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LA PATROUILLE COURAGEUSE

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Academic year: 2022

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Texte intégral

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LA PATROUILLE

COURAGEUSE

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HENRI ISELIN

LA PATROUILLE C O U R A G E U S E

ROMAN SCOUT

EDITIONS DU "GRILLON DE FRANCE "

5 6 , R U E N O T R E - D A M E - D E S - C H A M P S , P A R I S V I

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D U M Ê M E A U T E U R :

— Contes Alsaciens (Lanore, édit., P a r i s ) .

— Contes L o r r a i n s (à paraître en 1950), Lanore, édit.

— Au P a y s des Cigognes ; Histoire et coutumes d'Alsace (édit. Chagor).

— Les g r a n d e s Evasions historiques (édit. Gedalge, P a r i s ) .

— L a Marine à travers les Ages. (Préface de l'Amiral Missoffe, Inspecteur Général des Forces Maritimes Françaises (Berger-Levrault, édit. ).

— Les Provinces F r a n ç a i s e s (album), éditions de l'Ecole, Paris.

— Contes de la Cigogne (édit. Berger-Levrault, Paris).

A P A R A I T R E :

— Cap à l'Ouest.

— Contes du Baleinier d'argent.

E N P R É P A R A T I O N :

— R e m b r a n d t : Sa Foi a r d e n t e dans l'Art et la Vie.

— Précis d'Histoire de l'Art.

A LA MÊME L I B R A I R I E :

— Collection « Le Bivouac » no 1 : Le F a n t ô m e de l'aiguille verte.

— Carafet le Sage, de Pierre Vacquin ; illustrations de Françoise Estachy.

— Les Chemins de la Vie (le livre type de l'orientation profes- sionnelle.

Copyright by Editions du Grillon de France, 1950.

Reproduction, adaptation ou traduction, même partielles, interdites sans autorisation, y compris l'U.R.S.S.

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Dédié à l'ami Roger de Lignerolles commissaire scout

H. I.

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CHAPITRE PREMIER

EN ROUTE POUR LE PAYS DES CIGOGNES. ..

A

UX premières heures d'une jour- née d'août 1946, — qui s'annonçait fort belle, — le hall de la Gare de l'Est s'em- plissait peu à peu de la foule des voyageurs avides de s'éva- der de la vie citadine et d'aller, en de riantes contrées, puiser un repos bienfaisant, tant pour

l e c o r p s q u e p o u r l ' e s p r i t , s o u v e n t t o u r m e n t é p a r l e s s o u c i s q u o t i d i e n s .

C e r t e s , l a v i l l e é t a i t à d e m i e n g o u r d i e d e s o m m e i l e t l e s e s t i v a n t s n e f o r m a i e n t p a s e n c o r e c e t t e f o u l e c o m - p a c t e , t u m u l t u e u s e q u i c a r a c t é r i s e l a f i è v r e d e s g r a n d s d é p a r t s .

Q u o i q u ' i l e n f û t , n é a n m o i n s , u n c e r t a i n b r o u h a h a r e t e n t i s s a i t d a n s c e t t e g r a n d e g a r e o ù , s o u s p r e s s i o n , l e s t r a i n s a t t e n d a i e n t q u e l e s i m p a t i e n t s v o y a g e u r s v i n s s e n t l e s o c c u p e r .

D e l a m u l t i t u d e , si j ' o s e d i r e , u n p e t i t g r o u p e d e n e u f g a r ç o n s , s a c a u d o s e t s t a f f e n m a i n s ( b â t o n s c o u t ) , s e d é t a c h a i t e t s e d i r i g e a i t h a r d i m e n t v e r s l e t r a i n 2 1 7 q u i ,

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sous peu, devait les e m m e n e r vers Strasbourg, la fière capitale alsacienne : p r e m i è r e é t a p e d e leur captivante r a n d o n n é e effectuée p a r c a m p v o l a n t en patrouille.

