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1.1 Action de groupe.[1]

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Texte intégral

(1)

101: groupe opérant sur un ensemble. Applications

Pierre Lissy May 6, 2010

1 Dénition. Exemples. Premières applications

1.1 Action de groupe.[1]

Dénition 1. Soit(G, .) un groupe noté multiplicativement, d'élément neutre1. Soit X un en- semble. Une action du groupeGsur X une applicationψ:G×X →X vériant:

1. ∀x∈X, ψ(1, x) =x,

2. ∀(g, g0)∈G2,∀x∈X, ψ(gg0, x) =ψ(g, ψ(g0, x)).

On dit alors queX est un G-ensemble et queGopère (ou agit) sur X.

Remarque 1. Il revient au même de se donner un morphisme de groupe ϕ: G → Bij(X), en posantϕ(g) := x 7→ψ(g, x). On dit alors que ϕ est une action de groupe donnée par automor- phismes. Si ce morphisme est injectif, on dit que l'action est dèle. En particulier,G/Kerϕopèle dèlement surX.

Dans toute la suite, l'action sera simplement notée .

1.2 Actions par translation.[1]

Dénition-proposition 1. Soit G un groupe. On appelle action par translation à gauche l'action de G sur lui-même dénie parg.a:=ga. G opère délement sur G pour cette action.

Application 1 (Théorème de Cayley). Tout groupe d'ordrenpeut s'écrire comme un sous-groupe du groupe symétriqueSn.

On peut dénir d'autres actions par translation.

Exemple 1. On fait agir GLn(k) sur Mn,m(k) par translation: G, M 7→ GM. De même par translation à droite.

Dénition 2. Soit G un groupe et H un sous-groupe distingué de G . On appelle action par translation à gauche sur le quotient l'action de G sur le groupe quotientG/Hdénie parg.(aH) :=

gaH. G n'opère pas dèlement pour cette action (le noyau est H).

Application 2. Soit G un groupe inni et H un sous-groupe de G distinct de G d'indice ni.

Alors en faisant agirGsur G/H on montre que Gn'est pas simple.

1.3 Actions par conjugaison.[1]

Dénition 3. Soit G un groupe. On appelle action par conjugaison l'action de G sur lui-même dénie parg.a:=gag−1. Cete action n'est pas dèle.

Dénition 4. Soit G un groupe. On appelle action par conjugaison sur les sous-groupes l'action de G sur l'ensemble de ses sous-groupes dénie parg.H :=gHg−1. Cette action n'est pas dèle.

On peut aussi dénir d'autres actions par conjugaison.

Exemple 2. GLn(k)agit surMn(k)par conjugaison, mais pas dèlement en général. On(k)agit surSn(R)par conjugaison, pas dèlement en général.

(2)

1.4 Groupes d'applications.

Dénition 5. SoitGun groupe (pour la composition) d'applications de E dansE. AlorsGagit surF par l'actionf.x=f(x), et donc agit dèlement.

Exemple 3. Soit E un espace vectoriel. GL(E)(ouGLn(k)) agit (dèlement) surE(ou surk) Exemple 4. Sn agit sur {1, . . . , n} dèlement.

1.5 Exemples d'actions provenant de la géométrie.

Exemple 5. [1] On noteDn le groupe diédral, ie l'ensemble des isométries qui laissent invariantes un polygône régulier àn côtésPn. AlorsDn agit surPn dèlement.

Exemple 6. [4][page 75]Soit ABCD un carré orienté dans le sens direct. On appelle∆l'ensemble de ses diagonales. Alors le groupe diédralD2 agit sur ∆par l'actionσ.d=σ(d)dèlement.

Exemple 7. [2][page 42] Si E est un espace vectoriel, GL(E) agit sur l'ensemble des sev deE notéF. GL(E)n'agit pas dèlement surF, mais P GL(E)agit dèlement surF.

