HAL Id: jpa-00245515
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Submitted on 1 Jan 1987
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Méthodes de caractérisation des fibres de carbone en vue d’obtenir de bonnes conductivités électriques après
insertion
G.-R. Bagga, S. Blazewicz, Ph. Touzain
To cite this version:
G.-R. Bagga, S. Blazewicz, Ph. Touzain. Méthodes de caractérisation des fibres de carbone en vue
d’obtenir de bonnes conductivités électriques après insertion. Revue de Physique Appliquée, Société
française de physique / EDP, 1987, 22 (1), pp.55-63. �10.1051/rphysap:0198700220105500�. �jpa-
00245515�
Méthodes de caractérisation des fibres de carbone
en vued’obtenir de bonnes conductivités électriques après insertion
G.-R.
Bagga,
S. Blazewicz(*)
et Ph. TouzainLaboratoire
d’Adsorption
et Réaction de Gaz sur Solides, UA CNRS 413, E.N.S. Electrochimie et Electrométallur-gie
deGrenoble,
I.N.P.G. B.P. 75, 38402 St Martin d’Hères, France(Reçu
le 21juillet 1986, accepté
le 7 octobre1986)
Résumé. 2014 Des fibres de carbone provenant de différents
précurseurs (PAN, BRAI-mesophase, méthane),
traitéesou non traitées à haute
température (HTT)
ont été caractérisées par diverses méthodesphysiques (diffraction
desrayons X, mesure des
propriétés mécaniques
etélectriques)
etélectrochimiques
dans le but de déterminerquelles
seront les fibres dont les conductivités
électriques
obtenuesaprès
insertion de substanceschimiques
serontproches
decelles des métaux les
plus
conducteurs. Les meilleures candidates sont les fibresvapodéposées (HTT
2 900°C)
etcertaines fibres
ex-BRAI-mésophase (P
55, HTT 3 300°C).
Les fibres ex-PAN neprésentent
pas lesqualités requises
pour donner des
composés
d’insertion ayant une bonne conductivitéélectrique.
Abstract. 2014 Several carbon fibres issued from different precursors
(PAN, PITCH, methane)
treated or not treated athigh
temperature(HTT)
were characterizedby
differentphysical (XR diffraction,
mechanical and electricalproperties measurements)
and electrochemical methods in order to ascertain the fibres for which intercalation of chemicalcompounds
couldgive
electrical conductivities ashigh
as those metallic conductors. The better ones are the vapour grown fibres(HTT
2 900°C)
and some ex-PITCH fibres(P
55, HTT 3 300°C).
Ex-PAN fibres do not possess thequalities required
togive
for intercalationcompounds
with agood
electricalconductivity.
Classification
Physics
Abstracts72.15
1. Introduction.
Les fibres de carbone ou de
graphite
sont maintenantbien connues pour leurs
propriétés mécaniques spécifi-
ques de résistance à la traction et du module d’élasticité.
Elles sont très
compétitives
etlargement supérieures
àcelles des métaux pour certaines
applications [1].
Onsait d’autre
part
que l’insertion dans legraphite
augmente
engénéral
la conductivitéélectrique qui approche
dans certains cas celle de l’aluminium[2].
L’insertion dans les fibres de carbone afin d’améliorer leurs conductivités
électriques jusqu’à
une valeur inté- ressante tout en conservant leursqualités mécaniques
est un
objectif
que se sont donnéplusieurs
laboratoires.Cependant,
avant l’insertionproprement dite,
il seraitsouhaitable de connaître
parfaitement
lestypes
de fibres en les caractérisant par diversestechniques physiques
afin depouvoir
choisir les fibresqui pourront prétendre
aux meilleursperformances
à la fois mécani-ques et
électriques après
insertion. On saitdéjà [3]
queles meilleures candidates sont celles dont la structure se
rapproche
leplus
de celle dugraphite
pur cequi
incite àpartir
de fibresdéjà
assez bonnes conductrices de l’électricité et danslesquelles
l’insertion pourra se faireplus
aisément.Dans cette étude la caractérisation des fibres a été effectuée par diffraction des rayons
X,
mesure depropriétés mécaniques
etélectriques
etégalement
par insertionélectrochimique
de l’acidesulfurique.
