CONDUITE INTENSIVE DES TROUPEAUX OVINS.
EFFETS DU TARISSEMENT DÈS LA MISE BAS SUR LA FÉCONDITÉ DE BREBIS
INSÉMINÉES TOUS LES 6 MOIS
M.
THÉRIEZ
G.MOLÉNAT
A. BRELURUT, P. DACHEUX,
J.-M.
MANSART M. MAQUÈREStation de Recherches sur
l’lÉlevage
desRuminants,
Centre de Recherches deClevmont-Fevvand,
I. N. R.A.,
.,Theix,
63110 BeaumontRÉSUMÉ
Pendant 4 années
successives nous avons soumis untroupeau
de brebis Charmoises et croisées Romanov x Limousines à unplan
de conduite intensif. Les brebis étaient inséminées 50jours après
mise basaprès
traitementprogestatif
etinjection
de PMSG. Nous avonscomparé
lafertilité,
la
prolificité
et la fécondité des brebisqui
allaitaient leurs agneaux ouqui
avaient été taries dès la mise bas. Ces dernières sont en moyenneplus
fertiles(8
p. 100, différenceNS)
que les brebis allaitantes, maisl’importance
de la différence varie selon la race et la saison dereproduction.
Les brebis inséminées 50
jours après
mise bas sont moins fertiles et moinsprolifiques
que cellesqui
ontagnelé plus
de 6 mois avant l’insémination artificielle. Les brebis Charmoises ontproduit
en moyenne
i,8o
agneau par femelle et par an avec 1,3agnelage
par an et les croisées 2,!o agneauxavec 1,21
agnelage femelle/an.
INTRODUCTION
L’utilisation d’éponges vaginales imprégnées de progestatifs permet de féconder des brebis
enpériode d’anoestrus post partum
ousaisonnier (R OBINSON , 19 65 ; T HIMO -
NIER et al., 19 68) et, par là, de réduire l’intervalle
entredeux mises bas successives.
T HIMONI E
R
etMAUl!ÉON ( 19 6 9 )
ontproposé
unplan de conduite du troupeau basé
sur
l’emploi de
cettetechnique
avecdes agnelages
tousles 100 jours. Mis
enservice
sur un
troupeau de brebis Ile de France
etPréalpes,
ceplan de conduite leur
apermis
d’obtenir respectivement 0 , 32
et0,!2 agnelage supplémentaire par brebis
etpar
an,soit environ o,6
et iagneau de plus par brebis/an par rapport à
unsystème
avecagnelage
tousles
12mois.
Cependant, la fertilité ( 1 ) des brebis ainsi inséminées
en anoestruspost partum
estfaible ; elle serait inférieure de 14 p.
100environ à celle des brebis sèches, l’écart étant
plus important
auprintemps qu’à l’automne (T HIMONIER et al., 19 68). Cette dernière observation
est enaccord
aveccelles de I A mmiNG (ig6i)
etde R AHMAN
etK ITTS (
19 6 7
), elle
aété confirmée par CoG-,,,!iE, CORNU
etMAULÉON ( 1974 ).
Pour améliorer le
tauxde fertilité du troupeau
onpeut envisager de tarir les
brebis
avantle début du traitement progestatif, c’est-à-dire après 30 à 35 jours de
lactation. Le tarissement nécessite alors
uneréduction importante des apports ali- mentaires à
unepériode où il serait,
aucontraire, souhaitable de les augmenter pour améliorer la fertilité
etla prolificité des animaux (flushing). Car, même
avecl’emploi d’éponges vaginales
etde PMS, le flushing
est unetechnique d’élevage intéressante
qui permet d’améliorer d’environ
o,2le
tauxde fécondité (GiRou
etat., 1971 ).
On peut également tarir les brebis dès la mise bas
etélever les agneaux artifi- ciellement.
