J EAN -M ARIE S OURIAU
La structure symplectique de la mécanique décrite par Lagrange en 1811
Mathématiques et sciences humaines, tome 94 (1986), p. 45-54
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LA STRUCTURE SYMPLECTIQUE DE LA MECANIQUE DECRITE PAR LAGRANGE EN 1811*
Jean-Marie SOURIAU**
La
première
édition de laMécanique Analytique
de Lagrange est parueen 1788.
Lagrange
était alorsâgé
de 52 ans; il venait dequitter
Berlin(où
il avait succédé à
Euler)
pourParis,
où il était "Pensionnaire Vétéran de l’Académie desSciences";
il était entouré d’une estime et d’une vénérationgénérales.
De nombreuses éditions ont étépubliées depuis;
nous utilisons ici la 3èmeédition,
rééditée en fac-simile par la Libraire Albert Blanchard(1965).
C’est dans l’Avertissement de la
première
édition que se trouve la pe- titephrase
provocante : "On ne trouverapoint
deFigures
dans cetOuvrage".
Complétée
par le commentaire suivant : "Les méthodes quej’y
expose ne deman- dent niconstructions,
ni raisonnementsgéométriques
ouméchaniques,
mais seu-lement des
opérations algébriques, assujetties
à une marcherégulière
et uni-forme.
Ceuxqui
aimentl’Analyse
verront avecplaisir
laMéchanique
en deve-n2r une nouvelle branche ..." Ce que résume
clairement, d’ailleurs,
le ti-tre même de
l’ouvrage.
L’analyse
dont il estquestion
icis’appelle aujourd’hui "analyse
réel-le" ;
lepoint
de vueadopté
parLagrange, qui
utilise cetteanalyse
mais re-fuse les
figures
et les raisonnementsgéométriques s’appelle géométrie
locale(par opposition
à lagéométrie globale);
nous nous proposons de décrireLagrange
comme fondateur de la"géométrie symplectique";
ils’agira
donc de* Journées d’Histoire des Sciences de Marseille
"Mécaniques
etMathématiques"
Vieille
Charité,
4-5 octobre 1985.** Université de Provence
(Aix-Marseille I),
Centre dePhysique Théorique (Labo.
propre duCNRS),
adressepostale : Luminy,
Case 90713288 Marseille Cédex 9.
géométrie symplectique
locale.La deuxième édition de la
Mécanique Analytique
étaitprévue
en deuxvolumes;
seul lepremier
parut du vivant de Lagrange, en 1811. Dans l’avertis-sement de ce
premier volume,
Lagrange nousexplique
que lacinquième
Sectionest "entièrement
nouvelle;
ellerenferme
la théorie de la variation des cons- tantesarbitraires, qui
afait l’objet
de trois mémoiresimprimés parmi
ceuxde la
première
CZasse del’Institut,
pour l’année1808,
maisprésentés
d’unemanière
plus simple
et comme une méthodegénérale d’approximation
pour tous lesproblèmes
demécanique..."
C’est cette Section 5 que nous allons d’abordanalyser.
Commençons toutefois par les fameuses
"équations
deLagrange", qui
sontexposées
dans la Section 4 sous le nom d’"équations di-P-rérentielles
pour la solution de tous lesproblèmes
dedynamique". Lagrange
les établit dans le casoù les forces
dérivent,
comme nous disonsaujourd’hui,
d’unpotentiel;
poten- tielqu’il
note V . Il faitjoliment
remarquer que les forces de ce type sont"proprement
le cas de la nature"(p. 290) -
·Lagrange montre que, dans le cas où forces et liaisons sont
indépendan-
tes du temps, ces
équations
ont uneintégrale première
T étant la "demi-force
vive";
H est donc ce que nousappelons aujourd’hui l’énergie
(les deux termes étantdésignés respectivement
commeénergie
ciné-tique
eténergie potentielle);
on dit aussi que H estl’hamiltonien; simple
coïncidence
d’initiale, semble-t-il, puisque
Sir William RowanHamilton,
le"Lagrange irlandais",
n’avait que six ans lors de laparution
de la deuxièmeédition de la
"Mécanique Analytique".
