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Théorie de l'irradiation d'une molécule par une lumière cohérente intense pouvant entrer en résonance avec une bande de fréquences

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(1)

HAL Id: jpa-00206991

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Submitted on 1 Jan 1970

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Théorie de l’irradiation d’une molécule par une lumière cohérente intense pouvant entrer en résonance avec une

bande de fréquences

Georges Lochak

To cite this version:

Georges Lochak. Théorie de l’irradiation d’une molécule par une lumière cohérente intense pouvant entrer en résonance avec une bande de fréquences. Journal de Physique, 1970, 31 (10), pp.871-880.

�10.1051/jphys:019700031010087100�. �jpa-00206991�

(2)

871

THÉORIE DE L’IRRADIATION D’UNE MOLÉCULE

PAR UNE LUMIÈRE COHÉRENTE INTENSE

POUVANT ENTRER EN RÉSONANCE AVEC UNE BANDE DE FRÉQUENCES

par

Georges

LOCHAK

Equipe

de Recherche sur les fondements de la

Physique quantique (*) 3,

rue

Mazarine,

Paris 6e

(Reçu

le 21 mai

1970)

Résumé. 2014 On étudie le comportement d’une molécule

possédant

un niveau fondamental

simple

et une bande d’états

excités, perturbée

par une lumière cohérente intense en résonance avec le système.

L’analyse spectrale

de la fonction d’onde permet de

comprendre

comment une telle molé- cule peut

réagir

à la

perturbation

comme un

système

à deux niveaux et

pourquoi

la bande d’états excités peut être momentanément

représentée

par un seul état « radiant »

[1].

On montre que la condition

principale

de validité de cette

image

se trouve dans l’intensité de la lumière incidente et

qu’elle

est étroitement liée à la

possibilité

d’observer l’effet Autler-Townes.

On transforme ensuite les

équations

du

problème

en une nouvelle

représentation,

la

représen-

tation

radiante, grâce

à

laquelle

on retrouve ces résultats sous une forme

plus générale

et

qui

per- mettra par la suite une

description plus précise

du système en décrivant notamment la

dégradation

de l’état radiant.

Abstract : A

study

is made of the behaviour of a molecule which has a

singlet ground

state

and a band of excited states,

perturbed by

intense coherent

light

in resonance with the system.

The

spectral analysis

of the wave function exhibits how such a molecule may react to the pertur- bation as a two-level system and

why

the band of excitated states may

momentarily

be

represented by

a

single

« radiant » state

[1 ].

The

principal

condition for

validity

of this

picture

is shown to be the strong

intensity

of the

incident

light,

which is

closely

linked to the

possibility

to observe the Autler-Townes effect.

The

problem equations

are then transformed into a new

representation

2014 the radiant repre- sentation 2014 with the aid of which these results are obtained in a more

général

form which will

allow a more

précise description

of the system, in

particular by describing

the

degradation

of

the radiant state.

LE JOURNAL DE PHYSIQUE TOME 31, OCTOBRE 1970,

1. Introduction. - Dans un travail

récent,

MM. Lefebvre et Savolainen ont étudié la

possibilité

de réaliser des

expériences

d’échos de

photons

sur

des molécules

possédant

un

spectre

de bande et

qui

seraient le

siège

de transitions non radiatives intra- moléculaires

[1].

Ils ont examiné pour cela un modèle de molécule se réduisant à un niveau fondamental sin-

glet o

> et à une bande d’états

excités l

> : sans

rien supposer a

priori

sur les

règles

de sélection ils

ont montré que,

pendant

la durée d’un

signal

lumi-

neux suffisamment

bref,

la

bpnde

d’états excités se

décompose

en un ensemble de combinaisons linéaires

orthogonales

et

quasi-stationnaires

dont

l’une,

l’état

« radiant »,

peut

être atteinte à

partir

de l’état fon- damental par transitions

dipolaires,

tandis que de

telles transitions sont interdites vers les autres combi- naisons d’états excités

qualifiées

pour cela d’états

« non radiants ». Autrement

dit, pendant

le passage du

signal,

la molécule se

comporte

comme un

système

à deux niveaux.

