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Étude des méthodes de mesure des pressions explosives.
Comparaison crushers-quartz piézoélectrique
A. Langevin
To cite this version:
ÉTUDE
DESMÉTHODES
DE MESURE DES PRESSIONS EXPLOSIVES COMPARAISONCRUSHERS-QUARTZ
PIÉZOÉLECTRIQUE
Ecole de
Physique
et Chimie. Laboratoire de M.Langevin
et Laboratoire Central des Poudres. Paris. Sommaire. - Aprês avoir décrit le dispositif piézoélectrique utilisé pour la mesure des pressionset rendu compte des résultats expérimentaux, on constate que dans les conditions expérimentales choisies,
c’est-à-dire avec une vitesse d’écrasement du crusher relativement faible (durée totale de l’écrasement voisine de 35 millisecondes dans la première série d’expériences et de 50 millisecondes dans la deuxième série et pression maximum appliquée sur le crusher ne dépassant pas 2500 kg), il y a accord très
satis-faisant, non seulement pour le maximum de pression, mais pour toute la courbe pression-temps, entre les indications des crushers de cuivre de 13/8 mm, et les indications du quartz piézoélectrique.
1.
Dispositif
d’étude despressions
explosives
utilisant
lespropriétés piézoélectriques
d’une lame deQuartz.
Par ÂNDRH LANGEVIN.
f.
Exposé théorique. -
L’utilisation despro-priétés piézoélectriques
d’uiie lame dequartz
constitue la méthode de choix pour l’étude despressions
ouefforts variables en
général.
Elle estparticulièrement
indiquée
pour l’étude despressions explosives,
où ils’agit
depressions rapidement
variables.Son intérêt essentiel réside :
a)
Dans le faitqu’elle
nc mct enjeu
qu’unc
inertietrès
faible,
étant donné les déformationsélastique
minimes duquartz
sous l’influence de lapression.
b)
Dans sasouplesse,
la sensibilitépeut
êtreajustée
à la valeur voulue par
simhle réglage
d’uncondensa-teur en shunt sur les
quartz.
La
piézoélectricité
découverte en 1881par les
frèresCurie, permet
la transformationinstantanée,
à l’aide d’uneou plusieurs
lames dequartz
tailléesperpcndicu-iaircmcnt â, l’axe
électrique,
dus variations d’un effort 1F en variations dequantité
d’électricité suivant laloi :
a étant le module
piézoélectrique
duquartz.
D’unefaçon
générale
lesquantités
d’électricité mises enjeu
sont
faibles,
le modulepiézoélectrique
ayant
un ordrede
grandeur
faible :Mais la
technique
actuelledeslampes
a trois électrodespermet
de conserver cescharges
et de lesamplifier
ensuite sans déformationsappréciables.
2. Réalisation de
l’appareil. -
a) Support
duquartz
etdispositif
de transmission de lapression.
-Il est
commode,
pratiquement,
d’utiliser deux lames dequartz
montées à axesélectriques opposés (lames
perpendiculaires
à l’axeélectrique),
l’armaturemétal-lique
isolée se trouvantplacée
entre les deuxquartz,
son isolement est ainsi assuré par les lames de
quartz
elles-mêmes.
(Voir
fig.
t.)
Fig. 1. -
Disposition des quartz.
La
pression
est transmise directement auxquartz
par un
piston cylindrique
coulissant de section connue avecprécision (section
de0,5 ; f ; 2
ou 3 em2 suivantla valeur maxima de la
pression
àétudier).
Les
quartz
sontplacés
dans une enceintemétallique
fermée.(Voir
fig.
2.)
Ils sont serrés entre lepiston
et une
pièce
filetéeportant
unlogement
pour lesquartz
(cette
pièce
est munie d’un roulement a bille pour éviter des efforts excessifs sur la connexion au moment du serrage desquartz).
Le serrage initial desquartz
est nécessaire pour éviter undéplacement
appréciable
dupiston
au moment du tir.Normalement
même pour despressions
élevées les déformations duquartz,
et despièces
peuvent
àjuste
titre ètre considérées commenégligeables.
Un tube
desséchant,
contenant dup20J,
estprévu
pour
supprimer
la conductibilitéélectrique
duquartz
en surface.
449
b)
Liaison desquartz
àl’amplüicateur. -
L’arma-ture isolée entre les
quartz
est reliée à travers uneborne d’ambre au
conducteur, protégé
des influencesélectrostatiques
par un tubemétallique,
qui
réalise la liaison avecl’ampliticateur.
A l’entrée de
l’amplificateur
ce conducteur est relié à lagrille
de la triode électromètrequi
constitue lapartie
essentielle dupremier étage
del’amplificateur.
Fig. 2. -
Dispositif de transmission et support des quartz.
c)
Amplificateur. -
Cetamplificateur
est unampli-ficateur du
type
à «résistance », comprenant
deuxétages.
