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Texte intégral

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L E X

création 2019 / un solo de Sylvain Huc

/ dossier de presse /

s y l / /

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h u c

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Conception, chorégraphie et interprétation Sylvain Huc Assistant, photographe, vidéaste Loran Chourrau Assistante Mathilde Olivares

Dramaturgie Thomas Pondevie Regard extérieur Jan Martens

Création lumières Pascale Bongiovanni Création sonore Fabrice Planquette

Création costumes, scénographie Rachel Garcia Régie lumière et régie générale Manfred Armand  Régie son Bernard Levejac ou Arnaud Clement Durée 55 mn

Coproduction et partenaires

Le Gymnase I CDCN Roubaix - Hauts-de-France, 2 Angles - Relais culturel régional de Flers, Centre Français de Berlin, Bureau du théâtre et de la danse / Institut français d’Allemagne.

LEX est soutenu dans le cadre d’une résidence croisée menée en partenariat avec ICI — centre chorégraphique national Montpellier - Occitanie / Pyrénées-Méditerranée / Direction Christian Rizzo, La Place de la Danse – CDCN Toulouse / Occitanie, La Maison CDCN - Uzès Gard Occitanie. Avec le soutien du ThéâtredelaCité – CDN Toulouse Occitanie, de O espaço do tempo (Portugal), de Circuit-Est, centre chorégraphique (Québec) et de La Briqueterie – Centre de développement chorégraphique du Val-de-Marne.

La Cie Sylvain Huc est conventionnée par le Ministère de la Culture / DRAC Occitanie, par la Région Occitanie / Pyrénées- Méditerranée et Compagnie associée à la Ville de Tournefeuille (31). Sylvain Huc est artiste associé à Le Gymnase I CDCN Roubaix - Hauts-de-France (59), et artiste compagnon de la Place de la Danse - CDCN Toulouse/ Occitanie.

photos / graphisme : Loran Chourrau

L E X

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REVUE DE PRESSE

Ouvert aux publics

20 juin 2019 (page 1/2)

blog spécialisé

[VU]

LE PUISSANT LEX DE SYLVAIN HUC AU FESTIVAL UZÈS DANSE

Ouvert aux public / La maison uzès Gard occitanie

20 JUIN 2019 /// LES RETOURS

Sylvain Huc a présenté, en ouverture du Festival Uzès Danse, le puissant Lex.

Retour.

Incarner la matière du danseur

Sylvain Huc, chorégraphe, danseur et performeur, revient à la forme solo avec Lex. Si la ques- tion de l’incarnation se pose parfois lorsque le public assiste à un travail chorégraphique, ici le performeur embrasse l’entièreté de cette question délicate. En effet, il va façonner, durant une heure, son corps, le soumettre aux mouvements, le contraindre, l’apaiser, le libérer. Les premières images qui s’inscrivent en vous sont celles d’un bloc de matière brute – le corps, posé à cour, sur un banc. Par des mouvements imperceptibles, la matière imaginée comme minérale devient organique, s’anime. Le premier tableau laisse apparaître un corps en apesan- teur, de par son vif glissement de cour à jardin, sur toute la largeur du fond de scène.

Lex, ou comment contourner la loi

Par une suite de tableaux toujours plus fascinants, Sylvain Huc contourne les lois du corps.

Le chorégraphe évolue dans une sorte de laboratoire mental. Il organise les mouvements jusqu’au lâcher-prise nécessaire pour les accepter. Les postures deviennent naturelles sous la contrainte physique. Le corps est ainsi poussé dans ses retranchements et c’est une véritable performance qui s’écrit sous les yeux, celle de la transgression, de la résistance.