Cette structure de la bande

rappelle

évidemment

celle étudiée par Rhodes

[2] qui

considère un modèle

dans

lequel

les transitions

dipolaires

sont

permises

entre l’état

fondamental 1 o

> et un état

excité 1 i

>

autour

duquel

se resserrent les autres états excités

if >

constituant la

bande ;

les transitions

dipolaires

sont

supposées permises entre 1 i

>

et f

> mais non

entre o

>

et !/>,

si bien que là

aussi, pendant

une

interaction suffisamment

brève,

le

système

se compor-

tera comme un

système

à deux

niveaux o >, i

>.

Il est toutefois

important

de remarquer que chez

Rhodes,

les

états

>

et if

> ne sont pas les vérita- bles états stationnaires de la molécule mais ceux

qu’on

obtient par

l’approximation

de

Born-Oppenheimer ;

les

règles

de sélection sur les

transitions o > -+ i

>

et o > -+ !/>

sont, elles

aussi,

liées à cette

approxi- mation,

donc à la structure de la molécule et sont

(*)

Associée au C. N. R. S.

Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphys:019700031010087100

(3)

ainsi données a

priori,

c’est-à-dire avant l’interaction

avec la lumière. Au

contraire,

chez Lefebvre et Savo-

lainen,

les états

excités / > qu’on

se donne doivent être

regardés

comme

rigoureux

et ne contiennent donc pas les

hypothèses

de structure moléculaire de

l’appro-

ximation de

Born-Oppenheimer ;

c’est

pourquoi

on

ne

possède

au

départ

aucune

règle

de sélection et ce

n’est

qu’en présence

du

signal

lumineux que se déta- chent l’état radiant et les états non radiants

qui

eux

sont

approximatifs

et obéissent aux mêmes

règles

de

sélection que les

états 1 i > et If>,

si bien

qu’il

arrivera

qu’on puisse après

coup les y identifier.

Il serait

intéressant,

mais cela sort du cadre de cet

article,

d’étudier

plus

en détail la convergence entre

ces deux modèles. Contentons-nous de noter ici

qu’un point

essentiel

paraît

être que

l’approximation

de

l’état radiant repose sur une

hypothèse adiabatique tout à

fait

analogue

à celle

qui

se trouve à la base de la méthode de

Born-Oppenheimer.

Ce

rapprochement suggère

d’ailleurs que

l’approximation

de l’état

radiant subira pour les

systèmes dégénérés

ou

quasi dégénérés

des accidents comme ceux

qui

se

produisent

en

pareil

cas pour

l’approximation

de

Born-Oppenhei-

mer

(cf.

effet Jahn-Teller

[3], [4]).

Nous montrerons

dans un

prochain

travail

qu’il

en est bien ainsi : le

comportement simple

du modèle étudié par Lefebvre et Savolainen est lié à

l’hypothèse

que l’un des deux états est un état

singlet

et se

complique

nettement si

on choisit deux

bandes,

si étroites soient-elles.

Cepen- dant, l’analyse

de leur modèle est

essentielle,

même

pour

comprendre

des modèles

plus compliqués ;

c’est

pourquoi

nous allons l’étudier en détail pour montrer le mécanisme

d’apparition

de l’état radiant.

On verra que la condition

première

pour que cette

image

soit correcte est l’intensité du

signal.

Plus

préci- sément,

nous établirons

plus

loin que, pour que le modèle considéré se

comporte

comme un

système

à

deux

niveaux,

il faut que le

signal

lumineux incident ait une intensité suffisante pour

qu’à

la

résonance,

l’effet Autler-Townes

émerge

de la

largeur spectrale

de la bande

[5] [6].

Cette circonstance

rapproche

un

peu le

problème

traité ici du

problème

de l’influence des formes de raies sur l’effet Autler-Townes

qui

a

été traité par M. Steudel

[7].

Rappelons

enfin que dans la théorie des transitions

non radiatives

intramoléculaires,

on a

déjà

mis en

évidence des combinaisons cohérentes d’états excités très

rapprochés

les uns des autres,

qui réagissent

en

bloc à une

perturbation

lumineuse

[2] [8].

