L.E.G.T.A. Le Chesnoy TB2 − 2010-2011
D. Blotti`ere Math´ematiques
Concours blanc
Dur´ee : 3 heures
L’usage de la calculatrice est interdit.
Le bar`eme prendra significativement en compte :
• la pr´esentation,
• la clart´e des explications,
• le soin port´e `a l’argumentation des r´eponses,
• la justesse du vocabulaire et des symboles employ´es.
Probl` eme 1 − Probabilit´ es
Un mobile se d´eplace al´eatoirement le long d’un axe horizontal d’origine O, sur des points de coordonn´ees enti`eres, positives ou nulles.
Les d´eplacements sont effectu´es selon le protocole suivant :
• `a l’instant z´ero, le mobile est sur l’origine O d’abscisse 0 ;
• pour tout entier naturel n, si le mobile se trouve `a l’instant n sur le point d’abscisse k (0≤k ≤n), alors il sera `a l’instantn+ 1 :
– soit sur le point d’abscisse k+ 1 avec la probabilit´e 1 3; – soit sur le point O avec la probabilit´e 2
3.
Pour tout entier naturel n, soit Xn la variable al´eatoire ´egale `a l’abscisse du mobile `a l’instant n. Ainsi, X0 = 0.
On note E(Xn) l’esp´erance math´ematique de la variable al´eatoireXn. 1. V´erifier que X1 suit une loi de Bernoulli de param`etre 1
3. Que vaut E(X1) ? 2. (a) Donner la loi de la variable al´eatoire X2.
Indication : On pourra remarquer que ([X1 = 0],[X1 = 1]) forment un syst`eme complet d’´ev´enements.
(b) Calculer E(X2).
3. D´eterminer l’ensemble des valeurs prises par la variable al´eatoire Xn.
4. Soit n∈N∗ et soit k ∈J1, nK. On consid`ere les ´ev´enements [Xn =k] et [Xn−1 =k−1].
(a) ´Etablir l’inclusion d’´ev´enements suivante : [Xn =k]⊂[Xn−1 =k−1].
(b) En d´eduire l’´egalit´e : [Xn =k] = [Xn=k]∩[Xn−1 =k−1].
1
(c) ´Etablir l’´egalit´e :P([Xn =k]) = 1
3 P([Xn−1 =k−1]).
(d) D´eduire du r´esultat pr´ec´edent que l’on a :P([Xn = 0]) = 2 3.
5. (a) En utilisant la question 4.(c), montrer `a l’aide d’un raisonnement par r´ecurrence que pour tout entiern sup´erieur ou ´egal `a 1 on a :
∀k∈J0, nK P([Xn=k]) = 1
3 k
P([Xn−k = 0]).
(b) En d´eduire que pour tout entier natureln, l’expression deP([Xn =n]).
(c) Donner pour tout entier n∈N∗ la loi de la variable al´eatoire Xn.
6. (a) En utilisant la d´efinition deE(Xn) et la question 4.(c), montrer que pour tout entier n∈N∗ :
E(Xn) = 1 3
n
X
k=1
k P([Xn−1 =k−1]).
(b) En d´eduire que pour tout entier n∈N∗ : E(Xn) = 1
3 E(Xn−1) + 1 3. (c) D´eterminer l’expression de E(Xn) en fonction de n.
Probl` eme 2 − Analyse (d’apr` es le sujet du concours A−TB 2006)
Soit f une fonction continue sur l’intervalleI =]0,+∞[. On d´efinit la fonction Gf deI dans R par :
∀x∈I Gf(x) = Z 3x
x
f(t) t dt.
1. (a) Montrer que la fonction Gf est d´erivable sur I.
Indication : On pourra introduire une primitive de la fonctiont 7→ f(t) t . (b) D´eterminer la fonction G0f.
2. (a) On d´efinit la fonction f1 de I dans R par :
∀x∈I f1(x) = 1.
D´eterminer la fonction G1 =Gf1.
(b) On d´efinit la fonction f2 de I dans R par :
∀x∈I f2(x) = ln(x).