C'était une patrouille scoute — L a Patrouille des Ecu- reuils qui, vers ces belles terres d'Alsace, allait goûter des joies saines, sans toutefois se d o u t e r qu'elle pourrait vivre là-bas des heures m o u v e m e n t é e s et des aventures e x t r a o r d i n a i r e s . . .

Leurs solides souliers ferrés résonnaient sur le bitume d u quai de d é p a r t des g r a n d e s lignes ; et la juvénile allure décidée des scouts, quelque peu martiale, attirait les r e g a r d s sympathiques des voyageurs, fiers de voir ces m e m b r e s d ' u n e jeunesse enthousiaste et généreuse vouée à p o r t e r haut le flambeau des nobles traditions fran- çaises.

— P a r ici, les gars !, dit le chef de cette petite troupe en désignant à ses c a m a r a d e s un c o m p a r t i m e n t disponible.

Et, sans bousculade déplacée, avec une parfaite dis- cipline, les scouts g r i m p è r e n t dans le wagon, mirent leurs sacs dans les filets, s'installèrent tranquillement et devi- sèrent joyeusement, savourant à l'avance tout le plaisir immense que ces utiles vacances leur donnaient.

La locomotive sous pression crachait ses jets de v a p e u r et ses tourbillons de fumée ; l 'heure du d é p a r t approchait et, quelque peu essoufflés, des voyageurs attardés se hâtèrent de rejoindre leur compartiment.

E n c o m b r é s d e valises, les voyageurs éprouvèrent cer- taines difficultés à escalader l'étroit marchepied du wa- gon : difficultés qui n ' é c h a p p è r e n t point à l 'esprit éveillé des scouts. Et, c o m m e on le peut aisément concevoir, placés sous l'égide de la Loi d 'Entr aide scoute, conscients de leur devoir et de leur b o n n e éducation, les scouts s 'em- pressèrent autour des voyageurs handicapés p a r l' âge ou le c h a r g e m e n t des bagages. E n un tournemain, ils eurent vite fait de rétablir c o m p l a i s a m m e n t la m a r c h e des choses.

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Puis, quelques minutes plus tard, le train démarrait lentement et, peu après, de son rythme régulier roulait bon train hors la ville et de ses mornes abords, salué au passage par des bandes de gamins turbulents.

. . . La patrouille des « Ecureuils » que le train emportait vers des horizons nouveaux était de celles qui font hon- neur à la grande et universelle famille scoute, fondée il y a quarante ans par le héros de l'Angleterre, le triom- phateur de Mafeking, cité du Transvaal : le colonel Ro- bert Baden-Powell, idole vénéré de tous les scouts.

Avant d'entrer dans le vif du sujet, il apparaît intéres- sant de tracer ici un rapide portrait de la phalange des Ecureuils et de noter, au passage, leur louable compor- tement dans la première partie du voyage : en l'occur- rence Paris-Strasbourg.

Petit par la taille, mais grand par la valeur, Jacques Berthier était le C. P. de cette vaillante patrouille.

Agé de vingt ans, il avait vu le jour à St-Malo. Que de fois, alors qu'il était bambin, il avait regardé les fines et blanches mouettes évoluer au ras des flots, contemplé la magnifique image des vagues venant s'effriter sur les roches séculaires au pied des vieux remparts du célèbre port corsaire !

Il se souvenait que le premier souffle qui avait empli ses poumons avait été la brise salée du large ; le murmure des flots la première chanson qui le berça ; et l'horizon de la mer éternelle le premier grand spectacle qui s'of- frit à ses yeux extasiés.

Souvent, alors que le couchant incendiait les coteaux

et dorait les vieilles pierres de la Tour Solidor à Saint-

Servan, Jacques Berthier et une bande de gamins tur-

bulents faisaient cercle autour d'un vieux marin qui, assis

sur une barque vermoulue abandonnée sur la grève, racon-

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tait avec émotion les exploits auxquels il avait participé pendant toute une vie à bourlinguer dans les Mers du Sud.

Et, lorsqu'il revenait au logis familial en flânant sur la grève, inconscient du crépuscule qui enveloppait la ville, le jeune garçon, les cheveux ébouriffés par le vent du large, méditait sur l'attrait d'une existence maritime pleine de mystère et d'aventures lointaines.

