HAL Id: jpa-00239056
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Submitted on 1 Jan 1890
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L’anémomètre cinémographe de MM. Richard frères
Alfred Angot, J. Macé de Lépinay
To cite this version:
Alfred Angot, J. Macé de Lépinay. L’anémomètre cinémographe de MM. Richard frères. J. Phys.
Theor. Appl., 1890, 9 (1), pp.151-160. �10.1051/jphystap:018900090015101�. �jpa-00239056�
évaluées approximativement avant la construction définitive, en prenant, par exemple, pour p les 2 de L et pour M, le poids ap-
proximatif des plateaux et de l’amortisseur. Quant à d, il est déter-
miné par la sensibilité qu’on veut donner à la balance, qui elle-même dépend de la grandeur des divisions du micromètre.
Pour un modèle de balance dont le fléau pèse ioog’ avec un
micromètre donnant .,’-ü de millimètre par milligramme, il nous a
fallu un amortissement total de 2~0~ soit 120 par amortisseur.
Pour la même balance avec centre de gravité cent fois moins loin du couteau (balance ordinaire), il faudrait un amortisseur dix fois moindre. On a avantage, au point de vue de la légèreté, à prendre
des amortisseurs ayant la hauteur égale au diamètre.
L’ANÉMOMÈTRE CINÉMOGRAPHE DE MM. RICHARD FRÈRES;
PAR M. ALFRED ANGOT.
On emploie en Météorologie deux genres d’anémomètres : les
~néjnonzètnes de pressior2 mesurent à chaque instant la pression
exercée normalement par le vent sur une surface donnée ; les ané-
lnomèlres de vitesse, mis en rotation par le vent, tournent avec
une vitesse qui est en relation connue avec celle du vent. Ces
derniers, plus simples et plus commodes, sont actuellement de
beaucoup les plus employés.
Pour enregistrer les indications des anémomètres de vitesse, on
les munit d’un dispositif, très simple à imaginer, qui ferme un
courant toutes les fois que l’insurument a fait un nombre de tours
convenable, correspondant à un certain chemin parcouru par le vent, I 00"’ ou I k"1 par exemple. Une plume commandée par un électro-aimant marque alors un trait sur une bande de papier qui
se déroule avec une vitesse uniforme; la distance qui sépare
deux traits consécutifs donne le temps pendant lequel le vent a
parcouru un espace donné. On peut calculer la vitesse du
vent pendant un intervalle quelconque, en divisant l’espace par-
couru par le temps employé à le parcourir; mais on n’obtient
ainsi qu’une vitesse moyenne, tandis qu’il serait bien plus inté-
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphystap:018900090015101
ressant de connaitre la vitesse vraie à chaque instant, qui varie
avec une grande rapidité. L’anémomètre cinémographe imaginé
par MM. Richard frères résout ce problème d’une manière très
ingénieuse.
Le principe de cet instrument est le suivant :
Une tige T (ftÊ-. 1) se termine d’un côté par une vis sans fin V,
Fig. 1.
’
et de l’autre par une roulette R, dont le plan est perpendiculaire
à la tige T, et qui est fixée à cette tige de manière que toute ro- tation de la roulette R entraîne celle de la vis V. Cette vis engrène
sur un pignon P, commandé électriquement par l’anéna.omètre ; chaque fois que celui-ci a fait un nombre de tours déterminé qui correspond à un certain chemin parcouru par le vent, le pignon P
tourne d’une dent de gauche à droite et déplace, vers la droite,
d’une certaine quantité, la vis V et la roulette R.
D’autre part, la roulette appuie par un point de sa circonférence
sur un disque ou plateau D, qu’un mouvement d’horlogerie fait
tourner avec une vitesse uniforme; la rotation se transmet à la roulette R et à la tige T et la dévisse ainsi de l’écrou formé par la denture du pignon P, ce qui tend à déplacer constamment tout
le système RTV vers la gauche et à ramener au centre 0 du pla-
teau le point de contact de la roulette R avec ce plateau.
La roulette R se trouve ainsi soumise à deux actions contraires : celle du pignon P qui l’éloigne de 0 et celle du plateau D qui la
ramène vers ce poin t ; elle va donc chercher sur le plateau D une position d’équilibre stable, pour laquelle il est facile de voir que
la distance x de R à 0 est exactement proportionnelle à la vitesse
de rotation du pignon P.
