (Paris), 1913, 10 (5), pp.149-152.

�10.1051/radium:01913001005014900�. �jpa-00242602�

(2)

MÉMOIRES ORIGINAUX

Réactions chimiques et rayons de courbure

Par G. REBOUL

[Université de Nancy.

-

Laboratoire de Physique.]

Dans l’étude des réactions chimiques on ne se préoccupe pas de la forme géométrique des corps solides intervenant : on sait qu’un corps poreux par

sa seule présence peut modifier la vitesse d’urne réaction, mais en général ces actions de surface sont

soigneusement mises de côté, par exemple en établis-

sant la formule qui exprime la loi des phases, on

réserve les cas où des forces d’origine capillaire pour- raient intervenir.

-

Je me propose de montrer que l’action chimique d’un gaz sur un solide dépend

essentiellement de la fornie de ce dernier et qu’elle

est plu.9 vive aux points la courbure moyenne est plus grande.

J’exposerai d’abord les expériences à pression

réduite on ont été faites les premières observations, je montrerai eu-

suite comment l’effét se généra- lise, enfin j’in- diquerai quels renseignements

on pourrait en

conclure au point

de vue de la dis- tribution des mo-

lécules gazeuses dans le voisinage

des corps solides.

1. - Un hal- lon à long col B

est disposé verti-

calement (fig. 1).

Il est relié à une

pompe Gaede par l’intermédiaire d’une jauge de

Mac Léod. La par- tie inférieure du

col, dont la lon- gueur est d’eni 1-

ron 80 cm., plonge dans un récipient contenant du

mercure. Sur le mercure tlotte verticalement une tige

de fer t, lestée par un morceau de platine p. La tige est engagée dans le col du ballon, quand la pompe fonc-

tionne, le niveau du mercure s’élève dans le tube, le flotteur est entraîné et son extrémité vient à l’inté- rieur du ballon. En les fixant à la partie supérieure

de la tige on peut ainsi introduire dans le réci-

pient des solides de forme diverse (sphère, cône, cylindre, prisme, etc.). Le gaz réagissant est fourni

par un morceau de caoutchouc ronge qui sert c n

mêmc temps de ligature pour le solide a étudier. Ce caoutchouc est vulcanisé au chlorure de soufre, à la pression ordinaire la tension du gaz est très faible, mais aux basses pressions (inférieures à 1 mm.) il y a très nette émission de vapeurs qui attaquent des

métaux tels que le cuivre et le mercure.

Fixons au flotteur une lame de cuivre de forme

rectangulaire, disposée horizontalement et à 7 ou

8 cm de la ligature de caoutchouc. Faisons fonc- tionner la pompe jusqu’à ce que la pression atteigne

1 de mm., arrêtons la à ce moment; au bout de

10

quelques minutes, l’atlaque se manifeste, mais elle

ne se traduit pas par un noircissement uniforme de la lame, elle conimence par les bords qui présentent

une teinte brune, elle se poursuit en avançant vers

le centre, les bords après avoir été bruns deviennent successivement rouges, violets, bleus, jaunes, etc.,

ces colorations indiquant des épaisseurs diverses ; le

centre lui aussi présentc des colorations, mais elles sont différentes de celles des bords et correspondent

à un ordre d’interférence moins élevé; on peut en conclure que la quantité de sel

au

centre de la lame est moins grande que cclle qui, pendant le méme temps et par unité de surface, s’est forInée sur les bords : l’attaque

a

donc été plus vive

sur

les bords qu’au centre. Le cliché suivant montre les résultats obtenus avec une séric de lames exposées dans les

mêmes conditions mais pendant des temps différents.

La photographie ne pent malheureusement pas rendre

co.iipte des colorations de la lame, ni indiquer com-

ment varient ces couleurs quand la durée d’exposition

augmente.

Elle indique cependant assez nettement que les colorations

sur

les bords sont différentes de celles que l’on a au centre.

Naturellement, quelle que soit la position de la lame

Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/radium:01913001005014900

(3)

150

(horizontale, verticale....), le résultat est le même,

on ne peut donc pas dirc que la non uniformité de

l’attaclue provient de ce que les divers points sont u

des distances différentes de la source du gaz, ni faire intervenir la densité des v apeurs émises.