Un corps libéré de toutes contraintes

Le corps devient tribal, se libère, la voix se mêle aux gestes comme un mantra, « c’est ça, oui, voilà, c’est ça là, oui » exulte le danseur. Tout devient hypnotique et le chorégraphe installe la tension et l’intensité nécessaires afin que le public l’accompagne dans ce défi, celui de pous- ser son corps jusqu’au-boutisme. De la position initiale au salut final, la lumière, la musique, le traitement du son, ainsi que le costume participent à l’entière réussite de cet objet chorégra- phique puissant et, avouons-le, tripant. Avec Lex, Sylvain Huc incarne la matière du danseur.

La sienne est à couper le souffle.

LAURENT BOURBOUSSON

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IL EST DIFFICILE D’ÊTRE UN DIEU

I/O La Gazette des festivals - 15 mars 2019

Agenouillons-nous devant l’Olympien : il émerge d’un sommeil volcanique pour s’élever de- vant le mortel… À l’image d’une sculpture de musée dont les muscles se bandant réveilleraient l’âme enfouie dans la pierre, elle avancerait son regard poussiéreux vers le public ébahi et, le temps d’une apparition ésotérique, rappellerait à quiconque en douterait la divine force qui agite ses chairs. Voilà à quoi invite le solo « Lex » : un défi pugnace au spectateur… Qui voudrait le relever ? Car Sylvain Huc écraserait voire annihilerait d’une ossature inhumaine le téméraire gladiateur : plus il s’érige (et quelle érection !) plus son visage ramené au monde des vivants s’anime d’une folie meurtrière que seuls les enfants de titans possèdent. Peu à peu il se déforme chorégraphiquement en s’accoutumant d’une parole plus que dérangeante : au- tant de « C’est ça… Voilà… Oui… C’est ça… » qui fragilisent la maigre assise du public — mantra dont l’excessivité entre comique et effroi s’enchevêtre finement avec la création sonore de Fa- brice Planquette. Comment ne pas entendre nos propres os craquer quand la veine d’Hercule écrase compulsivement au sol un ennemi invisible qui ne le menacerait pas plus qu’une four- mi parasite à l’aventure d’un mollet ? — D’un ciel outrageant la terre d’une bonne correction.

« Lex » montre donc un mâle éprouvant le rituel de sa virilité : ses muscles saillants et gon- flés luisant de transpiration débordent généreusement de sa combinaison divine… Rituel que Sylvain Huc va mener à son terme en l’épuisant tout au bout de la monstruosité : son visage (humain) déformé par la puissance (inhumaine) qui l’habite prend le contrôle avant que tout le corps ne se plie à une hyperbole corporelle l’entraînant vers une frénésie bientôt létale. Même les héros s’effondrent : à force d’étreindre leur désir, le voilà qui les oblitère… Comme un pré- sage d’apoplexie : le danseur devra finalement rendre les armes de son corps pour obéir aux lois du monde dont il échoue à être l’absolu démiurge… Dommage que l’inclination salutaire tombe par moins de profondeur dramaturgique faute d’une vraie mécanique de l’effondre- ment, car « Lex » aura tout de même habilement ébauché la stature d’un dieu luttant contre la déchéance.

VICTOR INISAN

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Puissances du toulousain Sylvain Huc

Programmé à La Vignette dans le cadre de la saison de Montpellier Danse, le chorégraphe toulousain malaxe une physicalité extrême, que soulève une tentation du débordement.

Dans la pénombre

La lumière est rare, le restera, basse et rasante. Ainsi la scène du Théâtre de la Vignette se trouve en état de condensation compacte. Il y aura de la lutte, dans la manière qu’aura Sylvain Huc de s’y confronter. Lutte allégorique, par laquelle arracher sa place dans les résistances de la matière qu’il brasse, agrippe, malaxe.

La silhouette du danseur chorégraphe ne s’extrait que très progressivement de la pénombre. On le découvre vêtu d’un bermudas et débardeur très échancré, qui découpent ses formes dans une matière synthétique, presque plastique, dessinant au stylet la dramatisation de sa présence. Sylvain Huc est de complexion très masculine. Son entrée remarquée sur les scènes montpelliéraines s’est faite dans un contexte d’aménagement très politique – montanarienne – de la fusion régionale occitane.