Exemple 8. [1] On note G un sous-groupe du groupes des rotations sur espace euclidien de di- mension3. On appelleX l'ensemble des pôles (ie les intersections des axes des éléments deg avec la sphère unité). AlorsGagit surX parg, x7→g(x).

2 Orbites. Stabilisateurs. Applications

2.1 Orbites. Actions transitives.

Dénition-proposition 2. Soit G un groupe agissant sur un ensemble X. Soit R la relation d'équivalence suivante: xRy ⇔ ∃g ∈ G|y = g.x. Alors R est une relation d'équivalence et les classes d'équivalence sont appelées les orbites deX sousG. L'orbite contenant un certain point x est notéeOrb(x). Orb(x) ={g.x|g∈G}. Une action n'ayant qu'un seule orbite est dite transitive.

Elle est dite libre si et seulement si pour tout x et tout y dans X, il existe au plus un g dans g tel que y =g.x. Elle est dite n fois transitive si et seulement si étant donné n points distincs a1, . . . , an deX et n points distincsb1, . . . , bn de X, on peut trouverg∈Gtel que∀i∈ {1, . . . , n}, g.ai=bi.

Exemple 9. L'action de translation à gauche est transitive et libre. Celle de translation sur les quotiens est non libre et non transitive.

Exemple 10. L'action deD2 sur ∆ est transitive et libre.

Exemple 11. Les orbites pour l'action de conjugaison sont appelées classes de conjugaison de G. Pour l'action de conjugaison sur les sous-groupes, les éléments de Orb(H) sont appelés les conjugués deH. L'action est non libre.

Exemple 12. Pour l'action de GLn(k) sur Mn(k), Orb(A) est appelée la classe de similitude de A. Les orbites sont décrites par ce qu'on appelle les invariants de similitude, une suite de polynômes se divisant les uns les autres dont les noyaus sont en somme directe et sur lesquels les endomorphismes induits son cycliques. Deux matrices sotn conjuguées ssi elles ont les même invariants de similitude. De même pour l'action deOn(R)sur les matrices symétriques,les orbites sont paramétrées uniquement par les valeurs propres comptées avec multiplicité. (car les matricesde permutation sont orthogonales)

Exemple 13. An estn−2 fois transitif sur {1, . . . , n}, et l'action est non libre.

Exemple 14. [2][page 42] L'action deGL(E)sur les droites vectorielles est transitive et non libre en général; mais l'action deSO(E)sur les droites vectorielles est transitive et libre si dim(E)=2!

L'action de GL(E) sur les sous-espaces vectoriels a n+ 1 orbites, chaque orbite étant l'ensemble des sev de dimensionn. Cette action est non libre.

(3)

Exemple 15. L'action deDn surPn est non libre et non transitive.

Application 3 (Décomposition en cycle d'une permutation). Soitσ∈ Sn. En faisant agir< σ >

sur{1, . . . , n} et en s'intéressant aux orbites de cette action, on montre qu'il existe une unique (à l'odre près) décomposition deσen cycles de supports disjoints commutant deux à deux.

Application 4 (Espace ane). [2] SoitEun espace vectoriel. On appelle espace ane de direction E la donnée d'un ensembleE et d'une action de groupe transitive et libre de E surE. C'est l'outil de base de la géométrie ane. On montre que siE est de dimension nienalorsEest isomorphe auE considéré en tant qu'espace ane. (cf Frankel)

2.2 Stabilisateurs. Formule des classes.

Dénition 6. SoitGun groupe opérant sur un ensembleX. Le Stabilisateur d'un élément xest Stab(x) :={g∈G|g.x=x}. C'est un sous-groupe deG.

Remarque 2. Stab(g.x) =gStab(x)g−1.

Exemple 16. Le stabilisateur d'un élément pour l'action de translation est le neutre. Le stabil- isateur d'un élément pour l'action de translation sur les sous-groupes estH.