Avant qu'il ne succombât des suites d'une vieille bles- sure reçue au cours de la guerre de 1914—1918, (où il prit une part glorieuse), son père, grand peintre de la Marine et artiste cultivé, fut souvent chargé de missions par le gouvernement.

Au retour de ses croisières, le père charmait le fils par le récit des merveilleuses aventures qu'il avait vécues.

Peu avant la mort de son frère, survenue alors que le futur C. P. avait à peine dix ans, l'oncle du jeune Jacques

— surnommé familièrement « Le père Mathurin », ancien officier de la Marine Marchande, venait de prendre sa retraite.

Comme il se devait, avec les soins les plus affectueux, il s'occupa de l'éducation de son neveu, lequel . . . hélas était, par suite d'une mort prématurée, privé des soins maternels depuis sa plus tendre enfance.

Avec un tel atavisme comment pouvait-on envisager que le jeune Jacques ne devînt pas marin à son tour !

En fait, Jacques voulait être marin.

Mais si elle est pleine d'attraits et d'émotions, la vie des gens de mer est précaire ; dangereuse même.

De plus, Jacques était de santé délicate. Aussi, sa jeune maman, peu avant de rendre sa belle âme, avait- elle exprimé le désir que son fils fît ses humanités au col- lège de Rennes afin qu'il embrassât une carrière plus pai- sible que celle de marin.

Et ainsi fut fait.

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Le premier stade de ses études terminé, Jacques vint, en compagnie de son oncle, habiter une demeure ances- trale, ancienne gentilhommière de style Louis XV, sise aux abords de Marly-le-Roi, parmi les hautes frondaisons et les bois d'alentour. Le climat de cette région convenait mieux à la nature fragile de Jacques Berthier.

Le miracle de la nature vivifiante avait fait son œuvre.

Complètement rétabli, Jacques était maintenant un solide gaillard, au cœur sain et solide, qui parachevait ses études pour le professorat d'Histoire de l'Art. Par ailleurs, con- quis par l'idéal scout, il se dévouait corps et âme pour

« sa chère patrouille des Ecureuils », à la grande satis- faction de son brave oncle, lequel confectionnait des modèles réduits de bateaux pour collectionneurs.

Son second était le S. P. Henri Chevrier, grand gar- çon de dix-sept ans, étudiant en droit. Orphelin, il vivait à St-Cloud chez sa grand'tante, Mme Adèle Brismontier, veuve retraitée d'un ancien fonctionnaire de l'enregistre- ment.

Le S. P. avait une sœur qui était Guide aînée et une cousine germaine cheftaine de Menie.

Notre S. P., à la solide musculature, était très sportif et débrouillard ; il était passé maître dans l'art d'instal- ler les Coins de Patrouille au Manoir.

Et — toute proportion gardée — les sept autres Ecu-

reuils de la Patrouille n'étaient pas moins méritants :

Louis Mestre, totemisé Le Bison, quatorze ans, fils d'un

professeur de Chimie. Paul Peter, même âge, dit

Wapiti, fils d'un petit artisan parisien. Pierre Heaut,

quatorze ans, Le Toucan Rouge, fils d'humbles employés

de banque; Robert Cloirec, quinze ans, dit Le Lynx,

fils d 'un brave ouvrier des P. T. T. ; René Goutille,

quinze ans, dit Panthère Noire, petit-fils d'un pharmacien,

et enfin Louis Angeli, treize ans, dit Castor Agile, fils

d'un ébéniste.

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Quand on apprendra, au surplus, que Le Lynx avait un jeune frère louveteau, que Toucan Rouge avait une sœur Jeannette et que le grand-frère Castor Agile était chef d'équipe routier, on appréciera aisément l'élan ma- gnifique qui animait ces jeunes garçons, suprême espoir d'une France qui ne veut pas renoncer aux séculaires et généreuses traditions.

Hormis le C. P. Jacques Berthier et le S. P. Henri Chevrier, appelés familièrement par leur petit nom ou les initiales de leur qualité, nous désignerons désormais les jeunes Ecureuils par leur nom totémique respectif.