Dans ces

travaux, la

perturbation

est

supposée

incohérente et issue d’une source

classique ;

dans

[8],

elle est même

supposée infiniment

brève et constitue donc un « bruit

blanc ». Au

contraire,

dans

[1] ]

et dans le

présent travail,

il

s’agit

d’un

signal

bref mais de durée finie

et cohérent. Nous ferons presque tous les calculs en

supposant

que la fonction

d’amplitude

est

rectangu-

laire et que le

signal

est donc

simplement

une

portion

de

sinusoïde,

mais nous montrerons ensuite briève- ment que nos considérations s’étendent à des fonctions

d’amplitude beaucoup plus générales

et

susceptibles

de

représenter

correctement l’éclair émis par un laser.

2. Les solutions

approchées

des

équations

d’interac-

tion et leur étude

spectrale.

- Soit donc un

système quantique

dont la fonction d’onde s’écrit

où Eo

est

l’énergie

du niveau fondamental et

El

celle

d’un état excité de la bande. Soumettons-le à un

champ électrique e60

cos cvt e est le vecteur de

polarisa-

tion et décrivons-le en

représentation

d’interaction par le

système

où p

est

l’opérateur

moment

dipolaire électrique

de la

molécule. Les (J), sont les

fréquences spectrales

Nous poserons maintenant pour

simplifier

l’écriture

si bien que le

système

s’écrira :

Nous allons

l’intégrer

par la méthode des moyennes résonnantes en

prenant l’approximation

améliorée

du

premier

ordre

[9].

Pour

cela,

nous écrirons

(3)

sous forme matricielle

en

posant :

(4)

873

et nous définirons deux matrices

A, A

par les for- mules :

On sait

alors, d’après

les formules

générales

données

dans

[9],

que la solution cherchée s’écrit

où I est la matrice unité et y un vecteur de compo- santes

qui

satisfait à

l’équation

En tenant

compte

de

(6)

et

(9)

et en

posant

le

système (10)

s’écrit

On reconnaît là le

système d’équations

par

lequel

Lefebvre et Savolainen

remplacent,

au

voisinage

de la

résonance,

les

équations (1) ;

mais

ici,

ce n’est

plus

y, c’est-à-dire la solution de

(10)

ou

(12) qui

est

pris

comme solution

approchée

de

(1),

mais la solution

« améliorée »

(8).

Pour mieux

comprendre

comment le

comportement

du

système physique peut

se

simplifier

dans certaines

circonstances,

nous commencerons

par le

décrire dans le cas

général.

Posons pour cela

et nous aurons

ce

qui s’intègre

en

posant

d’où,

par

substitution,

Les solutions de

(16)

s’écrivent °

z est solution de

l’équation

séculaire :

Désignons

par N le nombre de

fréquences

contenues

dans la bande considérée : ce sera aussi le nombre des

QI. L’équation (18)

a donc N + 1 racines. Or

f (z)

admet N

pôles simples

z =

D, (1

=

1, 2,

...,

N)

et

donc f (z) change

de

signe quand

z traverse une valeur

QI

en

parcourant

l’axe réel : il s’ensuit que

l’équation (18)

admet au moins une racine entre deux

pôles

consé-

cutifs.

Mais d’autre

part f (z)

est monotone car

si bien

qu’elle

ne

peut

s’annuler

qu’une

seule

fois

entre

deux

QI

consécutifs. Entre les N

pôles

se trouvent donc

intercalées N - 1 racines

(1)

de

(18)

et nous aurons

en outre une racine « à

gauche »

de la bande de fré- quences et une « à droite ». En

supposant

que les co,, et par

conséquent

les

QI,

soient numérotés dans

l’ordre de leurs valeurs

croissantes,

nous aurons les

inégalités

En somme, la forme de

f (z) rappelle

celle de

tg

z

(Fig.).

Il résulte de cela que les valeurs propres zn sont toutes distinctes et que nous aurons N + 1 vecteurs

orthogonaux y"

solutions de

(10)

en

posant

(1) On sait que ces circonstances sont classiques et se retrou-

vent dans bien des calculs de perturbation [3].

