Bemisia tabaci (Gennadius)
en culture cotonnière : évolutions
récentes en Afrique de l'Ouest
Les infestations du cotonnier par l'aleurode
Bemisia tabaci ont toujours entraîné
des problèmes de collage et de transmission
de virus. Ces dernières années est apparu
un phénomène nouveau : un dépérissement
de la plante lié à des brûlures sur le feuillage
et au dessèchement des organes fructifères,
accompagné, dans certaines zones cotonnières
du Cameroun et du Burkina Faso, par une coloration
rouge des feuilles. Sur semis tardifs, les pertes
de récolte atteignent parfois plusieurs centaines
de kilos par hectare, d'où la nécessité d'envisager
des mesures de lutte spécifiques.
S. NIBOUCHE, R. DE CHAZEAUX, J.-P. DEGUINE, J. MARTIN, M. VAISSAYRE
Cirad-ca, programme coton, BP 5 0 3 5 , 3 4 0 3 2 Montpellier Cedex 1, France F a x : + 33 ( 0 ) 4 6 7 61 5 6 6 6 vaissayre@cirad.fr
Dégâts habituels
liés aux infestations
de 8. tabaci
Les dégâts trophiques
La ponction de sève occasionnée par les larves et les adultes de B. tabaci p e u t c o n d u i r e à des d é g â ts t r o phiques directs, provoquant un affai blissement de la plante et une réduc t i o n du r e n d e m e n t . A u S o u d a n , M O U N D (1965) a pu mettre en évi dence une réduction du nom bre et du poids des capsules sous l'effet de fortes infestations. En Inde, BUTTER et KU LAR (19 87 , cités par C O C K ,
1 9 9 3 ) o n t é g a le m e n t o b s e rv é un effet négatif des infestations. La mise en é v id e n c e de dégâts tro p h iq u e s directs de B. tabaci en culture co ton nière reste cependant rare en Afrique de l'O u e s t, car ils sont considérés c o m m e n é g li g e a b l e s , s a u f au Sénégal où des infestations cycliques o n t été observées en 1 9 7 8 , 198 9, 1 9 9 7 et 1 9 9 8 , sur des s u rfa c e s importantes, avec pertes de récolte.
La production de miellat
Les dégâts trophiques indirects cau sés par les dépôts de m ie lla t sur la fib re sont b e a u c o u p plus d o m m a g e a b le s . Les larves et les a d u lte s s 'a lim e n te n t d 'u n m ilie u ric h e en sucres et pauvre en acides aminés et excrètent des miellats à forte teneur en sucres. Lorsque les infestations se p r o d u i s e n t p e n d a n t la p é r io d e d 'o uve rtu re des capsules, ces m ie l lats se d é p o s e n t sur la f ib r e et la d é p ré c ie n t à cause du d é v e lo p p e ment de fumagine et des problèmes ren con trés en fila tu r e in d u s trie lle . Toutefois, en Afriq ue de l'O uest, le puceron Aphis gossypii G lover reste la première cause de cotons collants.
La transmission de virus
Les maladies virales transmises par
B. ta ba ci sont essentiellem ent ca u
sées par des geminivirus et touchent de n o m b re u s e s p la n te s c u lt iv é e s a p p a r t e n a n t p r i n c i p a l e m e n t a ux fa m illes des Fabaceae, M alvaceae,
C u c u rb ita c e a e et Solanaceae. Ces
Dossier aleurodes
Les r e c h e r c h e s e n tr e p r is e s au Cameroun sur les causes du phéno mène des cotonniers rouges ont été ra le n tie s par l'é lo i g n e m e n t de la zo ne to uch ée , q u i rend d if fic ile la réalisation d 'expérim entations fines sur le sujet. Après a voir exploré de m ultiples pistes (qualité des intrants, technique de préparation des sols...), l'é q u ip e de chercheurs de l'in s titu t de r e c h e r c h e a g r o n o m iq u e s 'e s t o rie n té e vers une hypothèse e nto - m olog iqu e. Les essais mis en place de 1993 à 1995 ont en effet montré q u 'u n e pro tectio n insecticide dras tique (traitements répétés, réalisés à l'a id e d 'u n a to m is e u r) p e r m e tta it d'atténuer ou d'annuler le dépérisse ment des cotonniers. La simultanéité de l'apparition des symptômes avec le d é v e lo p p e m e n t des p u llu la tio n s d'aleurodes laissait supposer que ces insectes p o u v a ie n t être im p liq u é s . En 1996, la relation directe entre les n iv e a u x de p o p u l a t io n de larves d'aleurodes et l'intensité des dégâts a été mise en évidence à l'échelle de la parcelle et à l'é chelle de la feuille. De mêm e, il a été c o n firm é que la p ro te c tio n des c o to n n ie rs avec un a le u ro d ic id e s p é c ifiq u e p erm e tta it de réduire fortem ent l'incid en ce du phénomène. Dès lors, il est devenu hautem ent p ro ba ble que le p hé n o m ène de ro u g is s e m e n t-d é p é ris s e - ment était causé par la présence des fo r t e s p o p u l a t i o n s d 'a le u r o d e s (NIBO UCHE, 1998).
