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Evolution du paysage de la plaine de Niort de 1958 à 2002

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Evolution du paysage de la plaine de Niort de 1958 à 2002

Julie Blazy, Vincent Hornsperger

To cite this version:

Julie Blazy, Vincent Hornsperger. Evolution du paysage de la plaine de Niort de 1958 à 2002 : Analyse spatio-temporelle de la dynamique paysagère. 2009, 46 p. �hal-01198083�

(2)

Dominante d’Approfondissement IDEA Ingénierie de l’Environnement : eau, déchets et

aménagement durable

PROJET D’INGENIEUR 2008-2009

Evolution du paysage de

la plaine de Niort de 1958 à 2002

Analyse spatio-temporelle de la dynamique paysagère

Julie BLAZY Vincent HORNSPERGER

OPTION : AGEM

Encadrant : Philippe MARTIN et JM GILLIOT

(3)

SOMMAIRE

INTRODUCTION ... - 3 -

I. Contexte de notre étude ... - 4 -

1. Objectifs ... - 4 -

2. Localisation de la zone d’étude ... - 4 -

3. Hypothèses ... - 5 -

II. Evolution du paysage et de l’agriculture ... - 6 -

1. Le paysage agricole ... - 6 -

1.1 Définitions ... - 6 -

2. Historique de l’évolution du paysage agricole en France ... - 6 -

2.1 Un paysage fortement perturbé par les activités humaines ... - 6 -

2.2 Un paysage bouleversé par les changements de pratiques agricoles ... - 7 -

3. Principales caractéristiques et évolution de l’agriculture dans la zone d’étude ... - 8 -

III. le remembrement : outil d'aménagement du monde rural ? ... - 13 -

1. Définition ... - 13 -

2. Du remembrement à l’aménagement foncier ... - 13 -

2.1 Un petit historique ... - 15 -

2.2 Quelques lois importantes ... - 15 -

3. Les différents modes d’aménagement foncier ... - 16 -

3.1 La LDTR : 3 buts égaux ... - 16 -

3.2 Simplification des modes d’aménagement foncier ... - 17 -

4. Atouts et limites ... - 17 -

IV. Matériel et méthode ... - 18 -

1. Données disponibles ... - 18 -

2. Principales étapes ... - 19 -

3. Méthodologie ... - 19 -

3.1 Critères « qualitatifs » ... - 20 -

3.2 Critères « quantitatifs » ... - 21 -

3.3 Calcul des indicateurs quantitatifs sous ArcGis ... - 21 -

V. Résultats ... - 22 -

1. Tendances évolutives des exploitations agricoles dans la région ... - 22 -

2. Etude de la commune de Juscorps ... - 25 -

2.1 Présentation de la Commune ... - 25 -

2.2 Résultats cartographiques obtenus ... - 26 -

2.3 Analyse des résultats ... - 29 -

3. Etude de la commune de Fors ... - 30 -

3.1 Présentation de la Commune ... - 30 -

3.2 Historique de la commune ... - 31 -

3.3 Analyse cartographique ... - 32 -

3.4. Résultats cartographiques obtenus ... - 33 -

3.5 Analyse des résultats ... - 36 -

VI. Discussion ... - 38 -

CONCLUSION GENERALE ... - 40 -

(4)

INTRODUCTION

L’évolution de l’agriculture a des effets sensibles sur l’environnement, notamment sur l’eau, les paysages et la biodiversité. Les paysages agricoles représentent l’habitat dominant en France (plus de 50%), avec une forte biodiversité associée. En particulier, ces milieux abritent près de 50% des espèces d’oiseaux d’Europe dont près de la moitié est en fort déclin ou menacées de disparition. Le maintien de la biodiversité dans les paysages ruraux est devenu un des thèmes majeurs dans les discussions internationales actuelles, ainsi qu’un enjeu économique et politique depuis quelques années (Wicherek, 1999). L’impact des activités humaines sur cette biodiversité pourrait s’exprimer à travers les modifications d’usage des terres (Broombridge 1992; Chapin et al 2000). Les pratiques agricoles se sont progressivement orientées vers des modes d’exploitation plus intensifs et plus spécialisés, effaçant du paysage les mosaïques de cultures (en particulier les espaces herbacés et boisés) et la variété des milieux. Ces changements ont également modifié considérablement les éléments structurants du paysage, notamment les réseaux de haies. Il en résulte une uniformisation des paysages ruraux avec pour conséquence la raréfaction, voire l’extinction de nombreuses espèces (Sutherlet et al 1998). Même si l’effet des pratiques agricoles associé à l’intensification des systèmes de culture est indéniable, les travaux récents en écologie mettent en évidence l’importance de la position de la parcelle dans la mosaïque paysagère, de ses relations avec le réseau des haies, des bandes enherbées etc., dans la dynamique des populations de la faune ou de la flore (Wicherek 1999)...

Notre projet d’ingénieur s’inscrit dans le cadre des recherches menées par le Centre d’Etudes Biologiques de Chizé (unité de recherche du CNRS). Ce laboratoire d’écologie s’intéresse aux effets des variations dans le temps et dans l'espace des ressources disponibles sur les populations et communautés de vertébrés (dans un but conservatoire). Plus particulièrement, notre projet s’intègre dans un programme de recherche étudiant les « conséquences de l’intensification agricole sur la biodiversité en système céréalier », avec un volet portant sur l’évolution des paysages au cours des dernières décennies.

A travers ce projet, nous avons cherché à identifier si le paysage agricole du sud de la plaine de Niort (site d’étude du CEBC) a évolué en suivant cette tendance d’uniformisation des paysages. Nous nous sommes en particulier focalisés sur l’étude des impacts des opérations de remembrement. En effet, de telles opérations de réaménagement foncier du territoire conduisent à une réorganisation paysagère conséquente. Ce sont ces modifications du paysage à travers les opérations de remembrement que nous avons voulu mettre en évidence en travaillant sur deux communes du site d’étude : Fors (remembrée en 1981) et Juscorps (remembrée en 1965).

Ces deux communes font partie intégrante de la zone atelier du CEBC, située dans la plaine Sud-est de Niort, dans le sud du département des Deux-Sèvres. Ce que nous avons réalisé au cours de ce projet correspond surtout à une méthodologie permettant de faire l’étude spatio-temporelle de la dynamique des territoires communaux en utilisant un système d’information géographique (ArcGis). Le but à moyen terme serait de généraliser notre étude à l’ensemble des 25 communes de la zone en étudiant les changements apparus pendant et en dehors des périodes de remembrement. A long terme, il serait intéressant de quantifier les conséquences de ces changements paysagers sur la biodiversité locale en identifiant les processus écologiques aux différentes échelles

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spatiales et temporelles et en croisant les résultats cartographiques obtenus avec les données d’occupation du sol (non traités dans cette étude).