Peut-être le choix de la lettre H est-il un
hommage
àHuygens - qui
avait été l’un des
premiers
àexpliquer
et à utiliser ceprincipe ?
Il estclair,
en tous cas, que Lagrange insère ici la démonstration de la conserva-tion de H pour prouver que ses
équations
caractérisentcomplètement
les mou-vements, et n’ont besoin d’aucun
"principe" complémentaire.
Venons-en à cette Section 5.
Lagrange
fait d’abord remarquer que leséquations
du mouvement peuvent s’écrire en utilisant la seule variableRésultat
aujourd’hui
trèsclassique :
c’est l’écriture des"équations
de La-grange"
àpartir
du"lagrangien"
Z(p. 301);
seule diffèreaujourd’hui
lanotation : on écrit L
(comme "Lagrange")
au lieu de Z .Une remarque étonnante :
Lagrange
n’énonce pas à cette occasion leprincipe
variationnelcorrespondant, qui
nepouvait
pourtantguère
luiéchap-
per ;
principe
formulé par Hamilton en 1834 dans le cas"indépendant
dutemps",
et dans le cas
général
par Jacobi en 1842. Peut-êtreLagrange
avait-ilsimple-
ment remis cette rédaction à
plus tard,
c’est-à-dire au second volumequ’il
n’a pas eu le temps d’achever ?
Toujours
est-il que, partant de ces seules"équations
auxvariations", Lagrange
établit(pp. 300-304) qu’une
certaineexpression,
est
indépendante
du temps.Dans cette
formule,
~~...~désignent
des variablesquelconques qui repèrent
laposition
despoints
matériels constituant lesystème;
avec les no-tations usuelles
aujourd’hui,
l’écriture serait doncQuant aux
symboles ~
etô ,
c’est ce queLagrange appelle
des carac-téristiques ;
nous dirionsplutôt
des"variations", qui
seraient associées à des "vecteurstangents";
mais tangents àquoi ?
Nous allons le voir.Avant
d’interpréter
cethéorème,
faisons deux remarqueshistoriques : 1)
Le théorème de Poisson(1809),
faisant suite aux mémoires de Lagrange de 1808 et1809, exprime
quel’expression
où a et b
désignent
deux constantes du mouvement, est elle-même une cons- tante du mouvement;(a,b) s’appelait parenthèse
dePoisson,
mais lesphysi-
ciens
contemporains,
à la suite de Diracsemble-t-il, parlent plutôt
de cro-chets de Poisson ("Poisson
brackets")
et écrivent~a,b] .
L’analogie
formelle entre le théorème de Poisson et celui deLagrange
saute aux yeux; nous pourrons, avec Lagrange
lui-même, l’analyser
en termesde dualité.
2)
Le théorème même deLagrange
a été "réinventé" etcomplété
un siècleplus
tard par Poincaré et Cartan -
qui
l’ont énoncé en termes d’invar2ants inté- graux.Mais dans
l’intervalle,
le résultat deLagrange
semble avoir été occul- té à la communautéscientifique (à l’exception peut-être
despraticiens
de laMécanique Céleste),
alors que le théorème de Poisson avait étéqualifié
de"prodigieux"
par Jacobi(cité
parJoseph Bertrand). Symptômatiquement,
dansson Histoire de la
Mécanique (1950),
RenéDugas
ne consacre quecinq lignes
à cette
partie
de laMécanique Analytique -
contre sept pages au théorème de Poisson.Quelle
est la raison de cette occultation ? Peut-être un obstacle con-ceptuel,
dû à la définition même des variables aveclesquelles Lagrange
tra- vaille.Revenons au texte de
1811;
Lagrange écrit "... les constantes arbi- trairesqui
donnent à la solution d’unproblème mécanique
toute l’étenduequ’elle peut avoir,
sont les valeurs initiales des variables,ainsi que celles de leursdifférences [(dérivées] premières,
c’est-à-dire les valeurs de,
1J; ,etc.,
et ded~ / dt ,
d~/
dtetc., lorsque
t = 0 . "Lagrange
remplace
ensuite lesystème
de variables :~’ = d~ / dt ,
par
dT / d~’ , dT / d1jJ’
, ... et ildésigne
les valeurs de cedouble
système
pour t = 0 para,8,y...,À,~,v...