2. Partie
expérimentale.
2.1 MATÉRIAUX DE DÉPART: LES FIBRES DE CAR- BONE. - Des échantillons des trois
principales
famillesde fibres de carbone ont été utilisés pour ces caractérisa- tions :
- les fibres à
précurseurs
textiles à base depolya- cryonitrile (PAN),
- les fibres
ex-mésophase
deBRAI,
- les fibres
vapodéposées (FVD)
obtenues pardécomposition catalytique
de méthane à environ 1100 °C[4].
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/rphysap:0198700220105500
56
Tableau 1. -
Désignation
desfibres
et de leurs traitementsthermiques.
[Designation
of fibres with their heat treatmenttemperatures.]
(+)
Deux lots P55 ayant subi des traitementsthermiques
par leproducteur
ont été utilisés etdésignés
P55(1)
et P55(2).
(HTT
de P55(2)
> HTT de P55(1).
Le tableau 1 rassemble la liste des fibres
employées
dans ce travail et leur
désignation.
Les fibres ex-PAN et
ex-BRAI-mésophase
ont étépréparées
industriellement. Untype
de fibre ex-PANprovient
du laboratoireacadémique
des Mines et deMétallurgie
de Cracovie.Les fibres
vapodéposées (FVD)
ont étéproduites
dans les conditions suivantes :
Gaz : méthane 25
%, hydrogène
75 %.Débit : 250 mllmin.
Diamètre et
longueur
du four : 35 mm et 100 cm.Température :
975 °C audépart (15 min)
suivi d’unchauffage
à la vitesse de 1 °Cmin-1 jusqu’à
1150 °Cmaintenu durant 30 min.
Catalyseur :
nitrateferrique déposé
sursupport
engraphite
exfolié(PAPYEX)
à la concentration deio- 1
gFe/cm2.
Le rendement en carbone
déposé
sous forme defibres est de l’ordre de 10 %. Certaines des fibres obtenues ont atteint 20 cm de
longueur
etquelquefois
30 03BCm de diamètre. La distribution des diamètres de ce
lot de fibres est donnée en annexe.
Bien que la
plupart
des fibres commercialisées aientdéjà
subi un traitementthermique
lors de leurélaboration,
un certain nombre d’entre elles(Tabl. I)
ont de nouveau été traitées à haute
température
souscirculation
d’argon (HTT :
heat treatmenttempera- ture).
Afin de les
protéger
del’oxydation
ou de la volatilisa- tionpendant
le traitementthermique,
certaines de cesfibres ont été recouvertes durant le traitement à 2 900 °C par de la
poudre
degraphite (Ceylan, granulométrie
203BCm).
Elles serontdésignées
par une(*)
commeindiqué
sur le tableau I.Toutes les fibres utilisées dans le cadre de cette étude
ont été sélectionnées afin que leurs diamètres soient
compris
entre 8 et 10 ktm.L’aire exacte S des sections des fibres a été déter- minée de la
façon
suivante :- fibres ex-PAN : leurs sections n’étant pas circulai-
res mais
plutôt
en forme de« haricots »,
la mesure directe du diamètre à l’aide d’unmicroscope optique
nepeut
donner de résultats convenables directement. Afin de résoudre ceproblème,
les sections de fibres ont étéphotographiées
aumicroscope électronique
àbalayage
et les aires déterminées avec
précision.
Les valeurs obtenues surplusieurs
lots ontpermis
de trouver unerelation linéaire entre le diamètre mesuré
dm
parmicroscopie optique
et la valeurcorrespondante
dudiamètre
équivalent de
à une section circulaire- fibres
ex-BRAI-mésophase :
une déterminationau
microscope optique
est suffisante car la section estcirculaire et le diamètre ne varie pas sur la
longueur.
- fibres FVD : leurs sections sont en
général
biencirculaires,
par contre leurs diamètrespeuvent
varier lelong
de lalongueur.
Le diamètremoyen d
est obtenupar la relation :
après n
mesures du diamètre d lelong
de la fibre.2.2 APPAREILLAGE.