Cependant, les mécanismes exacts c o n d uisan t au phénom ène observé restent inconnus. D eux hypothèses sont à l'étude : la première est celle Cotons collants : fibres souillées par des miellats, sur lesquelles s'est développée
la fumagine.
g e m in iv iru s sont transm is selon le m o d e p e r s is t a n t - c ir c u la n t : après l'a cqu isitio n du virus, les aleurodes adultes sont capables de l'in o c u le r d urant plusieurs jours, voire durant toute la durée de leur vie (COHEN, 1990). En A friq u e de l'O uest, deux m aladies virales sont transmises au cotonnier par B. tabaci : le leaf-curl et la m osaïque (C A U Q U IL et FOL- LIN, 1983). Grâce à la vulgarisation de variétés résistantes, ces maladies virales n 'o n t à l'heure actuelle aucu ne incidence économ ique.
b io ty p e B. A u c u n agent pathogène responsable n'a pu être mis en é v i dence. Il semble plus vraisemblable q u ' il s'agisse d 'u n e ré a c tio n de la plante (toxémiase) à la toxicité de la salive injectée par l'insecte lors de son a lim e n ta tio n . Ces mécanismes sont actuellement à l'étude.
Le phénomènle des
cotonniers rouges
Les désordres
physiologiques
L 'a p p a ritio n aux Etats-Unis à la fin des a n n é e s 8 0 du b io t y p e B de
B. tabaci, don t certains auteurs ont
fait une espèce nouvelle (B. argenti-
fo lii Bellows et Perring), a provoqué
de n o u v e a u x dégâts sur ce rta in e s cultures. Les plus importants de ces d é s o rd re s s o n t l 'a r g e n t u r e de la courgette (aspect argenté des feuilles et décoloration du fruit) et I'irregular
rip e n in g de la tomate (perturbation
de la m a t u r a t io n des fr u its ) . Ces dégâts sont une c a ra c té ris tiq u e du
Localisation
En 1990, dans la région de Touboro, au nord du Cameroun, un phénom è ne de rougissement et de dépérisse m ent des cotonniers est apparu sur quelques parcelles. Lors de la cam pagne suivante, cette manifestation, a p p e lé e m a la d ie des c o t o n n i e r s rouges, a gagné une grande partie de cette région, occasionnant un dessè chement précoce des capsules et des pertes de récolte. Après être restée localisée durant h u it ans dans cette s e u le r é g io n ( e x c e p té q u e lq u e s apparitions ponctuelles dans le reste de la z o n e c o to n n iè re au nord du
C am ero un ), la m a la d ie des c o to n niers rouges est b ru ta le m e n t appa ru e au B u r k in a Faso en 1 9 9 8 ( N I B O U C H E , 1 9 9 8 ), t o u c h a n t la presque totalité des systèmes coton niers du pays. Cette m êm e année, des a tt e in t e s o n t é g a le m e n t é té o b s e rv é e s au M a l i (F O K , c o m m . pers.), alors q u'aucun symptôme de ce type n'était remarqué au Sénégal, pourtant fortement infesté par l'aleu rode (DEGUINE, 1998).
Causes de la maladie
de la transmission par les aleurodes d 'u n agent pathogène, du type des geminivirus. La seconde, inspirée de l'exem ple de l'apparition du biotype B aux Etats-Unis, est celle de l'appa r i t i o n d 'u n n o u v e a u b io t y p e de
B. tabaci, qui serait capable de pro
voquer de nouveaux désordres phy siologiques sur le cotonnier.