L’expérience entreprise avait pour objectif de déterminer les effets du sevrage
précoce ( 12 à 24 h après mise bas)
surla fécondité d’un troupeau constitué de brebis
de deux
racesdifférentes (Cha y moises à faible prolificité
etcroisées Romanov
XI imou- sines à prolificité élevée) conduit selon
unrythme de reproduction intensif (deux agnelages par an),
avec unemploi de progestatifs de synthèse. Les animaux affectés à l’un des deux lots expérimentaux (sevrage précoce 24 h après mise bas
ouallaite- ment) lors de leur premier agnelage,
ontsubi le même traitement
tout aulong de l’expérience. Celle-ci
adébuté
auprintemps ig6g
ets’est terminée durant l’été 1973 .
(’)
L’ensemble des tenl1es utilisés es(dt’-iil1; dans ll’ tableau 1.MATÉRIEL ET MÉTHODES
Nous avons
comparé,
au coursde années successives,
les taux defertilité,
deprolificité
etde fécondité de deux lots d’animaux,
cumposés
chacun de brebis Glaarmoises et croisées Romanov x Limousinesqui
allaitaient leurs agneauxpendant
8 semaines(lot témoin)
ou étaient taries dès la mise bas(lot expérimental).
Les animaux recevaient le mêmerégime
alimentaire en dehors de lapériode
de lactation. Les résultats serapportent
à toutes les brebis vivantes lors des insémina- tions et à tous les agneaux conçus.Plan de conduite du
troupeau
Nous avons soumis l’ensemble des brebis au
plan
de conduite intensiveproposé
par THIMO-m E
x et MAULÉON
(i 9 6 9 )
avec deuxpériodes
de lutte au cours de l’année : l’une en saisonsexuelle,
en octobre et novembre
(lutte d’automne),
l’autre enpériode
d’anoestrussaisonnier,
en avril et mai(lutte
deprintemps).
Lors de
chaque période
de lutte, les brebis sont inséminéesaprès synchronisation
des oestruspuis
mises enprésence
de béliers r4jours plus
tard, selon le schémareporté
sur lafigure
r. Leplan
de conduite
prévoit périodes
d’insémination par an :à à l’automne,
3 auprintemps.
Traitements hormonaux et insérnination
Toutes les brebis subissent le même
traitement, quel
que soit leur étatphysiologique : sèches,
taries ou allaitantes. Leséponges vaginales imprégnées
de 30mg de 1! GA(acétate
defluorogestone)
pour les
brebis,
40 mg pour lesagnelles,
sont laissées enplace pendant
yjours.
Lors duretrait,
les animaux
(brebis
etagnelles), reçoivent
uneinjection
de PMSG( 400
Ul àl’automne,
600 auprintemps), identique
pour les animaux des deuxgénotypes,
parce que nous nedisposions
pas,en
ig6g,
de donnéespermettant
de la moduler selon la sensibilité de la race. L’insémination a lieu à l’aide de spermefrais, 4 8
et5 6
haprès
le retrait deséponges,
sans détectionpréalable
des cha-leurs.
Après
examen dans le tube derécolte,
leséjaculats
retenus, sans détermination de la concen-tration, sont dilués à raison de i volume de sperme pour
4 volumes
d’un dilueurpréparé
selon laméthode de COLAS
( 19 6 9 ).
Les brebisreçoivent,
lors dechaque
insémination o,5 ml du spermedilué. Au cours d’une même
journée d’insémination,
leséjaculats provenant
dechaque
béliersont
répartis
entre les lots de femelles(taries,
allaitantes etagnelles)
pour éliminer l’influence du mâle sur la fertilité.Animaux
L’expérience
a débuté en avril 1969 avec l’insémination de 35agnelles
de raceCharmoise, âgées
de i an. Au cours despériodes
de luttesuccessives,
nous avons introduit de nouvellesagnelles
de race
Charmoise, âgées également
de lan, sans tenircompte
de leurpoids,
et desagnelles
croiséesRomanov X Limousines. Celles-ci
pesaient
33kg
au minimum lors de leurpremière
lutte, ellesétaient
âgées de mois
pour lesplus précoces (8 4 animaux),
de io mois auplus
pour les autres( 105
animaux).