Lagrange
considère donc "toute l’étendue quepeut
avoir une solutiond’un
problème
demécanique",
c’est-à-dire l’un des mouvements dusystème;
nousallons
désigner
l’ensemble de ces mouvements par X .Lagrange
suppose que leséquations
du mouvement ont étéintégrées (ce qui
luiparaît toujours possible
enprincipe),
c’est-à-direqu’il
existe uneformule
donnant,
àchaque
instant t , laposition
et la vitesse de tous lespoints
dusystème
(nous dironssimplement
l’état dusystème)
en fonction des2n+1 1 variables c’est
l’expression mathématique
du déter-minisme à la
Laplace.
Chaque mouvement du
système
peut donc serepérer
de deuxfaçons,
soiten choisissant une date t et en considérant l’état du
système
à cettedate;
soit,
de façonintemporelle,
enrepérant
unpoint
x de l’ensemble X par des"coordonnées";
c’est ce que vient de faire Lagrange, en proposantUn ensemble X où on peut définir de tels
systèmes
de coordonnéess’appelle aujourd’hui
unevar2été;
dans le casqui
nous occupe, l’ensemble X des mouvementsintemporels
est donc unevariété;
on remarque que la dimensionde cette variété
(c’est-à-dire
le nombre de variablesnécessaires)
estpaire (à
cause du doublesystème
de coordonnéesqui
secorrespondent
deux à deux).Nous avons dans le
langage contemporain
les mots nécessaires pour ex-primer
le statut descaractéristiques 6
et L"que
nousregarderons
commerelatives
uniquement
aux variations des constantes arbitrairesqui
sont cen-sées contenues dans les
expressions
des variables~,~,
etc." : : 8 et 4représentent
deux vecteurstangents
à la variété des mouvements de X en unmême
point
x .Venons en au
problème
de la variation des constantes arbitraires dues à desforces perturbatrices.
Considérons un autre
système dynamique,
constitué des mêmespoints,
ayant les mêmes masses et éventuellement les mêmes
liaisons,
mais différantde la
première
par l’addition de forcessupplémentaires :
forces que Lagrange caractérise par une modification dupotentiel
V .~ est
donc,
ausigne près,
unpotentiel
deperturbation.
Ceci
étant,
comment comparer les mouvements dusystème
initial et ceuxdu
système perturbé ?
Décrivons la méthode de Lagrange.On considère un mouvement x’ du
système perturbé,
dans toute sonétendue
temporelle.
Achaque
instant t , cesystème perturbé
se trouve dansun certain état de
positions
et devitesses,
cet étatappartient
aussi à l’undes mouvements du
premier système,
mouvement que nous allons noter x etqui dépend
bien entendu de la date t choisie pour comparer les deux états.L’effet de la
perturbation
peut donc se caractériser par l’évolutiontemporelle
dupoint
x dansl’espace
X des mouvementsintemporels
du sys-tème.
Grâce au théorème établi
précédemment, Lagrange
montre que cette évo- lution estrégie
par lesystème d’équations
différentielles(p. 310);
on reconnaît immédiatement la forme deséquations canoniques qui
ontété décrites 30 ans
plus
tard par Hamilton.Mais le passage de ces
équations
de Lagrange à celles de Hamilton noussemble
accompagné
d’unerégression conceptuelle.