2.2.1
Di f fraction
X. - Laposition
et lalargeur
de laraie 002
permettent
de calculer :- le taux de
graphitation g
par la relation de Maireet
Mering [5] :
- la
longueur
de cohérenceL,
selon l’axe c par la formule de Scherrer :dans
laquelle :
0 002 = angle
de diffraction de la raie002,
doo2
= distance réticulaire de la raie 002 :03BB/2 d sin 03B8
a =
longueur
d’onde utilisée : ÀCuKa
=1,562 À,
B =
largeur
à mi-hauteur de la raie 002(en
20),
b =
largeur
instrumentale(= 0,15°).
Les raies hko
(raie
100 enparticulier)
sont de trèsfaible
intensité,
trèslarges
et souvent inexistantes et dece fait nous n’avons pas pu obtenir de
façon systémati-
que la
longueur
de cohérenceLa.
2.2.2 Résistance à la traction et module
d’Young.-
Ilsont été déterminés à l’aide d’un
appareil
de traction(Instron 1122)
dans les conditions suivantes :- vitesse de la traverse : 2
mm/min,
-
longueur
initiale de la fibre monofilamentaire : 1= 25 mm.
La force de
rupture
F etl’allongement
du fil aumoment de la
rupture
Alpermettent
de calculer larésistance à la
rupture
=FIS
et le module d’élasti- citéE=ule
avec03B5 = 0394l/l
et S =Trd2/4.
La résistance à la traction
dépend
fortement du diamètre de la fibre dans le cas des fibresvapodéposées.
L’application
de lastatistique
de Weibullcompte
tenu d’un certain nombre desimplifications [6]
conduit à unerelation
simple
entre 03C3 et d :In Q = A - B In d
(avec
A et B desconstantes) .
Le calcul de la résistance à la traction moyenne d’un lot de fibres FVD est
exposé
dans l’annexe.2.2.3 Résistivité
électrique.
- La résistivitéélectrique
est déterminée par la méthode à 4
points [7].
Lemonofilament de carbone est fixé au niveau des
quatre
contacts par de la
laque
àl’argent.
Les résultats ont étéestimés sur une moyenne d’environ 10 mesures
expéri-
mentales
(soit
à ±0,20 f.LOm) .
2.2.4 Insertion
électrochimique
de l’acidesulfurique.
-Une cellule à trois électrodes
(travail
en fibres decarbone,
contre-électrode enplatine
et référence ausulfate mercureux ramenée sur les
figures
aupotentiel
de l’électrode au calomel
saturée) plongées
dans unesolution d’acide
sulfurique
à 96 % a étéemployée
pour les essais d’insertionélectrochimique
par voltamétrietriangulaire
oucyclovoltamétrie.
La réaction
électrochimique qui
seproduit
au coursde l’insertion est la suivante :
dans
laquelle n représente
le stade ducomposé
d’inser-tion
et p
un coefficientst0153chiométrique compris
entre2 et 3.
3. Résultats
expérimentaux.
3.1 DIFFRACTION X. - Les
spectres
de diffraction ont été obtenus avec la raie CuKa sur des mèches deplusieurs
centaines de fibres. Les raies 002 dequelques
fibres
représentatives
des 3 classes(ex-PAN,
ex-BRAI-mésophase
etFVD)
sontreprésentées
sur lafigure
1.On
distingue
nettement l’influence du traitement ther-mique
sur la forme(intensité
etlargeur)
etposition
dela raie. Le tableau II donne les valeurs du taux de
graphitation g
et de lalongueur
de cohérenceL, (ou épaisseur
des cristallites selon l’axec)
calculées àpartir
des valeurs
expérimentales d002 et
B. Le taux degraphitation g
est très sensible à HTT(voir
parexemple
la série GY 70 ouP 55). Lc augmente
aussiavec HTT mais des HTT
supérieurs
à 2 800 °C n’amélio-rent
plus guère
la valeur deLc
comme cela adéjà
étémontré par ailleurs
[8].
Le traitement des fibres sous lit58
Fig.
1. - Profils des raies(002)
obtenus par diffraction des rayons X(CuKa)
sur différentes fibres de carbone avant etaprès
traitementthermique.