Le
premier étage
est constitué par un circuit compor-tant unelampe
à haut isolement degrille
(couranl
inverse de
grille
réduit au minimuln par laposition
de lagrille
en dehors del’espace
filamentplaque)
di(etriode-électromètre : cette
lampe
permet
de conserver ainsi lescharges
fournies par lesquartz,
d’oùpossibi-lité de
l’étalonnage
par établissement depression
sta-tique,
son circuit est conforme au schéma habituel desétages
à résistance et contre batterie.Fig. 3. - Schéma du
montage de l’amplificateur à triode électromètre.
RI = Résistance de 50 000 c~
Rh = Rhéostat de chauffage
C - Capacité variable en shunt sur les quartz.
Le deuxième
étage
comporte
unelampe
amplificatrice
basse
fréquence
de sortie. le schéma demontage
fig. 3.)
rl)
Oscillographe
etenregistreur
photographique.
-L’oscillographe
utilisé est unoscillographe
élec-tromagnétique
Dubois depériode
propre1/3
000 deseconde,
période
propre laplus
courtequi
ait pu être réalisée dans ce genred’appareil.
Cetoscillographe
estmuni d’un miroir concave de 1 m de rayon de
courbure.
La source de lumière est une
lampe
a arc à avance-mentautomatique
à charbon trèsfin;
la lumière estconcentrée sur le miroir à l’aide d’un
système optique
comportant
t un condenseur et une lentille à courtfoyer
ainsi que deux fentes pour obtenir une
image
fine enéliminant les
images
parasites
fournies par les bords du miroir.L’enregistrement photographique
se fait sur un tam-bourcylindrique
tournant de 50 cm de circonférenceavec
chambre
noirecomportant
un couvercle à déclan-chementautomatique
parélectroaimant,
une fentedis-posée
à l’entrée de la chambre noirecomplète
la ponc-tualité del’image.
La mesure de la vitesse de déroulement du
papier
sensible c’est-à-dire la mesure de la vitesse de rotationdu
cylindre
se fait à l’aide d’undispositif
électro-magnétique
donnant unetensionalternative sinusoïdale defréquence
directement liée à la vitesse de rotation ducylindre.
Cette
fréquence
est mesurée à l’aide d’une gamme de4 groupes de lames vibrantes excitées
électromagné-tiquement
par le courant alternatif sinusoïdal etpouvant
entrer en résonance pour desfréquences
connues et ins-crites au côté de chacune d’elles(système
Hartmann-Kempf).
Chacune des lames d’un même groupe a des fré-quences propres variant
régulièrement
et très voisines les unes desautres,
cequi
permet
une mesureprécise
de la vitesse de rotation.
Les 4- groupes de lames vibrantes
correspondent
à4 ordres de
grandeur
de vitesse de déroulement dupapier.
Ces 4 vitesses sont
5, 10,
15 et 20 m par secenviron,
mesurées avec une erreur maximum de0,5
pour 100.e) Tarage
enpression
et contrôle del’amplifica-teur. -
L’étalonnage
enpression
est fait avant etaprès
chaque
série de tir à labombe,
defaçon
à vérifier que lesquartz
sont restés en bon état etqu’il n’y
a pas eude modification dans l’ensemble des circuits
électriques.
Cetétalonnage
en valeur absolue despressions
est fait.
à l’aide d’une presse à huile
spéciale
permettant
d’allerj usqu’a
3 000kg
parcm2,
parcomparaison
avec les indi-cationsstatiques
des crushers de cuivre de13/8
mmutilisés habituellement pour la mesure
de pressions
ex-plosives. (Voir fig.
4.)
Ce
procédé
se trouvejustifié,
en dehors même de lagrande régularité
des indications descrushers,
par le fait que nous nousproposions
essentiellement deréali-ser la
comparaison
entre les indicationsstatique
etFig. 4. En
plus
de cetétalonnage
enpression
nouscontrô-lions,
avant etaprès chaque
tir,
lescaractéristiques
électriques
de l’ensemble dumontage
enappliquant
une tension fixe et constante à l’entrée del’amplifica-teur.
(Batterie
d’accumulateur ne débitantpas)
et nous notions la déviationindiquée
par unmilliampèremètre
en série avecl’oscillographe (ce
milli étant mis horscircuit au moment de la
combustion),
ainsi nouspou-vions contrôler à lafois le coefficient
d’amplification
del’amplificateur
et l’isolement de l’ensemble desquartz
et du circuitgrille
de la triode électromètre.Ces
précautions
nousontpermis
d’obtenir unegrande
régularité
dans les résultats.II.
Comparaison
des courbespressions-temps
déduites :
a)
des écrasements
ducrusher ; b)
des
enregistrements
auquartz
piézoélectrique.
Par HENRI MUR,AOUR, ANDRE LANGEVIN et GABRIEL AUNIS. La
comparaison
entre crusher etquartz
piézoélec-trique
a été effectuée dans les conditions suivantes : Lapression explosive
a été réalisée par la combustion d’unepoudre
colloïdale tubulaire de2,57
mmd’épais-seur tirée à la densité de
chargement
de0,2
dans unebombe en
acier, type Vieille,
de 150 de capa-cité(1).
