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Bibliothèque du psychiatre. <i>Schizophrénie. Études cliniques et psychopathologiques</i>, de Henri Ey

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Livres

L’Information psychiatrique 2019 ; 95 (5) : 357-9

Bibliothèque du psychiatre

Henri Ey

Schizophrénie.Étudescliniques etpsychopathologiques

Paris:LesEmpêcheurs depenserenrond,1996 PréfacedeJeanGarrabé

Le texte de l’Encyclopédie médico-chirurgicalede 1955

Lorsque l’éditeur de l’Encyclo- pédie médico-chirurgicale décida de couper en deux le Traité de neuropsychiatrie, la direction de la rédaction du Traité de psy- chiatrie clinique et thérapeutique fut confiée à Henri Ey. Celui-ci demanda à plusieurs auteurs, pour la plupart membres de L’Évolution psychiatrique, d’écrire certains des chapitres mais se réserva d’en écrire personnellement d’autres, notamment huit sur le Groupe des psychoses schizophréniques et des psychoses délirantes chroniques.

Les organisations délirantes de la personnalité»(EMC1955)1. Comme cette encyclopédie est à révision périodique, ces chapitres vont être remplacés postérieurement par des mises à jour écrites par des auteurs plus jeunes.

Il nous a paru opportun après la mort du maître en 1977 de publier en 1992 sous le titreSchizophrénie.

Études cliniques et psychopatho- logiques – qui rappelle celui des trois volumes d’Études publiés chez Desclée de Brouwer –, un recueil de 22 textes de Ey sur ce groupe de psychoses depuis, par ordre chronologique, celui écrit en collaboration avec Paul Guiraud,

« Remarques critiques sur la schi- zophrénie de Bleuler»publié dans lesAnnales médico-psychologiques (1926, I, 355-356), jusqu’à celui publié en 1975 dans L’Évolution psychiatrique, XXXVIII, 3, 551 à propos de « Les troubles mentaux

1 Comportant près de deux-cent pages de l’ouvrageSchizophrénie. Études cliniques et psychopathologiques, présenté ici.

schizophréniques » de Manfred Bleuler. Ey connaissait bien le fils d’Eugen Bleuler qui avait succédé à celui-ci à la tête de la célèbre clinique du Burghölzli et qui avait organisé le IIeCongrès mondial de psychiatrie à Zurich en 1957 avec justement pour thème la schizophrénie ; le livre de Manfred Bleuler, qui avait des idées différentes de celles de son père sur ce groupe de psychoses, a été publié en 1972 en allemand mais n’a pas été traduit en franc¸ais.

Les Journées de Bonneval de 1957

Pour préparer ce IIe Congrès mondial de psychiatrie à Zurich, Henri Ey avait organisé en 1957 à l’hôpital de Bonneval des journées d’études sur les schizophrénies, dont les comptes-rendus sont parus dans le numéro II, avril-juin 1958 de L’Évolution psychiatrique ; le numéro III « Les schizophrénies » comprend, outre trois articles sur les schizophrénies, les analyses de 13 ouvrages sur la schizophrénie parus dans la littérature interna- tionale en différentes langues, et en particulier celui de Henri Ey État actuel de nos connaissances sur le groupe des schizophrénies (congrès de Zurich 1957) par Henri Ey (pp. 687-682). Ces deux fasci- cules de L’Évolution psychiatrique sont des documents extrêmement importants pour l’histoire de la psy- chiatrie au XXe siècle, ils donnent une vision panoramique de la litté- rature internationale sur ce groupe de psychoses [1, 2].

Les psychoses schizo- phréniques dans leManuel

Lorsque Henri Ey publie, avec Paul Bernard et Charles Brisset, le Manuel de psychiatrie, dont la première édition date de 1960 [4], c’est-à-dire cinq ans seulement après celle du«Traité de psychiatrie clinique et thérapeutique»de l’EMC dans la troisième partie « Étude

doi:10.1684/ipe.2019.1961

Rubrique coordonnée par Eduardo Mahieu

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Pour citer cet article : Bibliothèque du psychiatre.L’Information psychiatrique2019 ; 95 (5) : 357-9 doi:10.1684/ipe.2019.1961