[X Ray
diffraction patterns(002 lines)
of different carbon fibres before and after heat treatment(ACuKa).]
de
poudre
degraphite permettrait
d’atteindre le même taux degraphitation
que le traitement ordinaire àplus
haute
température :
comparer les valeursde g
pour les fibres GY70a,
GY 70a(*)
et GY 70brespectivement
de
56,
93 et 90 %.3.2 INSERTION
ÉLECTROCHIMIQUE
DEH2S04.
- Cetest
proposé
initialement par Besenhard et al.[9]
permet
avec unetechnique
relativementsimple
d’obte-nir très
rapidement
de nombreuxrenseignements
sur lanature et la
disposition
à l’insertion d’une fibre[9, 12].
Quelques cyclovoltamogrammes (CV)
obtenus à lavitesse de 1 V
min 1 sont représentés
sur lesfigures
2et 3. Ces
voltamogrammes peuvent
être caractérisés parplusieurs paramètres :
- Pics
d’oxydation :
leurnombre,
leuramplitude (mA
par mg decarbone)
et leurlargeur
sontspécifiques
du
degré
de cristallinité : dans le meilleur des cas, ondistingue l’oxydation
de la fibre successivement avecformation du 3 e
stade,
2estade,
1er stadepuis
sousforme
d’oxyde graphitique (OG)
enfinl’oxydation
del’eau avec
départ d’oxygène.
Noter l’influence du HTTsur le nombre et la forme des
pics
dans le cas parexemple
de la fibre GY 70(Fig. 2).
- Valeurs des
potentiels d’oxydation : plus
l’insertionest
facile, plus
les tensionsd’oxydation
sontfaibles,
observation souvent constatée. Onpeut
définir ainsi lepotentiel
initial(PI) correspondant
au tout début del’insertion,
cequi permet
dequantifier
par une valeurnumérique l’aptitude
à l’insertion de la fibre[10].
Cettevaleur PI varie de
façon
inversementproportionnelle
au taux de
graphitation.
Dans le cas du 2e CV(Fig. 3)
lavaleur de PI est
légèrement
inférieure à celle du 1er CV par suite de ladisparition
d’un certain nombrede défauts au cours de la 1er
oxydation.
Lareprésenta-
Fig.
2. -Cyclovoltamogrammes (1er cycle)
de différentes fibres dansH2SO 4
à 96 %(v =1 V min-1,
PI = Potentiel initial d’insertion par rapport aupotentiel
de l’électrode aucalomel
saturée).
[First cyclovoltamogram
of different fibres in 96 %H2SO4
electrolyte (v
= 1 Vmin- 1,
PI = Initial Potential of Intercala- tion vs.SCE).]
Tableau Il. -
Propriétés physico-chimiques
desfibres
utilisées dans cette étude.[Physical
and chemicalproperties
of the fibres used in thisstudy.]
HTT = Heat Treatment
Temperature (température
de traitement pour lagraphitation).
g = taux de
graphitation.
Le = longueur
de cohérence selon l’axec (il
permet de calculer le nombre n deplans
degraphite contigus
par n ~Lc/3,4).
Pl = résistivité
électrique
de la fibre.PI
= potentiel
initial d’insertion pour la lre ou la 2ecyclovoltammétrie (V
vs.ECS).
a = résistance à la traction.
E = module d’élasticité.
HOPG
= Highly
OrientedPyrographite (Pyrographite
degrande qualité cristalline).
HTT = Heat Treatment
Temperature;
g
= Graphitization
rate ;L,
= Coherencelength along
caxis ;
Pa = Electrical
resistivity
offibres ;
PI = Initial Potential of Intercalation
(Y
vs.SCE);
6 = Tensile
strength;
E =
Young modulus ;
HOPG =
Highly
OrientedPyrographite.
60
Fig.
3. - Premier et secondcycles
de voltamétrie dansH2S04
à 96 % de deux types de fibres traitées à hautetempérature.
[First
and secondcyclovoltamograms
in 96 %H2S04
electro-lyte
of two kinds of fibres treated athigh temperature.]
tion du PI du 2e CV est une fonction
quasi
linéaire du taux degraphitation g (Fig. 4).