Alors, c’est un peu idiot, mais notre mental montpelliérain d’intello esthète ne peut s’empêcher de plaquer sur cet artiste – en soi passionnant – quelque chose de la carrure du rugbyman du sud-ouest (Sylvain Huc est toulousain). Dans son solo Lex, cela oscille, par instants, avec un contour effigique de héros soviétique prolétarien. Rien là d’affreusemenyt idiot quand même : le propos de Lex est de tramer une négociation métaphorique avec les cadres de contrainte légale. Il n’est pas sûr que les règles du jeu sportif, ou celles des tribunaux de la grande histoire ne rôdent pas aussi dans ces parages.

La suggestion surpuissante de Sylvain Huc se focalise d’emblée à l’extrême, dans Lex. Le gaillard apparaît finalement bien petit, tout esseulé, confiné en fond de plateau, assis sur une gigantesque banquette, somptueusement dominée de rideaux, qui barre le mur de fond dans toute sa largeur la plus extrême. Il s’en dégage comme une emprise d’immensité. Là, Huc paraît collé à son assise.

Pour bouger, il n’a d’abord d’autre recours que glisser d’un côté ou de l’autre, à cour, à jardin, selon une conception de mouvement tout inédit. Ce serait comme un rampé roulant, une brasse gestuelle,

PUISSANCES DU TOULOUSAIN SYLVAIN HUC

Lokko.fr / Webmagazine culture et innovation

Programmé à La Vignette dans le cadre de la saison de Montpellier Danse, le chorégraphe toulousain malaxe une physicalité extrême, que soulève une tentation du débordement.

Dans la pénombre

La lumière est rare, le restera, basse et rasante. Ainsi la scène du Théâtre de la Vignette se trouve en état de condensation compacte. Il y aura de la lutte, dans la manière qu’aura Sylvain Huc de s’y confronter. Lutte allégorique, par laquelle arracher sa place dans les résistances de la matière qu’il brasse, agrippe, malaxe.

La silhouette du danseur chorégraphe ne s’extrait que très progressivement de la pénombre.

On le découvre vêtu d’un bermudas et débardeur très échancré, qui découpent ses formes dans une matière synthétique, presque plastique, dessinant au stylet la dramatisation de sa présence. Sylvain Huc est de complexion très masculine. Son entrée remarquée sur les scènes montpelliéraines s’est faite dans un contexte d’aménagement très politique – montanarienne – de la fusion régionale occitane.

Alors, c’est un peu idiot, mais notre mental montpelliérain d’intello esthète ne peut s’empêcher de plaquer sur cet artiste – en soi passionnant – quelque chose de la carrure du rugbyman du sud-ouest (Sylvain Huc est toulousain). Dans son solo Lex, cela oscille, par instants, avec un contour effigique de héros soviétique prolétarien. Rien là d’affreusemenyt idiot quand même : le propos de Lex est de tramer une négociation métaphorique avec les cadres de contrainte légale. Il n’est pas sûr que les règles du jeu sportif, ou celles des tribunaux de la grande his- toire ne rôdent pas aussi dans ces parages.

La suggestion surpuissante de Sylvain Huc se focalise d’emblée à l’extrême, dans Lex. Le gaillard apparaît finalement bien petit, tout esseulé, confiné en fond de plateau, assis sur une gigantesque banquette, somptueusement dominée de rideaux, qui barre le mur de fond dans toute sa largeur la plus extrême. Il s’en dégage comme une emprise d’immensité. Là, Huc paraît collé à son assise.

Pour bouger, il n’a d’abord d’autre recours que glisser d’un côté ou de l’autre, à cour, à jardin, selon une conception de mouvement tout inédit. Ce serait comme un rampé roulant, une brasse gestuelle, où le bassin ferait un roulement à bille, autour et depuis lequel buste et membres tenteraient de se projeter éperdument dans un élan volontaire, exclamatoire, mais toujours à moitié contrarié.

