Editorial
Les ontologies sont actuellement un thème de recherche très populaire dans de nombreux domaines tels que l’intégration de systèmes d’information, l’extraction de connaissances, la recherche d’information par le contenu, le web sémantique… Les recherches en cours convergent sur le plan des motivations : permettre le partage des connaissances et des données au sein d’une ou plusieurs communautés d’utilisateurs et entre les applications. En effet, les ontologies offrent une référence pour l’interprétation correcte des données. C’est ainsi que se développent actuellement de nombreuses approches basées sur l’utilisation d’ontologies. Les ontologies jouent aussi un rôle essentiel dans le domaine spatial. Du fait de la disponibilité croissante de l’information mise à disposition des utilisateurs, de la complexité inhérente aux données géographiques et du coût élevé d’acquisition de ces données, la compréhension et le partage des données spatiales est un enjeu primordial.
L’objectif de ce numéro spécial est de présenter l’état actuel des recherches portant sur les ontologies spatiales ainsi que d’examiner les différentes perspectives offertes par ces ontologies dans les systèmes d’information géographiques.
Les articles présentés ont été regroupés en trois catégories reflétant trois types différents d’ontologies spatiales : l’ontologie de l’espace, les ontologies de domaine géographique et les ontologies réalisant la description d’activités liées à l’espace.
L’ontologie de l’espace est une ontologie dédiée à la description des concepts qui caractérisent l’espace ainsi que leurs relations spatiales. L’objectif d’une telle ontologie est de définir les éléments de base sur lesquels sont implémentés les systèmes d’information géographiques.
Roland Billen et Eliseo Clementini proposent d’explorer l’espace projectif afin de représenter les objets spatiaux et leurs relations topologiques. Cette étude formelle constitue une contribution importante à la formalisation de l’ontologie de l’espace.
Rodéric Bera propose d’enrichir l’ontologie de l’espace d’un nouvel opérateur, l’opérateur d’adjacence relative. Cet opérateur qui s’applique aux régions d’une partition spatiale permet d’évaluer le niveau d’intégration d’une région par rapport à une autre en accordant au contexte spatial une importance variable et en prenant en compte des paramètres supplémentaires tels que, par exemple, la superficie ou la longueur des frontières communes des régions considérées.
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142 Géomatique – 14/2004. Les ontologies spatiales
Les ontologies de domaine géographique modélisent les concepts d’un domaine applicatif particulier, faisant appel à des données géographiques.
Julien Barde, Thérèse Libourel et Pierre Maurel construisent une ontologie afin de l’intégrer au cœur du service de métadonnées d’une infrastructure de médiation de données permettant à des utilisateurs divers de localiser et/ou d’accéder à des sources d’informations distribuées et hétérogènes. Cette ontologie, basée sur la norme ISO sur les métadonnées, a été enrichie par des descriptions thématiques et spatiales spécifiques au domaine de la gestion intégrée de la zone côtière en Languedoc-Roussillon.
Catherine Roussey, Robert Laurini, Caroline Beaulieu, Yohann Tardy et Monique Zimmermann souhaitent construire une ontologie urbaine appliquée à une problématique d’aménagement urbain. Leur papier présente la démarche adoptée pour réaliser cette ontologie de l’urbanisme puis une première maquette de l’ontologie.
Nils Gesbert, Thérèse Libourel et Sébastien Mustière proposent de décrire au sein d’ontologies les spécifications du contenu des bases de données spatiales.
Chaque ontologie de spécifications contiendra, d’une part, les connaissances sur les concepts et les relations du domaine modélisé, et d’autre part les liens entre ces concepts et les objets de la base de données.
Hy Dao propose lui aussi d’associer à chaque base de données spatiales une ontologie décrivant les phénomènes du monde réel qui y sont modélisés. Il propose aussi d’y ajouter la ou les représentations cartographiques de chaque objet de la base de données. Cette ontologie permet d’aider à la compréhension des données lues sur la carte mais aussi de contrôler le choix des graphèmes lors de l’établissement de cartes.
Les ontologies réalisant la description d’activités liées à l’espace modélisent les activités qu’ont les humains dans l’espace géographique. Edyta Przytula-Machrouh, Gérard Ligozat et Michel Denis proposent un ensemble de concepts formant une ontologie pour la représentation et l’utilisation des descriptions d’itinéraires.
L’ontologie offre des concepts pour la description d’itinéraires selon deux modes d’expression, verbal et graphique ; elle est transmodale.
Je tiens à remercier les contributeurs à ce numéro spécial pour la qualité de leur travail, leur efficacité et leur collaboration qui fut essentielle à la réussite de ce numéro. Mes remerciements vont aussi aux relecteurs pour la qualité de leurs évaluations et le respect des délais très courts que je leur ai imposés.
Christelle Vangenot
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Editorial 143
Liste des relecteurs Marie-Aude Aufaure Yvan Bédard Nacera Bennacer Djamal Benslimane Brigitte Biébow Rolland Billen Eliseo Clementini Jean-Paul Cheylan Nadine Cullot Thomas Devogele Jérome Euzenat Boi Faltings Pierre Grenon Francoise Gourmelon Jean-François Hangouet Amar Isli
Robert Jeansoulin Florent Joerin
Didier Josselin Fabrice Jouanot Robert Laurini Thérèse Libourel Pierre Maurel Bernard Moulin Simona Niculescu Christine Parent Catherine Roussey Anne Ruas Jean-Marc Saglio Michel Scholl
Marie-Hélène de Sède-Marceau Kilian Stoffel
Marius Theriault Sabine Timpf Kokou Yétongnon Esteban Zimanyi
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