Les effectifs utilisés pourl’expérience
sontreportés
sur le tableau 2.Alimentation et conduite des animaux
Rentrées en
bergerie
au cours de la dernière semaine deseptembre,
les brebisdisposaient, pendant
toute lapériode
destabulation,
de foin depré
dequalité
moyenne offert à volonté et, selon leur stadephysiologique,
d’unequantité
variable d’un aliment concentrécomposé
de 80 p.100de
céréales,
de 15 p. 100de tourteaux, et de minéraux.Cet aliment était offert selon le
plan
de rationnement suivant : 300g/j
au cours du derniermois de
gestation,
600g/j pendant
les 8premières
semaines de lactation. Pendant les 3 semainesprécédant
et les 3 semaines suivantl’insémination,
les brebis taries ou sèches recevaient 300g/j
de cet aliment concentré.
Les animaux étaient remis à l’herbe au
printemps,
à une date variablecomprise
entre leI
er avril et le rermai selon les conditions de
l’année,
maistoujours après
tarissement pour les brebis allaitantes et au moins une semaineaprès
l’insémination pour les autres. Enété,
les 2lots étaient conduits ensemble sur desprairies
naturelles et ne recevaient aucuncomplément.
Le tarissement des mères avait lieu brutalement par
séparation
del’agneau
12 à z4 haprès
la mise bas pour les brebis
taries ;
il était au contraireprogressif
au cours de la7e
semaine de lacta- tion pour les brebis allaitantes.RÉSULTATS
Nous avons utilisé 301 brebis
qui
ont été introduitesprogressivement
dans letroupeau.
Auprintemps
1973, à l’issue del’expérience,
les animaux étaientâgés
de i an et demi à 6 ans et demipour les Ghavmoises et de i an et demi
à
ç ans et demi pour les croisées Romanov X Limousines.Le nombre d’inséminations par femelle a varie de z à
?; pour
lespremières
et de 2a
pour les secondes. L’intervalle moyen entre la mise bas et lapremière
insémination a été auprintemps
de
4!,3 j (::1:: 6, i )
pour les brebisallaitantes,
de4 8, 5 J (± 7 , 5 )
pour les taries et,respectivement,
de4
9.o j (! 6,0)
et5o,g j (! ti,i)
pour ces mêmes brebis à l’automne.ENf’ts
du lai,iss(,me!21 srer lr taux drréfnrrrrr
et lepoids
drs brebisLes brebis utilisées au cours de cette
expérience
étantjeunes,
nous n’avons pas eu de réformes pour mauvais étatgénéral ;
les seules causes d’élimination ont été lespertes
ou accidents( 9
croi- sées Romanov x l.imousines et 22Charmoises).
De même il n’a pas été
possible
de mettre en évidence unefatigue
des animaux conduits selon lerythme
intensif. Lorsde l’agnelage
deprintemps
i9!z, nousavons pesé
toutes les brebis zheures après
la mise bas. Les animauxqui
avaient allaité leurs agneaux à l’issue desgestations
antérieures étaientsystématiquement plus
lourds que ceuxqui
n’avaient effectué aucune lactation(tabl. 3 ).
L’écart est
significatif (P
<o,o 5 )
chez les Romanov x Limousines de 2 ans et chez les Charmoises de 3 ans. Il est hautementsignificatif (P
<o,oi) lorsque
l’on compare l’ensemble des animaux dechaque catégorie.
Effets
du tarissement sur la,fertilité,
laprolificité
et lafécondité
des brebisAu
printemps,
le tarissement dès la mise bas a améliorésignificativemcnt (P
<o,o 5 )
la ferti- litéaprès
IA des brebis Romanov X Gimousines(6 0 , 2
contre43 ,8
p.ioo) ;
il n’a pas eu d’effet surles brebis Charznoises.