Le d é v e lo p p e m e n t du p h é n o m è n e de ro u g is s e m e n t à l 'é c h e lle de la parcelle, notamm ent la relation avec le stade phénologique de la plante et la simultanéité du rougissement pour tous les plants, s'accorde mal avec l'h y p o th è s e d 'u n e m a la d ie v ira le . Les tentatives d'isolem ent de gem in i virus sur des plants atteints ont été, j u s q u ' i c i , in fru c tu e u s e s , m ais se p o u r s u iv e n t n é a n m o in s d an s les laboratoires du Cirad à M ontpellier. La ca ra c té ris a tio n des p o p u la tio n s de B. tabaci réalisée grâce aux outils de la b io lo g ie m o lé c u la ir e (PCR- RAPD) en 1995 (M E N O Z Z I, 1996), n'a pas permis de mettre en éviden ce une s p é c ific ité des p o p u la tio n s présentes dans la région de Touboro au C am eroun. Des études c o m p lé mentaires sont en cours.
L'expression
des symptômes
Un rougissement des feuilles
Les s y m p tô m e s de la m a la d ie des cotonniers rouges sont caractérisés par l'apparition d 'u ne coloration lie- d e - v in , q u i c o u v r e les fe u ille s en plages plus ou m oins grandes, aux contours irréguliers. En général, les feuilles les plus jeunes sont les der nières à rougir. Le rougissement est suivi dans les cas les plus graves par une nécrose totale et rapide de tout le feuillage, certaines feuilles dessé chées resta nt a c c ro c h é e s dans la p a rtie s u p é rie u re de la p la n te , de façon très comparable au stade u lti me des fortes carences en potasse. Parfois, le dépérissement des plants peut être suivi d'une reprise de végé tation et de l'émission de repousses som m itales. Ces nou velles fe u ille s ne présentent alors aucun symptôme de rougissement. L'apparition de la c o lo ra tio n lie -d e -v in est c o n c o m i tante de l'o u v e rtu re des prem ières capsules et se p r o d u it de m an iè re simultanée sur l'ensemble des plants
Plant de cotonnier atteint par la mosaïque.
Symptômes de maladie des cotonniers rouges.
d 'u n e parcelle. Lors de l'a pp arition des prem iers sym ptôm es dans une r é g io n , o n o b s e r v e a in s i u n e mosaïque de parcelles précoces qui rougissent et de parcelles plus ta r d ive s e n c o re vertes. Les p a rcelles p ré c o c e s s o n t les p re m iè re s t o u c h é e s , m a is les d é g â ts s o n t p lu s faibles que sur les semis tardifs, car le taux de capsules déjà ouvertes est plus important au m om ent du dépé rissement des plants.
Les symptômes de coloration lie-de v in p e u v e n t ê tre c o n fo n d u s avec d'autres causes de rougissement, ce qui rend parfois le diagnostic délicat. Des symptômes très semblables peu vent être provoqués par des carences m in é ra le s , n o ta m m e n t en m a g n é sium (les feuilles sont lie-de-vin mais les n e rv u re s reste nt vertes) ou en potassium, dans son stade ultim e de nécrose des feuilles. En revanche, les attaques de bactériose sur p étio le , l'anoxie racinaire ou l'enherbem ent des parcelles produisent des c olora tions rouges qui se distinguent facile ment de la coloration lie-de-vin.
Dossier aleurodes
Champ atteint par la maladie des cotonniers rouges.
Dégâts de leaf curl sur cotonnier.
Dégâts de leaf curl sur feuille de cotonnier
Hirsutum enation.
Feuille de cotonnier atteint par la mosaïque. Colonie d'aleurodes.
Influence des facteurs
de fertilité
La fertilité du lieu influe sur la gravi té des sym ptô m es (fe rtilité du sol, fertilisation, travail du sol et e nraci
nem ent, a lim e n ta tio n h ydriq u e ...). Plus la cu lture subit de stress nutri- t io n n e ls et p ré s e n te une v ig u e u r réduite et plus les dégâts sont im p o r tants. Sur des parcelles de fe rtilité hétérogène peuvent ainsi apparaître des plages de plants lie-de-vin et sur les z o n e s les m o in s f e r t il e s , des plages de plants to ta le m e n t n éc ro sés. En revanche, la charge en cap sules aggrave les symptômes : plus elle est importante, plus le dépéris s e m e n t des p la n ts est p r o n o n c é . L ' a b l a t i o n e x p é r i m e n t a l e des organes fructifères au fur et à mesu re de leur form ation permet ainsi de réduire l'expression des symptômes de ro u g is s e m e n t et de d é p é ris s e ment, sans toutefois les faire dispa raître . C et e ffe t est o b s e rv é de la même manière lorsque l'o n c o m p a re le dépérissement sur une parcelle traitée et sur une parcelle non traitée : sur la parcelle traitée, plus chargée en capsules, p e u t être observé un dépérisse m en t plus p ro n o n c é que sur la parcelle non traitée.