Exemple 17. Le stabilisateur dexpour l'action de conjugaison est appelé le centralisateur dex, notéCG(x). CG(x) :={g∈X|gx=xg}

Exemple 18. Le stabilisateur deH pour l'action de conjugaison sur les sous-groupes est appelé le normalisateur deH. On montre queH est distingué dansNG(H)et queNG(H)est le plus grand sous-groupe vériant cette propriété.

Exemple 19. Le stabilisateur pour l'action d'application est l'ensemble des éléments xantx, ie l'ensemble des éléments tels quexest un point xe. PourGL(E) oùE est un ev c'estKer(f−Id). etc!

Exemple 20. [2][page 42]Le stabilisateur d'un sevF pour l'action par GL(E)est l'ensemble des éléments deGL(E) qui laissent F stables, et donc si on complete une base de F en une base de E, c'est bien caractérisé matriciellement.

Exemple 21. Le stabilisateur de∆ est l'identité et le retournement suivantDelta.

Exemple 22. Stabilisateur pour l'action de conjugaison sur les matrices: c'est l'ensemble des éléments inversibles de l'algèbre que représente le commutant deu

Proposition 1. Siϕest une action de groupe dénie par automorphismes, alorsKer ϕ= T

x∈X

Stab(x). Dénition 7. [3]SoitX etX0 deux G-ensembles. Un morphisme deG-ensembles est une appli- cationf :X→X0 vériant: ∀g∈G,∀x∈X, f(g.x) =g.(f(x)). Un isomorphisme deG-ensemble est une application bijectivef :X →X0 telle quef etf−1 soient desG-morphismes. Il sut pour cela quef en soit un.

Théorème 1. soitx∈X. Alors Orb(x) est isomorphe en temps queG-ensemble àG/Stab(x)[3]

(l'action sur le quotient étant l'action de translation). Notament si Gest ni, Orb(x)est ni et

|Orb(x)| divise |G|.

Corollaire 1 (Formule des classes). SupposonsGetX nis. Soitω un ensemble de représentants des orbites deX. Alors|X|= P

x∈ω

|G|

Stab(x).

Application 5. En utilisant l'action de conjugaison, on montre que le centre d'un p-groupe n'est jamais trivial.[1] On en déduit que siGun groupe d'ordrepα. Alors∀i6α, il existe un sous-groupe distingué d'ordrepi. Un p-groupe n'est donc jamais simple (sauf si c'estZ/pZ).

Application 6 (Théorème de Cauchy). [2][page 45] Soit Gun groupe d'ordre n etp un facteur premier de n. Alors on montre en faisant agir Z/pZ sur Gp qu'il existe des éléments d'ordre p dansG.

(4)

Application 7 (Théorèmes de Sylow). [1][page 19] SoitGun groupe d'ordrepαmavecp∧m= 1. Alors G admet au moins un sous-groupe d'ordre pα, ces sous-groupes sont tous conjugués et leur nombre est un diviseur dem, congru à1 modulo p.

Application 8 (Théorème de Wedderburn). [1][page 82]Soitkun corps ni. On montre en faisant agirksur lui-même par conjugaison que l'hypothèse de commutativité dans la dénition des corps découle des autres axiomes.

Application 9. [1][n du chapitre 4]

GL(2,F2) =SL(2,F2) =P SL(2,F2)' S3. P GL(2,F3)' S4;P SL(2,F3)' A4.

P GL(2,F3) =P GL(2,F3)' A5. P GL(2,F5)' S5;P SL(2,F5)' A5.

2.3 Formule de Burnside[2][pages 43,44,50,170].

Théorème 2. Soit G un groupe ni agissant sur un ensemble ni X. Soit g ∈ G. on note f ix(g)l'ensemble des points xes de g pour l'action de Gsur X. Alors le nombre d'orbites vaut 1|GX

g∈G

|f ix(G)|

Application 10. On se donne4 perles rouges,3perles bleues et2 perles jaunes. On peut à l'aide de ses éléments fabriquer76 colliers diérents. Si on se donne 4 perles rouges, 6 perles bleues et 4perles jaunes, on peut fabriquer 7575colliers diérents.