En automne, la fertilité
après
IA des brebis Chavnzoises taries estsupérieure
à celle des brebis allaitantes( 4 8, 5
contre32 ,8
p. 100, différence au seuil designification
o,05 < P <0 , 10 ).
Parcontre elle est
plus
faible chez les brebis croisées Romanov X Limousivzes taries que chez les allai- tantes( 59 , 3
contre65,7
p. 100 - différence nonsignificative).
Dans les deux races les brebis taries sontplus
fertiles que les allaitantesaprès
saillie lors des retours enchaleurs,
mais les diffé-rences sont au seuil de la
signification.
Sur l’ensemble 1A et saillies lors des retours enchaleurs,
nous avons observe la même tendance dans
chaque
race, mais les différences ne sont passignifica-
tives
quelle
que soit la race.Si l’on regroupe les données obtenues avec les deux
génotypes,
la fertilitéaprès
1A aété, respectivement
pour les brebis allaitantes ettaries,
43,5et 51,3 p. 100auprintemps, 4 8, 3
et 53,3 p.100
en automne soit
45 ,8
et 52,2 p. 100pour l’ensemble de l’année. Aucune de ces différences n’estsignificative.
Lafertilité, après
saillie lors des retours enchaleurs,
estsignificativement plus
élevéechez les brebis taries que chez les allaitantes :
7 8, 2
et 70,3 p. 100(P
<0 , 05 ).
Toutes saisons confondues et pour l’ensemble des deux races, la fertilité des brebis taries
(6 3 ,
9
p.100 )
estsupérieure
à celle des brebis allaitantes(!6,o
p.100 )
mais la différence est à la limite du seuil designification (o,o 5
< I’ <o,io).
Le tarissement n’a pas eu d’effet
significatif
sur laprolificité
des brebis. La fécondité des brebis croisées Romanov X Limousines taries estsupérieure
à celle des brebis allaitantesaprès
IA auprintemps,
etaprès
saillie lors des retours en chaleurs en automne. Dans ces deux cas, ceci cor-respond
à une meilleure fertilité des brebis. Nous n’avons pas observé de différence de fécondité entre brebis taries ou allaitantes dans letroupeau
de Chavmoises.Effets
de l’intervalle vnise bas-insémination sur lafertilité,
la
prolificité
et lafécondité
Les brebis sèches sont
plus
fertiles que les brebis mères. La fertilitéaprès
lA estsignificati-
vement
plus
élevée auprintemps
pour les Clzavmoises( 73 , 9
contre 41,3 p.roo)
et en automne pour les deux races(respectivement
72,2 et 40,2 p. 100 pour lesChavmoises ;
79,9 et 61,1 p. 100pour les croisées Romavzov XLimousines).
La fertilité
après
IA des croisées Rovraanov X Limousine auprintemps
est très voisine dans les lots de brebis sèches et de brebis mères( 53 ,8
et 5i,g p.roo). Cependant,
dans ce cas, le nombre de brebis sèches inséminées( 13 animaux)
est très faible et if est difficile de tirer une conclusion de ces résultats.Lors des saillies sur retours en
chaleurs,
les brebis sèches sontplus
fertiles que les brebismères,
mais la différence est nonsignificative (Charmoises)
ou à la limite de lasignification (croisées
Romanov X
Limousines).
La
prolificité
des brebis sèches estplus
élevée que celle des brebismères,
les différences sontcependant
limitées et rarementsignificatives,
sauf dans le cas des brebis Charmoises en lutte deprintemps.
Les brebis sèches ont alors un taux deprolificité supérieur
à 2, valeur très élevée pour la race. Cecipourrait correspondre
à un excès de la dose de PMSplutôt qu’à
un effet propre du stadephysiologique
des femelles.La fécondité des brebis sèches est
supérieure
à celle des brebismères,
tantaprès
IAqu’après saillie,
tant auprintemps qu’en
automne. Seuleexception,
les brebis croisées Romanov X Limou- sines auprintemps,
mais celacorrespond
aux faibles différences de fertilité observées entre les lots de brebis sèches et brebis mères de cette race.E,ffets
du noynbved’agneaux
allaitésLe nombre
d’agneaux
allaités n’a pas eu d’effetsignificatif
sur lafertilité,
laprolificité
et lafécondité des brebis des deux races lors des inséminations de
printemps (tabl. 6).
