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Submitted on 1 Jan 1929
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Spectre du phosphore dans l’ultra-violet extrême
P. Queney
To cite this version:
P. Queney. Spectre du phosphore dans l’ultra-violet extrême. J. Phys. Radium, 1929, 10 (8),
pp.299-302. �10.1051/jphysrad:01929001008029900�. �jpa-00205388�
SPECTRE DU PHOSPHORE DANS L’ULTRA-VIOLET
EXTRÊME
par M. P.QUENEY.
Sommaire. - Le spectre du phosphore a été étudié, par la décharge sans électrodes,
entre 1 200 et 2 700 Å, au moyen d’un spectrographe à réseau dans le vide. En plus des raies déjà connues dans cette région, environ 250 raies nouvelles ont été trouvées.
1.
Dispositif expérimental. -
Lespectrographe, déjà
décrit par MM. L. et E. Bloch(1),
est caractérisé parl’emploi
derodages
coniques permettant
de faire lesréglages
du réseau et de laplaque
sans faire rentrer l’air dansl’appareil.
Le réseaumétal-lique
employé
a un mètre de rayon decourbure,
55 mm delarge
sur 35 mm dehaut,
et donne unedispersion
de 18 À: mm environ. Lalargeur adoptée
pour la fente était20 [J..
Lesplaques
Schumann utilisées avaient V cm delong
sur2,5
cm delarge.
Le tube à
décharge,
T,
en pyrex, de 80 cm delong,
placé
devant la fente etdirigé
versle centre du
réseau,
estséparé
duspectrographe
par unelame,
de fluorine f de1 mm
d’épaisseur.
Le vide est faitdans
le tube au moyen d’une pompe àcondensation,
avecinterposition
d’unpiège
à airliquide,
par l’intermédiaire d’un grosrobinet
métallique
à trois voies R fixé auspectrographe
par unrodage
conique.
La canalisation à vide Cabou-tissant au robinet est en
plomb
et assezsouple
pourpermettre
de retirer le tube avec le robinet de devant la fente et denettoyer
la fluorine s’il y alieu;
pendant
cetteopération,
onpeut
laisser le vide dans le tube en fermant le robinet R.La luminescence de la vapeur de
phosphore
est obtenue au moyen dedécharges
oscillantes
produites
endéchargeant
un condensateur à travers une coupure et un fil decuivre F enroulé une douzaine de fois autour du tube de pyrex; la
puissance électrique
utilisée,
fournie par lesecteur,
était de 1 et la distanceexplosive
de 8 à 15 mm.Enfin,
lapartie
A B du tubecomprise
entre le robinet R et l’enroulement F est refroidie par de l’airliquide
sur unelongueur
de 25 cm ; lesystème employé
est un manchon M àparoi
double,
vidée etargentée intérieurement,
et maintenu au moyen de deux bouchons deliège
bb ;
l’espace compris
entre le manchon et le tube estrempli
par des morceaux d’étoffe que l’onpeut
imbiber d’airliquide
par le tube àentonnoire;
avec 300 cm’ d’airliquide,
onpeut
maintenir le tube suffisamment froidpendant
deux heures.(1) L. et E. BLOCH, Rev. Opt., t. 5 (1926), p. 63.
, .
300
2. Fonctionnement. - Du
phosphore
blanc enbâtons,
fourni par la maisonKahlbaum,
étantplacé
en P dans letube,
laluminescence,
assez brillante etd’aspect
bleuâtre,
seproduisait
d’abord sanschauffer,
mais trèsrapidement
le tubese tapissait
d’une croûte rouge de
phosphore projeté
en tous sens par ladécharge,
et devenaitcomplè-tement opaque; il
n’y
avait bientôtplus
dephosphore
blanc enquantité suffisante,
et il devenait nécessaire de chauffer le tube avec une rampe à gaz ; onpouvait
ainsi maintenir le. tube lumineux
pendant
plusieurs
heures,
après
quoi
presque tout lephosphore
se trouvaitcondensé dans la
région
AB,
et il suffisait de le ramener en P pour une posesuivante,
opé-ration
qui
nepouvait
se fairequ’en
détachant le tube du robinet R et en leremplissant
d’eaudistillée,
car lephosphore
se trouvait engrande
partie
condensé à l’état dephosphore
blancpulvérulent
trèsfacilement
inflammable.L’emploi
d’uneréfrigération énergique
de lapartie
AB du tube s’est montréindispen-sable pour éviter la
projection
duphosphore
sur la fenêtre defluorine,
etgrâce
à cesystème
il devintcomplètement
inutile denettoyer
cettedernière,
même au cours de posesde 3 heures.