Application 11. Il y a 57 manières de colorier le cube avec 3 couleurs (ou moins) . Il y a 1/24∗(|C|6+ 6∗ |C|3+ 8∗ |C|2+ 6∗ |C|3+ 3∗ |C|4)manières de colorier le cube avec Ccouleurs (ou moins).

Faire de même avec tétraèdre et icosaèdre en utilisant la formule1/gP

|C|γ(g)oùγ(g)designe le nombre de cycles de g dans sa decomposition en cycles a supports disjoints

Application 12 (sous-groupes du groupe des déplacements[2][page 171). ]En utilisant l'action d'un sous-groupe ni sur ses pôles décrites précedemment, tout sous-groupe ni d'ordre supérieur ou égal à 2 de l'ensemble des déplacements de l'espace est isomorphe soit au sous-groupes des racines n-ièmes de l'unité, soit au groupe diédralDn/2, soit à A4 ouA5 ouS5.

Application 13 (Fermat [2][page 170). np est congru àn modulop.

3 Produits semi-directs

Dénition 8. SoitN et H deux groupes etϕune action de H sur N dénie par automorphismes de groupes (ie tombe dans Aut(N)!!!!!!) . La loi suivante surN×H: (n, h)(n0, h0) = (nϕ(h)n0, hh0) dénit une loi de groupeN×H appelé produi semi-direct deN par H noté NoϕH.

Remarque 3. N est un sous-groupe distingué de NoϕH au contraire de H qui n'en est pas un en général. On a même:

Théorème 3. NoϕH abélien⇔ϕ trivial⇔H distingué.

Remarque 4. Si N est distingué dans G et que H est un sous-groupe de G alors N H est un groupe.

Théorème 4. Soit G un groupe, H et N, avec N distingué dans G, N H = G et N ∩H = 1. AlorsG s'écrit comme produit semi-directHoK.

Remarque 5. Il existe des groupes qui ne sont pas décomposables en produits semi-directs de la formeZ/Z, par exemple parmi les 5 groupes d'ordre 8,on en a trois abéliens, le diédral D4 et le groupe des quaternionsH8 pas décomposable.

(5)

3.1 Dévissage des groupes diédraux,symétriques,et de Aut(S

6

)

Théorème 5. Le groupe Sn est isomorphe à un produit semi-direct An oZ2, la section étant n'importe quelle transposition (on envoie sur sa signature), cela donne les mêmes produits.

Théorème 6. Le groupe diédralDn est isomorphe à un produit semi-direct Z/nZ oZ2.

Application 14. Les sous-groupes d'ordre8 sont les sous-groupes abéliens, le groupe diédral et le groupe des quaternions

Théorème 7. Le groupeAut(S6)est isomorphe àS6oZ2.

3.2 Groupes d'ordre p et p

2

Proposition 2. Tout sous-groupe d'ordrepest abélien et même cyclique isomorphe àZp. Exemple 23. N A(1) =N A(3) =. . .=N A(59).

Application 15. Tout sous-groupe d'ordrep2 est commutatif et isomorphe à Z/p2Z ouZ/pZ2. Exemple 24. valable pour 4,9,32,49,64..

3.3 Groupes d'ordre pq

Théorème 8. Tout sous-groupe d'ordre pq est isomorphe àZ/pZ×Z/qZsi p et q-1 sont premiers entre eux, si p divise q-1 alors on a deux classes d'isomorphie,Z/pZ×Z/qZet au produit semi- directZ/pZ o Z/qZ

Exemple 25. Sous-groupes d'ordre 6: S3 et Z/3Z. Sous-groupes d'ordre 15,33,51,35: seulement ceux abéliens. Sous-groupes d'ordre 10,14,21,22,26,34,38,58: l'abélien et le produit semi-direct.

References

[1] Perrin [2] Combes [3] Quérré

[4] Lelong-Ferrand Arnaudiès Algèbre Rajouter les produits semi-directs.

Références

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