Lors des luttesd’automne,
il n’en a pas eu sur la fertilité des brebis mais les bessonnières étaient moinsprolifiques (
217
contre 271 p. ioo pour les croisées Romanov x Limousines et m2 contre 135 p. 100pour lesCharmoises).
Ces écarts, bien que trèsimportants,
ne sontcependant
passignificatifs
par suite du nombre relativement faible d’animaux encomparaison.
Les Charmoises
qui
ont allaité 2agneaux sont aussi fécondes que cellesqui
en ont allaité unseul et que les brebis
taries ;
par contre, dans letroupeau
de brebiscroisées,
les bessonnières sontlégèrement
moins fécondes que les mèresqui
allaitent un seul agneau.Résultats de lutte des
agnelles
Le taux de fertilité des
agnelles après
insémination s’est élevé à4 8, 5
p. 100pour les croisées Romanov x Limousines et à 75,5 p. 100 pour lesCharnzoises,
lors des luttes deprintemps
et à3
8,
4
et 80 p. 100respectivement
pour les deux races lors des luttesd’automne. Après
retours enchaleurs et
saillie, 7 6, 9
et8 7 , 5
p. 100desagnelles
ont mis bas. Nous n’avons pas observé de diffé-rence
significative
en fonction del’âge.
La
prolificité
desagnelles
a étéplus
élevéeaprès
insémination deprintemps qu’après
insémi-nation d’automne : 123contre 100pour les
Charmoises,
etrespectivement i8 5
contre 143et 233 contre 204 pour les croisées Romanov x Limousinesâgées de mois
et io mois lors de leurpremière
lutte.
Production moyenne annuelle du
troupeau
Les Chavmoises sont moins fertiles que les Romanov x Limousines
lorsqu’on rapporte
le nombre de mises bas au nombre de luttes(o,68
et0 , 73 )
mais un peuplus ( 1 , 30
contre1 , 21 )
lors-qu’on
compare les nombresd’agnelages
par femelle et par an. Cette différence est due au fait que dans le tableau 7, nous avons inclusparmi
les femelles enreproduction
toutes lesagnelles
Roma-nov x Limousines à
partir
de 8mois, âge auquel
ellespeuvent
être saillies dans leplan
de conduitede THIMONIERet MAULÉON
(ig6g),
alorsqu’en
réalité seuls8 4
animaux sur un total de1 8 3
ontété inséminés pour la
première
fois à cetâge.
Pendant les 4années
d’expérience,
nous avons obtenu en moyenne 1,80 et 2,70 agneaux par femelle et par an pour lestroupeaux
de Charmoises et de Romanov x Limousines. Les valeurs pour les brebis seules, c’est-à-dire en éliminant lesprimipares,
s’élèventrespectivement
à1 ,68
et3 , 09
agneaux
nés/brebis/an
et l’intervalle moyen entre 2mises bas est en moyenne de 9mois pour lescroisées,
10 mois pour les Ckarznoises.A l’issue de
l’expérience,
242 brebis étaientâgées
deplus
de 3ans et avaient été inséminées de 3 à 8fois,
selon leurâge.
Lequart
environ de ces animaux( 2 6, 4
p.100 )
a eu un taux de fertilité de 100p. 100et la moitié( 52 , 5
p.ioo)
un taux de fertilitésupérieur
à 75 p. 100. Aucune des brebis lesplus âgées, qui
avaient étéinséminées
ou 8 fois n’a été fécondée à l’issue de toutes lespériodes
de lutte
auxquelles
elle a été soumise et, seulement io p. 100 des brebis inséminées 5 ou 6fois,
ont eu un taux de fertilité de 100p. 100.DISCUSSION
Le tarissement précoce des brebis
apermis d’accroître d’environ 8 p.
