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oignons jardin potager, c est aussi inconcevable

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Academic year: 2022

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Texte intégral

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tout l’hiver oignons

Présent sur tous les continents, l’oignon est un légume et un condiment incontournable en cuisine. Au jardin, il occupe la place presque toute l’année : il est donc important de réussir sa culture comme sa conservation.

Texte : Josiane Goepfert

N

e pas avoir d’oignon dans son jardin potager, c’est aussi in- concevable que de ne pas en disposer en cuisine ! Une fois cela posé, reste à choisir parmi les trois catégories généralement disponibles : les blancs, variétés spécifiques récoltées avant ma- turité à la période printemps-été et qui ne se conservent que quelques semaines ; les oignons de garde (de conservation), pour la plupart jaunes, rosés voire rouge foncé ; ou les oignons vivaces. Ce sont les seconds qui, dans cet article, nous intéressent plus particulièrement.

SEMIS OU PLANTATION ?

Doit-on semer ou planter ? On peut ef- fectuer un semis direct des graines à par- tir de la deuxième quinzaine de février jusqu’en mars. Mais dans des régions à hiver long, un semis en mars est inen-

visageable : la terre est encore sous la neige ou trop froide. Or la température optimale de germination se situe vers 15- 18 °C au sol. A 10 °C, la levée est encore assez rapide, entre 12 et 15 jours. Ne vi- sez pas le record, qui est de 3 jours : pour ça, il faut un bon 20 °C !

Semez, sur des ranges espacés de 25- 30 cm, à une profondeur de 1 cm, puis tassez bien. Les semis seront éclaircis pour obtenir une plantule tous les 15 cm.

Deuxième solution, la plantation de petits bulbes* de février dans certaines régions et jusqu’en avril. À la mi-avril au plus tard, repiquez vos petits bulbes en les espaçant de 15 cm. L’avantage de cette seconde technique ? Les petits bulbes ont forcément pris de l’avance, car eux ont été semés l’année précédente et les températures favorables à la levée de leur dormance se situent entre 5 et 10 °C. Ils L’oignon ‘Jaune

paille des vertus’

se conserve bien, même dans les régions humides.

Des

Potager

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donnent donc une récolte plus précoce que celle des oignons issus de semis qui chez moi, en Franche-Comté, se fait en septembre au lieu de juillet-août. Le sé- chage au soleil peut alors devenir plus délicat : or la conservation en dépend.

Cela dit, le choix variétal est aussi un critère : on ne trouve pas toujours des bulbes à repiquer pour les variétés locales ou anciennes.

RÉGIME PLUTÔT SOBRE

Les sols silico-argileux, se ressuyant et se réchauffant assez rapidement au prin- temps, sont les plus propices à la culture de l’oignon. À éviter : un excès de matière organique propice aux parasites et un précédent cultural de fabacées (haricots, pois, fèves). Il est donc inutile de rajou- ter du compost dans une terre de jardin déjà équilibrée : les besoins en azote, en début de culture, seront couverts. En revanche, les besoins en phosphore et potassium sont élevés lors de la phase de bulbification, en cas de semis. Un ap- port de patenkali (engrais minéral riche en potasse et magnésie) ou de guano de poisson (phosphore) peut d’avérer né- cessaire dans certains sols qui produisent systématiquement des bulbes chétifs. En

Geste indispensable

L’oignon a des besoins en eau chiches au départ, et légèrement plus importants par la suite. Semez sur des mini buttes dans les zones pluvieuses, ou en mini creux (10 cm dans les deux cas) dans les terres sablonneuses et inondées de soleil. Si la saison est humide, préférez le binage au paillage, car l’oignon est sensible aux pourritures. En cas de sécheresse, arrosez au moment de la formation des bulbes.

Couchez les oignons lorsqu’ils commencent à sécher : brisez le feuillage à la main sur les deux tiers de la longueur avant de l’incliner sur le côté.

D. KLECKA T. ALAMY

F. LAMONTAGNE

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Potager

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cas d’attaques de nématode des bulbes ou de mouche de l’oignon, attendez cinq ans avant de remettre une plante de la famille des liliacées (oignon, poireau, ail) au même emplacement.

MOUCHE DE L’OIGNON & CO L’oignon a pour principal ravageur la mouche de l’oignon (voir 4 Saisons n°169). Sa présence se traduit par des feuilles rongées au cœur, qui finissent par flétrir. Le vol de la première généra- tion (qui fait le plus de dégâts) a lieu en avril-mai. Dans les régions d’élevage, les épandages de lisier les attirent, de même que nos purins végétaux et les composts jeunes. Comme elle est sensible aux mes- sages olfactifs, utilisez, comme répulsif, des infusions de tanaisie, d’ail et d’ab- sinthe : deux pulvérisations par semaine, sans dilution.

