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La situation géographique et géologique de la station scientifique du Jungfraujoch

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Academic year: 2022

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La situation géographique et géologique de la station scientifique du Jungfraujoch

COLLET, Léon William

COLLET, Léon William. La situation géographique et géologique de la station scientifique du Jungfraujoch. In: Internationale Stiftung (Bern). Hochalpine Forschungsstation Jungfraujoch

= Station scientifique du Jungfraujoch = The Jungfraujoch scientific station. Bern : Internationale Stiftung, 1931.

Available at:

http://archive-ouverte.unige.ch/unige:138296

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LA SITUATION GEOGRAPHIQUE ET GEOLOGIQUE

PAR

À L'UNIVERSITÉ DE GENÈVE

LA Station scientifique du Jungfraujoch est ados.sée au rocher sur le versant Sud du Col qui sépare la Jungfrau (4166 m) du Monch (4105 m).

Par sa situation géographique la Station scientifique du Jungfraujoch est unique au monde, car on peut y accéder en toute saison, le chemin de fer étant en tunnel.

Comme la traction est électrique, le chauffage, l'éclairage et la cuisine se font à l'électricité et la Station dispose du courant, qui peut être nécessaire pour certaines études. Cet optimum de conditions ne se présente dans aucune autre Station scien- tifique de Haute Montagne. On m'objectera peut-être que notre Station ne se trouve qu'à une altitude de 3457 mètres, alors que d'autres ont été construites à plus de 4000 mètres comme !'Observatoire Vallot au Mont Blanc et !'Observatoire de la Punta Gnifetti dans le massif du Mont Rose.

On a fait de beaux travaux dans ces stations très élevées, mais durant de courtes périodes et tous les savants ne peuvent pas supporter la vie souvent assez dure que l'on y mène. J'ai quelque expérience de ces stations pour avoir travaillé autrefois à l'Observatoire Vallot au Mont Blanc. Le ravitaillement pourra se faire dorénavant par avions, mais le transport d'appareils délicats devra toujours être effectué à dos d'homme. Qu'un instrument vienne à être hors d'usage, il faudra beaucoup de temps pour en faire venir un autre à moins de tout avoir à double, ce qui n'est pas toujours possible. D'autres stations scientifiques de montagne, moins élevées que le Jungfraujoch, sont relativement faciles d'accès en été comme le Gornergrat, Muottas Muraigl et le Sonnblick, il est cependant impossible, dans la majorité des cas, de songer à y travailler en hiver. De plus l'éloignement de ces stations de tout centre scientifique rend certaines études impossibles.

Au Jungfraujoch la Station scientifique a, à coté des avantages énumérés plus haut, celui, très important à mes yeux, de se trouver sur la plus haute chaîne externe des Alpes, ce qui veut dire que les communications avec le Plateau suisse sont des plus faciles et des plus rapides. Un appareil a-t-il besoin d'une réparation, on trouvera à Berne tout ce qu'il faut pour l'effectuer. Manque-t-on de livres, une simple con- versation téléphonique avec un confrère d'une des Universités suisses permettra de recevoir le lendemain le volume désiré.

Je ne crois pas exagérer en disant qu'on trouvera au Jungfraujoch des conditions de travail qui, pour cerne qui opèrent en laboratoire, se rapprocheront beaucoup de celles que nous avons dans nos Universités.

Le stationnement amc hautes altitudes durant des tempêtes ou simplement par mauvais temps prolongé peut être déprimant même pour les plus trempés. Du Jungfraujoch, en deux heures de chemin de fer, on atteint la vallée et ses distractions.

Ceux qui entreprendront des travaux qui nécessitent des installations en plein air trouveront à Lauterbrunnen, \"X'engen et Grindelwald les aides indispensables qui, grâce au chemin de fer, peuvent redescendre chaque soir à Eigergletscher.

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Enfin le Géographe se trouvera au Jungfraujoch à la limite supérieure du bassin d'alimentation du plus grand des glaciers des Alpes: l' Aletsch. Il lui sera possible, en s'app-qyant sur cette excellente base que sera la Station scientifique, de faire de nombreuses études que les cabanes du Club Alpin Suisse de la Concordia, de la Lotschenlücke, du Bergli et du Finsteraarhorn faciliteront encore.

Le Géologue trouvera dans la région Jungfrau- Monch- Eiger des phénomènes tectoniques du plus haut intérêt et pourra de la Station scientifique effectuer des études détaillées dans le cristallin.

Du point de vue géologique la chaîne de la Jungfrau appartient à l'avant-pays du géosyn- clinal alpin. C'est dire que sa structure est due au déferlement des nappes issues du géosynclinal. Cet avant-pays est ici formé par deux massifs cristallins hercyniens: le massif de l' Aar au Sud et le massif de Gastern au Nord, avec leur couverture sédi- mentaire mésozoïque et tertiaire.

Sous l'effet de la poussée alpine les massifs de l' Aar et de Gastern, qui auparavant ne formaient qu'une seule masse hercynienne, ont été disloqués en plis de fond et ont ainsi acquis leur individualité actuelle.

Si dans le cristallin le plissement de fond s'est traduit par des coins, dans la couverture sédimentaire, par contre, des nappes se sont formées : les nappes des Hautes Alpes Calcaires bien connues à la suite des travaux de Maurice Lugeon.