100la fertilité des brebis. Ce résultat
est enaccord
avecles observations de HUNTER
etI,
ISHMAN ( 19 6 7 )
etde HUNTER (r 9 68). Ce dernier conclut que, s’il peut être utile de tarir les brebis pour obtenir
un retourplus rapide
enoestrus, il
nesemble pas cepen- dant indispensable, dans la pratique, d’avoir
recoursà
untel traitement.
Il
y apar
contreopposition
entre nosrésultats
et ceuxde Mnu!,!o!r
etD AUZ IE R (
10 6 5
), SEF IDBAKH T e1 al. ( 1971 ) ; MALLAMPATI
etr!l. ( 1071 ). Ceux-ci
ontmontré que, chez les brebis
nonsoumises à
untraitement hormonal, la présence de l’agneau
etla lactation entraînaient
uneaugmentation de la durée de l’anoestrus post partum
et une
diminution de la fertilité. Des résultats analogues
ontété obtenus par L AM -
MING
( 19 6 1 ), R AHMAN *t K ITTS ( 19 6 7 )
etT H iMOrrmx et al. ( 19 68) après traitement
hormonal.
Cette opposition apparente peut être due à différents facteurs
et enparticulier
au
potentiel de production laitière des brebis
età leur âge.
B ARK E
R
etW IGGINS ( 19 6 4 ), Hu!,!T
etST ORMSH A K ( 1972 )
etCOGNIE
etal. (1974)
ont
montré que les brebis qui allaitaient
unseul agneau
sontplus fertiles que celles
qui
enallaitent deux,
cequi
estle
casdans le troupeau de croisées
auprintemps. Par
contre, si
nousn’avons pas observé de différence de fertilité
entrebrebis allaitant
o, i ou 2agneaux dans le troupeau de Chavm.oises,
cerésultat peut être dû à leur faible produc-
tion laitière. Leurs agneaux avaient
eneffet des croissances faibles,
200à 250 g/j
pour les simples, 300 à 3!o pour les portées multiples
au coursdes 30 premiers jours.
D’autre part, Hu!,E’r
etS’ro RMS xnx ( 1972 )
ontobservé que le sevrage précoce
n’avait d’effet
surla fertilité que chez les brebis âgées de plus de 3
ans.Or
nous avonsréalisé
notreexpérience
surdes animaux jeunes puisqu’en fin d’expérience les brebis
les plus âgées avaient 6
ans etdemi dans le troupeau de Charmoises
et4
ansdans celui de Romano2!
XLimousines.
Du fait de leur fertilité plus élevée, les brebis sèches
onttoujours été plus fécondes
que les brebis mères, quelles que soient la
race etla saison de reproduction. Ce résultat
est en
accord
avec ceuxde THiMO!rWR et al. ( 19 68), T H rMOrmEx
etM AUL É ON (i 9 6g),
Hu LET
etS TORMSHAK ( 1972 ) qui
constatentque le
tauxde fertilité augmente
avecla durée de l’intervalle
entrela mise bas
etla saillie.
La faible fertilité après mise bas chez les brebis allaitantes provient de deux
séries de faits :
noninvolution utérine
etallaitement. L’utérus
ne retrouve sa texturenormale qu’un certain temps après l’agnelage ; il
estpossible que
cetteinvolution
ne se
produise pas à la même vitesse dans
toutesles
races,mais ceci
resteà vérifier.
Lorsque la femelle allaite,
sonéquilibre endocrinien
estmodifié
etceci pourrait jouer
sur
la qualité des ovules
ou surla survie des oeufs. Ce facteur doit avoir
unrôle plus important
auprintemps
carc’est là que l’équilibre
estle plus modifié.