- Pics de
réduction :
un seulpic
de réduction est engénéral
obtenu au cours du retour de la CV. IlFig.
4. - Potentiel initial d’insertion( PI )
dupremier
etdu second
cyclovoltamogrammes
de différentes fibres enfonction de leur taux de
graphitation.
[First
and secondcyclovoltamograms
PI of different fibres as a function of thegraphitization rate.]
correspond
à la réduction de l’OG confondue avec le retour à un stadesupérieur
ou désinsertion. Dans le casdes fibres bien
graphitées (FVDa)
on observeplusieurs pics
successifsquoique
assez malséparés.
L’arrêt del’oxydation
à unpotentiel
inférieur à celui de la formation del’OG, permet
d’observer despics
deréduction
correspondant
à la désinsertion seule[11].
3.3 PROPRIÉTÉS
MÉCANIQUES. - Quelques
valeursde résistance à la
rupture
et du moduled’Young
sontdonnées sur le tableau II.
Cependant,
aucune corréla-tion nette ne
permet
de relier ces valeurs aux taux degraphitation
ou au PI ni nonplus
au HTT. Des valeurs élevées sont évidemment souhaitéespuisque
l’on saitque au cours de
l’insertion,
ces valeurs aurontplutôt
tendance à diminuer. Il semble en tout cas, comme nous l’avons observé par
exemple
pour les fibres GY 70b et P100.4, qu’un
HTTsupérieur
à 3 000-3 200 °C àpour effet de
fragiliser
les fibresqui
se cassent alorsbeaucoup plus
facilement par flexion d’où l’intérêt du traitementthermique
à laplus
bassetempérature possible
et sous lit depoudre protectrice.
3.4 CONDUCTIVITÉ
ÉLECTRIQUE. -
Les valeurs des résistivitésélectriques
de chacune des fibres sont indi-quées
sur le tableau II. Comme cela adéjà
été montré[8, 13-16],
la conductivité croît avec HTT c’est-à-direen fait avec le taux de
graphitation.
Sur lafigure
5qui
donne les valeurs des résistivités en fonction de g, on
pourra constater d’une
part qu’effectivement
les résisti-vités diminuent
quand
HTTaugmente (pour
les fibresindicées a ou
b)
et d’autrepart
que la résistivité estglobalement
inversementproportionnelle
au taux degraphitation (ce
taux n’étantqu’un
coefficientpurement empirique,
iln’y
a pas à rechercher de relation linéaire entre p etg).
Fig.
5. - Valeurs des résistivités de différentes fibres en fonction de leur taux degraphitation.
[Resistivities
of different fibres versusgraphitization rate.]
Il semble
cependant plus justifié
de relier la résistivité de la fibre p au nombre de défauts rencontrés dans leplan (a, b).
La relation
empirique
03C1 = 03C1u+03C1ba Ls
dans
laquelle
p u est la résistivité des cristallites de lafibre,
03C1b est la résistivité des défautsd’épaisseur a
reliant les cristallites entre eux, a été
proposée
parGuigon et
al.[14].
Cette relation est valable pour un certain nombre de fibres haut module et haute résis- tance dutype
PAN[14].
Fig.
6a. - Valeurs des résistivités de différentes fibres de carbone(non
traitées à hautetempérature)
en fonction de1 IL,.
[Resistivities
of different carbon fibres(no
heattreated)
as afunction of
1/Lc (Lc :
Coherencelength along
caxis).]
Fig.
6b. - Valeurs des résistivités de différentes fibres degraphite (traitées
à hautetempérature)
en fonction de1/ Lc’
[Resistivities
of differentgraphite
fibres(heat treated)
as afunction of
1/ Lc’]
En
supposant
defaçon
relativement arbitraire que le nombre de défauts rencontrés dans leplan
de base(a, b)
estproportionnel
aussi à1/Lc puisque La
etLe
sontpratiquement proportionnels (voir
parexemple
laFig.
4 de Réf.