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Puissances du toulousain Sylvain Huc

Programmé à La Vignette dans le cadre de la saison de Montpellier Danse, le chorégraphe toulousain malaxe une physicalité extrême, que soulève une tentation du débordement.

Dans la pénombre

La lumière est rare, le restera, basse et rasante. Ainsi la scène du Théâtre de la Vignette se trouve en état de condensation compacte. Il y aura de la lutte, dans la manière qu’aura Sylvain Huc de s’y confronter. Lutte allégorique, par laquelle arracher sa place dans les résistances de la matière qu’il brasse, agrippe, malaxe.

La silhouette du danseur chorégraphe ne s’extrait que très progressivement de la pénombre. On le découvre vêtu d’un bermudas et débardeur très échancré, qui découpent ses formes dans une matière synthétique, presque plastique, dessinant au stylet la dramatisation de sa présence. Sylvain Huc est de complexion très masculine. Son entrée remarquée sur les scènes montpelliéraines s’est faite dans un contexte d’aménagement très politique – montanarienne – de la fusion régionale occitane.

Alors, c’est un peu idiot, mais notre mental montpelliérain d’intello esthète ne peut s’empêcher de plaquer sur cet artiste – en soi passionnant – quelque chose de la carrure du rugbyman du sud-ouest (Sylvain Huc est toulousain). Dans son solo Lex, cela oscille, par instants, avec un contour effigique de héros soviétique prolétarien. Rien là d’affreusemenyt idiot quand même : le propos de Lex est de tramer une négociation métaphorique avec les cadres de contrainte légale. Il n’est pas sûr que les règles du jeu sportif, ou celles des tribunaux de la grande histoire ne rôdent pas aussi dans ces parages.

La suggestion surpuissante de Sylvain Huc se focalise d’emblée à l’extrême, dans Lex. Le gaillard apparaît finalement bien petit, tout esseulé, confiné en fond de plateau, assis sur une gigantesque banquette, somptueusement dominée de rideaux, qui barre le mur de fond dans toute sa largeur la plus extrême. Il s’en dégage comme une emprise d’immensité. Là, Huc paraît collé à son assise.

Pour bouger, il n’a d’abord d’autre recours que glisser d’un côté ou de l’autre, à cour, à jardin, selon une conception de mouvement tout inédit. Ce serait comme un rampé roulant, une brasse gestuelle,

Ce talent flagrant

C’est saisissant. Le chariot coulissant du corps sur la règle du siège interminable, mettra long- temps à se déployer au-delà de son rail. Peu à peu, Huc gagne enfin sa posture érigée. Il l’aura bien méritée. Ce combat fut passionnant, comme chaque fois qu’une danse s’obstine à épui- ser une pure configuration physique, et génère une exploration systématique d’un dispositif de geste. On s’en trouve donc d’autant déçu, quand le performeur croit devoir théâtraliser la chose, mimant un peu

bêtement les sourires de celui qui a réussi son coup. Outre sa minceur dramaturgique, il se trouve que ce versant comédien n’est pas à ranger comme talent flagrant de Sylvain Huc.

Cet égarement ne sera que passager. Le reste de la performance, portée par une sonorisa- tion sourde, gagnant graduellement en volume comme en accélération des beats, l’occupe à exacerber cette mise en tension d’un corps qui doit toujours disputer sa marge d’espace, son déploiement kinésphérique, se capacité à creuse la faille, dans laquelle s’insinuant, se lovant, il révèle les intensités de luimême. C’est garanti sans chiqué. C’est entier (sincère donc, indi- querait la synonymie d’autres langues latines).

L’obstination de Sylvain Huc est impressionnante, dans la mise au labour de sa puissance, portée près du débordement, jusqu’à un spasme concluant. Par les temps manifestants qui courent, un regard politique pouvait y projetait une consistance des oppressions et poussées d’émancipation.