Les résultats précédents amènent à penser que l’action chimique dépend des rayons de courbure et

qu’elle doit être lous vive aux points ou la courbure

moyenne est plus grande ou dans le voisinage de ces points là.

On fixe successivenlent au llotteur des corps en

forlllc d’ellipsoïde, de sphères et de cylindres de dia-

mètre dilférent, de cônes, de prismes, de pyra- mides, etc. G’est toujours par les arêtes ou par les

points de courbure nloyenne la plus grande que

l’attaque conunence et c’est toujours en ces points

là qu’elle est la plus vive.

L’expérience réussit bien à partir des pressions de

l’ordre du mm. dc lnercure; quand on diminue la pression à partir de cette limite, on constate que l’attaque est plus rapide, les caractères restant d’ail- leurs les mêmes. Parmi les métaux, le cuivre et le

mercure sont seuls attaqués.

II.

-

On peut reprochcr aux expériences précé-

dentes de faire intervenir un gaz mal défini : il était naturel de chercher à préciser les conditions expéri-

menlales et à voir si l’effet était susceptible de géné-

ralisation.

D’abord, si on enlève le caoutchouc, et si on place

sur le llotteur un petit cristal d’iode, on constate

que des objets de cuivre ou d’argent sont attaqués et l’attaclue présente les mêmes caractères que précé- demment; l’ctict se manifeste sans qu’il soit néces- saire d’abaisser la pression au-dessous de quelques

centimètres de mercure.

J’ai ensuite modifié légèrement l’appareil précu-

deiit en adjoignant au ballon une tubulure latérale ferniée par un robinet à vide. Quand l’air est raréfié

dans l’appareil, on peut introduire par la tubulure le gai réagissant (chlore, apcurs de brome). Dans ces

conditions l’expérience est délicate à réaliser, elle ne réunit que si l’on

a

introduit assez peu de gaz pour que l’alttlque soit très lente. Si la concentration du gaz actif est trop grande, le phénomène apparaît rapidement fugitif, l’attaque d’une lame de cuivre ou

d’argent commence par les bords, mais il suffit de

quelques secondes pour du’elle s’étende jusqu’au

centre et pour que la lanie prenne une teinte uni- forme.

Un comprend facilement comment une trop grande concentration du gaz actif empéche l’observa-

tion du phénomène : l’attaque commence par les

points les rayons de courbure sont les plus fai- bles, mais à mesure que l’épaisseur de la couche de sel formé augmente en ces points-là, l’attaque se ralentit, elle tend donc à devenir uniforme; en outre, le seul moyen que l’on ait pour suivre la réaction

chimique consiste à utiliser les colorations interféren-

tielles ; or ce moyen ne peut réussir qu’avec des cou-

ches de sel très niinces, qui ne tomberaient d’ailleurs pas sous le coup des méthodes d’analyse chimique

ordinaires.

En somme, la seule condition à réaliser pour que l’effet devienne observable, est d’introduire assez

lentement et assez peu de gaz actif pour que

l’attaque du solide soit excessivement lente.

On peut se demander si en réalisant cette condi- tion, l’expérience ne réussirait pas à la pression ordi- naire, elle devient alors d’une simplicité enfantine ;

on prend un récipient de grande capacité (1 ou

2 litres), on le ferme par un bouchon paraifiné, on pique à ce bouchon des fils de nickel auxquels on a

soudé des solides de cuivre ou d’argent et de formes géométriques diverses. On introduit dans le récipient

de tout petits cristaux d’iode ou des traces de vapeurs de brome ou de chlore. Au bout de quelques minutes l’attaque se manifeste, ce sont toujours les arêtes ou

les points de plus faibles rayons de courbure qui sont

le plus rapidement et le plus profondément attaqués.

On obtient des résultats analogues avec des gaz très nettement différents des précédents, par exemple

avec de l’hydrogène sulfuré ou des vapeurs d’acide

azotique. Le phénomène apparaît donc général et indépendant de la pression ou de la nature des

corps intervenant : malheureusement les métaux

employés ne peuvcnt être que ceux qui, comme l’ar- gent, lc.cuivre ct le mercure, donnent des sels trans- parents susceptibles de produire des colorations de lamcs minces.

