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Article pp.141-143 du Vol.28 n°2 (2009)

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Editorial

Dans l’histoire des sciences et technologies, peu nombreuses sont les avancées qui se situent en totale rupture avec l’état de l’art courant – même si leurs auteurs prétendent souvent le contraire. La technologie sémantique n’y échappe pas, elle serait plutôt une évolution majeure des technologies du traitement de l’information prenant sa source loin dans le temps sur les bords de cette si féconde culture méditerranéenne. C’est en effet à l’héritage de la pensée grecque que nous situons habituellement l’origine de cette vision organisatrice de la pensée et des connaissances… Aristote (456 avant l’ère chrétienne)

Son artefact dans les domaines joints de l’informatique et des télécommunications (NTIC), émerge au tournant du XXIe siècle, quand trois précurseurs de l’Internet sémantique (Tim Berners-Lee, James Hendler and Ora Lassila), exposèrent leur vision d’une nouvelle génération de web (« The Semantic Web », Scientific American, May 2001) devant transformer le web d’aujourd’hui – immense base de documents (170 millions de sites web, 50 milliards de pages web) en une gigantesque plateforme de processus automatisés reliant des ressources de nature très variée et dynamiques : des données, des documents, des objets, des services, des machines et… des hommes.

Depuis lors, cette vision se construit et devient bien réelle de jour en jour. On peut constater aujourd’hui que l’on dépasse la dizaine de milliards de triplets RDF décrivant « par le sens » (métadonnées) quelques 100 millions de pages du web, et des milliers de descriptions ontologiques en RDF et OWL ont été publiées, avec le soutien de plus en plus évident de l’industrie. Mais le grand défi n’est pas uniquement celui de la modélisation des connaissances disponibles sur le web via des ontologies, métadonnées et terminologies, mais aussi celui de l’infrastructure de traitement informatique sous-jacente via la modélisation de processus sur le web tels les services web, les systèmes pair-à-pair et les grilles de calcul.

De 2000 à 2007, les technologies du web sémantique grâce à une très forte mobilisation du monde académique (ISWC, ESWC, WWW, KRR, IC et de très nombreuses autres conférences), des programmes coopératifs (IST, DARPA, ANR et autres programmes nationaux), des organismes de standardisation (W3C, OASIS, OMG, IEEE) et de l’industrie (conférences STC, ESTC), vont produire des prototypes, des standards, des technologies et enfin des applications qui commencent à être déployées.

En particulier, 2003 vit un début d’intérêt sur les Intranets par le gouvernement américain et l’industrie, 2005 vit l’émergence d’outils commerciaux et de nombreux logiciels libres. Des progrès notables sur le verrou-clé du passage à l’échelle ont été enregistrés (on peut traiter en quasi temps réel un milliard de triplets RDF (Oracle))

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et d’ailleurs un défi a été lancé à la communauté en 2007 pour le traitement de dizaines de milliards de triplets (Open Web, Billion Triples Challenge 2008). Force est de constater que les progrès vont très vite et l’industrie ne tarde pas à se les approprier.

Cependant, malgré des résultats encourageants, l’Internet sémantique est encore dans l’enfance.

En 2006, à une conférence invitée à STC 2006 (San Diego) des précurseurs de l’Internet sémantique prévoyaient une « re-naissance de l’IA » (ou la sortie de

« l’hibernation de l’IA ») grâce aux quelques belles applications à succès de l’IA de la fin du XXe siècle, comme : Deep Blue, Mars Rover, Deep Space 1, Sachem- Usinor… et grâce aujourd’hui, aux multiples applications du web : la recherche d’information, le traitement automatique des langues, l’apprentissage symbolique, les services web, les grilles de calcul, les agents logiciels, les réseaux sociaux ou l’intelligence collective… que l’on voit émerger très vivement sous la tension de la croissance de données continuellement disponibles sur le web, et aussi par la recherche de gain de productivité d’un écosystème mondial terriblement stressant pour les entreprises.

En somme on pourrait réduire les technologies du web sémantique à i) une technologie pour l’interopérabilité, ii) une plateforme pour connecter des communautés, des vocabulaires/ontologies et des services iii) un ensemble de standards pour l’échange de connaissances.

Ce numéro sur le web sémantique, propose un ensemble d’articles de la communauté scientifique et ses applications R&D en médecine et en télécommunication. Ils portent sur deux domaines-clés du web sémantique : celui de la génération et mise à jour manuelle ou automatique d’ontologies et de métadonnées d’indexation de ressources, et celui de la mise en œuvre de services web sémantique pour transformer le web en une vaste plateforme de processus programmables et dynamiques.

« Utiliser et construire des ontologies en médecine. Le primat de la terminologie » par Jean Charlet, Audrey Baneyx, Olivier Steichen, Iulian Alecu, Christel Daniel-Le Bozec, Cédric Bousquet, Marie-Christine Jaulent (INSERM et Hôpitaux de Paris) nous montre que la médecine a des spécificités qui contraignent l’usage des ontologies et leur construction. Ces spécificités amènent à prendre en compte le caractère linguistique des nombreux thésaurus médicaux et à les utiliser en coordination avec les ontologies pour exploiter les informations médicales.

« Langages et outils pour la visualisation et la manipulation de données du web sémantique », par Emmanuel Pietriga (INRIA) et Ryan Lee (MIT) adresse un aspect essentiel qui est celui de la création et de la mise à jour des métadonnées par des êtres humains. On peut imaginer que pour une part ces métadonnées seront créées automatiquement, mais l’assistance de l’homme sera souvent nécessaire. Pour maîtriser des ensembles de données pouvant être très vastes et ingérables, les

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auteurs nous proposent donc le langage Fresnel pour définir de manière générique et déclarative des vues sur des ensembles de données indexées en RDF et des schémas (FOAF, RDFS...) ou ontologies (OWL…).

« Construction automatique d’adaptateurs guidée par une ontologie pour l’intégration de sources et de données XML », par Chantal Reynaud et Brigitte Safar (LRI) est complémentaire à l’article de Pietriga et Ryan, et apporte une réponse à la génération automatique de métadonnées dans le contexte de l’intégration de sources de données hétérogènes XML via un médiateur.

« Les web services sémantiques, automate et intégration », par Mohand-Said Hacid (LIRIS), Freddy Lécué (Orange Labs) Alain Léger (LIRIS, Orange Labs), Christophe Rey (LIMOS), Farouk Toumani (LIMOS), Ramy Ragab Hassen (LIMOS) traite sous forme d’un tutoriel de l’intégration de ressources du web de nature très variée et dynamiques via des services web.

FRANÇOIS GOASDOUÉ Université Paris-Sud & CNRS – LRI

INRIA – Saclay Île-de-France ALAIN LÉGER

France Telecom-Orange Labs Rennes CNRS-LIRIS Université de Lyon I

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