(5)

(en

tenant

compte

de

(13)).

Nous pouvons mainte-

nant normer ces vecteurs par la condition

où l’on s’est servi de

(13), (17)

et

(21).

Mais comme

l’expression

entre crochets n’est autre

quef’(z,,)

nous

aurons finalement les coefficients

grâce auxquels

les solutions

(21)

seront maintenant

orthonormées et nous aurons la matrice

fondamentale

unitaire :

et toute solution de

(14)

s’écrira

où b est un vecteur constant. En remontant les

calculs,

nous aurions facilement

l’expression approchée (8)

de

l’intégrale générale

de

(1),

mais nous allons main- tenant nous

placer

dans le cas où la molécule est sup-

posée

être dans son état fondamental à l’instant

t = 0. Autrement

dit,

et nous devons trouver la valeur

qui

s’ensuit

pour b

dans

(25).

D’après (8),

on a au

premier

ordre

ce

qui entraîne, d’après (7)

et

(26)

Mais comme ç est

unitaire,

on a

d’après (25)

et

donc, d’après (23), (24)

et

(28) :

En

introduisant

ce vecteur dans

(25),

nous aurons

facilement d’après (13)

les composantes de y :

La solution cherchée s’obtiendra en introduisant y dans

(8),

ce

qui

s’écrit

d’après (7)

d’où

finalement,

en vertu de

(31) :

Tout cela

n’implique jusqu’ici

aucune condition

restrictive ;

en

particulier,

la solution

approchée (33)

ne suppose aucunement que l’onde incidente soit en

résonance sur la bande de

fréquences

roI car, en

dépit

de ce que

pourrait suggérer

la

présence

des seules fré- quences

Q,

= col - co dans

(12),

la solution

(8),

et

donc

(33),

est valable

quelle

que soit la valeur de la

fréquence

incidente co

[9].

Nous pouvons toutefois

simplifier

dès maintenant

nos formules en

supposant

désormais que la bande de

fréquences

est

étroite,

ce que nous

exprimerons

par la condition

où lBro

désigne

la

largeur

de

bande,

et où il est tenu

compte

de la numérotation des roi dans l’ordre des valeurs croissantes. Mais d’autre

part,

en raison même de cette

numérotation,

on

peut

écrire

soit encore,

d’après (18)

ce

qui s’exprime

aussi par

l’égalité :

où w

désigne

une

fréquence

« moyenne » de la bande.

(6)

875

Une telle moyenne sera définie

plus

loin avec

préci-

sion mais pour

l’instant,

il suffit de savoir que

pour

qu’en

vertu de

(34)

on

puisse négliger

le terme

en

O(Aco/co).

Alors

(33) prend

la forme

plus simple

Il ne nous reste

plus

maintenant

qu’à préciser quel-

ques

propriétés générales

des

exposants

caractéristi- ques zn pour

pouvoir

traiter le cas

qui

nous intéresse.

Nous avons

déjà

donné

plus

haut une localisation des

fréquences

Zn par

rapport

aux

fréquences

d’où il résulte que les N - 1

fréquences

zi, Z2, ..., ZN- 1 restent

toujours

enfermées dans la

bande { Q, 1 qui

est

simplement

translatée de w par

rapport

à la bande

{ Wl}.

De ce

fait,

et bien que ces N - 1

fréquences

soient

distinctes,

on a donc

Le

problème

est un peu

plus

délicat pour

zo et

zN

qui

se trouvent de

part

et d’autre de la bande

précé- dente ;

mais ce sont

précisément

les deux

fréquences qui

nous intéresseront le

plus.

Leurs

propriétés

résul-

tent

d’inégalités

que nous allons maintenant établir.