Lorsqu’on tarit
unanimal,
onsupprime le deuxième aspect mais
nonle premier ;
par conséquent, l’amélioration de la fertilité des brebis taries
parrapport
auxallai-
tantes ne se
produit qu’après
uncertain temps
carla
noninvolution utérine
estpeut-
être le facteur le plus important. Si
onallonge l’intervalle mise bas-saillie au-delà
de 47 - 4 8 jours, c’est
sansdoute l’allaitement qui devient le facteur le plus important,
ce
que
nousn’avons pas pu
mettre enévidence
carl’intervalle mise bas-IA était de ;o jours environ dans
nosessais.
Cependant, le mode de conduite que
nous avonsadopté (fig. i) intervient égale-
ment
lors des luttes d’automne
en accentuantles différences dues à l’état physiolo- gique des animaux. Alors que les brebis sèches peuvent être saillies par des béliers
au cours
des 3 périodes successives de
retour enchaleurs, les brebis mères n’ont que
2,
1 ou o
possibilités de fécondation après l’IA.
Nous avons
choisi,
endébut d’expérience, d’utiliser les mêmes doses de PMS pour
tousles animaux, quels que soient leur âge, leur
race etleur stade physiologique.
Il semble que, dans
cetessai, la dose de 6 00 UI que
nous avonsinjectée
auxbrebis
Charmoises
auprintemps était trop élevée pour les brebis sèches, ceci
aentraîné
uneprolificité de
200p.
100 et adonc accentué les effets du stade physiologique
surla
fécondité.
Dans le troupeau soumis à l’expérience, les brebis
ontagnelé
en moyenne tousles 9
ou 10mois selon leur
race.Compte
tenude la durée de la gestation
etde la lacta-
tion (8 semaines), leur période de repos était donc limitée à 2 - 3 mois pour celles qui
allaitaient. Les brebis taries disposaient
aucontraire de 4 à mois pour reconstituer leurs réserves corporelles, période dont la durée
estvoisine de celle observée dans les troupeaux soumis
aurythme d’un agnelage par
an.La réduction de la durée de repos
etde reconstitution des réserves risque donc d’entraîner
unefatigue plus importante
des brebis, fatigue qui pourrait
setraduire,
au coursde la carrière de l’animal, par
une
réduction de
sonpoids vif
et uneréforme plus précoce. Or nous n’avons pas observé
un
tel effet
surle troupeau utilisé puisque les brebis qui avaient déjà allaité étaient,
à âge
età nombre de gestation identique plus lourdes que celles qui avaient été taries après leurs mises bas antérieures. Ce phénomène n’avait pas été signalé aupa-
ravant et nous enignorons la
cause.Il existerait donc
uneffet propre de la lactation
sur
l’utilisaton
etla reconstitution des réserves corporelles
et ceteffet doit être très
rapide
carla différence de poids apparaît dès la deuxième mise bas.
L’adoption d’un rythme de reproduction accéléré,
aveclutte
tousles 6 mois,
a
permis d’obtenir 1 , 3 à 1 , 4 agnelage/brebis/an. Cependant la réduction à 50 jours
de l’intervalle mise bas-saillie
aentraîné
unechute très importante de la fertilité.
Un rythme de reproduction moins rapide (tous les 8 mois)
nousaurait peut-être permis d’obtenir des résultats voisins,
enévitant les luttes d’avril
etmai,
au coursdesquelles
nousn’avons observé
aucun retours enchaleurs après le traitement pro-
gestatif,
et enlaissant
toutesles brebis 34 à 4 o jours
aumoins
enprésence du bélier après l’insémination.
En conclusion, dans les conditions de
nosessais, le tarissement systématique des
brebis dès la mise bas
aamélioré légèrement la fertilité (environ 8 p. 100 ). Cependant
cette
technique accroît les besoins
enmain d’oeuvre (tarissement des mères
etallaite-
ment
artificiel des agneaux)
etle coût de production de l’agneau : il faut
eneffet lui apporter
ioà
12kg d’un aliment d’allaitement
enremplacement du lait de la mère qui peut être produit de manière plus économique,
surtout enpériode de pâturage.