[13]),
nous avons trouvé une relation linéaireentre p et
1IL, (Le
enÀ)
dans le cas des fibresPAN, BRAI-mésophase
et FVD non traitées(Fig. 6a) :
et dans le cas de ces mêmes fibres
après
traitementthermique (Fig. 6b) :
Dans le
premier
cas, la valeur03C1u(~5 03BC03A9m)
esttrès
grande comparée
à celle dugraphite
pur( 0,4 fLflm) prouvant
que les fibres non traitées sont très malgraphitées.
Par contre, dans le deuxième cas,la valeur p u aux erreurs
expérimentales
oustatistiques près
estproche
de celle dugraphite
HOPG. Les fibrestraitées à haute
température
sont donc biengraphitées.
Seuls les défauts dus aux
joints
degrains
sont les causesdes valeurs de résistivité résiduelle.
On
peut également
constater sur le tableau II que les valeurs de la résistivité sontapproximativement
corré-lées aux valeurs du
potentiel
initial d’insertion(Pl).
Onremarque là aussi que la méthode
électrochimique
donne des indications
qui peuvent
êtreéquivalentes
eninformation aux mesures de résistance
électrique
pourdésigner
les meilleures fibres.4. Discussion et conclusion.
Trois
types
de fibres de carbone(fibres ex-PAN ;
fibresex-BRAI-mésophase
et fibresvapodéposées
ex-méthane)
ont été caractérisés en vue de rechercher cellesqui pourraient
donner des conducteurs électri- ques intéressantsaprès
insertionchimique.
Les métho-des de
caractérisation
utilisées ont été la diffraction des rayonsX,
lacyclovoltamétrie
au cours de l’insertionélectrochimique
de l’acidesulfurique,
les mesures derésistivité
électrique,
de résistance à la traction et du moduled’Young.
Tous les résultats
expérimentaux indiquent
que les fibres les mieuxgraphitées
avec le moins de défautspossible
dans les conditions lesplus avantageuses
pourpréserver
leurspropriétés mécaniques (c’est-à-dire
auxalentours d’HTT de 2 800-3 000 °C et de
préférence
sous
poudre
degraphite)
etqui possèdent
à la fois unetrès faible résistivité
électrique
sont les candidates lesplus
intéressantes pour l’insertionchimique
en vued’obtenir de bons conducteurs
électriques
commed’ailleurs l’ont montré de récents travaux
[3, 13, 14].
Les fibres
vapodéposées (FVDa)
semblent à cepoint
de vue les meilleures. La série de fibres ex-BRAI-
mésophase
de Thornelpermettrait
d’obtenir des résul-tats encore intéressants
(à
noterqu’à
l’heure actuelleces dernières sont les seules
produites
convenablement62
en
grande longueur).
Ilapparaît cependant
que certai-nes d’entre elles ont subi un HTT
trop grand qui
lesfragilise beaucoup trop (en particulier
à laflexion)
etles rendent
inaptes
à l’utilisationenvisagée.
Les fibresex-PAN ont une résistance
électrique trop
élevée et untaux de
graphitation trop
faible pour êtreemployées.
Seule la fibre Celion GY 70 traitée à très haute
température pourrait
être utilisée mais là aussi unetempérature
de traitementtrop
élevéefragilise
la fibredans des conditions
qui
ne seraientplus acceptables.
En
résumé,
une bonne fibre de carbonequi
seraitapte
à l’insertion en conduisant à une très bonne conductivitéélectrique
devrait atteindre pour ses pro-priétés physicochimiques
les valeurs ci-dessous déduitesempiriquement
de nos résultatsexpérimentaux :
- taux de
graphitation g
80 %(ou doo2 3,37 À),
-
longueur
de cohérenceLc 150 Á,
- résistivité initiale Pa 3
jiflm,
-
potentiel
initial d’insertion dans l’acidesulfurique
concentré et pour le 1"
cycle
PI0,8
V vs.ECS,
- résistance à la
traction,
selon lesapplications
- module
d’Young }
demandées mais lesplus grandes possibles.
Les conclusions de cet article sont en accord avec les résultats
expérimentaux
de mesure de la résistivitéaprès
insertion(pour lequel
on trouveraquelques
références
significatives
dans les articles[3
et13].