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clinique des maladies mentales», le chapitre VII traite des«Délires chro- niques»(pp. 434-59) et le chapitre IX des«Psychoses schizophréniques» (pp. 460-524). C’est dans la sep- tième partie de ce manuel de psychiatrie que sont exposées les thérapeutiques. Soulignons qu’il va être traduit dans toutes les langues latines et qu’il deviendra l’ouvrage de référence dans le monde latin jusqu’à la fin duXXesiècle. Il n’a pas été traduit en anglais, l’éditeur nord- américain qui avait payé les droits de traduction ayant finalement considéré que c’était là un ouvrage

« trop philosophique » pour des psychiatres exerc¸ant aux USA. La 6eédition revue et corrigée parue en 1989 après la mort de Ey, mais que celui-ci avait pu relire avant, n’avait pas modifié ces chapitres sur les délires chroniques et les psychoses schizophréniques. J’ai préfacé sa réédition chez Masson en 2010, à la demande de jeunes psychiatres qui se plaignaient de ne pas pouvoir se procurer ce manuel qui était épuisé. Nous l’avons présentée à l’amphithéâtre Morel du centre hospitalier Sainte-Anne et tous les présents à cette présentation se sont étonnés de la modernité de cet ouvrage.

Déjà, dès 1926, alors qu’il étu- diait la psychiatrie, Ey avait traduit en franc¸ais et résumé l’ouvrage publié en 1911 par Eugen Bleuler.

Il a fait ronéotyper ce texte corrigé avec l’aide de Sven Follin (1911-1993) pour qu’il soit distribué au Cercle d’études psychiatriques qu’il ani- mait à Sainte-Anne. Ce texte nous était remis lorsque nous assistions aux présentations de malades qu’il faisait à l’amphithéâtre Magnan – madame Renée Ey a autorisé que ce résumé soit publié à la fin de la traduction en franc¸ais deDementia praecox ou groupe des schizophré- nies d’Eugen Bleuler publiée en 1993, dont nous avons parlé dans cette rubrique de la Bibliothèque du psychiatre [3]. C’est là un bon exemple du problème des traduc- tions d’ouvrages de psychiatrie qui parfois ne sont jamais traduits, ce

qui n’empêche pas de les citer, ou qui ne le sont que très tardivement.

Ey au Pays des soviets

En ce qui concerne le recueil Schizophrénie. Études cliniques et psychopathologiquesqui fait l’objet de la présente rubrique, j’ai eu la très agréable surprise de voir paraître en 1998, avec le soutien de l’ambassade de France à Kiev, une traduction en russe. Ceci a été possible grâce à mon ami Cyrille Koupernik (1917-2008), le seul psy- chiatre franc¸ais né à Leningrad comme il disait en plaisantant et qui a publié dans les pages 384- 388 de cette version un glossaire des mots du vocabulaire psychia- trique franc¸ais difficiles à traduire en russe et en proposant des termes pour le faire ; il m’a ainsi demandé comment traduire en russe la forme

«prosectique»de schizophrénie de Leonhard ou«ambitendance».

Cette publication m’a valu en 2001 une invitation du profes- seur Modeste Kabanov qui diri- geait l’Institut de recherche psycho- neurochirurgicale V.M. Bechterev à Saint-Pétersbourg (la ville avait repris son ancien nom), à partici- per à un symposium international ; j’ai bien entendu immédiatement accepté et c’est alors que j’ai appris des choses étonnantes sur les cir- constances, en 1927, de la mort de ce savant, fondateur de cet Insti- tut au retour d’un voyage à Moscou où il avait eu l’occasion d’examiner le nouveau secrétaire général du parti soviétique, récemment choisi comme secrétaire général du parti communiste, pour l’affection neuro- logique dont celui-ci souffrait ainsi qu’est devenue par la suite la psy- chiatrie soviétique, mais c’est là une autre histoire encore que nous allons apprendre qu’il y a eu une psychiatrie soviétique très différente de la neuropsychiatrie russe d’avant la Révolution d’Octobre et que Kabanov m’a dit avoir connu la psy- chiatrie occidentale duXXesiècle en lisant cette traduction. Je signalerai néanmoins, à propos de traduc-

tions d’ouvrages de psychiatrie, que Sven Follin et Cyrille Koupernik que j’ai bien connus étaient tous deux membres de L’Évolution psychia- trique et grands admirateurs de l’œuvre de Henri Ey.

Un 4etome desÉtudes psychiatriques?