Remarquons

d’abord

qu’on

a

d’après (20)

Si donc nous

désignons

par zo,N l’une ou l’autre des deux

fréquences,

nous aurons,

toujours d’après (20),

Mais ceci

fait apparaître

la somme

qui figure

dans

(18),

si bien

qu’en

vertu de cette

équation

et en

posant

on trouve facilement les

inégalités :

3. Le cas résonnant en irradiation intense :

appari-

tion de l’état radiant. -

Supposons

que l’onde inci-

dente soit en résonance avec la bande des

fréquences

col, ce que nous

exprimerons

par la condition

Il est clair

qu’un système physique

décrit par les formules

(36)

n’a aucune raison a

priori

de se compor- ter comme un

système

à deux niveaux à moins que, de l’ensemble des

fréquences

Zn’ ne se

dégage

une fré-

quence commune de modulation

qui permette

à l’ensemble des

états l

> de se

comporter

comme un seul bloc. Mais si cela

arrive,

tout se passera comme si les

états l

>

appartenaient

à un même niveau et celui-

ci sera donc N fois

dégénéré.

Cela revient à dire que l’irradiation résonnante de notre molécule pourra se

décrire,

au moins

approximativement,

comme l’irra-

diation d’un

système comportant

un niveau

simple et

un niveau

dégénéré ;

or, sur un tel

système,

on sait que l’effet Autler-Townes se réduit à un

simple

dédouble-

ment de

raie,

comme si le

système

n’était pas

dégé-

néré et

qu’il apparaît

donc une seule

fréquence de

modulation de résonance

[10] qui

est

précisément

la

fréquence f3

définie par

(40).

On

pressent donc,

et nous verrons que c’est exact, que le

système

décrit par

(36)

se

comportera

comme

un

système

à deux niveaux si le dédoublement de raie de Autler-Townes

l’emporte

sur la

largeur

de

bande. C’est

pourquoi

nous poserons la condition :

qu’on

pourra satisfaire dans la

pratique

en choisis-

sant une bande de

fréquences

suffisamment étroite et une irradiation suffisamment intense

puisqu’on

voit sur

(40) que fl

est

proportionnelle

à

l’amplitude

de l’onde incidente.

Qu’arrivera-t-il

alors ? Les

exposants

Zl, z2, ..., 1 ZN- 1

restant enfermés dans la

bande,

nous avons

d’après (42)

et

(43)

Au

contraire,

il est facile de voir que les deux fré- quences z,, et zN se détachent du lot car les

inégalités (41)

montrent aussitôt

qu’en

vertu de la condition

(43),

ce

qui

entraîne

évidemment, d’après (44),

pour

Regardons

alors les

expressions f’(z,,) qui figurent

aux dénominateurs des différents termes de

(36).

D’après (19)

et

(44),

(7)

alors que,

d’après (45)

et

(43),

On voit

qu’à

des termes

près qui

sont de l’ordre de

Aw/fl

et donc

petits d’après

nos

hypothèses,

les som-

mes

qui figurent

dans

(36)

se réduisent aux deux

termes : h = 0 avec zo

= - fi

et n = N avec zN =

fi.

En outre, la variation des

exponentielles e"Il étant, d’après (43), négligeable

devant celle de

e’fl’,

on trouve

aussitôt la forme

approchée

de

(36) :

qui

est exactement celle

qu’on

aurait trouvée pour

un

système

à deux niveaux dont l’un serait N fois

dégénéré.

Cette formule confirme l’exactitude de celle

proposée

par Lefebvre et Savolainen

(’)

en la

complétant

seulement par des termes

correctifs ;

nous pouvons comme eux définir une composante radiante

qui prend d’après (49)

la forme

En

joignant

cette

expression

à celle

de ao

nous

obtenons les composantes d’un

système

à deux niveaux.

Ce résultat découle ici d’une

analyse spectrale

du sys- tème

qui

a

l’avantage

de montrer clairement que le

comportement simple

que révèle

l’apparition

de l’état

radiant est avant tout à l’intensité de l’irradiation

qui permet

aux deux

fréquences caractéristiques

z,, et zN de devenir

égales

en

module,

et

beaucoup plus grandes

que toutes les autres.

Cependant,

la condition de brièveté du

signal

que mettent en avant Lefebvre

et Savolainen est exacte, elle

aussi,

et si nous n’avons

pas cherché à la faire

apparaître jusqu’ici,

elle ressor-

tira

plus

loin d’un résultat

plus général.