Lameilleure résistivité atteinte est à l’heure actuelle de
0,01 pfim [17]
pour une fibretype
FVDa insérée avecAsFs.
Remerciements.
Les auteurs sont reconnaissants à Monsieur Serra- Tosio
qui
a mis à notredisposition l’appareil
de tractionde l’Ecole
Française
dePapeterie
de Grenoble et à laSociété Le Carbone Lorraine pour les traitements de
graphitation
des fibres.Annexe.
RÉSISTANCE A LA TRACTION D’UN LOT DE FIBRES FVD NON TRAITÉES A HAUTE TEMPÉRATURE. - La détermination du diamètre moyen des fibres de ce lot a
été effectuée par
microscopie optique
sansrisque
d’erreur
importante.
La distribution des diamètrescompris
entre 2 lim et 28 pm de ce lotcomportant
225 fibres estprésentée
surl’histogramme
de lafigure
7. Le diamètre moyen a pu ainsi être évalué à
5,9
lim.La résistance
jusqu’à rupture
de 40 fibresappartenant
à des tranches de section différente de ce lot a été mesurée et les valeurs moyennes de ces résistances ont été tracées en fonction du diamètre
correspondant
encoordonnées
logarithmiques
sur lafigure
8. Une rela-tion linéaire
(justifiable
par lastatistique
deWeibull)
entre la résistance à la traction
(en MPa)
et le diamètred
(en pm)
donne :Fig.
7. -Histrogramme
d’un lot de fibresvapodéposées (FVD)
en fonction de leurs diamètres.[Histogram
of a lot of vapour grown fibres(FVD)
versusdiameter.] ]
Fig.
8. - Résistance à la traction d’un lot de fibresvapodépo-
sées
(FVDa)
en fonction de leurs diamètres.[Tensile strength
of a lot of vapour grown fibres(FVDa)
versus
diameter.]
Fig.
9. - Résistivitéélectrique
des fibresvapodéposées
nontraitées
(FVD)
ou traitées à hautetempérature (FVDa
etFVDa
(*))
en fonction de leurs diamètres.[Electrical
resistivities of vapour grown fibres no heat treated(FVD)
or heat treated(FVDa
and FVDa(*))
versus diame-ter. 1
Le
diamètre
moyen étant connu, onpeut
donc estimer la valeur moyenne de la résistance à la traction de ce lot à 2 800 MPa.Rappelons
que les valeursindiquées
surle tableau II
correspondent
seulement aux fibres dediamètre
compris
entre 8 et 10 jim.RÉSISTANCE
ÉLECTRIQUE
D’UN LOT DE FIBRES FVDNON TRAITÉES ET TRAITÉES A HAUTE TEMPÉRA-
TURE. - Les résistivités
électriques
des fibres du lotprécédent
ont été mesurées en fonction de leur diamè- tre. Lafigure
9présente
l’ensemble des résultats pour les FVD non traitées[18],
les FVD traitées à 2 800 "C[19]
et celles du lot utilisé dans cetteétude,
traitées à 2 900 °C souspoudre
degraphite.
La variation dep est
pratiquement
linéaire en fonction du diamètre d(en lim)
et obéit aux lois suivantes :p ( FVD ) = 0,82 d + 3,61 (03BC03A9m) (R=0,99)
p
( FVDa )
=0,042
d +0,233 ( R
=0,90 )
p
( FVDa (*))
=0,021
d +0,250 ( R
+0,99).
L’ensemble du lot FVDa
(*)
de diamètre moyen5,9
lim dont les résistivités varient entre0,3
et 103BC03A9m
aurait donc une résistivité moyenne de l’ordre de
0,40 liflm équivalente
à celle d’un bonpyrographite.
Remarquons
que la variation de la résistivité enfonction du diamètre ne
correspond
pas aux résultats de Tahar et al.[20] qui
trouvent une influence dudiamètre en
1/d pour d
8 03BCm dans le cas des fibresFVD à
précurseur
benzène. Latempérature
de traite-ment
(HTT
=3 500 °C)
engraphitant
fortement ledépôt pyrolytique
de la fibrepourrait
seuleexpliquer
lacause de cette différence essentielle.
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