I. Contexte de notre étude

1. Objectifs

L’objectif de notre projet d’ingénieur est de réaliser une étude de la dynamique du paysage agricole sur les communes comprises dans la zone atelier du CEBC qui ont

subies un ou plusieurs réaménagements fonciers entre 1958 et 2002.

Dans un premier temps, nous avons cherché à comprendre comment se défini un paysage et quelles sont ses caractéristiques dans le but de définir des indicateurs pertinents de l’évolution du paysage agricole. Nous avons également fait un état des lieux de l’agriculture dans le secteur d’étude afin d’acquérir une connaissance globale de la zone.

Dans un second temps, nous avons étudié ce qu’est un remembrement et dans quelle mesure il est un outil pour la réorganisation foncière des territoires ruraux.

A partir de ces études bibliographiques, nous avons élaboré une méthodologie nous permettant de construire un modèle d’étude des impacts des remembrements sur le paysage. Nous avons appliqué ce modèle à deux communes de la zone (Fors et Juscoprs).

2. Localisation de la zone d’étude

Notre zone d’étude se situe dans la Plaine de Niort, en Poitou-Charentes, dans la partie sud du département des Deux-Sèvres. La zone atelier correspond à un territoire de 34.000ha incluant une zone Natura 2000 qui a été classé en zone de protection spéciale (ZPS) depuis 2003. Cette zone concerne 25 communes et s’étend sur près de 20 000 ha.

Elle est scindée en deux blocs par une bande bocagère qui ne présente pas d'intérêt ornithologique particulier au titre de la Directive Oiseaux.

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L’intérêt de notre site d’étude réside dans sa taille (25 communes, 500 km²), sa diversité paysagère (champs, bocages, prairies), ses enjeux en terme de biodiversité et les suivis scientifiques qui y sont menés par le CNRS depuis quelques années.

3. Hypothèses

L’hypothèse générale à vérifier est que le paysage agricole de la zone d’étude s’est transformé durant la période allant de 1958 à 2002. Ces changements se traduiraient notamment par une diminution du nombre de parcelles agricoles, dont l’aire et le périmètre tendraient à augmenter. En effet, la seule observation visuelle des photos aériennes montre la simplification extrême du parcellaire agricole. La figure suivante illustre bien ce phénomène :

Figure 2 : Comparaison, sur un secteur céréalier des Deux-Sèvres de deux photographies aériennes de l’IGN datant de 1958 et 1990

Le secteur représenté est strictement identique entre les deux photos.

La première hypothèse que nous avons voulu vérifier est que les remembrements opérés par les communes de la zone d’étude ont eu un impact sur la distribution des parcelles agricoles et des éléments structurants du paysage.

Le nombre de parcelles, leurs aires et leurs périmètres ainsi que les éléments constitutifs du paysage (linéaire de chemins, de haies, espaces boisés) ont évolués suite aux réaménagements fonciers opérés par les communes.

Par la suite, il serait intéressant de démontrer les hypothèses suivantes :

Les transformations du parcellaire agricole se sont cumulés de 1958 à 2002

Les modifications paysagères résultant des remembrements ont eu un impact sur la biodiversité locale

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II. Evolution du paysage et de l’agriculture

1. Le paysage agricole

1.1 Définitions

Le paysage est un espace physique structuré, continue, où se différencient des unités de sol, de végétation, des structures au sol, aux propriétés écologiques particulières et où se produisent des processus écologiques qui établissent une communication de proche en proche en surface, ainsi qu’en profondeur et dans l’atmosphère (Burel &

Baudry, 1999). Le paysage est ainsi caractérisé à la fois par sa composition et par sa structure, c'est-à-dire la manière dont les éléments le composant sont reliés dans l’espace (Burel & Baudry 1990). Les propriétés des éléments constitutifs d’un paysage, leur évolution et leur assemblage, jouent un rôle essentiel dans l’évolution et le maintien des ressources naturelles qui sont directement dépendantes de ces caractéristiques (Liu &

Taylor, 2002). Cet assemblage d’éléments compose un paysage à quatre dimensions (trois dimensions spatiales plus la dimension temporelle). En effet, c’est un espace dynamique intégrant à la fois une échelle spatiale mais aussi temporelle (changements à long terme : évolution des espèces…, ou à court terme : rythmes saisonniers…). Les activités anthropiques y étant fréquemment prédominantes, sa structure est fortement dépendante des activités humaines qui y sont menées.

Le territoire de l’exploitation agricole : est un espace approprié, géré par un agriculteur ou un groupement d’agriculteurs (Papy, 1999) qui est composé de différents éléments outre le parcellaire lui-même : haies, accès routiers, points d’eau, etc., souvent discontinus, mais qui restent le siège de processus écologiques continus.

Il existe une véritable interaction entre le territoire d’exploitation agricole et le paysage.

En effet la forme et la nature de ce territoire sont liées aux caractéristiques du paysage. A l’inverse, les usages anthropiques de ce territoire vont remodeler le paysage.

2. Historique de l’évolution du paysage agricole en France

2.1 Un paysage fortement perturbé par les activités humaines

Le terme « espaces naturels » est très utilisé en France, pour désigner les bois, les prairies, et, en général, tout ce qui est exclu du territoire urbain. Il n’existe cependant plus d’espaces naturels en France, au sens d’espaces qui n’ont pas été touchés par l’activité humaine. Le paysage est le reflet de l’activité des hommes et a varié au fil des siècles.

Après la révolution française, le code civil a prévu lors des successions le partage des propriétés il s’en est suivi un morcellement du territoire. L’activité étant essentiellement agricole, faite notamment d’élevage, les propriétés ont été entourées de haies d’épines, qui avaient un rôle de clôtures, et d’arbres, dont le bois était source d’énergie.

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2.2 Un paysage bouleversé par les changements de pratiques agricoles

Dans les années 1945 à 1960, et avec l’avènement de la mécanisation de l’agriculture, on assiste à une diminution du nombre d’agriculteurs. Il faut nourrir la population, au meilleur prix, et donc rentabiliser l’exploitation agricole. Une politique d’amélioration des exploitations agricoles est mise en œuvre. L’outil qu’est le remembrement (voir partie II) est généralisé. Il est indispensable de créer des parcelles d’une superficie suffisante pour l’utilisation des nouvelles machines agricoles. Le paysage évolue alors très rapidement, d’autant qu’avec le chauffage au fuel, le bois n’est plus intéressant et le barbelé a remplacé les haies, dont l’entretien devient une contrainte.