D´eterminer la fonction G2 =Gf2.
3. Dans la suite du probl`eme, H d´esignera la fonction d´efinie sur I `a valeurs dans Rpar :
∀x∈I H(x) = Z 3x
x
cos(t) t dt.
2
(a) D´eterminer les signes de Hπ 6
et de Hπ 2
. (b) Montrer que : ∀x∈I |H(x)| ≤ln(3).
4. Soit E la fonction d´efinie par :
E: I →R, t7→ 1 t2
Z t 0
sin(u)(t−u)2
2 du.
(a) Montrer que :
∀t∈I |E(t)| ≤ t 6. (b) D´emontrer que :
∀t∈I cos(t) t = 1
t − t
2 +t E(t).
(c) D´eduire des deux questions pr´ec´edentes que la fonction E est continue sur R+× et prolongeable par continuit´e sur R+.
(d) En d´eduire que H(x) tend vers ln(3) quand x tend vers 0 par valeurs sup´erieures.
Notation : On notera d´esormais h le prolongement par continuit´e de H `a [0,+∞[ obtenu en posant : h(0) = ln(3).
5. Montrer que h est d´erivable en 0.
6. (a) Montrer que :
∀x∈I h(x) = sin(3x)
3x −sin(x) x +
Z 3x x
sin(t) t2 dt.
(b) Montrer que : Z 3x
x
sin(t)
t2 dt tend vers 0 quand x tend vers +∞.
(c) En d´eduire la limite de h(x) quand x tend vers +∞.
7. D´eterminer les intervalles sur lesquels la fonction h est croissante et ceux sur lesquelles elle est d´ecroissante.
Probl` eme 3 − Alg` ebre lin´ eaire
Soient (un)n∈N, (vn)n∈N et (wn)n∈N les trois suites d´efinies par leur premier terme : u0 = 1 ; v0 = 0 ; w0 = 0
et les relations de r´ecurrence :
un+1 = 3un−vn+wn
vn+1 =un+ 2vn wn+1 =vn+wn valables pour toutn ∈N.
On note A la matrice
3 −1 1
1 2 0
0 1 1
et on poseXn=
un vn wn
pour toutn ∈N.
3
1. (a) Reconnaˆıtre, pour tout n∈N, le produit AXn.
(b) En d´eduire une expression de Xn en fonction de A, X0 et de l’entier n, pour tout n∈N.
2. On notef l’endomorphisme deR3 canoniquement associ´e `aA, i.e. tel queAsoit la matrice def dans la base canonique B= (e1, e2, e3) de R3.
(a) L’endomorphisme f deR3 est-il un isomorphisme ?
(b) D´eterminer le vecteur e01 de R3 tel que f(e01) = 2e01 et dont la troisi`eme composante est 1.
(c) D´eterminer le vecteur e02 deR3 tel quef(e02) = e01+ 2e02 et dont la troisi`eme compo- sante est−1.
(d) D´eterminer le vecteur e03 deR3 tel quef(e03) = e02+ 2e03 et dont la troisi`eme compo- sante est 2.
(e) Montrer que B0 = (e01, e02, e03) est une base de R3.
(f) Donner la matrice T de l’endomorphisme f dans la baseB0. 3. (a) On note N la matrice
0 1 0 0 0 1 0 0 0
. Calculer N2,N3 et en d´eduire la valeur de Nk pour toutk ∈N.
(b) ´Ecrire T comme une combinaison lin´eaire des matrices I3 et N, puis appliquer la formule du binˆome de Newton pour d´eterminer une expression de la matrice Tn en fonction de l’entier natureln, pour tout n∈N.
4. SoitP la matrice de passage de la base B `a la base B0.
(a) Exprimer A en fonction deT, P etP−1, puisAn en fonction des mˆemes matrices et de l’entier natureln.
(b) Donner la matrice P, puis calculer P−1.
(c) D´eterminer les expressions de un, vn et wn en fonction de l’entier naturel n, pour tout n∈N.
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