Le tome II des Études psychia- triques, consacrés aux « Aspects séméiologiques » annonce « à paraître » un tome III « Structures névrotiques et psychotiques»(hys- térie, manie, mélancolie, psychoses délirantes aiguës, schizophrénies, démence, paranoïa, paraphrénies) et un tome IV«Les processus soma- tiques générateurs».Or ni l’un, ni l’autre ne sont parus. Le tome III des Études de Ey, publié en 1954, traite de la « Structure des psy- choses aiguës et déstructuration de la conscience», puis l’étude n20 de la«Classification des maladies men- tales»et le problème des psychoses aiguës où, après cinq études sur les psychoses aiguës, la n26 porte sur l’épilepsie, l’étude n27 sur«Struc- ture et déstructuration de la consci- ence»qui se termine par un chapitre

«De la pathologie de la conscience à la pathologie de la personnalité».

Je pense que Ey s’est alors rendu compte que son modèle néo-jacksonien de la dissolution de la conscience comme« facteur de folie » pouvait s’appliquer aux psychoses aiguës mais pas aux psy- choses délirantes chroniques, où il y a également une atteinte de la per- sonnalité ou de la personne. Dans La personne du schizophrène. Étude clinique, psychologique, anthropo- phénoménologique, ouvrage tra- duit en franc¸ais en 1956, Jakob Wyrsch cite le tome I des Études de Ey. C’est pourquoi je pense que les chapitres sur les psychoses déli- rantes chroniques écrits par Ey pour le Traité de psychiatrie clinique et thérapeutiquede l’EMC remplacent en quelque sorte ces tomes III et IV des Études, annoncés mais jamais parus, en montrant qu’il y a dans les psychoses délirantes chroniques du

358 L’Information psychiatriquevol. 95, n5, mai 2019

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Bibliothèque du psychiatre

groupe des psychoses schizophré- niques non seulement déstructura- tion de la conscience mais aussi déstructuration de la personne ou de la personnalité du schizophrène.

Henri Ey commence la partie XII

«Description de la forme typique» en disant que le schizophrène est

«discordant»,«délirant»et«autis- tique»,triptyque sur lequel repose la structure de ce groupe de psy- choses.

Sont publiés dans ce recueil :

* Remarques critiques sur la schizophrénie de Bleuler (en collaboration avec P, Guiraud), 1926

* Paraphrénie expansive et démence paranoïde (contribution à l’étude des psychoses paranoïdes), 1930

* Les états hallucinatoires à type schizophrénique de l’encéphalite épidémique chronique et le pro- blème des hallucinations, 1933

* Position actuelle des problèmes de la Démence précoce et des États schizophréniques, 1934

* Quelques aspects de la pensée paranoïde et catatonique, 1936

* Considérations nosographiques sur la«démence précoce», 1938

* Psychopathologie des délires, 1950

* Une schizophrène, le cas Henriette T., 1951

* À propos de«la personne du schizophrène»de J, Wirsch, 1951

* Groupe des psychoses schizophréniques et des psychoses délirantes chroniques (Les organisations vésaniques de la personnalité), 1955

* Le centenaire de Kraepelin, Le problème des « psychoses endogènes » dans l’école de langue allemande, 1956

* État actuel de nos connaissances sur le groupe des schizophrénies, 1958

* Les problèmes cliniques des schizophrénies, 1958

* À propos de«L’intervention psychothérapique dans la schizophrénie»de Lewis B. Hill, 1958

* À propos de«Les troubles mentaux schizophréniques»de Manfred Bleuler, 1973 Jean Garrabé,

jean.garrabe@wanadoo.fr Psychiatre honoraire des hôpitaux, Président d’honneur del’Évolution psychiatrique

Liens d’intérêt

l’auteur déclare ne pas avoir de lien d’intérêt en rapport avec cet article.

∼Références

1.Les schizophrénies. I. Journées de Bonneval. Avril 1957.L’Évolution psychi- atrique1958 ; I, avril-juin.

2.Les schizophréniesII.L’Évolution psy- chiatrique1958 ; II, juillet-septembre.

3.Garrabé J. Bibliothèque du psychiatre.

Demencia præcox ou groupe des schizo- phrénies, de Eugen Bleuler. L’Infor- mation psychiatrique2018 ; 94 : 73-5.

4.Ey H, Bernard P, Brisset Ch. Manuel de psychiatrie. Paris : Masson, 1960.

L’Information psychiatriquevol. 95, n5, mai 2019 359

Références

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