On reconnaît

facilement,

comme nous le disions

plus haut,

que

(49)

décrit l’effet Autler-Townes sur une bande de

fréquences

et que

l’expression (40) de fl généralise

bien celle

qu’on

donne pour un

système

à

niveaux

simples [5].

Du fait que dans

(40) apparaît

une sommation sur toutes les

composantes

de la

bande,

on doit s’attendre à un dédoublement

plus important

que celui

qu’on

observe sur une raie

simple

et ceci

rejoint

un résultat connu, car nous pouvons

regarder

le

phénomène

décrit par

(49)

comme un pompage

optique

du niveau fondamental vers la bande d’états excités et la

fréquence

mesure alors le

rythme

du

pompage

qui augmente

avec la

largeur

de la bande.

Observons que l’effet Autler-Townes dont il est

question

ici n’est pas exactement celui

qui

est décrit

dans

[5],

mais celui obtenu sur deux niveaux seulement

[11] ] [12].

On sait alors que l’écart du doublet obtenu

est

4 fi

et, pour que le dédoublement de raie soit obser-

vable,

donc pour

qu’il émerge

de la

largeur

de bande

et

qu’on puisse

décrire le

système

par les formules

(49),

on doit

pouvoir remplacer

la condition

(43)

par la condition

plus

faible et

plus précise :

En

effet,

on vérifie

qu’en

introduisant cette

inégalité

dans

(41),

on obtient

c’est-à-dire

qu’on

a zo

= - fi

et zN

= fi

à

10 % près

et encore aurait-on une estimation

plus

favorable en

tenant

compte

de la forme de la bande. De

plus,

en

tenant

compte

de

(52)

et

(53),

on montre facilement

que, dans

(36),

les termes n =

1, 2,...,

N - 1 sont

déjà

vingt fois plus petits

que les termes n = 0 et n = N.

4. La

représentation

radiante. - Nous allons main-

tenant

reprendre

le

problème

en faisant

apparaître

une

composante

radiante directement dans les

équa-

tions

rigoureuses prises

sous la forme

(3)

ou

(4).

Nous

appellerons « représentation

radiante » la nou-

velle forme des

équations

que nous obtiendrons ainsi.

Cherchons pour cela une matrice unitaire

U,

telle

que l’on

ait, A

étant défini par

(6),

et définissons un vecteur a par la relation

où l’on voit que la

composante ao

reste

inchangée ;

aR sera la

composante

radiante et

a’,qn(n

=

1, 2,

..

N -

1)

les

composantes

non radiantes.

(2) La fréquence ô qui figure dans leurs calculs est évidem- ment celle que nous désignons ici par,6. La notation adoptée ici

est celle de Autler et Townes. Ajoutons encore que dans [1 ],

on définit l’état radiant, alors qu’on raisonne ici sur la projection de la fonction d’onde sur cet état.

(8)

877

D’après

ces deux

relations,

nous aurons Pour trouver

U,

posons les définitions

et considérons la matrice auxiliaire :

On voit tout de suite que le vecteur

U’Âa

a la forme demandée

(56)

et que le second élément du vecteur

U’ a s’écrit

ce

qui

est une

généralisation simple

de

l’expression (50).

En outre, U’ a été construite de

façon

que ses

lignes

soient

orthogonales :

il suffira donc de normer celles

qui

ne le sont pas encore pour obtenir la matrice uni- taire U cherchée. Les deux

premières

le sont évidem-

ment et la n + 1-ième a pour norme carrée :

et la matrice U s’écrira :

LE JOURNAL DE PHYSIQUE. - T. 31, 10, OCTOBRE 1970

(9)

Multiplions

maintenant

l’équation (4)

par U à

gauche

et nous pourrons écrire :

en utilisant la

décomposition

évidente

et la définition

(55),

et en

posant

l’équation (62)

s’écrit :

Le

premier

terme de cette

équation

est défini par

(54)

et on trouve le second en utilisant

(7), (61)

et l’unita-

rité de

U ;

Enfin,

le calcul de Li est

facile,

lui

aussi ;

on trouve,

en numérotant les

lignes

et les colonnes de 0 à N :

Dans ces

expressions,

les OJn-l

représentent

les

fréquences

de la bande et nous avons

posé

les défini- tions :

avec, en

particulier,

(JJ nous

donne,

comme on

voit,

la définition d’une

fréquence

moyenne de la

bande,

tandis que les autres

(O (n)

sont des moyennes

partielles

calculées sur une

partie

de la bande.