La durée totale de combustion de cettepoudre
était,
dans cesconditions,
de l’ordre de 35 milli-secondes.Une
première
série de 3expériences
a été réaliséeen
enregistrant
la variation de lapression
en fonctiondu
temps
à l’aide duquartz
piézoélectrique,
lapression
étant transmise auquartz
par l’intermédiaire d’unpiston
de1/2
em2(2).
(1) Composition de la poudre utilisée : Coton poudre à li,7
pour 100 d’azote, 66 pour 100; nitroglycérine 25 pour 100 ;
diéthyldiphényl urée symétrique 9 pour 100.
(2) Le quartz avait été taré statiquement avec des crushers
voir (1re partie), méthode qui ne soulève pas d’objections, si la
durée d’application de la pression est voisine de celle utilisée
pour le tarage statique des crushers avec l’appareil manomé-trique type Vieille.
Voici,
pourchaque expérience,
la valeur de la pres-sion maxima et la valeur de la constanteK1
(1).
Deux séries
d’expériences
ont été ensuite exécutées dans les mêmesconditions,
mais en substituant auquartz
piézoélectrique
des crushers de cuivre de 13 mmde hauteur et 8 mm de diamètre écrasés : 1° par un
piston
de 1cm~ ;
2° par unpiston
de~./~
cm2.Les écrasements ont été
enregistrés
en fonction dutemps
suivant ledispositif
de Vieille(tambour
tour-nant etdiapason).
Les écrasements mesurés ont été transformés enpressions
en utilisant la table detarage
(1) Sur la détermination de K,, inverse de la vivacité, voir La Technique moderne, 1931, t. 23, p. 177. R!, exprimé ici, en
kg. cm2 seconde, est équivalente à l’aire
totale
de la courbe451
Fig. 6.
dite « Piston libre Burlot »
(1).
Le tableau A annexé àcette note
donne,
à titred’indication,
pour le lot de crusher que nous avons utilisé et pour différentsécra-sements ;
1. La valeur de la
pression
déduite dutarage
sta-(1) Sur le mode d’établissement de cette table qui tientcompte de la résistance plus grande du crusher aux
écrase-ments rapides, voir Mémorial des poudres, 1923, t. 20. p. 255.
La table a été complétée ultérieurement, pour les basses pressions, par le même expérimentateur, elle est utilisée dans le Service des
Poudres,
sous la désignation table P Sevran 1931.tique,
exécuté avecl’appareil manométrique
type
Vieille.2. La valeur de la
pression
indiquée
par la tablepis-ton libre Burlot.
Quatre
expériences
ont été exécutées avec lepiston
de1/2
em- et 4expériences
avec lepiston
de 1 cm2.Voici pour
chaque expérience
les valeurs de laPour
chaque
séried’expériences : a)
quartz ;
b)
crushers de13/8,
piston
de1/5 cm2 ;
c)
crushers de13/8,
piston
de 1cm2,
on a calculé la courbepression-temps
moyenne.(Dans
chaque
série lesexpériences,
trèsconcordantes,
s’écartent très peu de cettecouibe,
commel’indiquent
les faibles variations duIil.)
Les courbes moyennes ainsi obtenues ont étésuperposées
sur le
graphique
n° 1 annexé à cettenote,
figure
5.On remarquera la
superposition
à peuprès
parfaite
des
courbes,
il existecependant,
vers la fin dutracé,
enparticulier
entre les courbes crusherspiston
de 1 CM2et crushers
piston
de1/2 cm~,
unléger décalage,
dusans doute à une faible variation de la résistance du
crusher avec la vitesse d’écrasement.
Le même accord entre le
quartz
et le crusher a été retrouvé dans une seconde série d’essais exécutés àplus
basse densité dechargement (0,115)
lapression
étant transmise auquartz
et au crusher parl’intermé-diaire d’un
piston
de 1 cm2.(Voir graphique n° 2,
fig. 6.)
En
résumé,
dans les conditionse.xpërimentales
choi-sies,
c’est-à-dire avec une vitesse d’écrasement ducrusher relativement faible
(durée
totale del’écra-sement voisin de 35 millisecondes dans la
première
séried’expériences
et de 50 millisecondes dans la deuxième série etpression
maximumappliquée
sur le crusher nedépassant
pas 2
500kg :
cm2(1)
il y a accord trèssatisfaisant,
non seulement pour le maximum depression,
mais pour toute la courbepression-temps
entre les indications des crushers de cuivre de
13/8
et les indications duquartz
piézoélectrique.
TABLEAU A. - Table de
tarage
des crushers de4 3/8
utilisés dans les essais.(;) L’un de nous a antérieurement montré que dans la région
voisine de 4000 kg les pressions déduites de la table piston libre sont certainement inférieures aux pressions réelles Voir Mémorial de l’artillerie française, 1925, t. 4, p. 229, voir égale-ment 1935, t. 14, p. 642.
Fig. 1. -