Pertes de récolte
Les études conduites au C am eroun o n t m o n tr é q u e , dans la z o n e de T o u b o u r o , les p e rte s de r é c o lt e é taie nt liées au d essèchem ent des organes fru c tifè re s q u i d e v ie n n e n t im productifs. Une étude a chiffré à 200 kg/ha les pertes de p ro d u c tio n dues à la m a la d ie des c o to n n ie rs rouges. M a is , é ta n t d o n n é q u e le p h é n o m è n e to u c h e d a v a nta ge les semis tard ifs, les pertes de réco lte sont fonction du m om ent où s'effec tu e c e tte o p é r a t io n et de la d a te d'infesta tion des cotonniers par les aleurodes.
La Sofitex a q u a n tifié les dégâts en o c t o b r e 1 9 9 8 : de 1 0 à 1 5 % du p o te n tie l de p ro d u c tio n des zones du Burkina Faso touchées par l'infes- ta tio n de B. ta baci, mais avec des pointes à 30 %, voire 40 %, de perte sur les semis tardifs.
Mesures de lutte
Des pratiques culturales
adaptées
D a n s le c o n t e x t e du n o r d du Cameroun, la mesure la plus efficace réside dans une stratégie d'évitem ent des dégâts qui repose sur les semis précoces. Les semis précoces per m e tte n t au plus g rand n o m b re de capsules d'être arrivées à maturité au m o m e n t où la m a la d ie des c o to n n ie rs ro u g e s se d é c la r e (en s e p te m b re -o c to b re ). Cette mesure est facilitée par une p lu v io m é trie favo rable dans la région de Touboro. La Sodécoton a encouragé la vulgarisa tion des techniques de semis direct. M ais les semis précoces restent tr i butaires de la pluviom étrie de début de campagne et entraînent l'ouvertu re des prem ières capsules avan t la fin des pluies.
Les autres mesures consistent à assu rer un bon développem ent de la c u l ture par une fertilisation et des entre tiens réguliers, afin d'é viter les stress q u i a m p lifie ra ie n t les dégâts de la maladie des cotonniers rouges.
Une lutte chim ique
problém atique
Les résultats obtenus au C am eroun o n t m o n tré q u 'u n e lutte c h im iq u e aleurodicide adéquate permettait de r e ta r d e r le d é v e lo p p e m e n t de la m aladie, en augm entant le nom bre de capsules arrivées à maturité avant le dépérissem ent des plants. D eux molécules se sont révélées p a rtic u lièrem ent efficaces : le m etham ido- phos dosé à 3 0 0 g/ha (ce p r o d u it pose des problèmes en vulgarisation en r a is o n de sa f o r t e t o x i c i t é ) et l'a c étam ip rid à 20 g/ha. Si le déve loppement de la maladie des co to n n ie rs ro u g e s p e u t ê tre l i m i t é par l'a p p lic a t io n d 'a le u r o d ic id e s , son é ra d ic a tio n par v o ie c h im iq u e est é c o n o m iq u e m e n t et é c o l o g i q u e ment inenvisageable.
Les v o ie s de r e c h e r c h e d a n s le dom aine de la lutte ch im iqu e consis tent à vé rifier si les aleurodes n 'o n t pas développé de résistance, et si les
m o lé c u le s co nn ue s a utrefois p o u r leur efficacité sont encore utilisables (R E N O U et C H E N E T , 1 9 8 9 ) . De nom breuses m atières actives n o u velles sont d is p o n ib le s 1, mais leur c o û t est b e a u c o u p plus élevé que c e l u i des p r o d u it s v u lg a r is é s aujourd'hui.
B. tabaci ayant développé des résis
ta n c e s à de n o m b re u s e s f a m ille s d'insecticides dans d'autres pays, il est r a is o n n a b le de p en s er q u e le recours à des traitem ents systéma t iq u e s de s é c u r it é p r o v o q u e r a i t l'a pp arition d 'u n e résistance. L'usa ge de la lutte c h im iq u e devra donc être raison né , en la réservant aux semis suffisam m ent tardifs qui pré sentent un risque de pertes de rende m en t et en ne tra ita n t que lorsque des populations d'aleurodes dépas sent une densité prédéfinie.