Il[.

-

Comment se traduit l’influence du rayon de courbure sur la quantité de sel formé ?

La question est assez facile à résoudre à cause des

colorations produites à la surface du corps ; ces colo- rations renseignent sur l’épaisseur de la couche de sel formé et permettent ainsi le dosage relatif de

quantités extrêmement ininimes du composé, bien

inférieures à celles que les méthodes d’analyse ordi-

naires permettraient d’apprécier.

On n’a qu’à prendre des corps de rayons de cour-

bure nettement différents, on lcs expose pendant

le même temps et dans les mêmes conditions à l’at-

mosphère réagissante et l’on détermine pour chacun

(4)

d’eux l’épaisseur de la couche de sel qui

a

été formée.

Pour cela on note la teinte de la lumière réllécliic, on déduit l’épaisseur en

se

reportant aux Tables donnant

les couleurs produites par des rayons de lumière blanche

normaux

à une lame d’air d’épaisseur

variable1. Pour avoir la vraie valeur de l’épaisseur il

faudrait connaitre l’indice de réfraction du sel formé, ainsi que la perte de phase éprouvée par la lumière

au moment de la réllexion sur les couches métalli-

flues 2. La connaissance de ces vraies valeurs ne chan-

gerail d’ailleurs rien aux conséquences que l’on peut déduire des valeurs relatives des résultats.

On prend, par exemple, des dls de cuivre de 6 cm.

de longueur, on élaine ou on paraffine les extrémités

sur une longueur de 1 cm., on les expose dans l’appa-

reil pendant 25 minutes; la pression étant 0,6 mm.,

on obtient les résultats suivants :

Ces résultats vérifient assez bien une relation de la forme

q épaisseur de la couche de sel, 2 R diamètre du fil,

a b c constantes qui dans l’exemple précédent ont les

valeurs a = 1,003 b = 6,46 c= 18,09.

En remplaçant les lettres par leur valeur dans la relation (1) on obtient les identités suivantes :

répétée plusieurs fois li des pressions dinérentes, l’expérience a toujours donné des vérifications satis- faisantes de la formule (1), les coefficients cc, b, c ayant des valeurs différentes.

La même vérification a été faite avec des fils d’ar- gent, attaqués par des vapeurs d’iode, l’expérience

étant faite à la pression ordinaire. Par exemple une

série de 7 fils d’argent donne les résultats suivants : 1. Il. DUFET. Recueil de données numériques publié par la Société française de Physique. t. 111, Uptique, p. 1167 et sui- vantes.

2. MUSLIN. Ann. de Ch. et de Phys., 20 (1910) 89 et sui-

vantes.

Les coefficients a; b, c prennent les valeurs a = 0,000 1 b=7 3 c = 1,0185.

En substituant dans la relation on obtient les identités :

1,0305 = 1,0301 1,0315 = 1,0315 1,035=1,0354 1,036 =1,0365 1,039 =1,041 1,051==1,0515

1,072

=

1,0705

La veriiication de la formule (1) peut se faire d’une deuxième manière : on prend des corps en forme de cônes, on mesure après l’attaque l’épaisseur

relative aux divers points ainsi que le rayon de cour- bure principal correspondant. Par exemple, un (ôre

de cuivre expose à la pression de 0,22 mm. pendant

1 heure et demie, donne les résultats suivants :

Ce qui véi-ilie la l’urtnuie (1)

avec

les coefficients a = 1,014 b = 30,33 c=20135,65:

5,54=4,35 6,92=6,93 9,12= 10,07 12,03=13,6 lU,50== 19,51 44,67=44,35

58,08 = 36,89.

Il

eu

est de même avec des cônes d’argent atta- clués par la vapeur d’iode dans les conditions ordi- naires de pression.

La vérification de la formule (!) apparaît donc satisfaisante, il faut d’ailleurs tenir compte de la grande difficulté que l’on éprouve dans l’appréciation

des teintes et de la discordance que présentent les

tableaux des couleurs d’interférence suivant les divers auteurs’.

1. Voir WERTHEIM. Ann. de Chim. et Phys., 40 (1854: 180

ROLLETT. Sitzb. Abad. Wien.. 7. III Ab 1878) 177.