GÉRARD MAYEN, influenceur LOKKO -critique de danse

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SYLVAIN HUC :

LEX, UN SOLO DE VÉRITÉ

Le Figaro Magazine - 30 mars 2019

20 JUIN 2019 /// LES RETOURS

Sylvain Huc a présenté, en ouverture du Festival Uzès Danse, le puissant Lex.

Retour.

Avec bonheur, le chorégraphe s’essaye au solo. «Lex» est une œuvre presque autobiogra- phique créée à Roubaix dans le cadre du festival Le Grand bain.

Après un spectacle pour enfants et un autre où il avait dénudé sa compagnie, Sylvain Huc se lance dans le solo. C’est que ce diplômé en Histoire de l’art a beaucoup de choses à dire et souhaite sans doute dévoiler une partie de sa personnalité. Discret, écorché, ce grand dan- seur, malgré une large carrure, a la sensibilité à fleur de peau.

Dans ce nouveau ballet intitulé Lex, il livre au terme d’un exercice difficile l’épatante démons- tration que braver les interdits est souvent nécessaire pour se dépasser. Une démarche que beaucoup ne s’autorisent pas, engoncés dans un cadre social, familial ou religieux. .

Certitudes au vestiaire

Ce solo est donc un hymne au courage et à la volonté. Son message: ne pas laisser faire, refuser la fatalité et tordre le cou au destin. Le travail de Sylvain Huc est avant tout une inter- rogation sur le corps. Par moments puissant et gracieux, par moments vulnérable et incertain de lui-même. La gestuelle est parfois très harmonieuse, parfois très saccadée accompagnée par une bande-son qui colle parfaitement à ces changements. L’expérience est passionnante, mais encore faut-il pour en profiter, laisser nos certitudes et nos a priori au vestiaire.

FRANÇOIS DELÉTRAZ

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Sylvain Huc : « La loi touche à quelque chose du corps et de l’intime qui me fascine »

Propos recueillis par Olivier Hespel pour La Maison CDCN, Festival Uzès danse

Lex, loi en latin. Qu’est-ce qui vous intéresse dans cette notion de loi pour l’aborder sous forme d’un solo ?

Je me suis rendu compte que, depuis mes débuts en danse, j’ai toujours aimé travailler avec des règles : les suivre à la lettre, les enfreindre, les tordre, les transformer. À mon sens, cette façon de travailler vient questionner un rapport intime à la loi. À bien y regarder, la loi touche à quelque chose du corps et de l’intime qui me fascine : la façon dont on l’incorpore, la propension que l’on peut avoir à s’auto-imposer des choses, cette auto-asservissement et le plaisir – jusqu’à la douleur – que l’on peut prendre à cela… Il y a également toute une terminologie autour de la loi que je trouve intéressante par la dimension sexuelle qu’elle renferme. On dit par exemple violer la loi – comme s’il y avait une virginité de la loi. On parle de jouir de droits. Et de fait, la loi est ce qui vient border/

cadrer la jouissance […] Le corps me paraissait le meilleur moyen d’aller interroger tous ces aspects-là, et le format solo également. Je suis chorégraphe j’ai pris ces questions autour de la loi pour, avant tout, aller interroger le corps.

Comment avez-vous développé ce solo ?

Pour ce projet, j’ai voulu aller au bout de ma démarche physique Au tout début du processus, lors des répétitions, après un échauffement, Je faisais quatre heures non-stop d’improvisation. C’était une méthode à la fois très éprouvante et libératrice : j’ai éprouvé au maximum mes capacités physiques, et en allant chercher la limite, j’ai pu explorer non seulement des états, mais aussi des formes, ce que je n’avais jamais vraiment touché auparavant J’ai toujours travaillé de manière physique: pousser le corps dans ses retranchements pour dévoiler son opacité, sa fragilité, ses failles Mais jusqu’à présent, j’ai toujours montré presque une résistance à travailler sur des questions formelles. Ce solo m’a offert cette ouverture, m’a permis de réaliser que ces questions

m’intéressaient énormément en réalité. Ce solo inaugure, je pense, un nouvel espace, de nouvelles bases à mon travail.