La Jungfrau est intéressante, car sur son versant Ouest, celui du Rottal, nous pou- vons étudier sa structure de la vallée de Lauterbrunnen au sommet de la montagne, soit sur une coupe naturelle de 3 200 mètres de hauteur. Les éléments structurau..'C qu'on y reconnaît appartiennent au cristallin de Gastern à la base, à mi-hauteur au sédimentaire de couverture de ce dernier massif et enfin au sommet du Schwarz- Monch et au sommet de la Jungfrau à la nappe de Morcles-Doldenhorn, la plus inférieure des nappes des Hautes Alpes Calcaires.

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PROFIL GÉO LO GIQUE DE LA JU NGFRAU , d'après L éo n W. Collet et Ed. Paréjas.

I. eb . Ebo ulis . 2. m. Mor aines. 3. Nu . Nummulitique. 4. S. Sidérolithique. 5. H. Haut erivien.

6. V. Valang inien. 7 . M . Ma lm . 8. A. Argov ie n. 9. D . Dogger. 1 o . T. Tria s . 1 I. my . M yloni tes g nei ssique s. I 2. G . Cristallin de Ga s tern. 1 3. J. Granite de la Jung frau

Sans vouloir entrer ici dans le détail du Profil géologique de la Jungfrau (fig. 1) de Léon W. Collet et Ed. Paréjas, remarquons simplement qu'au S.E. le sédimentaire qui sépare le granite du sommet de la Jungfrau du cristallin de Gastern est très fortement réduit tandis que sur le versant N. W. de la montagne les roches sédimen-

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· taires ont une très grande épaisseur. Ce fait d'observation s'explique aisément si l'on tient compte du déferlement de la nappe Morcles-Doldenhorn par dessus le massif de Gastern. Ce dernier massif nous apparaît non seulement cassé en une_ série de coins cristallins, dont le plus important est celui qui porte la cabane du Rottal, mais son sédimentaire a été raclé au S.E. et empilé sous forme d'écailles sur le versant N.W.

Le granite qui forme la partie supérieure de la Jungfrau appartient, en effet, au noyau d'une digitation inférieure de la nappe Morcles-Doldenhorn, tandis qu'une digitation supérieure apparaît en involution au sommet du Schwarz-Monch et sous le Silberhorn.

Le profil de la Jungfrau nous permet de mieux comprendre les conditions géolo- giques du Jungfraujoch.

Au ]ungfraujoch nous nous trouvons dans la continuation au N. E. de la partie supérieure du profil de la Jungfrau, et nous pouvons aisément toucher au contact non seulement du granite de la Jungfrau avec le sédimentaire, mais encore étudier les complications de ce dernier et celles du cristallin de Gastern sous-jacent (fig. 2).

Mônch

Sphinx

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Fig. 2

GÉOLOGIE DE LA RÉGION DU J UNGFRAU JOCH, d'après L éon W. Collet et Ed. Paréjas.

1. Granite d e la J u ngfrau. 2 . Sédimenta ire. 3 . Myloni tes gneissiqu es. 4. Cristallin d e Gastern

Le Jungfraujoch, ou Col de la Jungfrau, est entaillé dans les couches tendres du sédimentaire qui supporte le granite de la Jungfrau. Il en est de même de l'Ober- Monchjoch. Le contact entre le granite et les roches sédimentaires se voit fort bien dans la partie supérieure de l'Hotel Fels. En effet la patine chaude du granite qui forme le sommet se distingue aisément des calcaires noirâtres sous-jacents. Le même phénomène s'observe dans la partie supérieure du Sphinx, tout comme dans les régions supérieures du Monch, comme il est facile de s'en rendre compte en exami- nant cette dernière montagne du Plateau du Jungfraujoch. · Le dessin ci-joint de l'Hotel Fels permet, mieux qu'une longue description, de se faire

une idée des relations qui existent entre le granite de la Jungfrau, le sédimentaire et divers coins du cristallin de Gastern. Le Berghaus, le Touristenhaus et la Station

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Fig. 3

GÉOLOGIE DE L'HOTEL FELS, d'après Léon W. Co llet et Ed. Paré jas.

G]. Granite de l a J ungfrau. S. Sédimen- taire . M. My l onites gneissi ques. CG. Cri- stallin d e Gastern

Hôtel fels

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scientifique sont bâtis sur le cristallin de Gastern qui supporte une épaisse zone noire de sédimentaire sur laquelle repose le granite qui forme le sommet du Sphinx.

Quand on examine attentivement la zone supérieure de sédimentaire de l'Hotel Fels on y découvre (voir fig. 3), deux lentilles de mylonites gneissiques, bien recon- naissable à leur patine d'un brun rougeâtre qui se détache sur le noir du sédimen- taire. Il s'agit comme l'ont montré Léon \Y/. Collet et Ed. Paréjas de coins cristallins qui ont été intensément laminés et sectionnés par la marche vers le N. W. de la nappe de Morcles-Doldenhorn. De semblables mylonites se rencontrent à l'Ober-Monch- joch, à la base de la montée du Monch, au dessus de la Station scientifique et une lentille est encore visible dans la galerie qui du Berghaus conduit sur le Plateau.

GEOLOGIE

L éon W . Collet et Ed. Paréjas. Carte géologique de la chaîne de la Jungfrau. Matériaux pour la Carte géologique de la Suisse. Carte spéciale No. l l 3. A. Francke, Bern, 1928.

L éon W. Collet et Edouard Paréjas. La chaîne de la Jungfrau. Matériaux pour la carte géologique de la Suisse. Nouvelle série livraison 63. Texte explicatif de la carte spéciale No. II 3. A l'impression. A. Francke, Berne, 193 I.

CARTES TOPOG RAP HIQ UES Siegfried Atlas - Atlas Siegfried, l : 5 o,ooo.

Feuille - Blatt No. 489, Jungfrau - No. 396, Grindelwald.

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