En parallèle, les zones du territoire à faible valeur agricole sont abandonnées. La déprise agricole a pour conséquence l’enfrichement, puis le boisement de vallées entières. Là encore le paysage se modifie, et parfois disparaît. L’urbanisation, la création d’infrastructures routière, autoroutières, ferroviaires, de zones industrielles, ont pour effet de diminuer la surface des terres cultivables. Cet ensemble d’actions humaines a profondément modifié le paysage français.

En 1962, la mise en place de la Politique Agricole Commune (PAC) a engendré des bouleversements dans le monde agricole, non seulement en termes de rentabilité économique (objectif d’autosuffisance alimentaire), mais dans un sens beaucoup plus large incluant le tissu social agricole, de même que le paysage au sens écologique. Cette politique de dimension européenne vise à moderniser et développer l’agriculture afin notamment d’accroître la productivité, de stabiliser les marchés et de garantir la sécurité des approvisionnements. La PAC a ainsi largement encouragé et contribué à l’évolution des pratiques agricoles, par l’emploi de nouvelles techniques, l’agrandissement des exploitations, la spécialisation, et certains types d’activités comme la céréaliculture ou la production laitière.

Depuis les années 70, la réduction importante du nombre d’exploitations, ajouté au besoin qu’éprouvent les habitants à se rapprocher des espaces dits « naturels » et à revenir vers la campagne, créent des conflits d’usage sur le territoire rural. Outils de production pour les uns, d’agrément et de loisirs pour les autres, les confrontations sont inévitables. Il devient difficile et inutile économiquement pour l’agriculteur d’entretenir les éléments du paysage, pendant que les autres utilisateurs de ce paysage n’ont aucun moyen, et peut être aucune volonté de s’impliquer dans cet entretien.

Les réponses sont alors législatives et réglementaires et passent par des décisions de protection, souvent autoritaires et donc mal acceptées. L’aménagement foncier rural, agricole et forestier, devient alors un outil qui permet de concilier l’occupation du sol et la préservation des paysages comme de l’environnement.

Enfin, en 1992, la réorientation de la PAC fait naître une politique axée sur la préservation de l'environnement avec notamment l'instauration de mesures agro- environnementales. En 2003 sont créés par décret les contrats d'agriculture durable (CAD) portant en particulier sur la contribution de l'exploitation agricole à la préservation des ressources naturelles et à l'occupation et l'aménagement de l'espace rural en vue notamment de lutter contre l'érosion, de préserver la qualité des sols, la ressource en eau, la biodiversité et les paysages.

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3. Principales caractéristiques et évolution de l’agriculture dans la zone d’étude Notre zone d’étude se situe en Poitou-Charente, région essentiellement rurale.

Dans cette région, l’agriculture est très diversifiée et la spécialisation des productions par petites régions aboutit à une partition des paysages agraires, comme le montre la Figure 1 :

- zones de plaine (essentiellement des grandes cultures) - bocages (essentiellement de l’élevage)

- boisements (plaines boisées et terres boisées) - marais

- terres viticoles

Les forêts sont peu répandues (17% de la superficie régionale)

Figure 3 : Typologie des paysages rencontrés en région Poitou-Charentes d’après l’inventaire régional paysager (source : CREN Poitou-Charentes, 1999)

Département des Deux-Sèvres

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Dans le département des Deux-Sèvres (Figure 4), on distingue 5 ensembles paysagers distincts:

Le bocage au Nord-ouest

La gâtine qui couvre tout le centre du Département

Les plaines de Thouars, de Niort/Brioux et de la Mothe Lezay

Le Plateau Mellois

Le Marais (la Venise Verte)

Bocage

Lapin, volaille, porcs Vaches à viande Vaches laiti ères Chèvres laiti ères

Plaine

Céréales + Ol éagineux Vaches laiti ères

Bocage et Plaine Céréales Chèvres laiti ères Gâtine

Ovins à viande Vaches à viande Pommes Plaine

Céréales + Ol éagineux Melons

Vins

Zone d’étude

Bocage

Lapin, volaille, porcs Vaches à viande Vaches laiti ères Chèvres laiti ères

Plaine

Céréales + Ol éagineux Vaches laiti ères

Bocage et Plaine Céréales Chèvres laiti ères Gâtine

Ovins à viande Vaches à viande Pommes Plaine

Céréales + Ol éagineux Melons

Vins

Zone d’étude

Figure 4 : Grands ensembles paysagers rencontrés dans le département des Deux- Sèvres

Notre zone d’étude, la plaine sud-est de Niort, se trouve à l’interface d’entités paysagères variées (cf. Figure 4). Elle est entourée par le Marais Poitevin, la ville de Niort, le Plateau Mellois, la Forêt de Chizé et la Plaine céréalière du Nord Saintonge (qui est le paysage dominant). La disparité des caractéristiques naturelles de la zone permet ainsi une diversité des systèmes de production agricole. Le choix des systèmes de culture mis en place par les exploitations est donc conditionné par les caractéristiques de ce milieu, mais aussi par d’autres déterminants d’ordre économique et social (obligation économique des agriculteurs, coopératives, réseaux de transport, réformes agricoles…).

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Le site étudié est majoritairement une zone de plaine cultivée, traversé par une bande bocagère. Le paysage est ouvert, très légèrement vallonné ponctué de quelques rares espaces boisés (bosquets et haies sont rares et souvent discontinues), mieux représentés dans les secteurs d'élevage.

Deux systèmes agricoles se côtoient : la polyculture-élevage et le système céréalier. Il en résulte un paysage agricole constitué d'une mosaïque de cultures encore assez diversifiées, plus particulièrement dans les zones d'élevage (bovins, caprins). Ce paysage est toutefois dominé par les céréales (blé, orge, et maïs qui constitue la principale culture irriguée du site), les oléo-protéagineux (colza, tournesol, petit pois) entre lesquelles s'intercalent des prairies à graminées, ray-grass et luzerne. Le pâturage est pratiqué par endroit. Le gel PAC est en majorité pratiqué sous forme de gel industriel, les jachères implantées en couverts de graminées ou légumineuses sont donc rares. Quelques petites vignes sont encore maintenues.

Ainsi, bien que le paysage soit composé d’une matrice dominée par les céréales, il existe encore des zones où les autres cultures prennent plus d’importance. On a pu remarquer qu’à proximité des villages, la matrice est encore composée de petites parcelles de moins d’un hectare. La diversité des types culturaux dans ces systèmes est plus élevée ; ils forment une mosaïque où la surface en cultures pérennes est non négligeable. Ces zones sont en général constituées de sols plus pauvres où quelques haies ont été maintenues.