Expliquons-nous :
leséquations
de Hamilton veulent décrire l’évoZut2orc de l’état dusystème,
cequi implique
l’existence d’un"espace
desétats",
né-cessairement
intemporel
pourqu’on puisse
y évoluer. On a nommé cetobjet
"es-pace de
phases",
et ce cadre del’espace
dephases
a étéquasi-unanimement adopté
pour ladescription théorique
de laMécanique.
Et pourtant il
s’agit
d’unobjet
entzérementartificiel - puisque
noussommes
incapables
de comparer deux états d’urc mêmesystème
à des datesdiffé-
rentes ; en
fait,
il n’existe même aucuneprocédure objective
decomparaison
de deux
positions
d’un même corps à des dates différentes (là oùje
suis ac-tuellement,
et il y a sixheures,
était-ce la mer ? se demande le Zénon deMarguerite
Yourcenar, cherchant à concevoir la rotation de la Terre; où se serait-il situé s’il avaitpensé
parexemple
au mouvement de la Terre autourdu Soleil
?)
L’apparence intemporelle
del’espace
dephases provient
donc du choiximplicite
d’unsystème
deréférence;
choixqui n’appartient
pas à la"nature",
mais à
nous-mêmes;
à nousqui
sommes des animaux terrestres etqui
trouvonslégitime
de reconnaître des territoires permanents.Galilée utilisait la
métaphore
du bateaus’éloignant
de la terre pour exposer ce que nousappelons aujourd’hui
la relativitégaliléenne; l’espace
de
phases
nequitte
pas le port et est doncinapte
à décrire cette relativitégaliléenne.
Inapteaussi,
bienentendu,
à la relativité d’Einstein.Revenons aux
équations
écrites par Lagrange, etanalysons-les
mainte-nant du
point
de vuemathématique;
en termes degéométrie contemporaine,
nouspouvons tenir le discours suivant :
"La variété X est munie
(localement)
d’une2-forme symplectique
(Jcaractérisée par le fait que les variables a,(3)Y...~p~... soient des coordonnées
canoniques;
l’évolutiontemporelle
dupoint
x E X est définiepar
l’équation
différentielle :w étant la 1-forme dérivée du
potentiel
de laperturbation P
."Nous allons en effet trouver dans le texte même de
Lagrange
tous lesingrédients
de ce discours.D’abord,
Lagrange met en oeuvre le statut local de variété de l’ensem-ble X - c’est-à-dire
qu’il
y effectue deschangements
de coordonnées : les constantes arbitraires que nous avonsemployées
soient cellesqui
se
présentent
leplus
naturellement ... il arrive souvent que lesdifférentes zntégrat2ons
introduisent à leurplace
d’autresconstantes,
maisqui
ne peu- vent être que desfonctions
de celles-là." Lagrange considère donc de nouvel-les coordonnées arbitraires
a,b,...k...
dont le nombre est le même quepré- cédemment,
et parconséquent pair,
maisqui
ne sontplus
associées deux à deux; il introduit lesexpressions
(a,b)
telles que les
équations
auxperturbations
s’écrivent :pour
chaque
variable k(p. 315;
l’une des formules de cette page esterronée).
Si onadopte
une con-vention de sommation sur des indices
qui
est usuelleaujourd’hui,
cette for-mule peut aussi s’écrire :
à condition de poser :
et
avec ces
notations,
on reconnaît dans la formule deLagrange
une relation ten-sorielle dont
l’interprétation géométrique
estprécisément
celle que nousvenons d’écrire :
Ainsi les
"parenthèses
deLagrange" (a,b)
sont lescomposantes
contrava-riantes du tenseur a.
Lagrange donne
l’expression
de cesparenthèses
au moyen des coordonnées"canoniques",
et constatequ’elle
coïncide avec celle desparenthèses
de Pois-son. Il en résulte que la matrices des
(a,b)
estantisymétrique -
donc que le tenseur G lui-même estantisymétrique;
il est évident que, dans les coor- donnéescanoniques,
cette matriceprend
en toutpoint
la forme :la
possibilité
de choisir des coordonnéesqui
donnent cette valeur aux com-posantes de a est une caractérisation des tenseurs
symplectiques (théo-
rème de
Darboux).