D’après (54), (55)

et

(65), l’équation (64)

s’écrira :

C’est ce

système qui

constitue la

représentation

radiante du

système (1).

Bien

entendu,

le passage de

(1)

à

(69)

ne

comporte

aucune

approximation

et les deux

systèmes

sont

équivalents

mais la forme remarqua- ble de

(69) permet

de revoir sous un

angle

nouveau ce

qui

a été vu

plus

haut. En

effet,

les différences

qui apparaissent

dans les

expressions (66)

des éléments de matrice d sont du même ordre de

grandeur

que la

largeur

de bande Aco et s’évanouissent avec elle.

Sup-

posons d’abord que Aco -> 0 et que la bande se réduise ainsi à une raie N fois

dégénérée.

Comme on a dans

ce cas

les

équations (69),

en tenant

compte

de

(66)

deviennent

Les deux

premières équations représentent

un sys-

tème à deux niveaux éclairé par une onde de

fréquence

co. On voit que la

composante

radiante définie par

(59)

est seule à intervenir dans

l’interaction,

les autres évo- luant chacune pour elle-même.

Si la

largeur

de bande n’est pas

nulle,

on voit que les

équations rigoureuses (69)

ne diffèrent des

équa-

tions

(70)

que par des termes de l’ordre de Aco et que,

sous

l’hypothèse (43),

le

système

se

comporte approxi-

mativement comme un

système

à deux niveaux.

Cette conclusion ne repose

plus

sur une solution

approchée

de

l’équation

d’état mais sur cette

équa-

tion elle-même et ceci est

important

pour une raison

qui apparaîtra

tout de suite. Nous pouvons en effet traiter le

système (62)

par une méthode

d’approxima-

tion

(par exemple

celle des

moyennes)

en

regardant

(70)

comme le

système

« non

perturbé »

et les termes

(10)

879

en d comme la

perturbation (3).

Nous connaîtrons ainsi avec une

précision

aussi

grande

que nous le voudrons les corrections à

apporter

à la

description simplifiée

du

système,

donnée par

(70),

en

fonction de

la

largeur

et même de la

forme

de la

bande, puisque

celle-ci intervient dans 4. En

particulier,

nous pour-

rons décrire l’évolution de l’état radiant et nous ver- rons comment il se détruit peu à peu au

profit

des

états non radiants

qui

lui sont

couplés.

Mais sans faire

aucun

calcul,

on

peut

donner une estimation du

temps

de vie de l’état radiant car,

d’après

les résultats

géné-

raux établis dans

[9],

on

peut

affirmer que si une solu- tion

rigoureuse a

de

(69)

et une solution a’ de

(70) (approximation

radiante de

(69))

coïncident à l’ins- tant t =

0,

on

peut

écrire :

Autrement

dit,

la molécule se comporte à

Aco/p près

comme un

système

à deux niveaux

pendant

une

durée

qui

est de l’ordre de l’inverse de la

largeur

de

bande. Une telle conclusion ne

pouvait

pas être tirée

avec certitude d’une solution

approchée

comme

(36)

car,

d’après

le même théorème que nous venons d’uti-

liser,

cette solution ne

représente

la solution

rigou-

reuse de

(70) (système

à deux

niveaux)

que

pendant

une durée

qui

est elle-même de l’ordre de

1//!

et

donc, d’après (43), plus

brève que le

temps

de vie de l’état radiant. On voit donc

l’importance qu’il

y a à rattacher la théorie de l’état radiant aux

équations

d’état et non

à une solution

approchée.