3. Résultats. - L’étude du
spectre
a été faite en deux tranches :1° De 1 ~00 à 1 950
Ã,
cinq
clichés ont étémesurés,
la durée des posesayant
été de 2 à 3heures;
leslongueurs
d’onde ont été calculées àpartir
de la moyenne des mesures deces clichés. Les raies choisies comme étalons ont été les trois raies suivantes du carbone :
1 931,027 ;
I. 56I,3 ï8; 1335,703
À. On a d’abord fait uneinterpolation
linéaire entre les deux raies extrêmesprises
comme raies debase, puis
on tracé une courbe de correctionparabo-lique
au moyen de la troisième raie étalon. Laprécision
semble atteindre0,05
Á dans cetterégion,
tout au moins pour la différence des raies voisines.~° De i 930 à 2
700 Á,
on a fait la moyenne entre les nombres déduits de troisclichés;
en l’absence d’étalons du carbone autres que la raie 1931,027,
on apris
commeétalons,
enplus
de cetteraie,
lescinq
groupes de raies duphosphore
donnés par Bowen(1)
et MissSaltmarsh
(’).
Dans chacun de ces groupes, on faisait la moyenne d’unepart
deslongueurs
d’onde des raies du groupe, d’autrepart
des abscisses de ces raies mesurées sur lesclichés,
et ces deux moyennes étaient
prises
comme coordonnées d’unpoint
de la courbe dedisper-sion. La
précision
dans cetterégion
nedépasse guère 0,1
Ã.Il a été
retrouvé,
à l’état do raiesfortes,
et avec un bon accord pour leslongueurs
d’onde,
à peuprès
toutes les raiesdéjà indiquées
parGeuter
(3 j,
Miss Saltmarsh(2)
etShaver
(-)
et toutes les raies classées par Bowen et Millikan(1);
enplus
de ces 100 raiesdéjà
connues, on en a trouvé environ 250 attribuées auphosphore,
dont une très forte à 1888,77
À,
etplusieurs
autres assez fortes. Lesimpuretés
trouvées ont été lecarbone,
l’azote, l’aluminium,
le silicium et lebore,
ces trois dernièresprovenant
probablement
duB
pyrex; le
phosphore employé
semble avoir étéparticulièrement
pur.Les résultats sont
consignés
dans le tableau. Lapremière
colonneindique
l’intensité etl’aspect
de la raie s’il y a lieu(L
=large ;
D =diffuse),
la deuxième lalongueur
d’ondeen i et la troisième les observations
diverses,
les initiales non entreparenthèses
indiquant
les auteurs
qui
ontdéjà signalé
la raie(G
=Geuter;
B =Bowen;
M =Millikan;
S = MissSaltmarsh;
Sh =Shaver).
Ce travail a été fait au laboratoire de
physique
de l’Ecole normalesupérieure,
sous la direction de M.Eugène
Bloch queje
suis heureux de remercier de sa bienveillance. Je remercieégalement
mon camaradeLacroute,
qui
a bien voulu me faire sans cesseprofiter
de son
expérience,
ainsi que lespréparateurs
du laboratoire pour leur aide amicale.(t) BOWEN et 3IILLIKAN,
Phys.
Rev., t. 25 (1925’, p. 295, 591 et 600; t. 29 (1927), p. 5tO; t. 31 (L 928), p. 34.(2) Miss SALTMARSH, Phil. Mag., t. 47 (1924), p. 874; Proc. lioy. Soc., A, t. 108 (1925), p. ~32.
(3) GEUTER, Z. f. Wiss.
Phot.,
(1907). -KAYSER, vol. 6, p. 246.
(4) SHAVER, Trans.
Roy.
Soc., Canada, t. 18(1924),
p. 147.302
TABLEAU DES RESULTATS