Enfin le théorème même de
Lagrange exprime
que cette structuresymplec- tique qui
a été définie en choisissant la date t =0 ,
nechangerait
pas sion avait
adopté
une autre dateinitiale;
ellen’appartient
donc pasparticu-
lièrement à l’un des états du
système,
mais bien à la variété des mouvementsintemporels
elle-même.Une remarque
importante :
Lagrange fait toute cetteanalyse
sans suppo-ser que les
forces
ou les liaisons soientindépendantes
dutemps;
ce n’estqu’ensuite qu’il
examine le cas d’unsystème qui
est conservatif avant la per-turbation ;
il en tire des considérations sur le caractère séculaire des per-turbations ;
ellesappartiennent
à laMécanique
Céleste proprementdite,
et nenous intéressent donc pas directement ici.
La suite du raisonnement se trouve, assez
paradoxalement,
dans l’Aver-tissement même de ce
premier volume; Lagrange
semble y faire un commentaire du contenu dulivre,
mais en fait il annonce un résultat nouveauqui
ne sera dé-veloppé
que dans le second volume. Ilécrit,
ausujet
des forces deperturba-
tion décrites par la fonction S1 :
"Quelles
que soient cesforces,
si on lesdécompose,
pourchaque
corps m dusystème,
en troisX , Y, Z,
suivant les coordonnées x,y,z,... onpourra
changer dQ /
da enet ainsi des autres dérivées
partielles
de Q . De cettemanière,
la méthodesera
applicable
à desforces perturbatrices représentées
par des variablesquelconques".
Ce que décrit ici
Lagrange,
c’est ce que nousappelons aujourd’hui
uneforme différentielle
w ; ; le cas où les forcesperturbatrices
sont"réprésen-
tées par des variables
quelconques"
est évidemment celui où la forme w n’est pasexacte,
c’est-à-dire tellequ’il
n’existe pas defonction Q
telle quec~ -
dQ ;
c’est ainsiqu’on
peutinterpréter
le"remplacement"
que proposeLagrange.
Bien entendu forme non exacte
signifie simplement
forme non fermée -puisque
lepoint
de vueadopté
est purement local.La fin de
l’analyse
est dans le tome II(édition posthume
de1816),
auchapitre
I de la Section VIII, intitulé : "Formulesgénérales
pour la varia- tion des constantes arbitraires dans le mouvement d’unsystème
de corps, pro- duites par desimpulsions finies
etinstantanées,
ou par desimpulsions infi-
n2ment
petites
et continuelles". On y trouve la définition desgrandeurs
[a,b] qu’on appelle
maintenant crochets deLagrange -
etqui
sontpieusement
cités dans la
plupart
des "traités demécanique analytique".
Lagrange les caractérise par la formule :
qui, comparée
à laprécédente,
doit nécessairement s’écrire :puisqu’on
avait :par
conséquent
les crochets de Lagrange sont les composantes covariantes de la forme c : :En tout
point
x de la variété X , les deuxsystèmes
desparenthèses
et descrochets de Lagrange constituent donc deux matrices
inverses,
chacune anti-symétrique ;
la dualité que nousindiquions plus
haut est doncparfaitement interprétée
par Lagrange lui-même.Il donne enfin
l’expression
des[a,b]
au moyen des dérivées par rap- port aux coordonnéescanoniques;
sa formule,qui
s’écrirait en notations ac-tuelles :
rejoint
le mémoire initial de 1808.En
conclusion,
constatons que la structure fondamentale de ladynami-
que, telle
qu’on
peut la concevoiraujourd’hui :
une variété des mouvementsmunie "naturellement" d’une structure
symplectique apte
enparticulier
à dé-crire les
perturbations quelles qu’elles soient,
estcomplètement
décritedans l’oeuvre de Lagrange; mais que cette
partie
de laMécanique Analytique
semble n’avoir pas été réellement