La répartition des sièges d’exploitation sur le territoire du pays est relativement homogène. Comme dans tous les secteurs de plaines, l’habitat est regroupé. Les sièges d'exploitation sont agglomérés dans les bourgs et hameaux. D’autre part, une particularité des exploitations de la Plaine de Niort est l’éclatement des parcelles agricoles des exploitations. Ainsi, selon le RGA 2000, sur les quantons de Prahecq et de Beauvoir, plus de la moitié des exploitations ont leur SAU située sur au moins 4 communes.

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Pression urbaine faible àmoyenne (source PI) Groies superficielles>>Groies moyennes (PI) Spécialisation céréalière forte (PI+RGA) Bassin versant de Mignon- Courance (PI) Plaine Nord Saintonge

Peu d’élevage (PI+RGA) Irrigation importante (PI+EPTB)

- Pression urbaine faible à moyenne (source PI)

- Terres rouges>Groies moyennes=lourdes=superficielles (PI)

- Polyculture élevage (mixte) (PI+RGA)

- Bassin versant de la Boutonne et Lambon (PI)

- Caprin surtout (PI+RGA) - Irrigation importante par endroit (PI+EPTB)

- Pression urbaine forte (source PI) - Groies lourdes=superficielles (PI) - Polyculture élevage (mixte) (PI+RGA) - Bovin lait surtout

- Bassin versant du Lambon (PI) - Irrigation faible à moyenne (PI+EPTB)

Influence du bocage

Influence de la plaine céréalière

Influence du marais poitevin

Influence ville de Niort

Pression urbaine faible àmoyenne (source PI) Groies superficielles>>Groies moyennes (PI) Spécialisation céréalière forte (PI+RGA) Bassin versant de Mignon- Courance (PI) Plaine Nord Saintonge

Peu d’élevage (PI+RGA) Irrigation importante (PI+EPTB)

- Pression urbaine faible à moyenne (source PI)

- Terres rouges>Groies moyennes=lourdes=superficielles (PI)

- Polyculture élevage (mixte) (PI+RGA)

- Bassin versant de la Boutonne et Lambon (PI)

- Caprin surtout (PI+RGA) - Irrigation importante par endroit (PI+EPTB)

- Pression urbaine forte (source PI) - Groies lourdes=superficielles (PI) - Polyculture élevage (mixte) (PI+RGA) - Bovin lait surtout

- Bassin versant du Lambon (PI) - Irrigation faible à moyenne (PI+EPTB)

Influence du bocage

Influence de la plaine céréalière

Influence du marais poitevin

Influence ville de Niort

Figure 5 : Caractéristiques paysagères de la zone d’étude

On peut découper la zone d’étude en trois grands ensembles (cf. Figure 5) :

Le Sud: Nord de la Plaine de la Saintonge et de la Marche Boisée,

L’agriculture est spécialisée dans les cultures de vente, l’élevage est peu présent. La surface de terres irriguées est importante, elle atteint 30% de la SAU dans certaines communes. Les exploitations sont de grande taille (>180 ha) et gérées par plusieurs associés.

Le Nord-Ouest : périphérie de Niort

Les grandes cultures dominent mais on y trouve également de l’élevage, bovin lait surtout. L’irrigation est pratiquée assez fréquemment. La zone est soumise à la pression urbaine (proximité de Niort) et subit l’influence du marais poitevin.

Le Nord-Est :

C’est la partie où l’élevage est le plus présent, notamment l’élevage de chèvres laitières.

Les cultures de vente sont sur certaines communes dominantes. Le paysage est marqué par des zones bocagères. L’irrigation est assez courante. Les exploitations ont des SAU de taille modérée (< 100ha). La zone subit l’influence de la Gâtine proche.

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Une zone de protection spéciale (ZPS, Natura 2000) a été mise en place en 2003.

D’une superficie de 20.760 ha, elle renferme des espèces d’oiseaux d’intérêt patrimonial parmi lesquelles 17 d'intérêt communautaire (inscrites à l’annexe 1 de la directive

« Oiseaux »). En particulier, le site est une des huit zones de plaines à Outarde canepetière. Il s'agit d'une des quatre principales zones de survivance de cette espèce dans le département des Deux-Sèvres.

Cette région a vu ses surfaces en herbe diminuer (prairies permanentes et artificielles principalement). En Deux-Sèvres, ces surfaces ont diminuées de 45% en 12 ans, entre 1988 et 2000 (source : RGA). Un nombre croissant de fermes d’élevage disparaissent au profit d’exploitations de grandes cultures (les parcelles en herbe sont libérées pour être intégrées aux territoires d’exploitation). Le diagnostic territorial laisse percevoir que ce phénomène est d’autant plus important que nous descendons vers le sud de la Plaine et que nous nous éloignons du Bocage. On parle d’un processus de

« céréalisation » de la Plaine de Niort. Le développement des cultures au dépens des prairies naturelles s’est traduit par une adaptation du territoire agricole à la mécanisation, s’accompagnant de la suppression d’arbres et de haies afin d’agrandir les parcelles.

Certaines zones à l’origine plutôt bocagères se sont ainsi transformées en plaines ouvertes. La diversité des paysages a ainsi tendance à s’estomper avec une prédominance de « l’openfield ».

Pour résumer, on peut dire que le site suit trois tendances :

L’agrandissement des exploitations

La spécialisation en polyculture

Une intensification croissante des systèmes de culture

A partir de ce constat, on peut se demander dans quelle mesure l’intensification agricole associée au changement des pratiques agricoles et au remaniement des exploitations a pu engendrer des modifications d’ordre paysager dans la plaine de Niort (parcellaire agricole, abondance et distribution des prairies, des réseaux de haies, de chemins…) ? A quelles échelles de temps et d’espace ?

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III. le remembrement : outil d'aménagement du monde rural ?

1. Définition

Le remembrement agricole est une opération d’aménagement foncier rural. Il consiste à regrouper des terres agricoles appartenant à un ou plusieurs propriétaires divisées en de nombreuses parcelles dispersées. La règle est que « chaque propriétaire reçoive, par le nouveau parcellaire, une superficie globale équivalente, en valeur de productivité réelle, à celle des terrains qu’il a apportés. »

Le remembrement suit trois objectifs principaux :

L’augmentation de la taille des parcelles,

L’amélioration de la configuration des parcelles,

Une réduction des distances par rapport à l’exploitation.

Un remembrement est également nécessaire lors de la réalisation de grands travaux (autoroute, voies ferrées…)

2. Du remembrement à l’aménagement foncier

En France, le remembrement est largement encadré par la loi, qui prévoit une procédure concertée, mais qui en fin de compte s'impose aux propriétaires et exploitants pour permettre que sa mise en œuvre ne soit pas compromise par le désaccord d'une partie des personnes concernées.