Notons

cependant

que la restriction que nous faisons ici

porte uniquement

sur

les

amplitudes

des états et que

l’analyse spectrale

du

paragraphe précédent

est,

quant

à

elle,

valable tout

le

temps (bien qu’approximative) :

il est facile de

comprendre

que l’écart

qui

s’introduit peu à peu entre

l’amplitude

des solutions

approchées

et celle

des solutions

rigoureuses provient

en

grande partie

du

déphasage

que

produit

entre ces solutions l’erreur commise sur le

spectre.

5. La molécule soumise à un éclair laser. Influence de la forme du

signal.

-

L’approximation

radiante

étant valable pour un

signal

bref et

intense,

il est natu-

rel de penser à un éclair

laser,

mais se pose alors la

question

de la forme du

signal qui

n’est sans doute

pas aussi

simple

que nous l’avons

supposée

et les

phénomènes

observés

peuvent

s’en ressentir. Sans

prétendre

résoudre ici ce

problème,

il est facile d’en

esquisser

une solution.

Pour tenir

compte

des variations d’intensité lumi-

neuse

pendant

le passage du

signal,

nous

représente-

rons le

champ électrique perturbateur

par la formule

g(t)

est, comme on

voit,

une modulation

d’ampli-

tude dont nous n’avons

envisagé jusqu’ici

que le cas

particulier g(t) -

1. Nous pouvons nous

dispenser

de

réécrire la

plupart

des

équations qui

s’ensuivent car nous trouverons

simplement g(t)

en facteur au second

membre dè

(1), (3)

et

(4),

si bien

qu’en

conservant les mêmes

expressions

que

précédemment

pour les matrices

A, A, Îet

U et en

gardant

les notations

(55)

et

(63)

nous trouverons, au lieu de

l’équation (62),

Nous pouvons alors définir un temps modulé

i(t)

tel que

et

l’équation précédente

s’écrira :

t(z)

est la fonction inverse de

z(t).

La matrice A est, bien

entendu,

la même

qu’auparavant,

ainsi que

UA U-1,

mais cette dernière est maintenant fonction de

t(i). Supposons

maintenant que l’onde incidente soit en résonance sur la bande

(condition (42)) ;

alors

nous pourrons

négliger

le terme L1 au second membre de

(75)

en

posant

non

plus (43)

mais la nouvelle condi- tion :

0

où fi

est

toujours

donné par

(40)

et est donc

proportion-

nel au facteur

80 qui figure

dans

(72).

Cette condition

a la même

signification

que

(43)

mais sera

plus

diffi-

cile à

satisfaire, puisque g(t) peut

éventuellement

prendre

des

petites

valeurs

(4).

Sous ces

hypothèses,

les

équations

de

l’approximation

radiante s’écrivent maintenant

En

négligeant

pour

simplifier

les termes oscillants

au second

membre,

ce

qui

revient à se contenter de

l’approximation

du

premier

ordre non améliorée de

la méthode des moyennes, nous obtenons la solution

approchée qui correspond

à

(49)

et

(51)

aux termes

oscillants

près

ou encore,

d’après (74),

(3) Ce qui est dit là est vrai, non seulement à la résonance,

mais aussi en dehors d’elle. Simplement, dans ce dernier cas, il faut que d 11 et le terme - i(cvn_ 1- w) de An n soient ratta- chés à l’« hamiltonien non perturbé ».

(4) En fait, la condition (76) est trop forte car elle ne tient compte que de l’amplitude des fluctuations d’intensité lumi-

neuse alors qu’on devrait tenir compte aussi de leur durée, ce qui donnerait une condition plus large. Nous laisserons ici ce

problème de côté en signalant seulement qu’on peut le résoudre par des raisonnements analogue à ceux qui se trouvent dans [13].

(11)

On voit que la modulation

d’amplitude

du

signal

lumineux incident provoque une modulation de la

fréquence

de modulation de résonance et donc une

structure fine

de l’effet Autler-Townes.

C’est un

plaisir

pour

moi,

en achevant ce

travail,

de remercier très amicalement M. R. Lefebvre

qui

a

attiré mon attention sur les

problèmes

traités ici et

avec

qui j’ai

pu avoir de nombreuses et fécondes discussions. Je voudrais

également

remercier

M. A. Beswick dont un certain nombre de remarques m’ont été des

plus

utiles.

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Phys.

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Références

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