L’utilisation de
cettetechnique doit donc être envisagée
avecprudence
etlimitée
aux cas
où elle apporte
uneaugmentation maximum de la fertilité. Dans
notreessai,
cette
augmentation
aété maximum pour les brebis Romanov
XLimousines les plus âgées
auprintemps.
Necit pa«r publication
en mai 1975.SUMMARY
INTENSIVE MANAGEMENT OF SHEEP.
FECUNDITY RATE OF THE EWES INSEMINATED EVERY
6
MONTHS AS INFLUENCED BY DRYING-OFF IMMEDIATELY AFTER PARTURITIONA flock of II2 Chavmoise ewes
(low prolificacy)
and1 8 9
Romanov x Limousin ewes(high prolificacy)
wassubjected
to intensivemanagement
with intervals of about 6 months between thelambing periods (fig. i).
The animals were inseminatednearly
50days
afterparturition
andafter hormonal treatment
(progestagen-impreguated vaginal
sponges andinjection
of 400 IU PMSG in autumn(October-November),
600 IU inspring (April-May).
At their first
lambing,
the ewes were distributed into 2 groups : the onenursing
their lambs(lactating ewes)
and the otherseparated
from their lambs z:l hours afterparturition (non
lacta-ting ewes),
the lambsbeing
rearedartificially.
This firstlambing
treatment(drying-off
ornursing
the
lambs)
was thenrepeated
for each animal after eachlambing during
theexperimental period (spring
1969- summeri9!g). Fertility, prolificacy
andfecundity
of the animals werecompared
after each
breeding
season inspring
and autumn(definitions,
tablei).
Separation
of the lambsimmediately
afterparturition
allowed toimprove by
about 8 p. roothe
fertility
rate of the ewes(non significant difference),
but differencesaccording
to breed andseason were observed.
Non-lactating
Romanov x Limousin ewes were more fertile inspring
thanthe
lactating
one(P
<o.os) ;
theirfertility
rates were identical in autum(table 4 ). Lactating
Chavmoise ewes exhibited the same
fertility
rate as thenon-lactating
ones inspring,
and were alittle less fertile in autumn
( 0 . 05
< P <0 . 10 ).
Post
partum drying-off
did not affect theprolificacy
of the ewes whatever the breed or season.The
fecundity
rate of Romanov x Limousin ewes wasimproved by post pavtum drying-off
inspring ( 0 . 05
< P <0. 10 ).
During
eachbreeding
season, thedry
ewes, i.e. the ewes which failed to lambduring
theprevious
season and which had remained on rest for 6 months atleast,
were inseminated too. These ewes exhibitedhigher
rates offertility, prolificacy
andfecundity
than thepost pavtum
ewes(non lactating
andlactating ewes) (table 5 ).
The differences werehighly signi-
ficant for Chavmoise ewes in
spring
and autumn and for the crossbred ewes in autumn.No
relationship
was observed between the number of suckled lambs andfertility, proli- ficacy
of the ewes, but thecomparisons
were made on a too small number of animals(table 6).
After an
experimental period
of 3 years, the ewes wereweighed
afterlambing :
those which had nursed their lambs after theprevious lambings
weresignificantly
heavier(P
<0 . 001 )
than those which had never nursed their lambs
(table 3 ).
The intensive
management
schedule allowed to obtain 1.2 and i.3lambing
per female and per year(ewes
and first lambewes)
for the Romanov X Limousin and Charmoiseflocks,
and 1.17 and i.33lambing
per adult ewe and per year,respectively
for these two breeds. The number of lambsproduced
per female and per yearrepresented
r.8o and 2.70 for the Charmoise and Roma-nov X Limousin and r.68 and 3.09per adult ewe and per year for these two breeds
(tabl !).
The
origin
of the differences between seasons and between breeds is discussed.RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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