Le remembrement a connu une période (années 1960-1980) où il a été largement mis en œuvre sur le territoire français, avant d'être devenu relativement moins fréquent (cf.

Figure 6).

Figure 6 : Evolution de l’aménagement foncier de 1944 à 2000

(15)

(Source : Ministère de l’agriculture)

Avec la prise en compte croissante des questions sociales, écologiques, sanitaires, des besoins de gestion qualitative et quantitative de l'eau, le regard des élus locaux, des agriculteurs et du public sur le remembrement et sur le paysage qu'il a produit a donc changé.

En effet, d'un outil d'industrialisation de l'agriculture, le remembrement est devenue un outil d'aménagement du monde rural. Le type de mise en œuvre fréquent du remembrement s'accompagnait autrefois d'un appauvrissement écologique important du milieu par élimination d'une partie des haies et des points d'eau, et d'une érosion accrue. Aujourd'hui les départements conditionnent tous le temps la mise en place du remembrement avec le respect de normes précises.

Ces dernières années, les opérations de remembrement sont le plus souvent menées à l'occasion de la construction d'infrastructures nouvelles telles qu'autoroutes et lignes ferroviaires qui fragmentent le parcellaire agricole (cf. Figure 5).

Figure 7 : Evolution du remembrement (en hectare) et de la réorganisation foncière entre 1985 et 2000

(Source : Ministère de l’agriculture)

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Dans les régions viticoles historiquement sujettes à l'érosion, le remembrement est encore présenté comme un moyen utile pour la combattre. Elles doivent maintenant être accompagnées de mesures compensatoires, visant notamment à reconstituer ou préserver les milieux naturels détruits, et pour ce faire s'accompagner d'études d'impact. En France, le remembrement, en tant que tel, n'existe plus aujourd'hui, puisque la Loi Relative au Développement des Territoires Ruraux (LDTR du 23 février 2005) l'a remplacée par la procédure d'Aménagement foncier agricole et forestier.

2.1 Un petit historique

Il est tout a fait légitime de se demander pourquoi les procédures de remembrement ont-elles été mises en place ? Cela peut s’expliquer par la mécanisation en agriculture notamment.

En effet, jusqu’à la fin du 19ème, les travaux agricoles se faisaient essentiellement avec les chevaux. Puis, au début du 20ème, vers les années 1900-1910, il y a eu apparition des tracteurs qui a conduit à une évolution considérable en termes de mécanisation.

Après la guerre, et avec la mécanisation, les gains de productivité sont passés de 1 à 100.

La volonté politique au lendemain de la guerre était également d’accroître la productivité du fait, dans un premier temps, de la nécessité urgente de nourrir la population. Puis, dans un second temps, le choix d’être une grande puissance exportatrice, d’où le besoin d’être compétitif, et donc d’augmenter la productivité, diminuer les charges, etc…

En parallèle, les propriétés forestières du début de siècle ont été très morcelées : les terres étaient vendues par lots par les bourgeois, qui se lançaient plutôt dans l’industrie, aux paysans, qui ensuite divisaient encore ces lots pour leurs enfants. La spécialisation agricole des régions a également entraîné le remembrement.

2.2 Quelques lois importantes

27 nov. 1918 : Loi Chauveau : reconnaît l’utilité publique du remembrement.

9 mars 1941 : le remembrement n’intéresse plus seulement les propriétaires, mais aussi les exploitants.

1960-1962 : Loi d’orientation agricole : Aménagement foncier renforcé, création des SAFER qui prolonge la vision d’une agriculture productiviste.

Loi qui favorise l’acquisition du foncier par les agriculteurs. Rôle des grands syndicats dans ces lois (FNSEA notamment

1983 : le remembrement entraîne une amélioration des conditions d’aménagement des exploitations agricoles et forestières. On regroupe les propriétés pour faciliter l’exploitation des terres.

Loi de 1995 : d’orientation pour l’aménagement et le développement durable du territoire, applicable au 1er avril 2006 (décret d’application) : ce décret donne toutes les compétences de l’aménagement foncier aux conseils généraux.

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3. Les différents modes d’aménagement foncier

La loi sur le développement des territoires ruraux (LDTR) a changé bien des choses dans la procédure de réaliser un remembrement. En effet, avant cette loi les opérations d’aménagement foncier étaient conduites sous la responsabilité de l'Etat (représenté par le Préfet et par la DDAF) et par des commissions d'aménagement foncier communale ou intercommunale (Il existe aussi des commissions départementales et nationales).

On distinguait alors différents modes d’aménagement foncier : 1. La réorganisation foncière

2. Le remembrement rural ou remembrement-aménagement 3. Les échanges d’immeubles ruraux.

4. La mise en valeur des terres incultes ou manifestement sous-exploitées 5. L’aménagement foncier forestier

6. L’aménagement foncier agricole et forestier

7. L’interdiction et la réglementation des plantations et semis d’essences forestières, la création de périmètres d’actions forestières et la délimitation de zones

dégradées à faible taux de boisement

8. Les échanges et cessions d’immeubles forestiers

Depuis l’entré en vigueur le 1er janvier 2006 de la loi sur le développement des territoires ruraux (Loi n° 2005-157 du 23 février 2005), les procédures d’aménagement foncier se sont fortement simplifiées.

Les principales modifications sont :

Des nouveaux buts ont été décrétés

Des simplifications des modes d’aménagement

La décentralisation et l’implication plus forte de la commune avec ces conséquences sur les différents acteurs

Le renforcement de la prise en compte de l’environnement et de l’aménagement du territoire

La simplification du déroulement des procédures d’aménagement foncier.

Nous allons passer en revue ce qu’on apporté ces principales modifications : 3.1 La LDTR : 3 buts égaux

Avant la LDTR, le but principal de l’aménagement foncier était simplement d’améliorer les conditions d’exploitation des propriétés agricoles et forestière tout en contribuant à l’aménagement du territoire communal ou intercommunal.

La LDTR a donc permis :

d’améliorer des conditions d’exploitation des propriétés rurales agricoles ou forestières

d’assurer la mise en valeur des espaces naturels ruraux

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3.2 Simplification des modes d’aménagement foncier

Avant la loi de 2006, on pouvait distinguer 7 modes d’aménagement différents.

Depuis, il ne reste plus que 3 modes d’aménagement foncier :

1) La réorganisation foncière 5) L’aménagement foncier forestier

6) L’aménagement foncier agricole et forestier 3) Les échanges d’immeubles ruraux.