Bien calés dans leurs places, les Ecureuils regardaient machinalement les paysages qui apparaissaient furtivement à travers la portière du wagon. L'air était doux, le ciel bleu et un chaud rayon de soleil éclairait leurs visages épanouis.

Bien que le trajet Paris-Strasbourg ne durât que quel- ques heures, les Ecureuils, trouvant malgré tout « le temps long », décidèrent de rompre la monotonie du voyage.

Chacun sait qu'au goût pour la vie en plein air, le pion- nierisme, l'étude de la nature, les sorties instructives, l'at- trait du panache et le penchant pour tout ce qui stimule l'esprit d'initiative, en maintes choses fort judicieuses, les scouts excellent dans l'art d'exécuter des choeurs et des chants dont le répertoire infini et varié souligne la connais- sance musicale et le souci du rythme.

Toucan Rouge et Aigle Blanc — deux inséparables amis d'école — étaient chacun possesseur d'un superbe har- monica chromatique qu'ils avaient gagné à un concours d'adresse de tir à l'arc.

Castor Agile, le benjamin de la troupe, en regardant nos deux instrumentistes s'écria soudain :

— Allez-y les gars ! Musique . . .

Comme on le peut deviner, Toucan Rouge et Aigle

Blanc ne se firent point prier davantage et, accédant à

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cette invite, nos d e u x « écureuils » m é l o m a n e s e m b o u - chèrent aussitôt leur h a r m o n i c a . . .

« Chef d'Orchestre » improvisé, le C. P. leva le doigt et d o n n a le signal . . . U n magnifique c h a n t de bivouac s'évola ; les notes perlées, mêlées à la voix c h a u d e d e s Scouts s'amplifièrent, mélodieuses à ravir . . .

Loin d'être importunés par ce juvénil concert ambulant, les voyageurs qui, pour « se d é g o u r d i r les j a m b e s » allaient et venaient dans le couloir d u wagon, t e n d a n t une oreille attentive, s ' a p p r o c h è r e n t bienveillants et conquis.

Les chants succédaient aux chants, tant et si bien que la b o n n e h u m e u r fut générale d a n s tout le w a g o n et qu'il n'était pas jusqu'au rébarbatif contrôleur lui-même qui ne s'arrêtât, à la fois amusé et sérieux, d e v a n t le comparti- ment des Ecureuils d ' o ù s'exhalaient de si plaisants et gais refrains. Le train venait de dépasser Bar-le-Duc, conti- nuait sa course régulière et glissait sur les rails d'acier luisant. Un calme relatif régnait m a i n t e n a n t dans le com- partiment des Ecureuils.

Le train était complet. Le C. P., v o y a n t un b r a v e h o m m e d'allure fort sympathique, et quelque peu âgé, rester d e b o u t dans le couloir du wagon, fit un signe d'in- telligence aux jeunes garçons afin que ceux-ci se serrassent un p e u et fissent une place disponible au voyageur.

— C'est bien gentil à vous, jeunes gens, dit-il avec un b o n sourire ; vous êtes des braves petits gars. Mais il ne fallait pas vous gêner p o u r moi, vous savez. M o n t é à Bar-le-Duc et me r e n d a n t à Strasbourg, j'aurais pu sup- porter ce court voyage sans trop de fatigue.

Mais nos scouts insistèrent si gentiment qu'il accepta la place offerte près de la portière. Et, bientôt, le bon- homme, bien calé d a n s son coin, alluma sa pipe, en tira b é a t e m e n t quelques bouffées et sembla se plonger dans une souriante méditation.

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Le train filait à b o n n e allure à travers la c a m p a g n e qui apparaissait d e plus en plus belle et valonnée.

En effet, tout annonçait les Vosges proches où l'air est si pur, si sain.

Les voyageurs, bercés par les balancements rythmés du convoi, somnolaient doucement. Silencieux, mais l'es- prit éveillé, les Ecureuils regardaient le magnifique pano- r a m a qui s'offrait à leurs yeux ravis.