En effet, soient w la vitesse angulaire du disque D, x la distance
actuelle de la roulette R au centre de ce disque, r le rayon de la
roule,tue eu ~z le pas de la vis V. La vitesse angulaire de la roulette
Il sera ~ r , et, dans le ternps d~, la rotation de celte roulette la rap-
prochera du point 0 de la quantité
Quand le pignon P tourne, chaque dent fait avancer vers la droite la vis V d’une longueur constante b; si le pignon tourne à
raison de n dents par seconde, le déplacement total de R produit
par la rotation de P sera, dans le temps 0~,
( 2) nb 6.t.
Pour l’équilibre, il faut que les qtianui tés (i) et (2) soient égales;
donc
on
li étant une constante qui ne dépend que de la construction de l’instrument.
La distance x de la roulette R au centre du plateau D est donc
à chaque instant rigoureusement proportionnelle à la vitesse de rotation du pignon P, c’est-à-dire à celle de l’anémomètre qui
commande électriquement ce pignon. L’enregistrement de la
vitesse du vent se réduit alors à celui des déplacements de R ou
de l’extrémité de la vis V, ce qui n’offre plus aucune difficulté.
En réalité, comme le mouvement du plateau D est continu et
celui du pignon P saccadé, la roulette R n’est pas rigoureusement
fixe sur le plateau pour une vitesse constante de P; elle oscille
entre deux positions extrêmes, qui sont d’autant plus rappro- chées que les mouvements successifs du pignon P sont plus nom-
breux pour une vitesse donnée du vent. Dans la pratique, les posi-
tions extrêmes, entre lesquelles est toujours comprise l’oscillation de la roulette R, sont assez rapprochées pour que le tracé de
l’enregistreur montre non des dents, mais un léger épaississe-
ment du trait.
L’instrument ne peut donner d’indications exactes que si l’on évite tout glissement de la roulette sur le plateau D. Pour cela,
au lieu de poser la roulette sur un seul plateau, on la place entre
deux plateaux parallèles, dentés sur les bords et colnmandés par
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un même pignon qui les fait tourner en sens con tr aire avec des vitesses rigoureusement égales. Ces plateaux sont serrés contre la
roulette par un ressort qui agit sur le centre de l’un d’eux; la roulette, comprimée ainsi entre deux disques qui tournent en sens contraire, est forcée de tourner sur elle-même sans qu’il puisse ~y
avoir de glissement; s’il se trouve quelque inégalité à la surface
des plateaux, le ressort qui les rapproche cède sans que cette ir-
régularité puisse devenir une cause d’erreur.
Les deux plateaux sont actionnés par un mouvement d’horlo-
gerie à vitesse uniforme (régulateur genre Foucault ou pendule conique). Le pignon P est relié à un autre mouvement d’horlo-
gerie, muni d’un échappement qui est commandé par l’électro- aimant de l’anémomètre; de la sorte, la force nécessaire pour faire
tourner le pignon P et déplacer la plume de l’enregistreur est em- pruntée à un ressort, et l’on ne demande au courant électrique que le travail très petit qui suffit à déclencher l’échappement.
MM. Richard frères ont construit sur ce principe deux instru-
ments différents. Le premier (~y. ~ ~ donne rigoureusement à chaque instant la vitesse en mètres par seconde. Les deux plateaux
D tournent alors avec une grande rapidité (un tour par seconde)
et le mouvement d’horlogerie qui les actionne est muni d’un
régulateur genre Foucault. L’anémomètre envoie, dans l’électro- aimant qui commande le pignon P, un courant toutes les fois que le vent a parcouru 1111. Dans ces conditions, on comprend aisé-
ment que la roulette R arrive presque instantanément à sa position d’équilibre au moindre changement de vitesse du vent.
La plume enregistre la vitesse du vent sur une bande de papier
sans fin qui défile de 3mm au moins par minute ; dans certains modèles, on va même jusqu’à omm, 5 par seconde. Enfin tous les rouages sont mus au moyen de poids mouflés, qu’il suffit de
remonter une fois par jour.
Cet instrulnent donne les indications les plus intéressantes et
perrnet de suivre les moindres variations de la vitesse du vent;
lnais il consomme une énorme quantité de papier (au minimum,
une bande de l~‘1’, 5o environ par jour, et jusqu’à 43" dans les appareils à grande vitesse); il faut ensuite un temps considérable pour relever et discuter ces courbes. Dans la plupart des cas,
il su ffi t d’employer le deuxième modèle.
I~ig. 2.
Dans celui-ci ( f~~. 3~, un pendule conique règle le mouvement
des plateaux qui font un tour seulement par minute, et l’électro-
aimant reçoit de l’anémomètre un courant toutes les fois que le
vent a parcouru 25m. La plume inscrit la vitesse du vent sur un cylindre~ mis en rotation par un mouvement intérieur comme dans
Fig. :-3.
la plupart des instruments enregistreurs de MM. Richarde et qui
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