8) Les échanges et cessions d’immeubles forestiers

4) La mise en valeur des terres incultes ou manifestement sous-exploitées

7) L’interdiction et la réglementation des plantations et semis d’essences forestières, la création de périmètres d’actions forestières et la délimitation de zones dégradées à faible taux de boisement

2) Le remembrement rural ou remembrement-aménagement SUPPRESSION

4. Atouts et limites

Les remembrements ont été très critiqués pour les dommages sur l’environnement qu’ils entraînent. En effet, par le regroupement des parcelles, on supprime le bocage, et donc des talus et des haies. Ceux-ci sont des réserves importantes de biodiversité, et des terrains favorables à l’infiltration des pluies. Les remembrements se sont ainsi accompagnés d’une baisse de la diversité faunistique et floristique dans le milieu rural et d’une augmentation de la fréquence des inondations.

Mais, ces opérations sont essentielles pour le maintien de la rentabilité des exploitations, et les remembrements se font aujourd’hui de manière à limiter les dommages sur l’environnement (mesures de protection des haies de la loi du 8 Janvier 1993). Le remembrement en lui-même est un outil d’aménagement, ses conséquences sur l’environnement dépendent de la manière dont il est utilisé. La large concertation qui accompagne cette procédure a pour vocation de préserver l’environnement et de limiter les conflits d’usages. Cependant cette large concertation rend la procédure lourde et compliquée ce qui restreint son utilisation.

Dans la région Poitou-Charentes, il est mis l’accent sur l’accueil de l’Outarde Canepetière, oiseau migrateur de plaines en voie de disparition, pour lequel des cultures spécifiques, de moins en moins nombreuses, doivent être réalisées. Ce type de réalisation est difficile, car ces emprises se situent sur de bonnes terres agricoles. Il faut alors

1) L’aménagement foncier agricole et forestier (AFAF)

2) Les échanges et cessions amiables

3) La mise en valeur des terres incultes, et la réglementation et la protection des

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convaincre les agriculteurs, et l’argument est le plus souvent d’ordre financier, puisqu’ils n’y ont aucun intérêt direct.

IV. Matériel et méthode

1. Données disponibles

Notre analyse de l’évolution du parcellaire agricole de la plaine de Niort s’appuie sur la base de données du CEBC. A l’origine, la base de données a été conçue à des fins écologiques et non agronomiques. Les objectifs du CEBC étaient d’établir des relations entre les modes d’occupation des sols et la fréquentation de certaines espèces d’oiseaux en voix de disparition (en particulier l’Outarde Canepetière). Après acquisition des photographies aériennes de l’IGN (près de 400 au total), celles-ci ont été scannées, rectifiées et mosaïquées par le CEBC. C’est à partir de ces mosaïques que le travail de photo- interprétation a été réalisé.

En parallèle à ce travail, nous avons recueillis des informations auprès des communes pour comprendre le contexte de la mise en place de ces opérations de remembrements (dates précises et zones touchées) et leur importance en termes de modification du paysage suivant chaque commune (superficie remembrée). Nous avons donc contacté la SAFER, la chambre d’agriculture, le Conseil Général des Deux-Sèvres, la DDEA, l’IAAT, l’observatoire de l’environnement de Poitou-Charentes ainsi que l’ensemble des mairies des 25 communes de la zone d’étude pour obtenir des informations sur ces vagues de remembrements : historique, surfaces remembrées, étendue du remembrement et localisation du périmètre, nombre d’exploitations et de parcelles cadastrales concernées, conséquences sur l’assolement et la biodiversité, zones pour lesquelles peu d’améliorations foncières sont prévisibles (zones boisées, parties agglomérées, fermes groupées d’un seul tenant…)

Cependant les informations que nous avons pu recueillir concernant le nombre de remembrement, les superficies concernées, le type de remembrement sont souvent incomplètes et imprécises. De même, Mr Uzanu du Conseil-Général, nous a transmis les statistiques des remembrements sur toutes les communes du département des Deux- Sèvres, mais après analyse, ces données se sont révélées inexactes et donc inexploitables.

En effet, après vérification au près des communes concernées, la plupart des données concernant la surface remembrée, la surface cadastrale, ainsi que les dates des remembrements ne correspondent pas aux données archivées des mairies. Il serait souhaitable de faire le déplacement auprès de chaque commune pour accéder aux plans définis lors des opérations de remembrement (cadastre, périmètre du remembrement, etc.).

Enfin, nous avons récupéré les données du RGA (Recensement Général Agricole) sur la région (Agreste, campagne agricole de 1970, 1979, 1988, 2000) qui nous ont permis d’analyser l’évolution du nombre d’exploitations au cours du temps et de la SAU moyenne utilisée par exploitation afin de comprendre quelle a été l’évolution temporelle des exploitations de la zone. A partir des données recueillies auprès des communes et du

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2. Principales étapes

L’approche adoptée ici est une approche globale qui nous permettra d’apprécier les tendances de l’évolution du parcellaire et de la dynamique du paysage agricole entre 1958 et 2002 sur les communes étudiées.

Les résultats de cette étude seront à affiner afin de permettre une analyse plus précise des impacts de ces remembrements sur l’environnement (notamment la biodiversité) et l’occupation des sols.

La démarche méthodologique adoptée pour cette étude comprend plusieurs étapes :

Sélection des communes à étudier en fonction de leurs localisations, de leurs superficies cadastrales et de leurs historiques des remembrements.

Formalisation d’indicateurs de transformation de la dynamique paysagère permettant de détecter les zones remembrées. Cette typologie intègre aussi le nombre de parcelles modifiées suite à une opération de remembrement.

Digitalisation des surfaces remembrées en fonction des structures impactées suite à une réorganisation de l’espace, détectables directement sur les photos aériennes : impacts sur le réseau routier, sur les zones boisées et sur les haies.

Analyse des orthophotos et traitement sous ArcGis (appréciation cartographique qualitatives et quantitatives des remembrements) : digitalisation des linéaires de haies, des routes, des surfaces boisées)

Calcul sous ArcGis des superficies pour chaque surface digitalisée et des linéaires de haie et de routes digitalisées.

Analyse des résultats et comparaison entre les différents pas de temps.

3. Méthodologie

A partir des données concernant les dates de remembrement que nous avons pu recueillir au près des communes nous avons sélectionnées 2 communes situées dans la zone d’étude et ayant un contexte de remembrement différent.

Une fois le système défini (la commune), la méthodologie employée consiste à combiner la photo-interprétation et la digitalisation.