On pourrait parler ici d’un solo « accompagné », dans le sens où l’espace (la scénographie) a une présence très forte, qui délimite, qui écrase presque aussi.

J’avais envie que l’espace puisse figurer le caractère monumental de la loi, des bâtiments qui incarnent la loi… Toute une imagerie suggérée par ses marches en fond de scène, surmontées de ce lourd drapé noir. En bord et au-dessus du plateau, des structures de lumières viennent concrètement me cerner, me ceinturer, m’écraser parfois, ou au contraire m’élever… Ce rapport à la loi dont je

SYLVAIN HUC : « LA LOI TOUCHE À QUELQUE CHOSE DU CORPS ET DE L’INTIME QUI ME FASCINE »

Propos recueillis par Olivier Hespel pour La Maison CDCN, Festival Uzès danse

Lex, loi en latin. Qu’est-ce qui vous intéresse dans cette notion de loi pour l’aborder sous forme d’un solo ?

Je me suis rendu compte que, depuis mes débuts en danse, j’ai toujours aimé travailler avec des règles : les suivre à la lettre, les enfreindre, les tordre, les transformer. À mon sens, cette façon de travailler vient questionner un rapport intime à la loi. À bien y regarder, la loi touche à quelque chose du corps et de l’intime qui me fascine : la façon dont on l’incorpore, la propen- sion que l’on peut avoir à s’auto-imposer des choses, cette auto-asservissement et le plaisir – jusqu’à la douleur –

que l’on peut prendre à cela… Il y a également toute une terminologie autour de la loi que je trouve intéressante par la dimension sexuelle qu’elle renferme. On dit par exemple violer la loi – comme s’il y avait une virginité de la loi. On parle de jouir de droits. Et de fait, la loi est ce qui vient border/ cadrer la jouissance […] Le corps me paraissait le meilleur moyen d’aller interroger tous ces aspects-là, et le format solo également. Je suis chorégraphe j’ai pris ces questions autour de la loi pour, avant tout, aller interroger le corps.

Comment avez-vous développé ce solo ?

Pour ce projet, j’ai voulu aller au bout de ma démarche physique Au tout début du processus, lors des répétitions, après un échauffement, Je faisais quatre heures non-stop d’improvisation.

C’était une méthode à la fois très éprouvante et libératrice : j’ai éprouvé au maximum mes capacités physiques, et en allant chercher la limite, j’ai pu explorer non seulement des états, mais aussi des formes, ce que je n’avais jamais vraiment touché auparavant J’ai toujours tra- vaillé de manière physique: pousser le corps dans ses retranchements pour dévoiler son opa- cité, sa fragilité, ses failles. Mais jusqu’à présent, j’ai toujours montré presque une résistance à travailler sur des questions formelles. Ce solo m’a offert cette ouverture, m’a permis de réaliser que ces questions m’intéressaient énormément en réalité. Ce solo inaugure, je pense, un nou- vel espace, de nouvelles bases à mon travail.

On pourrait parler ici d’un solo « accompagné », dans le sens où l’espace (la scénogra- phie) a une présence très forte, qui délimite, qui écrase presque aussi.

J’avais envie que l’espace puisse figurer le caractère monumental de la loi, des bâtiments qui incarnent la loi… Toute une imagerie suggérée par ses marches en fond de scène, surmontées de ce lourd drapé noir. En bord et au-dessus du plateau, des structures de lumières viennent concrètement me cerner, me ceinturer, m’écraser parfois, ou au contraire m’élever… Ce rapport à la loi dont je parlais tout à l’heure, cette scénographie en donne le cadre : impossible d’y échapper. Mais comment trouver ses espaces, ses interstices de possibles là-dedans ?

OLIVIER HESPEL

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www.sylvainhuc.com

Production et développement Rébecca Dutkiewicz

prod@sylvainhuc.com 06 25 20 78 33

Administration Sophie Lafont

admin@sylvainhuc.com

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