Des variétés résistantes
Dans le cas de la maladie des c o to n niers rouges, la résistance variétale s e m b le c o n s t i t u e r u n e v o i e de recherche p o te n tie lle m e n t intéres s a n te à m o y e n o u l o n g te r m e . Les p r e m i e r s t r a v a u x m e n é s au C a m e r o u n n ' o n t pas p e r m is de c o n fir m e r l 'i n t é r ê t des cara ctère s m o r p h o l o g i q u e s de ré s is ta n c e à
B. tabaci classiquement cités dans la
littérature : feuilles glabres (trop fo r te s e n s ib ilité aux C ic a d e llid a e ) et f e u i l l e s o k ra ( a u c u n e e f f i c a c i t é observée). Le caractère red (coto n niers naturellem ent rouges) semble rait par contre conférer une certaine résistance à la m a la d ie . Il sem ble aussi exister des différences de sen sibilité aux aleurodes et à la maladie des c o t o n n i e r s ro u g e s e n t r e c e r t a in e s v a r ié t é s , sans q u e des caractères m o r p h o lo g iq u e s soie nt impliqués.
1. c h lo r o n ic o tin y ls ( im id a c lo p rid , a c é ta m ip rid , th ia m e th o x a m , niten- pyram), IGR (buprofezin, novaluron, pyriproxyfen, diaphenthiuron, pyme- trozine) (liste non limitative).
Dossier aleurodes
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Résumé... Abstract... Resumen
S. NIBOUCHE, R. DE CHAZEAUX, J.-P. DEGUINE, J. MARTIN, M. VAISSAYRE — Dégâts dus à l'aleurode Bemisia tabaci (Gennadius) en culture cotonnière : évolutions récentes en Afrique de l'Ouest.
En Afrique de l'Ouest, les dégâts infligés par B em isia
ta b a c i (G en nad iu s) au cotonnier ont pris une gravité
particulière en 1998, avec l'extension au Burkina Faso et au Mali d'un désordre connu jusqu'alors seulement au Cameroun : la maladie des cotonniers rouges. Ce type de dégâts, supposé lié à une toxém iase, se m anifeste en phase de m a tu ra tio n ca p s ula ire pa r une co lo ration r o u g e â tre du fe u illa g e . Il pe ut e n tra în e r des pertes significatives de récolte si les dates de semis ne sont pas maîtrisées. L'aleurode devient un élément important du parasitisme du cotonnier en Afrique de l'Ouest, avec trois types de dégâts : la production de miellat, la vection de virus et la maladie des cotonniers rouges.
Mots-clés : Bem isia tabaci, dégât, toxém iase, m iellat, virose, maladie des cotonniers rouges, Afrique de l'Ouest.
S. NIBOUCHE, R. DE CHAZEAUX, J.-P. DEGUINE, J. MARTIN, M. VAISSAYRE— Damage caused by
Bemisia tabaci (Gennadius) in cotton crops:
recent developments in W est Africa.
The damage caused on cotton in West Africa by Bemisia
tabaci (Gennadius) took a serious turn in 1 9 98, with the
sp re a d to B u rk in a Faso an d M a li o f a disease on ly previous known in Cameroon: red cotton disease or RCD. This type of damage is assumed to be linked to a type of toxaem ia, and is observed during boll maturation in the f o r m o f a r e d d e n in g o f th e le a v e s . It can cause considerable harvest losses if the cotton is not sown at the right time. Aleurodes are becoming a major component in the cotton parasite complex in West Africa, and cause th re e types o f d a m a g e : ho ne yde w production, virus transmission and RCD.
Keywords: Bemisia tabaci, damage, toxaemia, honeydew, virosis, red cotton disease, West Africa.
S. NIBOUCHE, R. DE CHAZEAUX, J.-P. DEGUINE, J. MARTIN, M. VAISSAYRE — Daños causados por
Bemisia tabaci (Gennadius) en cultivo
algodonero: evoluciones recientes en Africa del Oeste.
En Africa del Oeste, los daños infligidos por Bemisia tabaci (Gennadius) al algodonero se volvieron particularmente graves en 199 8 , con la extensión al Burkina Faso y al Mali de un desorden conocido hasta entonces únicamente en Camerún: la enferm edad de los algodoneros rojos. Este tipo de daños, supuestos relacionados con una toxemia, se m a n ifie s ta en fase de m a d ura c ió n capsular por una coloración rojiza del follaje. En caso de no dominar las fechas de siembra puede acarrear pérdidas significativas de cosecha. El aleurodo se vuelve un elemento importante del parasitismo del algodonero en Africa del Oeste, con tre s tip os de da ñ o s : la pro d u c c ió n de m e l a z a , la transmisión de virus y la enfermedad de los algodoneros rojos.
Palabras-clave: Bemisia tabaci,daños, toxemia, melaza, virosis, enferm edad de los algodoneros rojos, Africa del Oeste.