Du point de vu temporel, nous limitons l’analyse aux pas de temps comprenant notamment la période où a eu lieu le remembrement. Les mosaïques de photos correspondant à l’année post-remembrement sert d’année de référence à laquelle on compare la structure paysagère sur les photos de l’année avant remembrement dont on dispose (état initial).

Du point de vu spatiale, notre unité d’intérêt n’est pas la parcelle agricole mais

«l’îlot routier », une entité géographique délimitée par le réseau routier (routes départementales et au-delà). Notre échelle de travail est le 1 :10.000e, une échelle suffisante pour décompter facilement le nombre de parcelles, observer correctement les linéaires de haies et de routes.

Un fois la dimension spatiale et temporelle établie, le travail consiste a appréhendé visuellement l’évolution de la dynamique paysagère avant et après remembrement, en comparant les photographies aériennes entre deux dates, et en digitalisant plusieurs indicateurs au sein de chaque îlot.

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Une zone de remembrement est ici définie comme toute zone contiguë présentant des modifications de configuration, traduite par une simplification importante du parcellaire, la suppression ou la création de nouvelles routes, haies, surfaces boisées. Ces zones sont ainsi largement dominées par d’importantes transformation du paysage (agrandissement du parcellaire, refonte du réseau de transport, arasement de haies).

Pour réaliser ce travail de digitalisation sous ArcGis, nous avons créé une couche

« shp » de type polygone en Lambert II étendu (système de coordonnées des orthophotos). Ensuite, à partir du mode « éditeur » nous avons tracé les contours des polygones des zones pour lesquelles nous avons identifié visuellement une modification importante du paysage selon différents indicateurs

Nous avons donc défini plusieurs critères pour chaque « îlot », décrypteur de l’évolution du paysage, comme indicateurs de remembrement :

3.1 Critères « qualitatifs »

Présence/absence de haies,

Présence/absence d’espaces boisés (massifs forestiers, bosquets)

Suppression/création de chemins agricoles, d’infrastructures routières et/ou ferroviaires,

Ces critères sont tous susceptibles d’évoluer dans le temps et dans l’espace. Ils nous ont donc parus être de bons paramètres pour analyser l’évolution du paysage agricole.

En outre, ces indicateurs nous semblaient pertinents par rapport à l’objectif à moyen terme d’étude des impacts des remembrements sur la biodiversité et l’occupation du sol.

En effet, les usages économiques, les fonctions physiques, climatiques et hydrologiques, la biodiversité écologique, faunistique et floristique, le rôle social et patrimonial de ces composantes paysagères (réseau de haies, réseau des routes et chemins, espaces boisés) justifient leur choix comme critère d’analyse.

Il aurait été intéressant d’analyser un autre indicateur en distinguant les haies continues des haies discontinues qui ont des fonctions écologiques distinctes. Cependant, le maillage peu dense du réseau de haies pour les années retenues (caractère peu bocager de la zone d’étude) a justifié l’exclusion de ce paramètre comme indicateur de changement du parcellaire.

(22)

3.2 Critères « quantitatifs »

Nombre de parcelles avant et après remembrement,

Taux d’accroissement du parcellaire

Mesure du linéaire de haie,

Mesure du linéaire de routes, chemins

Mesure de la surface des espaces boisés

Il nous parait intéressant d’analyser ces critères servant d’indicateurs quantitatifs de la dynamique spatio-temporelle du paysage agricole : la superficie remembrée de la commune ayant subi un réaménagement foncier, le nombre de parcelles concernées par le remembrement, ainsi que la longueur des linéaires de haies et routes avant et après remembrement. Ces critères nous permettront de quantifier l’impact des remembrements en terme de paysage et de biodiversité sur les communes étudiées.

3.3 Calcul des indicateurs quantitatifs sous ArcGis

Afin de calculer les indicateurs concernant les mesures des linéaires (haies, routes et chemins) nous avons crée des champs de type « réel double » dans les tables attributaires des couches que nous avions crée lors de la digitalisation des polygones (îlots).

Puis nous avons utilisé une formule en mode VBA afin de calculer la longueur totale des linéaires de haies digitalisées.

Nous avons procédé de la même manière afin de calculer la longueur totale du réseau de transports avant et après remembrement.

Formule de calcul utilisée pour déterminer la longueur des linéaires digitalisée Dim Output as double

Dim pCurve as ICurve Set pCurve = [shape]

Output = pCurve.Length

Pour le calcul des superficies des surfaces boisées et des polygones, nous avons crée des champs de type « réel double » dans les tables attributaires des couches « shape » crées. Puis, nous avons utilisé la formule en mode VBA afin de calculer les superficies des surfaces digitalisées.

Formule de calcul utilisée pour déterminer la superficie des surfaces digitalisée Dim Output as double

Dim pArea as Iarea Set pArea = [shape]

Output = pArea.area

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Méthode de calcul du nombre de parcelles et du taux d’accroissement

Pour déterminer le nombre de parcelles total nous avons comptabilisé pour les deux dates étudiées le nombre de parcelles observées dans chaque polygone. Nous avons ensuite sommé le nombre total de parcelles dans chaque polygone.

Pour déterminer le taux d’accroissement du parcellaire nous avons sommé la surface de chaque polygone digitalisé, que nous avons ensuite diviséé par le nombre de parcelles totales comptabilisé.

V. Résultats

1. Tendances évolutives des exploitations agricoles dans la région

Dans un premier temps, nous avons cherché à comprendre quelle a été la dynamique évolutive des exploitations de la zone d’étude. Pour cela, nous avons récupéré les données du Recensement Général Agricole de 15 communes (Agreste, campagne agricole de 1970, 1979, 1988, 2000). Ces données nous ont permis d’analyser l’évolution du nombre d’exploitations au cours du temps ainsi que de la superficie agricole moyenne utilisée par les exploitations ayant leur siège sur la commune (quel que soit la localisation des parcelles).