(5)

152

Cependant la vérification n’est plus bonne dès que les épaisseurs de sel atteignent les valeurs correspon- dant aux colorations du spectre de 3e et 4e ordre.

C’est d’ailleurs il partir de ce moment que l’appré-

ci.ttion des teintes devient plus délicate.

IV.

-

Admettons la valeur de la formule (1). Il

est facile de montrer que cette relation est une consé- quence de celle que Laplace a donnée pour les phé-

nomènes capillaire.

Soit l’ la concentration gazeuse à la surface de

séparation du métal et du gaz, q F épaisseur de sel

formé au temps 1, par unité de surface la quantité

du composé sera q. La vitesse dq dt de la réaction chi-

mique est proportionnelle à la concentration l’ du gaz réagissant; en outre cette vitesse doit diminuer a mesure que l’épaisseur du composé augmente,

puisque ce composte gène le contact du solide et du

gaz, admettons que cette diminution ait lieu suivant

une loi exponentielle, on aura :

Is pouvant d’ailleurs ètre une fonction de 1.

Pour une durée d’exposition du solide toujours la

même, les conditions étant identiques, l’épaisseur du

sel formé au temps t sera liée à la concentration par

une expression de la forme :

En comparant à la formule (1) que donne l’exré-

nence on voit que la concentration du gaz est, liée à

1 R par une relation linéaire.

En chaque point de la surface de séparation d’un

solide et d’un gaz, il y aurait une concentration de

l’atmosphère gazeuse qui serait proportionnelle à la

courbure dc la surface au point considéré.

Au point de vue cinétique des gaz, on exprimer-

rait la mêmc chose en disant qu’il y a, en chaque point de la surface de séparation solide-gaz, un

excè3 de pression proportionnel il la courbure

lnoyenne : on retrouve ainsi la formule de Laplace.

Il semble donc y avoir au contact des solides et

des gaz des actions de surface dont les lois seraient

analogues a celle que révlc l’étude des phénomènes classiques de capillarité.

Les conséquences de ces actions doivent naturelle-

ment intervenir dans les propriétés condensantes des

poudres ou des corps poreux et dans leur mystérieux pouvoir catalytique.

Quoiqu’il en soit de notre hypothèse snr la distri-

but on moléculairc dans le voisinage des corps solides, le fait que l’intensité de l’action chimique dépend du rayon de courbure présentera quelques conséquences au point de vue de ces actions. J’ai indiqué ailleurs

1

comment une pointe ou un corps de brande courbure peut jouer un rôle de protection

contre les actions chimiques pour les objets environ-

nants, de même qu’une pointe, en électricité, protège

les conducteurs qui l’entourent.

[lIanuscrit reçu le 19 mai 19131.

1. G. REBOUL. C. R.. 156 (1915) 1576.

Sur la théorie de la biréfringence des liquides

soumis à l’action simultanée d’un champ électrique et d’un champ magnétique

Par F. POCKELS

[Université de Heidelberg.

-

Laboratoire de Physique théorique.]

D’après la théorie proposée par MM. Cotton et

Mouton, et dont M. Langevin

a

donné le développe-

ment mathématique fondé sur certaines hypothèses

la biréfringence que les liquides purs acquièrent dans

un champ électrostatique (phénomène de Kerr), et

de même celle qu’ils manifestent dans un champ magnétique, s’expliquent par une orientation par- tielle des molécules du liquide, orientation contra- riée par le mouvement thermique. Langevin

1 a

fait

son calcul en admettant que les molécules s’orientent

1. P. Le Radium. 7 1910) 249 .

dans le champ électrique et magnétique comme des ellipsoïdes de révolution; il a montré que le liquide

dans son ensemble acquiert alors dans le champ les propriétés d’un cristal uniaxe dont l’axe serait paral-

lèle aux lignes de force. Ce dernier résultat subsiste

encore quand on attribue aux moléculcs une symé-

trie inférieure

au

point de vue de leurs propriétés électriques, magnétiques et optiques 1: en effet pour les valeurs moyennes qui interviennent dans le phé-

1. A. ENDERLE. Dissertation, Fribourg-en-B. (1912); F. POCKELS.

Le Radium. 9 (1912) 118. NY. VOICT, Giittinger Nachr..(1912) 577.

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