Tantôt, c'étaient les sombres et mystérieuses forêts de sapin ; t a n t ô t la vaste plaine où les herbages ondulaient sous le v e n t tiède. Parfois surgissaient au creux des vallons des b o c q u e t e a u x de chênes ou de bouleaux s u r p l o m b a n t un étang pensif, d ' o ù émergeaient des joncs et des roseaux.

Les Ecureuils — amis de la nature — n 'étaient pas les derniers à c o n t e m p l e r les petits villages qui brillaient au loin à flancs de coteaux, c e p e n d a n t que les peupliers, en b o r d u r e des routes nationales, apparaissaient et dispa- raissaient r a p i d e m e n t de la vue des voyageurs.

Nancy, la belle et vieille capitale lorraine, était main- tenant dépassée. S ' a r r a c h a n t à ses évasives pensées, W apiti dit tout à c o u p : 1

— Ce n'est pas tout, cela, les gars, le voyage me creuse l ' e s t o m a c . . . Si on cassait la croûte ?

— Excellente idée, les enfants, p o n c t u a le C. P. D 'ail- leurs, c'est l ' h e u r e . . .

— Et c o m m e n t ! ajouta le Bison ; moi, j'ai une faim de cannibale.

A ce souci de l'esprit d ' é q u i p e et au sens d e l'organi- sation pratique et ingénieuse qui caractérisent les scouts, chacun « mit la main à la p â t e », et, en un tournemain, tous furent à m ê m e de calmer leur solide appétit.

Q u a n d ce « pique-nique » . . . ferroviaire fut terminé, le C. P. jugea b o n et agréable de . . . « tuer le temps » en a c c a p a r a n t l'esprit de « ses » Ecureuils p a r le récit de quelques histoires vécues, que son père et son oncle lui

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avaient jadis racontées, et qui, pour captivantes et dis- trayantes qu'elles fussent, n ' e n étaient pas moins instruc- tives.

C o m m e nous l'avons d é j à dit, l'ambiance maritime dans laquelle il avait grandi lui avait légué le privilège d ' ê t r e bien qualifié pour raconter les merveilleuses aventures qu'il avait lues, qui avaient enchanté sa jeunesse et, souvent, h â t é un sommeil h e u r e u x . . .

A ces dons multiples, le C. P. avait — sans conteste — celui de la n a r r a t i o n . . . Certes, p o u r les avoir d é j à écou- tées l'année précédente, quelques-uns d ' e n t r e les Ecureuils n'ignoraient pas ces histoires . . . Mais, les « n o u v e a u x » de la patrouille, bouche bée, écoutaient avec ravissement les récits d u C. P.

Attendri, le C.P. évoqua tout d ' a b o r d sa prime jeu- nesse, au cours de laquelle — en proie à la plus vive ima- gination — il rêvait de franchir les océans et d'aller quérir en de lointaines et chaudes contrées les sensations d ' u n e vie active pleine d'idéal et d ' a v e n t u r e s chevaleresques . . . Il passait une g r a n d e partie de son t e m p s d a n s le grenier familial, où s'amoncelaient de vieux souvenirs. Là, p a r m i les mille et une choses surannées, il ouvrait — n o n sans émotion — des malles semblables aux coffrets b a r d é s d e fer dans lesquels les corsaires d ' a n t a n enfouissaient leurs trésors. Il en sortait le contenu — parfois bizarre — qu'il inventoriait avec joie.

Il admirait, avec envie, les b a t e a u x miniature construits par son oncle p e n d a n t les longues soirées d'hiver ; puis, il lisait (il « dévorait », devrait-on dire !) d ' i n n o m b r a b l e s bouquins aux pages jaunies p a r les années enfouies : livres où s'incrivaient d e merveilleuses histoires de cor- saires, de récits de voyages m o u v e m e n t é s ou d'appareil- lage relatés par des marins de retour au p o r t natal. C a p - tivants récits relatant la vie agitée d a n s les g r a n d s ports d u monde, et n o t a m m e n t de Melbourne, où venaient

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