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Evolution du nombre d'exploitations

0 20 40 60 80 100 120 140

1970 1979 1988 2000

Années

Nombre d'exploitations

BEAUVOIR SUR NIORT BRULAIN

FORS

FOYE-MONJAULT GRANZAY JUSCORPS MARIGNY MOUGON PRAHECQ

SECONDIGNE SUR BELLE ST MARTIN DE BERNEGOUE ST ROMANS DES CHAMPS ST SYMPHORIEN

STE BLANDINE VOUILLE

Figure 9 : Evolution du nombre d’exploitations agricoles sur les communes étudiées

Evolution de la SAU totale des exploitations

0 500 1000 1500 2000 2500 3000 3500

1970 1979 1988 2000

Années

SAU (ha)

BEAUVOIR SUR NIORT BRULAIN

FORS

FOYE-MONJAULT GRANZAY JUSCORPS MARIGNY MOUGON PRAHECQ

SECONDIGNE SUR BELLE ST MARTIN DE BERNEGOUE ST ROMANS DES CHAMPS ST SYMPHORIEN

STE BLANDINE VOUILLE

Figure 10 : Evolution de la SAU totale des exploitations agricoles

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On peut remarquer sur la Figure 9 que depuis une trentaine d’années, le nombre d’exploitations agricoles baisse de façon régulière sur les communes de la zone, pour certaines de façon spectaculaire comme Vouille (131 exploitations en 1970 et plus que 40 en 2000). Cette diminution généralisée s’explique notamment par la baisse du nombre d’éleveurs (source : RGA). On tend en particulier vers la disparition progressive des exploitations de moins de 50 hectares au profit des exploitations de plus grandes tailles (source : RGA). Si le nombre d'exploitations a diminué, leur surface a progressé. En effet, on peut voir que la surface agricole utilisée des exploitations de chaque commune semble se maintenir constante au cours du temps (graphique 2), avec même dans certains cas une augmentation de celle-ci (communes de St Symphorien, St Romans des Champs, Marigny, Vouille…).

Evolution de la SAU moyenne

0 10 20 30 40 50 60 70 80 90

1970 1979 1988 2000

Années

SAU (ha)

BEAUVOIR SUR NIORT BRULAIN

FORS

FOYE-MONJAULT GRANZAY JUSCORPS MARIGNY MOUGON PRAHECQ

SECONDIGNE SUR BELLE ST MARTIN DE BERNEGOUE ST ROMANS DES CHAMPS ST SYMPHORIEN

STE BLANDINE VOUILLE

Figure 11 : Evolution de la SAU moyenne des exploitations agricoles

Ainsi, comme le montre plus précisément la Figure 11, parallèlement à la diminution du nombre d’exploitations, la taille de celles-ci a tendance à augmenter : en moyenne, elle a doublé sur trente ans (et même triplé pour certaines communes comme Foye-Monjault, Vouille ou encore Beauvoir-sur-Niort). La distribution des terres agricoles entre les exploitations a donc variée au cours du temps. La SAU des exploitations qui ont disparues a été redistribuée entre les exploitations qui ont perdurées (et celles qui auraient pu se créer).

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Ce constat nous a amené à nous questionner sur les raisons de cette déprise agricole qui semble suivre une dynamique régionale, voire nationale (source : RGA).

Nous nous sommes aussi demander comment a évolué le parcellaire agricole dans la zone étudiée : observe-t-on en parallèle une augmentation de la surface des parcelles agricoles ou au contraire le parcellaire reste-t-il fragmenté ?

2. Etude de la commune de Juscorps

2.1 Présentation de la Commune

Nous avons choisi la commune de Juscorps car elle se trouve intégralement dans la zone Natura 2000, sa superficie est relativement petite par rapport aux autres communes de la zone (655 ha) et d’après les données du Conseil Général des Deux- Sèvres, il n’y a eu qu’un seul remembrement sur cette commune en 1965 et qui a concerné une superficie de 553 ha (c'est-à-dire la quasi-totalité de la superficie cadastrale de la commune a été remembrée).

Figure 12 : Localisation de la commune d’étude de Juscorps

(27)

Pour réaliser l’étude du remembrement sur la commune de Juscorps, nous avons réduit l’analyse cartographique à un seul pas de temps de 1958 à 1969, correspondant notamment à l’intervalle où a eu lieu le remembrement (1965). L’année 1969 sert donc d’année de référence à laquelle on compare la structure paysagère de l’année 1958 (état initial). Notre unité de travail est donc «l’îlot », entité géographique délimitée dans la mesure du possible par le réseau routier. L’échelle de travail est le 1 :10.000e.

Sur la commune de Juscorps nous avons identifié 7 polygones (voir fla figure ci- dessous) qui ont été impactés par le remembrement entre 1958 et 1969. Nous avons donc procédé à la digitalisation des îlots remembrés en se basant sur les critères évoqués dans la partie méthodologie.

2.2 Résultats cartographiques obtenus

Commune de Juscorps avant et après remembrement

(28)

Figure 14 : Les transformations des structures végétales avant et après remembrement

(29)

Figure 15 : Les transformations du réseau de transport entre 1958 et 1969

(30)

2.3 Analyse des résultats

Interprétation et analyse des résultats qualitatifs

Sur ces différentes cartes nous avons digitalisé, en se basant sur l’analyse visuelle des mosaïques de photos rectifiées, les linéaires de haie, routes, chemins et les surfaces boisées sur la commune de Juscorps pour les 2 années 1958 et 1969.

Le premier résultat qualitatif immédiat est l’abondance de haie en 1958 par rapport à 1969, ainsi que la suppression des rares zones boisées localisées dans le sud de la commune. On constate également que les haies de 1959 (en rouge) sont situées principalement le long des routes et chemins, et que pratiquement la totalité des haies présentes en 1958 qui se situaient au milieu des champs ont été supprimées.

Afin de quantifier précisément l’impact du remembrement sur les structures végétales du paysage, nous avons calculé sous ArcGis les linéaires métriques de haie et de routes/chemins ainsi que la superficie des surfaces boisées en 1958 et 1969 pour chaque polyligne et polygone tracés.

Interprétation et analyse des résultats quantitatifs

INDICATEURS ANNEE 1958 1969 Différence

1969 vs 1958

Linéaire Haie (m) 34353 16041 ∆-18312

Nombre de

Haie Digitalisé 269 137 ∆-132

Linéaire route/chemin (m) 31981 33721 ∆+ 1740

Surface Boisée (m2) 18160 5287 ∆-12873

Nombre de

Bois Digitalisé 9 3 ∆-6

Surface totale polygone (m2) 5268146 5268146

Nombre moyen de parcelles 625 278 ∆-347

Surface moyenne parcellaire

(ha) 0.84 1.9 ∆+1

Figure16 : Tableau récapitulant les résultats extraits d’ArcGis

Comme le montre les résultats de la figure 2, entre 1958 et 1969, la longueur totale des linéaires de haie a été divisée par 2. En effet, on passe de 34 Km de haie en 1958 à 16 Km de haie en 1969. Ce Chiffre est corrélé avec le nombre de haie digitalisé qui passe de 269 en 1958 à 137 en 1969.

On retrouve le même schéma avec les surfaces boisées qui sont divisées par 3 entre 1958 et 1969. On passe d’une superficie totale de 18160 m2 à une superficie de 5287 m2. Phénomène également corrélé par le nombre de surface boisée digitalisée qui passe de 9 en 1958 à 3 en 1969.

Références

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