Par ailleurs, on conseille souvent d’alter- ner les rangées d’oignons et de carottes afin d’éloigner leurs mouches respectives.

Des recherches récentes démontrent,

Oignons primeurs

Pour l’oignon blanc du printemps, si vous habitez en région à climat doux, vous pourrez repiquer des plants en février. Ailleurs, semez-le assez dense (tous les 10 cm sur le rang) en août-septembre ou repiquez-le en octobre-novembre.

Vous le consommerez dès avril.

Les oignons ‘Jaune paille des vertus’, (p. 36, en haut) et ‘Rouge de Brunswick’

(ci-dessus, à gauche) sont des variétés classiques incontournables.

F. F. LAMON

pour une efficacité contre la mouche de la carotte, il faudrait semer quatre rangées d’oignons par rang de carotte ! Comme tout dépend de la présence du prédateur, cela peut fonctionner lorsque leur pression est faible. Mais en cas de pression forte, une seule consigne : un voile anti-insecte, pour les deux cultures.

On dit aussi de planter des oignons dans la parcelle des fraises, pour éviter les ma- ladies fongiques de ces dernières. Sauf que la fraise a besoin d’eau au moment où l’oignon n’en demande guère – voire a besoin de développer sa matière sèche, gage de bonne conservation. Méfiez-vous des effets d’annonce des cultures asso- ciées. Il y a encore tant à apprendre, préciser, infirmer ou confirmer dans ce domaine ! Ce qui est sûr, c’est que plus votre jardin regorgera de biodiversité, plus l’équilibre prédateurs-auxiliaires-

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neutres (ces derniers étant nécessaires à la chaîne alimentaire) se réalisera.

ASSURER LA CONSERVATION Pour une bonne conservation, il faut in- duire une matière sèche élevée chez les oignons de garde. Pour cela, une tech- nique consiste à coucher le feuillage (voir photo p. 36) : cela permet de parfaire la

“maturité” des bulbes, en provoquant un arrêt de croissance.

Une année chaude favorisera la dormance du bulbe (que le froid lèvera) et donc sa future conservation. Mais attention : une année trop sèche fera monter les petits sujets en fleurs. Ces derniers, souffrant du manque d’eau conjugué à la chaleur,

accuseront un retard de croissance : pres- sés de se reproduire, stressés, ils “zappe- ront” le stade bulbe !

À la récolte, lorsque tout est sec, arra- chez-les et exposez-les au soleil, dans des clayettes afin de les déplacer facilement dans un hangar ou une cave sèche, et de les ressortir le matin suivant après dissi- pation de la rosée. Ce n’est que lorsque les tiges sont entièrement sèches que vous pourrez les couper aux ciseaux. La conservation se fera à moins de 5 °C dans une atmosphère sèche.

MES VARIÉTÉS PRÉFÉRÉES Je reste assez fidèle aux variétés clas- siques comme ‘Jaune de Mulhouse’,

‘Rouge de Brunswick’ ou ‘De Stuttgart’.

Je teste aussi des variétés moins cou- rues, comme ‘Cuisse de poulet de Poi- tou’, juteuse et parfumée, mais difficile à conserver en région humide. Un défaut que n’a pas le ‘Jaune paille des Vertus’, à la chair plus ferme et plus sèche. Enfin, je fonds littéralement devant les oignons doux, voire sucrés, comme le ‘doux de Lézignan’ ou le ‘bronzé Amposta’ qui ne sont hélas pas pour tout le monde : en climat frais, la taille de leurs bulbes ne représenterait qu’un tiers de celle qu’ils atteindraient au sud de la Loire ou en Bretagne.

* On parle parfois de “bulbilles” pour les petits oignons issus de semis de l’année précédente et utilisés pour le repiquage. Ce terme impropre désigne en réalité des petits bulbes se développant autour d’un bulbe-mère.

Tige ou rocambole ?

L’oignon rocambole (à droite) ou ‘de Catawissa’ forme des bulbes aériens (qui partent de leur sommité florale) qui remplacent la ciboule en début de saison . Quant à ses bulbes souterrains, ils se consomment comme l´oignon ou l´échalote, par exemple confits au vinaigre.

L’oignon tige (à gauche), annuel, ressemble à un poireau fin, au long fût, et sert de condiment dans les crudités, mescluns, et de base pour les potées de légumes.

F. LAMONTAGNE

C. TISSOT

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